Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
1 avril 2022 5 01 /04 /avril /2022 00:01

Maurice Hippolyte Richard-Cugnet naît le 15 mai 1866 à Serraval (Haute-Savoie). Il est le fils de Péronne Panisset et de son époux Emmanuel Richard-Cugnet, cultivateurs.

En 1886, Richard-Cugnet est devenu doreur argenteur sur métaux rue Michel-le-Comte dans le quartier du Marais à Paris (3e arr.). Il travaille dans l’atelier de Jean Blanc-Garin, dont il épouse la fille, Adèle Blanc-Garin, plumassière, également originaire de Serraval. Il dispose de son atelier artisanal rue du Temple à Paris (3e arr.) en 1893.

Tout en conservant son atelier parisien, il s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il réside en 1901 rue Hugédé, dans le quartier de Palissy. Ils s’installent ensuite avenue Jamin, dans le quartier voisin de Polangis, toujours sur la rive gauche de la Marne, où ils sont domiciliés en 1911.

Lors des élections municipales, Maurice Richard-Cugnet est candidat sur la liste du maire sortant, Eugène Voisin, soutenue par le comité radical-socialiste. Il obtient au premier tour 544 voix, soit 48,6% des 1 119 votants pour 1 363 inscrits. Il est élu au second tour. La liste de centre-gauche obtient 21 des 23 sièges à pourvoir et Voisin est réélu maire. Pendant le mandat, Richard-Cugnet est désigné en avril 1907 comme électeur sénatorial.

Richard-Cugnet organise une quête à Joinville, en mars 1906, pour les familles des victimes de la catastrophe minière de Courrières. Parallèlement, il continue à s’intéresser à son village d’origine ; il préside, en novembre 1906, la Société amicale des Écoles de Serraval.

N’ayant pas sollicité le renouvellement de son poste lors des élections municipales de 1908, Richard-Cugnet continue cependant à s’impliquer dans la vie locale, comme lors de la Fête du patronage laïque en juillet 1908.

Il revient à la vie politique en étant candidat, en mai 1911, lors d’une élection municipale partielle provoquée par la démission de plusieurs conseillers municipaux, en rupture avec le maire Eugène Voisin et la majorité du comité radical-socialiste. Les six démissionnaires et Richard-Cugnet remportent les sept sièges à pourvoir, contre les candidats plus proches du maire. Ensemble, ils critiquent la gestion municipale, et s’attaquent notamment à Louis Rey, cheville ouvrière du comité radical, à Georges Briolay, adjoint, et au maire. En novembre 1911, Richard-Cugnet demande que les sociétés qui organisent des courses hippiques dans la commune accordent des cartes d’accès gratuites aux conseillers municipaux. Rey considère « que les avantages individuels ne sont pas conformes à la gratuité du mandat. »

Au cours des élections municipales générales de mai 1912, Maurice Richard-Cugnet est candidat figure sur la liste radicale dissidente qui s’oppose à celle des radicaux-socialistes, conduite par Georges Briolay. Elle a conclu un accord avec une liste libérale et une liste socialiste SFIO en vue du second tour. Les radicaux dissidents arrivent en tête au premier tour et la liste fusionnée fait élire ses 23 candidats au second tour : dix radicaux dissidents (dont Richard-Cugnet), sept socialistes et six libéraux. Ernest Mermet, chimiste, est élu maire.

Pendant la première guerre mondiale, Richard-Cugnet fait partie de la dizaine de conseillers municipaux n’étant pas mobilisés à cause de leur âge et assument le travail de l’administration communale. En février 1916, il se solidarise avec le maire, mis en cause dans l’hebdomadaire radical-socialiste Voix des communes pour sa gestion personnelle des fonds remis par la société du Bi-Métal. Il signe une lettre avec onze autres radicaux dissidents ou libéraux assurant que « Nous sommes vos collaborateurs, vos complices ! Non seulement nous approuvons votre manière de faire, mais nous y applaudissons. »

En caractérisant ce que font les élus locaux, en juin 1916, le radical-socialiste Louis Rey, estime que le conseil municipal est « une pétaudière » : « Richard-Cugnet s’en moque ». En opposition aux socialistes, il a voté, en février 1916, avec la majorité pour l’augmentation du prix du gaz demandée par la compagnie concessionnaire.

À l’occasion des élections municipales suivant le conflit, Maurice Richard-Cugnet n’est pas candidat. Par contre, son fils René Richard-Cugnet figure sur la liste d’Henri Vel-Durand, soutenue par les radicaux dissidents et les radicaux-socialistes. Il siégera jusqu’en 1935 dans l’assemblée joinvillaise. Le gendre de Maurice Richard-Cugnet, Léon Paul Rieux, siégera lui aussi dans le conseil municipal de Joinville, élu en 1934 sur une liste de droite, réélu en 1935 puis maintenu en poste sous l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale. Il est démis à la Libération en août 1944, quand la résistance occupe la mairie.

Maurice Richard-Cugnet meurt le 26 octobre 1934 à Joinville, où il est inhumé. Il était âgé de 68 ans et avait eu deux enfants. Le journal radical-socialiste Voix des communes, à l’occasion de la mort de son frère et collaborateur Adolphe au début du même mois, adresse « à un adversaire politique un témoignage d’estime » puis écrit après sa disparition « nous nous plaisons à saluer, au moment de sa mort, la loyauté du citoyen qui disparaît. »

Tombe Richard-Cugnet au cimetière de Joinville-le-Pont

 

Partager cet article
Repost0
27 février 2021 6 27 /02 /février /2021 00:01

Paul Léon Rieux naît le 8 juillet 1888 à Seytroux, Haute-Savoie. Il est le fils de Josephte Eugénie Mudry et de son époux Joseph Rieux, instituteur.

Appelé au service militaire alors qu’il est étudiant, Rieux rentre dans l’artillerie dans un bataillon d’Albertville. Il est promu brigadier puis maréchal des logis en 1910 ; libéré en octobre 1911, il effectue une période de réserve en avril 1913 et est rappelé lors de la mobilisation générale de la première guerre mondiale en août 1914. Toujours affecté à l’artillerie lourde, il est nommé sous-lieutenant en juin 1916 puis lieutenant en juin 1918. Démobilisé en octobre 1919, il réside alors à Évian. Son parcours militaire lui a valu trois citations à l’ordre du régiment, de l’armée et du corps d’armée ; il est titulaire de la croix de guerre avec deux étoiles de bronze et d’argent.

Le mariage de Paul Léon Rieux avec Marguerite Juliette Richard-Cugnet est célébré en avril 1919 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Son épouse est la fille de Maurice Richard-Cugnet, alors conseiller municipal de Joinville et lui aussi originaire de Haute-Savoie, et la sœur de René Richard-Cugnet, qui siège également dans l’assemblée communale à partir de novembre 1919. C’est sans doute ce dernier, sous-lieutenant d’artillerie, qui fait se rencontrer les futurs époux. Les mariés s’installent dans la propriété des beaux-parents, avenue Jamin (quartier de Polangis).

Après avoir été employé de commerce, Rieux devient industriel. Il ouvre un atelier de décapage et polissage sur métaux, notamment de nickelage et dorure. Ses activités sont installées à Paris (3e arr.) d’abord rue Chapon puis rue du Temple.

Comme avant lui son beau-père et son beau-frère, Rieux va s’engager dans la politique locale. Il participe à la création d’une liste plutôt opposée à la municipalité de Georges Briolay (radical-socialiste) lors d’une élection municipale partielle en octobre 1934. Intitulée Comité de coordination pour la défense des intérêts de Joinville, la liste est conduite par une personnalité conservatrice, Léon Lesestre, mais comprend également un radical-socialiste, Émile Herluison. Son objectif est de « continuer l’œuvre déjà accomplie dans l’aménagement et l’embellissement de notre cité et envisager toute compression budgétaire susceptible d’être réalisée dans les conditions actuelles. »

Arrivée en tête face à une autre liste comprenant plusieurs commerçants et à celles du parti socialiste SFIO et du parti communiste, le Comité de coordination emporte au second tour les dix sièges à pourvoir contre le PCF, après retrait des deux autres listes. Au premier tour, Rieux recueille 851 voix sur 2 297 suffrages exprimés (37%) pour 2 360 votants et 3 225 inscrits. Au second tour, il obtient 1 111 votes pour 1 903 exprimés (58,4%) et 1 964 votants. Il est élu.

Pour les élections municipales générales de mai 1935, Rieux se présente avec l’Union des républicains qui revendique une « séparation de l’administration municipale et de la politique ». Elle défend un programme axé sur la « diminution des charges écrasantes qui pèsent sur les travailleurs et les consommateurs, atténuation des dépenses publiques, simplification des rouages administratifs, application des lois sociales et des questions intéressant l’enfance et l’hygiène ». S’opposant à la liste radicale-socialiste du maire sortant Georges Briolay, elle fait face de nouveau à deux listes SFIO et PCF. La liste, soutenue par la droite locale, arrive en tête au premier tour. Face au regroupement des candidats socialistes et communistes et avec le maintien de la liste de la municipalité sortante au second tour, elle emporte 25 des 27 sièges à pourvoir. Au premier tour, Rieux recueille 956 voix sur 2 856 suffrages exprimés (33,5%) pour 2 923 votants et 3 433 inscrits. Au second tour, il obtient 1 180 votes pour 2 899 exprimés (40,7%) et 2 924 votants. Il est réélu et Léon Lesestre devient maire.

Parallèlement à son activité professionnelle et à son engagement politique, Léon Rieux a également un rôle social en tant que président de la Société philanthropique savoisienne et de l’association des Enfants de Seytroux. Fondée en 1833, la Société philanthropique savoisienne est la doyenne des organisations d'originaires de province ayant leur siège à Paris. Reconnue d'utilité publique, elle vient venir en aide aux Savoisiens au chômage ou sans ressources. Alors vice-président, Rieux devient président fin 1935. Conformément aux statuts, il quitte sa fonction en décembre 1938. Il intègre alors l'Académie chablaisienne, basée à Thonon (Haute-Savoie) ; il en est toujours membre en 1943.

Ayant effectué deux périodes d’instruction en avril 1929 et octobre 1937, Rieux est rappelé lors de la deuxième guerre mondiale le 31 août 1939, bien qu’il ait alors 51 ans. Il est affecté à la commission d’achat et de réquisition du Parc régional de réparation et d'entretien du matériel d’artillerie (PRREM) de Lyon, Rhône. En décembre 1940, Rieux est démobilisé et réside toujours à Joinville.

Il reprend alors son activité municipale, participant notamment au Noël des vieillards organisé en décembre 1941 par le Secours national, organisation sous la houlette du maréchal Pétain, chef de l’État basé à Vichy. Lors de la réforme de l’administration locale, décidée par le régime en place, les conseils municipaux élus sur remplacés par des structures désignées. À Joinville, Rieux est renommé conseiller municipal par arrêté préfectoral du 20 février 1942. Léon Lesestre reste maire ; ce dernier et ses adjoints seront arrêtés, en août 1944, par le comité local de libération.

Paul Léon Rieux meurt le 17 février 1977 à Nice (Alpes-Maritimes). Il était âgé de 88 ans et avait eu un enfant. Décoré de la Croix de guerre avec deux étoiles de bronze et d’argent, il était titulaire des Palmes académiques comme officier d’académie depuis février 1938 et chevalier de la Légion d’honneur.

Le fils de Paul Léon Rieux, André Rieux (1920-1997), s’est engagé dans la résistance à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale. Il a été reconnu comme membre des Forces françaises de l’intérieur.

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Polmorésie, blog d’histoire
  • : Histoire politique, économique, culturelle et sociale au travers des acteurs qui ont se sont engagés dans la vie publique.
  • Contact

Recherche

Liens