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11 avril 2022 1 11 /04 /avril /2022 00:01

Suite de la biographie de Charles Provin

Après la première guerre mondiale, Charles Provin n’est pas candidat lors des élections municipales en novembre 1919. Il continue cependant à avoir une influence politique, car le conseil municipal, alors composé majoritairement de radicaux dissidents, le désigne comme électeur sénatorial en décembre 1919 puis en mars 1925. Lors de ce dernier vote, il est sur la liste de l’Union républicaine des intérêts communaux qui l’emporte face à celle du Cartel des gauches, groupant la minorité du conseil (radicaux-socialistes et socialistes indépendants).

Il se présente, en mai 1925 en dixième position sur la liste de l’Union républicaine pour la défense des intérêts communaux du maire sortant, Henri Vel-Durand, qui fait face à deux concurrents, le cartel des gauches de Georges Briolay (radicaux-socialistes, socialistes SFIO et indépendants) et le parti communiste. La liste a pour programme l’application « sans rigueur et sans sectarisme » des lois de laïcité, le maintien de l’octroi pour les marchandises entrant dans le territoire communal et l’économie dans les dépenses budgétaires.

Les partisans de Vel-Durand obtiennent au premier tour en moyenne 47,5% des suffrages exprimés, devant les gauches du cartel (28,4%) et les communistes (21,1%) ; ils sont tous élus au second tour, malgré le retrait de la liste du PCF. Après la réélection en tant que maire d’Henri Vel-Durand, greffier, Stephen Durande et Charles Provin sont désignés comme adjoints au maire. S’il est solidaire du maire, Provin s’abstient cependant dans l’octroi d’un marché pour le chauffage des écoles en décembre 1925. Il s’oppose aussi en janvier 1928 à la création d’un poste de professeur de dessin pour les écoles.

Provin, comme Vel-Durand et le conseiller général Naudin ainsi que deux conseillers municipaux, Gillot et Liou, participe en juillet 1927 à une réunion de propagande de la Ligue des Jeunesses patriotes qui se tient au restaurant la Tête noire, quai Beaubourg à Joinville. Fondées par Pierre Taittinger, les Jeunesses patriotes constituent un mouvement nationaliste en France d’importance. L’hebdomadaire local la Gazette de l’Est compte 400 auditeurs et assure que les Jeunesses patriotes s’affirment républicaines, mais dénoncent la carence du gouvernement contre le communisme. Deux représentants de cette tendance viennent d’ailleurs apporter la contradiction.

Lors du décès de Vel-Durand en septembre 1928, Stephen Durande prononce un discours au nom des élus municipaux et est suivi de Provin, en tant que président de la société de secours mutuels des sapeurs-pompiers.

Après le décès du maire, une élection partielle a lieu, qui voit la victoire de l’union des gauches, laquelle remporte avec Briolay les trois sièges à pourvoir. Le conseil municipal de désignation du maire, en octobre 1928, voit Durande et Provin obtenir chacun huit voix au premier tour, tandis que Briolay en a trois, Liou et Gillot chacun une. Selon le quotidien Le Petit Journal, Provin a remercié ses collègues de la manifestation de sympathie faite sur son nom et a déclaré ne pas être candidat à l’écharpe de maire. Au second tour, Stephen Durande a été élu par quatorze voix contre trois à Briolay et une à Liou. Provin devient premier adjoint.

Les élections municipales de mai 1929 se présentent dans une configuration comparable à celle des 1925. La liste d’Union républicaine et démocratique de Stephen Durande affronte les gauches républicaines de Briolay et les communistes. Au premier tour, la liste Durande arrive en tête avec une moyenne de 42,6% des votes, suivie par les partisans de Briolay à 35;9%, tandis que les communistes se situent à 16,0%. Provin recueille 957 voix pour 2 126 suffrages exprimés (45%) et 2 491 inscrits ; c’est le meilleur score de tous les candidats.

Au second tour, malgré le maintien de la liste communiste de Bénenson, la concentration des gauches emporte 22 sièges avec 45,9%, la liste de droite recueillant 41,6% et cinq sièges, les communistes reculant à 12,5% sans avoir d’élu.

Tandis que Durande est battu, Provin fait partie des réélus de la municipalité sortante, avec Caillon, Decrombecque, Gobert et Lecuirot. S’il se situe dans l’opposition, c’est cependant Charles Provin qui remet, en mars 1931 au nouveau maire, Georges Briolay, les Palmes académiques.

En avril 1932, Provin se prononce pour la suppression du port de marchandises sur la Marne, se plaignant des inconvénients qu’il apporte aux riverains, et pour le maintien du halage animal ou mécanique dans le département de la Seine, que la majorité municipale souhaite voir disparaître. Il s’oppose en mai la même année à des changements noms de voies, rebaptisées rues de la paix et Aristide-Briand. Il vote contre le budget municipal pour l’année 1934, en décembre 1933 et celui-ci n’est adopté que par une majorité relative de neuf voix contre six sur 27 conseillers.

Président de la société de secours des sapeurs-pompiers depuis 1925, Provin devient vice-président de la Mutualité scolaire après le décès de son épouse, qui exerçait cette fonction, en octobre 1933.

Charles Provin, qui siégeait encore au conseil municipal du 15 février, meurt le 1er mars 1934 à Joinville. Il était âgé de 71 ans et père d’un enfant. Inhumé au cimetière de Joinville, sa tombe porte une plaque au nom de la société des sapeurs-pompiers dont il avait été administrateur pendant plus de 25 ans. Il est remplacé comme conseiller municipal en octobre 1934 à l’occasion d’une élection partielle.

En septembre 1909, il avait été décoré en tant que chevalier du Mérite agricole pour sa « collaboration à l'installation de champs de course dans la banlieue parisienne et en province ». Il a été promu officier du même ordre en août 1927. À partir d’août 1910, il a reçu cinq récompenses au titre de son action mutualiste, dont la médaille d'or en février 1931, pour son rôle comme président de la société de secours mutuels des sapeurs-pompiers de Joinville.

L’association d’escrime La Dague, dont il fut membre fondateur, crée en 1934, pour cinq ans, un challenge Charles-Provin en son hommage.

Sa femme Adèle Provin est secrétaire puis vice-présidente de la section locale de la Mutualité maternelle de Paris entre 1927 et 1931.

Sa fille Émilie (1891-1972) épousa en mai 1912, Lucien Pinton (1886-1938), directeur d’une maison d’orfèvrerie, vice-président du Comité d’union républicaine et d’action sociale de Joinville et un des principaux animateur de la droite dans la commune.

Fin

Tombe de Charles Provin au cimetière de Joinville

 

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