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4 juillet 2025 5 04 /07 /juillet /2025 00:01

Constant Henri Paul Armand Chavignot naît le 11 décembre 1864 à Saint-Mandé (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils d’Ernestine Louise Clotilde Battarel et de son mari, Constantin Ernest Chavignot.

En 1881, ses parents s’associent à ses deux oncles maternels, Arthur et Pierre Ernest Battarel pour acheter le château de Polangis à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) auprès des héritiers d’Auguste Courtin, ancien maire de la commune. Le très vaste domaine s’étend également sur la commune de Champigny-sur-Marne. La famille Chavignot réside à Joinville, où ils sont recensés en 1891 dans le château.

Probablement après avoir fait un service militaire, puisqu’il est recensé avec la classe 1884, Henri Chavignot entre à l’École centrale des arts et manufactures de Paris. Il obtient, en août 1889 le certificat de capacité en tant que constructeur puis le diplôme d’ingénieur l’année suivante. Comme son père, il va travailler en tant qu’architecte et entrepreneur dans le bâtiment.

Le château, bâti en 1696 selon les chroniques, est détruit en 1904 pour achever l’aménagement du quartier de Polangis.

En juillet 1905 à Saint-Mandé, Henri Chavignot épouse Louise Marie Henriette Guary. Elle est native de Marchienne-du-Pont (Belgique). Sa mère est originaire du Pas-de-Calais où son père, ingénieur des arts et manufactures, est devenu directeur des mines d’Anzin, bien que né dans le Lot. Le couple vit à Paris (6e arr.) avenue de l’Observatoire puis boulevard Henri IV (4e arr.) avant de s’installer rue de Grenelle (7e arr.) où ils résident dans les années 1930.

Fondé en 1870, le Comité de Saint-Maur, Joinville et Charenton de la Société de secours aux blessés militaires (Croix-Rouge) compte 25 membres en 1902, dont Chavignot. Il y adhère toujours en 1926, tandis que le comité s’est élargi à plusieurs communes alentour.

Présenté comme « très sportif » par le quotidien L’Auto, Chavignot met à disposition en mai 1902 du Club Amical Sportif de Saint-Mandé un terrain pour tracer une piste d’athlétisme de 400 mètres.

La Société française des planchers Bremer et de constructions industrielles est constituée en juillet 1906 avec plusieurs personnes de son entourage familial et professionnel. Henri Chavignot en est administrateur. Elle est dissoute en janvier 1909.

Resté propriétaire des terrains de Polangis, M. Chavignot souhaite que la municipalité y enlève les ordures ménagères. La mairie est prête à intégrer les nouvelles rues du quartier dans son domaine communal, à condition qu’elles lui soient remises en bon état de viabilité. Le conseil municipal accepte d’entrer en pourparlers avec lui en février 1911, mais assure qu’en attendant, c’est au propriétaire des terrains qu’incombe l’enlèvement des déchets.

Pendant la première guerre mondiale, pour faire face à l’absence de ravitaillement des habitants, un Comité d’action agricole est constitué à Joinville-le-Pont. Présidé par le maire, Ernest Mermet, Chavignot en est la vice-président. Il compte des maraîchers et jardiniers ainsi que l’agriculteur exploitant de la Ferme de la Faisanderie, dans le Bois de Vincennes, Jodelay. Chavignot met à disposition douze hectares des terrains de Polangis pour créer des jardins potagers. Le ministre de l'agriculture les visite en juillet 1917. Au total, 200 jardins sont attribués, dont 198 sur les terres de Chavignot. Un important travail de surveillance est nécessaire, pour éviter les vols, tandis que des conseils sont également fournis aux néo-jardiniers, les semences arrivant toutefois difficilement.

Après la fin de la guerre, les négociations entre la mairie et Chavignot concernant le domaine de Polangis finissent par aboutir en février 1924. Le conseil municipal du 12 3ù accepte l’incorporation dans le domaine public communal des voies du domaine de Polangis. Il accepte l’offre de versement à la commune par M. Chavignot d’une contribution de 60 000 francs pour l’enlèvement des ordures ménagères à Polangis.

Pour mieux commercialiser le domaine, les promoteurs Battarel et Chavignot avaient décidé de créer un canal, dit rivière de Polangis, permettant de le traverser en canot. Cependant, sa faible pente fait qu’il s’envase régulièrement. La question du curage fait l’objet de réclamations des riverains, qui souhaitent que la mairie et Chavignot en supportent les frais ; 125 riverains, rappelant au maire en poste, Georges Briolay (radical-socialiste) ses promesses de campagne, envoient une pétition dans ce sens en janvier 1931.

Finalement, les trois ponts sur la rivière de Polangis seront remis à la commune en octobre 1936 par les héritiers Chavignot.

Henri Chavignot meurt le 6 mai 1934 à Paris (7e arr.), dans son appartement de la rue de Grenelle. Les obsèques ont lieu en l’église Saint-Thomas d'Aquin et il est inhumé au cimetière des Batignolles. Âgé de 69 ans, il n’avait pas d’enfant, son épouse a élevé avec lui la fille posthume de son premier mari, Geneviève Dunod, épouse d’un médecin célèbre, André Marion.

Le château de Polangis, seule vue connue

 

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30 juin 2025 1 30 /06 /juin /2025 00:01

Constantin Ernest Chavignot naît le 7 mai 1830 à Montrouge (Seine, act. Hauts-de-Seine). Il est le fils d’Aglaé Cécile Seignoret et de son époux. Son père, Martin Benoit Chavignot (1803-1868) était maître charpentier et est devenu entrepreneur de maçonnerie, réputé avoir construit plus de « cent maisons dans Paris ». Il était un des fondateurs et administrateurs d’une société financière, le Sous-comptoir des entrepreneurs. Ils vivent à Paris (9e arr.), boulevard des Capucines.

Comme son père, Constantin Chavignot devient entrepreneur de bâtiment, avec le titre d’architecte. Il épouse en avril 1860 à Paris (10e arr.) Ernestine Louise Clotilde Battarel, fille d’un avocat. Ce même mois, les Chavignot père et fils constituent, avec un autre architecte constructeur, Armand Desnues, la société immobilière Chavignot père, fils & Desnues.

Ils vivent à Saint-Mandé (Seine, act. Val-de-Marne), dans la Grande-Rue où résident les Battarel.

En 1881, les deux frères de son épouse, Arthur et Pierre Ernest Battarel s’associent à Constantin Chavignot, pour acheter le château de Polangis à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) auprès des héritiers d’Auguste Courtin, ancien maire de la commune. Le très vaste domaine s’étend également sur la commune de Champigny-sur-Marne. Les époux Chavignot résident à Joinville, où ils sont recensés en 1891 dans le château avec leurs deux enfants.

Dans le quotidien La Lanterne, en octobre 1885, en compagnie d’autres propriétaires voisins, s’insurge dans une lettre ouverte d’une campagne menée dans un autre journal, Le Pays, suite à un accident, critiquant les cheminots de la ligne du chemin de fer de Vincennes. Les signataires indiquent : « nous n'avons toujours eu qu'à nous louer de l'urbanité des chefs et de la complaisance des agents. »

Au sein d’un hebdomadaire local, Voix des communes, les Battarel et Chavignot s’opposent au tracé prévu pour le tramway devant relier Vincennes à Joinville et Chennevières, présentant un contre-projet par rapport à celui soutenu par le conseil municipal, qui sera mis en œuvre.

Les associés Battarel et Chavignot créent en 1894 la Société civile immobilière de Polangis, à laquelle ils vendent une partie du terrain afin de le lotir, commençant l’urbanisation de cette partie du territoire, jusqu’à ce moment très peu peuplé puisqu’il ne comptait guère qu’une ferme, une auberge et leur demeure. Les frères Battarel meurent en septembre 1900 et juillet 1901, tous deux célibataires et sans enfants. Les époux Chavignot deviennent les seuls propriétaires du domaine de Polangis.

Constantin Chavignot meurt le 22 mars 1900 à Joinville, dans son château de Polangis. Il était âgé de 69 ans et avait eu deux enfants. Son fils Henri sera ingénieur architecte et poursuivra l’aménagement du domaine.

Plan du château de Polangis à Joinville-le-Pont

 

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28 juin 2025 6 28 /06 /juin /2025 00:01

Romain Joseph Charles Guyot naît le 1er février 1879 à Paris (3e arr.). Il est le fils de Mathilde Joséphine Maréchal et de son marié Auguste Romain Guyot ; ils vivent rue des Gravilliers. Son père est ébéniste et meurt en août 1885, quand il a 7 ans ; sa mère décède en mai l’année suivante, le laissant orphelin à 8 ans.

Appelé à faire son service militaire, Romain Guyot, qui est ingénieur géomètre, est en ajourné une première fois en 1901, de nouveau l’année suivante puis exempté pour « bronchite spécifique. »

Alors qu’il réside dans le 20e arrondissement, rue Perdonnet, Romain Guyot épouse en mai 1901 Eugénie Marguerite Prin, fille d’un courtier parisien. Ils s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) dans le quartier nouvellement loti de Polangis, avenue de l’Île (act. avenue Jean-d’Estienne-d’Orves).

Lors des graves inondations du premier trimestre 1910, qui voit la rivière Marne recouvrir une grande partie du territoire communal et notamment les voies de Polangis, Romain Guyot fait partie des membre de la commission municipale qui organise le service de désinfection. Avec des élus, ils visitent les locaux inondés, délivrent ou non une permission de réintégration, mettent à disposition, à titre gratuit, des produits pour permettre la désinfection des boues et immondices.

Désireux de cacher ses économies, sans le dire à sa femme, Romain Guyot met l’importante somme de 1 076 francs sous la cendre du poêle de son mois de la salle à manger en juillet. Il avait attendu un ouvrier supposé le ramoner depuis six mois et supposait qu’il ne viendrait plus en été. Pourtant, il se présente en août, quand Guyot est en déplacement. Considérant que l’entrepreneur de fumisterie était responsable de son préposé, Guyot lui demande le remboursement de la somme, tandis que celui-là assure que c’est « la négligence et l’imprudence » de M. Guyot qui avaient provoqué le vol. La 7e chambre du tribunal de la Seine a décidé en mars 1913 que, quelle qu'ait été l'imprudence de M. Guyot, le patron est néanmoins responsable de son commis et a été condamné à rembourser. L’ouvrier fut condamné à six mois de prison.

Pendant la première guerre mondiale, la situation militaire de Romain Guyot est requalifiée et il est reconnu apte à faire un service armé en avril 1915, d’abord dans le 37e régiment territorial d'infanterie puis dans le 35e et le 260e. En août 1915, il est versé dans le 2e groupe d’aviation et transféré en septembre 1917 dans le 3e groupe. Il est promu au grade de brigadier en octobre 1918. Au moment de sa démobilisation en février 1919, il était stationné à Casablanca, au Maroc sous protectorat français.

Après le conflit, Romain Guyot est l’un des vingt membres délégués par le Conseil général de ce département pour participer aux travaux du Tribunal des dommages de guerre de la Seine. Il y côtoie un de ses voisins, l’architecte Émile Georges Muckensturm.

En juillet 1935, Guyot fait partie des 24 personnes qui, aux côtés de la commune de Joinville-le-Pont, la compagnie Est-Lumière, en tant que propriétaires de terrains, constituent l’Association syndicale libre des propriétaires riverains de la rivière de Polangis, un canal creusé au moment du lotissement du quartier.

Les autorités ayant décidé, en février 1934, de lancer un projet de reconstruction du pont de Joinville, une enquête est prescrite en vue de la déclaration d'utilité publique. Romain Guyot est nommé commissaire enquêteur en août 1936 et rend un avis favorable. L’agrandissement du pont sera réalisé pendant la deuxième guerre mondiale.

L’épouse de Romain, Eugénie Guyot, meurt au domicile conjugal de Joinville en mars 1943. Dans cette même ville, en décembre la même année, Romain Guyot reconnaît la naissance deux enfants hors de son union, Jacques René Auguste Guyot (1925-2005) et Pierre Guyot. Il épouse leur mère Diana Paule Angéline de Mayer en janvier 1944 à Joinville. Elle vient de la province d'Anvers, en Flandre (Belgique).

Romain Joseph Charles Guyot meurt le 28 mars 1964 au Perreux-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne). Il était âgé de 85 ans et père d’au moins deux enfants.

L’inondation de 1910 à Polangis (Joinville-le-Pont)

 

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24 juin 2025 2 24 /06 /juin /2025 00:01

Alexandre Louis Ernest Trépreau naît le 9 décembre 1890 à Paris (20e arr.). Il est le fils de Marie Louise Courtois et de son époux Ernest Charles Trépreau. Ses parents sont fabricants de chaussures et vivent boulevard de Charonne. Ils s’installent ensuite rue Dorian (12e arr.) puis, en 1898, à Saint-Mandé (Seine, act. Val-de-Marne). En 1910, la famille vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Polangis, avenue de l’Île (act. avenue Jean-d’Estienne-d’Orves) ; le père est alors employé de la firme cinématographique Pathé, implantée dans le même quartier ; il sera ultérieurement représentant de commerce.

Devenu électricien, Alexandre Trépreau dépose plusieurs brevets, pour un radiateur électrique en novembre 1909, puis pour des perfectionnements aux disjoncteurs en janvier 1910. Il complète son travail d’innovation avec trois brevets en 1911 pour un chauffe-eau électrique instantané, qu’il commercialise sous la marque Hydra-Lux ; il le présente au concours Lépine de Paris en septembre 1910. La revue Science progrès découverte commente en novembre 1910 : « L’appareil n’est pas destiné à chauffer de très grandes quantités d’eau comme pour un bain par exemple, mais il trouvera sa place dans les cabinets des médecins et des dentistes, chez les coiffeurs et dans les cabinets de toilette des appartements modernes. »

Pour protéger ses inventions, Trépreau dépose ses marques en 1909 auprès du Bureau international de l'Union pour la protection de la propriété́ industrielle et fait publier cette inscription dans de nombreux pays, notamment l’Allemagne, Cuba, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Suisse…

Appelé en décembre 1911 à faire son service militaire, Alexandre Trépreau intègre le 46e régiment d’artillerie de campagne, dans lequel il est maître pointeur en septembre 1912. Il est victime d’une chute, en mai 1913, qui le blesse au genou droit puis démobilisé en novembre 1913.

De nouveau appelé en août 1914 au déclenchement de la première guerre mondiale, toujours dans l’artillerie, son activité militaire lui vaut une citation en février 1916 à l’ordre de la division. Il est évacué en mars 1916 pour une « angine aigüe ». Après avoir repris son poste en mai, il souffre de problèmes rénaux, qui lui valent une réforme temporaire en juillet 1916 pour « albuminerie persistante ». Son état est confirmé en octobre la même année, puis en juin 1917 et en mai 1918. Le conflit étant terminé, il se voit attribuer en octobre 1919 une pension de 20% pour asthénie générale avec trace d’albumine. En septembre 1920, il est affecté à des services auxiliaires, du fait d’une néphrite chronique, d’albumine, de céphalées, d’essoufflement, et d’amaigrissement, sa pension étant alors fixée à 10%. En novembre 1929, il est définitivement réformé de ses obligations militaires, avec une pension de 35% pour des reliquats de néphrite et de l’hypertension.

Pendant son second congé-maladie lors de la guerre, Alexandre Trépreau épouse en décembre 1916 à Paris (11e arr.) Ernestine Claire Werren, cartonnière. Toujours domicilié avenue de l’Île à Joinville, avec ses parents, Trépreau abandonne son activité commerciale pour un temps et est contremaître ; en avril 1925, il recherche une « place stable. »

Abonné au journal royaliste Action française, Alexandre Trépreau, dont le père partage les opinions, participe à de nombreux appels à souscription du quotidien d’extrême-droite. Ainsi, en janvier 1918, les deux envoient 5 francs chacun avec la mention suivante : « En attendant les 12 balles pour les traîtres, 10 balles pour l'Action française ».

Répondant à un appel intitulé « Le million de la défense sociale contre l’or bolchévik », en juillet 1919, Alexandre Trépreau s’inscrit « Pour la paix qui passe, par la Monarchie » puis en septembre la même année en écrivant « Vive Daudet, le sauveur de la France ». Il participe à de nouveaux appels en avril 1921 « Pour la reconstitution nationale », en décembre de ladite année « Pour conserver la victoire » et en mai 1924 « Pour l’action nationale. »

Une fois de plus en compagnie de son père, ils font partie des 22 joinvillais qui contribuent en juin 1925 « Pour la veuve et les enfants d'Ernest Berger », né en 1889, trésorier de l'Action française. Il est assassiné, dans la station de métro Saint-Lazare à Paris, d'une balle dans la nuque par Maria Bonnefoy, prétendument à cause de sa ressemblance avec Charles Maurras. En décembre 1927 puis en mars 1929, Alexandre Trépreau est de nouveau mentionné comme contributeur à l’Action française.

En matière professionnelle, Alexandre Trépreau reprend une activité commerciale indépendante, avec une boutique d’appareils de TSF (téléphonie sans fil, radio), implantée rue de Paris à Charenton-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), qu’il exploite en 1931.

Après la mort de son père en février 1932 et de son épouse en août de cette année-là, il quitte Joinville et vit rue de Charonne à Paris (11e arr.). Son entreprise de Charenton fait faillite en mars 1935. Travaillant toujours comme électricien et demeurant rue Marqfoy (act. rue Robert-Blache, Paris 10e arr.), Alexandre Trépreau se remarie avec Marie Émilia Jeanne Gondouin, sténodactylo,

Au début de la deuxième guerre mondiale, il est hospitalisé à La Salpêtrière puis travaille comme magasinier électricien en 1940.

Alexandre Trépreau meurt le 28 mars 1959 à Argentan (Orne). Il était âgé de 68 ans et n’avait pas eu d’enfant vivant. En février 1916, il a été décoré de la Croix de guerre.

Schéma du chauffe-eau Hydra-Lux

 

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22 juin 2025 7 22 /06 /juin /2025 00:01

Ernest Charles Trépreau naît le 21 décembre 1852 à Paris (5e arr.). Il est le fils de Louise Danneel et de Pierre Trépreau ; ils vivent rue Marie-Stuart (2e arr.). Pendant le siège de Paris, lors de la guerre franco-allemande, il envoie un message à sa famille par pigeon-voyageur, daté du 16 décembre 1870 à Château-Gontier (Loire-Inférieure, act. Loire-Atlantique) : « familles Trépreau, Guillier bien portantes ». C’est le seul moyen de communication avec la capitale à ce moment.

En juin 1877, fabricant de chaussures et vivant toujours rue Marie-Stuart, il épouse à Paris (6e arr.) la fille d’un autre chausseur, Marie Louise Courtois. En septembre 1885, la manufacture de chaussures Trépreau et Courtois est dissoute, et Trépreau continue seul l’activité encore au même endroit.

En 1898, la famille vit à Saint-Mandé (Seine, act. Val-de-Marne) puis en 1910, s’installe à Joinville-le-Pont (également Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Polangis, avenue de l’Île (act. avenue Jean-d’Estienne-d’Orves). Il est à ce moment employé de la firme cinématographique Pathé, implantée dans le même quartier puis devient ultérieurement représentant de commerce.

Pendant la première guerre mondiale, les époux Trépreau participent à une souscription pour les invalides de la guerre, diffusée dans le quotidien L’Écho de Paris en Aisne 1915.

Après-guerre, en compagnie de son fils Alexandre, qui vit avec lui, Ernest Trépreau contribue financièrement au quotidien royaliste Action française en transmettant le message suivant en janvier 1918 : « En attendant les 12 balles pour les traîtres, 10 balles pour l'Action française ». Toujours avec le même fils, il participe à un appel en juin 1925 « Pour la veuve et les enfants d'Ernest Berger », né en 1889, trésorier de l'Action française. Il est assassiné, dans la station de métro Saint-Lazare à Paris, d'une balle dans la nuque par Maria Bonnefoy, prétendument à cause de sa ressemblance avec Charles Maurras, le dirigeant du mouvement. Vingt-deux joinvillais y contribuent

Son frère, Auguste Trépreau (1855-1928), libraire et papetier, dirigeant d’organisations professionnelles, s’était exprimé au moment de l’affaire Dreyfus dans le quotidien antisémite La Libre Parole en 1898 et 1900. Il avait ensuite fondé une formation de défense des entrepreneurs et était devenu conseiller municipal de Saint-Cloud (Seine, act. Hauts-de-Seine).

Auguste Trépreau meurt le 8 février 1932 à Joinville et est inhumé à Paris au cimetière du Père-Lachaise. Il était âgé de 79 ans et père de trois enfants.

Usine Pathé à Joinville-le-Pont

 

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14 janvier 2025 2 14 /01 /janvier /2025 10:49

Louis Adolphe Mousseaux naît le 24 janvier 1816 à Saint-Mandé (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils d’Anne Louise Savart et de son mari, Jean Pierre Mousseaux, cuisinier.

Ayant fait un service militaire, Adolphe Mousseaux est affecté dans la réserve de l’armée de terre en 1839. Cette année-là, il est menuisier à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où il vit dans le centre, rue de Paris. Il épouse, dans la commune voisine de Champigny-sur-Marne en décembre 1839, Élisabeth Reine, mercière et fille de merciers. Son activité artisanale semble assez florissante puisque, en 1847, il est inscrit au quinzième rang sur la liste des électeurs classés par rang d’imposition ; elle compte 96 noms à Joinville, soit un dixième des chefs de famille.

Lors des élections municipales de juin 1846 à Joinville, qui se tiennent au suffrage censitaire, il y avait 50 votants pour 67 inscrits et six postes de conseillers municipaux à pourvoir ; Mousseaux, avec 11 voix, arrive septième et n’est pas élu.

Sous la seconde République puis le second Empire, la situation économique de l’entreprise Mousseaux se détériore. En juillet 1851, il se déclare en faillite ; il obtiendra la mise en place d’un concordat avec ses créanciers en décembre de la même année. Cependant, en avril 1857, il est de nouveau contraint de déposer son bilan. Mais il peut reprendre son métier et est toujours en 1868 un des deux menuisiers de la commune. À l’été 1875, son épouse et sa fille cadette participent aux souscriptions pour les sinistrés des inondations de l’été.

Louis Adolphe Mousseaux meurt le 26 juillet 1880 à Joinville. Il était âgé de 64 ans et son épouse avait donné naissance à huit enfants. Son fils Émile poursuivra l’activité de menuiserie.

 

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16 septembre 2024 1 16 /09 /septembre /2024 01:01

Jean Émile Lemaire naît le 27 vendémiaire an 10 (19 octobre 1801) à La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Marie Adélaïde Barbe Gritte et de son époux Jean Mathurin Lemaire, épicier, qui sera notable, adjoint puis maire de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur entre 1801 et 1816, et reviendra conseiller municipal de 1830 à 1843.

Reprenant l’activité d’épicier de son père, Jean Émile Lemaire épouse Marie Catherine Pommier dans l’église Notre-Dame des Blancs Manteaux à Paris (4e arr.) en juin 1827.

Lemaire, qui déclare disposer d’une fortune de 1 800 fr. (supérieure à la moyenne des électeurs) est élu conseiller municipal au suffrage censitaire en mars 1830 dans ce qui était encore La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur, avec Claude Pierre Jacmart comme maire. Ce dernier est remplacé en septembre de la même année par Laurent Nicolas Pinson ; le nouvel adjoint Alphonse Acher ayant démissionné, c’est Lemaire qui est nommé à sa place en novembre 1831, dans un village qui a pris alors le nom de Joinville-le-Pont.

Son père, Mathurin Lemaire, était redevenu conseiller municipal en même temps que lui en 1830 et est réélu en 1831 puis en 1837. Ils vont donc siéger tous deux ensemble dans l’assemblée communale entre 1830 et 1837.

Cette dernière année, Jean Émile Lemaire ne se représente pas lors des élections municipales et quitte son mandat d’adjoint.

Sa position financière reste toujours correcte, puisqu’en 1848 il est, derrière le grammairien et nouveau maire Charles-Pierre Chapsal le deuxième contribuable de la commune.

Toujours résidant à Joinville en 1862, Jean Émile Lemaire s’installe ensuite à Saint-Mandé (Seine, act. Val-de-Marne) où il décède le 11 mai 1880, à l’âge de 78 ans.

Comme l’ont aussi été ses oncles Alphonse Acher et Ange Lemaire, son gendre Louis Désiré Goujet sera lui aussi conseiller municipal de Joinville.

Le pont de Saint-Maur (act. pont de Joinville) vers 1817

 

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17 juin 2024 1 17 /06 /juin /2024 01:01

Alfred Marie Noël Parthiot naît le 26 mai 1890 à Saint-Mandé (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils Marguerite Fusz et de son époux Gabriel Paul Parthiot, qui vivent rue de l’Alouette. Sa mère, originaire de Moselle, dans la Lorraine occupée par l’Allemagne depuis 1871, a opté en 1872 pour la nationalité française. Son père, natif de l’Aube, est comptable.

Alors employé de commerce, Alfred Parthiot est mobilisé au sein du 54e régiment d'infanterie pour son service militaire en octobre 1911. Il accède au grade de caporal en septembre 1912 puis à celui de sergent en octobre 1913. Rendu à la vie civile en novembre, il est rappelé neuf mois plus tard alors que débute la première guerre mondiale en août 1914.

Toujours au sein du 54e RI, Alfred Parthiot va connaître une rapide progression hiérarchique : il est adjudant en septembre 1914 et devient officier dès mars 1915 en tant que lieutenant. Il accède au grade de capitaine en avril 1916.

Ses nouvelles fonctions ne le mettent pas à l’abri des effets des combats. Il est cité à l’ordre de l’armée pour les « qualités de sang-froid, de courage et de commandement » dont il a fait preuve « particulièrement le 19 mai 1916, au cours d'une attaque par les gaz. »

Parthiot est blessé une première fois à Damloup (Meuse) en juin 1916 par des pierres projetées par des éclats d’obus. Ce sont de nouveau des éclats d’obus qui lui provoquent de multiples plaies à la face en septembre la même année à Bouchavesnes-Bergen (Somme).

L’attaque du 25 septembre est racontée par un de ses collègues officiers, le commandant Marcel Émile Weill. Trois bataillons sont prévus pour l’assaut dans la direction d'Allaines. Le 1er lance l’assaut, mais est vite arrêté par le feu de nombreuses mitrailleuses et se replie. Parthiot est à la tête du 2e bataillon qui atteint la première tranchée allemande sous un feu violent de mitrailleuses mais doit aussi stopper sans atteindre son objectif. Il doit également se replier, « ayant tous ses officiers hors de combat ». Le 3e bataillon, qui était en réserve, n'a pas quitté ses emplacements.

Obtenant une permission, Alfred Parthiot épouse en juin 1917 à Aubervilliers (Seine, act. Seine-Saint-Denis) Louise Henriette Deherque, employée. Ses parents vivent dans la même ville.

En décembre 1917, Parthiot est soigné suite à une intoxication par gaz. Il est démobilisé en septembre 1919. Les grades d’officiers qu’il avait obtenu à titre temporaire sont confirmés après qu’il soit passé dans la réserve, et il est promu commandant, chef de bataillon, en décembre 1936. Au cours des années 1930, il est très actif au sein des écoles de perfectionnement des sous-officiers de la deuxième région militaire, qui couvre le Nord de la France, ce qui lui vaut plusieurs remerciements officiels.

Après avoir quitté l’armée, Alfred Parthiot et son épouse s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où ils acquièrent en novembre 1919 une droguerie située dans le centre-ville, rue de Paris. Il la revend deux ans plus tard, souhaitant s’installer en province pour développer des affaires, passant notamment des annonces dans des journaux bretons et lorrains.

En 1922, il s’associe à un agent immobilier d’Orsay (Seine-et-Oise, act. Essonne). Ils commercialisent notamment un lotissement en vallée de Chevreuse puis un autre à Trouville (Seine-Inférieure, act. Seine-Maritime). Il reprend le cabinet à son nom, avec un nouvel associé en mars 1924.

En 1927, Alfred Parthiot transfère son activité à Villers-Cotterêts (Aisne), avec son épouse comme comptable et se présente comme industriel. Il est, en 1932, le secrétaire du Syndicat d’initiative de Villers-Cotterêts. Il réalise également des affaires dans d’autres villes de de province, comme Angoulême (Charente) en 1934 ou Arras (Pas-de-Calais) en 1935.

Mobilisé dans la réserve au cours de la deuxième guerre mondiale, Alfred Parthiot vit à Villers-Cotterêts durant l’occupation de la France par l’Allemagne.

Après le conflit, il exerce comme agent immobilier à La Rochelle (Charente-Inférieure, act. Charente-Maritime) et réside dans la ville proche de Rochefort.

Alfred Parthiot meurt le 26 février 1948 à Rochefort. Il était âgé de 57 ans et n’a pas eu d’enfant. Titulaire de la Croix de guerre pour son comportement en 1915-1916, il avait été fait chevalier de la Légion d’honneur en mai 1921 puis officier en septembre 1940. Au moins six citations et témoignages de satisfaction de satisfaction lui avaient été adressés.

Annonce de vente de maison par le cabinet Parthiot

 

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5 octobre 2023 4 05 /10 /octobre /2023 01:11

Pierre Jules Guillet naît le 26 juin 1831 à Saint-Mandé (Seine, act. Val-de-Marne), Grande-Rue, où sa famille s’est récemment installée. Il est le fils d’Élisabeth Louise Clémence Brot et de son époux, Pierre Louis Gustave Guillet. Son grand-père maternel est un ingénieur des mines parisien ; son aïeul paternel est quant à lui un ancien danseur et professeur de danse à l’Opéra de Paris, maître des ballets à l’Opéra-Comique, et auteur de livrets de pièces musicales. Le père, Pierre Gustave Guillet se présente comme artiste à la naissance de Pierre Jules ; il est probablement musicien.

Parmi les témoins de la naissance de Pierre Jules, qui se présentent en mairie de Saint-Mandé, outre son grand-père Jean Simon Guillet, figure le grammairien et homme de lettres Charles Pierre Chapsal, qui réside alors à Paris (3e arr.), boulevard Beaumarchais.

En septembre 1835, Chapsal acquiert le château de Polangis à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Pour sa part, Pierre Gustave Guillet prend en charge l’exploitation de la vaste ferme attenante au château, située sur cette commune et sur celle de Champigny-sur-Marne. Le quartier de Polangis, comme toute la rive gauche de la Marne, est alors très peu peuplé, avec une vingtaine de personnes sur les quelques 660 habitants de Joinville. Chapsal et Pierre Gustave Guillet resteront liés, ce dernier déclarant le décès du premier en 1858.

C’est à l'École nationale vétérinaire d'Alfort, à Maisons-Alfort, commune voisine de Joinville, que Pierre Jules Guillet fait ses études à partir de 1848. Il obtient un 2e prix à la fin de sa deuxième année en 1850 puis est reçu, en octobre 1853 au deuxième rang sur 72 reçus. À son entrée dans l’établissement, il a signé un engagement dans l’armée. Il intègre le 3e escadron des équipages, sa compagnie étant basée à Constantine (Algérie) avec le grade d’aide vétérinaire de 2e classe, qui le range parmi les officiers d’état-major. Il sert avec le même grade au 1er régiment de cuirassiers, basé à Lille (Nord) en 1857 puis l’année suivante au 2e régiment de carabiniers, stationné à Versailles (Seine-et-Oise, act. Yvelines).

Promu, dans la même unité, vétérinaire en 2e en septembre 1858, il a un nouveau casernement à Vendôme (Loir-et-Cher). Il est transféré en 1865 dans les carabiniers de la garde impériale, à Melun (Seine-et-Marne). Il devient vétérinaire en 1er en août 1866 au sein du 7e régiment de dragons à Verdun (Meuse), son grade étant équivalent à celui de commandant. Il rejoint, en décembre 1869, le régiment des cuirassiers de la garde impériale, à Saint-Germain (Seine-et-Oise, act. Yvelines).

Il prend part à la guerre franco-prussienne de 1870. Après la capitulation du 28 octobre, il est fait prisonnier et interné en Allemagne à Soest, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Son frère aîné, Jean Clément, alors chef d’escadron et qui sera plus tard général, est incarcéré dans le même camp que lui. Ils réussissent, en janvier 1871, à transmettre en France un message, envoyé par pigeon voyageur à Paris, la capitale étant alors encerclée par les troupes allemandes. Adressé à leur sœur, il était le suivant : « Guillet commandant, Guillet vétérinaire, prisonniers à Soest Westphalie, bien portants. »

Il est libéré suite à la signature de la paix, en avril 1871. Il sert alors au 12e régiment de cuirassiers basé au Mans (Sarthe) puis au 14e régiment d'artillerie à Tarbes (Hautes-Pyrénées). C’est dans cette unité qu’il prend sa retraite en décembre 1873, après plus de 25 ans de service militaire et sept campagnes. Il indique être domicilié en Algérie.

Pierre Jules Guillet figure dans le Livre d'or de la Légion d’honneur en tant que souscripteur ayant contribué à la reconstitution du Palais de cette institution, détruit pendant les derniers moments de l’insurrection de la Commune de Paris, le 23 mai 1871. Il participera à une autre levée de fonds, en février 1886 pour élever un monument à la mémoire d’Henri Bouley (1814-1885), qui fut son professeur à l'École vétérinaire d'Alfort, dont il fut le directeur.

Entre 1889 et 1893, Pierre Jules Guillet séjourne durant le premier semestre en Algérie, puis le reste de l’année chez sa sœur Caroline, épouse d’un tapissier, Ernest Pierre Tétrel, qui vivent rue de Seine à Seine-Port (Seine-et-Marne).

Pierre Jules Guillet meurt le 26 avril 1905 à Seine-Port. Il est âgé de 73 ans et déclaré comme étant rentier. Depuis mars 1870, il est chevalier de la Légion d'honneur, à titre militaire.

Le domaine de Polangis à Joinville-le-Pont vers 1886

 

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2 octobre 2023 1 02 /10 /octobre /2023 01:01

Jean Clément Gustave Guillet naît le 3 août 1829 à Paris. Il est le fils d’Élisabeth Louise Clémence Brot et de son époux, Pierre Louis Gustave Guillet. Son grand-père maternel est un ingénieur des mines parisien ; son aïeul paternel est quant à lui un ancien danseur et professeur de danse à l’Opéra de Paris, maître des ballets à l’Opéra-Comique, et auteur de livrets de pièces musicales.

Le père, Pierre Gustave Guillet se présente comme artiste à la naissance de Jean Clément ; il est probablement musicien. La famille s’installe en 1831 à Saint-Mandé (Seine, act. Val-de-Marne), Grande-Rue, puis, en 1835, de l’autre côté du Bois de Vincennes, à Joinville-le-Pont. Pierre Gustave Guillet prend en charge l’exploitation de la vaste ferme de Polangis, située sur cette commune et sur celle de Champigny-sur-Marne. Le quartier de Polangis, comme toute la rive gauche de la Marne, est alors très peu peuplé, avec une vingtaine de personnes sur les quelques 660 habitants de Joinville.

En août 1848, à l’âge 19 ans, il s’engage dans l’armée et est affecté au 1er régiment du génie, en tant que sapeur. Pour sa génération, il est d’assez grande taille (1 m. 82). Ayant déjà une bonne éducation, il intègre, après concours l'École spéciale militaire de Saint-Cyr (Seine-et-Oise, act. Yvelines), en novembre 1850. C’est la 34e promotion de l’établissement, fondé par Napoléon en 1802, alors basée à Fontainebleau. Elle porte le nom de Kabylie. En octobre 1852, il est diplômé, au 27e rang des 270 élèves, et nommé sous-lieutenant au 1er régiment de chasseurs. Mais il poursuit son cursus en intégrant en janvier 1853 l’École d’application d’état-major, située à Compiègne (Oise). Il sort (7e sur 30) et rejoint le 41e régiment d’infanterie de ligne. Nommé lieutenant d’état-major en octobre 1854, Guillet fait un stage dans l’infanterie au 40e de ligne à Rome (Italie) puis un autre dans la cavalerie au 4e dragons, à Limoges (Puy-de-Dôme).

Nommé capitaine en octobre 1856, il est pris comme aide de camp par le général Joachim Ambert, qui était également écrivain. En mai 1859, le capitaine Guillet intègre l’état-major de l’armée d’Italie, qui va permettre l’unification du pays en combattant l’empire autrichien. Revenu en France en juin 1860, il devient l’aide de camp du général Lapérouse à Lyon. Il est appelé à participer en mai 1863 à une autre expédition, celle au Mexique, en soutien à l’empereur Maximilien. Il restera presque quatre ans sur place. Son comportement lui vaudra trois citations : en novembre 1863, pour la bataille de Maravatio-Tacámbaro, dans laquelle la légion belge, alliée des impériaux mexicains et des français, sera battue par les troupes républicaines ; en janvier 1865, pour les combats de Las Higueras ; puis en mai de la même année, pour ceux de La Pasion. Il est rapatrié en mars 1867 avec le retour des troupes françaises.

Toujours capitaine, il rejoint l’état-major général de la garde impériale, avec laquelle il prend part à la guerre franco-prussienne de 1870. Il combat pour la défense de Metz en août et septembre, mois où il est promu chef d’escadron (commandant). Après la capitulation du 28 octobre, il est fait prisonnier et interné en Allemagne à Soest, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Son frère cadet, Pierres Jules, également officier vétérinaire, est incarcéré dans le même camp que lui. Ils réussissent, en janvier 1871, à transmettre en France le message suivant, qui sera envoyé par pigeon voyageur à Paris, la capitale étant alors encerclée par les troupes allemandes. Adressé à leur sœur, le message était le suivant : « Guillet commandant, Guillet vétérinaire, prisonniers à Soest Westphalie, bien portants. »

Après la signature de la paix, en avril 1871, il revient en France et est affecté à l’armée de Versailles, qui combat la Commune de Paris insurrectionnelle. Il est envoyé à Dijon (Côte-d'Or) en novembre 1873 comme chef d’état-major de la 15e division d’infanterie.

C’est à la fin de cette mission qu’il épouse, en février 1876 à Paris (8e arr.) Marguerite Madeleine Pagès. Le nouveau couple s’installe à Paris, où il est appelé au 2e bureau de l’état-major général du ministre de la guerre, en février 1876. Il y est chargé de la statistique et de l’étude des armées étrangères. Promu lieutenant-colonel en août la même année, nommé chef d’état-major de la 10e division d’infanterie à Rennes.

En novembre 1880, Guillet quitte pour un temps les fonctions d’état-major pour prendre, avec le grade de colonel, la tête du 91e puis du 95e régiment d’infanterie à Bourges (Cher).

Redevenu chef d’état-major du 7e corps d’armée à Besançon (Doubs) en mars 1886, il obtient, en conservant ce poste, le grade de général de brigade en juillet la même année. Dans la capitale de la Franche-Comté, le général Guillet est une personnalité publique en vue, participant à de nombreuses cérémonies officielles ou actions caritatives. Atteint par la limite d’âge, il quitte l’armée active en août 1891, à l’âge de 62 ans.

Il ne va cependant pas cesser son activité militaire. Dans le cadre de réserve, il est appelé pour diriger des manœuvres impliquant troupes régulières et réservistes territoriaux. C’est le cas en septembre 1892 à Orléans (Loiret) puis en mai 1893 à Belfort et de nouveau en septembre la même année, avec son ancien 7e corps d’armée.

Au moment où il a quitté ses fonctions d’active, le général Guillet, domicilié à Besançon, est désigné comme délégué régional de la Société de secours aux blessés militaires (Croix-Rouge). Il renonce à cette fonction en février 1893, mais accepte d’être élu vice-président du comité de Besançon de cette association en mai la même année.

Jean Guillet meurt le 26 juillet 1898 à Besançon, dans son domicile de la Grande-Rue. Il était âgé de 68 ans. Il ne semble pas avoir eu d’enfants.

Dans la Légion d’honneur, Jean Guillet était chevalier depuis novembre 1863, officier en novembre 1872 et commandeur en mai 1889. Il avait reçu les médailles commémoratives de la campagne d’Italie et de la campagne du Mexique. Il disposait également de la médaille de la Valeur de Sardaigne depuis mars 1860 et de la décoration Notre-Dame de Guadalupe du Mexique depuis novembre 1867.

Le chanoine Joseph Eugène Payen (1853-1938), aumônier militaire du 7e corps d’armée, officier de la Légion d’honneur, a publié en 1904 à Besançon Le Général Guillet 1829-1898 Quarante-quatre ans de vie militaire au XIXe siècle 1848-1892 (éd. Jacquin).

Le général Guillet à Orléans en septembre 1893

 

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