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22 janvier 2025 3 22 /01 /janvier /2025 00:01

Jean Charles Eugène Guichard naît le 24 février 1853 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils d’Anne Camus et de son époux, Étienne Ambroise Guichard. Ses deux parents sont originaires de l’Yonne. Son père est entrepreneur de peinture et vitrerie.

Il effectue un service militaire dans l’infanterie et est nommé, dans la réserve, sous-lieutenant en juillet 1879, affecté au 25e régiment d'infanterie. Il est promu lieutenant en février 1884.

Ayant monté son entreprise de menuiserie à Joinville, Eugène Guichard épouse en juin 1881 dans la commune Adèle Eugénie Cornu, couturière, elle-même fille d’une couturière et d’un menuisier de la commune. Ils vivent dans le centre-ville, rue de Paris.

Comme son père et son frère Émile, Eugène Guichard soutient en juillet 1888, avec 17 personnes formant un « groupe d’électeurs de la commune attachés aux institutions républicaines », la candidature d’un mécanicien, Amédée Gosset, pour une élection municipale complémentaire après la mort du maire Gabriel Pinson. Gosset, héritier d’une dynastie politique locale, est appuyé par le journal Voix des communes, qui a pour chroniqueur un radical-socialiste classé à gauche, Henri Vaudémont. Il est élu conseiller municipal et le républicain Eugène-Voisin devient maire.

En mai 1896, Guichard est l’un des quatre membres du bureau qui organise le compte-rendu du mandat des élus municipaux de Joinville. Il s’agit peut-être d’Eugène, mais plus probablement de son frère Émile.

Parallèlement à son activité professionnelle, Eugène Guichard est membre de la compagnie de sapeurs-pompiers de Joinville. Émile, avec le grade de sous-lieutenant, en est le commandant. Eugène, sergent-fourrier, est son adjoint.

En février 1895, l’explosion d'une chaudière à l'usine du Bi-Métal, installée à Joinville, fait cinq morts, dont un nouveau-né, et trois blessés graves. Les pompiers de Joinville sont mobilisés, avec les compagnies des communes alentour et les militaires de l’école de gymnastique du Bois de Vincennes. L’émotion est très forte dans la ville. Les frères Guichard sont parmi les premiers sur les lieux du sinistre.

Eugène Guichard meurt le 22 août 1896 à Joinville. Il était âgé de 43 ans et père de deux enfants. Lors de ses obsèques, le 24, des discours sont prononcés par le lieutenant de la compagnie des sapeurs-pompiers de Créteil le maire de Joinville, Eugène-Voisin, le député radical Jules Ferdinand Baulard. Ce dernier « salue la famille, l’une des plus anciennes de Joinville. »

Son fils, Jules Charles sera également sapeur-pompier et, avec le grade de sous-lieutenant, commandant de la compagnie de Joinville.

Voir aussi Étienne Guichard, entrepreneur républicain et mutualiste

Ancienne caserne des sapeurs-pompiers de Joinville-le-Pont

 

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20 janvier 2025 1 20 /01 /janvier /2025 00:01

Émile Adolphe Guichard naît le 7 mai 1849 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils d’Anne Camus et de son époux, Étienne Ambroise Guichard. Ses deux parents sont originaires de l’Yonne. Son père est entrepreneur de peinture et vitrerie.

Devenu également peintre en bâtiment, Émile Guichard épouse en juillet 1878 à Joinville Marie Julie Nerrant, fille d’un journalier de l’Indre. Il reprend puis gère l’entreprise familiale.

Comme son père et son frère Eugène, Émile Guichard soutient en juillet 1888, avec 17 personnes formant un « groupe d’électeurs de la commune attachés aux institutions républicaines », la candidature d’un mécanicien, Amédée Gosset, pour une élection municipale complémentaire après la mort du maire Gabriel Pinson. Gosset, héritier d’une dynastie politique locale, est appuyé par le journal Voix des communes, qui a pour chroniqueur un radical-socialiste classé à gauche, Henri Vaudémont. Il est élu conseiller municipal et le républicain Eugène-Voisin devient maire. En mai 1896, Guichard est l’un des quatre membres du bureau qui organise le compte-rendu du mandat des élus municipaux de Joinville.

L’engagement local d’Émile Guichard se fait principalement au sein de la compagnie de sapeurs-pompiers de Joinville, où il s’engage en 1875, à 25 ans. Il en est le responsable avec le grade de sous-lieutenant en décembre 1892. Il sera nommé lieutenant en 1898. Son frère Eugène sert également dans la même compagnie.

En février 1895, l’explosion d'une chaudière à l'usine du Bi-Métal, installée à Joinville, fait cinq morts, dont un nouveau-né, et trois blessés graves. Les pompiers de Joinville sont mobilisés, avec les compagnies des communes alentour et les militaires de l’école de gymnastique du Bois de Vincennes. L’émotion est très forte dans la ville.

Les sapeurs-pompiers organisent chaque année un banquet, en novembre ou décembre, pour mobiliser des fonds de soutien. Émile Guichard quitte ses fonctions actives en 1900, pour raison de santé ; on lui remet une épée d’honneur à Guichard pour ses 25 ans de service. Mais il reste secrétaire de la Société de secours mutuels des sapeurs-pompiers de Joinville dont il a été le fondateur.

Émile Guichard meurt le 6 janvier 1911 à Joinville. Il était âgé de 61 ans. Il avait reçu cinq médailles pour actes de dévouement, dont, en décembre 1907, une médaille d’honneur pour ses 30 ans de service. Il avait aussi été attributaire de trois décorations au titre de son activité mutualiste, dont une médaille d’argent en juillet 1906. Il avait aussi été décoré des Palmes académiques en tant qu’officier d'académie en juin 1906. Enfant, il était lieutenant honoraire.

Lors de ses obsèques au cimetière de Joinville, c’est l’adjoint au maire Georges Briolay qui, en l’absence du maire, malade, lui rend hommage aux côtés d’officiers des sapeurs-pompiers de Joinville et des villes voisines. Son rôle mutualiste est particulièrement mis en avant. Le fils d’Émile, Jules Charles Guichard, sera également officier des sapeurs-pompiers de Joinville.

Voir aussi Étienne Guichard, entrepreneur républicain et mutualiste

Ancienne caserne des sapeurs-pompiers de Joinville-le-Pont

 

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16 janvier 2025 4 16 /01 /janvier /2025 00:01

Émile Jean Baptiste Mousseaux naît le 8 juin 1843 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils d’Élisabeth Reine et de son époux, Louis Adolphe Mousseaux, menuisier.

En janvier 1866 à Joinville, il épouse Julie Marie Guyot, fille de jardiniers vivant dans la commune, qui devient blanchisseuse. Émile Mousseaux poursuit l’activité de menuiserie de son père, qui est en 1868 à des deux artisans exerçant ce métier à Joinville.

Avant 1870, il rejoint la compagnie de sapeurs-pompiers de la commune. Elle est, en 1868, commandée par Ferdinand Rousseau, également capitaine de la garde nationale et futur maire de Joinville.

En novembre 1881, son épouse décède des suites d’un avortement clandestin. Elle avait mis au monde six enfants vivants et déclare au médecin qui l’examine peu avant son décès qu’elle avait déjà procédé à un autre avortement, un acte à l’époque considéré comme un crime. La sage-femme, supposée l’avoir aidée dans cet avortement, est jugée et acquittée en avril 1882.

L’entreprise Mousseaux connaît des difficultés d’exploitation. Comme cela avait déjà été le cas pour son père (deux fois en 1851 et 1857), Émile Mousseaux doit se déclarer en faillite en novembre 1886. Il réussit à clôturer l’opération par un concordat avec ses créanciers en janvier 1887 et reprend ensuite son activité.

Émile Mousseaux, qui réside alors rue des Marronniers, meurt à Joinville le 26 septembre 1908. Il était âgé de 65 ans. Son fils Ernest poursuivra l’activité de menuiserie. Il était membre de la société de secours mutuels des sapeurs-pompiers de Joinville.

En janvier 1900, il avait obtenu une mention honorable pour son activité de sapeur-pompier à la compagnie de Joinville-le-Pont. En décembre la même année, il est gratifié d’une médaille d’argent et d’un diplôme d'honneur pour avoir plus de trente années de services et avoir constamment fait preuve de dévouement. Lors de ses obsèques à Joinville, il est qualifié de « doyen des sapeurs-pompiers » et une allocution est prononcée par le lieutenant Coubleaux, chef de la subdivision. Sont présents notamment le maire, Eugène-Voisin, ses adjoints Paul Villain et Georges Émile Briolay (futur maire), Henri Vel-Durand, conseiller d’arrondissement et également futur maire, ainsi que dix conseillers municipaux. L’hebdomadaire, Voix des communes souligne qu’il s’était fait remarquer « par de belles actions. »

Voir aussi : Julie Mousseaux, morte des suites d’un avortement clandestin

Ancienne caserne des sapeurs-pompiers de Joinville (années 2000)

 

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14 janvier 2025 2 14 /01 /janvier /2025 10:49

Louis Adolphe Mousseaux naît le 24 janvier 1816 à Saint-Mandé (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils d’Anne Louise Savart et de son mari, Jean Pierre Mousseaux, cuisinier.

Ayant fait un service militaire, Adolphe Mousseaux est affecté dans la réserve de l’armée de terre en 1839. Cette année-là, il est menuisier à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où il vit dans le centre, rue de Paris. Il épouse, dans la commune voisine de Champigny-sur-Marne en décembre 1839, Élisabeth Reine, mercière et fille de merciers. Son activité artisanale semble assez florissante puisque, en 1847, il est inscrit au quinzième rang sur la liste des électeurs classés par rang d’imposition ; elle compte 96 noms à Joinville, soit un dixième des chefs de famille.

Lors des élections municipales de juin 1846 à Joinville, qui se tiennent au suffrage censitaire, il y avait 50 votants pour 67 inscrits et six postes de conseillers municipaux à pourvoir ; Mousseaux, avec 11 voix, arrive septième et n’est pas élu.

Sous la seconde République puis le second Empire, la situation économique de l’entreprise Mousseaux se détériore. En juillet 1851, il se déclare en faillite ; il obtiendra la mise en place d’un concordat avec ses créanciers en décembre de la même année. Cependant, en avril 1857, il est de nouveau contraint de déposer son bilan. Mais il peut reprendre son métier et est toujours en 1868 un des deux menuisiers de la commune. À l’été 1875, son épouse et sa fille cadette participent aux souscriptions pour les sinistrés des inondations de l’été.

Louis Adolphe Mousseaux meurt le 26 juillet 1880 à Joinville. Il était âgé de 64 ans et son épouse avait donné naissance à huit enfants. Son fils Émile poursuivra l’activité de menuiserie.

 

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13 octobre 2024 7 13 /10 /octobre /2024 11:55

Amélie Damassine Blessel naît le 26 juin 1847 à Eurville (Haute-Marne, act. Eurville-Bienville). Elle est la fille de Marie Louise Simonnet et de son époux, Auguste Blessel, qui travaille dans les forges de la ville. Un sœur jumelle décède trois mois plus tard.

En 1871, Amélie Blessel vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où elle exerce la profession de sage-femme. Elle réside rue du Canal.

Le mariage d’Amélie Blessel avec Jean Henri Roche a lieu à Joinville en mars 1875. Son époux est originaire du Rhône et exerce la profession de rustiqueur, c’est-à-dire de maçon rocailler. Ils s’installent rue de Paris, dans le centre de la commune.

Dans le cadre de sa profession, Amélie Roche était fréquemment confrontée à des femmes lui faisant part de la détresse que leur procurait des grossesses non désirées, les méthodes de contraception étant fort peu répandues. L'article 317 du code pénal de 1810 fait de l'avortement un crime, relevant de la cour d’assise. Le fait qu’il soit pratiqué par un professionnel de santé constitue une circonstance aggravante.

Trois affaires successives vont mettre en scène Amélie Roche, qui sera traduite à chaque fois devant un jury populaire.

La première concerne Clotilde Villette née Giroux, épouse d’André Villette, jardinier du château de Polangis à Joinville, alors propriété de l’ancien maire de la commune, André Courtin. Clotilde Villette meurt à Joinville le 23 novembre 1880. La police soupçonne qu’elle ait pu être empoisonnée par des substances administrées par Amélie Roche, qui le conteste. Le cadavre est exhumé et une analyse chimique est organisée et la sage-femme est incarcérée dans l’attente de son procès. Défendue par Me Crochard, elle est acquittée.

La deuxième affaire concerne Julie Mousseaux, née Guyot, épouse de Louis Adolphe Mousseaux, menuisier à Joinville et sapeur-pompier dans la compagnie municipale. Mère de quatre enfants, elle aurait dissimulé sa cinquième grossesse selon l’enquête de police et aurait consulté la sage-femme Roche. Elle meurt le 15 novembre 1881. Arrêtée le 16 novembre, elle est jugée en avril 1882 et toujours défendue par Me Crochard. De nouveau, elle est acquittée.

Une dernière affaire aboutit devant la cour d'assises de la Seine en février 1883. Amélie Roche a alors quitté Joinville pour Paris. Cette fois c’est une veuve, tenant un café à Saint-Maur-des-Fossés, commune voisine de Joinville, Mme Charron, qui meurt en août 1882. Là aussi la sage-femme est inculpée. Le témoignage du fils de la veuve Charron, âgé de dix ans, venu dire que « la dame avait donné à maman une poudre à boire dans du lait » est jugé déterminant. Malgré la défense, toujours assurée par Me Crochard, Amélie Roche est condamnée du crime d'avortement, mais le jury enlève la circonstance aggravante de qualité de sage-femme et reconnaît au contraire des circonstances atténuantes. Elle est condamnée à cinq ans de prison.

Amélie Roche meurt le 30 décembre 1892 à Paris (12e arr.) où elle est hospitalisée. Elle était âgée de 45 ans et résidait dans le quartier de Montmartre, rue d’Orient (act. rue de l’Armée-d’Orient, Paris 18e arr.). Elle est désignée comme exerçant la profession de cuisinière. Elle est enterrée dans le cimetière parisien d’Ivry (Seine, act. Val-de-Marne).

Joinville-le-Pont, vers 1885

 

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13 octobre 2024 7 13 /10 /octobre /2024 11:55

Amélie Damassine Blessel naît le 26 juin 1847 à Eurville (Haute-Marne, act. Eurville-Bienville). Elle est la fille de Marie Louise Simonnet et de son époux, Auguste Blessel, qui travaille dans les forges de la ville. Un sœur jumelle décède trois mois plus tard.

En 1871, Amélie Blessel vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où elle exerce la profession de sage-femme. Elle réside rue du Canal.

Le mariage d’Amélie Blessel avec Jean Henri Roche a lieu à Joinville en mars 1875. Son époux est originaire du Rhône et exerce la profession de rustiqueur, c’est-à-dire de maçon rocailler. Ils s’installent rue de Paris, dans le centre de la commune.

Dans le cadre de sa profession, Amélie Roche était fréquemment confrontée à des femmes lui faisant part de la détresse que leur procurait des grossesses non désirées, les méthodes de contraception étant fort peu répandues. L'article 317 du code pénal de 1810 fait de l'avortement un crime, relevant de la cour d’assise. Le fait qu’il soit pratiqué par un professionnel de santé constitue une circonstance aggravante.

Trois affaires successives vont mettre en scène Amélie Roche, qui sera traduite à chaque fois devant un jury populaire.

La première concerne Clotilde Villette née Giroux, épouse d’André Villette, jardinier du château de Polangis à Joinville, alors propriété de l’ancien maire de la commune, André Courtin. Clotilde Villette meurt à Joinville le 23 novembre 1880. La police soupçonne qu’elle ait pu être empoisonnée par des substances administrées par Amélie Roche, qui le conteste. Le cadavre est exhumé et une analyse chimique est organisée et la sage-femme est incarcérée dans l’attente de son procès. Défendue par Me Crochard, elle est acquittée.

La deuxième affaire concerne Julie Mousseaux, née Guyot, épouse de Louis Adolphe Mousseaux, menuisier à Joinville et sapeur-pompier dans la compagnie municipale. Mère de quatre enfants, elle aurait dissimulé sa cinquième grossesse selon l’enquête de police et aurait consulté la sage-femme Roche. Elle meurt le 15 novembre 1881. Arrêtée le 16 novembre, elle est jugée en avril 1882 et toujours défendue par Me Crochard. De nouveau, elle est acquittée.

Une dernière affaire aboutit devant la cour d'assises de la Seine en février 1883. Amélie Roche a alors quitté Joinville pour Paris. Cette fois c’est une veuve, tenant un café à Saint-Maur-des-Fossés, commune voisine de Joinville, Mme Charron, qui meurt en août 1882. Là aussi la sage-femme est inculpée. Le témoignage du fils de la veuve Charron, âgé de dix ans, venu dire que « la dame avait donné à maman une poudre à boire dans du lait » est jugé déterminant. Malgré la défense, toujours assurée par Me Crochard, Amélie Roche est condamnée du crime d'avortement, mais le jury enlève la circonstance aggravante de qualité de sage-femme et reconnaît au contraire des circonstances atténuantes. Elle est condamnée à cinq ans de prison.

Amélie Roche meurt le 30 décembre 1892 à Paris (12e arr.) où elle est hospitalisée. Elle était âgée de 45 ans et résidait dans le quartier de Montmartre, rue d’Orient (act. rue de l’Armée-d’Orient, Paris 18e arr.). Elle est désignée comme exerçant la profession de cuisinière. Elle est enterrée dans le cimetière parisien d’Ivry (Seine, act. Val-de-Marne).

Joinville-le-Pont, vers 1885

 

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7 avril 2024 7 07 /04 /avril /2024 19:06

Maria Lucchi naît probablement en 1892 (ou début 1893) à Berceto, en Italie, dans la province de Parme et la région d’Émilie-Romagne. Elle est la fille aînée des quatre enfants de Francesco (dit François) Lucchi et de son épouse Luigia Maraffi (dite Louise).

Vers 1903, la famille (qui a alors trois enfants) émigre en France, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Tous adoptent à ce moment une graphie française pour leurs prénoms. Outre François, son frère Joseph (qui aura neuf enfants) et sa sœur Suzanne rejoignent également Joinville. Ils s’installent rue du Canal, où existent plusieurs usines métallurgiques, notamment le Bi-Métal et la Canalisation électrique, dans lesquelles les deux parents sont ouvriers.

Au début de l’année 1910, Maria Lucchi, qui a 17 ans, est employée comme cartonnière. La commune, et singulièrement leur quartier, sont touchés par de très importantes inondations de la rivière Marne.

En matière sociale, la situation est également difficile. Les ouvriers tréfileurs de l’entreprise Bi-Métal, dont son père et son plus grand frère, Jean, entament en janvier une très longue grève qui dure 101 jours, avec le soutien de la Confédération générale du travail (CGT), alors largement acquise aux thèses anarcho-syndicalistes. Le mouvement social est marqué par de violents affrontements avec des « jaunes », embauchés par le patronat pour tenter de remplacer les grévistes, et avec la police. Le 17 mars, après des échauffourées nocturnes, la police procède à cinq arrestations, dont celles du père, François Lucchi, et du frère, Jean.

Pour sa part, Maria Lucchi est « très gravement malade », selon le quotidien socialiste L’Humanité. Le journal, dirigé par le député Jean Jaurès, fondateur du Parti socialiste SFIO, va mettre à deux reprises le cas de la jeune fille à sa Une. Le 5 avril 1910, il dénonce une « situation intolérable », dénonçant des arrestations arbitraires dont celle de François Lucchi, qualifié comme « ouvrier tout à fait inoffensif ». L’Humanité indique que Maria risque la mort, comme l’atteste un certificat de médecin transmis le 2 avril et qu’elle réclamait son père et son frère, toujours incarcérés.

Maria Lucchi meurt à Joinville, au domicile familial, le 5 avril 1910, âgée de 17 ans. C’est son oncle, Joseph Lucchi, qui fait la déclaration à l’état-civil communal.

Encore en première page, L’Humanité titre le 8 avril « Le crime est maintenant accompli ». L’article est signé « A. L. », probablement pour Alexandre Luquet (1874-1930), syndicaliste et futur député, un des secrétaires de la CGT, qui tient la rubrique « vie économique et sociale » du quotidien. Le rédacteur se scandalise qu’elle soit « morte sans avoir pu embrasser son père » puisqu’il est toujours, comme son frère Jean, en prison préventive. Pour A. L., « Les geôliers sont sans pitié. En l'occurrence, ce furent des bourreaux. »

Il considère que « La souffrance morale de les savoir en prison provoqua ce dénouement fatal » et accuse « Un juge d'instruction en est responsable ». Il conclut : « Si ces gens avaient une conscience, leur sommeil serait agité par la vision du cadavre de cette fillette. »

Le père est remis en liberté provisoire, mais ne peut arriver que deux heures après l’enterrement de sa fille, selon un article plus tardif de L’Humanité (26 novembre).

Finalement, François Lucchi sera condamné à deux mois de prison, peine confirmée en appel pour « entrave à la liberté du travail, outrages aux agents, infraction à la loi sur les étrangers et port d'arme prohibée ». Jean, âgé de 14 ans mais qui avait également été incarcéré plusieurs jours, est acquitté le 12 avril, car « considéré comme ayant agi sans discernement. »

Les tables de succession, conservées aux Archives départementales du Val-de-Marne, mentionnent que Maria Lucchi est classée comme « indigente. »

Voir aussi

Une de L’Humanité 08/04/1910

 

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25 mars 2024 1 25 /03 /mars /2024 01:01

Étienne Charles Joseph Lenugue naît le 6 février 1851 à Paris. Il est le fils de Mélanie Madeleine Thovain et de son époux Julien Émile Lenugue, piqueur des Ponts et Chaussées (surveillant de chantier).

Il s’engage, pendant la guerre franco-prussienne de 1870, dans la légion du génie de la Garde nationale de Paris, au sein de la dixième compagnie. Selon un de ses collègues, et beau-frère, René Talbert, ses états de services militaires portent la mention suivante : « Départ volontaire pour faire sauter un poste allemand installé sur la ligne de Paris-Mulhouse pendant la nuit du 20 octobre 1870 ». Il quitte l’armée en 1871 après la capitulation de Paris, sans doute avec le grade de sergent.

Comme son père, Étienne Lenugue devient piqueur des Ponts et chaussées dans l’administration municipale à Paris. Il est embauché probablement début 1874. Il souscrit, avec de nombreux membres de son service, en solidarité avec les victimes inondations en juillet 1875.

En juin 1874, Étienne Lenugue épouse à Paris (9e arr.) Célestine Élise Boin, femme de chambre originaire de Saint-Aignan-le-Jaillard (Loiret). La famille vit d’abord boulevard Rochechouart (9e arr.) puis rue de Lancry 10e arr.) où elle est installée en 1885.

En 1895, Étienne Lenugue adhère à la Société des Vétérans des armées de terre et de mer, organisme fondé en janvier 1893, qui a deux objectifs : verser des pensions de retraites à ses cotisants, après 25 années de versement (donc en principe à partir de 1918 pour les premiers participants) et assurer « le souvenir des souffrances endurées en 1870 71 » pendant la guerre contre l’Allemagne. En janvier 1896, Étienne Lenugue est élu membre du conseil général, instance d’administration de la société ; l’assemblée lui vote également des félicitations pour sa contribution à la préparation de la réunion.

Il est nommé délégué pour la formation de la section de Vétérans dans le 10e arrondissement de Paris, et en est élu président en novembre 1897. L’association compte 33 500 adhérents au moment de son assemblée générale de janvier 1898, quand Lenugue est réélu.

Particulièrement actif dans ses deux fonctions, on trouve dans les 403 exemplaires du journal parus de son vivant ou peu après sa mort au moins 1 078 mentions d’Étienne Lenugue. Le panégyrique prononcé après son décès par Joseph Sansbœuf (1848-1938), architecte d’origine alsacienne, président depuis 1903, mentionne : « Fort régulier aux séances du Conseil Général et de ses Commissions, il ne l'était pas moins à celles de nos Congrès annuels. Partisan convaincu de l'utilité des cérémonies patriotiques, il ne manquait aucune occasion de s'y rendre, le plus souvent accompagné d'une nombreuse délégation de sa Section. Souvent il y prenait la parole, soit au nom de ses Camarades, soit comme délégué du Conseil Général. C'est en ces moments que Lenugue donnait la mesure de son patriotisme éprouvé. »

Parallèlement à son engagement pour les Vétérans, Étienne Lenugue était un des administrateurs du Comité du 10e arrondissement de Paris de la Croix-Rouge Française depuis sa fondation en 1910. Il avait également rejoint le Touring-club de France en mars 1896. La famille acquière une résidence secondaire à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) qu’elle occupe sans doute principalement l’été. Le mariage de la fille du couple, Charlotte, est prononcé dans cette commune en juin 1909.

Devenu piqueur principal en janvier 1896, Étienne Lenugue prend sa retraite en mars 1911 avec le grade d’adjoint technique de classe exceptionnelle. Il s’installe alors, avec son épouse, définitivement à Joinville. Leur maison est située rue du 42e-de-Ligne, du nom d’un régiment de volontaires parisiens constitué par Charles Floquet pour défendre la capitale pendant le siège allemand de 1870. Elle se situe dans le quartier de Palissy, qui fut (avec le quartier voisin de Polangis) un des sites de la bataille de Champigny, en décembre 1870.

Après avoir déménagé à Joinville, Étienne Lenugue quitte la direction de la section des Vétérans du 10e arrondissement de Paris, dont il est nommé président d’honneur. Il continue de siéger au conseil général de la société, où il est réélu en mai 1914 par 59 051 voix sur 61 952 votants.

Étienne Lenugue meurt le 6 juin 1914 dans son domicile de Joinville-le-Pont. Il était âgé de 63 ans, père de trois enfants et malade depuis quelques mois. Son fils aîné, Julien, fut également piqueur des Ponts et chaussées à Paris mais mourut à 23 ans de maladie pulmonaire ; son deuxième garçon décéda à l’âge d’un an.

Le journal de la Société des Vétérans consacre deux pages entières de son numéro du 20 juin à sa nécrologie, agrémentée d’une photo, ce qui est rare dans cette publication austère. Dans ce texte, il est présenté comme « l'un des meilleurs serviteurs de la cause sacrée ». La société lui avait décerné un titre de « délégué honoraire avec médaille d'honneur. »

Titulaire de la médaille de 1870, Étienne Lenugue était décoré de la médaille de bronze de la mutualité depuis avril 1903, puis d’une médaille d’argent en juillet 1908. Toujours au titre de son activité associative, il avait reçu les Palmes académiques comme officier d'académie en janvier 1902 et officier de l’instruction publique en juillet 1908. Dans le domaine professionnel, il avait été fait chevalier du Mérite agricole en avril 1905 pour plus de 30 ans de services notamment comme magasinier comptable du camp retranché de Paris ; il a été promu officier en avril 1913. Il était également attributaire de la médaille du sauvetage et de celle du travail.

Portrait d’Étienne Lenugue, journal Le Vétéran, 20/06/1914

 

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27 juillet 2023 4 27 /07 /juillet /2023 01:01

Début de la biographie de Marie Rose Astié de Valsayre

Claire Léonie Ferdinande Tastayre naît le 30 août 1846 à Paris. Elle est la fille naturelle de Claire Rosalie Tastayre. Son père n’est pas dénommé dans son état-civil. Ses parents ne la reconnaissent pas légalement. Cependant, selon son biographe, Eutrope Lambert (1842-1916), elle fut élevée par sa mère, et très partiellement par son père. Il le décrit ainsi, sans le désigner par son nom : « Son père, d'une famille noble et ruinée par les révolutions, donnait des leçons de droit, — et la médiocrité, pour ne pas dire la misère, régnait au logis. Hélas ! chaque fois que le gentilhomme pauvre arrêtait son regard sur le petit berceau qui contenait toutes ses espérances, il devenait triste et songeait à conquérir une fortune. Si bien qu'un jour il s'embarqua pour l'Amérique, d'où il ne revint jamais. La fièvre l'avait emporté quelques jours après son arrivée ! » Pour le journaliste Jean Bernard (Express, 1900/06/01), son père était un avocat breton. Sa mère était originaire d’une vieille famille du Pas-de-Calais qui, bien que non noble, avait émigré sous la révolution. Elle fut institutrice.

Le même Eutrope Lambert – un poète qui lui voua toute sa vie une grande admiration -, décrit ensuite son enfance : « Les premières années de Marie de Valsayre [un pseudonyme qu’elle adopta ensuite] s'écoulèrent comme les flots bruyants d'un fleuve qui court vers la mer. L'impatience semblait mêlée au sang de cette enfant. Il fallait qu'elle courût avec les petits drôles du quartier, qu'elle se déchirât, qu'elle battit les chats et les chiens, qu'elle crevât les yeux aux petits oiseaux et qu'elle fit enrager sa mère, — sa pauvre mère qui s'imposait tant de travail et de privations pour l'élever. — Cependant, il y avait quelque chose qui calmait le petit démon, quelque chose qui la rendait douce — elle, la méchante, — la musique ! — Oh ! comme elle s'arrêtait au milieu de ses innocentes cruautés quand les vibrations d'un piano arrivaient jusqu'à elle ou que la musique militaire passait sous ses fenêtres. Alors elle devenait toute sérieuse et son regard semblait inspiré ; puis elle courait dans un coin de la chambre, revenait traînant une vieille guitare, — le seul de ses jouets qui eût survécu, — et, la posant devant elle, pinçait les cordes pour en tirer des accords. Sa vocation était trouvée et sa mère lui fit donner des leçons de solfège et de piano. L'étude calma un peu sa turbulence sans la faire disparaître. Ses progrès furent rapides, et à six ans, dans les petites solennités classiques, c'était toujours elle qu'on choisissait pour chanter ou tenir le piano. Ce n'est pas tout : Marie voulut aussi apprendre à jouer du violon, et, bon gré mal gré, il fallut lui donner un maître italien. Puis elle perfectionna son chant avec Duprez ; déjà les romances qu'elle chantait prenaient cette expression ravissante qui est le charme de son talent. Elle semblait aimer plus particulièrement ce genre de musique qui est le plus sympathique et le plus beau ; mais de fréquents vomissements de sang survinrent, et elle y renonça pour s'adonner entièrement à l'étude de l'harmonie, de la fugue et du contre-point. A treize ans, Marie de Valsayre entrait dans le monde des artistes et était reçue membre de plusieurs sociétés musicales. Une schotisch : Follette, — composée à cinq ans et corrigée par elle, — venait de paraître chez Meissonnier. Son talent sur le violon la faisait rechercher. Digne émule des jeunes sœurs Milanollo, elle exécutait sur cet instrument, avec une pureté et une délicatesse infinies, les morceaux les plus difficiles. »

Élève du Conservatoire de musique de Paris, Marie de Valsayre devient ensuite professeur de violon et de piano. À partir de 1862, quand elle a donc 15 ans, et jusqu’en 1866, elle publie des romances, chœurs ou opérettes, notamment sur des textes d’Eutrope Lambert, Joseph Gouverneur et Théodore Leclerc. Ces œuvres lui valent une certaine notoriété, dans la société aristocratique et bourgeoise parisienne.

En avril 1863, elle donne un premier récital, jouant au piano des œuvres de Beethoven et les siennes. Elle en donne un autre, sur l’Hippodrome d’Auteuil, en août la même année. Le Conseiller des artistes salue, en février 1864, sa « musique intelligente et sentimentale ». Le Grand dictionnaire universel du XIXe siècle de Pierre Larousse qualifie ses mélodies de « pleines de sensibilité ». Cependant, en août 1865, La Semaine musicale considère à propos d’une de ses compositions, Un Ange, que « Le chant ne manque pas de charme mais la prosodie est très-défectueuse ». Les personnes auxquelles elle dédicace ses œuvres sont des artistes, comme son professeur Eugène Gérard, ainsi que des personnes de la bonne société parisienne, notamment des aristocrates.

C’est également à 15 ans qu’elle assure s’être mariée ; cependant, la célébration officielle à la mairie du cinquième arrondissement n’aura lieu qu’en juin 1869, sept ans plus tard. Son époux est Louis Charles Astié, docteur en médecine originaire du Tarn. Dans un entretien paru en 1892, elle raconte : « j'ai toujours fait, douloureusement et consciencieusement, mon devoir d'épouse » mais assure que « par malheur », « le docteur Astié, était alcoolique ». Elle adopte le patronyme « Astié de Valsayre », auquel elle ajoute parfois, mais rarement, les prénoms Marie Rose.

Sa mère, qui partageait alors la vie d’un lithographe d’origine suisse, Marcelin Maggi, meurt quand Marie a 18 ans, en janvier 1865.

Le premier garçon des époux Astié, Octave, était né en février 1868 et sera reconnu à l’occasion du mariage ; une fille, Anne, naîtra deux mois après les épousailles légales mais ne vivra que quatre mois.

La famille vit dans à Paris (5e arr.), d’abord rue du Val-de-Grâce puis rue Saint-Séverin.

À suivre

Marie Rose Astié de Valsayre

 

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25 juillet 2023 2 25 /07 /juillet /2023 01:01

Albin Hippolyte Rousselet naît le 19 août 1857 à Orléans. Il est le fils de Faustine Scolastique Marceau et de son marié, Hippolyte Antoine Rousselet, tailleur d’habits.

Il entreprend des études de médecine à Paris et est, de ce fait, ajourné pour son service militaire. Du fait d’importants problèmes de vue, il est définitivement réformé en octobre 1880.

Au cours de cette décennie, il publie des articles scientifiques, fréquemment en collaboration avec Marie-Rose Astié de Valsayre, musicienne, publiciste et officière de santé, femme puis veuve en 1881 du docteur Astié, qui travaillait notamment pour la préfecture de police. Ils sont tous les deux pris à partie, en 1884, par un journaliste du quotidien Le Cri du peuple, qui critique notamment les positions féministes de cette dernière. À partir de 1886 et jusqu’en 1893, il sera son compagnon, la presse faisant état de leur mariage puis de leur divorce, qui furent tous deux purement symboliques et non légaux. Au début des années 1890, ils vécurent une partie du temps à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où sa compagne avait acquis un pavillon, rue de la Liberté.

En 1888, Albin Rousselet publie des Notes sur l'ancien Hôtel-Dieu de Paris, dans lesquelles il relate « la lutte des administrateurs laïques contre le pouvoir spirituel » et dénonce les « abus et désordres commis par les religieuses et les chapelains de 1505 à 1789 ». Ses propos seront prisés dans les milieux anticléricaux, et il fera une conférence en novembre 1895 sur ce thème devant le groupe Étienne-Dolet, cercle de la Libre-Pensée du cinquième arrondissement de Paris.

Il poursuit ses travaux au sein de la Policlinique de Paris en rédigeant, avec le docteur Bourneville, un Manuel de l’Assistance publique à Paris en 1889. Il plaide, en 1891, pour une révision de la législation relative aux aliénés. Pour mieux informer sur les questions d’assistance et d’hygiène, des institutions charitables et de prévoyance, il participe au sein de la Policlinique à la création d’un journal médical mensuel, baptisé L’Assistance. Il en deviendra le rédacteur-en-chef.

Après plusieurs articles en 1892 et une brochure sur les secours publics en cas d'accidents, il convainc de la nécessité d’une organisation d’un point de vue médical, et plus seulement dans les postes de police. Il est un des fondateurs de la Société des secouristes français, dont il sera le vice-président jusqu’à la fin de sa vie.

En 1890, Albin Rousselet avait été à l’initiative de la création de la première école d’ambulancières et d’ambulanciers. Il participe, en 1893, à l’organisation des écoles d’infirmiers et d'infirmières de Paris.

Albin Hippolyte Rousselet meurt le 20 décembre 1909 à Orléans. Il était âgé de 52 ans et décoré des Palmes académiques comme officier d'académie en 1892 puis comme officier de l’instruction publique en février 1896.

Il était l’auteur de six ouvrages sur l’histoire de l’Hôtel-Dieu de Paris (1888), la législation relative aux aliénés (1891), les asiles pour les femmes enceintes (1892), Théophraste Renaudot (1892), les secours publics en cas d'accidents (1892) et les ambulances urbaines (1894).

 

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