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20 avril 2025 7 20 /04 /avril /2025 00:01

Pierre Lafont naît le 2 décembre 1844 à Vichel (Puy-de-Dôme). Il est le fils de Marie André (ou Andrieux) et de son époux Georges Lafont, cultivateurs ; ce dernier ne sait pas signer, comme les autres cultivateurs témoins de sa naissance. Leur patronyme est fréquemment orthographié Lafond et il est parfois désigné sous le prénom de Charles, qui ne figure pas à son état-civil.

En mai 1860, à quinze ans, après avoir été convaincu d’avoir commis un vol, il est enfermé deux ans en maison de correction. Il restera dans le viseur de la justice ensuite, condamné en décembre 1864 à deux mois de prison pour avoir donné des coups puis à 15 jours en janvier 1870 pour outrages. Il est possible qu’il ait fait un service militaire dans un régiment de zouaves.

En 1870, il vit avec sa famille à Paris (18e arr.), rue des Abbesses, où son père et lui sont brocanteurs. Il épouse en juillet, dans ce même arrondissement, Élisabeth (dite Élise) Rongier. Son épouse, âgée de seize ans, est également auvergnate, native de Haute-Loire, et est comme ses parents marchande de vin dans le même quartier de Montmartre.

Deux semaines après leurs noces, la guerre franco-allemande éclate. Elle conduira à la chute du second Empire le 2 septembre 1870 puis, à partir du 17 le même mois, au siège de Paris par les troupes germaniques jusqu’à l’armistice du 28 janvier 1871. Pierre Lafont s’engage dans la Garde nationale et sert, en tant que sergent, dans le 61e bataillon.

Il continua son activité pendant la Commune de Paris, mouvement insurrectionnel lancé en mars 1871 à l’initiative d’unités de la Garde qui refusaient la reddition aux armées allemandes des armes conservées à Paris et qui conduit à la mise en place d’un gouvernement révolutionnaire. Il est devenu capitaine et siège à la commission militaire du 18e arrondissement selon sa notice dans le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français de Jean Maitron.

Après la fin des combats le 28 mai 1871, Pierre Lafont quitte la capitale et rejoint la commune de banlieue Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) d’où il passe à Genève (Suisse). Il fréquente d’autres réfugiés, notamment au restaurant La Marmite sociale, dont Jacques Agier, menuisier et franc-maçon, qui fut un des meneurs de l’éphémère Commune de Saint-Étienne (Loire).

Ensemble, Jacques Agier et Pierre Lafont reviennent à Paris en janvier 1874 et vivent au domicile de Lafont, hébergés avec sa femme. Il reprend son activité de brocanteur, mais est arrêté le 26 mars suites aux informations transmises par les agents français présents à Genève. Il avait été condamné, par contumace, le 20 décembre 1873 à la déportation dans une enceinte fortifiée ; sa peine est modifiée le 9 mai 1874 et ramenée à un mois de prison. Agier avait été arrêté chez lui le 30 mars ; il sera jugé en mai par la cour d’assises du Puy-de-Dôme pour sa participation supposée à l’assassinat du préfet de la Loire, Henri de L'Espée, en mars 1871.

De nouveaux ennuis avec la justice vont ponctuer l’activité de brocante que Lafont continue d’exercer. En août 1874, il écope de cent francs d’amende pour vente d’armes de guerre ; en novembre 1876, ce sont quatre cents francs qui lui sont réclamés pour contravention à la loi sur le brocantage. L’épilogue se situe devant la cour d’assises de Seine-et-Oise, qui siège à Versailles (Seine-et-Oise, act. Yvelines) le 31 juillet 1883.

Entre septembre 1882 et janvier 1883, une bande de huit personnes, dont le chef était Garnier, a pénétré de nuit dans trente-trois édifices religieux catholiques et un protestant, essentiellement en région parisienne, pour y voler des objets précieux. Deux brocanteurs, dont Lafont, sont suspectés d’être les acheteurs des matières dérobées. Lafont est mis en cause pour le recel des objets provenant de seize églises. Lors de l’audience, selon le compte-rendu de presse, « il reconnaît que plusieurs des malfaiteurs lui ont vendu des matières d’or et d’argent, mais il soutient ce c’étaient des débris informes, dont il ne pouvait soupçonner la provenance ». Un des témoins évoque un échange avec la femme de Lafont : « S’il n’y avait pas de voleurs, comment ferait-on pour vivre ? », ce qui provoque des rires dans l’auditoire. Lafont était défendu par Me Léopold Cohen, avocat du barreau de Paris. Il est condamné à six ans de travaux forcés sans surveillance.

N'ayant pas fait de pourvoi en cassation, Lafont est écroué le 11 août 1883 puis embarque le 9 janvier 1884 sur le vaisseau Le Fontenoy, probablement depuis Brest (Finistère). Navire de guerre lancé en 1858, il avait servi de ponton-caserne pour les insurgés de la Commune de 1871 à 1872 puis, après l'enlèvement de ses machines à vapeur en 1878, était devenu un navire de transport à voile à partir de 1881.

Navire Le Fontenoy (Wikipédia)

Arrivé en Nouvelle-Calédonie, Lafont est transféré au bagne d’Île-Nou (act. presqu’île de Nouville, intégrée à la commune de Nouméa). Il exerce le métier d’effilocheur, c’est-à-dire qu’il récupère des déchets de laine ou des chiffons pour permettre qu’on en fasse du papier. L’administration pénitentiaire signale que sa conduite est bonne.

Pierre Lafont meurt le 27 janvier 1887 à Île-Nou. Il était âgé de 42 ans, était toujours marié et n’avait pas d’enfant. Son décès est transcrit en août 1896 sur les registres d’état-civil du 18e arrondissement de Paris.

Nouvelle-Calédonie, pénitencier de l'Île Nou (Gallica-BNF)

 

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15 février 2025 6 15 /02 /février /2025 00:01

Jean Escot naît le 13 février 1870 à Paris (18e arr.). Il est le fils et Marie Escot et d’un père non désigné. Sa mère, domestique, native du Puy-de-Dôme, vit rue Polonceau. Elle épouse en décembre 1871 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), Pierre Azéma, journalier, originaire de Haute-Garonne, qui le reconnaît pour son fils et lui donne son nom. Toute la famille va désormais vivre à Joinville, dans le centre-ville, principalement rue de Paris mais à certains périodes également dans des rues proches, rue des Réservoirs (act. rue Hippolyte-Pinson) et rue de la Liberté.

Du fait de la mort de son père en avril 1888, Jean Azéma, qui est le fils aîné (et sans doute unique) de la famille fait un service militaire raccourci en novembre 1891 jusque fin septembre 1892. Il travaille comme serrurier.

En février 1893, à Joinville, Jean Azéma épouse Marie Renée Rolland, blanchisseuse à Paris. Ils s’installent à Joinville. Après la mort de sa femme en mars 1903, il se remarie, à Joinville encore, en février 1904 avec Marie Joséphine Phion, couturière, habitant la commune dont elle est native.

Il s’engage dans la compagnie des sapeurs-pompiers de la commune en 1895. Elle est alors dirigée par Émile Guichard (1849-1911), entrepreneur de peinture et vitrerie. Comme les autres services locaux, les pompiers sont mobilisés pendant les inondations de la rivière Marne, au premier trimestre 1910, qui recouvrent un tiers de la commune environ. Plusieurs récompenses viendront attester du dévouement de Jean Azéma pendant les inondations.

Pendant la première guerre mondiale, Jean Azéma est réformé en août 1914 pour pleurésie tuberculeuse ; il est affecté en mai 1915, au titre des services auxiliaires non combattants, à la garnison d’artillerie de la place de Paris puis libéré des obligations militaires en décembre 1918.

Avant-guerre, Azéma a été ouvrier dans la serrurerie d’Amédée Eugène Gosset (1838-1914), conseiller municipal de Joinville-le-Pont pendant 12 ans et vice-président de la société de secours mutuels des sapeurs-pompiers. Après le conflit, il s’établit à son compte, d’abord comme ouvrier à façon en 1921 puis avec un atelier d’artisan en 1931.

Probablement par attachement à l’origine de sa mère, décédée en mars 1917, Azéma est en 1933 administrateur de l’Amicale auvergnate de Joinville, dont le président d’honneur est Alphonse Falgères, docteur en médecine, et le président en exercice Jean Béal (1883-1952), cafetier et conseiller municipal conservateur de la ville.

Honoré pour avoir, en novembre 1926, 31 ans de services au sein des sapeurs-pompiers, où il a désormais le grade de caporal, Jean Azéma est toujours actif dans la compagnie en 1935.

Jean Azéma meurt le 7 décembre 1943 à Paris (12e arr.), où il était hospitalisé. Il était âgé de 73 ans, deux fois veuf, et père d’un fils. Il avait été décoré à six reprises pour son activité de pompier, la première fois en août 1910, la dernière en novembre 1935, quand il avait reçu une médaille de vermeil pour son courage et dévouement.

Caserne de pompiers de Joinville-le-Pont

 

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6 décembre 2024 5 06 /12 /décembre /2024 00:01

Mise à jour de l’article « Vernière et le projet inabouti des logements sociaux de Polangis » du 04/11/2019 après accès à de nouvelles archives.

Albert Jean Baptiste Vernière naît le 9 février 1871 à Montilly (Allier). Il est le fils de Catherine Élisa Guillet et de Pierre Vernière ; ses deux parents sont instituteurs, comme le sera également sa sœur Marie Denise, épouse de Jean Forge (1869-1940).

Pour sa part, Albert Vernière fait des études scientifiques, d’abord à Paris. À 18 ans, il devance l’appel au service militaire et s’engage, pour trois ans, à Paris (3e arr.) en octobre 1889 et est affectée au 125e régiment d'infanterie. Il revient à la vie civile en septembre 1892 et effectue des périodes en tant que réserviste en octobre 1897 et mars 1902.

Il reprend des études en Languedoc, à l’université de Montpellier (Hérault). Albert Vernière enseigne à l’institution Saint-Louis-de-Gonzague, établissement catholique privé à Perpignan (Pyrénées-Orientales). C’est dans cette ville qu’il épouse, en février 1898, Adrienne Micheline Sarda, fille d’un important minotier établi dans le quartier du Haut-Vernet.

Pour l’activité professorale, le couple va s’installer en région parisienne, d’abord à Courbevoie en 1900. Mais il continue à avoir des relations fortes avec l’Occitanie ; c’est à Perpignan, dans la demeure des beaux-parents, que naissent en septembre 1900 et mars 1903 leurs deux premiers enfants. Vernière fait, en octobre 1902 une conférence sur « la liberté d'enseignement » à Saint-Paul-de-Fenouillet (Pyrénées-Orientales). Il obtient son certificat d'études, physiques, chimiques et naturelles de la Faculté des sciences de Montpellier en juin 1903.

Désormais installé durablement autour de la capitale, les Vernière vivent à Antony (Seine, act. Hauts-de-Seine) en 1904-1905. Puis après avoir cessé son métier de professeur, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Ils résident en 1907 quai Beaubourg (act. quai Pierre-Brossolette) puis en 1908 dans la ville voisine de Saint-Maur-des-Fossés, avenue du Chalet (villa Schaken) et en 1909 de nouveau à Joinville, avenue des Platanes.

La Compagnie générale de phonographes, cinématographe et appareils de précision (société Pathé-frères), dirigée par Charles Pathé et implantée à Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne) se lança dans la fabrication industrielle de films vierges en 1906 et créa les laboratoires de Joinville, dans le quartier de Palissy.

Vernière est, sans doute à partir de 1906, employé de la société Pathé qui lui confie une fonction s’apparentant à celle d’un chargé des relations extérieures. Il dispose d’un statut confortable, puisqu’une voiture et un chauffeur sont mis à sa disposition. Il veut construire des habitations à bon marché sur un terrain dont elle est propriétaire, boulevard de Polangis. La coopérative à capital variable Union des Prévoyants de Polangis est mise en place en juin 1908. C’est, en France, une des premières institutions de ce type. Son siège est fixé chez Paul Alombert, commissaire vérificateur, rue Chapsal, à Joinville. Vernière publie des affiches, informant les joinvillais sur le projet coopératif et sa finalité.

Dotée d’un capital de départ de 30 000 francs, l’institution attire, selon la presse locale, de nombreux souscripteurs, et a placé, en octobre 1908, 3 800 billets pour 19 000 francs. En 1912, le bilan de l’Union des Prévoyants de Polangis mentionne des obligations remises à la caisse des dépôts pour un montant de 66 000 francs. Un rapport de 1922 évalue ses fonds à 200 000 francs. Cependant, il semble qu’aucune construction sociale n’ait été faite par la coopérative, qui n’existe plus au moment de la constitution du conseil d'administration de l'Office public d'habitations à bon marché de Joinville en avril 1931.

Dans la société Pathé, Vernière s’occupe des rapports avec la municipalité. Les relations sont difficiles, plusieurs élus et d’autres personnalités locales critiquant par exemple la construction de la cheminée. Quand l’usine demande à augmenter son stock de celluloïd, l’assentiment du conseil municipal n’est donné que sous réserve de précautions. Pour faire pression sur les élus, Vernière fait circuler un mot d’ordre de vote contre Henri Vel-Durand, candidat radical-socialiste au conseil d’arrondissement en juin 1908. Il sera cependant réélu, contre un candidat socialiste indépendant, René Martin et un socialiste SFIO, Tranchant.

En avril 1908, Vernière est président d’un comité d’action sociale qui dialogue avec les socialistes SFIO de Joinville, notamment Henri Lacroix. Il aurait été constitué en 1906, alors que Vernière avait demandé à adhérer au comité radical-socialiste. En juillet 1908, Vernière suspend son comité d’action sociale et rejoint le comité républicain-socialiste indépendant, dit évolutionniste, ce qui provoque le départ d’un de ses fondateurs, Eugène Hainsselin.

Hainsselin et Vernière vont cependant se réconcilier rapidement, et ce dernier soutient la publication du journal L’Indépendant, publié par Hainsselin, syndicaliste et ancien socialiste-révolutionnaire puis socialiste SFIO, mais qui a aussi le soutien de Gaston Méry, conseiller municipal réactionnaire de Paris, rédacteur au journal d’extrême-droite La Libre Parole.

En octobre 1908, les évolutionnistes Hainsselin, Martin et Vernière font alliance avec Théophile Leteuil, ancien conseiller municipal radical-socialiste démissionnaire.

Vernière quitte la maison Pathé vers la fin de 1908.

Les années 1900 sont ceux de déboires avec l’armée. Peut-être du fait de ses déménagements qu’il n’aurait pas signifié, il ne répond pas à des appels pour effectuer des périodes de réserve. En novembre 1907, il est déclaré « insoumis », une mesure levée en novembre 1910 pour prescription ; mais il est de nouveau inscrit sur les registres de l’insoumission en mars 1911.

Au cours de la première guerre mondiale, résidant alors à Paris (20e arr.), rue Duris, Albert Vernière est arrêté par la police en septembre 1915. Une ordonnance rendue en octobre prononce un non-lieu à son égard, et il est affecté au 98e régiment territorial d'infanterie. Cependant, il ne rejoint pas son poste, du fait de son statut d’homme marié père de trois enfants vivants.

N'exerçant plus de profession, Albert Vernière vit à Ardillières (Charente-Inférieure, act. Charente-Maritime), sans doute auprès de son père. Il meurt dans ce village de l’Aunis le 25 avril 1918. Âgé de 47 ans, il était divorcé et avait eu quatre enfants, dont un mort en bas âge.

L’usine Pathé à Joinville-le-Pont ; les bâtiments et la cheminée sont toujours existants en 2024

 

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18 octobre 2024 5 18 /10 /octobre /2024 00:01

Louis Victor Gautherot naît le 12 février 1878 à Vieure, Allier. Il est le fils de Pauline Cornier et de son époux François Auguste Gautherot, jardinier, qui vivent au village de Lasalle.

La famille Gautherot s’installe à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne), où le père et les deux fils aînés travaillent comme jardiniers fleuristes.

Le service militaire de Louis Gautherot se déroule entre novembre 1899 et septembre 1900 au sein du 31e régiment d'infanterie, avec une dispense d’un an, son frère aîné étant déjà sous les drapeaux.

En mars 1901, Louis Gautherot épouse Rose Pannetier, également auvergnate, native de l’Allier et fille d’une épicière de Saint-Maurice. Ils vont s’installer à Boulogne (Seine, act. Boulogne-Billancourt, Hauts-de-Seine) et Louis Gautherot va travailler pour la Ville de Paris, toujours comme jardinier.

Au cours de la première guerre mondiale, Louis Gautherot est mobilisé, d’abord en août 1914 au 39e régiment territorial d'infanterie, en décembre 1917 au 340e puis en novembre 1918 au 26e. Il est démobilisé en janvier 1919.

Prenant sa retraite vers 1928, Louis Gautherot s’installe avec son épouse et leur fille à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), commune limitrophe de Saint-Maurice, mais dans le quartier de Polangis, qui est partagé avec Champigny. À la faveur d’un déménagement dans la même rue, le boulevard de Polangis, ils vont d’ailleurs rejoindre cette nouvelle commune à la fin des années 1930.

Au cours des élections municipales de mai 1935, Louis Gautherot se présente, en 13e position, sur la liste des 14 candidats présentés par le Parti socialiste SFIO. Elle est conduite par Robert Derivière, employé et arrive, au premier tour, en quatrième position avec 12,3% des votes, derrière l’Union des républicains (droite, 32,6%), le Groupement des gauches de la municipalité sortante (radicaux-socialistes et socialistes indépendants, 26,8%), et les communistes (23,5%). Louis Gautherot obtient 346 voix pour 3 433 inscrits, 2 923 votants et 2 856 exprimés, soit 12,1%. Au second tour, les listes communiste et socialiste fusionnent, et, eu égard à son rang, Gautherot ne figure pas sur la nouvelle candidature de Front populaire, qui obtient deux sièges, contre vingt-cinq à la droite et aucun aux sortants radicaux.

Louis Gautherot meurt le 30 août 1943 à Champigny-sur-Marne, toujours domicilié boulevard de Polangis. Il était âgé de 65 ans et père de deux enfants.

Il avait obtenu, en juillet 1924, la Médaille d’honneur agricole puis avait été fait, en février 1927, chevalier du Mérite agricole.

Vue de Polangis, s.d., Arch. dép. Val-de-Marne

 

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21 juillet 2023 5 21 /07 /juillet /2023 01:01

Michel Rouget naît le 6 décembre 1874 à Saint-Amant-Tallende (Puy-de-Dôme). Il est le fils Nathalie Marguerite Boivin et de son marié Louis Rouget, notaire. Son grand-père paternel et homonyme, est alors maire de la commune du Vernet-Sainte-Marguerite, située dans le même canton.

Faisant des études de droit à la faculté de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), est partiellement dispensé de service militaire. Il n’effectue qu’une période de onze mois entre novembre 1895 et septembre 1896, dont il sort avec le grade de caporal. Il effectuera plusieurs périodes et sera nommé en octobre 1903 sous-lieutenant de réserve, puis en février 1908, lieutenant au 150e régiment d'infanterie, basé en Auvergne.

Séjournant régulièrement en Aquitaine, à Royan et Bordeaux, entre 1897 et 1900, il s’installe à Paris où il vit rue de Poissy (5e arr.). Ayant obtenu son doctorat en droit, il devient avocat. Il s’installera dans le 18e arrondissement, rue Clignancourt puis boulevard Barbès.

Il est recruté, en février 1903, par la préfecture de police et nommé secrétaire de commissariat (adjoint au commissaire). Il est affecté à Charenton-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).  

Début mai 1906, il doit intervenir dans le Bois de Vincennes, dont une partie est sur le territoire de Charenton à cette date, suite à une explosion qui s’est produite dans la zone des Quinconces. C’est un anarchiste d’origine russe, désigné comme Stryga, qui a fait accidentellement fonctionner une bombe ; très grièvement blessé, il meurt, en tentant semble-t-il d’actionner le deuxième engin qu’il avait dans une autre poche. Un complice, Alexandre Sokoloff, blessé, est arrêté tandis qu’un troisième compagnon s’enfuit. Rouget témoigne en juillet au procès de Sokoloff.

Promu secrétaire des commissariats de la Ville de Paris, il est d’abord affecté à Belleville (19e arr.) puis en janvier 1908 à Bercy (12e arr.). Poursuivant une carrière rapide, il devient inspecteur principal des gardiens de la paix et est nommé commissaire de police des communes de la Seine en janvier 1912.

En mars 1912, Michel Rouget, qui se présente comme avocat, épouse à Paris (18e arr.) Octavie Tréhu de Monthiéry, originaire du département de la Manche, fille d’un ancien zouave pontifical, qui avait rejoints les troupes défendant les États du pape en 1861. Sa famille est de la noblesse bretonne, originaire de la région de Fougères.

Le premier poste de commissaire de police de Michel Rouget est à Saint-Ouen (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Il doit gérer, en mars 1913 une sanglante bagarre pendant laquelle deux gendarmes sont grièvement blessés. Des ouvriers d’un chantier électrique s’étaient mis en grève et avaient tenté de convaincre les salariés d’un établissement voisin de cesser le travail. Les incidents débutèrent du fait de leur refus.

Conduisant en juin une perquisition chez M. Buffet, membre des jeunesses syndicalistes, accusé de diffuser de la propagande antimilitariste, le commissaire Rouget est vivement pris à partie par un anarchiste espagnol, Stefano Seignol. Il demande qu'il soit expulsé de France.

En février 1914, prenant la suite de Léon Prodhon, Rouget est chargé de la grande circonscription de Joinville-le-Pont. Elle couvre des communes comme Nogent-sur-Marne, Saint-Maur-des-Fossés, Le Perreux et Champigny. Il arrête, en avril cette même année, pour vagabondage un « un vieillard de soixante-cinq ans, qui n'avait pas mangé depuis quarante-huit heures » selon Le Journal. Il déclare qu’il avait mené la campagne de 1870 (lors de la guerre contre l’Allemagne), été fait prisonnier et s’être évadé. « Depuis, je mène une existence lamentable, tantôt dans les hôpitaux, tantôt en prison. J'ai déjà été condamné quarante-trois fois pour vagabondage, cela fera une de plus ! »

Pendant la première guerre mondiale, à l’instar de ses confrères, le commissaire Rouget est mobilisé à son poste. Lors d’une importante crue de la Marne, rivière qui traverse toute sa circonscription, en février 1916, il assiste la municipalité de Champigny qui doit faire évacuer cent cinquante familles. À Joinville-le-Pont également, l'île Fanac, le quai du Barrage et la rue Vautier sont en partie recouverts.

Ayant obtenu un avancement comme commissaire de police de la Ville de Paris, Rouget est nommé au quartier de Javel (15e arr.) en août 1917. Après-guerre, il est muté au quartier des Ternes (17e arr.) en janvier 1919. Puis, suite à une réforme de la préfecture de police, il accède au grade de commissaire divisionnaire d’arrondissement en janvier 1921, retrouvant le 15e arrondissement.

Lors d’une grève aux usines d’aviation Caudron, en août 1922, alors que ses agents voulaient protéger l'usine, le commissaire Rouget est frappé de deux coups de poing par un jeune ouvrier.

Il dirige le service d’ordre, dans la commune de banlieue du Pré-Saint-Gervais en juin 1924, à l’occasion d’une manifestation communiste du parti communiste et de la CGTU contre l'assassinat du député italien Matteotti, victime des fascistes. Un maçon italien arracha un drapeau français, qui fut aussitôt, brûlé. Rouget fit intervenir ses troupes pour l’interpeller. Selon Le Petit Parisien, « Une mêlée s'ensuivit, au cours de laquelle les manifestants brisèrent les grilles en fonte protégeant les arbres de la Grande-Rue et les jetèrent contre les policiers qui ripostèrent vigoureusement. »

Devenu commissaire divisionnaire du 1er district, qui couvre le 7e arrondissement de Paris, où se situent de nombreuses institutions publiques, Michel Rouget organise un service d'ordre très important lors d’une manifestation interdite du mouvement royaliste Action française en mai 1936. Les militants d’extrême-droite protestent contre la dernière inculpation de leur dirigeant, Charles Maurras. Les Camelots du Roi, milice de l’organisation, ayant tenté de forcer un barrage, Rouget fait faire une trentaine d'arrestations. Mais, dans les incidents, il a été renversé et-piétiné.

En juillet 1936, il est admis à faire valoir ses droits à la retraite et quitte son poste en décembre cette même année. À son départ, il est nommé directeur adjoint honoraire à la Préfecture de Police.

Michel Rouget meurt le 22 août 1948 à Clermont-Ferrand, où il s’était retiré. Il était âgé de 73 ans et ne semble pas avoir eu d’enfant.

Décoré en juillet 1910 d’une médaille d’argent pour actes de courage et de dévouement, suite aux inondations de la Seine du début de cette année, il avait obtenu une autre médaille d’argent, de la Prévoyance sociale, en avril 1934. Il avait été fait chevalier de la Légion d’honneur par le préfet de police Jean Chiappe en juillet 1930. La décision mentionnait qu’il était un « fonctionnaire des plus consciencieux, occupant avec le plus grand dévouement le poste qui lui est confié. »

Blason de la famille Tréhu de Monthiéry, épouse de Michel Rouget

 

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27 décembre 2022 2 27 /12 /décembre /2022 00:01

Pierre Marie Achaintre naît le 30 août 1896 à Molinet (Allier). Il est le fils de Jeanne Luminet et de son époux Jean Marie Achaintre, aubergistes au hameau de La Fontaine-Saint-Martin, proche du canal latéral à la Loire.

Appelé pour faire son service militaire pendant la première guerre mondiale, alors cuisinier, il est ajourné trois années de suite en conséquences des suites d’une opération de l’appendicite en 1913. Il est finalement mobilisé en septembre 1917, mais pour des services auxiliaires au sein du 2e groupe d’aviation, dans l’escadrille 238 à Dijon (Côte-d'Or). Il est démobilisé en septembre 1919.

En février 1919, il épouse à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), Irène Imbert. Après le conflit, Pierre Achaintre est recruté par l’administration des Postes, télégraphes et téléphones (PTT) comme aide-mécanicien. Ils s’installent à Paris (6e arr.), rue du Cherche-Midi puis rue Littré et, en 1922, à Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne), rue de la Prévoyance. En 1927, ils sont à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Polangis, avenue du Parc.

Son épouse, Irène Achaintre, tient un café avenue du Parc. Il abrite le siège de l’association Commune libre de Polangis, qui vise à l’animation festive du quartier ; Pierre Achaintre en est le trésorier. L’association a été créée en 1924 ; elle organise divers évènements festifs ou sportifs : bal travesti, concert, challenge de natation…

Pierre Achaintre, mécanicien dans l’administration des PTT, ancien combattant, est, en 1933, un des fondateurs et le trésorier de la Mutuelle de l'Union fraternelle d'anciens combattants. Elle est présidée par Honoré Genevay, conseiller municipal radical-socialiste.

Il est condamné, en juillet 1939 par la 19e chambre du tribunal correctionnel de la Seine à 25 francs d’amende pour blessures par imprudence.

Après la deuxième guerre mondiale, pendant laquelle son fils s’engage dans la Résistance, Pierre Achaintre fonde en septembre 1954 les Boules Amicales Joinvillaises, dont le jeu se déroule place Mozart, cœur du quartier de Polangis.

Pierre Marie Achaintre meurt le 30 août 1977 à Bry-sur-Marne (Val-de-Marne), le jour de son 81e anniversaire.

Molinet (Allier), bureau de poste

 

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21 décembre 2022 3 21 /12 /décembre /2022 00:01

Germaine Augustine Gigot naît le 13 mars 1903 à Valigny (Allier). Elle est la fille de Marie Armance Déternes et de son époux, Antoine Gigot, tailleur de pierres. Ils vivent dans le hameau des Bruyères. Ses parents seront ensuite propriétaires exploitants agricoles.

En janvier 1925, Germaine Gigot épouse à Valigny Henri Alibert, également fermier. Son mari sera en 1928 le secrétaire d’un syndicat de paysans-travailleurs, dont Pénot, le maire communiste du village est le président.

L’historienne Annie Pennetier, dans le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, les décrit comme « une famille paysanne anticléricale et communiste. »

Fin 1936, la famille quitte Valigny pour s’installer à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le centre-ville, quai Beaubourg (act. quai du Barrage). Henri Alibert devient chauffeur de chaudières à vapeur à l’hospice de Bicêtre (Kremlin-Bicêtre, Seine, act. Val-de-Marne).

Ils déménagent en 1939 dans la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés, rue de l’Écluse.

Selon son fils, dont le témoignage est repris par Annie Pennetier, Germaine Alibert est mouleuse de dents en porcelaine chez Novecta à Saint-Maur. Elle adhère à la section de Joinville du parti communiste.

Après-guerre, les Alibert reviennent à Joinville.

Germaine Alibert meurt le 28 avril 1949 ; son décès est retranscrit sur l’état-civil de Joinville-le-Pont, où elle résidait toujours. Elle était âgée de 46 ans et mère d’un enfant. Son époux a également été militant communiste, de même que son fils qui fut adjoint au maire de Valenton (Val-de-Marne).

Carte postale de Valigny (Allier)

 

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19 décembre 2022 1 19 /12 /décembre /2022 00:01

Henri Alibert naît le 18 août 1898 à Lurcy-Lévy (Allier, act. Lurcy-Lévis). Il est le fils de Marguerite Friaud et de son époux Pierre Alibert, cultivateurs.

Il est domestique de culture quand il est mobilisé dans l’armée, au cours de la première guerre mondiale, en mai 1917. Il sert dans le 14e bataillon de chasseurs à pied (BCP). Affecté au 7e BCP en juin 1919, il rejoint le 110e régiment d’infanterie en août la même année, avant d’être démobilisé en octobre.

Après-guerre, il devient propriétaire d’une petite ferme à Valigny (Allier), Henri Alibert épouse en janvier 1925 dans ce village Germaine Augustine Gigot, fille d’un autre propriétaire exploitante. Ils vivent dans le hameau des Bruyères.

Selon le témoignage de son fils, Albert, recueilli par l’historienne Annie Pennetier pour le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, il est militant communiste à Valigny et anticlérical. Peut-être est-ce lui qui est mentionné comme Henri Alibert dans le quotidien L’Humanité dans une souscription du parti socialiste SFIO en octobre 1919 puis dans une autre du parti communiste, qui lui a succédé, en mai 1924.

En décembre 1928, le maire communiste, Pénot, préside une réunion de 60 personnes à Valigny, qui conduit à la création d’un syndicat agricole couvrant également la commune d’Isles. Pénot en est le président et Alibert le secrétaire. En 1929, il participe à un « concours d’abonneurs » du journal Voix paysanne. C’est lui qui représente son syndicat lors de la constitution de l’union départementale des paysans-travailleurs, mouvement proche du parti communiste, en mai 1930 à Villefranche-d’Allier. Il est nommé membre de la commission de contrôle.

Fin 1936, la famille quitte Valigny pour s’installer à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le centre-ville, quai Beaubourg (act. quai du Barrage). Henri Alibert devient chauffeur de chaudières à vapeur. Il travaille à l’hospice de Bicêtre (Kremlin-Bicêtre, Seine, act. Val-de-Marne) pour l’Assistance publique, qui gère notamment les hôpitaux de Paris et d’une partie de la banlieue. Il déménage, en 1939, rue de l’Écluse dans la commune de Saint-Maur-des-Fossés, voisine de Joinville.

Au cours de la deuxième guerre mondiale, Henri Alibert est d’abord maintenu à son poste professionnel puis mobilisé en février 1940 mais très vite renvoyé vers son activité hospitalière en avril. En 1949, il réside de nouveau à Joinville.

Henri Alibert meurt le 23 décembre 1986 à Limeil-Brévannes (Val-de-Marne). Son épouse a également été militante communiste, de même que son fils qui fut après-guerre adjoint au maire de Valenton (Val-de-Marne).

Carte postale de Valigny (Allier)

 

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27 août 2022 6 27 /08 /août /2022 06:01

Felix Louis Déat naît le 5 décembre 1885 à Brest (Finistère). Il est le fils d’Amélie Ernestine Le Roux et de son mari Joseph Déat, employé dans la marine. Ils vivent rue Marengo.

Au moment de son recensement pour le service militaire en 1905, il est employé dans la marine et domicilié avec ses parents à Guérigny (Nièvre). Il fait son service militaire à partir d’octobre 1906 dans la 14e section d’infirmiers ; il est nommé caporal en juillet 1907 sergent puis en janvier 1908 et démobilisé en septembre la même année.

Embauché en novembre 1908 comme employé surnuméraire des Postes et télégraphes, il est alors installé à Gannat (Allier). Il épouse en mai 1909 à Albertville (Savoie) Marie Balbine Céline Bernardi, fille d’un industriel italien producteur de pâtes (vermicellier). Ils s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Palissy, avenue des Familles. Dans les Postes, Déat est devenu commis ambulant.

Au début de la première guerre mondiale en août 1914, il reste affecté à son administration puis, en février 1916, rejoint le 8e régiment de génie. Blessé en décembre 1917 lors d’une chute sur le front de bataille, il est déclaré inapte au service armé et retourne aux PTT. Après-guerre, il obtient en juin 1920 une pension de 246 francs pour son infirmité au genou et à la cuisse gauche.

En novembre 1919, Felix Déat est candidat en quatrième position sur la liste présentée par le parti socialiste SFIO aux élections municipales de Joinville, conduite par un ancien conseiller municipal, Georges Laruelle. Elle arrive en seconde position, avec 29,0% des votes, devant le Bloc indépendant de Jules Beauvais (droite libérale et conservatrice) mais derrière l’Union républicaine et sociale d’Henri Vel-Durand, qui regroupe des radicaux dissidents, des radicaux-socialistes et des socialistes indépendants, dont d’anciens élus SFIO de 1912. Déat obtient 499 voix pour 1 694 suffrages exprimés (29,5%) sur 1 715 votants et 2 491 inscrits.

Au second tour, après le retrait du Bloc indépendant, la liste socialiste, qui intègre alors Henri Lacroix, conseiller SFIO sortant, est distancée avec 34,5% du corps électoral contre 65,5% pour le centre-droit, et n’a pas d’élu. Déat obtient 506 voix pour 1 518 suffrages exprimés (33,3%) sur 1 537 votants.

L’année suivante, en février 1920, Déat est désigné comme membre de la commission exécutive de la section de Joinville de la SFIO, dont André Flambard est le secrétaire.

Comme la totalité des adhérents de Joinville, Felix Déat devient probablement membre du nouveau parti communiste constitué en décembre 1920 suite au congrès de Tours.

Felix Déat meurt le 25 mars 1922 à Paris (7e arr.), où il était hospitalisé. Il est inhumé au cimetière parisien de Pantin. Il était âgé de 36 ans, était domicilié dans l’arrondissement rue Godefroy-de-Cavaignac et était père de deux enfants.

Ancien bureau de poste de Joinville-le-Pont, vers 1900

 

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15 janvier 2022 6 15 /01 /janvier /2022 00:01

Jean Delort naît le 18 août 1864 à Paris (11e arr.). Il est le fils de Marie Cussat, journalière,  et de son mari Antoine Delort, sommelier, originaires du village de Vézac, dans le Cantal. Ils résident rue de la Roquette.

Après un service militaire vers 1885, Jean Delort, qui est comptable, épouse en janvier 1895 à Paris (11e arr.) Eugénie Félicie Vervial, qui vit à Vitry-aux-Loges (Loiret). Il reconnait deux enfants nés avant le mariage.

En 1912, la famille est installée à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Palissy, rue de Brétigny (act. avenue du Président-Wilson). Après la première guerre mondiale, Jean Delort, désormais rentier, est candidat aux élections municipales de novembre 1919 sur la liste d’Union républicaine et sociale, conduite par Henri Vel-Durand, adjoint au maire sortant, radical dissident, qui rassemble les radicaux-socialistes et des socialistes indépendants. Elle fait face à une liste socialiste SFIO et à une autre, de tendance libérale et conservatrice.

Après retrait de la liste libérale, la liste Vel-Durand remporte, au second tour, les 23 sièges à pourvoir. Au 1er tour, Delort avait 766 voix pour 1 694 suffrages exprimés (45,6%) sur 1 715 votants et 2 491 inscrits. Il est élu au tour suivant avec 970 voix pour 1 518 exprimés (63,8%) sur 1 537 votants. Henri Vel-Durand est élu maire.

Delort est lié avec le mécanicien Julien Périn, socialiste indépendant et adjoint au maire. Il perd en juillet 1920 sa fille, Marie Eugénie, âgée de 24 ans puis, un mois plus tard, son épouse, malade.

En janvier 1923, Jean Delort doit aller se faire opérer. Avant d’être hospitalisé, il confie à son fils aîné, Abel, la clé de son coffre-fort. À son retour, son fils a dépensé les 70 000 francs qu’il avait rangés dans l’armoire blindée. Une dispute s’ensuit, au cours de laquelle le fils tire sur le père et le blesse. Il est arrêté par la police qui intervient à la demande des voisins ; le père, touché peu grièvement, est hospitalisé.

En septembre 1923, Abel Delort est condamné à cinq ans de prison pour tentative de parricide. Jean Delort semble avoir à ce moment cessé son activité municipale.

Jean Delort meurt le 17 juillet 1924 à Joinville. Il était âgé de 59 ans et père de trois enfants.

La marne à Joinville

 

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