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11 mars 2025 2 11 /03 /mars /2025 00:01

Henry Jean Baptiste Joseph Fréville naît le 14 septembre 1843 à Marœuil (Pas-de-Calais). Il est le fils Augustine Béthencourt et d’Henry Fréville, domestique, qui reconnaît en être le père. Ses parents se marient dans la même commune une semaine plus tard.

La famille vit ensuite dans l’Oise à Montataire puis dans la commune voisine de Creil. C’est dans cette dernière ville que Henri Jean Baptiste Fréville épouse en juin 1864 Horeline Élisa Hubert, originaire du lieu et couturière. La famille est installée en 1866 à Persan (Seine-et-Oise, act. Val-d'Oise) où Henri Fréville est ouvrier d’usine.

Ils rejoignent ensuite Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) ; leur deuxième fils y naît en août 1870 et Henri Fréville est désormais puddleur en fonte. Comme la quasi-totalité des habitants de la commune, la famille Fréville se réfugie dans Paris le 15 septembre 1870, tandis que les troupes allemandes font le siège de la capitale.

Ouvrier puddleur (Wikipédia)

Ayant rejoint le 232e bataillon de la Garde nationale, Henri Fréville poursuit son activité au sein de l’unité après le 18 mars 1871, qui marque l’insurrection de la population parisienne en réaction à la tentative des troupes du gouvernement, installé à Versailles, pour désarmer la ville après la reddition du 6 février. Un Comité central de la Garde nationale a été constitué et, le 28 mars, la Commune de Paris est proclamée et agit comme un gouvernement révolutionnaire.

Dans les derniers jours des combats, pour répondre à la fusillade de plus de quatre cents insurgés, les autorités de la Commune de Paris font exécuter une cinquantaine d’otages. Deux versions du comportement d’Henri Fréville existent. Selon la notice biographique publiée dans le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier de Jean Maitron, il refuse, le 26 mai, de faire partie du peloton d’exécution, ce qui provoque son incarcération dans la prison de la Roquette. Il y est arrêté le 28 mai par des soldats de l’armée de Versailles. Selon de compte-rendu de presse de son procès, qui se tien devant le septième conseil de guerre à Saint-Germain-en-Laye, en janvier 1872, il aurait été incarcéré plus tôt du fait de sa « tiédeur » et aurait quitté la prison le matin même de l’exécution, soit le 26 mai.

Il est condamné le 5 janvier pour avoir été « coupable d’avoir porté des armes apparentes et un uniforme dans le mouvement insurrectionnel de Paris » et se voit appliquer une peine de déportation simple, prenant en compte qu’il n’aurait pas participé aux massacres.

Quittant la France sur le bâtiment de transport à vapeur le Var, le 1er octobre 1872, il arrive à Nouméa (Nouvelle-Calédonie) le 9 février 1873 puis est débarqué, le 17 du même mois, sur l’île des Pins, où est installé le bagne.

Le 15 janvier 1879, Henri Fréville obtient une remise de peine. Il peut quitter le territoire sur le navire Navarin le 3 juin 1879, après avoir passé plus de six ans dans le territoire colonial du Pacifique.

De retour en métropole, Henri Fréville rejoint son épouse qui était retournée chez sa mère dans sa ville natale de Creil avec deux de leurs trois enfants, tandis que le troisième est élevé par la mère d’Henri, à Persan. Il devient chauffeur de machines à vapeur.

Dans la seconde moitié des années 1880, la famille s’installe à Saint-Denis (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Ils ont deux nouveaux enfants.

Henri Fréville meurt le 17 juin 1896 à Saint-Denis, exerçant toujours son activité de chauffeur. Il était âgé de 52 ans. Ses quatre garçons comme sa fille étaient tous morts au moment de son décès.

Bagne de l’île des Pins, en Nouvelle-Calédonie (Wikipédia)

 

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9 mars 2025 7 09 /03 /mars /2025 00:01

Marcel Émile Pallet naît le 9 septembre 1897 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Catherine Julie Stan et de son époux Charles Victor Pallet. Ses parents sont journaliers et vivent rue des Cliquettes (act. rue Émile-Moutier) puis rue du Canal (act. rue Henri Barbusse).

En 1911, à 14 ans, Marcel Pallet est employé comme aide-ouvrier dans une usine.

Pendant la première guerre mondiale, il est mobilisé de manière anticipée par rapport à l’âge normal du service militaire et rejoint, en janvier 1916, le 11e régiment du génie (RG) ; il est affecté au 9e RG en juin 1917. Sa façon de servir lui vaut une citation à l’ordre du régiment en août 1918 : « sapeur dévoué et courageux, s’est toujours dévoué dans son devoir avec un grand esprit d’abnégation, modèle de travailleur sérieux et brave. »

Après le conflit, Marcel Pallet est dispensé des obligations militaires en octobre 1938, réformé n° 2 pour tuberculose pulmonaire. Il travaille à la marie de Joinville en tant que cantonnier.

En décembre 1926 Joinville, Marcel Pallet épouse Marthe Gabrielle Laillet. Elle était mère d’un enfant, issu d’une première union, qu’il élèvera.

Comme son père et son frère aîné, Léon, Marcel Pallet rejoint compagnie de sapeurs-pompiers de Joinville. Il sert en 1924 en tant que sergent et y est toujours en 1932.

Marcel Pallet meurt le 11 janvier 1940 à Joinville. Il était âgé de 42 ans et ne semble pas avoir eu d’enfant.

Décoré de la Croix de guerre, avec étoile de bronze, il avait également reçu trois récompenses au titre du courage et du dévouement dont il a fait peur en tant que pompier. En juillet 1924, il reçoit une médaille de bronze ; en novembre 1925, une mention honorable ; et en avril 1932, une Lettre de félicitations.

Caserne des sapeurs-pompiers de Joinville-le-Pont

 

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7 mars 2025 5 07 /03 /mars /2025 00:01

Charles Léon Pallet naît le 29 août 1886 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Catherine Julie Stan et de son époux, Charles Victor Pallet. Sa mère est journalière et son père est forgeron dans une serrurerie. Il est également engagé dans la compagnie de sapeurs-pompiers de Joinville, où il aura le grade de sergent. La famille réside rue du Canal (act. rue Henri Barbusse).

Âgé de 15 ans, Léon Pallet est manœuvre au sein de l’usine de tréfilerie du Bi-Métal, proche de leur domicile. Cinq ans plus tard, il est chauffeur dans la même entreprise, où il aura ultérieurement la fonction de conducteur d’appareils à vapeur.

Créée en 1892, la Compagnie française du Bi-Métal a compté plus de deux cents ouvriers dans son usine principale de Joinville. Cette dernière a été le théâtre de plusieurs évènements : une grève de deux mois entre octobre et décembre 1894 des ouvriers tréfileurs, qui protestaient contre une baisse de leur salaire ; une explosion de chaudière, en février 1895, qui fait quatre morts ; un incendie en octobre 1899 ; des pillages en janvier 1905. Puis au premier trimestre 1910, l’usine combinera à la fois une submersion (les graves inondations de la Marne) et une grève insurrectionnelle. Elle se reconvertira pendant la première guerre mondiale dans les fournitures pour les industries d’armement.

En octobre 1907, Léon Pallet fait son service militaire au sein du 15e régiment d’artillerie puis retrouve la vie civile en septembre 1909. Il épouse en septembre 1910 à Joinville, Laurence Henriette Roger, couturière, qui vit dans le même immeuble, fille d’un tréfileur à l’usine du Bi-Métal.

Appelé à faire une période de réserve en juillet 1914, Léon Pallet se retrouve maintenu dans l’armée lors de la mobilisation générale en août 1914, au moment du déclenchement de la première guerre mondiale. Il est détaché en août 1915 pour retrouver l’usine du Bi-Métal et y reste jusque février 1918. Il rejoint alors le 26e régiment d’artillerie et est démobilisé en août 1919.

Après-guerre, Léon Pallet quitte la métallurgie pour travailler au sein de l’usine des eaux de la Ville de Paris, installée aussi à Joinville, dans le même quartier du Canal. Il déménage pour vivre de l’autre côté de la Marne, dans le quartier de Polangis, avenue de l’Île (act. avenue Jean-d’Estienne-d’Orves.

Comme son père, et comme son frère cadet, Léon Pallet est engagé au sein de la compagnie de sapeurs-pompiers de Joinville. Il y est sous-officier, comme sergent-fourrier en 1924 et adjudant en 1938.

Charles Léon Pallet meurt le 30 décembre 1964 à Créteil (Seine, act. Val-de-Marne), où il était hospitalisé. Il était retraité et résidait toujours à Joinville, dans son domicile de Polangis. Âgé de 78 ans, il avait eu un fils.

Il était titulaire de plusieurs décorations, dont une médaille d’honneur communale reçue en août 1936 de la Ville de Paris. Au titre de ses fonctions comme sapeur-pompier, il avait reçu une médaille de bronze en juillet 1924 et une mention honorable en novembre 1925 au titre du courage et du dévouement dont il avait fait preuve. Il avait obtenu une médaille d’honneur en novembre 1936.

Pyramide des sapeurs-pompiers de Joinville-le-Pont, 1913

 

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5 mars 2025 3 05 /03 /mars /2025 00:01

Charles Victor Pallet naît le 8 février 1859 à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Geneviève Françoise Victorine Carré et de son époux Théodore Léon Pallet, manouvrier. Ils vivent rue du Canal. En avril 1868, un décret modifie les limites de la commune, et le quartier du Canal se retrouve rattaché à la commune de Joinville-le-Pont ; la voie sera rebaptisée plus tard rue Henri Barbusse.

En 1884, Charles Victor Pallet intègre la compagnie de sapeurs-pompiers de Joinville, dirigée par Henry Buguet (1834-1906), agent d’assurances et conseiller municipal de Joinville ; il sera promu au grade de caporal. Il travaille comme forgeron aux établissements Gosset (serrurerie). En 1885, il épouse Catherine Julie Stan, de Saint-Maurice.

En avril 1899, un incendie « d'une extrême violence », selon le quotidien Le Petit Parisien, se déclare dans l’usine de tréfilerie du Bi-Métal, en bordure du canal à Joinville. Les autorités mettent en exergue « la conduite courageuse du caporal des pompiers Pallet et du canonnier Vellay » qui se sont particulièrement dévoués avec l’aide du 30e régiment d'artillerie. Le fau fait des pertes matérielles très importantes, mais pas de dégâts humains.

Lors des inondations record de janvier 1910, qui recouvrent un grande partie des rives de la Marne et des communes alentour, Charles Victor Pallet est mobilisé et sera récompensé.

Après la première guerre mondiale, Charles Victor Pallet continue de servir chez les pompiers de Joinville et est nommé sergent.

Charles Victor Pallet meurt le 5 mars 1935 à Joinville. Il était âgé de 76 ans et père de trois enfants. Pour son activité chez les pompiers, il avait obtenu sept médailles, dont celle des inondation en janvier 1911 et une médaille d’argent de première classe en 1923. Il s’était vu remettre en novembre 1926, une plaquette du souvenir et de la reconnaissance pour avoir servi pendant 42 années de services.

Les deux fils, Marcel et Charles Léon, ont également servi dans les sapeurs-pompiers de Joinville.

Caserne des sapeurs-pompiers de Joinville-le-Pont

 

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19 février 2025 3 19 /02 /février /2025 00:01

Léon Louis Gautran naît le 15 juin 1889 à Vierzon (Cher). Il est le fils de Victorine Nerrand, couturière et de son mari Adrien Gautran, peintre en bâtiment. Sa mère, ancienne bergère de chèvres est journalière puis marchande de quatre saisons. Léon est l’aîné des huit enfants du couple.

Peu après sa naissance, les parents quittent le département pour s’installer en région parisienne. Ils habitent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) début 1891 et y resteront ensuite, à part un bref passage dans la commune voisine de Saint-Maurice en 1898. Ils résident dans le centre-ville, rue de Paris, rue de Créteil et rue des Marronniers (act. rue Eugène-Voisin).

Lors des graves inondations de la Marne au premier trimestre 1910, Léon Gautran est très actif, probablement au sein de la compagnie de sapeurs-pompiers de Joinville. Il reçoit notamment une lettre de félicitations du ministre de l’intérieur pour son dévouement. Son père décède en avril la même année, et le relevé notarial des tables de succession mentionne qu’il est « indigent ». Sa mère se retrouve avec la charge des huit enfants, entre 7 et 18 ans.

C’est au sein du régiment des sapeurs-pompiers de Paris que Léon Gautran effectue son service militaire à partir d’octobre 1910. En tant que fils aîné d’une veuve, il est considéré comme soutien de famille et peut ainsi choisir son affectation. Il est démobilisé en septembre 1912.

Comme le faisait son père, Léon Gautran travaille comme peintre en bâtiment à Joinville, au sein de l’entreprise d’Émile Guichard, qui est également le lieutenant commandant la compagnie de sapeurs-pompiers de la ville et dont la femme est cousine de sa mère, toutes les deux originaires de Reuilly (Indre).

Résidant alors avec sa mère impasse du Viaduc, toujours à Joinville, Léon Gautran épouse Marie Lansiaux, blanchisseuse, dans la commune proche de Créteil en mai 1914. Ils prennent domicile rue de Paris.

Mobilisé dès le début de la première guerre mondiale, en août 1914, Léon Gautran est affecté au 76e régiment d'infanterie (RI) puis au 80e RI. Il est blessé au cours des derniers combats de la première bataille de Champagne, le mars 1915, au Mesnil (act. Minaucourt-le-Mesnil-lès-Hurlus, Marne), quelques jours après la blessure, au même endroit de Charles de Gaulle, nouvellement nommé capitaine au 51e RI. Léon Gautran est notamment atteint à la jambe gauche par un éclat d’obus et à la jambe droite par balle de mitrailleuse. Il est nommé caporal le 19 mars puis affecté, en août, régiment de sapeurs-pompiers et en septembre au 1er régiment de génie (RG).

En mai 1916, Léon Gautran est gazé. Il reprend cependant ses activités, avec le grade de sergent en juillet puis une citation à l’ordre de l’armée en octobre. Transféré au 21e RG en avril 1918, il finit le conflit en mars 1919 au 6e RG.

Après le décès, en octobre 1918, de sa première épouse, Léon Gautran reconnaît en mars 1919 un enfant, né en mai 1916 d’une veuve, originaire du Cantal, Sophie Chauvet. Ils se marient à Joinville en août 1919. Celle-ci meurt dix-huit mois plus tard, en avril 1921 à Joinville.

Le troisième mariage de Léon Gautran est prononcé en septembre 1921 à Paris (20e arr.) avec Mélanie Salgues, elle aussi native du Cantal. Ils vivent encore rue de Paris, à Joinville.

Toujours engagé parmi les sapeurs-pompiers de Joinville, Léon Gautran est en 1923-1924 sous-lieutenant de la subdivision, commandée par le lieutenant Achille Coubleaux.

Léon Louis Gautran meurt le 8 avril 1928 à Joinville-le-Pont. Il était âgé de 38 ans et père de trois enfants, nés chacun d’une de ses trois épouses successives.

Il était titulaire de quatre récompenses pour courage et dévouement du fait de son activité de pompier. En juillet 1910 et janvier 1911, il avait obtenu une lettre de félicitations et une mention honorable pour son attitude au cours des inondations de la Marne en janvier 1910 ; en juillet 1923, il était attributaire d’une médaille de bronze puis, en juillet 1924, d’une médaille d’argent.

Caserne des pompiers de Joinville-le-Pont

 

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17 février 2025 1 17 /02 /février /2025 00:01

En mars 1851, Jean Dallé est jugé par la cour d’assises de la Seine, qui siège à Paris, pour avoir proféré des « cris séditieux ». Sur les neuf journaux qui rendent compte en détail de l’affaire, six la placent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) tandis que trois (venant du même rédacteur) mentionnent Saint-Germain-d'Aunay. Cette dernière commune se situe dans l’Orne, ce qui rendrait illogique que l’affaire soit jugée à Paris ; par ailleurs, elle est de petite taille et rurale, et la description des faits paraît peu en rapport avec le village. Enfin, sur les deux témoins mentionnés, au moins un porte un patronyme connu à Joinville à cette époque. Parmi les journaux mentionnant Joinville, trois ont une réputation de sérieux assez grande : L'Intransigeant, Le Droit et Le Constitutionnel. Il est également établi que, sous la deuxième République, il a existé à Joinville plusieurs personnes d’opinions révolutionnaires.

La presse donne systématiquement le nom de Dallé (parfois écrit Dalle, et une fois Dallée) et plusieurs donnent le prénom de Jean, un titre indiquant qu’il se prénommerait Jean Théodore. Tous lui donnent l’âge de vingt-huit ans (ce qui fait qu’il serait né vers 1823) et indiquent qu’il était journalier.

Il n’a pas été possible d’identifier un dénommé « Jean Théodore Dalle » dans les sources d’état-civil ou généalogiques ni de trouver un Dallé domicilié à Joinville au milieu du 19e siècle.

La description des faits dans les journaux est la suivante. L’affaire est inscrite au rôle de Cour d'assises du département de la Seine, présidé par le conseiller Barbou. M. Mongis est avocat général et Me Paul Mangin de Bionval défend l’accusé. Les deux chefs d’accusation sont d’avoir « 1° Par des discours tenus publiquement, cherché à troubler la paix publique, en excitant la haine ou le mépris des citoyens les uns contre les autres ; 2° Proféré des cris séditieux. »

Les cris en question ont eu lieu, selon l’acte d’accusation, à trois reprises. Fin décembre 1850, Dallé s’adresse à des soldats passant sur la grand-route : « Vous êtes des bons enfants ; mais vos officiers sont des aristos. Pour ceux-ci, nous aurons, en 1852, des fusils, et nous prendrons notre revanche. »

Le deuxième acte se passe le 3 janvier 1851. Dallé s’écrie : « Vive la guillotine ! à bas les aristos ! les aristos à la lanterne ! les gens riches à la guillotine ! Les aristos pendus ! ». Sur les remontrances de M. Dufaure, il rétorque que « ce serait devant sa maison qu'on dresserait la guillotine, pour qu'il y passe le premier. »

Enfin, le 14 janvier de la même année, il assure « Que la guillotine allait être montée et permanente » et, renouvelant une adresse à M. Lemaire, qu’il aurait déjà faite en 1850, déclame « Qu'on lui couperait le cou comme aristo. »

Interrogé par le président, Dallé a déclaré qu'il ne se souvenait de rien, parce qu'il était alors entièrement ivre. Il a ajouté qu'il avait un profond regret de ce qu'il pouvait avoir dit, et qu'il était incapable de faire du mal à qui que ce fût.

Les témoins ont donné les meilleurs renseignements sur la conduite habituelle de Jean Dallé ; c'est, ont-ils dit, un bon travailleur, un homme d'un caractère fort doux : il n'a qu'un défaut, c'est celui de s'enivrer souvent.

M. Mongis, avocat général, a soutenu l’accusation, mais sans vouloir donner à cette affaire plus d’importance qu'elle n’en comportait selon lui, et a admis par avance qu’on puisse trouver des circonstances atténuantes. C’est ce que fit le jury, après une courte délibération ; puis la Cour l’a condamné à dix jours de prison « seulement », selon l’opinion des journaux.

Dallé s’était présenté au tribunal revêtu d’une blouse bleue, les cheveux d’un blond pâle et tombant en mèches plates, parfaitement à jeun.

Un ouvrier aux cheveux blonds jugé en 1851 (image ChatGPT)

 

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15 février 2025 6 15 /02 /février /2025 00:01

Jean Escot naît le 13 février 1870 à Paris (18e arr.). Il est le fils et Marie Escot et d’un père non désigné. Sa mère, domestique, native du Puy-de-Dôme, vit rue Polonceau. Elle épouse en décembre 1871 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), Pierre Azéma, journalier, originaire de Haute-Garonne, qui le reconnaît pour son fils et lui donne son nom. Toute la famille va désormais vivre à Joinville, dans le centre-ville, principalement rue de Paris mais à certains périodes également dans des rues proches, rue des Réservoirs (act. rue Hippolyte-Pinson) et rue de la Liberté.

Du fait de la mort de son père en avril 1888, Jean Azéma, qui est le fils aîné (et sans doute unique) de la famille fait un service militaire raccourci en novembre 1891 jusque fin septembre 1892. Il travaille comme serrurier.

En février 1893, à Joinville, Jean Azéma épouse Marie Renée Rolland, blanchisseuse à Paris. Ils s’installent à Joinville. Après la mort de sa femme en mars 1903, il se remarie, à Joinville encore, en février 1904 avec Marie Joséphine Phion, couturière, habitant la commune dont elle est native.

Il s’engage dans la compagnie des sapeurs-pompiers de la commune en 1895. Elle est alors dirigée par Émile Guichard (1849-1911), entrepreneur de peinture et vitrerie. Comme les autres services locaux, les pompiers sont mobilisés pendant les inondations de la rivière Marne, au premier trimestre 1910, qui recouvrent un tiers de la commune environ. Plusieurs récompenses viendront attester du dévouement de Jean Azéma pendant les inondations.

Pendant la première guerre mondiale, Jean Azéma est réformé en août 1914 pour pleurésie tuberculeuse ; il est affecté en mai 1915, au titre des services auxiliaires non combattants, à la garnison d’artillerie de la place de Paris puis libéré des obligations militaires en décembre 1918.

Avant-guerre, Azéma a été ouvrier dans la serrurerie d’Amédée Eugène Gosset (1838-1914), conseiller municipal de Joinville-le-Pont pendant 12 ans et vice-président de la société de secours mutuels des sapeurs-pompiers. Après le conflit, il s’établit à son compte, d’abord comme ouvrier à façon en 1921 puis avec un atelier d’artisan en 1931.

Probablement par attachement à l’origine de sa mère, décédée en mars 1917, Azéma est en 1933 administrateur de l’Amicale auvergnate de Joinville, dont le président d’honneur est Alphonse Falgères, docteur en médecine, et le président en exercice Jean Béal (1883-1952), cafetier et conseiller municipal conservateur de la ville.

Honoré pour avoir, en novembre 1926, 31 ans de services au sein des sapeurs-pompiers, où il a désormais le grade de caporal, Jean Azéma est toujours actif dans la compagnie en 1935.

Jean Azéma meurt le 7 décembre 1943 à Paris (12e arr.), où il était hospitalisé. Il était âgé de 73 ans, deux fois veuf, et père d’un fils. Il avait été décoré à six reprises pour son activité de pompier, la première fois en août 1910, la dernière en novembre 1935, quand il avait reçu une médaille de vermeil pour son courage et dévouement.

Caserne de pompiers de Joinville-le-Pont

 

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7 janvier 2025 2 07 /01 /janvier /2025 15:42

Jeannine Folie naît le 17 juillet 1932 à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne). Elle est la fille de Germaine Carillon et de son époux Eugène Édouard Joseph Folie. Sa mère est originaire de l’Yonne ; elle sera décorée en 1946 de la médaille de bronze de la Famille française pour avoir élevé cinq enfants. Son père, natif du Pas-de-Calais, fut d’abord ajusteur mécanicien et employé de chemin de fer puis est boucher à sa naissance ; il meurt en mai 1949, lorsqu’elle a 16 ans. Ses parents habitent à Champigny-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne), boulevard du Centre. Ils déménagent dans la commune voisine de Joinville-le-Pont, et résident en 1936 dans le quartier de Polangis, avenue de l’Île (act. av. Jean-d’Estienne-d’Orves).

En juillet 1956 Jeannine Folie, épouse à Joinville André Marcel Langat, tourneur sur métaux, résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale, adjoint au maire puis conseiller municipal communiste de Joinville-le-Pont (1947-1959).

En mars 1965, Langat, qui utilise le prénom de Madeleine et travaille comme corsetière, est à son tour candidate pour les élections municipales de Joinville sur la liste d’Union démocratique conduite par Henri Bideaux, ancien conseiller municipal et commerçant. Madeleine Langat figure en seizième position, avec l’étiquette communiste comme 24 des autres postulants, mais la liste comprend également un socialiste, un radical-socialiste et un républicain.

Au premier tour, la liste arrive en deuxième position, avec une moyenne de 2 316 suffrages soit 29,9% des 7 758 exprimés pour 7 974 votants et 10 441 inscrits. Elle est devancée par le maire sortant, Georges Defert (divers droite), qui obtient 45,4% et précède une liste gaulliste, qui a 26,6% des votes et se retire. Au second tour, la liste communiste recueille 38,1% des bulletins déposés. Elle n’a pas d’élu. Defert est réélu maire.

Pendant le mois de mai 1965, l’hebdomadaire communiste local Le Réveil signale qu’elle est hospitalisée et transmet à Mme Langat les vœux de la section joinvillaise du parti communiste et ceux de l’Union des femmes françaises, dont elle est membre.

Jeannine Langat meurt le 7 mars 2019 à Saint-Mandé (Val-de-Marne). Elle était âgée de 76 ans.

Voir aussi : André Langat, résistant et adjoint au maire de Joinville

Goûter de l’Union des femmes françaises à Joinville en 1945

 

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2 décembre 2024 1 02 /12 /décembre /2024 20:01

Louis Léon Henri Musset naît le 5 janvier 1915 à Paris (12e arr.). Il est le fils d’Eugénie Octavie Musset et d’un père non dénommé. Sa mère le reconnaît le 19 janvier et Léon Auguste Dupont déclare être son père le 30 août 1916. Ses parents se marient en septembre 1916 dans le 20e arrondissement.

Léon Auguste Dupont (le père) était né à Paris (11e arr.) en janvier 1883. Travaillant comme camelot, il est réformé temporairement du service militaire en 1903 pour « imminence de tuberculose » ; il est ensuite dispensé en tant que fils aîné d’une veuve. Son livret militaire mentionne quatre condamnations, une pour complicité de vol et trois pour outrage, violence et rébellion face à la police. Mobilisé pendant la première guerre mondiale, il est affecté au 2e bataillon d'infanterie légère d'Afrique, qui sert au Maroc. En octobre 1917, il est promu au grade de caporal. Il meurt en janvier 1918 à Guelmous (Maroc, probablement Aguelmous, Moyen-Atlas) d’une « pneumonie massive » et est déclaré Mort pour la France.

Eugénie Musset (la mère) native de Libourne (Gironde) en novembre 1875 avait perdu sa mère à 10 ans. Elle accouche de son 1er enfant en mars 1891 à Bordeaux puis épouse, à 15 ans, Pierre Michelet, boulanger, son aîné de 14 ans. Elle a un deuxième fils en janvier 1895 ; son mari décède en juin 1912 à Bordeaux mais elle était déjà séparée de lui depuis au moins 1909. Eugénie Musset, qui est marchande, donne naissance à trois nouveaux bébés, Roger en octobre 1909, Anna en mai 1911 et Louis en janvier 1915. Tous les trois sont reconnus par Léon Auguste Dupont lors de leur mariage en septembre 1916, avant son départ pour l’Afrique du Nord où il décède. En décembre 1918, elle se remarie avec un fileur originaire de Tourcoing (Nord) ; ils continuent de vivre impasse des Amandiers, dans le quartier du Père-Lachaise. De nouveau veuve en avril 1937, elle travaille désormais comme rapièceuse dans le 19e arrondissement, rue des Bouleaux. Elle est retrouvée morte à son domicile en mars 1941, présumée décédée cinq semaines auparavant.

Louis Dupont, qui se fait appeler « P'tit Louis », est d’abord maçon et devient ensuite magasinier et livreur. Il circule en triporteur en 1932 quand il rencontre, dans le quartier de Belleville, Édith Giovanna Gassion, chanteuse de rues, qui se fera connaître peu après sous le pseudonyme d’Édith Piaf.

Alors juste âgée de 17 ans, la « môme Piaf » donne naissance à une fille en février 1933 à Paris (20e), son seul enfant, issue de sa relation avec P'tit Louis. Marcelle Léontine Dupont est surnommée Cécelle. Le couple vit chez la mère de Louis avenue des Bouleaux (19e arr.), à Montmartre, dans un hôtel de la rue Germain-Pilon et rue des Abbesses, à l'hôtel Pompéa. Les amoureux font des séjours à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où s’est installé le frère aîné de Louis, Roger.

Louis Dupont, Arch. fam.

Piaf continue à chanter dans les rues le matin, emmenant son bébé ce que, selon ses biographes, Louis ne supporte pas ; il reprend la petite Marcelle avec lui puis Édith Piaf le quitte. Marcelle contracte une méningite tuberculeuse, et décède en juillet 1935 à l'hôpital Necker. Après le mort d’Édith Piaf, le corps de Cécelle est transféré au cimetière du Père-Lachaise (20e arr.), dans la même tombe que sa mère et son grand-père.

Selon Thomas Chaline, auteur d’une biographie d’Édith Piaf, elle aurait eu pour P'tit Louis coup de foudre. Selon lui, « Il dénote au milieu du monde de malfrats qu'elle a l'habitude de fréquenter : propre sur lui, comme on dit, on le prendrait pour un ange tombé du ciel ». Mais il serait devenu un compagnon tyrannique, « un mari jaloux et violent », tandis que « Édith se venge en le trompant ouvertement. »

Louis & Marcelle Dupont, Arch. fam.

En 1935, Louis Dupont est recensé pour le service militaire, résidant alors rue Orfila (Paris 20e, Père-Lachaise). Son frère aîné, Roger, électricien, meurt à Joinville-le-Pont en août 1935. Il était père de deux enfants. Louis épouse en août 1936, à Joinville également, sa veuve, Marcelle Gabrielle Adretz, couturière, fille d’un bijoutier et d’une ouvrière en filets de pêche. Une fille, Jacqueline, naît un mois après leurs noces. Ils vivent dans le centre-ville de Joinville, rue de Paris. Marcelle meurt en mai 1935, alors que sa fille va avoir 18 mois.

Louis Dupont reste vivre à Joinville-le-Pont, toujours rive droite, quai de la Marne avant de rejoindre, de l’autre côté de la rivière, le quartier de Palissy, avenue du Président-Wilson. En janvier 1944, il se remarie à Joinville avec Raymonde Juliette Perrette, fille d’une employée fleuriste vivant au Perreux (Seine, act. Val-de-Marne). Selon des sources généalogiques, ils auraient eu trois enfants.

Louis Dupont, Arch. fam.

Louis Dupont meurt le 17 octobre 1965 à Créteil (Seine, act. Val-de-Marne), où il était hospitalisé. Il était ouvrier d’État et résidait toujours avec sa deuxième épouse à Joinville-le-Pont, avenue du Président-Wilson. Âgé de 50 ans et père de probablement sept enfants, il est enterré au cimetière municipal de Joinville.

Tombe de Louis Dupont à Joinville, ph. Jean Philippe Amoros

 

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30 novembre 2024 6 30 /11 /novembre /2024 00:01

Désiré Guille naît le 25 mai 1895 à Paris (14e arr.). Il est le fils d’Adèle-Hermantine Guille, journalière, qui réside 13, rue Brézin. Son père, qui n’est pas nommé alors, le reconnaît lors de son mariage, en août 1896, en même temps que son frère aîné Eugène ; il s’appelle également Désiré Peteau et est cocher. Il disparaît cependant en 1900, année où naît sa sœur Maryse.

Devenu plombier couvreur, Désiré Peteau est mobilisé au cours de la première guerre mondiale. Il rejoint le 39e régiment d'infanterie en décembre 1914, passe au 176e en mai 1915, au 148e en janvier 1916 puis au 70e en décembre 1917. Malade, il est évacué le 3 janvier 1918 et ne sort de l’hôpital qu’un an plus tard. Démobilisé en septembre 1919, il se voit refuser la délivrance d’un certificat de bonne conduite. Après-guerre, il se verra reconnaître que le paludisme dont il souffre est imputable à son service militaire, et il se verra accorder, en juin 1931, une pension d’invalidité de 10%.

Avant de quitter l’armée, Désiré Peteau épouse en avril 1919 à Paris (11e arr.) Isabelle Alexandrine Colas, couturière. Ils vivent d’abord rue Keller puis, dans la seconde moitié des années 1920, rejoignent Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Polangis, quai d’Anjou. Il connaissait sans doute déjà l’endroit, car il avait participé en juin 1913 à un grand-prix des débutants organisé couru entre la commune voisine de Champigny-sur-Marne et Soignolles-en-Brie (Seine-et-Marne).

Travaillant comme artisan indépendant, Désiré Peteau milite au sein de la section locale du Parti socialiste SFIO. Il est candidat, au nom de sa formation, pour les élections municipales de mai 1929 sur la liste du Groupement des gauches républicain, conduite par le tapissier Georges Briolay, radical-socialiste. La liste comprend 11 radicaux, 10 socialistes indépendants et 6 socialistes SFIO. Au premier tour, elle affronte les sortants de la Liste de concentration républicaine, conduite par le maire Stephen Durande et soutenue par les formations de droite, ainsi qu’une liste dite du Bloc ouvrier et paysan, soutenue par le parti communiste.

Les candidats de la municipalité sortante sont en tête au premier tour, avec 42,6% des suffrages exprimés, devant la liste de Briolay (35,9%) et les communistes (16%). Peteau obtient 713 voix pour 2 126 exprimés (33,5%) sur 2 969 inscrits. Bien qu’il n’y ait pas d’accord véritable, le PCF retire sa liste pour le second tour. Les candidats de centre-gauche remportent 22 des sièges à pourvoir, la droite empochant les 5 derniers, le maire Durande étant battu. Sur leurs six candidats, les socialistes SFIO en envoient quatre dans l’assemblée municipale, dont Georges Roger, employé au Gaz de Paris, qui devient adjoint au maire. Peteau, pour sa part, n'est pas élu.

En mai 1930, il fait partie des 14 membres de la section SFIO de Joinville qui souscrivent pour soutenir le quotidien du parti, Le Populaire.

En juin la même année, il recueille la contribution des ouvriers communaux pour l’apporter au Comité de Joinville-le-Pont pour les victimes des inondations du Midi.

Au cours de la deuxième guerre mondiale, Désiré Peteau est rappelé le 13 septembre 1939. Il est renvoyé dans ses foyers dès le 4 octobre de cette année-là. Il meurt le 21 novembre 1941 à Courbevoie, où il est hospitalisé, résidant toujours à Joinville. Selon la généalogie qui lui est consacrée par Jean Jacques Guille, la cause de son décès est « très probablement un accident du travail vers Courbevoie ». Il est père de trois enfants, dont l’aîné porte également le nom de Désiré Peteau.

Vue de Polangis à Joinville-le-Pont

 

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