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30 mai 2025 5 30 /05 /mai /2025 00:01

Nguyên-văn-Dáng naît le 1er juillet 1894 à Nam-Dinh (Tonkin, act. Vietnam). La ville est une importante base de l’industrie textile au sein de l’Indochine française. Le nom complet de son père n’est pas précisé dans les archives françaises ; il meurt en 1908. Sa mère est Nguyên-Ahi-Haû ; elle est commerçante à Hanoï et a au moins deux filles, ainsi qu’un premier fils, qui est fonctionnaire à la résidence supérieure du Tonkin, représentant l’administration coloniale.

Fréquentant le collège du Protectorat à Hanoï, dont il est un des meilleurs élèves, Nguyên-văn-Dáng se classe premier au concours de la Société de l'Instruction occidentale en 1910 pour des bourses d’études en France. Avec trois autres boursiers (Lè, Dhu & Quynh), il intègre fin septembre 1910 l’école du Parangon à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), qui est devenue une école coloniale pratique sous la direction du docteur Henri Rousseau. Il est décrit comme frêle et de petite taille, mais suit une scolarité sans encombre et est apprécié des enseignants comme de la direction de l’établissement.

Accueillant environ 330 élèves, le Parangon est de statut privé laïque ; il a le soutien de plusieurs organismes promouvant la colonisation, et notamment l’Alliance française, qui prend en charge le séjour de Nguyên-văn-Dáng et de ses condisciples. Il est installé dans une vaste propriété, dans le centre de la commune, limitrophe de Saint-Maur-des-Fossés. Parmi les élèves originaires des territoires extérieurs à la France métropolitaine, les indochinois sont les plus nombreux ; il y en a une trentaine au moment de son séjour. Ils côtoient des Africains des l’ouest, des Malgaches et des Antillais, mais aussi des Espagnols, Brésiliens ou Thaïlandais. L’enseignement général est complété par des apprentissages pratiques, notamment en agriculture, ainsi qu’en mécanique ou dans le travail du fer et du bois. La préparation militaire et l’éducation sportive se font en collaboration avec l’École de gymnastique et d’escrime, installée dans la même commune, dans le Bois de Vincennes.

À l’été 1911, après avoir réussi l’examen du brevet élémentaire, Nguyên-văn-Dáng obtient le prix de l’Alliance française et décide de poursuivre sa formation au sein de l’Institut industriel du Nord (act. École centrale de Lille).

Portrait de Nguyên-văn-Dáng

Grâce à la bourse de l’Alliance française, il quitte le pensionnat de Joinville fin juillet pour deux mois de vacances, accueilli par un instituteur, M. Virey, à Arcenant, village viticole de Côte-d'Or, proche de Nuits-Saint-Georges et de Beaune. D’autres pensionnaires du Parangon passent également des congés, comme son ami le plus proche, Lè, logé chez un autre enseignant à Gilly-lès-Vougeot, à une quinzaine de kilomètres.

M. Virey lui enseigne comment monter à vélo et lui prête une bicyclette. En compagnie des fils des deux instituteurs et de son ami Lè, il fait le 29 août le trajet entre Arcenant et Gilly. Il est grièvement blessé à la tête après un choc avec une automobile. Le docteur du village décide de le transférer à l’hôpital de Dijon. Malgré des rémissions passagères, son état se complique en octobre puis novembre, et de nouveau le 20 décembre 1911.

Nguyên-văn-Dáng meurt le 14 janvier 1912 à Dijon, la déclaration étant faite par deux employés de l’hôpital. Il était âgé de 17 ans et est présenté comme étudiant et domicilié à Arcenant. Le registre d’état-civil fait l’objet de plusieurs rectifications ultérieures, notamment l’ajout du nom incomplet de son père et de celui de sa mère.

Une cérémonie est organisée par le comité de l’Alliance française de Côte-d'Or, au sein de la chapelle Sainte-Croix de Jérusalem, dans l’hôpital de Dijon, le 17 janvier, en présence d’une vingtaine de personnes ; son ami Lè prononce une allocution.

La décision du Comité Paul-Bert l’Alliance française a été de l’inhumer à Joinville. La cérémonie se tient le 18 janvier, en présence des dirigeants et de nombreux élèves du Parangon et de presque tous les étudiants indochinois de Paris. Cinq discours sont prononcés, le premier par Jules Gautier, président du Comité. Un autre membre de la même institution, M. Lorin, s’exprime en annamite (vietnamien). Il est suivi du Dr Rousseau, directeur du Parangon, puis de deux anciens élèves, Nguyên-văn-Lè et Nguyên-ba-Luan.

En décembre 1912, Anatole Pujet, professeur de lettres de l’institution du Parangon, fait paraître un ouvrage, À la mémoire de Nguyên-văn-Dáng, brochure de 28 pages illustrée comprenant notamment un portrait et la photo de la tombe, ainsi que les discours des obsèques. Quelques passages sont en vietnamien.

Tombe de Nguyên-văn-Dáng à Joinville-le-Pont

 

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28 mai 2025 3 28 /05 /mai /2025 00:01

Anatole Alphonse Désiré Pujet naît le 1er mai 1873 à Marigny-Marmande, en Indre-et-Loire.  Il est le fils d’Adélaïde Françoise Beudard et de son époux Alexandre Pujet. Son père est instituteur public, comme l’était déjà son grand-père paternel. Son oncle, Alphonse Pujet (1840-1925), professeur de mathématiques pures à la faculté des sciences de Rennes fut adjoint au maire de Rennes de 1886 à 1889 ; il a été fait officier de l’instruction publique et chevalier de la Légion d'honneur. Dans la fratrie d’Anatole Pujet, ses deux sœurs et un de ses trois frères deviennent également instituteurs.

Au gré des affectations scolaires du père, la famille vit en Indre-et-Loire (Beaumont-en-Véron, Le Petit-Pressigny) puis en Ille-et-Vilaine (Pocé-les-Bois, Sens-de-Bretagne, Bruz).

Suivant les cours du lycée de Rennes (Ille-et-Vilaine), Anatole Pujet reçoit son diplôme du baccalauréat de lettres en 1890. Il est gratifié, en août 1892, du premier prix national de version grecque lors des épreuves du Concours général. Il entre à l'école normale supérieure les candidats de Paris dans la section des lettres en 1893 et bénéficie d’une bourse qui prend en compte les six enfants de la famille. Il obtient le droit de fréquenter les conférences de l’année 1893-1894 de la section des sciences historiques et philologiques au sein de l’École pratique des hautes études.

Après sa scolarité, il effectue un service militaire dans le 41e régiment d'infanterie, où il est caporal.

En janvier 1899, dans le contexte de l’affaire Dreyfus, A. Pujet, qui se présente comme, licencié ès lettres, adhère à la Ligue de la Patrie française qui vient de se former sous l’impulsion de Maurice Barrès et Jules Lemaître. Elle professe des opinions nationaliste, antidreyfusarde et réactionnaire. Pujet ne semble pas y avoir été particulièrement actif, du moins dans le domaine public.

À la différence du reste de sa famille, qui est fidèle à l’instruction publique, Anatole Pujet prend un poste de professeur de lettres au sein d’une institution privée laïque, l’école du Parangon à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), devenue au début du 20e siècle, une école coloniale pratique sous la direction de la famille Rousseau.

C’est avec le Dr Henri Rousseau, directeur du Parangon, que Pujet, qui y est professeur, participe en novembre 1902 au dîner de l’Union coloniale française. Au contraire d’une partie du corps enseignant, Anatole Pujet ne réside pas dans la vaste propriété où est installée l’institution, qui accueille à côté d’élèves français des originaires de l’empire colonial, principalement d’Indochine et quelques étrangers. Elle prodigue des cours pratiques, en particulier d’agriculture et un peu de mécanique, à côté de l’instruction de base. L’école jouit du soutien de personnalités coloniales et de l’Alliance française, qui fournit des bourses à certains pensionnaires.

Un des élèves vietnamiens du Parangon, au sortir de sa scolarité en 1911, est victime d’un accident de vélo en Bourgogne où il séjournait pour des vacances. Nguyên-văn-Dáng meurt des suites de ses blessures à Dijon en janvier 1912. Il est enterré à Joinville-le-Pont et Pujet édite un ouvrage illustré de plusieurs photos, À la mémoire de Nguyên-văn-Dáng.

En août 1913, Pujet est chargé de la proclamation des lauréats de l'année de l’école du Parangon.

Anatole Pujet meurt le 27 septembre 1914 à Joinville. Âgé de 41 ans, il était toujours professeur et célibataire. En janvier 1913, il avait été décoré des Palmes académiques comme officier d'académie.

Anatole Pujet, La Dépêche coloniale illustrée, 1913/01/15

 

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26 mai 2025 1 26 /05 /mai /2025 22:39

Louise Éléonore Delalonde naît le 7 novembre 1854 à Cherbourg (act. Cherbourg-Octeville, Manche). Elle est la fille de fille Sophie Louise Le Mignon et de son époux Napoléon Delalonde. Son père est vérificateur des douanes mais également poète. Il a été membre de la société académique des sciences, belles-lettres et arts de Cherbourg.

Ses deux parents sont décédés dans sa jeunesse : lorsqu’elle a 9 ans pour sa mère en 1863 et 14 ans pour son père. Louise Delalonde est alors confiée au docteur Frédéric Auguste Guiffart, médecin de la marine et directeur du service de santé de l’hôpital civil de Cherbourg, chevalier de la Légion d’honneur. Il l’envoie en région parisienne. En 1871, elle reçoit en tant qu’orpheline et fille d’un fonctionnaire, une pension civile de 1 140 francs.

Devenue professeure de lettres, elle épouse en octobre 1875 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où elle réside, le docteur Henri Jean Ferdinand Rousseau, professeur de sciences dans l’institution du Parangon. C’est un établissement laïque privé d’enseignement réputé de Joinville qu’exploite son père, Ferdinand Rousseau, à l’époque maire adjoint et l’année suivante maire de la commune.

À côté de son activité médicale et scientifique, Henri Rousseau s’implique dans la gestion du Parangon, derrière son demi-frère Théodore Quirot et son frère aîné Jules Rousseau. Il en prend seul la direction en 1897, après la mort de son père et de ses deux frères. Avec le concours actif de son épouse, il transforme le Parangon en une « école coloniale », destinée à former de manière pratique les jeunes Français ou originaires d’Indochine, d’Afrique, de Madagascar comme des Antilles à l’exploitation agricole de ces territoires.

Charles Pâquet, petit-fils du maire de Joinville, Eugène Voisin, qui sera président de la Société nationale des architectes de France, résistant et maire-adjoint de Vincennes, est élève au Parangon. Il témoigne en 1969 sur la vie dans l’établissement Rousseau : En 1897, « Le docteur Henri Rousseau en fut le directeur et vint également y habiter avec sa femme née Louise Delalonde, dont les cheveux étaient d'un beau blond vénitien et cela surprenait d'autant plus qu'elle était très brune de naissance et qu'alors les femmes n'avaient pas l'habitude comme à l'heure actuelle de changer, pour certaines, la couleur de leurs cheveux presque chaque semaine. (…) Certains élèves, les pensionnaires seulement, pris parmi les plus méritants, étaient une fois par semaine conviés à ce que l'on appelait « le salon », où toute la famille Rousseau était réunie, ainsi que certains professeurs dont M. Ferroni qui enseignait le violon et qui en charmait l'assistance ; des vers y étaient également récités, souvent par Mme Henri Rousseau qui s'intéressait aussi au théâtre. Il était alors servi ce qu'on appelait des rafraîchissements consistant en sirops de grenadine, citron, etc. »

Louise Rousseau s’intéresse à la botanique et notamment à la sériciculture (culture de la soie). Elle installe une magnanerie (élevage de ver à soie) dans le parc.

Elle promeut ses conceptions pédagogiques et intervient lors du Congrès colonial de Marseille, en 1904, pour défendre « l’importance du rôle colonial de la femme ». Elle regrette que « l’enseignement que l’éducation féminine en France a été jusqu’ici franchement hostile à la colonisation. »

Louise Rousseau fut un auteur prolifique. Elle était une des initiatrices de ce qu’on appelait, au tournant du vingtième siècle, le « roman pour jeunes filles », qui connaît encore quelques succès sous d’autres noms (roman de gare).

Parmi ses œuvres, on citera Amoureuses et jalouses (1894), Le Chagrin de Clélia (1894) ou Le Sacrifice de l’amour (1901). Louise Rousseau publie aussi des textes édifiants, des poèmes et du théâtre. Elle connaît un certain succès avec Histoire de chevalerie (années 1890). Elle utilise parfois le pseudonyme de Ludovic Delys.

Avec la Première guerre mondiale, l’école coloniale cesse de fonctionner. Un hôpital américain s’y installera en fin de conflit. Mais, dès 1914, Louise Rousseau anime une œuvre de patronage et d'hospitalisation des enfants dont le but est « de recueillir et de soigner les pauvres petits dont le père, veuf ou divorcé, est appelé sous les drapeaux » comme le rapporte le quotidien socialiste L'Humanité.

Louise Rousseau est morte le 16 novembre 1924 à Joinville-le-Pont. Elle était âgée de 70 ans et mère de deux enfants. Décorée des Palmes académiques comme femme de lettres, en tant qu’officier d'académie en février 1899 puis comme officier de l’instruction publique en janvier 1907, elle est faite chevalière du mérite agricole en février 1914 « pour ses travaux très importants et publications nombreuses sur la sériciculture en France et aux colonies ». Une voie de la commune s’appelle « villa Rousseau », mais il n’est pas clair qu’elle ait été dénommée du fait de sa famille ; par contre, une autre voie porte le nom d’impasse Jules-Rousseau, d’après son beau-frère.

Louise Rousseau

 

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8 mai 2025 4 08 /05 /mai /2025 00:01

Suite de la biographie de Napoléon Casalini

L’ancien officier de cavalerie italien puis agent secret de la reine d’Espagne Isabelle II, Napoléon Casalini a établi définitivement sa résidence en France. Vers 1874, il rejoint comme professeur de musique l’institution Rousseau-Quirot, établie dans un vaste parc, rue de Paris à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) et qui prendra ensuite le nom d’école du Parangon, selon le nom de l’ancienne demeure du 17ème siècle, qui fut la propriété de Mme de Lafayette.

L’école privée laïque est dirigée par Ferdinand Rousseau, maire de Joinville et par Nicolas- Quirot. Elle comprend un pensionnat de garçons et prépare au baccalauréat des élèves français et étrangers, avec 130 élèves en 1896 (dont 15 étrangers). De même que les dirigeants, la plupart des enseignants, dont Casalini, résident sur place. Il enseigne la musique. En 1889, Jules Rousseau prend la succession de son père et de Nicolas Quirot, tous deux décédés. À sa mort en 1897, c’est son frère, le Dr Henri Rousseau, qui devient directeur. C’est probablement à ce moment-là que Napoléon Casalini est nommé sous-directeur le l’établissement.

Répertorié en 1891 comme « étranger », il est inscrit, en 1892, au fichier central de la Sûreté nationale. Il est enregistré comme « français » au recensement de l’année 1896. Sa fonction à la direction de l’école du Parangon est décrite par un ancien élève, Charles Pâquet, petit-fils du maire de Joinville-le-Pont à cette époque, le radical-socialiste Eugène Voisin : « L'autorité était concentrée dans les mains du sous-directeur, Napoléon Casalini. « Casa » était la figure légendaire du Parangon. Il criait, il sifflait beaucoup, et il faisait très peur quand on le voyait descendre de sa chambre, qui était au-dessus du vestiaire, vêtu d'un grand capuchon dans lequel il se drapait jusqu'aux chevilles. Les élèves punis au piquet étaient assurés, à chacune de ses allées et venues, lorsqu'il passait près d'eux, de recevoir une gifle, car il avait la main leste ». Mais il en garde aussi un souvenir plus positif : « Cet Italien était aussi un maestro, un musicien de grand talent, que les élèves aimaient entendre chanter ou jouer du piano ou encore raconter ses exploits guerriers car, ce n'était pas le moindre élément de son pittoresque. »

À la fin du 19e siècle, le Dr Henri Rousseau et son épouse, l’écrivaine Louis Rousseau, transforment le pensionnat du Parangon en « école coloniale ». Elle vise à fournir un enseignement pratique, pour former des colons et assurer la mise en valeur des colonies et protectorats français. Elle obtient un soutien significatif des autorités politiques et des milieux coloniaux, notamment de l’Alliance française. L’école accueille aussi des élèves assez nombreux, venant notamment d’Indochine, d’Afrique occidentale et de Madagascar. 

Continuant d’exercer ses fonctions de sous-direction, Napoléon Casalini prend également en charge d’autres activités. Il est ainsi un des animateurs de la Société de gymnastique du Parangon, créée en janvier 1910, qui, outre le développement du sport, contribue à la préparation militaire. La même année, il prend part à la fondation de la Société de tir de Joinville-le-Pont, dont le docteur Rousseau est le président et qui a pour directeur Antoine Poulitou (1878-1911), instructeur à l’école de gymnastique de Joinville et franc-maçon.

N'abandonnant pas la musique, Casalini exécute un solo de mandoline en février 1907 lors d’une réunion à Paris organisée par L'Yonne radicale et radicale-socialiste, organisation dont s’occupe un instituteur joinvillais, Basile Nivelet.

Intéressé aussi à l’image imprimée, Casalini devient en 1892 membre de la Société d'excursions des amateurs de photographie. Il l’est toujours en 1899.

Au début de la première guerre mondiale, l’école du Parangon tente, sans grand succès, de continuer son activité. Elle accueille également, à l’initiative des époux Rousseau, une association philanthropique, l'Œuvre de patronage et d'hospitalisation des Enfants pendant la guerre, dont le statuaire et graveur en médailles Jules Édouard Roiné (1857-1916), médaille d’or à l’Exposition universelle de Paris en 1900, est le vice-président.

Après la fin du conflit, Napoléon Casalini est installé en dehors de l’école du Parangon, qui a cessé de fonctionner, mais toujours rue de Paris à Joinville. Il est encore professeur de musique en 1921, à l’âge de 78 ans.

Napoléon Casalini meurt le 19 septembre 1927 à Joinville, dans son domicile de la rue de Paris, à l’âge de 83 ans. Il est présenté comme rentier et célibataire dans l’état-civil. Il laisse un testament olographe.

Décoré de l'ordre italien de Saint-Maurice et de Saint-Lazare pour son action militaire, il avait également reçu des récompenses françaises. Au titre des Palmes académiques, il avait été fait officier d'académie en février 1898 puis officier de l’instruction publique en janvier 1913 pour ses fonctions de sous-directeur de l'institution du Parangon et de professeur de musique. Il avait également été récipiendaire en août 1912 d’une lettre de félicitations du ministre de la guerre, Alexandre Millerand, pour son action au sein de la société de gymnastique du Parangon.

Fin 

Portrait de Napoléon Casalini, La Dépêche coloniale illustrée 1913/01

 

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6 mai 2025 2 06 /05 /mai /2025 00:01

Début de la biographie de Napoléon Casalini

Gaspard Napoléon Hercule Casalini naît probablement en 1843 à Rome (États pontificaux, act. Italie). Son prénom de naissance est Napoleone, mais il utilisera ensuite une forme francisée pour son état-civil/ Selon le témoignage d’un de ses anciens élèves (l’architecte Charles Pâquet), rédigé en 1951 et se référant à la fin des années 1890, il aurait été « un ancien officier de cavalerie, un des seuls survivants alors, disait-on, de la guerre d'Italie, et décoré de l'ordre de Saint-Maurice et de Saint-Lazare ». Si son statut militaire et sa décoration sont possibles, sa participation à la guerre d’Italie en 1859 ou aux opérations ultérieures jusqu’à la proclamation du royaume d’Italie en mars 1861, paraît difficile, vu son jeune âge. Mais les élèves de l’institution du Parangon, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où il enseignait, aimaient, d’après Ch. Pâquet, l’entendre « raconter ses exploits guerriers. »

Marié avec Adèle Sforza Cesarini, également native de Rome et qui porte le nom d’une famille aristocratique, Napoléon Casalini, vit à Paris en 1869.

La reine d’Espagne, Isabelle II, avait fait face à un coup d’État du général Juan Prim et contrainte à un exil en France le 30 septembre 1868. Désireuse d’obtenir des renseignements sur la situation dans son pays, elle confie une mission secrète en Espagne au comte de Labruyère. Avec l’accord de la souveraine déchue, ce dernier s’adjoint un secrétaire, Napoléon Casalini, chargé de transmettre une correspondance chiffrée dont son épouse, Adèle Casalini, est seule à posséder la clé de déchiffrement.

Dans le cadre de cette mission, Napoléon Casalini se rend en Espagne, pendant six semaines, du 1er janvier au 15 février 1869, après avoir perçu une avance pour ses frais de 10 000 francs. À son retour, il fait état de dépenses supplémentaires et réclame une somme supplémentaire de 15 000 francs. Plusieurs démarches amiables son faites auprès de l’ancienne souveraine, y compris de sa belle-mère, qui souligne que sa fille a dû engager ses bijoux pour couvrir les traites faites par son époux espion. Après l’échec de ces tentatives, Casalini s’adresse au tribunal civil de Paris par une assignation adressée à l’ancienne reine et à son mari, don François d’Assises, le 20 juillet 1869.

Il recrute l'avocat Denis-Charles Duverdy, maire de Maisons-Laffitte, et un procès se tient le 9 février 1870 au palais de justice. Napoléon Casalini a engagé l’action en son nom propre et en celui de son épouse, mais cette dernière est décédée à Paris le 12 janvier. L’avocat des défenseurs soulève l’argument de l’incompétence du tribunal, arguant qu’il s’agit d’un conflit entre étrangers et qu’il ne relève donc pas de la justice française. Me Duverdy considère qu’une exception à cette règle est prévue, quand les parties sont domiciliées en France. Le juge se range à son argument et se déclare compétent, condamnant le couple royal aux dépens, et renvoyant débat sur le fond à une audience ultérieure. Elle n’aura pas lieu, la défense ayant fait appel.

Le jugement en appel se tient le 8 juillet 1870 devant la première chambre de la Cour impériale de Paris. Il commence par un « fait sans précédent » selon le quotidien La Liberté, l’avocat de la reine d'Espagne s’étant fait voler toutes les pièces d'un procès après les avoir déposées chez l'habilleur. Il aboutit à un renversement de la décision de première instance, soulignant que les anciens souverains espagnols avaient reçu un asile en France, mais n’y avaient pas établis leur domicile. De ce fait, il déclare l’incompétence de la justice française, renvoie les parties à se pourvoir devant la justice espagnole et condamne les époux Casalini aux dépens de première instance et d’appel.

À suivre

La reine Isabelle II d’Espagne et son mari, don François d’Assises (Wikipédia)

 

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22 avril 2025 2 22 /04 /avril /2025 00:01

Nicolas Louis Dossunet naît le 20 janvier 1840 à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Marie Denise Étiennette Baillard et de son époux Louis Gabriel Alphonse Dossunet, alors adjoint puis éclusier au canal de Saint-Maur.

Louis Dossunet ouvre, probablement en 1858, un chantier de construction de bateaux de course et de promenade, à la voile et à l’aviron, situé dans la commune voisine de Joinville-le-Pont. En juillet 1861, il est nommé garde de navigation sur la Marne.

Le 3 novembre 1876, Louis Dossunet est, avec son frère Charles, un des fondateurs de la Société nautique de la Marne, un des plus grands clubs d’aviron de France, basée à Joinville, Il est nommé conservateur de son matériel, et est un des financeurs de son boat-house sur l’Île Fanac, avec un prêt accordé « à condition qu'aucun constructeur ne s'y installe ». En 1883, il est mentionné comme juge arbitre en compétition.

Lors de l’exposition universelle de 1878 à Paris, un des membres de la Commission belge de l'Exposition, Joseph Vanhove, également constructeur d'embarcations venant de Laeken (Belgique, act. région de Bruxelles-Capitale), décrit les œuvres du constructeur des bords de Marne : « J'ai particulièrement admiré les embarcations de M. Dossunet, qui se distinguent par leur élégance et leur jolie coupe. Ses gigs de courses, tous à bancs mobiles, sont entièrement perfectionnés, tant sous le rapport de la structure que de la vitesse. En les construisant longues et effilées offrant peu de résistance à l'air, M. Dossunet doit, me semble-t-il, avoir atteint le but de donner aux embarcations le plus de lancée possible. Ses gigs sont également bien achevés, le bois est du cèdre bien travaillé, bien uni, poncé et verni. Le constructeur a mis les taquets en dehors du bateau ; de cette façon l'aviron du rameur ayant plus de levier, celui-ci peut appliquer une force beaucoup plus grande, qu'il combine en même temps avec celle obtenue par le banc à coulisse. Ces gigs sont à la fois confortables et facilement maniables ; ils se démontent en trois pièces, qui peuvent se placer dans une caisse. L'assemblage se fait aisément au moyen de boulons ; un joint en caoutchouc empêche l'infiltration de l'eau. Par cette réduction de longueur, le transport par chemin de fer est plus commode, ne demande qu'un wagon, au lieu de trois, et coûte beaucoup moins cher. Les embarcations peuvent faire de longs voyages et ne souffrent pas du cahotement inhérent au transport ». Dossunet obtient une médaille d’or que le jury explique ainsi : « à cause de l'exécution véritablement supérieure de ses constructions. Les trois embarcations qu'il a exposées sont une œuvre artistique, pouvant rivaliser avantageusement avec ce que l'Angleterre fait de mieux en ce genre. »

De nouveau récepteur d’une médaille d’or à l’Exposition Internationale de Paris en 1879, L. Dossunet fait face à une grande demande, notamment des principales sociétés d'aviron. Il fait appel à l’architecte Léon Quatesous pour doubler la surface de ses ateliers, qui se remarquent notamment par leurs toits rouges. Il dépose des brevets pour protéger ses modèles, notamment en 1881 pour un « système de porte-rames, dit dames tournantes, devant s'appliquer à des bateaux à l'aviron ». Lors de l’exposition universelle de 1889 à Paris, il expose hors-catégorie. Le catalogue mentionne qu’il est « fournisseur des principaux cercles et sociétés nautiques en France et à l'étranger, des ministères des Travaux publics et des Beaux-arts, de la Ville de Paris et des Palais de Fontainebleau. »

Louis Dossunet loue, depuis les années 1880, une propriété qui lui appartient à Joinville-le-Pont, quai de la Marne, à Marie Henri Brégeot qui, sous les pseudonymes d’Henry Vaudémont, Gringoire ou Boule de Siam (notamment), collabore à une douzaine d’hebdomadaires, dans lesquels il évoque assez souvent le constructeur. Henry Vaudémont est un des responsables du groupe radical-socialiste de la 2e circonscription de l’arrondissement de Sceaux, un dirigeant de la fédération de la libre-pensée et un militant actif du mouvement coopératif. Il est également conseiller municipal de Joinville-le-Pont.

Le frère de Louis, Émile Dossunet, est associé au chantier, au moins depuis 1891. Louis Dossunet prend sa retraite de garde de navigation en février 1900. Le chantier produit, au début du 20e siècle, outre les traditionnels bateaux à rames et à voile, des embarcations motorisées qui sont alignées dans des courses, comme en 1904 à Monaco.

En avril 1902, Louis Dossunet, alors âgé de 62 ans, épouse à Joinville-le-Pont, Rose Jannot, fille d’une couturière de cette commune, qui a pour sa part 27 ans. Il meurt le 13 novembre 1905 à Limeil-Brévannes (Seine-et-Oise, act. Val-de-Marne) ; son décès est déclaré par son frère Émile qui mentionne comme domicile l’écluse de Saint-Maur-des-Fossés. Il avait 65 ans et n’a pas eu d’enfant.

Décoré d’une médaille d’argent pour avoir « sauvé deux femmes qui se noyaient dans la Marne » en janvier 1872, il est attributaire d’une médaille d’honneur du service de la Marne pour ses 35 ans de service en octobre 1897.

Arch. Carré des Canotiers

 

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18 avril 2025 5 18 /04 /avril /2025 00:01

Jacques André Antoine Vivier naît le 23 décembre 1841 à Pouillé (Vendée). Il est le fils de Jeanne Bodin et de son époux, Jacques Vivier. Ses parents sont tous deux vendéens, sont père étant d’abord tailleur d’habits puis journalier. Il meurt en août 1850, sept mois avant la naissance de son septième enfant, et alors que Jacques (qui est appelé Eugène dans la famille) est âgé de huit ans.

La mère de Jacques élève les enfants vivants en travaillant comme cordière. Elle meurt elle-même en juillet 1861.

Devenu charpentier, Jacques Vivier réside à Paris en 1870, quand les troupes allemandes font le siège de la capital. Il s’engage dans un bataillon du génie, où il est chef d'un chantier. Libéré de l’armée en février 1871, logeant rue de Flandre (act. avenue de Flandre, 19e arr.), il reprend du service sous la Commune de Paris en avril, avec le grade de lieutenant puis de capitaine. Il est arrêté à la fin des combats avec les troupes gouvernementales de Versailles, soit le 25 mai soit, à Joinville-le-Pont, le 4 juin 1871, selon le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français de Jean Maitron.

Le 10e conseil de guerre le condamne, le 28 décembre 1871 à cinq ans de détention et à la privation des droits civiques « pour participation à l’insurrection de Paris ». L’instruction avait estimé que « les renseignements recueillis sur lui étaient bons ; seule sa moralité n'était pas exempte de reproches ». Il est incarcéré à la citadelle de Port-Louis (Morbihan) puis transféré ensuite dans la prison de Thouars (Deux-Sèvres). Il obtient une remise de peine de six mois en novembre 1875 et est donc probablement libéré en juin 1876.

Retourné à la vie civile, Jacques Vivier reprend son métier de charpentier à Bonnard (Yonne). En avril 1877, dans le village voisin de Beaumont, il épouse Alphonsine Alexandrine Dubois, fille d’un charron. Comme témoin de ses noces, il a invité un homme de lettres et un docteur en médecine, ce qui montre qu’il a pu se faire assez rapidement des relations dans cette partie de la Bourgogne. Il s’installe dans à Beaumont et devient marchand de bois.

Pour des raisons fiscales, Jacques Vivier est en conflit avec sa commune de résidence. Il s’adresse au député de l'Yonne, Jean-Baptiste Bienvenu-Martin, futur ministre, qui transmet en décembre 1904 sa pétition à la Chambre des députés. Il conteste ensuite l’imposition foncière du sa Beaumont à laquelle il est soumis pour l’année 1910. Le conseil de préfecture du département de l’Yonne (prédécesseur du tribunal administratif) lui accorde une réduction en octobre 1911, que la commune conteste devant le Conseil d’État ; ce dernier la déboute et maintien la décision en faveur de Vivier en mars 1914.

Jacques Vivier meurt le 7 février 1922 à Beaumont. Il était âgé de 81 ans, veuf et père d’un enfant.

La prison de Thouars (Gallica)

 

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16 avril 2025 3 16 /04 /avril /2025 00:01
  • Gabriel Jacques Lucien Sarreste naît le 5 août 1867 à Sèvres (Seine-et-Oise, act. Hauts-de-Seine). Il est le fils de fils Gabrielle Prugnarde et de son époux Eugène Jacques Martin Sarreste.

    Sa mère est une auvergnate, native du Puy-de-Dôme, domestique à Paris avant son mariage l’année précédente.

    Son père est alors charretier brasseur. Eugène Sarreste (1829-1901), bourguignon, originaire de l’Yonne, vient d’une famille de cultivateurs et est laboureur en 1851. Il vient à Paris et fait partie des républicains qui résistent, en décembre 1851, au coup d’État du président de la République, Louis Napoléon Bonaparte, lequel a dissout l’Assemblée Nationale le 2 décembre et sera proclamé empereur sous le nom de Napoléon III. Comme 26 000 autres, il est arrêté et traduit devant un tribunal ad-hoc, une commission mixte départementale. Le motif retenu contre lui est qu’il aurait été « Affiliateur aux sociétés secrètes. Il convient d’avoir recruté de nombreux affiliés » ; en conséquence, l’accusation soutient qu’il « ne mérite aucune indulgence ». Cependant, la commission militaire estime qu’il est coupable. Condamné à la déportation en pour cinq ans dans un pénitencier en Algérie. Il ne rejoint pas la colonie française, les commissaires extraordinaires du gouvernement le jugeant « non dangereux pour la sécurité publique », il est remis en liberté le 5 avril 1852. Après sa sortie de prison, Eugène Sarreste épouse Gabrielle Prugnard, puis, après la naissance de Lucien, achète en novembre 1868 un terrain sur l’île Seguin à Boulogne (Seine, act. Boulogne-Billancourt, Hauts-de-Seine). Il a une superficie de 3 000 m² environ et, comme le reste de l’île, n’est accessible qu’en bateau. Il y installe un restaurant.

    Lucien travaille comme marinier charpentier sur l’île, assurant également le passage des clients du restaurant. Il est plusieurs fois amené à secourir des personnes menacées de noyade, notamment en août 1886, après le chavirage d’un canot ayant neuf occupants, heurté par un bateau-hirondelle de la compagnie des bateaux-omnibus. Sept des passagers sont sauvés.

    Appelé au service militaire, il sert dans l’infanterie de marine, mobilisé en janvier 1889 au sein du 1er RIMA. Les troupes françaises combattent en Indochine, pour établir des protectorats sur les royaumes locaux. Il est marin sur le Vinh-Long de novembre 1889 à janvier 1890, puis rejoint le 1er régiment de marche en Annam et de là va au Tonkin jusqu’en août 1891. Il rentre en France où il est démobilisé en novembre 1891. C’est peut-être au cours de son séjour indochinois qu’il contracte une tuberculose, qui fait qu’il sera dispensé de tout service armé à partir de septembre 1904.

    Revenu à la vie civile, Lucien Sarreste épouse en mars 1897 à Meudon (Seine-et-Oise, act. Hauts-de-Seine) Blanche Alphonsine Erhard, blanchisseuse, d’une famille d’Argenteuil (Seine-et-Oise, act. Val-d'Oise). Il opère un nouveau sauvetage spectaculaire en juillet 1899, à Paris cette fois, celui de deux fils d’un clown célèbre, mal en point après avoir réussis à sauver leur petit frère. Il achète en décembre 1900 un bateau-lavoir, accosté dans le Bas-Meudon et déclare sur les listes électorales alors la profession de maître de lavoir, jusqu’en 1914 même s’il ne l’exerce plus après 1908.

    Après les décès de son père, en février 1901, puis de son frère Adrien en mars 1904 et de sa sœur Marie Louise Alexandrine en septembre 1907, Lucien quitte son établissement du Bas-Meudon pour rejoindre sa mère sur l’île Seguin. À la mort de cette dernière en avril 1909, il devient le propriétaire unique du restaurant.

  •  

     

    Le restaurant Sarreste sur l’île Seguin à Boulogne (arch. Village de Billancourt)

    Au cours de la première guerre mondiale, Lucien Sarreste, après le réexamen de sa situation par le conseil de révision, est mobilisé en 1915, au titre des services auxiliaires (non-combattants), au 3e régiment du génie, chargé des voies navigables.

    Après la fin du conflit, l’industriel Louis Renault, propriétaire des usines d’automobiles et d’aviation de Billancourt, souhaite étendre ses installations et acquiert, en juin 1919, les trois principales propriétés de l’île Seguin, dont celle de Lucien Sarreste.

    La famille s’installe ensuite auprès d’une autre rivière, la Marne, où elle ouvre un nouvel établissement de commerce de vin, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), quai de la Marne. Escroqué en juin 1921 par un ancien greffier qu’il avait chargé de le représenter pour l’achat d’un terrain, Lucien Sarreste le retrouve par hasard dans une rue de Paris huit jours plus tard, et permet son arrestation par la police.

    Lucien Sarreste meurt le 22 janvier 1932 dans la commune voisine de Champigny-sur-Marne, où il est domicilié rue Dupertuis et est mentionné en tant que forain. Il était âgé de 64 ans et avait reçu une mention honorable en novembre 1886 puis avait été décoré d’une médaille d’argent en 1889 pour ses actes de courage, à l’occasion de sauvetages de personnes sur le point de se noyer dans la Seine.

    La famille reste à Joinville-le-Pont, où son fils, Aimable Sarreste (1898-1970), constructeur de bateaux, va jouer un rôle politique en 1953 : il refuse de délivrer un certificat d’hébergement à un candidat communiste à la marie de Joinville-le-Pont, ce qui l’empêche de se présenter.

    L’épouse d’Aimable, Yvonne Sarreste née Haas (1902-1992) siège au conseil municipal de Joinville, élue sur la liste du maire (divers-droite) Georges Defert de 1965 à 1977 – elle est la seule femme à siéger dans cette instance pendant ces deux mandats.

    Elle avait succédé à André Sarreste (1924-1988), leur fils, qui avait aussi été élu comme colistier de Georges Defert entre 1959 et 1965.

    La fille d’André et donc petite fille d’Yvonne Sarreste, Sylvie Mercier (née Sarreste en 1961), enseignante spécialiste des nouvelles technologies, siège elle aussi dans le conseil municipal de Joinville : élue sur la liste de Pierre Aubry (droite) de 1989 à 2001, puis, toujours avec Pierre Aubry, comme adjointe au maire de 2001 à 2008. Elle présente sa propre liste en 2008 avec le soutien du MODEM (centre-droit) puis rejoint au second tour celle d’Olivier Aubry (UMP, droite), fils du précédent, et devient conseillère municipale d’opposition au nouveau maire, Olivier Dosne (2008-2014). Candidate sur la liste de Tony Renucci (divers-gauche) en 2020, elle revient en cours de mandat en 2021 et siège jusque 2023, de nouveau en tant qu’opposante à Olivier Dosne (UMP).

    Voir aussi « Comme je suis heureux de vous rencontrer »

Photo présumée de la famille Sarreste sur l’île Seguin à Boulogne (arch. Village de Billancourt)

 

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14 avril 2025 1 14 /04 /avril /2025 00:01

Suite de la biographie de Gustave Teissonnière

Gustave Teissonnière, qui travaille dans l’entreprise de porcelaine familiale à Limoges, fait enregistrer un brevet, publié en juin 1908 sur une « Machine à calibrer la cazetterie pour la cuisson de la porcelaine et de la faïence », la cazetterie représentant le matériel d'enfournement de la céramique. Il diversifie la production en s’intéressant à l’imprimerie. Avec des briquettes lithographiques.

Il est mobilisé pendant la première guerre mondiale mais les archives militaires le concernant n’ont pas encore pu être consultées. Il entreprend en 1918 un voyage aux États-Unis, en compagnie de son deuxième frère, Auguste et d’une troisième personne, à bord du navire La Lorraine, au départ Bordeaux. Ils débarquent à New-York en juin.

Après le conflit, son épouse Valérie et lui vivent, en 1927, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Ils résident dans le centre-ville, avenue Jean-Jaurès. À cette date, il se présente comme céramiste. En 1931, il se déclare directeur d’une entreprise de Montreuil (Seine, act. Seine-Saint-Denis).

En soutenant plusieurs causes, Gustave Teissonnière montre, avec sa femme, sa proximité avec le parti communiste. Ainsi, il participe en janvier 1933 à une souscription de la Ligue contre l’impérialisme en faveur de Madagascar, relayée par le Secours rouge. Il soutient également les efforts humanitaires pour l’Espagne républicain en janvier 1939, avec le programme « Pain, lait, santé » puis en février la même année, en faveur du financement d’un dispensaire mobile.

Pendant la deuxième guerre mondiale, son activité n’est pas connue. Sur le plan professionnel, il fait de nouveau breveter, en octobre 1943, un « Procédé de fabrication d'articles en caoutchouc ».

Après la deuxième guerre mondiale, Gustave Teissonnière s’inscrit pour une souscription lancée par le parti communiste en septembre 1945 « pour l’écrasement de la réaction ». C’est à la fin de ce même mois que décède son épouse, hospitalisée.

Gustave Teissonnière meurt le 6 janvier 1949 à Joinville-le-Pont. Il était âgé de 72 ans et ne semble pas avoir eu d’enfant. Sa succession mentionne la vente de parts sociales d’entreprise.

Fin

Gustave Teissonnière (arch. fam.)

 

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10 avril 2025 4 10 /04 /avril /2025 00:01

Louis Eugène Verhaeghe naît le 11 mars 1865 à Versailles (Seine-et-Oise, act. Yvelines). Il est le fils d’Élisabeth Painteaux et de son mari Charles Louis Verhaeghe. Ils vivent à proximité du casernement de la Garde nationale. Sa mère est originaire des Ardennes et son père, cordonnier, est natif du Nord.

Travaillant comme ébéniste, vivant passage Alexandre-Lécuyer, à Paris (18e arr.), Louis Verhaeghe épouse dans cet arrondissement en juin 1894 Marie Lavaud, crémière, originaire de Corrèze. Ils divorcent deux ans plus tard, en décembre 1896.

Installé rue des Cloÿs, toujours dans le 18e arrondissement, Louis Verhaeghe se remarie en juillet 1897 avec Sylvie Henriette Gabrielle Couderc, couturière et parisienne. Ils sont apparemment séparés lorsqu’elle meurt, en février 1907. Il contracte un 3e mariage en juillet la même année, toujours dans le 18e, avec Marie Éléonore Leprévost, cuisinière, native de l’Orne, elle aussi divorcée.

Après la première guerre mondiale, le couple s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), rue de Joinville, voie limitrophe de Saint-Maur-des-Fossés. Louis Verhaeghe est devenu antiquaire brocanteur. Il semble apprécier les grosses voitures, puisqu’il se sépare, en novembre 1923, d’une automobile Cottin-Desgouttes, Torpédo type D.

Des élections municipales partielles d’octobre 1934, sont rendues nécessaires du fait de dix sièges vacants suite à des décès et démissions dans un climat politique tendu. Le maire Georges Briolay (radical-socialiste), élu en mai 1929 à la tête d’une coalition de cartel des gauches avec des socialistes SFIO, a perdu leur soutien. Il se met d’accord avec son opposition de droite pour appuyer une liste de Concentration républicaine, tandis que socialistes et communistes présentent chacun leurs candidatures. Louis Verhaege figure sur la liste des Républicains indépendants, qui compte (comme la Concentration républicaine) des radicaux-socialistes, en désaccord avec le regroupement parrainé par le maire. Elle est conduite par Henri Pélissier, constructeur de bateaux.

Au premier tour de scrutin, les Républicains indépendants arrivent en deuxième position, avec 25,5%, distancés par la Concentration républicaine qui a 37% des suffrages exprimés. Les deux partis de gauche arrivent presqu’à égalité, les communistes ayant 17,8% devant les socialistes à 17,6%. Ces derniers se retirent, appelant à voter pour la liste communiste. Les Républicains indépendants ne se représentent pas non plus, et la Concentration républicaine

Alors en retraite, Louis Verhaeghe meurt le 27 février 1944 dans son domicile de Joinville. Il était âgé de 78 ans et ne semble pas avoir eu d’enfant.

La Marne en aval de Joinville (Arch. dép. Val-de-Marne)

 

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