Émile Comte naît le 4 janvier 1903 à Fontaine (Aube), chez son grand-père, Joseph Baudry. Il est le fils d’Antoinette Baudry et de son mari, Joseph Comte, électricien, domiciliés à Paris (3e arr.), rue des Tournelles.
Devenu mécanicien après-guerre la première guerre mondiale, Émile Comte travaille en 1925 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) pour la société Télégic, une société d’optique plus tard incluse dans Lissac, absorbée ensuite par le groupe Essilor (act. Essilor –Luxxotica). Cette même année, il épouse à Bar-sur-Aube (Aube), Renée Louise Pingat, fille d’un garagiste de cette ville ; ils s’installent à Joinville, dans le quartier de Palissy, avenue des Platanes.
Émile Comte est proche d’Henri Gaillon, également mécanicien à Télégic. Il participe avec lui à une souscription nationale pour les élections législatives lancée en décembre 1927 par le quotidien communiste L'Humanité. En décembre 1924, le syndicat des métaux de la CGTU (confédération proche du parti communiste) avait tenu une réunion à Joinville pour les opticiens de Télégic.
Au cours des élections municipales de mai 1929, Comte est candidat en seizième position sur la liste conduite par Roger Bénenson, sous le nom de Bloc ouvrier-paysan. Au premier tour, la liste communiste remporte en moyenne 18,4% des votes, derrière la municipalité sortante de droite (38,8%) et la concentration des gauches de Georges Briolay (42,8%). Comte recueille 339 voix pour 2 126 suffrages exprimés (15,9%) sur 2 969 inscrits
Au second tour, malgré le maintien de la liste communiste, les gauches radicale-socialiste et socialiste SFIO emportent 22 des 27 sièges à pourvoir avec 45,9% des votes exprimés, contre 41,6% à la droite, qui récupère les cinq autres postes, les communistes reculant à 12,5%.
Au début des années 1930, Émile Comte s’établit comme artisan mécanicien électricien. Il meurt le 17 novembre 1967 à Joinville. Il était âgé de 64 ans et père d’un enfant.
Sources : Arch. dép. Aube (état-civil) ; Arch. dép. Val-de-Marne (état-civil, recensements, élections) ; Arch. dép. Paris (listes électorales) ; L'Humanité, quotidien, 1927/12/16 ; Le Petit Troyen, quotidien, 1925-1937 ; Tribune de l'Aube, quotidien, 1925.
Alors qu’un accord électoral avait été conclu avec les radicaux-socialistes en septembre 1934, l’Union des républicains décide d’y mettre fin en avril 1935, avant le scrutin municipal : « L’Union des républicains de Joinville, se souvenant des fusillades du 6 février, des scandales Stavisky et autres dans lesquels figurent des députés, des magistrats, d’anciens ministres, tous radicaux et maçons, a décidé de rompre l’union précédemment établie avec les radicaux pour faire une liste composée en totalité d’éléments modérés et nationaux ». Ses candidats se présentent comme des « hommes d’ordre et d’action. »
René Kirbühler figure de nouveau sur la liste de l’Union des républicains de Joinville, qui comprend neuf sortants et deux anciens conseillers municipaux. Au premier tour, elle arrive en tête avec 32,6% des suffrages exprimés, devant le Groupement des gauches républicaines de la majorité radicale-socialiste (26,8%) et deux listes de gauche, les communistes (23,5%) et les socialistes (12,3%). Kirbühler recueille voix 925 pour 2 856 suffrages exprimés (32,4%) sur 2 923 votants et 3 433 inscrits.
Au second tour, les deux premières listes se maintiennent, tandis que celles de gauche fusionnent. La droite arrive légèrement en tête, avec 41%, devant la gauche unie à 39%, tandis que les radicaux du maire sortant Briolay régressent à 20%. Le conseil municipal se compose de 25 élus de droite et deux communistes. Kirbühler est élu avec 1 140 voix pour 2 899 suffrages exprimés (39,3%) et 2 924 votants.
Analysant le résultat, les élus de droite considèrent que « Les Joinvillais, dans le seul but de barrer la route aux communistes, ont apporté leurs suffrages en masse à la liste d’ordre de l’Union républicaine. Ils ont montré leur réprobation pour la turbulence et de la démagogie. »
Lors de l’élection de la municipalité, Léon Lesestre est élu maire, tandis que Charles Chaussée, Louis Caillon, Jean Béal et René Kirbühler deviennent adjoints, François Decrombecque étant désigné syndic. L’hebdomadaire libéral Union régionale commente : « Les affaires municipales sont en de très bonnes mains » ; son concurrent radical Voix des communes apprécie : « Kirbühler, tout jeune, plein d’activité ». Au sein de l’exécutif, il est en charge des bâtiments communaux.
On retrouve Kirbühler en tant qu’électeur sénatorial en octobre 1935. Il représente Joinville au banquet des Intérêts Économiques à Saint-Denis en novembre 1935. Sur le plan professionnel, il dirige le syndicat professionnel de l’ameublement.
Continuant à s’occuper du basket, Kirbühler provoque le départ de cette équipe de l'Union et Espérance Sportive de Joinville, dans laquelle elle avait fusionné en 1934, pour recréer l’Espérance Sportive de Joinville en mars 1938. Il devient vice-président du club reconstitué, qui est présidé par H. Chabot. Il comprend les sections suivantes : préparation militaire, marche et natation, athlétisme et basket, escrime, scolaires. Son siège est boulevard de Polangis à Joinville.
René Kirbühler passe, en juin 1939, par l’école militaire d’administration de Vincennes. Il est affecté au début de la deuxième guerre mondiale au 222e régiment régional de travailleurs, puis, en mars 1940, au 213e dépôt d’infanterie, basé à Versailles. Kirbühler poursuit son mandat après sa démobilisation. Il participe notamment, avec l’ensemble du bureau municipal au Noël du maréchal organisé en décembre 1941 par le Secours national d’entraide du maréchal, créé en référence au chef de l’État, Philippe Pétain. Le maire, Lesestre appelle à « bien aimer le maréchal, sauveur de notre France. »
La législation du régime de Vichy supprime les assemblées élues au profit de corps nommés, en exécution d’une loi du 16 novembre 1940. Par décret, le 21 février 1942, Chaussée, Béal et Kirbühler sont renommés adjoints, Frédéric Bautsch remplaçant Caillon pour le quatrième poste ; Lesestre avait déjà été maintenu en place, Decrombecque n’est pas renommé. Kirbühler exerce son mandat jusqu’en 1944.
Le jour de la Libération de Joinville, le 25 août 1944, le maire et les trois adjoints sont arrêtés par le comité local de Libération. Ils sont transférés au camp de Drancy (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Ils sont libérés début mars 1945. A. Dély, secrétaire du comité d’épuration de Joinville, qui dépend du comité local de Libération, écrit le 13 mars 1945 une lettre à Georges Marrane, président du comité parisien de la Libération, où ils déplorent qu’ils aient été relâchés, considérant que c’est une décision « pour le moins prématurée. »
Ni l’activité pendant la guerre, ni les six mois d’incarcération ne semblent avoir de conséquences durables pour René Kirbühler. Il devient directeur de l'école professionnelle de la chambre des apprentis de l'ameublement et reçoit, en 1967, une décoration à ce titre.
René Kirbühler se marie en août 1960 à Villejuif (Val-de-Marne) avec Liane Valdemont. Il meurt le 7 juin 1974 à Boissy-Saint-Léger (Val-de-Marne). Il était âgé de 73 ans.
Décoré de la médaille de bronze de l’Éducation physique en août 1938, il avait également reçu les Palmes académiques en tant qu’officier d’académie en février 1939 puis comme commandeur en 1967.
René Georges Kirbühler naît le 16 juillet 1900 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Françorine Trespeuch et de son époux, Blaise Kirbühler, tonnelier. Ils vivent rue du Pont puis rue de Paris, toujours dans le quartier du Centre. Sa mère est la fille d’un sabotier d’Ally, village auvergnat du Cantal.
La famille Kirbühler est originaire du village d’Hartmannswiller (act. Alsace, Haut-Rhin), où elle est installée depuis la fin du 18e siècle. Son père, qui quitte les territoires annexés par l’Allemagne pour l’est parisien, obtient la nationalité française en juillet 1889. Son oncle au deuxième degré, Jules Ernest Kirbühler (1857-1922), cultivateur-maraîcher à Nogent-sur-Marne, est conseiller municipal de la commune, voisine de Joinville, de 1892 à 1919 et responsable d’une association horticole ; il est décoré du Mérite agricole et des Palmes académiques. Plusieurs autres membres de la famille se sont installés sur les bords de Marne.
Devenu employé de commerce, René Kirbühler fait son service militaire à partir de mars 1920 au 156e régiment d’infanterie. Caporal en juillet 1920 puis sergent en avril 1921, il est envoyé dans les troupes d’occupation des pays Rhénans, en Allemagne de mai à septembre 1921. Il est démobilisé en mars 1922.
Avec son frère cadet Robert, René Kirbühler pratique le basket au sein du club Espérance Sportive de Joinville (ESJ) en 1923. Il est responsable de l’équipe. Il constitue, en 1932, une équipe de vétérans pour disputer des matches amicaux.
Sur le plan politique, René Kirbühler devient, en avril 1925, trésorier adjoint du Comité d’union républicaine et d’action sociale (CURAS), structure regroupant à Joinville les membres des organisations de droite, présidé par Félix Soulié. Pour les élections municipales de mai 1925, le CURAS soutient la liste présentée par le maire sortant, Henri Vel-Durand, intitulée Union républicaine pour la défense des intérêts communaux. La droite est en tête au premier tour avec 47,5% des suffrages exprimés face à des radicaux-socialistes alliés aux socialistes, dans une liste de cartel des gauches (28,4%), et à une liste communiste (21,1%). Elle remporte le scrutin et les 27 sièges à pourvoir au second tour. Après son décès, en 1928, Vel-Durand est remplacé par son premier adjoint, Stephen Durande, tapissier.
En matière professionnelle, Kirbühler est devenu tapissier décorateur, puis représentant de commerce. Il poursuit son activité politique et est candidat lors des élections municipales de mai 1929 à Joinville. Au premier tour, la liste d’Union nationale de Stephen Durande arrive en tête, avec 42,6% des suffrages exprimés, devant la concentration des gauches de Georges Briolay (35,9%) et les communistes de Bénenson (16%). Malgré le maintien au second tour du PCF, la liste des gauches emporte au second tour 22 des 27 sièges à pourvoir, la droite n’en ayant que cinq. Kirbühler a obtenu, au premier tour, 874 voix pour suffrages 2 126 exprimés (41,1%) sur 2 969 inscrits. Il n’est pas élu au second tour ; Briolay devient maire. Il est désigné comme membre de la Commission de propagande du CURAS en novembre 1932, le comité étant désormais présidé par Émile Lecuirot, dirigeant de la Société nautique de la Marne, club d’aviron.
En février 1935, le CURAS, fondé en 1912 et alors présidé par Léon Lesestre, se transforme en Union des républicains. René Kirbühler est élu président. La nouvelle Union adopte un programme préconisant la « séparation de l’administration municipale et de la politique ». Il préconise : « diminution des charges écrasantes qui pèsent sur les travailleurs et les consommateurs, atténuation des dépenses publiques, simplification des rouages administratifs, application des lois sociales et des questions intéressant l’enfance et l’hygiène. »
Paul Baptiste Tribondeau naît le 13 avril 1886 à Angers (Maine-et-Loire). Il est le fils de Marie Françoise Delière et de son mari Alexis Paul Tribondeau, graveur, qui vivent dans le premier arrondissement de la ville, rue de Paris.
Devenu électricien, Tribondeau est condamné en février 1905 par le tribunal correctionnel d’Angers à deux mois de prison avec sursis et 16 francs d’amende pour « coups et outrages à agents ». Il s’installe à Paris (12e arr.), cours de Vincennes, puis avec sa mère dans la commune voisine de Vincennes, rue de Paris. En décembre 1905, il épouse Louise Jeanne Gabrielle Bernard, couturière. Ils vivent à Vincennes, rue des Laitières puis, en 1912, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), rue des Marronniers.
Ayant perdu son pouce droit, Paul Baptiste Tribondeau est exempté de service militaire. Pendant la première guerre mondiale, il est toujours exclu du maniement des armes, mais affecté dans plusieurs usines, à Villeneuve-Triage (Villeneuve-Saint-Georges, Seine-et-Oise, act. Val-de-Marne) puis Levallois (Seine, act. Hauts-de-Seine) et Ivry (Seine, act. Val-de-Marne). En juin 1917, il est de nouveau condamné, par la 8e chambre du tribunal correctionnel de la Seine, à un mois de prison pour « menaces verbales de mort sous condition ». Comme sa première peine, celle-ci sera amnistiée en octobre 1919. Tribondeau est affecté en septembre 1917 à une section d’infirmiers, puis à un régiment d’infanterie coloniale, à un régiment de dragons et à une section de commis et ouvriers de l’armée. Il est démobilisé en novembre 1919.
Après le conflit, il devient peintre en bâtiment et vit un moment à Saint-Maur-des-Fossés rue Louis-Dupré. Il revient ensuite à Joinville, où, devenu chômeur en 1934, il loge dans l’école publique du Centre, rue Eugène Voisin.
Dans une situation financière difficile, il est doit être expulsé de son logement et ses biens saisis. Le comité de chômeurs de Joinville appelle à s’opposer à l’expulsion. Le quotidien L’Humanité relaie l’appel du comité. Le 14 mars 1934, selon le journal, près de deux cents chômeurs de Joinville et des communes avoisinantes se pressaient devant le domicile du chômeur Tribondeau. De ce fait, l'huissier ne put opérer. L’organe communiste raconte : « Vers 10h, une dizaine de flics, matraque au poing, arrivèrent et envahirent la propriété avoisinante, puis se ruèrent sauvagement, sur les nombreux chômeurs groupés dans la cour. Une mêlée sauvage eut lieu. Les brutes déchaînées frappant à tour de bras, refoulèrent les chômeurs vers la porte de sortie. Ensuite, ils envahirent la maison et continuèrent à donner cours à leur bestialité. Plusieurs femmes furent foulées aux pieds et frappées à coups de talon. Des vélos des chômeurs furent saccagés. »
Le comité des chômeurs, qui existe depuis 1932 à Joinville, est proche des communistes ; il bénéficie aussi de la sympathie agissante d’un conseiller municipal socialiste dissident, François Galabert, et d’échos favorables dans un hebdomadaire conservateur, la Gazette de l’Est, dont le rubricard est Claude Noizat, ancien socialiste puis communiste, et farouchement opposé à la municipalité radicale-socialiste de Joinville. Tribondeau exerce de nouveau son métier de peintre en 1936.
La fille aînée de Tribondeau, Marguerite, qui a épousé François Jean Lauze en 1931, est membre du parti communiste. Elle s’engage en faveur de l’Espagne républicaine aux côtés des Brigades internationales et va à Barcelone en 1937, où elle sert à la liaison entre le PCF et le parti socialiste unifié de Catalogne, formation communiste locale.
Le demi-frère de Tribondeau, Maurice François Delière, née d’une première union de sa mère, né à Joinville, sera résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale.
Paul Baptiste Tribondeau meurt le 27 avril 1940 à Joinville. Il résidait rue Beaubourg. Âgé de 54 ans, il était père de deux filles.
Pendant la deuxième guerre mondiale, François Decrombecque, qui n’est pas mobilisé du fait de son âge, continue d’exercer ses fonctions de syndic du conseil municipal. Il participe par exemple en décembre 1941 au « Noël du maréchal », organisé par le Secours national d’entraide du maréchal, nommé d’après le chef de l’État français, basé à Vichy, Philippe Pétain. Il poursuit également son activité de chronométreur de la Ligue de l'Ile-de-France au sein de la Fédération Française d'Athlétisme.
Lorsqu’un arrêté préfectoral, nomme, le 20 février 1942, les conseillers municipaux de Joinville, quatorze des vingt-cinq élus de l’Union républicaine sont reconduits. Mais pas Decrombecque ni le futur maire, Georges Defert.
À la Libération de la ville de l’occupation allemande en août 1944, Decrombecque devient membre du Comité local de Libération, présidé par Henri Drevet ; il y représente le mouvement Organisation civile et militaire (OCM). Il fait également partie du Comité joinvillais de la renaissance française, également présidé par Drevet.
Sur proposition du Comité local de Libération, et parès avis du Comité Parisien de la Libération, Decrombecque est nommé membre de la délégation spéciale chargée d'administrer provisoirement la commune. Le communiste Robert Deloche en est nommé président et fait fonction de maire ; en tant que vice-président, Decrombecque assume le rôle de troisième adjoint, aux côtés du communiste Malcouronne, du radical-socialiste Drevet et du socialiste SFIO Berthet.
Lors des élections municipales organisées par le gouvernement provisoire, auxquelles participent pour la première fois les femmes, en avril 1945, Decrombecque figure sur la liste d’Union résistante et démocratique, conduite par Deloche, qui l’emporte au 1er tour avec 61,7% des suffrages exprimés. Ce dernier est réélu maire et reprend comme adjoints Berthet, Drevet, Malcouronne et Decrombecque.
Au cours du scrutin suivant, Decrombecque figure toujours avec Deloche, sur sa liste d’Union républicaine et résistante. Elle arrive en seconde position, avec 3 017 voix pour 6 974 suffrages exprimés (43,3%) sur 7 073 votants et 8 376 inscrits. Cependant, elle obtient le même nombre de sièges, 13, que les gaullistes du Rassemblement du peuple français (RPF, 44%). Les socialistes SFIO ont un élu (6,5%) tandis que les démocrates-chrétiens du MRP n’en ont pas (5,8%). C’est le vote du socialiste Berthet qui permet la poursuite de la municipalité Deloche, dont Decrombecque est toujours l’adjoint.
En conflit avec le parti communiste, Robert Deloche démissionne et est remplacé en février 1953 par Amélie Trayaud, également communiste, qui devient brièvement maire de Joinville le 16 mars 1953 ; Decrombecque poursuit son mandat d’adjoint.
Le renouvellement complet du conseil municipal a lieu en avril 1953. Cinq listes se présentent : les gaullistes de Pierre Calmon (RPF), les dissidents de droite de Georges Defert (RGR), les centristes du MRP, les socialistes SFIO et une union communiste et radicale, comprenant notamment François Decrombecque, étiqueté divers-gauche. Avec dix sièges pour cette liste (36,3% des suffrages exprimés), contre trois SFIO (12,2%), deux MRP (9,2%) et six pour chacune des listes de droite (19,8% pour le RPF, 22% pour le RGR), la majorité au sein du conseil change de bord. Il était arrivé nettement en tête du vote populaire, avec 2 477 voix pour 6 748 suffrages exprimés (36,7%) sur 6 979 votants et 8 482 inscrits. Par comparaison, Defert n’avait eu que 1 529 votes. Cependant, il devient maire par 14 voix contre 13. François Decrombecque siège comme conseiller municipal d’opposition.
Après avoir siégé au sein du conseil municipal sous quatre régimes différents, François Decrombecque termine son mandat en mars 1959 lors du renouvellement du conseil municipal. Il aura siégé pendant 32 ans, dont 13 ans comme syndic et 9 ans en tant qu’adjoint au maire.
En 1959, il est toujours actif au sein de la Fédération Française d'Athlétisme.
François Decrombecque meurt le 7 août 1960 à Créteil (Val-de-Marne) où il était hospitalisé. Il était âgé de 75 ans et est inhumé à Joinville. Il avait obtenu de nombreuses décorations : la Médaille militaire en mars 1928 ; les Palmes académiques comme officier d’académie en février 1934 puis comme officier de l’instruction publique en décembre 1949 ; une mention honorable de la Mutualité en août 1934 ; la médaille d'or de l'Éducation physique en novembre 1936 ; le Mérite social en février 1938 ; le titre de commandeur de la Société de l‘encouragement public en octobre 1941.
Après la mort de Vel-Durand, c’est son premier adjoint, le serrurier Stephen Durande, qui est élu maire. Il prend la tête de la liste de concentration républicaine lors des élections municipales de mai 1929, faisant toujours face à des candidatures du parti communiste et du cartel des gauches, conduite par Georges Briolay, tapissier. Au second tour, ce dernier emporte 22 des 27 sièges à pourvoir, en laissant cinq aux sortants, dont Decrombecque alors que Durande est battu. Decrombecque avait obtenu au premier tour 928 voix pour 2 126 suffrages exprimés (43,7%) sur 2 969 inscrits. Briolay devient maire avec une municipalité mêlant radicaux-socialistes, socialistes SFIO et indépendants.
Bien que dans l’opposition, il est désigné comme membres du conseil d'administration de l'Office public d'habitations à bon marché de Joinville-le-Pont lors de la constitution de cet établissement public en avril 1931. Il est également élu administrateur de la société de secours mutuels de sapeurs-pompiers de Joinville en octobre 1933 et en devient vice-président en novembre 1934.
En 1934, il associe la mairie à l’organisation du Grand prix de Joinville à la marche. Lors d’élections municipales complémentaires à Joinville en octobre 1934, une liste d’union entre les radicaux-socialistes et la droite emporte les dix sièges à pourvoir. Cette stratégie, soutenue par le député Adolphe Chéron (radical indépendant) et par certains de ses partisans comme Liou, est cependant contestée par la majorité des militants de droite dans la commune.
En mars 1935, le Comité d’union républicaine et d’action sociale, fondé en 1912, se transforme en Union des républicains de Joinville. En avril, il décide « de rompre l’union précédemment établie avec les radicaux pour faire une liste composée en totalité d’éléments modérés et nationaux ». Il assure qu’il a pris cette décision en « se souvenant des fusillades du 6 février [1934], des scandales Stavisky et autres dans lesquels figurent des députés, des magistrats, d’anciens ministres, tous radicaux et maçons. »
En tant que conseil municipal, Decrombecque est signataire du programme de l’Union des républicains pour les élections municipales de mai 1935 : « diminution des charges écrasantes qui pèsent sur les travailleurs et les consommateurs, atténuation des dépenses publiques, simplification des rouages administratifs, application des lois sociales et des questions intéressant l’enfance et l’hygiène ». Les candidats se présentent comme des « Hommes d’ordre et d’action. »
Le scrutin se déroule avec quatre listes présentes au premier tour : celle du maire, Briolay, associant radicaux-socialistes et socialistes indépendants, celle du parti communiste et celle du parti socialiste SFIO en plus de celle de l’Union des républicains sur laquelle se présente Decrombecque et qui compte neuf sortants.
Le résultat du premier tour place en tête l’Union des républicains avec 32,6% des suffrages exprimés, devant le Groupement des gauches républicaines (26,8%), les communistes (23,5%) et les socialistes SFIO (12,3%). Decrombecque obtient 952 voix pour 2 856 suffrages exprimés (33,3%) sur 2 923 votants et 3 433 inscrits.
Au second tour, la droite et les radicaux-socialistes maintiennent leurs listes, tandis communistes et socialistes fusionnent. Avec une assez faible avance, l’Union des républicains (40%) remporte 25 sièges pour deux communistes (39%) tandis que les radicaux-socialistes sont écartés (20%). Decrombecque est réélu avec 1 180 voix pour 2 899 suffrages exprimés (40,7%) sur 2 924 votants. Il devient syndic du conseil, une position qui le rattache à l’exécutif, et il est chargé des fêtes et sports. Léon Lesestre (droite, proche du Parti social français) est élu maire. Dans une déclaration post-électorale, les élus de droite se félicitent de ce que « Les Joinvillais, dans le seul but de barrer la route aux communistes, ont apporté leurs suffrages en masse à la liste d’ordre de l’Union républicaine. Ils ont montré leur réprobation pour la turbulence et de la démagogie. »
Decrombecque est désigné comme électeur sénatorial en octobre 1935 puis de nouveau en mars 1938, toujours sur proposition du comité d’Union républicaine.
En décembre 1938, Decrombecque fait partie des personnes qui reconstituent une association, l’Espérance sportive de Joinville. H. Chabot en est le président et Decrombecque un des vice-présidents, avec un autre adjoint au maire, René Kirbühler. La nouvelle structure, qui adopte les couleurs verte et blanche pour son maillot, devient l’organisatrice du Grand-Prix international de marche, dont la 15e édition se tient en mai 1939. Il est administrateur de la société de secours mutuels la Mutualité scolaire de Joinville-le-Pont et continue d’être très engagé au sein de la Fédération française d’athlétisme. Son épouse est militante au sein de la société de l’Allaitement maternel, une des principales associations sociales laïques à Joinville.
François Philogène Joseph Decrombecque naît le 4 décembre 1884 à Paris (5e arr.). Il est le fils de Rose Fauvel et de son mari, François Joseph Alexis Decrombecque, merciers, rue Claude-Bernard. La famille Decrombecque est originaire du Pas-de-Calais.
De grande taille pour son époque (1 mètre 77), alors ajusteur mécanicien, il s’engage pour trois ans au moment d’effectuer son service militaire en juin 1903. Il est affecté au régiment de sapeurs-pompiers. Il renouvelle ensuite régulièrement ses contrats, est nommé caporal en septembre 1906 puis sergent en juillet 1914.
En février 1909 à Paris (12e arr.), François Decrombecque épouse Jeanne Marguerite Romestant, couturière. Il fait de l’aviron au sein de la Société nautique de la Marne, basée à sur l’île Fanac à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il rame avec des équipages à quatre ou à huit. Il s’inscrit en 1914 pour la Traversée de Paris.
Pendant la première guerre mondiale, Decrombecque reste mobilisé chez les sapeurs-pompiers. Il reçoit trois citations et une lettre de félicitations pour son attitude courageuse et son sang-froid lors de feux à Paris. Il est démobilisé en juin 1919 et quitte alors l’armée active. La famille s’installe à Joinville, dans le quartier de Polangis, où ils vivent d’abord rue Bourguignon (act. rue des Frères-Lumière) puis avenue du Château (act. avenue Foch), avenue Jamin et enfin quai de Polangis.
Devenu mécanicien à la Compagnie du Gaz de Paris, François Decrombecque réoriente son activité sportive, se lançant dans la marche. Affilié au Racing-Club de France (Paris), il est champion de France du 10 km en 1921 puis les deux années suivantes. Lors des Jeux Olympiques de Paris en 1924, il est sélectionné dans cette discipline, mais éliminé lors des éliminatoires. Il crée un Grand-prix international de marche qu’il organise avec Coeuilly sportif, association basée à Champigny.
Il devient chronométreur fédéral de la Fédération française d’athlétisme et membre de la Commission fédérale de marche. Il la préside à partir de 1934.
Dès 1923, François Decrombecque s’implique dans la vie politique de Joinville. Il est un des membres fondateur du Comité d’union et d’action républicaines, constitué en mars cette année-là, pour rassembler des républicains de gauche, radicaux et socialistes indépendants. Le comité soutient le maire en place, Henri Vel-Durand, radical-socialiste dissident. Avec Vel-Durand, Liou, Soulié et Piot, Decrombecque fait partie de la commission de préparation du programme.
Lors des élections municipales de mai 1925, Decrombecque figure sur la liste d’Union républicaine pour la défense des intérêts communaux, conduite par Vel-Durand. En s’appuyant sur le programme du comité, elle propose que « les lois de laïcité soient appliquées sans rigueur et sans sectarisme », se prononce sur le maintien de l’octroi pour les marchandises à l’entrée de Joinville et en faveur d’économies dans les dépenses budgétaires. Face à une liste de cartel des gauches et à une liste communiste, elle obtient 1080 voix en moyenne, soit 47,5% des suffrages exprimés ; tous les candidats sont élus au second tour. Au sein du conseil municipal, Decrombecque s’active notamment pour la promotion du sport local et pour l’animation du quartier de Polangis.
André Malcouronne est né le 26 juin 1907 à Paris (14e arr.). Il est le fils d’une couturière, Juliette Octavie Leroy, et de son mari Jules Joseph Malcouronne, graveur qui illustre notamment les œuvres d’Anatole France et est exposé à plusieurs reprises.
Représentant de commerce, André Malcouronne milite au syndicat des employés à Paris affilié à la Confédération générale du travail (CGT). En septembre 1937, il est élu membre de la commission exécutive de la section fédérale du commerce de gros.
Marié à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) avec Henriette Alice Chauvin en avril 1931, la famille s’installe dans cette commune, chez le frère de la mariée et son épouse, René et Pauline Chauvin. Ils vivent dans le quartier de Polangis, avenue Foch.
L’activité de Malcouronne pendant la deuxième guerre mondiale n’est pas connue. Il est mobilisé et présent lors de l’évacuation des troupes anglaises à Dunkerque en mai-juin 1940, selon un témoignage familial. Peut-être est-ce lui qui est nommé, en février 1944, membre du conseil d’administration du syndicat des ouvriers et employés de l’habillement, organismes officiel.
À la Libération, il fait partie du groupe de résistants qui prend d’assaut la mairie de Joinville, le 25 août 1944 d’après sa famille. Il est membre du Comité local de Libération, présidé par le radical-socialiste Henri Drevet, qui y représente le mouvement Ceux de la Résistance. Au côté du communiste Robert Deloche, Malcouronne siège au nom de la CGT ; sont également membres du comité le socialiste Léon Berthet, François Decrombecque pour l’Organisation civile et militaire, Amélie Trayaud et Victor Mathieu, au titre du Front national et René Henry pour Libération.
Sur proposition du comité joinvillais et après avis du Comité parisien de la Libération, une délégation spéciale est nommée, le 13 octobre 1944 pour administrer la commune. Robert Deloche, président, fait fonction de maire et Malcouronne, vice-président, de premier adjoint. Les autres vice-présidents sont Drevet, Decrombecque et Berthet.
Lors des premières élections municipales après la fin de l’occupation allemande, en mai 1945, le maire communiste Robert Deloche constitue une liste d’Union résistante et démocratique, qui réunit les communistes, les socialistes et les radicaux-socialistes. Elle remporte les 27 sièges à pourvoir avec en moyenne 61,7% des voix ; c’était la première fois que les femmes participaient au vote. Le conseil se compose de sept communistes, six socialistes, cinq radicaux et neuf indépendants de gauche, souvent proches du PCF. Malcouronne est reconduit dans l’exécutif municipal, en tant que troisième adjoint, le socialiste Léon Berthet étant premier adjoint et le radical Henri Drevet, deuxième adjoint. Un indépendant, François Decrombecque, prend le quatrième pose.
Poursuivant son activité syndicale, Malcouronne est secrétaire de la chambre syndicale des employés à Paris (CGT) et siège au comité consultatif paritaire de l'office professionnel de l'habillement et du travail des étoffes.
Sur le plan professionnel, André Malcouronne est nommé attaché de cabinet du ministre de l'économie nationale, le communiste François Billoux, dans le gouvernement du général de Gaulle. Il est d’abord reconduit dans cette fonction quand Billoux devient ministre de la reconstruction et de l'urbanisme dans le gouvernement Félix Gouin en janvier 1946, puis devient chargé de mission toujours dans le cabinet. Il reste au même poste en juin 1946, Billoux ayant conservé son portefeuille dans le gouvernement de Georges Bidault. Il ne le suivra par contre au ministère de la Défense nationale que Billoux occupe pendant trois mois et demi au premier semestre 1947 dans le gouvernement Paul Ramadier.
Quand, aux élections municipales d’octobre 1947, Robert Deloche est réélu maire de Joinville, Malcouronne quitte l’assemblée municipale. Il s’installe à Paris, dans le très bourgeois 16e arrondissement, où il sera membre du bureau de la section communiste du Trocadéro. Son activité professionnelle se déroule désormais dans des sociétés commerciales, réputées proches du parti communiste et servant, selon plusieurs historiens et les services de renseignement français ou américains, au financement de ce parti.
André Malcouronne est gérant Comptoir européen d'exportation et d'importation (CEEI) qui porte aussi le nom commercial de BERMAL. Il est également actionnaire du BURIEX, autre société à la vocation proche. Avec plusieurs autres hommes d’affaires, comme Detœuf, Picard ou Doumeng, Malcouronne contribue aux échanges commerciaux avec les pays du bloc soviétique et de leurs alliés, tout en assurant des relations avec les milieux économiques français. Il est, en 1958, interdit de faire du commerce avec les États-Unis et le Canada pour des motifs politiques. Ses partenaires financiers sont la Banque commerciale pour l’Europe du Nord, basée à Paris mais contrôlée par l’Union soviétique, et un établissement polonais, Bank Polska Kasa Opieki.
Après avoir divorcé en mars 1955, il se remarie en novembre la même année à Paris (9e arr.) avec Madeleine Renée Rihouey.
André Malcouronne meurt le 12 juillet 1989 à Gandelu (Aisne). Il était âgé de 72 ans et père de trois enfants. Il est enterré dans le cimetière communal. D’après sa fille, il était toujours fidèle à ses idéaux communistes.
La section SFIO, qui avait cinq adhérents en 1926, se renforce et en compte 36 en 1931. Cependant, des tensions internes voient le jour. Un des membres du bureau de 1925, Claude Noizat, qui a trouvé une tribune dans l’hebdomadaire libéral Gazette de l’Est, devient un des critiques les plus féroces. En octobre 1930, il écrit : « il m’a été donné de voir à l’œuvre les défenseurs du peuple. À mon regret, je constate qu’ils ne sont pas meilleurs que les soi-disant réactionnaires, que dis-je ? Ils sont plus sévères. Ils oublient leurs origines. »
Au cours du mois de novembre, Noizat poursuit à propos de « M. l’adjoint » : « J’ai osé faire des allusions oh combien entortillées de faveurs à sa façon de servir le prolétariat dont il devrait être le défenseur envers et contre tout. Et je n’ai pas cité son nom et il s’est reconnu. (…) Il n’est pas facile d’être rouge à 8h30 et tricolore une heure plus tard. »
Lors de la création de l'Office public d'habitations à bon marché de Joinville-le-Pont, en décembre 1930 Roger est désigné à la tête du conseil d'administration. Il est un orateur au sein de la section locale, mais également dans l’Union des sections du canton de Saint-Maur. On trouve très régulièrement son nom dans les souscriptions lancées par le quotidien socialiste Le Populaire.
La montée des tensions au sein du parti socialiste se ressent parmi le petit groupe d’élus. François Galabert s’oppose vivement à la majorité, notamment à propos du sort réservé aux chômeurs ; en novembre 1933, le maire requiert l’intervention de la force publique après un « pugilat mémorable », selon Noizat, en plein conseil municipal. La majorité fléchit suite à ces départs et quelques autres défections, et le budget n’est voté, en décembre 1933, que par neuf voix contre six.
Galabert et Marcel Couillard, autre conseiller socialiste, démissionnent de l’assemblée après de nouvelles tensions en mars 1934. Du fait de décès et d’autres départs, des élections municipales doivent être organisées pour compléter le conseil municipal, qui a perdu plus du tiers de ses membres. Un accord est passé entre les radicaux-socialistes et les modérés, avec quatre candidats pour le centre-gauche et six pour la droite sur la liste ainsi constituée. Elle fait face à une liste sans étiquette, sur laquelle on retrouve aussi des radicaux, et à celles de la SFIO et du PCF. Georges Roger démissionne de la SFIO septembre 1934 et soutient la coalition entre les radicaux et les libéraux-conservateurs. Elle remporte au second tour, après le retrait des républicains indépendants et des socialistes, les dix sièges avec 59,5% des voix face aux communistes. La majorité de l’ex-cartel des gauches en maintenue au sein du conseil municipal, mais la minorité de droite est nettement renforcée.
Lors d’une « Manifestation de sympathie des amis de Briolay », organisée en mars 1935 après que le maire a été fait chevalier de la Légion d’honneur, c’est Roger qui est en charge du discours de félicitation.
En préparation des élections municipales de mai 1935, le Groupement des gauches républicaines de Joinville est réactivé en mars. Gabriel Vélard (radical-socialiste) en est le président et Georges Roger, comme socialiste indépendant, le trésorier. La SFIO ne figure plus dans la structure. Le groupement lance un « appel à l’union pour continuer l’œuvre de bonne administration des élus de 1929 et 1934 ».
Le mois suivant, l’Union des républicains de Joinville, nouveau nom du regroupement des militants de droite, rompt l’accord électoral avec le centre-gauche : « L’Union des républicains se souvenant des fusillades du 6 février, des scandales Stavisky et autres dans lesquels figurent des députés, des magistrats, d’anciens ministres, tous radicaux et maçons, a décidé de rompre l’union précédemment établie avec les radicaux pour faire une liste composée en totalité d’éléments modérés et nationaux. »
Pour ces élections, la majorité sortante se retrouve donc avec une dizaine de conseillers municipaux ayant rejoint la liste de droite, tandis que la SFIO et les communistes présentent aussi leur propre liste. Georges Roger est en seconde position sur la liste des Gauches républicaines de Georges Briolay. Elle met en avant les importants travaux d’amélioration et d’embellissement et assure que, si les impôts ont fortement augmentés, « c’est du fait de l’aggravation des charges imposées à la commune (contingent incendie, chômage, moins-values sur les recettes) ». Le programme des quinze conseillers qui se représentent, dont un autre ancien socialiste, Armand Bureau, porte sur l’assainissement, l’amélioration de la voirie, la création d’espaces verts, le renforcement de l’éclairage public, l’amélioration des transports et l’agrandissement du réseau d’école, en y développant la natation et la pratique de l’aviron.
Parallèlement à ses fonctions politiques, Georges Roger était vice-président de la caisse des écoles et administrateur de l’association philotechnique, importante organisation d’éducation populaire dans la commune. Il était également membre du conseil d’administration de la société de secours mutuels des sapeurs-pompiers de la ville et vice-président du Club athlétique de Joinville (CAJ).
La liste de Groupement des gauches républicainesarrive en seconde position au premier tour, derrière l’Union républicaine. Alors que les communistes et les socialistes fusionnent, les deux autres concurrents se maintiennent. Au second tour, deux communistes sont élus aux côtés de vingt-cinq candidats de droite. Georges Roger recueilli 750 voix pour 2 856 suffrages exprimés (26,3%) sur 2 923 votants et 3 433 inscrits au premier tour ; Claude Noizat, dans la Gazette de l’Est, commente : « Briolay et Roger sont battus ! », les comparant à Laurel et Hardy. Au second tour, Roger est à 553 voix pour 2 899 suffrages exprimés (19,1%) sur 2 924 votants.
Georges Roger meurt le 29 avril 1937 et son décès est retranscrit sur l’état-civil de Joinville, où il est inhumé. Lors de ses obsèques, le 3 mai, des discours sont prononcés par le responsable du comité radical-socialiste, Gabriel Vélard, également président du CAJ, par Louis Caillon au nom de la mutuelle des sapeurs-pompiers et par le maire, Lesestre.
Décoré des Palmes académiques comme officier d’académie en mars 1934, pour « services à l’art musical », Georges Roger était âgé de 60 ans et père de deux filles.
En son honneur, le CAJ organise, en février 1939, le challenge Georges-Roger, compétition de basket-ball qui se tient à la Maison des syndicats de Champigny-sur-Marne.
Georges Roger naît le 19 septembre 1876 à Sully-sur-Loire (Loiret). Il est le fils de Marie Julie Sophie Terrasson et de son mari Marie Victor Henry Roger, menuisier.
Alors charpentier, Georges Roger effectue un service militaire en novembre 1897 au 40e régiment d’artillerie. Il est démobilisé en septembre 1900. Il vit à Paris (18e arr.), rue Véronèse. Il épouse dans cet arrondissement en avril 1902 Gabrielle Louise Angèle Espinasse, feuillagiste. Ils s’installent rue Montcalm puis rue Jules-Jouy, toujours dans le 18e. Georges Roger travaille alors comme boucher.
Vers 1910, il est embauché en tant que plombier par la Compagnie du gaz de Paris.
Au cours de la première guerre mondiale, il est mobilisé en août 1914 au sein de la section technique du 5e régiment de génie ; il est démobilisé en mars 1919. Selon un état de la Compagnie du gaz, il aurait été prisonnier de guerre. Après son retour à la vie civile, il reprend son travail dans cette Compagnie et la famille s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), avenue Colbert, dans le quartier de Polangis.
Georges Roger est membre du Parti socialiste SFIO, dont la section de Joinville-le-Pont s’est reconstituée, sans doute en 1924, après le passage de la totalité des adhérents au parti communiste en 1920. Cette année-là, la SFIO soutient la liste de groupement des gauches, présentée par Georges Briolay, qui est battue par le maire sortant, Henri Vel-Durand, radical dissident. En octobre 1925, Georges Roger est élu secrétaire lors du renouvellement du bureau de la section SFIO, qui comprend aussi Eugène Meslin, trésorier, et Claude Noizat, délégué à la Fédération socialiste de la Seine. Il exerce la même fonction en 1927 et 1928.
Une élection municipale partielle est organisée en octobre 1928 suite au décès de Vel-Durand, maire. Georges Briolay présente une liste de la gauche républicaine avec lui-même, radical-socialiste, Georges Scornet, socialiste indépendant et Georges Roger, SFIO conseiller municipal. Elle arrive en tête au premier tour devant la liste de l’Union républicaine (droite) et la liste communiste. Avec 574 voix pour 1 524 suffrages exprimés (37,7%) sur 1 538 votants et 2 995 inscrits, Georges Roger obtient un score sensiblement inférieur à celui de ses colistiers, Scornet obtenant lui 661 voix (43,4%).
Malgré le maintien des communistes, il est cependant élu au deuxième tour avec 698 voix pour 1 667 suffrages exprimés (41,8%) sur 1 677 votants, tout en étant assez loin là aussi de Scornet et Briolay. Il rentre donc au conseil municipal.
S’il siège dans l’opposition au nouveau maire, Stephen Durande, il convainc cependant ses collègues de voter, à l'unanimité, un vœu contre le projet d’allongement à six ans du mandat des élus locaux, qui était alors de cinq ans.
Lors des élections municipales générales de mai 1929, constitue de nouveau une liste de Concentration des gauches, face à l’Union nationale (droite) et au Bloc ouvrier et paysan (communiste).
Au premier tour, la droite est en tête, avec 42,6% des votes, devant les gauches à 35;9% et les communistes à 16,0%. Ces derniers se maintiennent au second tour, mais la liste Briolay emporte cependant avec 45,9% des voix 22 des 27 sièges à pourvoir. À 41,6%, l’équipe sortante récupère les cinq autres places, tandis que le PCF recule à 12,5%.
Encore derrière Scornet et Briolay, Roger fait cependant un meilleur score avec, au premier tour, 813 voix pour 2 126 suffrages exprimés (38,2%) sur 2 169 inscrits. Il est élu au deuxième tour, en compagnie de trois autres membres de la SFIO : Armand Bureau, Marcel Couillard et François Galabert. Par contre, le nouveau secrétaire de la section SFIO, Julien Cérignan n’est pas élu.
Dans le bureau municipal constitué par le nouveau maire, le tapissier Georges Briolay, Georges Roger devient troisième adjoint au maire, le restaurateur Robert Maxe (indépendant) étant premier adjoint, tandis que Scornet et Joseph Marie Moutardier, professeur de l’enseignement technique, radical-socialiste, complètent la liste des adjoints.
Il y avait déjà eu, à Joinville-le-Pont, des conseillers municipaux socialistes élus en 1912 aux côtés de la majorité faite de radicaux dissidents alliés à des libéraux et des conservateurs. Mais ils étaient restés à l’écart du bureau municipal, même s’ils avaient soutenu le maire dans les scrutins décisifs. Georges Roger est le premier socialiste à devenir adjoint au maire.
Dès le premier conseil municipal après l’élection du maire, Roger fait voter le changement de nom de la rue du Cimetière, qui devient rue de l’Égalité. En juin, il est élu secrétaire général de la Commune libre de Polangis, regroupement festif des habitants du quartier.
À suivre
Une villa à Polangis (quartier de Joinville-le-Pont)