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24 novembre 2021 3 24 /11 /novembre /2021 00:01

Raymond Aubry naît le 18 décembre 1906 à Nogent-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils d’Isabelle Pion et de son époux, Mathurin Joseph Aubry, boulangers, qui vivent rue de Montreuil. Sa mère est d’origine parisienne, tandis que son père est natif de Saint-Brieuc (Côtes du Nord, act. Côtes-d’Armor).

Pendant la première guerre mondiale, son père est mobilisé. Après le conflit, la famille est installée dans la commune voisine de Joinville-le-Pont, quartier de Polangis, avenue Henri et Mathurin Aubry travaille dans une boulangerie de Saint-Maur-des-Fossés. Raymond, alors âgé de 14 ans, est également employé de boulangerie en 1921 et l’est toujours en 1926.

Le mariage de Raymond Aubry avec Clémence Tachet, employée de banque, est célébré à Joinville en janvier 1927. Elle réside dans le même quartier, quai de Béthune, où ils vont s’installer. Il devient également employé de banque en 1928.

Vivant au bord du canal, dit rivière de Polangis, Raymond Aubry s’implique dans le Groupe de défense des riverains. Construit au moment du lotissement du quartier par l’ancien propriétaire, pour attirer des acheteurs voulant canoter, le canal souffre d’un défaut d’entretien et d’un statut incertain. En janvier 1931, le groupement rappelle au maire, Georges Briolay, un engagement électoral pris en 1928 de faire le curage. Il s’étonne que le maire n’ait pas engagé de poursuites contre l’ancien propriétaire, M. Chavignot, et ait obligé les riverains à constituer un syndicat. La lettre ouverte conclut : « Vous vous êtes fait le protecteur de M. Chavignot contre les 125 riverains ». Elle est signée du secrétaire François Galabert, conseiller municipal, élu en tant que socialiste SFIO sur la liste du cartel des gauches en 1925, comme Briolay (radical-socialiste), mais qui s’est depuis éloigné de la SFIO et s’oppose violemment au maire sur plusieurs dossiers, comme celui du chômage. Aubry est membre du bureau du groupement et c’est lui qui polémique dans la presse avec Claude Noizat, chroniqueur de l’hebdomadaire de droite Gazette de l’Est ; il soutient que « Les riverains s’aperçoivent un peu tard qu’ils sont encore roulés ». Noizat lui répond que « Le syndicat n’ayant pas été constitué, il n’y a plus de subvention possible du conseil général. Les conseilleurs ne sont pas les payeurs, les riverains vont en faire la triste expérience. »

Sans doute mobilisé pendant la deuxième guerre mondiale, Raymond Aubry reste à Joinville après le conflit. Au début de la cinquième République, il s’implique dans la vie politique en étant candidat sur la liste divers-droite du maire sortant, Georges Defert, pour les élections municipales de mars 1959 à Joinville. Le maire, étiqueté RGR (Rassemblement des gauche républicaines, droite) s’oppose pour ce scrutin à une alliance centriste (gaullistes de l’UNR, démocrates-chrétiens du MRP et socialistes SFIO) et à une liste communiste ainsi qu’à une candidature d’intérêt local. Sa liste est en tête au premier tour avec une moyenne de 3 084 voix sur 7 488 suffrages exprimés (41,2%) pour 7 780 votants sur 10 276 inscrits. Malgré le maintien de l’alliance centriste, les colistiers de Defert emportent au second tour les 27 sièges à pouvoir avec 52,4% des votes en moyenne.

Dans une configuration semblable, en mars 1965, la liste Defert remporte également le scrutin, mais sans concurrence à droite et au centre au second tour. Raymond Aubry devient adjoint au maire et Defert est reconduit.

Lors des élections municipales de mars 1971, les candidats de Georges Defert n’ont plus comme concurrents que les communistes. Ils l’emportent dès le premier tour, avec une moyenne de 64,2% des suffrages exprimés. Raymond Aubry est reconduit dans son poste d’adjoint au maire.

Après la mort, en octobre 1975, de Georges Defert, le premier adjoint, Jean-Pierre Garchery (divers-droite) devient maire, et Raymond Aubry conserve sa fonction. Lors des élections municipales suivantes, en mars 1977, alors que Jean-Pierre Garchery ne se présentait pas en tête de liste au premier tour, ses successeurs font face à plusieurs concurrents issus de la droite. Au deuxième tour, la gauche emporte tous les sièges à pourvoir.

Raymond Aubry meurt le 7 mai 1979 à Créteil. Il était âgé de 72 ans et résidait toujours à Joinville.

Son fils Pierre Aubry est élu conseiller général de Joinville en 1982 et devient maire de Joinville en 1983, le restant jusqu’en 2008. Il est également député du Val-de-Marne de 1997 à 2002. Quant à son petit-fils, Olivier Aubry, il est maire-adjoint auprès de son père de 2001 à 2008. Entre 2008 et 2020, il est conseiller municipal d’opposition (UMP puis divers-droite). La famille aura ainsi siégé au conseil municipal de Joinville sur une durée de 61 ans, avec une interruption de six ans seulement.

Raymond Aubry n’avait pas de lien avec Gustave Aubry, conseiller municipal radical-socialiste de Joinville de 1919 à 1925.

Le canal de Polangis

 

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20 novembre 2021 6 20 /11 /novembre /2021 00:01

André Jean Pierre Calmon naît le premier août 1898 à Figeac (Lot), dans la maison du garde au Roc de la Clouque. Il est le fils d’Anaïs Pradier (ou Pradié), giletière, et de son mari Hubert Jean Alphonse Calmon, gardien de la paix. La famille réside à Paris.

Pendant la première guerre mondiale, Pierre Calmon, qui appartient à la classe 1918 pour son service militaire et aurait donc dû rejoindre l’armée en 1919, est mobilisé de manière anticipée. Il sert probablement dans l’artillerie. Dans la réserve, il est nommé maréchal des logis en août 1931.

Devenu employé à la Bourse, Pierre Calmon, qui réside à Paris (15e arr.), rue Blomet, épouse dans cet arrondissement en octobre 1923 Marguerite Chédin, employée de bureau, originaire de Bourges (Cher).

La famille s’installe vers 1925 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Polangis, avenue du Bac (act. avenue Guy-Môquet). Il continue de travailler à la bourse mais est, semble-t-il, sans emploi en 1936.

Au cours de la deuxième guerre mondiale, Calmon est de nouveau mobilisé. Un « Pierre Calmon » sans aucune indication précise est identifié par le Service historique de la défense dans les Dossiers administratifs de résistants, mais il n’est pas possible de faire le lien avec lui.

Après le conflit, Pierre Calmon s’engage dans l’action politique au sein du mouvement du général de Gaulle, le Rassemblement du peuple français (RPF). Il figure en seconde position derrière Pierre Perly. Avec 3 066 voix en moyenne pour RPF sur 6 974 suffrages exprimés (44%) pour 7 073 votants et 8 376 inscrits, la liste arrive en tête, devant celle du maire sortant, communiste, Robert Deloche à 3 017 voix (43,3%), mais les deux listes sont à égalité avec 11 sièges. Les socialistes SFIO ont un seul élu avec 452 voix (6,5%) ; il vote en faveur de Deloche, qui est réélu.

En tant que président de la section RPF de Joinville, Calmon fait célébrer en novembre 1951 dans l’église Saint-Charles-Borromée de la ville, la grand-messe en mémoire du maréchal Leclerc.

Candidat sur les listes RPF pour les élections législatives de mai 1951, en sixième position derrière Louis Vallon dans le 4e secteur de la Seine, puis pour les élections sénatoriales en mai 1952 dans le même département, en quinzième place derrière Edmond Michelet, Pierre Calmon n’est pas élu.

Au sein du conseil municipal de Joinville-le-Pont, la démission du maire Deloche, exclu du parti communiste, va provoquer en avril l’élection, pour un mois, d’un nouveau maire. 25 des 27 élus participent au scrutin. La communiste Amélie Trayaud obtient 12 voix, Pierre Calmon en a 8 tandis qu’un groupe dissident, dont Georges Defert est le porte-parole, obtient 5 voix pour la candidature de Pierre Perly. Ces derniers, malgré leur score, refusent de soutenir Calmon, soutenant la légitimité de Perly, tête de liste en 1947. Trayaud est élue.

La droite se présente désunie aux élections municipales de mai 1953. Pierre Calmon conduit la liste RPF qui obtient six sièges avec 1 334 voix en moyenne pour RPF sur 6 748 suffrages exprimés (19,8%) pour 6 979 votants et 8 482 inscrits ; avec le même nombre d’élus, elle est devancée par la liste divers-droite (22,1%) et par les communistes (35,6%), qui ont dix postes. Les socialistes SFIO avec trois sièges (12,3%) et les démocrates-chrétiens du MRP, deux élus (9,2%) complètent le tableau. C’est le choix de ces derniers qui permet à Georges Defert (Rassemblement des gauches républicaines, RGR, divers-droite) d’être élu maire, même si sa liste avait eu Pierre Perly en tête. Calmon devient premier adjoint.

Toujours en mai 1953, Pierre Calmon, qui se présente alors comme journaliste, est candidat en quatrième position sur la liste RPF pour le conseil général. La liste a trois élus.

En juin et juillet 1953, le RPF et ses élus, dont Calmon, s’associent à une demande de révision du procès Rosenberg aux États-Unis, votée à l’unanimité au conseil municipal. Une manifestation est organisée dans la ville et une motion envoyée par le RPF.

Comme une grande part du RPF, Calmon s’éloigne de la position en faveur d’une union des droites. Ainsi, en mars 1954, à l’occasion d’une élection législative partielle en Seine-et-Oise, il publie avec plusieurs parlementaires de son mouvement, un manifeste en faveur de ta candidature d’un socialiste SFIO contre un RGR « moralement disqualifié. »

Le ministre de la justice, Edmond Michelet, appelle Pierre Calmon comme attaché à son cabinet. S’étant séparé du maire sortant, Calmon conduit une liste concurrente en alliance entre le parti gaulliste, rebaptisé UNR (Union nationale pour la République), le MRP et la SFIO. Elle obtient 23,5% des voix au premier tour et 13,1% au second et n’a pas d’élus. Defert est réélu maire.

Lors de l’élection cantonale de mars 1959, Calmon est de nouveau battu par Defert. Il obtient au premier tour 2 872 voix sur 14 827 suffrages exprimés (19,4%) pour 15 369 votants et 21 457 inscrits dans le canton qui comprend une partie de Saint-Maur-des-Fossés et Joinville. Il se retire avant le deuxième tour.

En septembre 1959, encore journaliste, Pierre Calmon est nommé maire du 4e arrondissement de Paris en remplacement de M. Mouly, récemment décédé. Le poste n’est pas électif à ce moment-là.

Il accueille dans sa mairie en janvier 1960 le banquet annuel de l'amitié figeacoise, sa ville d’origine. Calmon quitte son poste en février 1969 et est alors nommé maire honoraire.

Pierre Calmon meurt le 29 janvier 1987 à Créteil, il est inhumé à Joinville où il résidait toujours probablement. Il était âgé de 86 ans et a eu un fils. Il était décoré de la Croix de guerre et de la Médaille militaire ; il était officier de la Légion d’honneur depuis juillet 1968.

Joinville, vers 1960

 

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18 novembre 2021 4 18 /11 /novembre /2021 00:01

Charlotte Annette Étiennette Fruton naît le 25 avril 1898 à Paris (6e arr.). Elle est la fille d’Annette Dupré et de son époux, Étienne Joseph Fruton, employé de commerce. Ils vivent rue Mayet.

En 1911, la famille est installée à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), avenue Ratel, dans le quartier de Polangis. Étienne Fruton est devenu ouvrier dans les usines cinématographiques Pathé, situées dans le même quartier, tandis qu’Annette Fruton travaille au grand magasin parisien Le Bon Marché.

Une bourse d’internat à l’école primaire supérieure et professionnelle de Melun (Seine-et-Marne) est accordée à Charlotte Fruton pour l’année scolaire 1913-1914. Ayant obtenu un diplôme d’institutrice, elle ouvre après-guerre une institution privée, installée en 1922, toujours dans le quartier de Polangis, quai de Béthune. Elle intègre la formation musicale dans son école qui fonctionne toujours en 1932. Proche des milieux chrétiens, elle est par exemple la correspondante du centre de vacances de la Maison Sainte-Thérèse de l’Enfant-Jésus, aux Sables-d’Olonne (Vendée).

Elle reprend ensuite des études, pour devenir médecin. Elle soutient sa thèse en 1938, présentant un ouvrage court mais remarqué sur Mérimée et la médecine, éditée ensuite chez un imprimeur de Tournan-en-Brie (Seine-et-Marne). L’écrivain André Billy apprécie dans Le Figaro en juillet 1939 : le romancier Prosper Mérimée « avait une grande préoccupation de sa santé et faisait l'analyse de ses troubles physiques avec autant de lucidité que celle de ses sentiments et de son caractère. C'est ce qui a permis au docteur Charlotte Fruton de porter sur ses maladies des diagnostics si bien motivés ». Dans la Revue d'histoire littéraire de la France, le romancier Pierre Trahard, spécialiste de l’auteur de Colomba, remarque que la Faculté de Médecine a non seulement « conféré le grade de docteur à Mlle Fruton, mais elle lui a attribué un prix, soulignant ainsi la valeur scientifique de son travail ». Il considère que « la santé d'un écrivain peut avoir une influence sur son œuvre », citant notamment Edgar Poe, Baudelaire, Verlaine, Rimbaud et Émile Verhaeren. Et il s’interroge : « Le goût de Mérimée pour l'étrangeté, le mystère, la violence, les mœurs primitives et sauvages, l'instinct brutal, l'amour physique, est surtout intellectuel et volontaire. N'y entrerait-il pas néanmoins des éléments d'ordre physiologique ? » Il rend ensuite hommage au travail de Charlotte Fruton, « à sa précision scientifique et à l'élégance de ses analyses, qui dépassent déjà l'étude médicale et abordent avec sûreté la psychologie de l'homme. »

Au cours de la deuxième guerre mondiale, le Dr Fruton a établi son cabinet dans son logement de Joinville. Elle a une spécialisation en stomatologie et exerce dans les hôpitaux de Brévannes (Limeil-Brévannes) et d’Ivry (tous deux act. Val-de-Marne). Elle est la seule femme parmi les dix praticiens de la commune.

En février 1944, Charlotte Fruton se marie à Paris (13e arr.) avec l’ingénieur Joseph Turco, originaire de Tunisie et naturalisé français en août 1933.

Après le conflit mondial, Charlotte Turco-Fruton est membre du Mouvement populaire des familles. C’est un mouvement d'action catholique qui s’est radicalisé sur le plan politique à la fin des années 1940 et auquel l'épiscopat catholique retirera son mandat à l'automne 1949 pour créer l'Action catholique ouvrière (ACO). Pendant la guerre, le curé de la paroisse Sainte-Anne de Polangis était l’abbé Jacques Hollande, supérieur à partir de 1944 de la Mission de Paris et fondateur des prêtres-ouvriers.

Une autre personnalité des milieux chrétiens engagés socialement, Henri Melchior, syndicaliste et plus tard délégué permanent du Secours catholique pour Paris et la banlieue, vit également à proximité. Comme Melchior, Charlotte Turco-Fruton adhère au Mouvement républicain populaire (MRP, démocrate-chrétien).

En août 1950, elle fait partie des organisateurs de l’anniversaire de la Libération célébré dans la commune, avec les responsables des partis de gauche, les anciens combattants de la Résistance et deux autres mouvements féminins, l’Union des Femmes françaises (proche des communistes) et les Jeunes filles de France. Avec Mme Fabre, Charlotte Turco-Fruton représente le Mouvement populaire des familles.

Lors des élections municipales de mai 1953, elle figure en cinquième position sur la liste du MRP à Joinville. Le MRP obtient deux sièges, derrière les communistes qui en ont dix, deux listes de droite (six chacune) et les socialistes SFIO avec trois élus. Le MRP avait recueilli, en moyenne, 620 voix pour 6 748 suffrages exprimés soit 9,2%, la liste communiste ayant 35,6%, les gaullistes du RPF 19,3%, les divers-droite 19,7% et les socialistes 12,3%. C’est Georges Defert, membre du Rassemblement des gauches républicaines, élu sur la liste divers droite, qui devient maire, avec l’appui du MRP.

Le scrutin de mars 1959 se déroule avec un nouveau scrutin majoritaire. Le MRP figure sur une liste commune avec la RPF gaulliste et les socialistes SFIO, mais Charlotte Turco-Fruton a rejoint le maire sortant, Georges Defert qui emporte, au second tour avec 52,4%, les 27 sièges à pourvoir devant les communistes (34,1%), l’alliance perdant un grande partie de ses voix du premier tour à 13,1%. Mme Turco entre au conseil municipal, qui ne compte que deux femmes, plus petit chiffre depuis qu’elles sont éligibles. Defert est réélu maire.

Charlotte Turco-Fruton meurt le 15 mai 1985 à Cannes (Alpes-Maritimes). Elle était âgée de 87 ans et est inhumée à Joinville. Elle n’avait pas eu d’enfant.

Une maison à Polangis

 

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7 octobre 2021 4 07 /10 /octobre /2021 00:01

Frédy Camille Georges Plé naît le 12 mai 1919 à Paris (11e arr.). Il est le fils d’Alfred Plé, industriel et de Pauline Hortense Catherine Léchevin, confectionneuse, qui résident 125, bd Voltaire.

Son père est rameur en aviron, licencié à la Société Nautique de la Marne, club installé à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), fut médaillé de bronze aux Jeux Olympiques d'Anvers en 1920. La famille s’installe à Joinville en 1924, où le père ouvre un atelier de construction de bateaux, situé au 81, quai de la Marne.

Dénommé « A. Plé » à l’origine, le chantier prend le nom « Établissements Plé et Fils » après que Frédy Plé se soit associé à son père en 1944. Il deviendra ensuite « F.C. Plé, constructions nautiques » lors de la retraite d’Alfred Plé en 1957. Selon le responsable de l’Association de sauvegarde de l’environnement de Polangis (ASEP), Michel Riousset, Frédy Plé est un « expert dans la construction bois, il n'a pas voulu prendre le virage du plastique ». Le chantier, qui avait employé jusqu’à douze ouvriers, ferme en 1980.

En janvier 1944, Frédy Plé épouse à Joinville Jacqueline Paule Coffin.

Il est candidat aux élections municipales de Joinville en mars 1959 sur la liste du maire sortant (divers droite), Georges Defert. La liste, dont le maire porte l’étiquette du Rassemblement des gauches républicaines, arrive en tête au premier tour avec 3 084 voix sur 7 488 suffrages exprimés (41,2%) pour 7 780 votants et 10 276 inscrits. Elle devance les communistes (32,2%) et l’alliance des gaullistes de l’UNR, des démocrates-chrétiens du MRP et des socialistes SFIO (23,5%) ainsi qu’une liste diverse (2,6%). Au second tour, la liste Defert obtient 3 975 voix sur 7 580 suffrages exprimés (52,4%) pour 7 747 votants. Elle emporte les 27 sièges à pourvoir. M. Plé n’est pas réélu en 1965.

Frédy Plé meurt le 30 avril 2002 à Limeil-Brévannes (Val-de-Marne). Il était âgé de 82 ans.

Photo : coll. Michel Riousset

 

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18 décembre 2019 3 18 /12 /décembre /2019 00:01

André Georges Roger Cyrille Dunet naît le 5 décembre 1927 à Paris (12e arr.). Il est le fils de deux domestiques, Damir Odette Georgina Alliaume, qui vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) et Georges Marcel Auguste Dunet, résidant à Évreux (Eure).

En 1931, la famille s’installe dans le nouvelle cité de 385 logements installée dans le quartier de Palissy à Joinville, rue de l’Égalité, par la société d’Habitations à bon marché (HBM) de Montreuil. Georges Dunet est devenu cantonnier de la ville de Paris, tandis que Damir Dunet est employée de la société cinématographique Pathé, implantée dans le même quartier.

Selon sa notice nécrologique, publiée dans le magazine municipal de Joinville, André Dunet « partira à Paris peu avant la guerre. Homme d’engagements, il luttera contre les Allemands et, à la Libération, il rejoindra la Croix-Rouge. »

Après la deuxième guerre mondiale, André Dunet devient un responsable syndical, d’abord dans sa branche professionnelle, les Postes, Télégraphes et Téléphones (PTT). Il est responsable de la fédération des PTT de la Confédération générale du travail (CGT) en 1962. En avril 1952, en tant que membre du Conseil économique, il fait partie d’une délégation française qui se rend à la Conférence économique internationale de Moscou. Le Conseil économique, ancêtre du Comité économique, social et environnemental, avait été ré par l’article 25 de la constitution du 13 octobre 1946 qui fondait la 4e République ; c’est un lieu de débat autour de la reconstruction et de la modernisation économique de la France.

En 1975, André Dunet est un collaborateur permanent du bureau confédéral de la CGT, attaché au secteur international, où il a en charge les relations avec « l’Europe non-socialiste », certaines organisations internationales (Organisation internationale du travail, Organisation des Nations-Unies, Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture – FAO) ainsi qu’avec la Fédération syndicale mondiale (FSM), d’obédience communiste. Il est chargé du Bulletin de presse international.

En 1981 et jusqu’en 1990, André Dunet est secrétaire de la commission OIT de la CGT et siège régulièrement à Genève, ville-hôte de l’institution. Il intervient ainsi en 1987 au cours d’un d’une conférence pour examiner les suites de la Déclaration de l’OIT sur l’apartheid en Afrique du Sud. Pour le polémiste Jean Montaldo (La Maffia des syndicats, Albin-Michel, Paris, 1981) André Dunet est, en tant que délégué de la FSM un « agent de formation » de l’influence communiste au sein des syndicats et des organisations internationales.

En mars 1981, André Dunet est nommé membre du Comité économique et social des Communautés européennes, siégeant à Bruxelles, où il remplace Georges Croese. Il met en cause à plusieurs reprises l’orientation politique de l’Europe, faisant par exemple en 1987 une déclaration sur « Chômage, austérité, flexibilité, remise en cause des acquis sociaux ».

Il reprend la même critique en 1988 : « la commission européenne n’entend nullement modifier ses choix et orientations en matière sociale. La rigueur et l’austérité demeureront... » Il démissionne de sa fonction en mai 1988 et est remplacé par Joël Decaillon.

André Dunet s’était réinstallé à Joinville en 1973, dans une nouvelle résidence gérée par l’Office municipal d’habitations à loyers modérés (HLM). Il s’agit cependant d’un groupe de standing plus élevé, des immeubles à loyer normal, situé rue Hippolyte-Pinson, dans le centre-ville. Il crée l’amicale des locataires de la résidence, dont il assumera la présidence pendant 36 ans.

L’amicale est, comme plusieurs autres à Joinville, affiliée à la Confédération nationale du logement (CNL), structure proche du parti communiste. André Dunet apparaît comme le principal responsable de la CNL sur Joinville. C’est lui qui conduit les listes de la CNL lors des élections au conseil d’administration de l’OPHLM municipal entre 1983 et 2010. Sa liste, qui est souvent seule en lice, remporte généralement les trois sièges à pourvoir, sauf en 1992 où elle n’en a que deux avec 79% des suffrages exprimés. Dunet est constamment réélu administrateur.

En 1987, avec son colistier Georges Sicre, André Dunet s’oppose à la vente de logements HLM, souhaitée le conseil d'administration de l'office à l’instigation du maire, Pierre Aubry (divers droite). Le préfet lui donne raison en mai 1992, mais avant cette date, 150 appartements avaient été vendus.

Apparaissant régulièrement aux côtés des élus communistes de la ville, André Dunet participait également aux souscriptions lancées par le quotidien du PCF L’Humanité, par exemple en 1997, 1999 et 2006

André Dunet est mort le 17 octobre 2019 à Créteil (Val-de-Marne). Il était âgé de 91 ans et résidait toujours à Joinville-le-Pont.

 

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22 avril 2018 7 22 /04 /avril /2018 01:01

Paul Émile Louis Resche naît le 12 octobre 1918 à Châtellerault, Vienne.

Issu d’une famille parisienne modeste et aux profondes convictions républicaines, Paul Resche était un homme de caractère, truculent, jovial, animé d’un grand sens de l’humour. Son métier de ferrailleur en faisait un grand connaisseur de ces petites gens qu’il défendit toute sa vie, en grand humaniste.

Dès le début de la deuxième guerre mondiale, avec son père et son frère, il entra dans la Résistance, et se distingua par des actions de sabotage ainsi que par son comportement contre l’occupant nazi. Contraint de fuir suite à une dénonciation, il passa en Espagne au travers de la zone dite libre.

Arrêté et interné par les autorités espagnoles, il dut sa libération à l’intervention du consul général de Belgique, qui accepta de le considérer comme un citoyen du Royaume. Expulsé d’Espagne, il rejoignit les Forces Françaises Libres à Londres et participa, les armes à la main, à la libération du territoire national.

Après-guerre, il s’installe dans une petite maison du quai Gabriel Péri à Joinville-le-Pont (Val-de-Marne) où il poursuit son activité de ferraillage.

Il adhère au Parti radical en 1969 puis rejoignit en 1972 les Radicaux de gauche. Resche est le candidat du Mouvement des radicaux de gauche (MRG), signataire du programme commun de gouvernement de la gauche avec le parti socialiste et le parti communiste, lors des élections législatives du 4 mars 1973 dans la 5e circonscription du Val-de-Marne (Créteil). Dans sa déclaration de candidature, Paul Resche, vice-président départemental du MRG, met l’accent sur sa « détermination à combattre pour la liberté et la démocratie, quelles que soient les circonstances ». Il fait le lien avec son choix rejoindre les Forces de la France Libre en 1940, qu’il présente comme une garantie de continuer, en 1973, cette même lutte pour la liberté. Il obtient, dans la seule commune de Joinville, 86 voix sur 8 449 suffrages exprimés (1%) pour 8 623 votants et 10 437 inscrits et appelle à voter, au second tour, en faveur du candidat communiste Michel Germa, qui sera battu par le gaulliste Pierre Billotte, maire de Créteil.

À la mort du maire, divers droite, de Joinville-le-Pont, Georges Defert, Resche est candidat lors des élections municipales partielles organisées en octobre 1975 sur une liste d’union de la gauche, emmenée par le communiste Guy Gibout et comprenant également un socialiste, Leroy, et un membre du PSU, Michel Jousset. La liste est battue et le conseiller général, Jean-Pierre Garchery, divers droite, est élu maire.

Lors du scrutin cantonal de mars 1976, Resche représente de nouveau le MRG dans le canton de Joinville-le-Pont. Il obtient 64 voix sur 6 522 suffrages exprimés (1%) pour 6 625 votants et 11 049 inscrits ; au second tour, il soutient le candidat communiste Guy Gibout, qui échoue face au sortant, Jean-Pierre Garchery.

L’année suivante, la liste d’union de la gauche conduite par Guy Gibout l’emporte au contraire face au sortant par 51,3% des voix en moyenne. Paul Resche devient adjoint au maire aux côtés de deux socialistes (Raymond Irigoyen et Alain Cavaillé) ainsi que deux communistes (Roger Belbéoch et Charles Merrain) dans la nouvelle municipalité dirigée par Guy Gibout. Le conseil municipal comprend 14 élus étiquetés Pcf, 9 Ps, 2 Psu et 2 MRG (Resche et Marc Verstaete).

L’élection municipale joinvillaise ayant été annulée, la liste d’union de la gauche l’emporte une nouvelle fois en 1978 avec 53,5% des suffrages exprimés. Paul Resche est reconduit comme maire adjoint en charge des commerçants et des petites entreprises dans un bureau municipal élargi avec quatre communistes (Roger Belbéoch, Charles Merrain, Jean Parpirolles et Michelle Gabillard), trois socialistes (Raymond Irigoyen, Édouard Gente et Jean-Louis Pariselle) ainsi qu’un Psu (Michel Jousset).

Après la victoire de François Mitterrand à l’élection présidentielle, Paul Resche est une nouvelle fois candidat, en tant que suppléant de Jean Charpantier secrétaire national du MRG et maire adjoint de Créteil, lors des élections législatives du 14 juin 1981. Ils assurent représenter « le flanc libéral et novateur » de la nouvelle majorité. Charpantier obtient à Joinville, 89 voix sur 7 762 suffrages exprimés (1,1%) pour 7 855 votants et 11 135 inscrits ; il se désiste en faveur du candidat socialiste Laurent Cathala, maire de Créteil, qui l’emporte.

Critique sur la gestion municipale de Guy Gibout, Paul Resche constitue une liste alternative à celle du maire sortant avec un maire-adjoint socialiste (Raymond Irigoyen), une militante du Psu (Marie-José Lemoy) et un écologiste (Pierre Cuesta). Elle ne recueille qu’un score modeste de 342 voix sur 8 174 suffrages exprimés (4,5%) pour 8 339 votants et 10 881 inscrits et n’a pas d’élu. La liste de Guy Gibout avait le soutien officiel des formations de gauche.

En 1990, s’était retiré avec son épouse dans le Haut-Var. Il y meurt le 5 décembre 1997 et est enterré à Bargemon (Var).

L’épouse de Paul, Irma Resche, décède en novembre 2010 à l’âge de 83 ans ; elle est inhumée avec Paul Resche à Bargemon.

Paul Resche

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20 décembre 2017 3 20 /12 /décembre /2017 00:01

Jean-Louis Pariselle naît le 8 mars 1917 à Châlons-sur-Marne (act. Châlons-en-Champagne, Marne).

Il entre à l'école Boulle, à Paris en 1931 et en sort diplômé en 1935. Il est employé comme sculpteur dans l'entreprise de Maurice Corrèze à Auxerre à partir de 1936 puis, après son service militaire de 1937 à 1943, jusqu’en 1945. Il s’établit à Paris en 1946.

De 1953 à 1977, il est dessinateur projeteur dans un grand magasin parisien, Les Nouvelles Galeries, dont il devient le décorateur attitré. Il réalise par exemple entièrement l'agencement intérieur du magasin de Metz.

Sa passion du bois ne le quitte pas et Jean-Louis Pariselle réalise, dans des formes classiques, des recherches sur la sobriété du volume : personnages, animaux ou œuvres non figuratives. Il installe son atelier dans un pavillon de l’avenue des Platanes, dans le quartier de Palissy (Joinville-le-Pont), puis à Champs-sur-Yonne en Bourgogne.

Jean-Louis Pariselle expose notamment au Salon des Artistes français de 1949 à 2007. On le voit aussi au Salon des Indépendants (1953 et 1954), au Salon de l'art libre (1962 et 1963), ainsi que plusieurs lieux du Val-de-Marne ou de l’Yonne.

Les outils de Jean-Louis Pariselle ont été légués à l'école Boulle où ils sont exposés depuis octobre 2013 dans une vitrine spéciale.

Les œuvres ont fait l’objet d’un legs de son épouse Simone Pariselle (1922-2013) en 2012 à la commune de Champs-sur-Yonne qui en assurera la présentation.

Militant du Parti socialiste, Jean-Louis Pariselle est élu conseiller municipal de Joinville-le-Pont lors d’un scrutin partiel en 1978. Il devient adjoint au maire dans la municipalité de gauche dirigée par Guy Gibout (Parti communiste), et est en charge des affaires scolaires. Il ne se représente pas en 1983.

Jean-Louis Pariselle est décédé le 4 octobre 2008 à Auxerre, Yonne. Il est enterré à Joinville-le-Pont. Âgé de 91 ans, il était médaillé de l’ordre des Arts et Lettres et avait un fils.

 

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