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11 février 2021 4 11 /02 /février /2021 00:01

Henri Frédéric Marie Olivier Puiseux naît le 7 juillet 1899 à Paris (6e arr.). Il est le fils de Laurence Élisa Marie Béatrice Bouvet et de son mari, Pierre Henri Puiseux, professeur à l’université de Paris. Les témoins déclarant sa naissance furent l’historien Henri Wallon, sénateur inamovible, ancien ministre de l’instruction publique, secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles lettres, commandeur de la Légion d’honneur (qui lui était apparenté) ainsi qu’Henri Alpy, membre du conseil municipal de Paris et du conseil général de la Seine.

Le père, Pierre Puiseux, était un astronome réputé, cartographe de la Lune ; le grand-père, Victor Puiseux avait également été astronome, mathématicien et alpiniste. Olivier Puiseux est le dernier des six enfants de la famille. Un de ses frères, Robert Puiseux, gendre d'Édouard Michelin, devint cogérant de la société de pneumatiques Michelin puis président de la société des automobiles Citroën. Une de ses sœurs, Marie Marguerite Puiseux, épouse également d’un héritier de la famille Michelin, Jean, fut une résistante à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale, déportée à Ravensbrück et militante d’action catholique.

La mère d’Olivier Puiseux, Béatrice Bouvet, fille d’un négociant, conseiller général et député du Jura, est portraiturée, à l’âge de trois ans, par Gustave Courbet. Le tableau figure au musée de Cardiff (Pays de Galles, Royaume-Uni). La famille vit dans son arrondissement natal, rue Le Verrier.

Béatrice Puiseux (coll. Corpet)

Les études secondaires d’Olivier Puiseux se déroulent dans deux établissements parisiens réputés, les lycées Henri IV et Louis-le-Grand. Pendant la première guerre mondiale, il s’engage volontairement juste après ses dix-huit ans, et est affecté au 59e régiment d’artillerie. À la fin de la guerre, il est nommé brigadier en octobre 1918 puis, un an plus tard, maréchal des logis. Affecté à ce moment à la 20e section d’état-major, il aurait été affecté, selon la chronique familiale rédigée par Jean Corpet (2012), d’abord au cabinet de Georges Clémenceau, président du conseil des ministres jusqu’au 18 janvier 1920 puis à celui de son successeur, Alexandre Millerand, qui lui succède jusqu’au 23 septembre 1920, date à laquelle il devient président de la République.

Olivier Puiseux (coll. Corpet)

Olivier Puiseux, démobilisé en novembre 1920 entame des études et obtient sa licence en droit en 1923. Il est alors embauché à la Banque Nationale de Crédit.

Le mariage d’Olivier Puiseux et de Simone Marie Madeleine de Froissard-Broissia se fait à Domblans (Jura) où la famille de la mariée dispose d’un château, proche de la demeure familiale des Puiseux à Frontenay. Le beau-père, le comte Simon Georges Jean de Froissard-Broissia, colonel, est décoré de la croix de guerre et commandeur de la Légion d'honneur.

Le couple participera en 1931-1932, à plusieurs représentations de charité en octobre 1931 et 1932 à Poligny (Jura), au profit de la Croix-Rouge française en compagnie des familles descendantes de la noblesse locale, à laquelle ils sont souvent apparentés.

Après la naissance de trois filles, Olivier et Simone Puiseux se séparent en 1934 ; la mère et les trois filles s’installent, chez la grand-mère maternelle au château de Blandans à Domblans, tandis qu’Olivier Puiseux loge à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le Centre, rue de Paris. Il devient cadre des établissements Lemoine, société produisant des pièces automobiles, installée à Ivry-sur-Seine (Seine, act. Val-de-Marne). Il se présente comme ingénieur (bien que n’ayant pas fait d’études techniques) et industriel.

Avant le début de la deuxième guerre mondiale, dès juillet 1939, Olivier Puiseux est affecté, sur décision de l’autorité militaire, en tant comptable à la société Gnome et Rhône, qui fabrique des moteurs d’avions à Paris (13e arr., boulevard Kellermann). Lors de l’invasion de la France par l’armée allemande, en mai 1940, Olivier Puiseux quitte la France pour l’Angleterre. Il se rend ensuite au Canada, à Sorel (act. Sorel-Tracy, Québec), ville industrielle de la Montérégie.

En application d’une loi du 23 juillet 1940, le conseil des ministres de l’État français, dirigé par le maréchal Philippe Pétain, décide, par un décret du 29 octobre 1940, de déchoir Olivier Puiseux de sa nationalité française. La loi prévoit ce cas de figure pour « Tout Français qui a quitté le territoire français métropolitain entre le 10 mai et le 30 juin 1940 pour se rendre à l'étranger sans ordre de mission régulier émanant de l'autorité compétente ou sans motif légitime sera regardé comme ayant entendu se soustraire aux charges et aux devoirs qui incombent aux membres de la communauté nationale ». Plusieurs autres décrets concerneront des personnalités de premier plan, dont le général Charles de Gaulle. Le décret du 29 octobre concerne notamment le cinéaste René Clair, André Meyer, directeur de la Banque Lazard ou Henri Torrés, avocat et ancien député. Selon la juriste Catherine Kessedjian, « Cette mesure vise les personnes qui ont rejoint le général de Gaulle à Londres. »

La présence de Puiseux est signalée à Montréal en octobre 1940, en compagnie de l’industriel Henri Reichenbach, fondateur des magasins Prisunic, du docteur Sylvain Mossé et du publiciste Pierre Lazareff, futur directeur de France-Soir. Une ordonnance du tribunal civil de la Seine de décembre 1940 place sous séquestre les biens d’Olivier Puiseux.

Après la fin du conflit, Olivier Puiseux, dont la santé est très dégradée, fait un séjour dans un sanatorium près de Paris, puis prend pension dans un hôtel boulevard Raspail. Il rend visite à sa femme et ses filles à Domblans.

Olivier Puiseux meurt le 28 janvier 1947 à Rueil-Malmaison (Seine, act. Hauts-de-Seine). Il était âgé de 47 ans.

Château de Blandans à Domblans

 

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commentaires

P
cher Monsieur,<br /> la soeur de Robert et olivier Puiseux s'appelle Marguerite Marie Puiseux, épouse Michelin. (et non Adèle)<br /> Cordialement, Bérénice Puiseux (petite fille de Robert)
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B
Merci pour cette précision. la correction est faite.

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