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4 mai 2019 6 04 /05 /mai /2019 01:01

Suite de la biographie d’Alphonse Demeestère.

Demeestère est de nouveau élu en mai 1884 conseiller municipal de Joinville, mais seulement au second tour et avec le plus petit nombre de voix, soit 169, quand Chéret, Voisin, et Pinson en avaient recueilli respectivement 399, 393 et 387 lors du premier tour. Cependant, Demeestère devance de beaucoup la liste conservatrice, qui obtient en moyenne 56 voix soit 15%, contre 310 pour les candidats républicains,

Au sein du conseil municipal, Demeestère défend, avec notamment le futur député radical Jules Ferdinand Baulard ou avec Henri Diot, et sous l’approbation du maire, une position anticléricale, contribuant ainsi en août 1884 à la suppression de l’indemnité de logement accordée au prêtre desservant l’église communale, l’abbé Ernest Jouin, un polémiste qui attaque violemment la franc-maçonnerie.

En tant que commerçant, Demeestère soutient la suppression de l’octroi à l’entrée de la commune et s’oppose, comme un autre restaurateur, Honoré Jullien, à l’engagement d’investissements coûteux, soutenus pourtant par la presse radicale. Avec cette dernière, et contre le maire, Demeestère plaide, en novembre 1884, pour que l’on organise les séances du conseil municipal en soirée, afin d’assurer la publicité des débats, plutôt que l’après-midi.

En mars 1885, la mort d’Alphonsine Charton, libre-penseuse, est suivi d’un enterrement civil, encore rare. Parmi les assistants, son époux Gustave Charton, Baulard, Demeestère et le journaliste Henry Vaudémont plaident pour la constitution d’une société de libre-pensée. Cependant, eu égard au faible nombre de personnes recrutés, le groupe préfère rejoindre la société de la commune voisine de Saint-Maur. Ils sont rejoints par Maxe, autre restaurateur et Thime, ouvrier bottier.

Le comité électoral de Joinville que préside Demeestère élit, en juillet 1885, quatre délégués pour le représenter au sein du comité départemental radical-socialiste de la Seine, qui siège rue Cadet à Paris (9e arr.). C’est une des premières formes d’organisation pérenne d’une structure politique non révolutionnaire en France. Demeestère et Baulard en font partie, aux côtés du lieutenant-colonel Fénelon Delobel, également conseiller municipal, et Eugène Videpied, ancien ouvrier lunetier et coopérateur, devenu propriétaire de la villa Palissy, établissement de loisirs sur la rive gauche de la Marne.

En novembre 1885, Demeestère travaille à l’organisation de son mouvement politique au niveau communal. Une réunion, de dix-neuf citoyens, tenue chez lui, créent un comité de la Ligue républicaine (qui prendra en fait le nom de comité radical-socialiste de Joinville), avec Videpied en tant que président, Baulard, vice-président, Demeestère, secrétaire, Jullien, Thime et Vaudey.

Une des premières manifestations est la tenue, en décembre 1885 à Joinville, d’une réunion électorale tenue dans le préau des écoles et présidée par Demeestère, qui accueille notamment Alexandre Millerand, futur président de la République. Elle traite de la séparation de l'Église et de l'État, la réforme des impôts et la question du Tonkin, les radicaux soutenant sa colonisation, contre les conservateurs. Plus de 300 personnes sont mentionnées par la presse nationale.

À suivre.

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2 mai 2019 4 02 /05 /mai /2019 01:01

Suite de la biographie d’Alphonse Demeestère.

Après la guerre franco-prussienne de 1870 et la Commune de Paris de 1871, Alphonse Demeestère va s’engager de nouveau dans l’action politique. En novembre 1874, une liste républicaine est constituée pour les élections municipales de Joinville ; elle comprend sept candidats, dont trois sont élus, Benoit, Cambier et Pilté tandis que Demeestère, Moignard, Pouzet et Valéry ne le sont pas.

Le conseil municipal reste en majorité conservateur, avec à sa tête Auguste Courtin. Il démissionne en cours de mandat et est remplacé par Louis Ferdinand Rousseau, bonapartiste. Lors des élections municipales suivantes, en janvier 1878, la liste du maire sortant est battue, tandis que les républicains remportent la majorité dès le premier tour, avec 16 sièges pour un seul aux royalistes orléanistes. Gabriel Pinson est élu maire et Demeestère entre au conseil municipal, accompagné de deux de ses colistiers de 1874, Pilté et Benoit, ainsi que de plusieurs radicaux.

Ce sont les suites du mouvement communard qui vont amener Demeestère à devenir la figure marquante de la gauche locale. Alphonse Demeestère lance en septembre 1879 une cagnotte pour un amnistié de la Commune de Paris résidant dans la ville, Adolphe Morandy, qui sort d’une hospitalisation. Mais le maire, Gabriel Pinson, lui conteste le droit d’organiser ladite souscription. Le quotidien populaire Le Petit Parisien rend compte de la polémique, et prend clairement position en faveur de Demeestère, annonçant même qu’il souscrit à sa pétition, qui est également relayée par d’autres journaux progressistes, comme Le Rappel. Demeestère participe à la constitution d’un sous-comité d'aide aux amnistiés à Joinville, dont la présidence est confiée au député d’extrême gauche, Alfred Talandier, élu de la Seine. Un autre conseiller municipal y participe, Louis Vaudey.

Le 27 septembre 1879, une motion est présentée au conseil municipal de Joinville par le maire, dans laquelle les élus « blâment sévèrement le citoyen Demeestère ». Elle est signée de 12 élus municipaux, mais l’un d’entre eux (Mouriez) contestera publiquement avoir donné son accord. Le Petit Parisien s’inquiète d’une telle initiative : « Nous demandons jusqu'à quel point le maire d'une commune peut se permettre d’afficher l'extrait d'une délibération du conseil municipal infligeant un blâme à l'un des membres de ce conseil. Où allons-nous? »

En 1881, Demeestère quitte le conseil municipal.

À suivre.

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30 avril 2019 2 30 /04 /avril /2019 01:01

Premier article de la biographie d’Alphonse Demeestère.

Joseph Alphonse Demeestère naît le 5 août 1816 à Paris (8e arr.). Il est le fils de Marie Thérèse Vandeplancke et de Joseph François Xavier Demeestère, tous deux d’origine flamande. Son père est natif de Courtrai, ville incluse depuis 1815 dans le Royaume uni des Pays-Bas (act. Belgique). Il ne dispose pas, ainsi, à la naissance de la nationalité française.

Il est le septième des neuf enfants du couple. Ses trois frères aînés furent serruriers à Paris, tandis que le cadet était tailleur.

Avant 1840, Alphonse Demeestère épouse Philiberte Jojot, fille de vignerons de Blannay (Yonne).

Selon la nécrologie publiée par l’hebdomadaire radical Voix des Communes, Demeestère était un républicain et libre-penseur depuis ses vingt ans, militant pendant la révolution française de 1848. C’est en avril de cette même année que, comme deux de ses frères au moins, il demande et obtient la nationalité française.

Peut-être est-ce à cause de son militantisme républicain qu’il va travailler en Angleterre après le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte en 1851 qui réinstaure un régime impérial en France. Après son retour, sous le second empire, Il se rapproche de sa famille et fabrique des bronzes trempés à l’huile dans le quartier du Marais, à Paris. Il vit rue des Petites-Écuries (10e arr.).

Le couple et leurs deux filles s’installent en 1863 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où ils exploitent un hôtel-restaurant avec chambres et appartements meublés, situé quai Beaubourg (act. quai du Barrage), sur la rive droite de la Marne. Site touristique pour les parisiens, Joinville dispose d’au moins huit hôtels en 1868.

À suivre.

 

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28 avril 2019 7 28 /04 /avril /2019 01:01

Valentin Jules Lenormand naît le 18 décembre 1862 à Mantes-la-Jolie (Seine-et-Oise, act. Yvelines). Il est le fils de Marie Geneviève Émile et de son époux Clodomir Hippolyte Lenormand, ébéniste.

En février 1888 à Paris (11e arr.), Valentin Lenormand, qui est alors quincailler, épouse Laure Deshaye (dite Louise), veuve d’Auguste Adrien Ludot. Les époux vivent boulevard Richard-Lenoir. Le couple s’installe ensuite rue de Belleville, à Paris (19e arr.) où il réside en 1891 puis à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où ils sont installés en 1908, avenue du Château, dans le quartier de Polangis, sur la rive gauche de la Marne.

Lenormand est devenu comptable. Il obtient, à ce titre, une médaille d’honneur du commerce et de l’industrie en mars 1912.

Cette même année, son épouse, Louise Lenormand, prend la présidence de la section locale de l’Allaitement maternel, principale association humanitaire dans la commune. Elle en assumera la charge jusque peu avant son décès en 1921.

En décembre 1919, Valentin Lenormand est désigné électeur sénatorial suppléant, en vue du scrutin de janvier l’année suivante, par la majorité de droite qui vient d’être élue au conseil municipal.

Après la mort de sa femme en décembre 1921, Valentin Lenormand se remarie à Passy-sur-Marne (Aisne) en avril 1923 avec Albertine Joséphine Vernier. Il est alors âgé de 60 ans.

La date et le lieu de son décès ne sont pas connus. Il ne semble pas avoir eu d’enfant.

Le château de Polangis au début du siècle

 

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26 avril 2019 5 26 /04 /avril /2019 01:01

Laure Deshaye naît le 22 juillet 1863 à Bourg-de-Jouarre (Seine-et-Marne). Elle est la fille de Victoire Antoinette Aubrun, manouvrière, et d’Augustin Alexandre Deshaye, meulier. Elle utilisera ultérieurement le prénom de Louise.

Elle se marie, à l’âge de 16 ans, en juillet 1880 à Paris (11e arr.) avec Auguste Adrien Ludot, musicien. Elle est alors brunisseuse d’ouvrages d’or ou d’argent. La famille vit boulevard Richard-Lenoir. Auguste Adrien Ludot meurt en décembre 1886.

Louise Deshaye se remarie en février 1888, toujours à Paris (11e arr.) avec Valentin Jules Lenormand, alors quincailler. Le couple s’installe rue de Belleville, à Paris (19e arr.) où il vit en 1891 puis à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où ils sont installés en 1908, avenue du Château, dans le quartier de Polangis, sur la rive gauche de la Marne.

Dans sa nouvelle résidence, Louise Lenormand va mener une importante activité associative. Elle est adhérente en 1909 à la de la section locale de la société de l'Allaitement maternel, principale association humanitaire à Joinville.

L’association est composée principalement de femmes de notables. Elle est laïque, prenant en charge des mères indépendamment de leur religion ou de leur statut marital.

Après l’importante submersion de Joinville, provoquée par la crue de la Marne en janvier 1910, Mme Lenormand quête, en compagnie de ses collègues de l'Allaitement maternel, sur le champ de courses de Vincennes (Bois de Vincennes, Paris) pour recueillir des fonds en faveur des victimes de l’inondation.

Suite au retrait de l’ancien maire, Eugène Voisin, en mai 1912 et à la défaite de la liste de ses anciens colistiers, la présidente Hortense Voisin, son épouse, ne demande pas le renouvellement de son mandat. Louise Lenormand la remplace à la tête de la section.

En complément de son action associative, Mme Lenormand est également dame patronnesse de la caisse des écoles de Joinville. C’est à ce titre qu’elle décorée des Palmes académiques, en tant qu’officier d’académie, en janvier 1913.

En mars 1918, Louise Lenormand élargit de champ d’action sa section de l'Allaitement maternel à la commune voisine de Saint-Maurice. Le siège se situe à son domicile. Elle organise chaque année plusieurs fêtes de bienfaisance au bénéfice de l’œuvre.

La presse mentionne en mai 1921 que Mme Lenormand est « obligée de quitter la présidence pour des raisons impérieuses de santé ». Elle est désignée en tant que présidente d’honneur, tandis que sa voisine, Jeanne Desouches, la remplace à titre intérimaire. Jeanne Gobert prendra la succession en 1922.

Louise Lenormand meurt le 29 novembre 1921 à Joinville. Elle ne semble pas avoir eu d’enfant. Son enterrement se fait en présence de personnalités, dont le maire, Henri Vel-Durand. À la demande de Mme Lenormand, le bal de Noël traditionnellement organisé par l'Allaitement maternel est maintenu.

 

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24 avril 2019 3 24 /04 /avril /2019 01:01

Eugène Frédéric Henri Doret naît le 12 mai 1873 à  Brezolles (Eure-et-Loir). Il est le fils d’Augustine Demeestère et de Désiré Prudent Léopold Doret, huissier. Son grand-père maternel, Alphonse Demeestère, est une figure du mouvement républicain de la région parisienne, et le pilier du mouvement radical-socialiste dans le canton de Charenton et la commune de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).

Après le décès de son père en juin 1883, la famille vient s’installer à Joinville, où ils sont élevés au domicile des grands-parents, hôteliers quai Beaubourg.

Devenu chef de bureau à la préfecture de la Seine, affecté à la mairie de Joinville à partir de 1893, Henri Doret affiche rapidement des opinions politiques radicales ; il participe ainsi en mai 1893 au comité de patronage qui promeut l'érection à Dijon d’un monument en mémoire de Pierre Joigneaux, journaliste, militant républicain et exilé sous le second empire puis député classé  à l'extrême gauche.

Mobilisé pour son service militaire en septembre 1894, il sert dans le 67e régiment d’infanterie. Il termine sa période en tant que sergent.

Succédant à Maurice Watrinet, Henri Doret devient secrétaire général de la mairie vers 1899 et le restera jusqu’en 1923. Il présente les compliments du personnel municipal au maire, Eugène Voisin, à l’occasion de son accession au grade de chevalier de la Légion d’honneur en août 1903.

En 1904, Doret est trésorier de l'association amicale des secrétaires et employés de mairie de la Seine et la représente, en août, au congrès des employés communaux de Belgique qui se tient à Ixelles. Il organise, en août 1905, le congrès des nageurs, créé par le quotidien L’Auto, qui se tient dans la salle des mariages de la mairie de Joinville.

Le mariage d’Henri Doret avec  Blanche Julia Lemoine est célébré en février 1909 à Paris (6e arr.), en présence du maire de Joinville.

Lors des grandes inondations de la Marne, en janvier 1910, Doret s’implique fortement dans l’organisation des secours.

Pendant la première guerre mondiale, Henri Doret assume des fonctions logistiques pour le compte du ministère de l’intérieur, étant probablement maintenu à son poste. Il est classé comme relevant d’un service auxiliaire en octobre 1916 pour bronchite suspecte ; même si une nouvelle commission de réforme le reclasse en service armé en mai 1917, il est maintenu dans ses fonctions.

D’abord sergent fourrier au début du conflit, Henri Doret est nommé à titre temporaire officier d’administration de 3e classe en février 1916. Il est confirmé dans ce grade en septembre 1917 puis passe en 2e classe en décembre 1918.

Parallèlement à ses fonctions administratives, Henri Doret exerce des responsabilités dans différentes associations. Il est un des initiateurs de la constitution d’une section de la société mutualiste Les Prévoyants de l’avenir en octobre 1896 et en est le comptable. Il participe à la formation d’une section des Vétérans en octobre 1899. Il est, en 1908, le trésorier de l’Association philotechnique. À partir de 1910 au moins, il est administrateur de la société de secours mutuel des sapeurs-pompiers, une des principales structures mutualistes de la commune. Il est enfin également secrétaire adjoint de la caisse des écoles en 1922.

L’appartenance à la franc-maçonnerie d’Henri Doret est critiquée par la presse d’extrême-droite, notamment le quotidien de Drumont, La Libre parole. Il est affilié à la loge Les Philanthropes Réunis, adhérente au Grand-Orient de France et fondée en 1839.

Après sa retraite en décembre 1923, Henri Doret va s’engager dans l’action politique. Il est candidat, en mai 1929, sur la liste des gauches républicaines, constituée dans le cadre du cartel des gauches et regroupant des radicaux-socialistes, des socialistes SFIO et des socialistes indépendants.

Au premier tour, Doret recueille 809 voix pour 1715 suffrages exprimés (47,2%) sur 2491 électeurs inscrits. Au second tour, il est élu, la liste remportant 22 des 27 sièges à pourvoir, face à la liste libérale et conservatrice de la municipalité sortante – qui a les 5 sièges restants – et à une liste communiste, qui s’est maintenue. Émile Briolay, radical, est élu maire avec des adjoints socialistes

En juin 1929, Doret fait partie des 5 membres du conseil qui refusent le changement de nom pour la rue du Cimetière, qui devient rue de l’Égalité.

Pour son engagement mutualiste, Henri Doret avait obtenu une mention honorable en mars 1907 puis une médaille de bronze en mars 1912. Du fait de son engagement dans les œuvres scolaires, et notamment la caisse des écoles, il a été décoré des Palmes académiques, d’abord comme officier d’académie en janvier 1905, puis comme officier de l’instruction publique en août 1922.

Henri Doret meurt le 18 juin 1930 ; son décès est transcrit sur l’état-civil de Joinville. Il était père de deux enfants. Son poste au conseil municipal reste vacant, jusqu’à une élection partielle en octobre 1934.

 

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22 avril 2019 1 22 /04 /avril /2019 01:01

Alphonse Marie Doret naît le 28 octobre 1863 à Brezolles (Eure-et-Loir). Il est le fils d’Augustine Demeestère et de Désiré Prudent Léopold Doret, huissier.

Après le décès de son père en juin 1883, la famille vient s’installer à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où ils sont élevés au domicile des grands-parents, hôteliers quai Beaubourg.

En novembre 1890, Alphonse Doret faisait partie du bureau de la réunion qui a entendu le compte rendu de mandat de trois conseillers municipaux sortants de tendance radicale-socialiste, son aïeul, Demeestère, Henri Diot et le journaliste Henry Vaudémont.

Il participe à la fondation en 1896 d’une section de la mutuelle Les Prévoyants de l’avenir et en préside le comité de surveillance.

En octobre 1901 à Joinville, Alphonse Doret épouse Clarisse Charton. Les noces sont une cérémonie remarquée par la presse radicale. Le grand-père maternel du marié, Alphonse Demeestère, est une figure du mouvement républicain de la région parisienne, et le pilier du mouvement radical-socialiste dans le canton de Charenton et la commune de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Le père de la mariée, Gustave Charton, républicain libre-penseur, est un pionnier socialiste-révolutionnaire à Corbeil (Seine-et-Oise, act. Essonne), Joinville et Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne). Il a été conseiller municipal de Corbeil et Saint-Maur. Le mariage est célébré par le maire, Eugène Voisin, soutenu par les radicaux-socialistes. Le député radical-socialiste de la 2e circonscription de l’arrondissement de Sceaux, également joinvillais, Jules Ferdinand Baulard, proche de Demeestère et Charton, prononce un discours. Gaston Meynet, directeur de l’hebdomadaire radical Voix des communes, lui aussi ami de Demeestère et de Charton, salue l’évènement.

Exerçant d’abord en tant que clerc de notaire, Doret est ensuite jurisconsulte en 1911 puis agent d’affaires à partir de 1921. La famille s’installe d’abord avenue Chapsal puis rue de Paris.

Alphonse Marie Doret meurt le 27 février 1925 à Joinville. Il était âgé de 61 ans et père de trois enfants.

Son frère cadet, Henri Doret, secrétaire général de la mairie de Joinville, a été également en 1929-1930 conseiller municipal de la commune.

 

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20 avril 2019 6 20 /04 /avril /2019 01:01

Victor Doyen naît le 3 mai 1897 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Marie Cousson et de son compagnon, Victor Doyen, maçon, qui le reconnaît.

En décembre 1919 à Joinville, Victor Doyen épouse Françoise Belbéoch, sœur de Joseph Belbéoch, qui sera militant communiste et combattant dans les rangs de la Résistance, tué lors de la bataille du pont de Joinville le 25 août 1944. Il vivait alors dans la commune voisine de Saint-Maurice.

Alors employé de commerce, après avoir été épicier en 1915, Victor Doyen est mobilisé pendant la première guerre mondiale. Il est incorporé en janvier 1916 dans le 10e bataillon de chasseurs à pied. En mai 1916, il est fait prisonnier au fort de Condé, à Chivres-Val. (Aisne). Il est interné en Allemagne à Giessen (Hesse) d’où il est libéré le 12 décembre 1918. Il est réintégré dans le 26e bataillon de chasseurs à pied et démobilisé en septembre 1919.

Après son retour à la vie civile, Victor Doyen est employé à la Compagnie des chemins de fer de l’Est ; il en est congédié en juin 1920 pour « absence illégale et prolongée. »

La famille Doyen vit après-guerre à Joinville, rue du Canal. Devenu chauffeur mécanicien, Doyen travaille dès 1921 à la Compagnie des Eaux de la Ville de Paris, située à Joinville dans le même quartier.

Lors des élections municipales de mai 1929 à Joinville, Doyen est candidat, en 17e position sur 27, sur la liste du Bloc ouvrier et paysan, soutenue par le parti communiste et conduite par Roger Bénenson, futur député.

Au premier tour de scrutin, Doyen obtient 338 voix sur 1715 suffrages exprimés (19,7%) pour 2491 inscrits. La liste communiste se maintient au second tour face à celles du cartel des gauches et à celle de la municipalité sortante, libérale et conservatrice. Elle n’obtient aucun siège et son score recule à une moyenne de 278 voix (12,5%), l’alliance entre les radicaux-socialistes et le socialistes SFIO obtenant 22 conseillers municipaux avec 1025 voix (46%) tandis que la liste de droite a 5 élus avec 929 votes (41,6%).

Lors des élections suivantes, Victor Doyen est de nouveau candidat, en 15e position sur la liste communiste, conduite par Robert Deloche, futur maire de la commune après la deuxième guerre mondiale. Il recueille au 1er tour 673 voix sur 2856 suffrages exprimés (23,5%). Il n’est pas candidat au second tour, la liste communiste ayant fusionné avec la liste socialiste SFIO.

Face à la municipalité sortante radicale-socialiste (les socialistes lui ayant retiré leur soutien) et à une liste de droite, les communistes obtiennent deux sièges sur 27, la droite conservatrice emportant tous les autres. Léon Lesestre est élu maire.

Le 4 mars 1939, Victor Doyen obtient une pension. Étant donné son âge, 42 ans, il ne s’agit pas d’une retraite, mais probablement de la suite d’un accident de travail, fréquent dans son métier - il est alors chauffeur désinfecteur, toujours pour la ville de Paris - ou des suites d’une maladie professionnelle. Il décède le mois qui suit.

Victor Doyen meurt le 6 avril 1939 à Joinville. Il avait eu deux enfants.

 

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14 avril 2019 7 14 /04 /avril /2019 01:01

Henri Fraissange naît le 17 septembre 1899 à Paris (10e arr.). Il est le fils d’Alice Juliette Martin et de son mari, Jean Albert Henri Fraissange, mécanicien. La famille s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) en 1903.

C’est probablement lui qui, salarié de Weil Brothers, rue Sainte-Cécile à Paris, est signalé en tant membre adhérent mineur de l'Union des employés de commerce en décembre 1913.

Alors électricien et vivant avec ses parents, toujours à Joinville, Henri Fraissange devance son service militaire et s’engage dans l’armée, à 18 ans, en décembre 1917. Il sert dans l’artillerie puis, en 1920, dans le train ; il est brigadier-fourrier à sa démobilisation en décembre 1921 puis sera maréchal des logis dans la réserve. Après avoir participé à la campagne contre l’Allemagne pendant la première guerre mondiale, il est mobilisé au Maroc de janvier 1920 à août 1921. Il est décoré de la médaille coloniale.

Revenu à Joinville-le-Pont, où il réside avenue du Bac, dans le quartier de Polangis, Henri Fraissange est employé de commerce. Il sera ensuite comptable, puis acheteur dans la maison Bergeron à Paris (3e arr.).

En avril 1923 il épouse, à Joinville, une joinvillaise, Georgette Marie Augustine Fontaine, employée.

En mars 1933, Henri Fraissange participe, en tant que secrétaire à la création d'une société de secours mutuels, baptisée Mutuelle de l'Union fraternelle d'anciens combattants de Joinville-le-Pont. Honoré Genevay en est le président et Marius Achaintre le trésorier.

Lors des élections municipales de mai 1935, Henri Fraissange est candidat sur la liste des Gauches républicaines, conduite par le maire sortant, Georges Briolay. Elle défend le bilan de la municipalité élue en 1929, qui regroupe des radicaux-socialistes et des socialistes indépendants, le parti SFIO lui ayant retiré son soutien. La liste plaide pour l’amélioration de la vicinalité, l’installation d’un éclairage public et l’amélioration des transports. Elle veut faire pression auprès des pouvoirs publics pour la réalisation de grands travaux (élargissement du pont de Joinville, suppression du passage à niveau), revendique la création d’un fonds national de chômage et projette la fondation d’un nouveau groupe scolaire, d’une salle des fêtes et d’un stade.

Au premier tour, avec 26,8% des suffrages exprimés, la liste radicale est nettement devancée par l’Union des républicains (droite conservatrice, 32,6%) et talonnée par les communistes (23,5%), qui s’unissent au second tour avec les socialistes (12,3%). Au second tour, la droite l’emporte avec 41% et 25 sièges, la gauche réunie rassemblant 39% des votes et obtenant deux sièges, tandis que les radicaux reculent à 20%.

Fraissange a recueilli 754 voix au premier tour pour 2856 exprimées (26,4%) sur 2923 votants et 3433 inscrits. Au second tour, il a 550 voix pour 2899 exprimées (19%) sur 2924 votants.

En juin 1938, Fraissange quitte Joinville pour Chaintré, en Saône-et-Loire. Pendant la deuxième guerre mondiale, il est rappelé dans la 24e compagnie mixte du Train puis affecté spécial pour les ponts-et-chaussées du Rhône au port de Mâcon.

Après-guerre, Henri Fraissange s’installe dans l’Yonne. Il devient en 1951 maire de Cérilly, sans doute au décès du maire élu en 1947, Gabriel Mignot. Cérilly est un petit village, qui compte 91 habitants au recensement de 1954. Le mandat de Fraissange cesse lors des élections municipales de 1953.

Henri Fraissange meurt le 4 février 1966 à Cérilly. Il était âgé de 65 ans et n’avait pas d’enfant.

La mairie de Cérilly

 

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12 avril 2019 5 12 /04 /avril /2019 01:01

François Jules Fraud naît le 18 avril 1864 à Die (Drôme). Il est le fils d’Élise Archinard et de son mari Pierre Fraud, horloger.

La famille s’installe ensuite à Lyon (Rhône, 1er arr.), où son père est devenu serrurier. En juin 1886, Jules Fraud, alors garçon-boucher, épouse Esprite Henriette Gapiand, repasseuse. Deux ans plus tard, toujours à Lyon, il est corroyeur au moment de la naissance de leur fils.

En 1908, on retrouve la famille à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où ils vivent dans le quartier de Polangis, avenue Oudinot puis avenue Arago. Le père fait, en 1921, commerce d’épicerie et exploite un commerce de vin et un restaurant.

Pendant la première guerre mondiale, le fils Henri, sergent-fourrier, est blessé et reçoit plusieurs décorations ainsi qu’une citation.

Après la fin du conflit, Jules Fraud participe aux élections municipales de novembre 1919 à Joinville. Il est candidat au second tour sur la liste socialiste SFIO, en 24e position sur 27, et recueille 496 voix pour 1518 suffrages exprimés (32,7%) sur 1537 votants et 2491 inscrits. La liste socialiste n’obtient aucun siège, l’union républicaine et sociale d’Henri Vel-Durand remportant les 27 postes après le retrait, suite au premier tour, de la liste libérale. En 1912, une alliance des libéraux, de radicaux-socialistes dissidents, de socialistes indépendants et des socialistes SFIO avait gagné la municipalité sur l’ancienne majorité radicale-socialiste. Sept socialistes SFIO avaient intégré le conseil municipal, dont Georges Laruelle, qui conduit la liste en 1919 et Henri Lacroix, également candidat. Par contre, Julien Périn se présentait sur la liste de Vel-Durand.

Jules Fraud résidait toujours dans la commune en 1922 ; il était alors âgé de 57 ans. La date et le lieu de son décès ne sont pas connus.

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