À Saint-Pétersbourg, Loustalot entraîne également le Cercle des Pages. Il rencontre, à l’école de Droit, Vladimir Dmitrievitch Nabokov, professeur de droit, membre fondateur du Parti constitutionnel démocratique en 1906, fils d’un ministre d’empire et qui sera brièvement ministre lui-même après la révolution russe de février 1917.
Embauché pour délivrer des cours d'escrime et de boxe, Loustalot est l’entraîneur de V. D. Nabokov mais également de ses deux fils Serge et le futur écrivain Vladimir Nabokov. Il enseignera également dans l'école Tenichev, que les deux garçons rejoignent en janvier 1911.
Le jeune Nabokov aurait gagné l'admiration de ses camarades en faisant saigner du nez du plus grand despote de la classe avec une frappe du droit, apprise de son maître. On retrouve sans doute Loustalot dans le personnage nommé Monsieur Mascara par Nabokov, dans sa nouvelle Lebeda, parue en russe en 1932 (Orache dans la traduction anglaise). Elle relate la préparation secrète d’un duel par le père du héros.
Loustalot poursuit alors la fréquentation de la maison des Nabokov, sans doute jusqu’à leur départ en novembre 1917.
Se plaisant manifestement en Russie, Loustalot russifie son patronyme en Ernest Ivanovitch Lustalo. Contrairement à la plupart des étrangers, il ne quitte pas l’ancien empire parès la révolution d’Octobre. Il travaille à partir de 1919 comme professeur d’éducation physique et sportive à l’école supérieure des officiers de la marine située, dans le bâtiment de l’Amirauté, à ce qui est devenu Petrograd. Il porte l'uniforme d'officier de marine soviétique.
Malgré la difficulté des relations, Loustalot conserve un lien avec la France et un domicile dans le quartier de Palissy, à Joinville-le-Pont, où il est recensé en 1921.
Joseph Ernest Loustalot meurt le 9 mars 1931 à Leningrad (Union soviétique), victime d’un malaise dans la rue alors qu’il se rendait à son travail. Il était âgé de 64 ans. Il fait don de son corps à la science et son squelette est exposé dans le musée d'anatomie de l'Académie des sports de Lesgaft, situé sur le canal Moyka, au 35 Dekabristov, à environ 500 mètres de la maison familiale des Nabokov.
Loustalot était titulaire d’une médaille d'or décernée par l'École de Joinville.
À partir de janvier 1897, Loustalot rejoint la Russie, où il est professeur à l'Ecole impériale de droit de Saint-Pétersbourg. Il réside place de Kazan. Il a des élèves en escrime et en boxe. Il est considéré comme un des introducteurs de cette discipline en Russie où il organise le premier match public contre un de ses élèves en 1898. C’est Loustalot également qui introduit le water-polo en Russie.
S’il réside principalement dans ce pays, Loustalot revient cependant régulièrement l’été en France et participe à diverses manifestations dans la région parisienne, en particulier en boxe et en natation. Loustalot remporte ainsi deux prix lors d’un concours de natation organisé par la Société nationale de sauvetage dans le bassin de Joinville-le-Pont en août 1901. Il coordonne les bateaux qui assurent la sécurité des 818 concurrents qui participent aux éliminatoires de la traversée de Paris à la nage en septembre 1905. En août et septembre 1906, il est à la tête du comité d’organisation des vingt-quatre heures à la nage organisés par L’Auto au pont de Joinville.
En tant que boxeur, Loustalot est impliqué dans de nombreux combats entre 1898 et 1901. Loustalot est également membre dirigeant d’associations sportives. Il préside ainsi, en 1908-1909, le Cercle Athlétique de Joinville où l’on retrouve notamment les frères Lavogade.
Certainement sensible aux questions sociales, Loustalot est mentionné, avec plusieurs militants socialistes joinvillais, en juillet 1908, dans le quotidien L’Humanité, comme souscripteur en faveur des ouvriers des carrières de Draveil et Villeneuve Saint-Georges (Seine-et-Oise), en grève pour de meilleures conditions de travail.
Joseph Ernest Loustalot naît le 5 janvier 1867 à Bordeaux (Gironde). Il est le fils de Catherine Baylot et de Jean Loustalot, cocher. Son père aurait été un ancien marin, champion de boxe de la marine française et excellent nageur.
À quatre ans, Ernest Loustalot apprend à nager et commence à pratiquer la boxe l’année suivante. À vingt ans, il établit un record de France de natation en 100 mètres dos. Peu de temps après, il plonge d’une hauteur de 35 mètres, puis de 42 m.
Employé des messageries maritimes à Bordeaux, Ernest Loustalot débute son service militaire en novembre 1888 dans l’infanterie. Il est remarqué pour ses qualités sportives (« un type extraordinaire de gascon » selon le quotidien L’Auto) et affecté, en tant que caporal en juillet 1889 à l’école de gymnastique de Joinville, située dans le Bois de Vincennes à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il devient sergent en janvier 1890, toujours avec la même affectation jusqu’à l’été 1891.
Ayant obtenu, pendant sa période militaire, le diplôme de maître de gymnastique en novembre 1889, Loustalot devient professeur et vit à Joinville, Saint-Maur-des-Fossés puis Paris. Il épouse en décembre 1894 à Paris (8e arr.), Marie Mahé, fille d’un bûcheron de Saint-Maur.
Champion de France de gymnastique, le champion d'Europe de boxe française et anglaise Loustalot était également considéré comme l'un des cinq meilleurs escrimeurs au monde.
Enseignant d’abord à Courbevoie (Seine, act. Hauts-de-Seine) et au gymnase Lefebvre, cité du Retiro, près de la Madeleine à Paris (8e arr.), Loustalot est acrobate et enseigne également le cyclisme, l’escrime et surtout la natation et la boxe française.
Eugène Tilly nait le 4 décembre 1851 à Saint-Mihiel (Meuse). Il est le fils de Marie Vincent et de son époux François Eugène Tilly, entrepreneur de travaux publics.
Installé à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), il exerce en 1879 la profession de cuisinier, probablement dans l’hôtel du quai Beaubourg exploité par Alphonse Demeestère, conseiller municipal de la commune et futur fondateur du groupe radical-socialiste local. Il épouse en octobre de cette année Émilie Guiard, employée de commerce, dont la famille réside dans la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés.
Se mettant à son compte, il acquiert le Café du Gaz, un hôtel meublé donnant sur la place du Marché, à l’angle des rues de Créteil et de Paris à Joinville. Le café est un lieu de retrouvailles pour les libres-penseurs de la commune et les radicaux-socialistes. Ainsi, il organise en 1888, 1891 et 1892, des « banquets gras » le Vendredi-Saint.
Pour l’élection municipale complémentaire organisée suite au décès du maire républicain, Gabriel Pinson, Tilly fait partie du « groupe d’électeurs de la commune attachés aux institutions républicaines », lancé par Ludovic Alexandre Cambier, qui soutient la candidature d’Amédée Gosset, mécanicien. Gosset est élu, étant seul candidat, avec 75% des suffrages exprimés ; cependant, un autre radical-socialiste, Bleunard, qualifié de « rouge » dans la presse locale, bien que non candidat, obtient 25% des voix.
En janvier 1889, Tilly soutient la candidature d’Édouard Jacques, président du conseil général de la Seine lors de la législative partielle face au général Boulanger, populiste, qui remporte l’élection.
Il accueille un banquet cantonal radical-socialiste en juin 1890 et souscrit avec 260 autres personnes à Joinville « Pour les affamés de Carmaux » en septembre 1895.
En novembre 1897, Eugène Tilly vend son commerce et s’installe à Saint-Maur-des-Fossés où, après la mort en janvier 1898 de son épouse, il se remarie avec la sœur de cette dernière en juin 1899 à Saint-Maur. Antoinette Louise Guiard, qui fut plumassière, travaillait ensuite au café du Gaz de Tilly à Joinville. Pour ce remariage, les nouveaux époux obtiennent une dispense de parenté, signée du président de la République, sans doute Émile Loubet, Félix Faure étant mort en février.
Eugène Tilly meurt le 21 avril 1921 à Saint-Maur-des-Fossés. Il était âgé de 69 ans.
Antoine Cambier naît le 8 avril 1874 à Paris (11e arr.). Il est le fils de Mathilde Marie Flippes et de son époux Ludovic Alexandre Cambier, architecte. Il est bachelier de l'enseignement secondaire spécial.
Le service militaire dans l’infanterie de Cambier, de novembre 1895 à septembre 1896, est suivi par son intégration, à partir d’octobre 1899, dans les réserves des services de santé, en tant qu’officier d’administration adjoint des hôpitaux militaires puis, en juin 1900, officier d’administration.
Suite à un concours passé en juin 1897, Cambier est embauché à la Caisse municipale de la Ville de Paris en tant que stagiaire puis titularisé comme commis-expéditionnaire en juin 1899. Il intègre en janvier 1902 la direction de l'Inspection générale et du contentieux puis devient, en juillet, suite à un nouveau concours, rédacteur dans les bureaux de la Préfecture de la Seine. En juillet 1908, il devient secrétaire administratif de la Commission de surveillance des ateliers départementaux d'ouvriers mutilés, estropiés ou infirmes. Il intègre le service de la Statistique municipale en décembre de la même année.
Devenu rédacteur-principal, Cambier est affecté en octobre 1911 à l’administration des communes du département de la Seine, comme secrétaire administratif de la Commission départementale chargée d’établir un tarif officieux des traitements minima à attribuer aux secrétaires et employés des bureaux des mairies de la banlieue de Paris.
Résidant depuis 1881 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), alternativement rue de Paris et avenue Molette, dans le quartier du Centre, Cambier s’implique dans une société d’enseignement populaire, l’Association philotechnique. Il y donne des cours, organise des conférences, par exemple sur Georges Courteline avec le concours de la Société symphonique de Joinville à l’école du Centre en janvier 1904. Il est administrateur de l’association en 1913.
Pendant la première guerre mondiale, il rejoint avec ce grade l’ambulance du 2e corps colonial puis en juin 1916 l’hôpital Saint-Lô (Manche) et est, à partir d’août de la même année, gestionnaire de l’hôpital de Rennes (Ille-et-Vilaine). De nouveau dans la réserve, il est nommé commandant d’administration de réserve en juillet 1929.
Cambier retourne à la Caisse municipale, avec le grade de sous-chef de bureau, en juin 1917 puis s’occupe des Affaires intercommunales et dr l’Assistance en mai 1919. Il est, en juin 1920, secrétaire de la commission gérant la gratuité des soins médicaux, chirurgicaux et pharmaceutiques aux militaires et marins.
Avec le grade de chef de bureau en mars 1925, il est le premier titulaire du poste de responsable de l’Assistance médicale gratuite. En août 1928, il est nommé membre de la commission chargée d'examiner les moyens d'atténuer la charge qui résulte pour les établissements hospitaliers de Paris du traitement des malades de la banlieue parisienne, des départements et de l'étranger. Il est mis en retraite en août 1930, avec le grade de chef de service honoraire.
Il continue d’exercer une activité pour le compte de la préfecture, toujours membre de la Commission départementale de contrôle de l'Assistance médicale gratuite jusqu’en 1939.
Pendant la deuxième guerre mondiale, devenu commandant d’administration, Cambier est gestionnaire de l’hôpital complémentaire de la Cité universitaire de Paris.
Antoine Cambier meurt le 12 novembre 1939 à Paris (5e arr.), dans l’hôpital militaire du Val-de-Grâce, rue Saint-Jacques. Il était célibataire et âgé de 65 ans.
Titulaire de plusieurs décorations, Antoine Cambier disposait des Palmes académiques, comme officier d’académie en 1904 et officier de l’instruction publique et 1909, pour son rôle en tant que professeur à l'Association philotechnique de Joinville. Il avait obtenu la médaille d'argent de de l’Assistance publique en mars 1930. Enfin, en octobre de la même année, il a été fait chevalier de la Légion d’honneur pour ses 34 ans de service et cinq campagnes.
Ludovic Alexandre Cambier naît le 30 mai 1841 à Paris (11e arr.). Il est le fils de Virginie Louise Janny Morel et d’Antoine Joseph Cambier, architecte.
Son père fut conseiller municipal républicain de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) de 1874 à 1875, date de son décès. Lui-même s’installe dans cette ville, sans doute peu après la disparition de son père.
À l’instar de ce dernier, Ludovic Alexandre Cambier exerce la profession d’architecte vérificateur des travaux publics. Il épouse, en octobre 1872, Joséphine Marie Flippes, native du Havre (Seine-Inférieure, act. Seine-Maritime).
Engagé dans la vie politique locale, Cambier prend part à la campagne pour les élections législatives de décembre 1885. L’hebdomadaire radical-socialiste Voix des communes le présente ainsi « Cambier, le rempart de l’opportunisme et le cimetière des bocks ! »
Le 11 avril 1888, Cambier est élu membre d’un comité chargé de présenter les candidatures pour les élections municipales de mai ; il est confirmé dans ce rôle le 25 avril. La liste comprend des radicaux-socialistes et des socialistes-révolutionnaires. En opposition au maire sortant, Gabriel Pinson, républicain modéré, la liste de gauche obtint trois sièges au second tour (Diot, Demeestère et Vaudey) et Pinson fut réélu.
Le décès du maire, en juin de la même année, provoque une élection partielle en juillet pour laquelle Cambier patronne, au nom d’un « groupe d’électeurs de la commune attachés aux institutions républicaines », la candidature d’Amédée Gosset, mécanicien. Ce dernier est élu, étant seul candidat officiel avec (75%) ; cependant, un autre radical-socialiste, qualifié de « rouge » dans la presse locale, bien que non candidat, obtient 25% des voix.
En janvier 1889, Cambier soutient la candidature d’Édouard Jacques, président du conseil général de la Seine lors de la législative partielle face au général Boulanger, populiste, qui remporte l’élection.
Il participe de nouveau à la campagne législative de septembre 1889 qui voit, après l’abandon du scrutin départemental, la victoire de Jules Ferdinand Baulard, ancien conseiller municipal de Joinville et conseiller général du canton de Charenton, radical-socialiste, dans la 2e circonscription de l’arrondissement de Sceaux.
Ludovic Alexandre Cambier meurt le 1er avril 1890 à Joinville, dans l’hôtel-restaurant tenu par Eugène Tilly, rue de Paris, un des points de ralliement des libres-penseurs. Il était toujours domicilié avenue Molette. Âgé de 48 ans, il avait eu cinq fils dont deux morts en bas âge. Son fils aîné, Antoine Cambier (1874-1939) a été chef de service à la préfecture de Paris, officier d’administration dans les services de santé de l’armée, responsable associatif à Joinville-le-Pont et chevalier de la Légion d’honneur.
Voix des communes raconte l’enterrement de Ludovic Alexandre Cambier : « Ce pauvre Cambier, mort subitement le 1er avril a été enterré civilement le jeudi 3. Une foule d’amis avaient tenus à accompagner à sa dernière demeure ce brave cœur, auquel on n’eût jamais reproché d’avoir manqué de franchise. »
Antoine Joseph Cambier naît le 20 septembre 1811 à Paris (8e arr.). Il est le fils de Jeanne Marie Vissant et de Narcisse Joseph Cambier, ébéniste.
En février 1839 à Vitré (Ille-et-Vilaine), Antoine Joseph Cambier épouse Virginie Louise Janny Morel. De profession architecte et vérificateur des travaux publics, il réside d’abord à Paris rue des Fossés-Saint-Germain il s’installa ensuite rue Saint-Paul puis rue du Temple
Vers 1873, Cambier s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).
En novembre 1874, Cambier prend part à une réunion, dont le quotidien Le Siècle dit qu’elle était nombreuse, qui approuve la présentation d’une liste républicaine lors des élections municipales de la fin du mois. Elle s’oppose à celle du maire sortant Auguste Courtin et de son adjoint, Louis Ferdinand Rousseau, tous deux conservateurs et bonapartistes.
Sur les sept candidats mentionnés, trois seront élus : Antoine Cambier, Louis Benoit et Alphonse Pilté tandis que Demeestère, Moignard, Pouzet et Valéry sont battus. Courtin et Rousseau sont réélus.
Antoine Joseph Cambier meurt le 29 octobre 1875 à Joinville. Il était âgé de 64 ans et résidait dans le quartier de Palissy, avenue Naast.
Son fils, Ludovic Alexandre Cambier fut aussi architecte. Il a été militant radical-socialiste à Joinville.
Paul Louis Alfred Jouve naît le 24 avril 1882 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Rosine Octavie Huardeau, couturière et de son époux Pierre Henri Jouve, peintre en bâtiment. La famille réside dans le quartier du Centre d’abord rue de Paris puis rue du Pont, où ses parents deviennent restaurateurs.
Exerçant la profession d’employé de banque, Paul Jouve travaille à la banque Leroy-Dupré en 1901. Il épouse en novembre 1905, à Joinville, Georgette Bourguignon, cartonnière. Elle est la fille d’un emballeur, qui a donné son nom à une rue du quartier de Polangis , où Paul et Georgette Jouve vont vivre, avant de se déplacer un temps dans la commune voisine de Champigny, rue de Villiers, puis de revenir à Joinville.
Exempté de service militaire en 1902, du fait d’une myopie bilatérale, Paul Jouve est tardivement mobilisé pendant la première guerre mondiale. Suite à une décision de révision, il est classé dans les services auxiliaires et intègre la 22e section de Commis et ouvriers d'administration (COA) le 1er mars 1915. Mais il est réformé dès le 13 du même mois pour insuffisance aortique.
Après-guerre, Paul Jouve va exercer des responsabilités dans la société de secours mutuels Assurance fraternelle de Joinville et Nogent. Fondée en octobre 1909 par des résidents du quartier de Polangis à Joinville, elle a pour premier président Chéri Arnaud (1875-1931), sellier, négociant puis industriel, conseiller municipal de Joinville-le-Pont (1908-1929). Il cède la présidence vers 1924 à un autre cofondateur, Adolphe Leblanc (1863-1931), comptable.
Implantée à Joinville, la société se développe également sur Champigny. en 1936, elle comptait 300 membres et était affiliée à l’Union mutuelle nationale pour l’assurance.
D’abord trésorier depuis 1924, Paul Jouve devient président en 1928. Il exerça la fonction jusqu’en 1934. Il cède alors la place à Lucien Epin, directeur d’institutions privées d’enseignement et dirigeant du Comité d’union républicaine et d’action sociale, le regroupement de la droite libérale et conservatrice à Joinville.
Pour son activité mutualiste, Jouve reçut une mention honorable en août 1925 puis une médaille de bronze en juillet 1928. Il avait emménagé avenue Joseph-Jougla, dans le quartier de Polangis, à Joinville.
Paul Louis Alfred Jouve meurt le 16 septembre 1957 à Montreuil (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Il était âgé de 75 ans et avait eu deux enfants.
Parallèlement à sa carrière athlétique, Piot prit une part active à l’organisation de l’aviron en France. En août 1927, il mobilise quelques rameurs fortunés pour fonder, toujours dans l’ile Fanac, à Joinville, côté de la SN Marne, une section d’aviron de l’Association sportive de la Bourse. Elle construit son club-house à la place de l’ancien établissement de danse Tanton et adopte les couleurs bleu et or. Lucien Gautier en est l’entraîneur. En avril 1936, a section est transformée en une société autonome, sous le titre de Club Nautique de la Bourse. Georges Piot est désigné comme secrétaire général et président de la Commission sportive. Henri Banos, champion de France 1936, est licencié du club mais Piot continue de courir pour la SN Marne.
En août 1930, Georges Piot est élu président du Comité des régates Internationales de Paris (CRIP). Reprenant une structure dans une situation financière déficitaire, il en assure le redressement. Il organise les championnats de France d'aviron en août 1931 puis le même mois ceux d'Europe dans le bassin de Suresnes, avec douze nations, 55 embarcations et plus de 200 rameurs.
C’est Piot qui prend l’initiative du match d’aviron Paris-Milan en septembre 1934. Il s’implique fortement dans la préparation des rameurs pour les Jeux olympiques de 1936, mettant l’accent sur les défauts de l’entraînement français en comparaison des rameurs anglais ou allemands. En décembre 1935, Piot abandonne sa fonction exécutive et est nommé président d'honneur du CRIP.
Il accède, en janvier 1936, à la présidence de la Fédération des sociétés d'aviron de la région parisienne. Saluée par les athlètes et la presse, son élection est cependant, selon le quotidien Excelsior, accompagné de vives polémiques, estimant que « Ce n'est pas, en effet, sans une certaine appréhension, sans un peu d'amertume que les anciens dirigeants voient les jeunes s’immiscer dans la direction de nos fédérations sportives. Surtout lorsque les nouveaux promus apportent un programme de réformes et désirent imposer leur compétence ». Le commentateur Roger Millaud considère que « beaucoup de dirigeants pensent « 1900 » et agissent mollement alors qu'il faut penser « 1936 » et préparer les champions de demain. »
Dès le mois de mars, le nouveau président, M. Georges Piot, fait adopter l'institution d'un brevet de rameur scolaire et met l’accent sur l’éducation au sein des clubs, insistant sur leur ouverture aux scolaires. Il supervise ainsi le développement de à l'entraînement des élèves par la SN Marne avec son dirigeant, Émile Lecuirot, et les professeurs Hansotte ou Briday.
Entre 1934 et 1939, Georges Piot collabore régulièrement au quotidien parisien Le Journal. Il signe également des tribunes ou accorde des entretiens à plusieurs grands organes de presse (Le Figaro, Excelsior, la radio PTT…).
Pendant la deuxième guerre mondiale, Georges Piot est, en décembre 1939 affecté spécial à l’entreprise Camions Bernard à Arcueil (Seine, act. Val-de-Marne). Il est démobilisé de fait de cette fonction en novembre 1940.
Après son retour à la vie civile, Georges Piot reprend ses fonctions à la présidence de la Fédération Parisienne d’aviron. Il est désigné, en avril 1942, comme vice-président de la Fédération française d'aviron.
Au lendemain de la deuxième guerre mondiale, Piot poursuit son activité boursière. Il constitue une agence de remisier avec Jean Rufier des Aismes. En octobre 1945, ils sont arrêtés suite à une mise en cause pour une « escroquerie de 600 millions au préjudice du Trésor » selon la presse, le journal L’Humanité portant d’ailleurs la somme à 800 millions de francs, le montant étant celui des titres, pas le bénéfice de la vente. Ils rachetaient massivement des titres de rente arrivés à échéance, avec une décote, et en demandaient le remboursement à la Caisse des Dépôts et Consignations, mécanisme jugé illicite par le juge d’instruction. Georges Piot aurait liquidé pour son compte 150 millions de francs de valeurs. Il n’y a pas trace, dans les journaux, d’une éventuelle condamnation.
Dans le domaine sportif, Georges Piot commente en juin 1948 dans le quotidien L’Aube l’état des installations sportives françaises, notamment du bassin de Suresnes qu’il fit aménager : « jetons un pleur sur ses installations défuntes et les belles tribunes, muées en carcasses informes, tout à fait zone. »
Après le décès de son épouse en novembre 1966, Georges Piot se remarie en mai 1976 à Valence-sur-Baïse (Gers) avec Suzanne Marie Jeannine Bruno.
Georges Piot meurt le 5 avril 1980 à Créteil (Val-de-Marne). Il résidait probablement toujours à Joinville-le-Pont. Il était âgé de 83 ans et avait eu une fille de son premier mariage. Georges Piot était titulaire de la Croix de guerre avec étoile de bronze. Il avait été décoré de la médaille d'argent de l’Éducation physique en juin 1930 puis de la médaille d'or en janvier 1932.
Georges Piot naît le 14 septembre 1896 à Paris (18e arr.). Il est le fils de Delphine Angelina Robillard et de Louis Piot, marchands de vin avenue de Clichy. La famille s’installe en 1900 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où elle exploite un établissement rue du Pont, dans le quartier du Centre. Le père meurt en mai 1907.
Mobilisé pendant la première guerre mondiale en avril 1915, Georges Piot sert d’abord dans l’infanterie puis, devenu sergent en octobre 1916, est affecté à un escadron du train en janvier 1919 ; il est démobilisé en septembre de la même année. Il sera ensuite, dans la réserve, maréchal des logis chef en décembre 1930. Pour son courage dans la transmission des renseignements, Piot est cité à l’ordre du régiment et décoré.
Mesurant 1 m 81 pour 76 kilos en 1922, Georges Piot est un athlète pratiquant différents sports : natation, cyclisme, course à pied, mais surtout l’aviron. Il quitte d’ailleurs le domicile maternel pour s’installer en 1921 sur l’île Fanac à Joinville, d’abord chez un autre rameur, Robert Gault, puis dans son propre domicile, à proximité immédiate du garage de la Société nautique de la Marne (SNM), où il est licencié.
En août 1920, Piot remporte la Traversée de la Marne à la nage, course réservée aux membres de la SNM. En juin 1921, l’équipe junior Démaré et Piot gagne la course de sa catégorie dans les régates internationales tenues dans le bassin d’Asnières (Seine, act. Hauts-de-Seine). Cette fois dans une formation à quatre Piot est vainqueur avec Poix, Démaré et Bouton des championnats de Paris d'aviron à Juvisy (Seine-et-Oise, act. Essonne) en août 1921.
Le mariage de Georges Piot avec Laurentine Eugénie Julien, dite Linette, modiste est célébré en août 1922 à Paris (18e arr.). Le quotidien La Presse s’en réjouit, tout en émettant le vœu qu’il « reste à l'aviron ». Sur le plan professionnel, Piot est employé de banque ; il va travailler à la Bourse de Paris.
Effectivement, Piot poursuit sa carrière sportive, devant champion de Paris d’aviron en compagnie de Demaré en août 1922. En « quatre », il est victorieux de la Traversée de Paris avec Maurice Bouton, Demaré et Bocahut en avril 1923. Les mêmes remportent en mai la même année la Journée des fondateurs. Lors des Régates internationales tenues à Argenteuil en juin du même millésime, Piot et Demaré sont vainqueurs, à la fois en « deux » et en « quatre », de nouveau avec Bouton et Bocahut. Le mois suivant, les mêmes remportent aussi les championnats de Paris d’aviron à Juvisy et, en août, les championnats de France.
Comme d’autres sportifs de la commune, notamment parmi les rameurs Émile Lecuirot, Georges Piot va s’engager dans la politique municipale. Il est membre de la commission de préparation du programme du futur Comité d’union et d’action républicaines, qui regroupe les membres de l’Union des républicains de gauche (droite) ainsi que des radicaux et des socialistes indépendants. Cette commission, créée en avril 1923, est présidée par le maire, Henri Vel-Durand et comprend notamment François Decrombecque, ouvrier mécanicien et champion de marche à pied.
Le programme, adopté en mai la même année, préconise « à l’intérieur, maintien et développement méthodique des lois démocratiques et sociales actuelles : lois scolaires, défense des lois laïques ; loi de séparation à maintenir dans son intégralité ; lois d’assistance et de retraites, mise au point de la loi des retraites ouvrières par cotisations de l’État et des patrons seuls ; lois protectrices de l’enfance ; enseignement gratuit à tous les degrés par l’augmentation du nombre de bourses accordées seulement au concours, la bourse devant comprendre l’entretien complet de l’élève ; assainissement de la situation financière en diminuant l’inflation et en établissant des impôts mieux assis et surtout mieux perçus, maintien de l’impôt global et progressif sur les revenus, suppression de la taxe sur le chiffre d’affaires (…), compression des dépenses publiques surtout militaires (…) ; interdiction d’importation pour tous les produits de première nécessité (céréales, bestiaux, légumes, sucres) ; le comité est l’adversaire du communisme ; favorable au syndicalisme, s’il abandonne ses idées révolutionnaires ; opposé à la réaction royaliste. À l’extérieur, soutien au gouvernement. »
Lors de la constitution officielle en avril 1925 de ce comité, présidé par Félix Soulié, Piot fait partie des douze membres fondateurs.