Édouard Gilles Vautier naît le 5 octobre 1789 à Pantin (act. Seine-Saint-Denis). Il est le fils de Marie Jeanne Studians et de son époux, Gilles Vautier, commandant de la brigade de la maréchaussée.
Le père, Gilles Vautier (1740-1812), deviendra chef d’escadron et commandant de la gendarmerie impériale de la Seine-Inférieure (act. Seine-Maritime). Décoré en tant que chevalier de la Légion d’honneur, il est également anobli et fait chevalier de l’empire, titre non héréditaire. Son effigie est conservée au Musée des Beaux-Arts de Rouen sous le titre « Portrait d'un officier du 1er empire, M. Vautier », œuvre d’un peintre anonyme ; elle provient d’un don de son fils aîné, Louis Gilles Vautier, fait en 1871.
Édouard Vautier, qui n’est pas marié, vit, à la fin du second empire, avec son frère aîné, Louis Vautier, qui semble être également célibataire, rue de Sévigné à Paris (3e arr.).
Ils semblent jouir d’une certaine aisance et tous deux font des testaments en juillet 1869. Louis Vautier attribue trois mille six cents francs de rente pour moitié à la gendarmerie départementale de la Seine-Inférieure, et pour l’autre moitié à celle de l'Eure. Outre le tableau de son père, il attribue également une rente de cinq cents francs pour créer un prix triennal pour les élèves de l'École municipale de peinture et de dessin de Rouen. Une dernière rente de trois cents francs est destinée aux pauvres de la préfecture normande. Son frère, Édouard Vautier, est son exécuteur testamentaire.
Beaucoup plus modeste, le legs d’Édouard Vautier est une rente de 400 francs faite en faveur de deux vieillards de la commune de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où il disposait très vraisemblablement d’une résidence d’été.
Ce don va cependant faire de lui un bienfaiteur de la ville, qui donnera son nom à une rue d’un quartier pavillonnaire, proche des bords de Marne. Son patronyme est également inscrit sur la plaque des bienfaiteurs de la commune, apposée lors de l’agrandissement de la mairie en 1911.
Son frère Louis Vautier meurt, à l’âge de 87 ans, dans leur domicile parisien le 26 janvier 1871, deux jours avant la fin du long siège de Paris et l’entrée dans troupes de la Confédération germanique dans la capitale.
Édouard Vautier lui survivra peu, puisqu’il décède le 15 mars 1871 également à Paris (3e arr.), dans sa 82e année. L’insurrection révolutionnaire de la Commune de Paris débutera trois jours plus tard. Pendant le siège, la population de Joinville avait en grande partie quitté la commune et s’était réfugiée à Paris, où siégeait son conseil municipal.
Ancien bureau de poste à l'angle de la rue Vautier, 1908
