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9 septembre 2019 1 09 /09 /septembre /2019 01:01

Mise à jour de la biographie de Pierre Allaire

Pierre Allaire est né le 30 octobre 1894 à Paris (5e arr.). Il est le fils de Maria Vantuycom, professeur de piano et de son mari, Gabriel Allaire, agent d'affaires.

Pierre Allaire est instituteur en 1914, année où il devrait faire son service militaire, mais il est ajourné d’un an pour « faiblesse ». Il réside avec sa famille depuis une quinaine d’années à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), d’abord dans le quartier de Palissy, avenue Gille, puis dans celui de Polangis, rond-point de Polangis (act. place de Verdun).

Après le déclenchement de la première guerre mondiale, il s’engage pour la durée du conflit et est incorporé, en septembre 1914, au 78e régiment d’infanterie. Nommé caporal en novembre de la même année il est cité à l’ordre du régiment pour avoir, en avril 1915 à Flirey (Meurthe-et-Moselle) « participé courageusement à conquérir et conserver les tranchées ennemies ». Il est ensuite nommé sergent en mai.

Il est une première fois blessé à son poste de combat en septembre 1915, dans les combats du Labyrinthe, entre Neuville-Saint-Vaast et Écurie (Pas-de-Calais). Il a une plaie pénétrante au pied gauche, due à un éclat d’obus. En septembre 1916, il est sous-lieutenant et affecté au 90e régiment d’infanterie. Le 10 avril 1918, il a un poumon perforé par balle lors de sa troisième blessure dans des combats autour de la ferme de l’Espérance à Saint-Hilaire-le-Grand (Marne). Il est cité pour avoir entraîné « sa compagnie entière à l'assaut d'une tranchée ennemie au chant de la Marseillaise et s'en est emparé ». Il est promu en septembre 1918 et confirmé dans son grade à titre définitif en juin suivant. Il est mis en congé en septembre 1919.

Marié à Joinville le 25 février 1918 avec Jeanne Méresse, il est veuf dès le mois d’octobre. Pierre Allaire se remaria dans la commune le 26 septembre 1922 avec sa belle-sœur, Marthe Juliette Méresse. Il enseigne dans l’école publique de Joinville.

Du fait des lésions pulmonaires liées à sa blessure par balles, il obtient une pension en février 1929, au taux d’invalidité de 10%, porté à 30% en mars 1937 suite à une aggravation.

Il quitte la région parisienne pour s’installer, en 1931 à Daglan (Dordogne) puis à Bergerac, dans le même département, où il réside rue de Reims en 1936. Il revient à Joinville fin 1937 et enseigne dans la nouvelle école du quartier de Polangis, baptisée Jules-Ferry lorsqu’elle est inaugurée par Jean Zay, ministre du Front populaire, en 1938.

Sans doute mobilisé comme officier au début de la deuxième guerre mondiale, il est mis en non disponibilité début octobre 1939 et renvoyé dans ses foyers. Il s’engage dans la résistance et fut homologué au titre des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Suite au conflit, il enseigne de nouveau au groupe scolaire de Polangis jusqu’en 1947.

Il est candidat en octobre 1947 sur la liste socialiste SFIO de Léon Berthet lors des élections municipales à Joinville-le-Pont. Elle s’oppose à une liste de droite et à une autre regroupant communistes et radicaux ; elle obtient un siège sur 27. Il devient conseiller municipal le 14 novembre 1951, en remplacement de Léon Berthet, démissionnaire.

Ses fonctions cessèrent dès le 19 janvier 1952 en raison de son état de santé. Il sera remplacé par Victor Hochet*. Le maire était alors le communiste Robert Deloche*.

Pierre Allaire est mort le 11 avril 1960 à Paris (13e arr.) où il était hospitalisé. Il était âgé de 63 ans et résidait toujours, avec sa seconde épouse, avenue des Lilas à Joinville.

Il avait été nommé chevalier de la Légion d’honneur le 6 juin 1920 ; il était titulaire de la Croix de guerre avec étoile de bronze. La voie de Joinville où il résidait porte désormais le nom d’avenue Pierre Allaire. Il avait également reçu en février 1931 une mention honorable de la Mutualité comme collecteur de la Mutualité scolaire de Joinville.

 

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7 septembre 2019 6 07 /09 /septembre /2019 01:01

Maria Louisa Élisa Clara Désirée Vantuycom naît le 16 octobre 1863 à Alger. Elle est déclarée comme étant de père et mère non dénommés. Sa mère est probablement Élisa Vantuycom, qui donnera naissance, en juillet 1869 Alger, toujours sans père nommé, à un garçon déclaré comme Henri Gustave Arthur Désiré Vantuycom.

Lauréate du Conservatoire de musique, devenue professeur de piano, Louise Vantuycom épouse en avril 1894 à Paris (5e arr.) Gabriel Marie Louis Allaire, agent de contentieux. Ils avaient déjà donné naissance à un fils, Paul Raymond Allaire, né en février 1893, et résidaient 23, quai de la Tournelle, dans le même arrondissement.

Outre ses cours, Mme Allaire accompagne fréquemment des manifestations publiques. Ainsi, en avril 1900, elle joue lors de la fête d'inauguration de La Jeunesse de Reuilly, association amicale des anciens élèves de l'école de garçons de la rue de Reuilly, à Paris (12e arr.) en présence de Louis Lucipia, président du Conseil municipal.

En octobre 1900, elle se voit offrir un prix par le président de la République au cours d’une assemblée de l'Association philomathique, dont son mari est un des responsables.

La famille Allaire s’étant installée à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), d’abord avenue Gille, dans le quartier de Palissy, puis dans le quartier de Polangis, Louise Maria Allaire va enseigner le chant dans les écoles et donne également des cours à l’Association philotechnique, une société d’enseignement populaire. Chaque année, elle donne un concert avec ses élèves et la société philarmonique municipale.

En avril 1905, elle participe, avec M. Lechevalier, à la création de l’Union artistique, pour faciliter l’organisation de soirées musicales. Elle donne par exemple un concert pour la caisse des écoles en février 1906, une soirée en faveur des familles des victimes de la catastrophe aux mines de Courrières en mars la même année ou pour les réfugiés de Sicile en janvier 1909.

Son engagement en faveur des écoles publiques lui vaut la sympathie des militants laïques. L’hebdomadaire Réveil socialiste titre ainsi en mars 1906 : « Bravo, madame Allaire, pour vos bonnes œuvres, bravo aussi pour tous les artistes, petits et grands. »

Louise Maria Allaire meurt le 19 mars 1926 à Joinville. Elle était âgée de 62 ans et résidait avenue du Château (future avenue Foch) dans le quartier de Polangis. Elle était titulaire des Palmes académiques comme officier d’académie depuis juillet 1901.

Ses deux fils furent instituteurs : Paul Allaire devint militant mutualiste ; Pierre Allaire s’illustra comme officier pendant la première guerre mondiale où il est sérieusement blessé, fut résistant pendant la deuxième guerre mondiale puis conseiller municipal de Joinville-le-Pont en 1951-1952. Il a été décoré de la Croix de guerre et de la Légion d’honneur et son nom a été donné  une voie de Joinville-le-Pont, la rue Pierre-Allaire.

 

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5 septembre 2019 4 05 /09 /septembre /2019 01:01

Gabriel Marie Louis Allaire naît le 17 août 1854 à Saint-Genis-de-Saintonge (Charente-Inférieure, act. Charente-Maritime). Il est le fils de Louise Roullet et de son mari, Pierre Christophe Allaire, négociant.

En mai 1887, une fille, Georgette Rosa Barthe, naît à Paris (4e arr.) de Rosalie Eugénie Barthe, avec laquelle Gabriel Allaire a vraisemblablement eu une relation. Il ne reconnaîtra pas officiellement Georgette Barthe, mais il en sera le tuteur après la mort de sa mère et représentera le conseil de famille pour son mariage en novembre 1907 à Joinville-le-Pont, alors qu’elle est domiciliée chez lui.

Marié en avril 1894 à Paris (5e arr.) avec une professeure de piano, Maria Louise Élisa Clara Désirée Vantuycom, Gabriel Allaire avait déjà eu avec elle un fils, Paul Raymond Allaire, né en février 1893. Ils résidaient quai de la Tournelle. Alors directeur de contentieux, Allaire se mettra ensuite à son compte.

Après la naissance d’un nouveau fils en octobre 1894, la famille va s’installer à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Palissy, avenue Gille.

Comme son épouse, Gabriel Allaire va s’engager dans des activités d’éducation populaire. Il donne des conférences sur des questions liées à l’agriculture au sein de l'association philomathique de Paris, œuvre gratuite d'enseignement populaire et d'assistance médicale, dont le siège est rue de la Verrerie. Elle a été fondée en 1894 par Léonce Dariac, haut fonctionnaire, membre du cabinet du ministre de l'Agriculture.

Il devient secrétaire général de l’association en décembre 1902 ; il en est le vice-président en 1911.

Dans sa commune de résidence, Gabriel Allaire est membre du bureau de bienfaisance. Il est particulièrement actif pendant les grandes inondations de la Marne au 1er trimestre 1910. Allaire s’occupe notamment de la délivrance de laisser-passer pour accéder aux maisons, afin d’éviter les cambriolages et de la réquisition de braseros, placés dans les rues, pour faciliter la vie des rescapés.

Il est membre du comité radical-socialiste de la commune, et prend donc probablement part à la campagne électorale pour les élections municipales de mai 1912, qui voient – alors que le maire sortant, Eugène Voisin, ne se représentait pas – la défaite de la liste de la municipalité radicale sortante face à une coalition de radicaux dissidents, conservateurs, libéraux et socialistes SFIO.

Gabriel Allaire meurt le 3 septembre 1918 à Joinville. Il était âgé de 64 ans. Pour ses activités éducatives, il avait été décoré en du mérite agricole, comme chevalier en juillet 1902 puis officier en janvier 1908, ainsi que des Palmes académiques, d’abord officier d’académie en juillet 1904 puis officier de l’instruction publique en mai 1911.

Ses deux fils furent instituteurs : Paul Allaire devint militant mutualiste ; Pierre Allaire s’illustra comme officier pendant la première guerre mondiale où il est sérieusement blessé, fut résistant pendant la deuxième guerre mondiale puis conseiller municipal de Joinville-le-Pont en 1951-1952. Il a été décoré de la Croix de guerre et de la Légion d’honneur et son nom a été donné  une voie de Joinville-le-Pont, la rue Pierre-Allaire.

 

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3 septembre 2019 2 03 /09 /septembre /2019 01:01

François Podevin naît le 8 juillet 1877 à Germigny (act. Germigny-sur-Loire, Nièvre). Il est le fils de Louise Lejot et de Jacques Podevin.

Après trois ans de service militaire de 1898 à 1901, François Podevin entre dans la police comme gardien de la paix en octobre 1902. Il est affecté à Paris (11e arr.).

Le 27 janvier 1905, Podevin est affecté au service d’ordre constitué par le préfet Louis Lépine pour encadre le meeting de la Confédération générale du Travail en réaction à la révolution en cours en Russie, et notamment aux évènements de Saint-Pétersbourg. Il est organisé dans la salle Tivoli-Vauxhall, rue de l'Entrepôt à Paris (11e arr.). Parmi les conférenciers, on note l’écrivain Anatole France, le pédagogue libertaire Sébastien Faure, le syndicaliste Alexandre Luquet ou la journaliste féministe Séverine.

Au cours de heurts avec les manifestants après le meeting, l’agent Podevin est atteint par balle à l’épaule droite, tirée par Gaston Roux, militant anarchiste. Il est transporté à l'hôpital Saint-Antoine. Le médecin-chef de la police parisienne veut l’obliger à reprendre immédiatement son service, alors qu’il en était manifestement incapable. Il est suspendu de ses fonctions et rayé de la police municipale, ce qui amène des protestations sur le comportement de l’administration vis-à-vis des policiers blessés. Par contre, il est décoré d’une médaille d'argent pour actes de dévouement. Il reprend ultérieurement son poste et est affecté en février 1907 comme gardien de la paix dans le 18e arrondissement.

En octobre 1903 François Podevin épouse à Maisons-Alfort (Seine, act. Val-de-Marne) Juliette Rapin, fille d’un employé. Après la mort de celle-ci, il se remarie en janvier 1908 à Paris (18e arr.) avec Marguerite Gransac, fille d’un palefrenier.

Resté en poste pendant la première guerre mondiale, Podevin prend sa retraite de la police fin mai 1921. Il s’installe alors à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il s’associe avec Louis Landier, propriétaire du Café de la Gare (ou Café de Paris, nom de la rue où il est installé). Il en reprend la gérance en 1924. Situé à l‘entrée du centre-ville de la commune et à proximité de l’hippodrome de Vincennes, dans le bois du même nom, et rattaché à ce moment à la commune de Joinville, le café est un des principaux établissements de la commune.

Landier connaît quelques soucis avec la justice. Il est condamné à une amende en juillet 1921 pour délit de courses et à une autre en octobre 1924 pour tentative de tromperie sur la marchandise. Ces deux délits sont amnistiés en mars 1926.

Comme avec son prédécesseur, le café Podevin accueille des manifestations liées au sport. Ainsi, la création de la section escrime de l’Espérance sportive de Joinville, en novembre 1930, se fait chez lui. Sa salle est engagée dans une compétition nationale de ping-pong en février 1935. L'assemblée générale de l'Association des entraîneurs du trotting se tient chez lui en août 1936.

En matière politique, le café sert de siège ou accueille des manifestations de différents bords. C’est le cas des Jeunesses patriotes (extrême droite en juillet et octobre 1927. La section de Joinville de la Ligue des droits de l'homme y tient une conférence publique sur « La guerre des gaz » en novembre 1930. Après une séance du conseil municipal, en juillet 1933, les élus de la municipalité du Cartel des gauches se retrouvent au café Podevin.

Régulièrement cité pour des actions caritatives, Podevin est également un membre actif de l’Union des commerçants et industriels de Joinville, qui a son siège social dans son café et dont il est trésorier en 1934, réélu en 1935.

En février 1935, Podevin est trésorier général du Comité d’union des républicains et d’action sociale, fondé en 1912, qui se transforme en Union des républicains. Groupement à vocation uniquement municipal, les fonctions exécutives sont incompatibles avec celles de membre du conseil municipal.

En avril 1935, l’Union des républicains lance un appel, signé par Podevin pour la « séparation de l’administration municipale et de la politique ». Il soutient un programme de « diminution des charges écrasantes, atténuation des dépenses publiques, simplification des rouages administratifs, application des lois sociales. »

Lors des élections municipales de mai 1935, François Podevin, débitant, est candidat sur la liste de l’Union des républicains, qui rassemble la droite locale. Au premier tour, la liste arrive en tête avec 35% des suffrages exprimés, devançant la municipalité sortante radicale-socialiste d’Émile Briolay, avec 28%, les communistes de Robert Deloche, 25%, et les socialistes, 13%. Au second tour, la liste de droite l’emporte avec 41% et 25 sièges, la liste communiste et socialiste de Front populaire recueillant deux élus et 39%, tandis que les radicaux quittent le conseil avec 20%.

Au premier tour, Podevin obtient 915 voix pour 2 856 suffrages exprimés (32%) sur 2 923 votants et 3 433 inscrits. Au second tour, 1 147 votes se portent sur son nom parmi les 2 899 exprimés (39,6%) au sein des 2 924 votants ; il est élu conseiller municipal. L’Union républicaine se félicite que « Les Joinvillais, dans le seul but de barrer la route aux communistes, ont apporté leurs suffrages en masse à la liste d’ordre de l’Union républicaine. Ils ont montré leur réprobation pour la turbulence et de la démagogie. »

Léon Lesestre, proche du Parti social français et des Jeunesses patriotes (extrême droite), est élu maire, tandis que Chaussée, Caillon, Béal et Kirbühler son adjoints. Podevin représente la commune au sein du conseil de discipline des personnels des communes suburbaines du département de la Seine à partir d’août 1935.

En février 1940, le conseil de préfecture prononce la déchéance de 162 conseillers municipaux communistes des communes de la Seine, dont les deux élus de Joinville (Robert Deloche et Paul Rouhaud). En février 1942, les autorités de Vichy nomment les membres d’un conseil municipal de 20 membres, conservant 14 des élus de 1935, dont le maire et les adjoints. Par contre, Podevin, comme le futur maire Georges Defert, n’est pas maintenu en fonction.

François Podevin meurt le 13 décembre 1962 à Pougues-les-Eaux (Nièvre), à proximité de son village natal. Il était âgé de 85 ans et avait eu au moins une fille avec sa deuxième épouse.

Le café Landier avant sa reprise par Podevin

 

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1 septembre 2019 7 01 /09 /septembre /2019 01:01

Pierre Louis Landier naît le 28 octobre 1875 à Paris (18e arr.). Il est le fils d’Idat Petit et de son époux, Pierre Landier marchands de vin et limonadiers.

Louis Landier effectue son service militaire dans un régiment de hussards, où il devient brigadier, en 1896-1899 puis séjourne pendant un an environ à Londres (Royaume-Uni).

En 1901, Louis Landier s’installe, avec ses parents, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où il exploite le Café de la Gare, situé à l’entrée de la rue de Paris, principal axe du centre-ville et à proximité du champ de courses hippiques, situé dans la partie du Bois de Vincennes dépendant alors de Joinville.

Le premier mariage de Louis Landier, en août 1904 à Joinville avec Madeleine Marie Boucher, fille d’un boucher résidant de l’autre côté de la rue, en face de son café, dure peu. Le divorce est décidé en mai 1907. Il se remarie en octobre 1910, toujours à Joinville, avec Marie Marthe Charton, couturière, fille d’un teinturier, communard, libre-penseur, militant socialiste-révolutionnaire à Joinville-le-Pont, qui fut conseiller municipal de Corbeil (Seine-et-Oise, act. Essonne) puis de Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne).

Pendant la première guerre mondiale, Landier est mobiisé d’abord dans le 13e régiment d’artillerie où il devient maréchal des logis, puis dans le 19e escadron du train. Il est affecté, début 1915, en tant qu’interprète auprès de l’armée anglaise. Démobilisé en février 1919, il reprend l’exploitation de son café.

L’établissement exploité par Landier, qui est désigné parfois sous le nom de Café de Paris, du nom de la rue où il est installé, accueille régulièrement des activités sportives. Ainsi, il est un point de contrôle fixe lors de la très longue épreuve pédestre Reims-Épernay-Paris en septembre 1910 (186 km). Le Syndicat des entraîneurs et jockeys de trot en France y établit son siège en 1919, l’hippodrome de Vincennes étant la principale piste en France pour ce type de courses.

Le café est également plusieurs fois mêlé à l’actualité politique et sociale. En février 1910, deux évènements concomitants sont en cours à Joinville. La grève des ouvriers métallurgistes de la compagnie du Bi-Métal et l’inondation d’une vaste partie de la commune par les eaux de la Marne. Émile Pataud, syndicaliste révolutionnaire, était venu à Joinville, soutenir, au nom de la CGT, les ouvriers tréfileurs. Après la conférence de soutien, et avant de reprendre le train vers Paris, il va au Café de Paris, au moment où deux entrepreneurs, Félix Valbonnet et Chéri Arnaud, ce dernier également conseiller municipal, viennent faire la quête au profit des victimes de la montée des eaux. Seul Pataud refusa de contribuer et critiqua la souscription : « Je ne sais pas où va l’argent » puis poursuivit une polémique bruyante. Landier demanda à son consommateur de cesser ou de sortir. Pataud répondant « Je suis quelqu’un », Landier, malgré sa petite taille (1 mètre 63), l’empoigna par les épaules et l’expulsa du café, tout en empêchant d’autres consommateurs de le frapper.

Émile Pataud, Cgt, 1910

En mars 1924, la salle Landier accueille une réunion publique de propagande du comité du Cartel des gauches de Joinville.

Membre actif du Groupement des industriels et commerçants avant-guerre, Landier prend part à sa reconstitution en tant qu’Union des commerçants et industriels de Joinville en juin 1923.

Ayant vendu en 1924 son commerce à François Podevin, avec lequel il était associé depuis 1921, Landier s’installa à Créteil (Seine, act. Val-de-Marne), où il résidait rue de Plaisance.

Louis Landier meurt le 6 mars 1934 à Créteil. Il était âgé de 59 ans et ne semble pas avoir eu d’enfant.

Café de la Gare, Joinville

 

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30 août 2019 5 30 /08 /août /2019 01:01

Léonard Henri Pinturier naît le 14 septembre 1876 à Paris (11e arr.). Il est le fils de Marie Marot et de son époux Jean Pinturier, maçon, tous deux originaires de la Creuse.

Devenu maçon comme son père, Léonard Pinturier se marie en avril 1904 à Paris (4e arr.) avec Françoise Marie Magdeleine Victoria Antony.

Pendant la deuxième guerre mondiale, Léonard Pinturier s’engage dans la Résistance à l’occupation allemande. Son rôle est homologué au titre des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Après-guerre, Pinturier est vice-président des Vieux travailleurs joinvillais et président du groupe action coopérative de Joinville.

Après le départ du maire communiste Robert Deloche, puis l’intérim assuré par une autre élue du même parti, Amélie Trayaud, la liste de la municipalité sortante, réunissant les communistes et certains radicaux est conduite par Henri Bideaux, conseiller sortant. La liste communiste obtient 10 sièges, les socialistes SFIO en ont 3, le MRP 2 et deux listes de droite en ont 6 chacune. Georges Defert (Rassemblement de la gauche républicaine, droite) devient maire. Pinturier n’est pas élu.

Cependant, il est proclamé conseiller municipal en mai 1957, en remplacement de Solange Delain. Pinturier siège régulièrement au premier semestre 1958, mais est plusieurs fois absent dans la deuxième partie de l’année. Son mandat n’est pas renouvelé en 1959, le scrutin étant cette fois majoritaire.

Dans une étude universitaire sur Les élus municipaux de banlieue parisienne au prisme de l’encadrement communiste, de la Libération aux années 1960, Paul Boulland, chercheur au Centre d'histoire sociale du XXe siècle (CNRS – Université Paris 1) considère Pinturier comme un exemple du type de militants pouvant incarner la continuité historique du parti communiste ou représenter les populations parmi lesquelles ils militaient dans les associations. Il oppose cette catégorie à celle des jeunes militants et issus de la production, seuls valorisés par la logique de promotion dans l’appareil.

Léonard Henri Pinturier meurt le 22 septembre 1970 à Joinville. Il était âgé de 94 ans. Il avait eu au moins une fille.

 

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26 août 2019 1 26 /08 /août /2019 01:01

Paul Émile Mourlam naît le 19 décembre 1870 à Paris (10e arr.). Il est le fils d’Hortense Malaise et d’Émile Mourlam, alors gendarme à cheval. Médaillé militaire, ce dernier devient garde champêtre à Reims (51), où la famille réside en 1890. Il fait à trois reprises condamner des personnes pour des outrages à sa personne ; ainsi, en avril 1894, Claude Dumery, qui l’a traité de « badingueusard », parce qu’il porte la barbe des vieux troupiers de l’Empire, écope de huit jours de prison.

Pour faiblesse, Paul Mourlam est à deux reprises ajourné pour le service militaire, faisant ensuite un service raccourci en 1893-1894.

Devenu employé dans l’administration des postes et télégraphes à Reims, Paul Mourlam épouse en juin 1891 dans cette ville Jeanne Brevet, repasseuse lingère. Il s’implique dans la vie associative locale, notamment dans le Véloce-Sport Rémois, l'orphelinat des sous-agents des postes, télégraphes et téléphones et la Fanfare. Ces activités font qu’il reçoit une mention honorable en août 1907 puis est décoré des Palmes académiques comme officier d’académie en décembre 1912.

Devenu receveur, Mourlam est chargé du bureau de Fismes (Marne) en février 1919. Il est muté en décembre 1922 à Montlhéry (Seine-et-Oise, act. Essonne) puis un an plus tard à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Le bureau de poste est toujours situé à l’angle de la rue Vautier et du quai du Barrage, dans le quartier central. Il a deux activités particulières : la transmission des résultats des courses, puisqu’il est le plus proche de l’hippodrome de Vincennes, avant l’installation sur place de téléscripteur et de téléphones pour la presse ; et le paiement des salaires des personnels de l’école de gymnastique de Joinville, dans le Bois de Vincennes.

Ce sont ces deux particularités qui vont assurer une certaine notoriété à Paul Mourlam. En 1926, il se met à fréquenter assidûment les champs de courses. Face à de premières pertes importantes, en novembre 1926, il emprunte de l’argent à son gendre. Ensuite, il pise dans la caisse de son bureau. En septembre 1928, un contrôle de routine constate l’existence d’un trou important, chiffré à près de 300 000 francs. Le receveur est alors arrêté. Il reconnaît sa culpabilité, assure qu’il voulait rembourser et est jugé en juin 1929 par la cour d’assises de la Seine. Il est condamné, avec reconnaissance de circonstances atténuantes, à deux ans de prison, 500 francs d’amende et à l’interdiction d’exercer une fonction publique.

Portrait publié en 1928 par plusieurs quotidiens

L’enquête de police présente le prévenu comme bien noté par ses chefs, qui le considéraient comme « intelligent et zélé » et apprécié par ses voisins. Les témoignages, diffusés dans la presse de son épouse, relativisent un peu le tableau. Jeanne Mourlam estime que son mari « n'est pas tout à fait responsable » : « diabétique, fils d'alcoolique, il était parfois d'humeur bizarre ». Elle assurer en avoir « souvent ressenti les douloureux effets », évoquant sans doute ainsi des violences conjugales.

Défendu par Mes Gaston Weil et Charles Tilloy, Mourlam avait échappé aux de travaux forcés. Les évènements firent la Une de nombreux journaux, qui couvrirent également le procès. Paris-Midi, citant l’écrivain Jules Romains, parlait d'un bon fonctionnaire « saisi par la débauche », et comparait son attitude à celle de l’acteur Emil Jannings dans le film américain de Victor Fleming, Quand la chair succombe (1927).

Plusieurs journaux comme La Croix, relevaient le propos de l’accusé, « Les courses m'ont perdu ! »

La date de décès de Paul Mourlam n’est pas connue. Il avait eu trois enfants, dont un mort peu après sa naissance. Il était âgé de 58 ans au moment de sa condamnation.

Caricature de Roger Roy parue dans L’Œuvre, 23/06/1929

 

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22 août 2019 4 22 /08 /août /2019 01:01

Adolphe Louis Breton naît le 27 février 1902 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Rosalie Eugénie Legout, veuve Coutable et de Charles Antoine Breton, emballeur, qui vivent rue du Viaduc.

Alors plombier, installé rue de la Liberté à Champigny-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne), Adolphe Breton se marie en avril 1922 avec Blanche Antoine. En avril 1941, il se remarie à Lyon (1er arr.) avec Clémence Marie Louise Chapelotte.

Résidant alors à Crançot (Jura, act. Hauteroche), où il est installateur sanitaire, Adolphe Breton est déporté le 29 février 1944 au camp de concentration de Dachau (Allemagne, act. Autriche). Il est transféré le 18 août 1944 à un autre camp de concentration, Mauthausen (Allemagne, act. Autriche). Le 31 août, il est affecté au commando Linz III, qui dépend de ce camp. Il est libéré le 5 mai 1945 et est rapatrié en France à Longuyon le 20 mai.

Adolphe Breton meurt le 9 mars 1992 à Paris (18e arr.). Il était âgé de 90 ans.

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18 août 2019 7 18 /08 /août /2019 01:01

Maurice Delphin naît le 25 février 1852 à Paris. Il est le fils de Marie Hubertine Neuville de de son époux Claude Antoine Delphin, originaire du Rhône.

C’est probablement lui qui, représentant de commerce, fait faillite en juin 1878 alors qu’il est domicilié rue Bleue à Paris (9e arr.). Il est l’année suivante employé de commerce et épouse, dans le 19e arrondissement, Julia Caroline Affran.

À partir de 1885, Maurice Delphin est journaliste au quotidien La France, repris en 1881 par l’industriel Charles Lalou, qui y impulse une ligne favorable au général Boulanger. Le premier article qu’il signe en août est consacré au service médical de nuit. Il se consacre aux sujets de société, et principalement faits divers. Cependant, il est également parfois mobilisé par l’actualité politique. Ainsi, en mai 1889, il accompagne le président de la République Sadi Carnot au cours de son voyage dans le Nord et le Pas-de-Calais.

En octobre 1886, Delphin a une altercation au théâtre du Château-d'Eau avec un certain Georges Legrand. Le 12, un duel à l'épée se tient dans le bois du Vésinet (Seine-et-Oise, act. Yvelines). Delphin est blessé à trois reprises, à la main gauche, au cou et enfin à la hanche droite, ce qui provoque l’arrêt du combat. La rédaction de La France estime que son état « est aussi satisfaisant que possible ». Le combat est décrit dans une vingtaine de quotidiens parisiens et dans plusieurs titres de province.

Vivant probablement alors à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), Delphin s’implique dans la vie politique locale. Il participe à la préparation des élections municipales de mai 1888 au sein du comité radical-socialiste municipal et fait partie de la commission, présidée par Videpied, chargée de choisir les candidats pour une liste, constituée autour d’un conseiller municipal sortant, et qui regroupe des radicaux avec quelques socialistes-révolutionnaires. Elle fait face à la liste du maire sortant, républicain modéré, Gabriel Pinson.

Suite à une polémique touchant l’attitude d’Henri Buguet à l’enterrement du maire républicain modéré de Joinville, Gabriel Pinson, Delphin se bat à nouveau en duel avec un autre journaliste joinvillais, Henry Vaudémont, alias Gringoire, qui collabore à plusieurs quotidiens et hebdomadaires, dont l’organe radical-socialiste de la banlieue sud-est de Paris, Voix des communes. La rencontre a lieu le 17 juillet 1888, de nouveau à l’épée, dans le Bois de Vincennes. Cette fois, c’est Delphin qui touche Vaudémont au poignet droit.

Les adversaires se réconcilient ensuite. On retrouve Vaudémont et Delphin comme orateurs d’une réunion tenue, en janvier 1889 pour soutenir la candidature du président du conseil général de la Seine, le radical Jacques, contre le général Boulanger. La réunion adopte un ordre du jour proclamant « l’amour de la liberté et la haine du césarisme ». Boulanger l’emporte cependant.

Même s’il s’éloignera ensuite des héritiers du populisme boulangiste, Maurice Delphin remporte un revolver offert par le général Boulanger lors d’un concours de tir organisé dans les Villas-Palissy, un nouveau quartier de Joinville en septembre 1888.

Delphin est de nouveau mêlé à un duel que Buguet veut intenter à Vaudémont en octobre 1889, comme témoin du premier, mais Vaudémont refuse de se battre.

Relatant le sauvetage de deux pêcheurs, emportés par le courant de la marne vers le barrage de Joinville en août 1888, plusieurs journaux soulignent le courage de Delphin et d’Eugène Videpied, ouvrier lunetier, coopérateur et militant radical-socialiste dans la commune, tout en s’étonnant de l'ingratitude des rescapés.

S’intéressant aux questions de lutte contre l’incendie, Delphin crée dans son journal la Tribune des sapeurs-pompiers, rubrique hebdomadaire qui paraît en 1887-1888. En 1889, Delphin est rédacteur en chef de la Revue des sapeurs-pompiers.

Pour l’Exposition de sauvetage et d’hygiène qui se tient en 1888 au Palais de l’industrie à Paris, Delphin a été désigné commissaire de la section du matériel d’incendie.

En décembre 1888, Delphin est nommé membre du comité d'organisation du congrès international des officiers et sous-officiers des sapeurs-pompiers qui va se tenir en août pendant l'Exposition universelle de Paris en 1889. Il en est le secrétaire-trésorier.

À partir de juillet 1895 et jusqu’en juin 1896, le quotidien Le Radical reprend la Tribune des sapeurs-pompiers, sous la signature de Pierre Chapel ; il s’agit très probablement d’un pseudonyme de Delphin. On trouve la signature dudit Pierre Chapel dans le quotidien Le Siècle à partir de novembre 1896, peu après l’embauche en juillet de Delphin dans ce journal. Le pseudonyme sert alors pour des articles politiques. Quant à la Tribune, on la retrouve de nouveau dans La France en juillet 1897, sous la signature de Pierre Marcel, probable autre pseudonyme de Delphin. Elle cesse ensuite d’être publiée.

Après La France, Delphin rejoint un autre quotidien parisien à vocation plus politique, La Liberté, dirigé par Jules Frank. La plupart des articles ne sont pas signés. Il y est rédacteur en 1895.

À compter de 1896, la rédaction du journal Le Siècle accueille Delphin. Le républicain radical et libéral Yves Guyot dirige le journal. Delphin tient la rubrique de la Chambre des députés, signant son premier article en janvier 1896. Il y est encore en octobre 1901. Comme Guyot, Delphin s’engage en faveur du capitaine Dreyfus ; il signe un appel de protestation contre le jugement de Rennes de septembre 1899, se disant convaincu de l’innocence du militaire français.

En 1895-1897, Delphin est secrétaire de l’Association des Nouvellistes parisiens, groupement fondé en 1893 par Ambroise Barbereau et dirigée, alors par Georges Quatremain, du Petit Parisien. L’objectif de la société était de faciliter aux journalistes l'accomplissement de leur mission sans discrimination.

Divorcé de sa première épouse en novembre 1895, Delphin vit ensuite à Gagny puis à Neuilly-Plaisance (Seine-et-Oise, act. Seine-Saint-Denis). En septembre 1901, à Dardilly (Rhône), Maurice Delphin épouse sa cousine germaine, Virginie Antoinette Delphin. Peu après, il quitte la presse pour s’installer au château de la Crépillère, dans sa commune de mariage. Il est recensé en tant que cultivateur en 1906.

Maurice Delphin meurt le 19 janvier 1921 à Dardilly. Il était âgé de 68 ans et père de quatre enfants.

Il avait été décoré de la médaille de sauvetage en juillet 1889 et était titulaire des Palmes académiques en tant qu’officier d’académie depuis mai 1899.

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14 août 2019 3 14 /08 /août /2019 01:01

Henry Buguet naît le 15 avril 1834 à Paris. Il est le fils d’un père inconnu et d’Adèle Clémence Buguet, qui ne le reconnaîtra pas.

Vers 1853, il s’engage dans l’armée et va combattre pendant la guerre de Crimée (octobre 1853 – mars 1856) et pendant la campagne d’Italie (1859). Il quitte la fonction militaire vers 1867 en tant que sous-officier. Il est décoré de la médaille militaire et avait été blessé.

Alors employé, Henry Buguet épouse en février 1869 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) Rose Alexandrine Joyeux, domestique. Les époux ouvrent une crémerie rue de Créteil, où ils résident. La nouvelle marchande de fromages sera condamnée cette même année pour avoir vendu du lait falsifié par « addition d’eau dans une forte proportion ». Ils auront quatre enfants, dont les deux premiers ne vivent que quelques jours.

En même temps que son voisin Élie Flinois (1835-1896), épicier et ancien communard, avec lequel il est lié, Henry Buguet est élu conseiller municipal en janvier 1878 à Joinville. La municipalité sortante de Laurent Ferdinand Rousseau, bonapartiste, est battue, au profit de candidats républicains et d’un orléaniste. Gabriel Pinson, républicain modéré, est élu maire.

En septembre 1879, Henry Buguet est signataire d’une motion du conseil municipal dans laquelle les élus « blâment sévèrement le citoyen Demeestère ». Alphonse Demeestère, également conseiller municipal, avait proposé de former un comité de secours aux amnistiés de la Commune de Paris et avait lancé une cagnotte pour venir en aide à Adolphe Morandy, ancien officier communard, récemment libéré et malade, ce qui avait déplu à la majorité municipale. Douze membres du conseil municipal ont voté la motion, tandis que huit s’y opposaient.

Lors du renouvellement du conseil municipal, en janvier 1881, alors que tous les élus qui s’étaient solidarisés avec Demeestère, futur dirigeant du comité radical-socialiste, sont éliminés, Buguet est réélu. Gabriel Pinson est de nouveau maire. Par contre, si Pinson est de nouveau réélu en 1884, ce n’est pas le cas pour Buguet.

Les relations entre les deux hommes vont devenir très tendues : Buguet insulte un salarié municipal, assurant cependant qu’il « s’adressait à l’homme et non à l’employé ». En tant que maire et employeur, Pinson poursuit Buguet, qui est condamné à de la prison. Sur le plan politique, Buguet devient un agent électoral du mouvement populiste du général Boulanger.

Lors de l’enterrement de Pinson, en juin 1888, l’attitude de Buguet, lorsque le convoi funéraire passe devant chez lui, fait scandale. L’hebdomadaire Voix des communes, qui n’était pourtant pas un soutien de Pinson, estime que Buguet « a l’âme noire ». Sur la foi de témoignages qu’il considèrera comme unanimes parmi les quelques 2 000 participants aux funérailles, le journaliste Henry Vaudémont écrit qu’il a « manifesté de la joie » et eu « une attitude indécente sur le passage du cortège ». Dans le même journal, Buguet proteste assurant que « sa conduite et sa tenue ont été parfaitement correctes », même s’il concède ne pouvoir estimer le maire, qu’il accuse d’avoir été envers lui d’un « cynisme révoltant » et qu’il assure avoir maudit.

Outre la polémique dans les colonnes de l’hebdomadaire, principal média local, le scandale aura des conséquences.

Le journaliste Maurice Delphin, lui aussi joinvillais, rédacteur au quotidien La France, de tendance boulangiste, prend la défense de Buguet. S’estimant diffamé par Henry Vaudémont, alias Gringoire, Delphin lui demande réparation et un duel à l’épée est organisé entre eux le 17 juillet 1888 dans le Bois de Vincennes. Gringoire est légèrement blessé au poignet droit.

En octobre 1889, Buguet s’en prend lui aussi au même journaliste, qui a publié des affiches le mettant en cause, et le provoque en duel. Delphin est l’un de ses témoins. Mais Vaudémont, pourtant plutôt querelleur, sur les instances de ses amis radicaux-socialistes Alphonse Demeestère et Jules Ferdinand Baulard, refuse la rencontre. Un arbitre considère que l’affaire a été engagée de manière « complètement incorrecte. »

Toujours dans Voix des communes, Vaudémont assure que « les procédés brutaux de Buguet le classent parmi les gens mal élevés avec lesquels on ne se commet pas à aller sur le terrain, tant les plus graves injures, venant d’eux, gardent peu de valeur. »

Il fait par ailleurs mention du fait que Buguet a été exclu du cercle de jeu de Joinville, pour avoir – sans pouvoir toutefois être qualifié de tricheur – « profité d’un coup discutable ». Enfin il accuse Buguet d’essayer de « se recréer une virginité et se retailler un prestige », « en se faisant le champion des débris du parti boulangiste. »

Après le décès de sa première épouse, en décembre 1879, Henri Buguet se remarie en août 1884 à Paris (11e arr.) avec Joséphine Cosmier. Ils vivent alors de leurs rentes. Buguet divorcera en juin 1896 après avoir été pris en flagrant délit d’adultère.

Henri Buguet était présent lors du mariage de son fils aîné, nommé également Henri Buguet, en avril 1899 à Paris (12e arr.). Il résidait rue Charlot dans la même ville (3e arr.) et était âgé de 65 ans.

Il est signalé comme mort au décès du même fils, en avril 1914. La date et le lieu de sa disparition ne sont pas connus.

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