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6 décembre 2019 5 06 /12 /décembre /2019 00:01

Suite de la biographie de Joseph Jougla.

Faisant face à un besoin d’expansion, Joseph Jougla déplace son usine du Perreux à la commune proche de Joinville-le-Pont, dans le quartier de Polangis. Il appelle à ses côtés son frère Zacharie Jougla de Paraza, ingénieur des Ponts-et-Chaussées. En 1907, les premières plaques couleurs du monde, les Omnicolore, sortent de son usine qui produit quarante mille plaques photographiques par jour. Elle exploite un brevet de Raymond de Bercegol, neveu et collaborateur de Ducos du Hauron. L’usine produit également un appareil photographique, le Sinnox. Elle emploie jusqu'à 600 ouvriers dans un terrain de deux hectares, dont 4 000 m² couverts.

Après le décès en juillet 1902 au Perreux de sa seconde épouse, Joseph Jougla s’installe à Joinville, avenue de l’Horloge (quartier de Polangis) avec ses deux plus jeunes enfants, les jumeaux Joséphine Cécile et Gaston, étudiant en pharmacie.

En avril 1911, pour pouvoir faire face au développement de l’américain Kodak, Jougla fusionne sa société avec celle des frères Lumière , établie à Lyon. L'Union Photographique industrielle, établissements Lumière et Jougla réunis, est une société anonyme au capital de 6 720 000 francs, dont le siège est à Paris, 82, rue de Rivoli. L’apport de Jougla est de 24% au nouvel ensemble. La direction des usines de Lyon a été confiée à Auguste et Louis Lumière, celle des usines de Joinville à M. Joseph et Gaston Jougla, son fils.

Joinville-le-Pont devient un important centre pour le cinéma français. Joseph Jougla conseille à Charles Pathé d’installer ses ateliers également sur le bords de Marne, ce qu’il fait dans le quartier voisin de Palissy, toujours à Joinville.

En 1913, le ministre du commerce entend décorer Joseph Jougla de la Légion d’honneur. Mais un courrier, anonyme, transmis à la chancellerie va retarder l’attribution de la décoration. La dénonciation prétend parler « au nom des actionnaires ruinés aux dépens desquels Joseph Jougla s’est enrichi ». L’affaire n’aura pas de suite, malgré une campagne de presse dans le quotidien Le Bien Public, et Jougla sera décoré en juillet 1925 pour les récompenses qu’il a obtenu à l’étranger comme en France et pour « 58 années de pratique industrielle. »

Après avoir passé le relais opérationnel à son fils Gaston, Joseph Jougla se consacre notamment au développement international de l’entreprise.

Joseph Jougla meurt le 21 mars 1927 à Joinville. Il était âgé de 79 ans et est inhumé dans le cimetière de la commune. Outre la Légion d’honneur, il était titulaire des Palmes académiques, en tant qu’officier d’académie depuis janvier 1905. Il avait obtenu de nombreuses distinctions lors de manifestations internationales, comme une médaille d'or à l’exposition universelle de Paris en 1900, un grand-prix à Hanoï (Indochine, Vietnam) en 1903 puis fut généralement placé hors concours dans les expositions ultérieures.

La société prend alors le seul nom des Frères Lumière, mais Gaston Jougla en reste le directeur. Jusqu'à la fermeture de l’usine en 1966, des appareils photographiques y seront fabriqués.

La rue où habitait Joseph Jougla et où se trouvait son usine à Joinville, l’avenue de l’Horloge, est rebaptisée « avenue Joseph-Jougla » en 1932.

Les essayistes scientifiques Danièle et Jean-Claude Clermontel ont classé, dans un livre paru en 2009 (Chronologie scientifique, technologique et économique de la France, Éd. Publibook), Joseph Jougla dans leur liste d’émigrés célèbres, mentionnant qu’il serait originaire de Hongrie. Il s’agit cependant d’une confusion, la provenance de ses familles maternelle et paternelle étant clairement située en Occitanie depuis plusieurs siècles.

Fin.

 

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