Marcel Gaston Jougla naît le 23 mars 1886 à Nogent-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne), en même temps que sa sœur jumelle Joséphine Cécile. Ils sont les enfants de Joseph Marc Jougla, négociant et de son épouse Marie Schmit. Il est orphelin de mère en juillet 1887, année où disparaît également l’associé de son père et témoin de sa naissance, Émile Graffe, fondateur d’une entreprise de production de plaques photographiques et de films, que reprend son père.
Engagé pour trois ans dans l’armée en octobre 1905, servant au 31e régiment d’infanterie, Gaston Jougla est mis en disponibilité en septembre 1906 en tant qu’étudiant en pharmacie.
Après avoir développé l’activité de la société Jougla, Joseph Jougla a installé son usine à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) en 1902. Elle devient un important acteur du secteur de l’image avec les plaques Omnicolore, premières à permettre la photographie en couleur, et l’appareil Sinnox. Pour pouvoir peser face aux américains de Kodak, la société fusionne avec sa concurrente, Lumière, basée à Lyon. L’Union photographique industrielle (Établissements Lumière et Jougla réunis) conserve ses deux usines de Lyon (confiée aux Lumière) et de Joinville, dont Gaston Jougla devient le directeur au côté de son père, son oncle Zacharie Jougla quittant sa fonction de responsable technique.
Au cours de la première guerre mondiale, Gaston Jougla est d’abord affecté à la 22e section d’infirmiers puis nommé pharmacien aide-major de 2e classe auprès du gouvernement militaire de Paris. Il prend part à la création en mai 1915 de la Section photographique de l’armée (SPA), dirigée par Pierre Marcel Lévi, critique d’art parisien, professeur à l’école nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris. Elle fusionne en 1917 avec la Section cinématographique de l’armée (SCA).
Au sein de la section, qui emploie 59 photographes, Jougla est chargé de la mise en place des laboratoires. La SPA vise à collecter des clichés, notamment pour répondre à la propagande allemande en direction des pays neutres. Maintenu dans son grade après-guerre, Jougla deviendra capitaine de réserve en décembre 1933.
Un an après l’armistice, Gaston Jougla, redevenu directeur de la société Jougla, épouse Jeanne Eugénie Claire Frager le 11 novembre 1919 à Paris (6e arr.).
Fondé en 1922, l’association Joinville sportif, à la recherche de soutiens, fait appel à Gaston Jougla qui en devient président d'honneur en 1923 ce qui, selon le quotidien La Presse, « fut un gros appoint pour le club cycliste ». Il est remplacé dans cette fonction en 1925 par Delaunay.
En décembre 1923, Gaston Jougla participe, avec notamment Louis Lumière et Léon Gaumont, l’initiative en vue de la création d’une école professionnelle de photographie et de cinématographie. Elle verra le jour de manière concrète en 1926 et sera installée rue de Vaugirard à Paris. Elle est aujourd’hui installée à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis) et porte le nom de Louis-Lumière. Gaston Jougla est membre du conseil d’administration en 1930.
Si l’usine de Joinville est d’abord consacrée à des activités techniques, Gaston Jougla est proche de certains artistes du milieu du cinéma, par exemple le réalisateur Jean Vigo.
Après la mort de son père en 1927, Gaston Jougla reste dans la direction de l’entreprise, rebaptisée Lumière. Il semble cependant être principalement actif au siège social, basé rue de Rivoli à Paris (1er arr.) et s’est installé boulevard Raspail (6e arr.).
Lors des élections municipales de mai 1935, le quotidien communiste L’Humanité met en cause « les candidats réactionnaires et Croix de feu de l'Union des républicains, agents des gros industriels, de Pathé-Natan, des frères Jougla, etc. » C’est cependant la liste de droite de Léon Lesestre qui remporte le scrutin.
La date de décès de Gaston Jougla n’est pas connue. Il est vivant en 1936 et probablement mort en lors du remariage de Jeanne Frager en avril 1945 à Paris (6e arr.), cette dernière étant présentée ultérieurement comme veuve. Ils n’ont semble-t-il pas eu d’enfants.
Au titre du ministère du commerce, Gaston Jougla avait été fait chevalier de la Légion d’honneur en février 1934, comme son père.

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