Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
21 juin 2023 3 21 /06 /juin /2023 01:01

Maximilien Jean Mathurin Parnet naît le 13 avril 1865 à Moncontour (Côtes-du-Nord, act. Côtes-d'Armor). Il est le fils de Caroline Marie Joséphine Camus (ou Le Camus) et de son mari Jean Marie Parnet, absent au moment de sa naissance car il navigue.

Jean Marie Parnet est capitaine au long cours. À partir de janvier 1867, il est commandant du paquebot trois-mâts le Java. Il voyage principalement entre Le Havre (Seine-Inférieure, act. Seine-Maritime) et l’Amérique du Sud. Il récupère des chargements de guano dans les îles Chinchas et Guanape du Pérou, charge du nitrate de soude et de la laine au Chili, du cuir et des cornes en Argentine… Son bateau part de Buenos-Aires pour Le Havre le 28 octobre 1871 et il en est identifié comme le capitaine. Il meurt cependant le même jour, selon le consul de France dans la capitale argentine, probablement victime d’un accident qui a conduit à ce qu’il soit ramené à terre.

Les deux enfants vivants du couple, Maximilien, 6 ans, et sa sœur Marguerite, 2 ans, sont alors confiés Mathurin Droüart (1812-1884), notaire à Moncontour et futur avocat, qui ne leur est pas apparenté et n’est pas marié, mais qui avait déjà accueilli dans sa maison la naissance de Marguerite. Leur mère, fille naturelle non reconnue, vit toujours à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) en 1922.

En tant que fils aîné de veuve, Maximilien Parnet est dispensé d’effectuer son service militaire. Il devient lieutenant de la marine marchande et navigue pendant deux ans sur les côtes des Antilles et de l’Indochine.

Il quitte la flotte et se fait embaucher par la préfecture de police de Paris, où il est nommé en septembre 1889 secrétaire suppléant des commissariats de la capitale. Il est nommé secrétaire titulaire (adjoint du commissaire de police) à Asnières (Seine, act. Hauts-de-Seine) en janvier 1891 puis revient, dans la même fonction, au commissariat du quartier des Invalides à Paris (7e arr.) en mars 1893. Il est ensuite inspecteur-principal de gardiens de la paix.

Marie Josèphe Pallier, fille de marchands de bois de Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord, act. Côtes-d'Armor), épouse Maximilien Parnet à Paris (17e arr.). Signalé comme membre d’une loge maçonnique lorsqu’il exerce ses fonctions de secrétaire de commissariat, il le sera toujours en 1904.

En février 1897, il est promu commissaire de police des communes de la Seine et affecté à Saint-Denis-Nord (Seine, act. Seine-Saint-Denis) où il remplace M. Baube, décédé.

La même année, en octobre, il rejoint dans la même fonction Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où son prédécesseur, M. Rougean, prend sa retraite. Le commissariat compte une trentaine d’agents. Sa circonscription comprend des villes souvent plus importantes que celle du siège : Bry-sur-Marne, Champigny, Nogent-sur-Marne, Le Perreux et Saint-Maur-des-Fossés.

Une des premières affaires à laquelle il fait face est le cambriolage de la mairie en novembre 1897. Les bureaux du maire et du secrétaire sont visités, et les cambrioleurs forcent les tiroirs-caisses du secrétariat, où ils trouvent 378 francs, ainsi que le tronc des pauvres, qui contenait plusieurs centaines de francs. Son commissariat ayant été envahi par des abeilles en juin 1898, il fait appel à un de ses gardiens de la paix, ancien apiculteur, pour récupérer les insectes et les fait vendre dans la journée aux enchères publiques au bénéfice du bureau de bienfaisance communal.

Deux violents incendies de déclarent, en janvier puis en avril 1899, dans des bâtiments industriels à Joinville-le-Pont. Le premier, dans un entrepôt, fait plusieurs blessés. Le second, dans la principale usine métallurgique locale, le Bi-Métal, nécessite l’appel à cinq compagnies de pompiers et à l’armée. Il n’y a pas de victimes, mais les dégâts sont importants. La même année, c’est un chien enragé qui s’introduit dans le commissariat de Joinville, mordant deux agents et un enfant avant d’être abattu. Les victimes suivirent un traitement antirabique à l'Institut Pasteur.

Recevant un avancement en tant que commissaire de police de la Ville de Paris, Maximilien Parnet est nommé en septembre 1901 au quartier Sainte-Avoye (3e arr.). Il est remplacé à Joinville par M. Orsatti. Puis, en juillet est muté au quartier du Gros-Caillou (7e arr.).

Parallèlement à ses activités professionnelles, il est membre actif de l’association Amicale et de prévoyance de la préfecture de police, une structure mutualiste. Il est aussi formateur au sein de la Société sportive de la préfecture de police, où il exerce la fonction de directeur des cours de culture physique. Il aurait été l’auteur de trois ouvrages sur l’éducation physique, ce qui lui aurait valu d’être lauréat de l’Académie des sports.

Tout en restant commissaire, Parnet est nommé suppléant du ministère public au sein du tribunal de simple police en octobre 1913. L’année suivante, en janvier, il prend le poste de commissaire du quartier des Champs-Élysées (8e arr.).

Gravement malade et opéré en 1916, il décide de rester à Paris. Il prend sa retraite pour raison de santé en juillet 1918.

Il reprend cependant une activité, d’abord en étant associé d’une société anonyme créée en avril 1920, baptisée Rénovation ayant pour objet la reprise et le développement des affaires. Un article antisémite du journal La Vieille-France, commentant cette constitution remarque « Le commissaire de police est français. Les garçons de bureau pareillement. »

Se séparant de son épouse, sans cependant divorcer, Maximilien Parnet prend pour compagne Augusta Bell, fille de commerçants et divorcée. Ils s’installent à Saint-Servan (act. Saint-Malo, Ille-et-Vilaine) mais conservent un appartement à Paris (15e), avenue Émile-Zola. Il collabore avec la maison Berland, société La Morue française dont il est chef du personnel à Saint-Malo en 1923.

Maximilien Parnet meurt le 16 novembre 1939 à Saint-Servan (Ille-et-Vilaine). Il était âgé de 74 ans et n’avait pas eu d’enfant.

Titulaire d’une douzaine de décorations françaises et coloniales, il était attributaire des Palmes académiques en tant qu’officier d'académie (novembre 1902) puis officier de l’instruction publique (1907). Il avait été fait chevalier du Mérite agricole en 1906 et ensuite officier pour l’organisation des services d’ordre et de police pendant onze ans aux concours agricoles du Champ-de-Mars. Il avait reçu une médaille de vermeil pour Actes de courage et de dévouement, la médaille d'or de Sauvetage et la médaille des Épidémies. Son action dans la mutualité lui avait valu deux médailles, de bronze et d’argent. Il était titulaire de la médaille d'Anjouan (Comores) et de l’Ordre royal du Muniseraphon du Cambodge. En juillet 1923, il avait été fait chevalier de la Légion d’honneur.

Des bateaux aux îles Chincha (Pérou), semblables au Java de Jean René Parnet (Wikipédia)

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Polmorésie, blog d’histoire
  • : Histoire politique, économique, culturelle et sociale au travers des acteurs qui ont se sont engagés dans la vie publique.
  • Contact

Recherche

Liens