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8 décembre 2023 5 08 /12 /décembre /2023 00:01

Antoine Joseph Léon Bouise naît le 2 septembre 1872 à Honfleur (Calvados). Il est le fils d’Aline Ernestine Chouquet et de son époux Pierre Bouise, cordonnier et bottier. La famille s’installe ensuite au Havre (Seine-Inférieure, act. Seine-Maritime), rue de Bordeaux.

Devançant l’appel pour le service militaire, Antoine Bouise s’engage dans l’armée pour quatre ans en mars 1892. Il est affecté au 26e bataillon de chasseurs à pied. En septembre, il est nommé caporal. Il ne fera cependant qu’un an sous les drapeaux puisque, en avril 1893, il est démobilisé en tant que fils unique de veuve, son père étant décédé.

En 1898, Antoine Bouise est à Paris (17e arr.), dans le quartier des Batignolles, rue Nollet. Il est nommé en juin commis dans l’administration des ponts et chaussées. En août, il épouse une parisienne, Henriette Françoise Creyssels. Ils vivent en 1904 dans le 15e arrondissement, place du Commerce.

C’est en janvier 1904 que l’admission d’Antoine Bouise dans la franc-maçonnerie est acceptée. Il rejoint la loge L'École Mutuelle et l’Atelier Socialiste, affiliée au Grand-Orient de France, et qui se réunit à son siège, rue Cadet (9e arr.). Il sera mentionné dans la presse comme en faisant partie jusqu’en 1914.

La loge L'École Mutuelle est mentionnée en 1878 ; elle devient L'École Mutuelle et l’Atelier Socialiste en mai 1897. Quand Bouise la rejoint, elle a pour vénérable Pierre Morel, conseiller municipal de Paris. Elle organise, mi-mai 1904, comme elle l’avait fait plusieurs années précédentes, une Fête du travail dans la salle Wagram (17e arr.), « Pour la glorification du travail et l'affirmation des revendications sociales ». Un grand nombre d’autres loges s’associent à l’initiative, qui se conclut par un banquet et un bal. La presse rend fréquemment compte des activités de L'École Mutuelle et l’Atelier Socialiste. Elle prend des positions publiques, par exemple en publiant un ordre du jour en novembre 1904, critiquant me fait que certains députés francs-maçons n’aient pas voté en faveur de « l’épuration des fonctionnaires factieux », allusion à la situation dans l’armée du fait de l’affaire Dreyfus. On verra également les membres de la loge s’associer à des souscriptions lancées dans le quotidien socialiste L’Humanité, comme en juillet 1907 « pour les familles des camarades incarcérés pour leurs idées » ou en octobre 1909 en faveur de l’érection d’un monument pour la militante révolutionnaire et écrivaine Louise Michel.

Les travaux de la loge portent sur des thèmes sociaux, comme le syndicalisme (1909-1910), la crise sociale (avril 1911), les conditions d'application de la loi sur le repos hebdomadaire (juin 1911) ou la désertion des campagnes à la même date. Les questions économiques figurent à son agenda, avec la crise industrielle (juillet 1910), l'abrogation du privilège des propriétaires (avril 1912), l'administration coopérative (novembre 1912). La thématique de l’éducation est très présente, comme en juin 1910 (la crise d’apprentissage), en mars 1913 (instruction dans une démocratie) ou en juillet la même année (l'éducation dans une démocratie, au point de vue industriel, commercial, agricole et technique) puis en février 1914 (l’éducation sociale dans la profession et les relations de l’art et de la démocratie). Les questions philosophiques font partie des échanges, avec l'idée de solidarité dans Auguste Comte (juillet 1910), la morale (mai 1912), puis le mariage (mars 1914) et la morale laïque (avril 1914).

Une partie importante des tenues est consacrée aux questions militaires comme, en mai 1911, « Le leurre de l'armée indigène » et le droit de vote des militaires de carrière ou l’affaire Marix, traitée en janvier 1913, une histoire de concussion d’un capitaine d'artillerie rapporteur du conseil de guerre.

Probablement du fait de sa composition, les thèmes politiques semblent dominants. On voit la loge inscrire à ses échanges la décentralisation administrative et politique en juin 1910, la vie municipale à l'étranger en mars 1911, les partis politiques sous la République et le fonctionnement du parlementarisme en avril 1912, le bilan des 15 années de mandat au conseil municipal de Pierre Morel en décembre 1912 ou le danger que représenterait pour la République la représentation proportionnelle en décembre 1913 et encore le collectivisme en mai 1914. Juste avant la première guerre mondiale, la loge s’interroge sur « les journaux pour tous » en juillet 1914.

La participation d’Antoine Bouise fait qu’il est mentionné à plusieurs reprises par des publications antimaçonniques, à l’image du quotidien de Drumont, La Libre Parole.

Sur le plan professionnel, il est rattaché au service de la navigation de la Seine. Il quitte Paris pour s’installer à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où la famille réside quai Moisson, sur les bords de Marne. Il est transféré au service de la navigation de la Marne en mai 1913, comme adjoint du chef de la division de Charenton-le-Pont. Il reste en poste pendant la première guerre mondiale. Il se qualifie de dessinateur lors du recensement de la population en 1921 puis devient architecte, disposant de ce titre en 1923.

En juillet 1923, Antoine Bouise est l’un des fondateurs et secrétaire adjoint du Club du chien de défense et de police de Saint-Maur. Il est présidé par René Stussi, natif de Constantinople (empire Ottoman, act. Istamboul, Turquie), résidant au Parc-Saint-Maur et également vice-président du club cycliste Joinville sportif. Des clubs comparables existent à Courbevoie, Sartrouville ou Eaubonne en région parisienne, ou en province à Lyon, Lille et Angers. Le vice-président du club est Julien Périn, adjoint au maire de Joinville, ancien militant socialiste avant-guerre.

Antoine Bouise meurt le 17 décembre 1928 à Paris (13e arr.) où il a été hospitalisé. Il était toujours domicilié à Joinville-le-Pont. Âgé de 56 ans et père de deux filles, dont une décédée en bas âge, il est inhumé à Ivry-sur-Seine et ne laisse pas d’actif successoral.

 

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