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16 juillet 2025 3 16 /07 /juillet /2025 00:01

Marie Louise Puisay naît le 23 juillet 1866 à Gençay (Vienne). Elle est la fille de Rose Diot et de son époux Célestin Puisay, maçon. Le couple a huit enfants et elle est la plus jeune. Ils vivent rue de l’Échelle.

Lors du recensement de 1881, elle a alors 14 ans, Marie Louise est notée comme exerçant la profession de couturière. En 1891, elle est à Bordeaux (Gironde) en tant que domestique. Elle donne naissance en avril à une fille d’un père non dénommé, qui, lors de son décès, en janvier 1892, est indiquée comme venant des Enfants assistés et est inhumée au cimetière de la Chartreuse de Bordeaux.

Après avoir donné naissance à une nouvelle fille en mars 1895, encore à Bordeaux, elle épouse en février 1896 à Bordeaux, le père qui a reconnu l’enfant, Jean Martin, employé de commerce bordelais.

Ils vont vivre en région parisienne, d’abord à Gentilly (Seine, act. Val-de-Marne) en 1897 puis à Châtillon (Seine, act. Hauts-de-Seine) en 1900. En 1901, elle séjourne de nouveau dans son village maternel chez ses parents avec ses trois enfants. Puis les époux Martin s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Ils résident en 1910 dans le quartier de Palissy, rue du 42e de Ligne. Jean Martin y meurt en juin 1910.

En compagnie de ses trois enfants, Marie Louise Martin déménage dans le quartier proche de Polangis, avenue de l’Île (act. avenue Jean-d’Estienne-d’Orves). Elle indique en 1911 exercer de nouveau le métier de couturière, tandis que sa fille aînée, Thérèse, est employée à l’usine cinématographique Pathé, implantée également à Polangis.

Pendant la première guerre mondiale, l’aîné de ses fils, René (1897-1938) s’engage dans la marine en juillet 1916, devançant son service militaire obligatoire. Il sert dans la marine, sur le croiseur-cuirassé Ernest Renan qui, après la fin du conflit, navigue en mer Noire.

Après-guerre, les trois enfants de Marie Louise Martin, qui vivent toujours avec elle ou à proximité, vont avoir un engagement militant à gauche, au parti communiste. Lors des élections municipales générales de mai 1929, les deux frères René et André figurent sur la liste communiste qui se présente à Joinville-le-Pont, tandis que son gendre et sa fille participent à des appels relayés dans le quotidien L’Humanité.

Le contexte rend probable qu’on puisse assimiler Marie Louise Martin à la « camarade Martin », désignée sans plus de précision dans la presse communiste, qui est candidate lors des élections municipales complémentaires de septembre et octobre 1928 à Joinville, rendues sont nécessaires pour remplacer le maire, Henri Vel-Durand, décédé, et deux autres sièges vacants.

Les femmes n’ont alors pas le droit de vote, bien qu’un mouvement en faveur de leur droits de citoyennes ait existé avec, par exemple, Astié de Valsayre, résidente à Joinville-le-Pont. Mais, faute de pouvoir siéger, avaient-elles le droit d’être candidates à une élection ? Le débat juridique a lieu et plusieurs formations présentent des femmes lors de scrutins locaux, certaines étant même déclarées élues, comme Joséphine Pencalet à Douarnenez en 1925.

Le parti communiste (Pcf) présente donc à l’automne 1928 une liste de Bloc ouvrier-paysan dirigée par Roger Benenson (1900-1945), mécanicien, futur député de Seine-et-Marne (1937-1940), comprenant Jules Guervin (1889-1956) ébéniste et donc la « camarade Martin ». Elle s’oppose à une liste de la gauche républicaine, associant des radicaux et des socialistes SFIO et à une autre de l’Union républicaine, qui a le soutien de la majorité municipale.

Pour le Pcf, il s’agit d’affirmer « l’opposition de classe » à « toutes les ligues féministes de pacotille. »

Aucune loi n’interdit de présenter une candidate, mais la préfecture envoie à la municipalité de Joinville une note pour que soient annulées toutes les voix qui se portent sur le nom de Mme Martin. La municipalité de droite obéit à la demande des autorités. Le nombre de suffrages qui se sont prononcés en faveur de la candidate communiste n’est donc connu que de manière approximative et L’Humanité l’estime à 286, soit 16% des votants.

Les communistes protesteront. Ils qualifient le refus de compter les votes « d’acte arbitraire » et « d’abus de pouvoir » et titrent que « Préfecture et municipalité truquent le scrutin de Joinville ». Pour eux, il n’appartient pas à un maire de se substituer aux tribunaux administratifs pour apprécier la validité des suffrages émis. Au second tour, les communistes présentent les mêmes candidats, tandis que la liste de centre-gauche emporte les trois sièges.

Après la mort de son fils aîné, René, en 1938, Marie Louise reste à Joinville avec sa fille Marie Thérèse et son fils cadet André. Les deux sont résistants à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale. André est tué en août 1944 lors des combats pour la Libération de Paris, boulevard de Sébastopol.

Marie Louise Martin meurt le 4 mars 1945 à Joinville. Elle était âgée de 78 ans.

L’Humanité (1er et 8 octobre 1928) relate la candidature de « la camarade Martin » à Joinville-le-Pont

 

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30 juin 2025 1 30 /06 /juin /2025 00:01

Constantin Ernest Chavignot naît le 7 mai 1830 à Montrouge (Seine, act. Hauts-de-Seine). Il est le fils d’Aglaé Cécile Seignoret et de son époux. Son père, Martin Benoit Chavignot (1803-1868) était maître charpentier et est devenu entrepreneur de maçonnerie, réputé avoir construit plus de « cent maisons dans Paris ». Il était un des fondateurs et administrateurs d’une société financière, le Sous-comptoir des entrepreneurs. Ils vivent à Paris (9e arr.), boulevard des Capucines.

Comme son père, Constantin Chavignot devient entrepreneur de bâtiment, avec le titre d’architecte. Il épouse en avril 1860 à Paris (10e arr.) Ernestine Louise Clotilde Battarel, fille d’un avocat. Ce même mois, les Chavignot père et fils constituent, avec un autre architecte constructeur, Armand Desnues, la société immobilière Chavignot père, fils & Desnues.

Ils vivent à Saint-Mandé (Seine, act. Val-de-Marne), dans la Grande-Rue où résident les Battarel.

En 1881, les deux frères de son épouse, Arthur et Pierre Ernest Battarel s’associent à Constantin Chavignot, pour acheter le château de Polangis à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) auprès des héritiers d’Auguste Courtin, ancien maire de la commune. Le très vaste domaine s’étend également sur la commune de Champigny-sur-Marne. Les époux Chavignot résident à Joinville, où ils sont recensés en 1891 dans le château avec leurs deux enfants.

Dans le quotidien La Lanterne, en octobre 1885, en compagnie d’autres propriétaires voisins, s’insurge dans une lettre ouverte d’une campagne menée dans un autre journal, Le Pays, suite à un accident, critiquant les cheminots de la ligne du chemin de fer de Vincennes. Les signataires indiquent : « nous n'avons toujours eu qu'à nous louer de l'urbanité des chefs et de la complaisance des agents. »

Au sein d’un hebdomadaire local, Voix des communes, les Battarel et Chavignot s’opposent au tracé prévu pour le tramway devant relier Vincennes à Joinville et Chennevières, présentant un contre-projet par rapport à celui soutenu par le conseil municipal, qui sera mis en œuvre.

Les associés Battarel et Chavignot créent en 1894 la Société civile immobilière de Polangis, à laquelle ils vendent une partie du terrain afin de le lotir, commençant l’urbanisation de cette partie du territoire, jusqu’à ce moment très peu peuplé puisqu’il ne comptait guère qu’une ferme, une auberge et leur demeure. Les frères Battarel meurent en septembre 1900 et juillet 1901, tous deux célibataires et sans enfants. Les époux Chavignot deviennent les seuls propriétaires du domaine de Polangis.

Constantin Chavignot meurt le 22 mars 1900 à Joinville, dans son château de Polangis. Il était âgé de 69 ans et avait eu deux enfants. Son fils Henri sera ingénieur architecte et poursuivra l’aménagement du domaine.

Plan du château de Polangis à Joinville-le-Pont

 

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26 juin 2025 4 26 /06 /juin /2025 00:01

Élie Camille Pierre Nivelle naît le 4 mars 1853 à Montignac-Charente (act. Montignac-Charente, Charente). Il est le fils de Marie Peyraud et de son époux Camille Nivelle. Son père est poëlier et originaire du département voisin de la Vienne.

Devenu chemisier, il vit à Paris ou, pendant le siège de la capitale par les forces prussiennes lors de la guerre franco-allemande de 1870, il s’engage dans la compagnie de marche du 38e bataillon de la Garde nationale.

Il continue son service militaire après le 18 mars, jour du début de l’insurrection de la Commune de Paris, quand la Garde nationale refuse de rendre les canons en sa possession aux forces ennemies. Il fait partie de l'artillerie fédérée, la troupe des communards, et se rend à Asnières (Seine, act. Hauts-de-Seine) en tant que canonnier. Il y est blessé le 23 avril, rentre chez ses parents à Paris puis rejoint un oncle à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où il reste jusqu’à la fin de la Commune le 25 mai. Il est arrêté le 17 juin à Paris. Le 4e conseil de guerre considère qu’il a « de bons antécédents » et le condamne le 23 novembre 1871 à un an de prison.

En janvier 1878, Élie Nivelle est encore employé d’un commerce de chemiserie à Paris et épouse à Dijon (Côte-d'Or) Anne Émilie Martin, demoiselle de magasin. Ils vivent d’abord dans le 16e arrondissement de Paris (rue Mesnil, rue Copernic, avenue Victor-Hugo et rue de la Pompe), puis, dans les années 1890, dans le 18e (rue des Abbesses).

À partir de 1903, la famille vit alternativement à Saint-Nazaire-sur-Charente et Soubise, deux communes voisines de Charente-Inférieure (act. Charente-Maritime) où ils sont propriétaires.

Élie Nivelle meurt le 6 novembre 1920 à Soubise. Il était âgé de 67 ans et père de trois enfants.

Un panneau déposé sur le pont d’Asnières rend hommage à la « Sortie des fédérés. »

 

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26 mai 2025 1 26 /05 /mai /2025 22:39

Louise Éléonore Delalonde naît le 7 novembre 1854 à Cherbourg (act. Cherbourg-Octeville, Manche). Elle est la fille de fille Sophie Louise Le Mignon et de son époux Napoléon Delalonde. Son père est vérificateur des douanes mais également poète. Il a été membre de la société académique des sciences, belles-lettres et arts de Cherbourg.

Ses deux parents sont décédés dans sa jeunesse : lorsqu’elle a 9 ans pour sa mère en 1863 et 14 ans pour son père. Louise Delalonde est alors confiée au docteur Frédéric Auguste Guiffart, médecin de la marine et directeur du service de santé de l’hôpital civil de Cherbourg, chevalier de la Légion d’honneur. Il l’envoie en région parisienne. En 1871, elle reçoit en tant qu’orpheline et fille d’un fonctionnaire, une pension civile de 1 140 francs.

Devenue professeure de lettres, elle épouse en octobre 1875 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où elle réside, le docteur Henri Jean Ferdinand Rousseau, professeur de sciences dans l’institution du Parangon. C’est un établissement laïque privé d’enseignement réputé de Joinville qu’exploite son père, Ferdinand Rousseau, à l’époque maire adjoint et l’année suivante maire de la commune.

À côté de son activité médicale et scientifique, Henri Rousseau s’implique dans la gestion du Parangon, derrière son demi-frère Théodore Quirot et son frère aîné Jules Rousseau. Il en prend seul la direction en 1897, après la mort de son père et de ses deux frères. Avec le concours actif de son épouse, il transforme le Parangon en une « école coloniale », destinée à former de manière pratique les jeunes Français ou originaires d’Indochine, d’Afrique, de Madagascar comme des Antilles à l’exploitation agricole de ces territoires.

Charles Pâquet, petit-fils du maire de Joinville, Eugène Voisin, qui sera président de la Société nationale des architectes de France, résistant et maire-adjoint de Vincennes, est élève au Parangon. Il témoigne en 1969 sur la vie dans l’établissement Rousseau : En 1897, « Le docteur Henri Rousseau en fut le directeur et vint également y habiter avec sa femme née Louise Delalonde, dont les cheveux étaient d'un beau blond vénitien et cela surprenait d'autant plus qu'elle était très brune de naissance et qu'alors les femmes n'avaient pas l'habitude comme à l'heure actuelle de changer, pour certaines, la couleur de leurs cheveux presque chaque semaine. (…) Certains élèves, les pensionnaires seulement, pris parmi les plus méritants, étaient une fois par semaine conviés à ce que l'on appelait « le salon », où toute la famille Rousseau était réunie, ainsi que certains professeurs dont M. Ferroni qui enseignait le violon et qui en charmait l'assistance ; des vers y étaient également récités, souvent par Mme Henri Rousseau qui s'intéressait aussi au théâtre. Il était alors servi ce qu'on appelait des rafraîchissements consistant en sirops de grenadine, citron, etc. »

Louise Rousseau s’intéresse à la botanique et notamment à la sériciculture (culture de la soie). Elle installe une magnanerie (élevage de ver à soie) dans le parc.

Elle promeut ses conceptions pédagogiques et intervient lors du Congrès colonial de Marseille, en 1904, pour défendre « l’importance du rôle colonial de la femme ». Elle regrette que « l’enseignement que l’éducation féminine en France a été jusqu’ici franchement hostile à la colonisation. »

Louise Rousseau fut un auteur prolifique. Elle était une des initiatrices de ce qu’on appelait, au tournant du vingtième siècle, le « roman pour jeunes filles », qui connaît encore quelques succès sous d’autres noms (roman de gare).

Parmi ses œuvres, on citera Amoureuses et jalouses (1894), Le Chagrin de Clélia (1894) ou Le Sacrifice de l’amour (1901). Louise Rousseau publie aussi des textes édifiants, des poèmes et du théâtre. Elle connaît un certain succès avec Histoire de chevalerie (années 1890). Elle utilise parfois le pseudonyme de Ludovic Delys.

Avec la Première guerre mondiale, l’école coloniale cesse de fonctionner. Un hôpital américain s’y installera en fin de conflit. Mais, dès 1914, Louise Rousseau anime une œuvre de patronage et d'hospitalisation des enfants dont le but est « de recueillir et de soigner les pauvres petits dont le père, veuf ou divorcé, est appelé sous les drapeaux » comme le rapporte le quotidien socialiste L'Humanité.

Louise Rousseau est morte le 16 novembre 1924 à Joinville-le-Pont. Elle était âgée de 70 ans et mère de deux enfants. Décorée des Palmes académiques comme femme de lettres, en tant qu’officier d'académie en février 1899 puis comme officier de l’instruction publique en janvier 1907, elle est faite chevalière du mérite agricole en février 1914 « pour ses travaux très importants et publications nombreuses sur la sériciculture en France et aux colonies ». Une voie de la commune s’appelle « villa Rousseau », mais il n’est pas clair qu’elle ait été dénommée du fait de sa famille ; par contre, une autre voie porte le nom d’impasse Jules-Rousseau, d’après son beau-frère.

Louise Rousseau

 

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8 mai 2025 4 08 /05 /mai /2025 00:01

Suite de la biographie de Napoléon Casalini

L’ancien officier de cavalerie italien puis agent secret de la reine d’Espagne Isabelle II, Napoléon Casalini a établi définitivement sa résidence en France. Vers 1874, il rejoint comme professeur de musique l’institution Rousseau-Quirot, établie dans un vaste parc, rue de Paris à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) et qui prendra ensuite le nom d’école du Parangon, selon le nom de l’ancienne demeure du 17ème siècle, qui fut la propriété de Mme de Lafayette.

L’école privée laïque est dirigée par Ferdinand Rousseau, maire de Joinville et par Nicolas- Quirot. Elle comprend un pensionnat de garçons et prépare au baccalauréat des élèves français et étrangers, avec 130 élèves en 1896 (dont 15 étrangers). De même que les dirigeants, la plupart des enseignants, dont Casalini, résident sur place. Il enseigne la musique. En 1889, Jules Rousseau prend la succession de son père et de Nicolas Quirot, tous deux décédés. À sa mort en 1897, c’est son frère, le Dr Henri Rousseau, qui devient directeur. C’est probablement à ce moment-là que Napoléon Casalini est nommé sous-directeur le l’établissement.

Répertorié en 1891 comme « étranger », il est inscrit, en 1892, au fichier central de la Sûreté nationale. Il est enregistré comme « français » au recensement de l’année 1896. Sa fonction à la direction de l’école du Parangon est décrite par un ancien élève, Charles Pâquet, petit-fils du maire de Joinville-le-Pont à cette époque, le radical-socialiste Eugène Voisin : « L'autorité était concentrée dans les mains du sous-directeur, Napoléon Casalini. « Casa » était la figure légendaire du Parangon. Il criait, il sifflait beaucoup, et il faisait très peur quand on le voyait descendre de sa chambre, qui était au-dessus du vestiaire, vêtu d'un grand capuchon dans lequel il se drapait jusqu'aux chevilles. Les élèves punis au piquet étaient assurés, à chacune de ses allées et venues, lorsqu'il passait près d'eux, de recevoir une gifle, car il avait la main leste ». Mais il en garde aussi un souvenir plus positif : « Cet Italien était aussi un maestro, un musicien de grand talent, que les élèves aimaient entendre chanter ou jouer du piano ou encore raconter ses exploits guerriers car, ce n'était pas le moindre élément de son pittoresque. »

À la fin du 19e siècle, le Dr Henri Rousseau et son épouse, l’écrivaine Louis Rousseau, transforment le pensionnat du Parangon en « école coloniale ». Elle vise à fournir un enseignement pratique, pour former des colons et assurer la mise en valeur des colonies et protectorats français. Elle obtient un soutien significatif des autorités politiques et des milieux coloniaux, notamment de l’Alliance française. L’école accueille aussi des élèves assez nombreux, venant notamment d’Indochine, d’Afrique occidentale et de Madagascar. 

Continuant d’exercer ses fonctions de sous-direction, Napoléon Casalini prend également en charge d’autres activités. Il est ainsi un des animateurs de la Société de gymnastique du Parangon, créée en janvier 1910, qui, outre le développement du sport, contribue à la préparation militaire. La même année, il prend part à la fondation de la Société de tir de Joinville-le-Pont, dont le docteur Rousseau est le président et qui a pour directeur Antoine Poulitou (1878-1911), instructeur à l’école de gymnastique de Joinville et franc-maçon.

N'abandonnant pas la musique, Casalini exécute un solo de mandoline en février 1907 lors d’une réunion à Paris organisée par L'Yonne radicale et radicale-socialiste, organisation dont s’occupe un instituteur joinvillais, Basile Nivelet.

Intéressé aussi à l’image imprimée, Casalini devient en 1892 membre de la Société d'excursions des amateurs de photographie. Il l’est toujours en 1899.

Au début de la première guerre mondiale, l’école du Parangon tente, sans grand succès, de continuer son activité. Elle accueille également, à l’initiative des époux Rousseau, une association philanthropique, l'Œuvre de patronage et d'hospitalisation des Enfants pendant la guerre, dont le statuaire et graveur en médailles Jules Édouard Roiné (1857-1916), médaille d’or à l’Exposition universelle de Paris en 1900, est le vice-président.

Après la fin du conflit, Napoléon Casalini est installé en dehors de l’école du Parangon, qui a cessé de fonctionner, mais toujours rue de Paris à Joinville. Il est encore professeur de musique en 1921, à l’âge de 78 ans.

Napoléon Casalini meurt le 19 septembre 1927 à Joinville, dans son domicile de la rue de Paris, à l’âge de 83 ans. Il est présenté comme rentier et célibataire dans l’état-civil. Il laisse un testament olographe.

Décoré de l'ordre italien de Saint-Maurice et de Saint-Lazare pour son action militaire, il avait également reçu des récompenses françaises. Au titre des Palmes académiques, il avait été fait officier d'académie en février 1898 puis officier de l’instruction publique en janvier 1913 pour ses fonctions de sous-directeur de l'institution du Parangon et de professeur de musique. Il avait également été récipiendaire en août 1912 d’une lettre de félicitations du ministre de la guerre, Alexandre Millerand, pour son action au sein de la société de gymnastique du Parangon.

Fin 

Portrait de Napoléon Casalini, La Dépêche coloniale illustrée 1913/01

 

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6 mai 2025 2 06 /05 /mai /2025 00:01

Début de la biographie de Napoléon Casalini

Gaspard Napoléon Hercule Casalini naît probablement en 1843 à Rome (États pontificaux, act. Italie). Son prénom de naissance est Napoleone, mais il utilisera ensuite une forme francisée pour son état-civil/ Selon le témoignage d’un de ses anciens élèves (l’architecte Charles Pâquet), rédigé en 1951 et se référant à la fin des années 1890, il aurait été « un ancien officier de cavalerie, un des seuls survivants alors, disait-on, de la guerre d'Italie, et décoré de l'ordre de Saint-Maurice et de Saint-Lazare ». Si son statut militaire et sa décoration sont possibles, sa participation à la guerre d’Italie en 1859 ou aux opérations ultérieures jusqu’à la proclamation du royaume d’Italie en mars 1861, paraît difficile, vu son jeune âge. Mais les élèves de l’institution du Parangon, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où il enseignait, aimaient, d’après Ch. Pâquet, l’entendre « raconter ses exploits guerriers. »

Marié avec Adèle Sforza Cesarini, également native de Rome et qui porte le nom d’une famille aristocratique, Napoléon Casalini, vit à Paris en 1869.

La reine d’Espagne, Isabelle II, avait fait face à un coup d’État du général Juan Prim et contrainte à un exil en France le 30 septembre 1868. Désireuse d’obtenir des renseignements sur la situation dans son pays, elle confie une mission secrète en Espagne au comte de Labruyère. Avec l’accord de la souveraine déchue, ce dernier s’adjoint un secrétaire, Napoléon Casalini, chargé de transmettre une correspondance chiffrée dont son épouse, Adèle Casalini, est seule à posséder la clé de déchiffrement.

Dans le cadre de cette mission, Napoléon Casalini se rend en Espagne, pendant six semaines, du 1er janvier au 15 février 1869, après avoir perçu une avance pour ses frais de 10 000 francs. À son retour, il fait état de dépenses supplémentaires et réclame une somme supplémentaire de 15 000 francs. Plusieurs démarches amiables son faites auprès de l’ancienne souveraine, y compris de sa belle-mère, qui souligne que sa fille a dû engager ses bijoux pour couvrir les traites faites par son époux espion. Après l’échec de ces tentatives, Casalini s’adresse au tribunal civil de Paris par une assignation adressée à l’ancienne reine et à son mari, don François d’Assises, le 20 juillet 1869.

Il recrute l'avocat Denis-Charles Duverdy, maire de Maisons-Laffitte, et un procès se tient le 9 février 1870 au palais de justice. Napoléon Casalini a engagé l’action en son nom propre et en celui de son épouse, mais cette dernière est décédée à Paris le 12 janvier. L’avocat des défenseurs soulève l’argument de l’incompétence du tribunal, arguant qu’il s’agit d’un conflit entre étrangers et qu’il ne relève donc pas de la justice française. Me Duverdy considère qu’une exception à cette règle est prévue, quand les parties sont domiciliées en France. Le juge se range à son argument et se déclare compétent, condamnant le couple royal aux dépens, et renvoyant débat sur le fond à une audience ultérieure. Elle n’aura pas lieu, la défense ayant fait appel.

Le jugement en appel se tient le 8 juillet 1870 devant la première chambre de la Cour impériale de Paris. Il commence par un « fait sans précédent » selon le quotidien La Liberté, l’avocat de la reine d'Espagne s’étant fait voler toutes les pièces d'un procès après les avoir déposées chez l'habilleur. Il aboutit à un renversement de la décision de première instance, soulignant que les anciens souverains espagnols avaient reçu un asile en France, mais n’y avaient pas établis leur domicile. De ce fait, il déclare l’incompétence de la justice française, renvoie les parties à se pourvoir devant la justice espagnole et condamne les époux Casalini aux dépens de première instance et d’appel.

À suivre

La reine Isabelle II d’Espagne et son mari, don François d’Assises (Wikipédia)

 

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4 mai 2025 7 04 /05 /mai /2025 00:01

Mise à jour de l’article paru le 12 novembre 2014.

Suite de la biographie de Joseph Fournier

Joseph Michel Fournier, qui vit rue de la Pissotte à Vincennes, retrouvera un poste d’administrateur du département le 18 messidor an 7 (6 juillet 1798) mais est destitué par le Directoire exécutif dès le 28 fructidor (14 septembre) la même année. Il conteste sa révocation dans le journal L'Ennemi des oppresseurs, publié par Charles Duval en signant « Fournier, républicain pour la vie ». Il s’adresse à Pierre-François Réal qu’il qualifie de « encore commissaire du directoire exécutif près l’administration centrale du département de la Seine » auquel il reproche « sa négligence ordinaire. »

Une lettre ouverte, qu’il paraphe avec deux autres administrateurs révoqués, Raisson et Lefebvre est incluse dans un article du Journal des hommes, sur la « Propension du pouvoir à tout envahir » et la « Nécessité de résister à ses entreprises » insiste de nouveau sur « un événement aussi récent qu’inouï » qui a provoqué leur départ, la liste des jurés que Réal a voulu changer, contre les règles du tribunal criminel.

Toujours désireux de servir l’administration républicaine, Fournier demande à devenir sous-préfet. Il n’obtient pas satisfaction mais devient, en l’an 9 (1801) la direction de la filature de lin et de chanvre, maison de Mesme, installée à Paris, rue Saint-Avoye (act. rue du Temple, 3e arr.). Le 2 prairial an 10 (22 mai 1802), il accueille le ministre de l’intérieur, Jean-Antoine Chaptal, chimiste et médecin, qui visite sa filature. Il lui présente les machines qu’il a mises au point pour traiter le lin et le chanvre. Ses produits et machines sont montrés au public, lors des sept jours de la troisième Exposition des produits de l'industrie française dans la cour carrée du Louvre à Paris de l’an 10 (1802). Dans un roman historique, Messidor An II - Dans les mirages de la foi (Mémogrames, 2025), l’écrivain Charikov met en scène un dialogue houleux entre un jeune homme et Fournier. Séverin disait « La mécanique est ingénieuse, mais le résultat est fort imparfait. Trop de déchet, des fils trop courts, trop épais et cassants… ». Il reprochait à Fournier d’appliquer au lin les mêmes procédés que ceux que l’on applique au coton, malgré la différence des matières. Cependant, le jury de l’exposition accorda à Fournier une mention honorable.

Joseph Michel Fournier quitte semble-t-il sa fonction d’entrepreneur textile en nivôse an 11 (janvier 1803). Il a, en 1807, un poste de receveur du droit de navigation à Sierck-les-Bains, Moselle. Sa femme donne naissance en 1809 à un de leurs enfants en Allemagne, à Prüm (duché du Bas-Rhin, act. Rhénanie-Palatinat).

Peut-être est-ce Joseph Michel le « Fournier, propriétaire à Pantin », qui fait partie du collège électoral d'arrondissement de Saint-Denis en novembre 1807 chargé de choisir les candidats pour le Conseil d'arrondissement. Il est membre de ce conseil de 1812 à 1821.

Ayant repris sa carrière dans l’enseignement, Joseph Michel Fournier est principal du collège à Pontoise (Seine-et-Oise, act. Val-d'Oise). Il devient en mars 1818 associé correspondant de la Société pour l'instruction élémentaire. Quittant la région parisienne, Fournier est nommé en octobre 1820, principal de collège à Gannat (Allier). C’est une institution communale et il exerce toujours la fonction en 1836, à 72 ans. Son fils aîné, Joseph Aimé, est professeur dans le même établissement.

Joseph Michel Fournier meurt le 11 avril 1843 à Paris (2e arr.). Il était domicilié rue de la Tour d'Auvergne. Âgé de 80 ans, il était père de six enfants. Il est inhumé le 17 au cimetière de Montmartre (act. Paris).

Fin 

Ancienne école de Gannat, peut-être à rapprocher du collège dirigé par Fournier

 

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2 mai 2025 5 02 /05 /mai /2025 00:01

Mise à jour de l’article paru le 12 novembre 2014.

Début de la biographie de Joseph Fournier

Joseph Michel Fournier, naît à Chartres (Eure-et-Loir) le 6 avril 1763 selon les documents d’état-civil ultérieurs ; son baptême, le 10 avril, est enregistré dans l’église Saint-Hilaire de Mainvilliers, qui est devenu plus tard une commune limitrophe de Chartres. Il est le fils de Jeanne Brissot et de son mari, Joseph Fournier. Ce dernier, issu d’un maître charpentier éponyme, est alors compagnon menuisier ; à partir de 1766, il se présente comme apprêteur de bas (modiste fabricant) et sera ensuite sacristain.

Devenu instituteur, Joseph Michel Fournier épouse à Paris en mai 1789 Madeleine Grillon. Maître de pension à Pantin (Seine, act. Seine-Saint-Denis) en 1791, il est également le secrétaire greffier de la mairie. En 1792, il est désigné comme représentant du canton de Pantin au département de la Seine ; il figure sur la liste des candidats pour les fonctions d’administrateur du département en décembre 1792 et janvier l’année suivante, mais n’est pas élu par l’Assemblée électorale. Sans doute faut-il l’assimiler à Joseph Michel Fourmis, nom par ailleurs inconnu, mais qui figure sur la liste des huit électeurs du canton de Pantin en 1792, seul représentant de sa commune. L’Assemblée électorale de Paris, dans sa séance du 19 janvier 1793 examine une lettre dudit Fourmis, qui demande à se disculper, « ayant ouï dire qu’il avait été inculpé » ; l’instance départementale passe à l’ordre du jour, relevant que « le citoyen Fourmis n’a point été inculpé. »

C’est l’administration municipale de Pantin, dont il est le secrétaire, qui décide de son divorce, à sa demande, en floréal an 2 (mai 1794). Le maire de Pantin, François Roullier, son frère, le cultivateur Jacques Roullier, le greffier du juge de paix cantonal Jean Baptiste Lacombe ainsi qu’un membre du comité de surveillance révolutionnaire du canton, Jean Kauffmann, témoignent de l’absence de Madeleine Grillon de la maison maritale depuis plus de six mois ; elle ne répond pas à la convocation et réside chez Ganzer, cultivateur à Pantin.

En l’an 4 (1796) Joseph Michel Fournier est nommé commissaire du Directoire exécutif du département dans le canton de Colombes (Seine, act. Hauts-de-Seine) ; il exerce la même fonction à partir de vendémiaire an 5 (septembre / octobre 1796) pour le canton de Vincennes (act. Val-de-Marne).

Nommé membre de l’Administration centrale du département de la Seine par le Directoire exécutif, sans doute en fructidor an 4, il est le seul représentant de la banlieue parmi les cinq administrateurs, et est en charge des biens nationaux et du contentieux des émigrés. Le collège est présidé par Joubert. Il appelle, avec ses collègues, à l’inscription sur les registres civiques en insistant : « Ne vous privez par, par votre négligence, du titre glorieux de citoyen français ».

De nouveau désigné le 28 fructidor an 5 (14/09/1797), il sera remplacé au renouvellement semestriel de germinal an 6 (mars / avril 1798), toujours avec Joubert comme président. Incitant à la participation aux administrations municipales, il assure, en compagnie des autres administrateurs, que voter est faire « exercice du premier des droits d’un peuple libre. »

Remarié en messidor an 5 (juin 1797) à Vincennes avec Marie Catherine Geneviève Bourdon, Joseph Michel Fournier est domicilié dans cette commune rue du Midi. Il a pour témoins des fonctionnaires de l’administration municipale du canton, du corps législatif du Conseil des Cinq-cents et du ministère de l’intérieur. Il préside l'administration cantonale de Vincennes en l’an 6 (1798), signant par exemple le registre d’état-civil de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur (act. Joinville-le-Pont) comme agent municipal le 30 brumaire. C’est peut-être lui qui est inscrit sur la liste des notables communaux du département de la Seine de l’arrondissement de Sceaux en fructidor an 9 (1801), sous la désignation de « Fournier, limonadier à Vincennes. »

À suivre

Vue de Pantin en 1814 (Wikipédia)

 

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30 avril 2025 3 30 /04 /avril /2025 00:01

Auguste Louis Casiez naît le 12 octobre 1846 à Charenton-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Valentine Marie Constance Montraisin et de son époux Louis Eugène Casiez. Son père, originaire de Saint-Omer (Pas-de-Calais) est perruquier ; il sera ultérieurement facteur des Postes. La famille, dont il est le dernier des six enfants, vit route de Saint-Mandé.

Devenu bijoutier, Auguste Casiez épouse, en décembre 1869 à Charenton, Augustine Victorine Coudret, blanchisseuse. Ils restent vivre à Charenton, rue de Paris.

Lors de la guerre franco-allemande de 1870, son père Louis Eugène Casiez (1803-1880), bien qu’ayant déjà 66 ans, est engagé dans la Garde nationale, en tant que tambour-maître au 51e bataillon ; son frère aîné, Alexandre Casiez (1841-1906), combat également dans le 55e bataillon de la Garde, en tant que sergent-fourrier. Il poursuit son activité sous la Commune de Paris, la Garde ayant refusé de rendre les canons stationnés dans Paris comme le réclamait les forces d’occupation allemandes après la capitulation. Il sera arrêté puis condamné par le conseil de guerre à 13 mois d’emprisonnement. Auguste prend sa défense dans la presse après le procès en août 1872.

Ayant développé son activité dans le 1er arrondissement de Paris, la famille s’installe en 1875 d’abord rue Saint-Honoré puis rue Sainte-Anne, où il forme en mai 1876 une société de joaillerie avec M. Coulbeaux. Il met fin à cette collaboration en janvier 1877, s’installe rue Baillif et constitue une entreprise nouvelle avec Levasseur, toujours en tant que joailler. Il s’installe ensuite rue de Passy, dans le 16e arrondissement, en 1883.

En 1886, la famille rejoint sa mère à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne), rue de La Varenne. Son frère Alexandre viendra vivre dans la même commune cinq ans plus tard. Ils seront très liés par l’activité qu’ils vont mener localement.

Dans le domaine culturel, Auguste Casiez est trésorier de la Société chorale de Saint-Maur en 1893. Il joue le même rôle dans une structure sociale, à la même date, le Comité de secours aux malheureux. Il est le président fondateur de la société des pupilles de Saint-Maur et administrateur de la caisse des écoles

En février, toujours la même année 1893, il est, en compagnie du conseiller général radical-socialiste, le docteur Georges Laffont, témoin du mariage du secrétaire du Théâtre Lyrique de Paris, M Lamouroux, avec une saint-maurienne, Mlle G. Prin.

Toujours en 1893, Auguste Casiez est l’un des quatre fondateurs de L'Épargne populaire, société d’assurances qui a pour but de développer l'épargne et la prévoyance par la capitalisation. Elle est présidée par une autre personnalité de Saint-Maur, Henry Pouvereau.

Sur le plan politique, Auguste Casiez est membre du comité républicain-radical-socialiste du canton de Saint-Maur, comme son frère Alexandre, qui siège depuis 1890 au conseil municipal. Il soutient en mai 1893 la candidature du Dr Laffont au conseil général et est assesseur d’une de ses réunions publiques en décembre. Il fait partie, en mars 1896 des délégués sénatoriaux désignés par le conseil municipal.

Membre du bureau du Comité républicain radical-socialiste de Saint-Maur, Auguste Casiez est mis en minorité et démissionne avec ses collègues en janvier 1898, à l’occasion d’un conflit au sein des radicaux de la commune. Il sera cependant de nouveau désigné comme délégué sénatorial par les radicaux en décembre 1908.

Il poursuit une activité mutualiste au début du 20e siècle, en tant qu’administrateur de la société de secours mutuels Saint-Louis, dont le siège est à Charenton. Il cède sa bijouterie de la rue Baillif en octobre 1904.

L’appartenance d’Auguste Casiez à la franc-maçonnerie est relevée par les organismes et journaux antimaçonniques à partir de 1908. Il participe aux travaux de la loge La Réforme, basée à Saint-Maur et rattachée au Grand Orient, dont le vénérable est l’ingénieur et industriel Salomon Hirsch, futur dirigeant du parti radical-socialiste. En 1914, sa démission est mentionnée.

Auguste Casiez meurt le 28 février 1917 dans son domicile de la rue de La Varenne à Saint-Maur. Il était âgé de 70 ans et père de six enfants. Il avait été décoré des Palmes académiques en tant qu’officier d'académie en janvier 1908 puis comme officier de l’instruction publique en janvier 1913. Son activité mutualiste avait été récompensée par une mention honorable en janvier 1909 et une médaille de bronze en mars 1912.

Saint-Maur, rue de La Varenne (Arch. dép. Val-de-Marne)

 

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28 avril 2025 1 28 /04 /avril /2025 00:01

Suite de la biographie d’Alexandre Casiez

Le scrutin municipal de mai 1900 voit la réunification du territoire saint-maurien. La liste du maire sortant Maxant, républicain-progressiste (droite) arrive en tête, suivie de près par les radicaux-socialistes. Cette dernière fait alliance pour le deuxième tour avec le Parti ouvrier socialiste révolutionnaire et ils récoltent les 27 sièges à pourvoir. Casiez est réélu, le Dr Sallefranque, radical-socialiste, devient maire.

Renouvelé dans son rôle de trésorier de l’Union des radicaux-socialistes de la 2e circonscription de Sceaux, Alexandre Casiez est également le directeur d’un journal local, L’Union socialiste. Il avait été fondé en 1893 par le Dr Laffont, défendant principalement des positions radicales-socialistes mais ouvert, au moins aux début, à d’autres courants de gauche. Consacré très largement à Saint-Maur, publié chaque semaine sur deux pages, il a cependant quelques rubriques pour les communes voisines, Champigny, Joinville ou Créteil en particulier. Casiez collabore à L’Union socialiste peut-être dès le début, en tout cas il représente la publication en 1895. Un autre organe radical, Voix des communes, couvre plus largement l’ensemble de la circonscription. De plus, le Dr Sallefranque dispose de son propre journal, La Démocratie.

En octobre 1902, c’est L’Union socialiste qui organise le banquet pour « fêter l'inauguration de la première maison ouvrière construite par la Famille, société coopérative de constructions d'habitations ouvrières à bon marché ». Mais, le mois suivant, Voix des communes relève que « ‘La guerre est déclarée entre la Démocratie et l’Union socialiste » et s’en émeut : « il est parfaitement absurde de se quereller entre soi quand l’ennemi vous guette ». Considérant que « les torts sont réciproques », le correspondant qui signe du pseudonyme de Jean Le Bagaude conclut : « Il y a d’excellents républicains à Saint-Maur, mais on aurait besoin de semer dans les immenses et beaux jardins de cette ville quelques sous de patience et de sens commun. »

Union socialiste, 18 septembre 1904 (Gallica)

Le comité radical, contrôlé par le maire, expulse Alexandre Casiez en novembre 1902. L’affrontement se poursuit en public en mars 1903. Lors d’une réunion publique de compte-rendu de mandat, Casiez interroge la municipalité sur un paiement pour travaux qui aurait été fait deux fois. Le maire Sallefranque et deux adjoints, Dufaur d'Alaric, radical, et René Bounet, socialiste, considèrent que c’est de la diffamation et portent plainte. Le procès a lieu en juillet 1903 devant la cour d’assises de la Seine. Lors de l’audience, Casiez explique qu’il avait été provoqué à parler au cours de cette réunion, indiquant que « la municipalité n’avait plus notre confiance » et qu’il souhaitait des explications sur une situation qui lui avait été rapportée. Vingt-quatre témoins sont entendus. Le jury ne retient aucune infraction, et la cour d’assises acquitte Casiez. Une trentaine de journaux parisiens au moins rendent compte du jugement.

La rupture politique au sein des radicaux se traduit, en mai 1904, par la présence de deux listes lors des élections municipales de mai 1904, celle officielle du maire, le Dr Sallefranque et celle de Casiez, baptisée Union républicaine. La gauche est également divisée, entre le Parti socialiste français et le Parti socialiste de France (le regroupement aura lieu l’année suivante en 1905), tandis que la droite aligne une liste dirigée par l’ancien maire, Maxant, avec l’appui du Parti républicain libéral.

Les radicaux arrivent en tête, devant les libéraux et les colistiers de Casiez, qui a emmené à sa suite quatre autres conseillers municipaux ainsi que le docteur Henri Chassaing (1855-1908), qui a été conseiller de Paris (1889-1902) et député de la Seine (1884-1890). La liste de Sallefranque décide de s’unir au Parti socialiste français (PSF) et entame des négociations avec l’Union républicaine. Celles-ci achoppent sur l’exclusive concernant René Bounet, adjoint au maire sortant et tête de liste du PSF, « qui a été néfaste aux intérêts communaux », selon Casiez. Les radicaux refusent de faire alliance avec eux. Au second tour, en l’absence de candidats de l’Union républicaine, radicaux et socialistes l’emportent face aux libéraux et Sallefranque est réélu.

Absent de l’assemblée locale, Alexandre Casiez continue cependant de peser sur la vie locale du fait de son titre de directeur de L’Union socialiste, dont l’éditorialiste est le poète lyrique Léon Stensmaght, également orfèvre. Il montre l’étendue de son influence en juillet 1905, lorsque le ministre des colonies Étienne Clémentel le distingue au cours du banquet du Syndicat de la presse républicaine périodique. Le dirigeant dudit syndicat, Monvoisin, témoigne : c’est un « militant républicain sincère et convaincu qui tout en défendant de son mieux, dans le modeste organe qu’il dirige, la République et ceux qui la servent ; qui tout en bataillant avec passion pour ses idées, donna ce bel exemple de ne jamais se souvenir du nom de ses adversaires. »

Décidément habitué des tribunaux, Alexandre Casiez aura comparu devant le conseil de guerre à Versailles en 1872 pour son rôle militaire pendant la Commune de Paris, le tribunal civil de la Seine en 1881 et 1884 pour la séparation de son couple, le conseil d’État au sujet de son élection municipale en juillet 1890 puis la cour d’assises de la Seine en juillet 1903 pour des accusations de diffamation. Il aura aussi fait appel aux juridictions pour se défendre, comme le tribunal correctionnel de la Seine en janvier 1876 à propos de la protection de ses modèles de bijoux (sans succès), et une nouvelle fois, pour injures publiées dans un journal de Saint-Maur en 1904 (avec réussite cette fois). Les deux décisions de 1876 et 1884 auront un effet jurisprudentiel significatif.

Alexandre Casiez meurt le 14 juillet 1906 à Saint-Maur-des-Fossés, dans son domicile de la rue Caffin. Il était toujours agent d’assurances et âgé de 70 ans. Son décès est déclaré par deux de ses neveux. Il était père de neuf enfants, huit de son mariage avec Louise Vernet et un de son compagnonnage avec Eugénie Clairiot. Cette dernière adoptera le nom d’usage de Casiez, bien qu’ils n’aient pas été mariés.

En 1896, Alexandre Casiez avait reçu la médaille de bronze de la mutualité pour son rôle en tant que vice-président de la société de secours mutuels Saint-Louis. Il a été décoré des Palmes académiques, comme officier d'académie en juin 1902, en lien avec ses fonctions de conseiller municipal. L’attribution de la distinction de chevalier du Mérite agricole, fait mention de ses activités de publiciste, membre du syndicat de la presse républicaine de Paris et de la banlieue et pour de « nombreux articles sur les questions agricoles et horticoles. »

Fin 

Saint-Maur, avenue du Bac à La Varenne (Arch. dép. Val-de-Marne)

 

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