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22 septembre 2012 6 22 /09 /septembre /2012 00:08

Marie Henri Brégeot, fils d’un instituteur des Vosges, naît à Nonville le 6 septembre 1855. Il vient à Paris suivre les cours du lycée Chaptal et obtient ses deux baccalauréats. Reçu à Polytechnique, sa myopie l’empêche d’y entrer. Il devient journaliste et collabore à des journaux financiers mais également à des publications humoristiques et à des revues littéraires ou théâtrales.

Étudiant, il participe au club des Hydropathes, animé par le romancier Émile Goudeau et dans lequel on retrouvait le poète et inventeur Charles Cros, l’actrice Sarah Bernhardt ou l’écrivain Alphonse Allais. Ce club était symbolique d’une « génération fantaisiste, bien souvent partagée entre le rire et le désespoir » (**).

En 1885, il est membre de l'Association des journalistes parisiens. Selon Joseph Denais, un journaliste catholique aux idées opposées aux siennes, il était « d'un esprit caustique et primesautier. (…) Il n'avait pas un ennemi et c'était un journaliste de la vieille roche ne portant envie à personne et se contentant de l’aurea mediocritas du vrai philosophe » (*).

Henri se fait connaître sous le nom de Vaudémont et adopte divers pseudonymes, dont celui de Gringoire.

Ses compétences en matière financière font qu’il est auditionné par la Chambre des députés en 1895 et par le Sénat en 1896. Il demande que l’admission de certaines valeurs minières à la cote officielle de la bourse de Paris soit refusée en raison des dangers que feraient courir les compagnies anglaises des mines d'or à l’épargne publique.

Henri Vaudémont soutient le principe coopératif, enquêtant sur des exemples concrets, comme celui de l’Alimentaire de Grenoble et participant à de nombreux congrès.

En 1886, il fonde une société coopérative de consommation à Joinville-le-Pont (Val de Marne), où il réside, baptisée La Populaire. Il est membre suppléant du comité central de l’Union coopérative en 1893.

Le journaliste, qui affiche son athéisme, s’engage également dans le mouvement de la Libre Pensée, présidant le groupe La Raison du canton de Charenton-le-Pont (Val de Marne) à partir de 1889 et devenant membre, en 1990, du conseil central de la Fédération. À ce titre, il représente la Fédération de la Libre Pensée au sein de l’Union des travailleurs socialistes, qui veut préfigurer un futur Parti socialiste unifié.

Vaudémont est également franc-maçon, il est officier du Grand-Orient de France et participe à la loge Jérusalem des vallées égyptiennes, celle de Giuseppe Garibaldi.

En l’absence d’une organisation socialiste unique, c’est sous l’étiquette radicale qu’il concourt à diverses élections, devenant membre du conseil municipal de Joinville-le-Pont en 1890. Il est réélu en 1892. En 1893, il est battu lors d’un scrutin cantonal à Nogent sur Marne.

Il meurt, d’une longue maladie, le 17 juillet 1896, âgé de 41 ans. Ses funérailles civiles, au cimetière du Père Lachaise, à Paris, le 19 juillet, rassemblent « une foule nombreuse, composée d'habitants de Joinville, des communes voisines : Saint-Maur, Créteil, Charenton, Saint-Maurice, Maisons-Alfort, Alfortville, Nogent, Champigny, Bry, etc.; de personnes venues de Paris: francs-maçons, libres-penseurs, délégués des différents groupes de la région parisienne, amis politiques, journalistes, amis personnels » (***).

Gabriel Meynet, directeur de la Voix des Communes, journal auquel collaborait Vaudémont, le qualifie de « républicain socialiste aux convictions ardentes, mais raisonnées ». Léonie Rouzade, militante socialiste (1839-1916), souligne son engagement féministe. La revue La Libre-Pensée le qualifie ainsi : c’était « un des plus méritants des soldats de la démocratie » (***).

(*) Aurea mediocritas : le juste milieu, précieux comme l'or. Rapport présenté à l'Assemblée générale de l'Association des journalistes parisiens du 19 mars 1897.

(**) Émile Goudeau, Michel Golfier, Jean-Didier Wagneur, Dix ans de bohème, Editions Champ Vallon, 2000.

(***) La Libre-Pensée, Paris, octobre 1896, n° 82.

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11 août 2012 6 11 /08 /août /2012 00:03

Lucien Sarreste était un négociant demeurant quai de la Marne, à Joinville-le-Pont (Val de Marne). En 1921, il est escroqué d'une somme de 4 000 francs (environ 3 600 €) par un certain Léon Lelu, ancien commis-greffier au tribunal de Besançon. Il l’avait chargé d’acheter un terrain pour lui, mais l’homme a disparu avec l'argent pendant huit jours.

Passant boulevard du Temple, à Paris, Lucien Sarreste se trouva nez à nez avec l'ancien greffier dans un bar de ce faubourg populaire. « Comme je suis heureux de vous rencontrer », lui dit-il, selon le quotidien Le Figaro (26/07/1921). « Et moi donc ! » répondit Lelu, en essayant de fuir mais Sarreste le retint et le remit aux agents.

Arrêté par des inspecteurs de la Sûreté puis envoyé au dépôt, l’employé indélicat avait déjà à son actif cinq condamnations pour abus de confiance.

Presqu’un siècle plus tard, la famille Sarreste conserve une place éminente dans la commune, notamment comme entrepreneurs. Plusieurs descendants du marchand volé ont siégé au conseil municipal.

André Sarreste est élu en 1959, sur la liste de Georges Defert, maire divers droite. En 1965, c’est Yvonne Sarreste qui figure aux côtés du même maire. Elle est réélue en 1971, restant à cette époque la seule femme siégeant dans l’assemblée communale.

En 1989, c’est Sylvie Mercier, née Sarreste, qui est la benjamine de la majorité de Pierre Aubry (divers droite) ; elle représente le parti républicain (UDF-PR). Elle est réélue en 1995 et 2001, devenant adjointe au maire. En 2008, elle conduit sa propre liste (divers droite, soutien MoDem) et siège dans l’opposition.

Quant à Léon Lelu, on perd sa trace.

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