Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
2 septembre 2022 5 02 /09 /septembre /2022 06:01

Début de la biographie de Charles Chaussée

Charles Albert Vincent Chaussée naît le 19 décembre 1880 au Mans (Sarthe). Il est le fils de Louise Blot et de son mari Augustin Louis Chaussée, fabricant de fromage, installés rue des Maillets.

En 1895, la famille vit à Angers (Maine-et-Loire) où il est élève au lycée David d’Angers. Il obtient plusieurs prix, notamment en gymnastique et, en octobre 1898, il intègre l’école vétérinaire de Toulouse (Haute-Garonne). Il en ressort diplômé en 1902 et, ayant signé un engagement volontaire dans l’armée en novembre 1899, il entre comme aide vétérinaire stagiaire (aspirant) à l’école d’application de cavalerie de Saumur (Maine-et-Loire). À sa sortie de l’école, en août 1903, il devient aide-vétérinaire (sous-lieutenant) et est affecté au 10e régiment d’artillerie.

Transféré au 12e régiment de hussards en mai 1905, il y est nommé vétérinaire en second en septembre la même année (lieutenant). Il est détaché aux batteries montées de la division d’Oran (Algérie). Il participe à la vie mondaine locale, notamment à un banquet des originaires du Maine et de l’Anjou en décembre 1906 à Oran.

Propriétaires de chevaux, ’il les engage dans des courses à Oran, en les montant lui-même : Sourire-d’Avril (1907), Ajaccio (1909), Onagre (1910). Membre de la Société hippique d’Oran, il en devient le vétérinaire en janvier 1908.

En janvier 1908, Charles Chaussée part, avec son unité, au Maroc, où la France a obtenu lors de la conférence d’Algesiras en 1906 des « droits spéciaux » et s’est installée à Casablanca, avant de mettre en place le protectorat en 1912. Le territoire, soumis à des luttes internes, est considéré comme étant en guerre par l’armée française. Chaussée est en charge du service de l’artillerie et du train des postes d’Oudja, Aïn-Sfa et Taforalt.

Affecté au 3e régiment de spahis en avril 1910, Charles Chaussée retourne en Algérie en septembre la même année et  est détaché à la place de Constantine. Il est ensuite stationné à Biskra et rentre brièvement en France métropolitaine pour épouser, en octobre 1910 à Poitiers (Vienne), Louise Euphémie Désirée Aimée Moguet, fille d’un instituteur d’Haspres (Nord).

De nouveau envoyé au Maroc en mai 1911, il voyage avec son unité sous les ordres du capitaine Freyssunge à bord du paquebot à vapeur Aquitaine Il, de la Compagnie des Transports Maritimes. Il transporte d'Oran à destination de Casablanca 4 officiers, 16 sous-officiers, 221 hommes de troupe, 177 convoyeurs indigènes et 436 chevaux et mulets.

Séjournant à Rabat, Charles Chaussée, passé en janvier 1914 au 1er régiment de chasseurs d’Afrique, est nommé en mars vétérinaire major (capitaine). Malade, il rentre en France en mai puis renonce à son congé dès l’entrée en guerre en août 1914.

Au cours de la première guerre mondiale, nommé au 111e régiment d'artillerie lourde, Charles Chaussée fait l’objet de trois citations pour son activité où il est qualifié comme ayant « fait preuve dans l'exercice de ses fonctions d'un zèle et d'une activité inlassables ». Le 5 octobre 1915, il a soigné sous le feu 27 chevaux blessés par les obus. Le 28 août 1916, a fait preuve de la même conscience professionnelle pendant un bombardement d'avions qui jetait bas 66 chevaux. Il devient en 1918 vétérinaire divisionnaire de la 151e division et est remarqué en mai-juin 1918 à Soissons, puis en Champagne et sur l'Aisne en octobre-novembre. Il est félicité pour avoir « su conserver, dans de bonnes conditions, une cavalerie soumise à une très dure épreuve. »

Un nouveau pansement métallique pour les chevaux est préconisé par Chaussée, qui en précise l’emploi dans une publication de la Revue générale de médecine vétérinaire en mai 1917.

Après le conflit, Charles Chaussée est officier au sein du 61e puis du 22e régiment d’artillerie et en octobre 1920 dans le 5e groupe d’artillerie à cheval. Il rejoint pour un mois en mai 1921 l’armée française d’occupation des pays rhénans, en Allemagne. Resté en activité, il obtient en juillet 1921 une pension d’invalidité chiffrée à 10% pour emphysème pulmonaire, qui sera portée à 25% en mai 1925, même si son état général est qualifié de « très bon ». Alors en congé en demi-solde, il prend sa retraite de l’armée en février 1925

Maintenu dans la réserve militaire, Charles Chaussée assure en 1932 et 1933 le classement des chevaux de la région parisienne. Il est promu en juin cette même année vétérinaire major de 1e classe (commandant).

À suivre

Le pansement métallique pour chevaux Chaussée

 

Partager cet article
Repost0
31 août 2022 3 31 /08 /août /2022 06:01

Antoine Mathon naît le 5 septembre 1880 à Vaux [act. Vaux-en-Beaujolais, Rhône] au lieudit La Cime des Prés. Il est le fils d’Annette Chavel et de son mari Antoine Mathon, vigneron.

Il exerce le métier de jardinier en 1900 à Asnières (Seine, act. Hauts-de-Seine) quand il est recensé pour ses obligations militaires. Il fait son service à partir de novembre 1901 au 149e régiment d’infanterie. Il est nommé caporal en septembre 1902 puis sergent un an plus tard, et libéré l’année suivante.

Retourné en région parisienne où il reprend d’abord son métier à Asnières, Antoine Mathon épouse en juin 1905 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), Léonie Marie Louise Courty, brodeuse. Ils s’installent dans le centre-ville de Joinville, rue de Paris. À partir de 1906, Antoine Mathon est employé par la firme cinématographique Pathé-Cinéma, qui dispose d’usines dans la commune.

Mobilisé en août 1914 au début de la première guerre mondiale dans le 12e régiment d’infanterie, Antoine Mathon est blessé à trois reprises : en juin 1915 à Metzeral (Haut-Rhin), il est touché à la main gauche par un obus ; en décembre 1915 Hartmannswiller (Haut-Rhin), son visage est atteint par un éclat de torpille ; enfin en août 1918, il est intoxiqué par les gaz et blessé par balle à la jambe gauche par des éclats de grenade. Il est démobilisé en février 1919.

Le comportement d’Antoine Mathon lui a valu deux citations. La première en septembre 1917, à l’ordre du régiment, est sobre : « Bon sous-officier, ayant toujours accompli son devoir ». La seconde en septembre 1918, à l’ordre de la division, a plus d’emphase : « Sous-officier d’un courage à toute épreuve, quoique blessé et intoxiqué, n’a pas voulu se laisser évacuer, faisant l’admiration de ses hommes, par son mépris du danger. »

Ayant repris son activité chez Pathé-Cinéma, Antoine Mathon se spécialise dans le développement de films. Il s’intéresse aussi à la vie sociale et devient en 1923 le trésorier de la section de Joinville des Prévoyants de l’avenir, importante organisation d’épargne populaire ; il prend la succession d’un des fondateurs de cette société de secours mutuels à Joinville en 1897, Louis Castanet. Mathon exerce toujours cette fonction en 1933.

Sur le plan politique, Antoine Mathon prend part à la création de la section de Joinville du Parti social français (PSF), formation d’extrême-droite fondée en juillet 1936 par le colonel François de La Rocque. Il en est le trésorier et continue ce rôle en 1938. Le président de la section est Georges Defert, futur maire de Joinville en 1953. Le PSF rassemble régulièrement plusieurs centaines de personnes lors de ses réunions mensuelles à Joinville. Ses membres participent au regroupement local des conservateurs et libéraux, l’Union des républicains, et plusieurs des élus lors des élections municipales de mai 1935 sont membres du PSF ou proche de lui, comme le maire Lesestre, un adjoint, Chaussée ou plusieurs conseillers municipaux, tels Defert et Clerté.

Résidant antérieurement à Alger, dans le quartier de Belcourt, rue de Lyon (act. avenue Mohamed Belouizdad), Antoine Mathon retourne en métropole et vit en 1961 à Paris (14e arr.), 11, rue Delambre.

Antoine Mathon meurt le 23 novembre 1961 à Paris (15e arr.). Il était âgé de 81 ans, veuf et père d’un fils. Ses obsèques ont lieu dans l’église Notre-Dame des Champs de Paris (6e arr.) et il est inhumé au cimetière parisien de Thiais.

Titulaire de nombreuses décorations, Antoine Mathon avait notamment la Croix de guerre, la Médaille militaire, la médaille interalliée, la médaille de bronze de la mutualité et la médaille d'argent du travail. Il avait été fait chevalier de la Légion d’honneur peu avant son décès, en février 1961.

Photo familiale d’Antoine Mathon dit Tony

 

Partager cet article
Repost0
27 août 2022 6 27 /08 /août /2022 06:01

Felix Louis Déat naît le 5 décembre 1885 à Brest (Finistère). Il est le fils d’Amélie Ernestine Le Roux et de son mari Joseph Déat, employé dans la marine. Ils vivent rue Marengo.

Au moment de son recensement pour le service militaire en 1905, il est employé dans la marine et domicilié avec ses parents à Guérigny (Nièvre). Il fait son service militaire à partir d’octobre 1906 dans la 14e section d’infirmiers ; il est nommé caporal en juillet 1907 sergent puis en janvier 1908 et démobilisé en septembre la même année.

Embauché en novembre 1908 comme employé surnuméraire des Postes et télégraphes, il est alors installé à Gannat (Allier). Il épouse en mai 1909 à Albertville (Savoie) Marie Balbine Céline Bernardi, fille d’un industriel italien producteur de pâtes (vermicellier). Ils s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Palissy, avenue des Familles. Dans les Postes, Déat est devenu commis ambulant.

Au début de la première guerre mondiale en août 1914, il reste affecté à son administration puis, en février 1916, rejoint le 8e régiment de génie. Blessé en décembre 1917 lors d’une chute sur le front de bataille, il est déclaré inapte au service armé et retourne aux PTT. Après-guerre, il obtient en juin 1920 une pension de 246 francs pour son infirmité au genou et à la cuisse gauche.

En novembre 1919, Felix Déat est candidat en quatrième position sur la liste présentée par le parti socialiste SFIO aux élections municipales de Joinville, conduite par un ancien conseiller municipal, Georges Laruelle. Elle arrive en seconde position, avec 29,0% des votes, devant le Bloc indépendant de Jules Beauvais (droite libérale et conservatrice) mais derrière l’Union républicaine et sociale d’Henri Vel-Durand, qui regroupe des radicaux dissidents, des radicaux-socialistes et des socialistes indépendants, dont d’anciens élus SFIO de 1912. Déat obtient 499 voix pour 1 694 suffrages exprimés (29,5%) sur 1 715 votants et 2 491 inscrits.

Au second tour, après le retrait du Bloc indépendant, la liste socialiste, qui intègre alors Henri Lacroix, conseiller SFIO sortant, est distancée avec 34,5% du corps électoral contre 65,5% pour le centre-droit, et n’a pas d’élu. Déat obtient 506 voix pour 1 518 suffrages exprimés (33,3%) sur 1 537 votants.

L’année suivante, en février 1920, Déat est désigné comme membre de la commission exécutive de la section de Joinville de la SFIO, dont André Flambard est le secrétaire.

Comme la totalité des adhérents de Joinville, Felix Déat devient probablement membre du nouveau parti communiste constitué en décembre 1920 suite au congrès de Tours.

Felix Déat meurt le 25 mars 1922 à Paris (7e arr.), où il était hospitalisé. Il est inhumé au cimetière parisien de Pantin. Il était âgé de 36 ans, était domicilié dans l’arrondissement rue Godefroy-de-Cavaignac et était père de deux enfants.

Ancien bureau de poste de Joinville-le-Pont, vers 1900

 

Partager cet article
Repost0
1 août 2022 1 01 /08 /août /2022 05:01

Maurice René Petit naît le 9 juin 1878 à Levallois-Perret (Seine, act. Hauts-de-Seine). Il est déclaré comme fils d’Hortense Marie Petit, domestique, et d’un père non dénommé ; sa mère le reconnaît en décembre 1898 dans la même mairie. Il vit alors avec elle à Paris (17e arr.), avenue de Clichy et est peintre en bâtiment.

En mai 1899, il est exempté de service militaire du fait d’une ostéomyélite du tibia gauche. Il épouse, en avril 1905 à Paris (10e arr.) Marthe Noël, blanchisseuse, originaire d’Épône (Seine-et-Oise). Ils s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), avenue de l’Île, dans le quartier de Polangis.

Au début de la première guerre mondiale, Maurice Petit n’est pas mobilisé du fait de son état de santé, caractérisé par une « légère claudication ». À partir d’avril 1917, il est affecté à des services auxiliaires dans le 1er régiment de zouaves puis le 19e escadron du train des équipages. Il est démobilisé en février 1919.

C’est probablement lui le vice-président de la Mutualité scolaire de Joinville, qui assure le fonctionnement de cette société de secours mutuels au début de la guerre, avec le président Alphonse Depasse.

Après la fin du conflit, Maurice Petit est candidat, en sixième position, sur la liste socialiste SFIO pour les élections municipales de novembre 1919 à Joinville, conduite par Georges Laruelle. La liste d’Union républicaine et sociale, qui regroupe des radicaux dissidents, des radicaux-socialistes et des socialistes indépendants, arrive en tête avec 44,8%  des suffrages exprimés, devant la SFIO à 29,0% et le Bloc indépendant (droite), à 26,2%. Cette dernière se retire avant le second tour, qui voit la victoire du centre-gauche remportant les 23 sièges à pourvoir avec 65,5% des votes devant la SFIO (34,5%). Au premier tour, Maurice Petit avait obtenu 499 voix pour 1 518 suffrages exprimés (32,9%) sur 1 537 votants et 2 491 inscrits.

Le journal L’Humanité publie, en mai 1920, une liste de onze joinvillais participant à une souscription « Pour les victimes de la grève et des violences gouvernementales », dont Maurice Petit.

Comme la totalité des membres de la SFIO à Joinville-le-Pont, Maurice Petit est probablement devenu membre du parti communiste suite au congrès de Tours en décembre 1920, qui a vu la majorité des délégués voter l’adhésion aux conditions posées par l’Internationale communiste.

Vivant toujours, avec sa famille à Joinville-le-Pont et continuant son métier de peintre, Maurice Petit ne semble pas avoir eu après 1920 d’activité politique ou sociale publique.

Maurice Petit meurt le 14 février 1945 à Levallois-Perret, sa commune de naissance et était toujours domicilié à Joinville. Âgé de 66 ans, il était père d’une fille.

Il ne semble pas qu’on puisse rapprocher Maurice Petit d’un autre Petit, dont le prénom n’est pas établi, élu conseiller municipal socialiste SFIO en 1912. En effet, l’adresse de ce dernier mentionnée au cours de la campagne puis du mandat n’est pas celle de Maurice Petit et ce dernier ne fait pas mention, dans sa candidature en 1919, d’un titre de conseiller municipal ou d’ancien conseiller municipal.

Joinville-le-Pont pendant les inondations de 1910

 

Partager cet article
Repost0
26 juillet 2022 2 26 /07 /juillet /2022 00:01

Suite de la biographie de Jules Serval

Jules Serval est désigné pour siéger au conseil municipal provisoire qui se met en place le 3 septembre 1944 à Lyon après la Libération de la ville et comprend également d’anciens élus écartés par le régime de Vichy. Il sera élu dans cette même assemblée en avril 1945 puis en octobre 1947, siégeant toujours au sein du groupe communiste. Membre du conseil d’administration des hospices de Lyon, il est aussi délégué cantonal de l’enseignement pour le 7e arrondissement.

En février 1948 à Lyon (7e arr.), Jules Serval épouse sa compagne Henriette Raymonde Barbotte. Ils vivent rue de l'Abbé-Rozier à Lyon (1er arr.).

En matière syndicale, Jules Serval remplace Paul Entzmann comme secrétaire de l’Union départementale de la CGT du Rhône en août 1945. Il plaide pour l’abandon du « cadre trop strict de la Charte d’Amiens » qui régit les rapports entre le syndicalisme cégétiste et les formations politiques, appelant les syndicalistes à jouer un rôle économique et politique. En décembre 1951, il est poursuivi pour « incitation de militaires à la désobéissance » devant le tribunal correctionnel de Lyon pour avoir appelé à manifester contre le départ des troupes en Indochine.

Il prend sa retraite de la société PLM, démissionne du conseil municipal de Lyon et quitte alors la région pour devenir à Paris secrétaire de l’Union CGT des cheminots retraités. Avec son épouse, ils s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) en 1952.

Dans sa nouvelle commune, il réside dans le quartier de Polangis et adhère à la cellule locale. En avril 1965, il envoie une lettre au maire Georges Defert (Rassemblement des gauches républicaines, centre-droit), qui vient d’être réélu, estimant qu’il était injurieux d’écrire, comme il l’avait fait dans ses affiches « Contre les communistes, votez nationaux ». Il fait état de ses titres de combattant 1914-1918 décoré, de combattant volontaire de la Résistance, d’interné politique et d’ex-capitaine FFI. Son épouse avait été candidate sur la liste d’Union démocratique, opposée à celle du maire.

En septembre 1968, Jules Serval quitte ses fonctions syndicales. Avec son épouse, ils rejoignent Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise. Une soirée d’adieux est organisée pour eux le 25 septembre 1968 par les communistes joinvillais.

Dans sa nouvelle résidence, il s’occupe, au témoignage de Moissonnier, de la diffusion de la presse dans la cellule Julian-Grimau de la section de Vénissieux-Centre du PCF.

Jules Serval meurt le 2 septembre 1978 à Bron (Rhône). Il est inhumé le 6 septembre au cimetière de Vénissieux. Âgé de 82 ans, il était décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze. Une voie publique de la commune de Vénissieux a été baptisée « rue Jules-Serval. »

Fin

Plaque de la rue Jules-Serval à Vénissieux

 

Partager cet article
Repost0
24 juillet 2022 7 24 /07 /juillet /2022 00:01

Début de la biographie de Jules Serval

Jules Serval naît le 2 juin 1896 à La Ricamarie (Loire). Il est le fils de Marie Françoise Alphonsine Gardes et de son mari, François Serval, ouvrier mineur.

Devenu lui-même mineur et vivant à Saint-Étienne (Loire), il est mobilisé, en avril 1915, à l’âge de 18 ans, dans le 5e régiment d’infanterie coloniale. Passant ensuite au 38e régiment d’infanterie coloniale, il est envoyé en décembre 1916 rejoindre l’armée d’Orient et débarqué à Salonique (Grèce). Il revient en France en juin 1918, et rejoint le 6e régiment d’infanterie coloniale. Son comportement lui vaut d’être, en novembre 1917, cité à l'ordre du régiment : très bon soldat, toujours volontaire pour les missions périlleuses, s'est offert spontanément dans la nuit du 21 octobre 1917 immédiatement après une tentative de coup de main de l'ennemi pour aller chercher au petit poste un camarade blessé.

Alors qu’il est caserné au fort Saint-Irénée, à Lyon, Jules Serval est accusé, en janvier 1919, du vol à l'esbroufe d’un sac de femme contenant 100 francs. Traduit en mars 1919 devant le conseil de guerre de Lyon en mars 1919, il est condamné à deux mois de prison pour vol simple avec circonstances atténuantes. Il est amnistié en avril 1921 et démobilisé en septembre 1919.

Revenu à la vie civile, Jules Serval entre à la compagnie de chemins de fer PLM (Paris-Lyon-Méditerranée) et réside à Aubervilliers (Seine, act. Seine-Saint-Denis), rue Lecuyer. Selon l’historien Maurice Moissonnier, il adhère en 1922 au parti communiste.

Il est en 1926 affecté à la gare PLM de Lyon-Perrache et vit chemin Saint-Fiacre (5e arr.). Poursuivant son activité politique, il est, d’après Moissonnier, en 1926 membre de la cellule n° 7, en charge de la publication d’un bulletin bimensuel, L’Œil de Perrache.

Adhérent de l’Union unitaire des syndicats de cheminots du réseau PLM, syndicat affilié à la CGTU, il en était archiviste en 1926. Il fait partie des candidats unitaires au Conseil supérieur des chemins de fer en janvier 1928. Il prend la parole au nom de la confédération à la manifestation tenue à Gerland « contre le fascisme, les décrets-lois et la guerre », organisée par le PCF et le parti socialiste SFIO. Quittant le métier de roulant, il devient en 1935, pour raisons de santé, facteur aux écritures. Ses horaires de bureau lui permettent de renforcer son activité syndicale et il est secrétaire du syndicat unitaire du PLM à Lyon et membre de la commission exécutive de l’Union départementale. Après la réunification au sein de la Confédération générale du travail (CGT), Jules Serval fait partie en novembre 1937 d’une délégation de cheminots lyonnais qui se rend à Madrid auprès des combattants républicains espagnols. Serval participe au 31e congrès de la CGT à Nantes (Loire-Inférieure, act. Loire-Atlantique). Il compte parmi les organisateurs de la grève du 30 novembre 1938 qui fut, d’après Moissonnier, un échec à Perrache.

En matière politique, est secrétaire du rayon communiste (groupement de sections) de Lyon-Ville (2e arr.). Lors des élections cantonales d’octobre 1937, Jules Serval représente le parti communiste dans le canton de Lyon-2. Il obtient 163 voix pour 2 412 suffrages exprimés soit 6,8% ; le candidat de droite est élu dès le premier tour. Il siège au comité régional du PCF depuis décembre 1937 et participe, le même mois, au 9e congrès national qui se tient à Arles (Bouches-du-Rhône).

Au cours de la deuxième guerre mondiale, Jules Serval est affecté spécial au sein de la SNCF. Après la signature, en août 1939, du Pacte germano-soviétique, comme pour de nombreux militants communistes, la situation de Serval change. Caserné au fort Lamothe à Lyon puis au 21e régiment d’infanterie coloniale à Paris-Clignancourt (18e arr.), il est réformé en février 1940 pour raisons de santé et renvoyé dans ses foyers. Il vit à Lyon avec Henriette Barbotte. Tous les deux reprennent contact avec le parti communiste, devenu une organisation clandestine, et récupèrent le matériel nécessaire à la fabrication de la presse clandestine. Déplacé à Langogne (Lozère) au premier semestre 1940, il est révoqué en octobre de la même année.

D’après Moissonnier, il quitte la Lozère début 1941 pour Saint-Étienne puis passe dans la clandestinité, logeant à Beauvallon (Drôme). Le parti communiste lui a confié la direction politique de la région Drôme-Ardèche et devient le responsable du Front national pour cette zone. Dans la résistance, il utilise le pseudonyme d’Adrien. Il est arrêté le 30 avril 1942 à Montélimar puis emprisonné à Lyon (Montluc), au camp de Mauzac (Haute-Garonne) puis à la prison militaire de Bergerac (Dordogne). Son rôle exact dans la résistance n’ayant pas été identifié, il en est libéré pour raison médicale, revient à Saint-Étienne puis est arrêté de nouveau et interné à la prison de Toulouse. Selon son témoignage dans le journal Le Réveil (1968/09/27), il aurait été condamné à mort par la Gestapo ; la Libération de Toulouse et de la prison par la Résistance le 19 août 1944 lui permet d’y échapper. Ancien membre des Francs-tireurs et partisans, il se voit reconnaître le grade de capitaine dans les Forces françaises de l’intérieur (FFI). Il siège, à ce titre, au sein de la cour martiale de Toulouse.

À suivre

Henriette et Jules Serval

 

Partager cet article
Repost0
16 juillet 2022 6 16 /07 /juillet /2022 00:01

Edmond Carlos Désiré Eeckhout nait le 28 mars 1883 à Paris (11e arr.) Il est le fils d’Henriette Désirée Marie Bonduelle et de son mari Carlos Joseph Eeckhout, mécanicien, qui vivent cour Truillot.

Faisant son service militaire au 3e régiment de génie, à partir de novembre 1904, Edmond Eeckhout devient caporal en mai 1905 puis sergent en novembre 1905. Il retourne à la vie civile en février 1907.

Devenu directeur d’un établissement horticole à Vitry-sur-Seine (Seine, act. Val-de-Marne), Edmond Eeckhout épouse dans cette ville Louise Eugénie Goix, comptable.

Au cours de la première guerre mondiale, Edmond Eeckhout est mobilisé en août 1914 au 1er puis au 10e régiment de génie. Pour son comportement en avril 1915, il est cité à l’ordre de l’armée : « ayant reçu l'ordre d'effectuer le débourrage d'un fourneau allemand, a conduit ce travail périlleux avec énergie et sang-froid, a réussi dans sa mission malgré l'explosion d'un camouflet ennemi qui a tué un sapeur et l'a projeté lui-même à terre : s'est aussitôt porte au secours du sapeur dans une atmosphère rendue irrespirable par les gaz délétères. »

Il devient adjudant en août 1915 puis est nommé sous-lieutenant en août la même année et affecté au 4e régiment de génie. Il rejoint l’état-major de la 77e division d’infanterie en décembre 1916 puis est nommé lieutenant en juillet 1917. Eeckhout est de nouveau cité à l’ordre de l’armée en novembre 1918 : « Officier ayant fait preuve en toutes circonstances des plus belles qualités militaires, bravoure, activité, dévouement. A toujours accompli avec succès les missions qui lui étaient confiées. A notamment en octobre 1918, au cours de l’offensive des Flandres, exécuté des reconnaissances délicates, sous de violents bombardements ». Il est démobilisé en mars 1919. Dans la réserve, il devient capitaine en décembre 1925.

Après la guerre, la famille Eeckhout vit d’abord au Mans (Sarthe), route de Paris, où il est horticulteur. Puis ils reviennent en région parisienne, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où Edmond Eeckhout ouvre en 1933 une graineterie avenue Galliéni, dans le quartier de Palissy.

Suite à la deuxième guerre mondiale, il s’implique dans la vie politique de sa commune. Il est candidat, en novembre 1947, sur la liste soutenue par le Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste) pour les élections municipales. Conduite par Pierre Perly, elle arrive en tête avec 44% des voix mais avec 13 sièges, elle est à égalité de l’Union républicaine et résistante du maire sortant, Robert Deloche (43,3%) ; c’est le choix du seul élu socialiste SFIO qui permet à ce dernier d’être reconduit.

À la fin du mandat, les deux camps se divisent : une scission se produit au sein de la droite, Georges Defert (Rassemblement des gauches républicaines ou RGR, centre-droit) et Perly faisant défection. Eeckhout reste fidèle au RPF dont Pierre Calmon devient le chef de file. À gauche, le parti communiste exclut Deloche ; faute d’entente à droite, c’est cependant une communiste, Amélie Trayaud, qui est élue maire pour deux mois en mars 1953.

Lors des élections municipales d’avril 1953, Eeckhout figure sur la liste RPF, qui arrive en troisième position, devancée par les communistes et les dissidents de droite. Elle obtient six élus, dont Edmond Eeckhout qui a 1 391 voix pour 6 748 suffrages exprimés (20,6%) sur 6 979 votants et 8 482 inscrits.

Avec les autres élus gaullistes et la section de Joinville du RPF, Eeckhout demande la révision du procès de l’Affaire Rosenberg, du nom des espions condamnés à mort aux États-Unis. Le conseil municipal vote, à l’unanimité, un vœu en ce sens. Un comité est créé avec les communistes, certains MRP et le clergé d’une des paroisses. Une manifestation, où l’on retrouve le curé et ses trois vicaires, se tient en juin 1953 sur le pont de Joinville avec 200 participants.

Sans doute malade, Eeckhout se fait excuser aux séances du conseil municipal à partir de fin juillet 1956.

Edmond Carlos Désiré Eeckhout meurt le 31 juillet 1957 à Joinville, en cours de mandat. Il était âgé de 74 ans. Décoré de la Croix de guerre avec palmes, il était chevalier de la Légion d’honneur depuis octobre 1930 et chevalier du Mérite agricole depuis janvier 1931.

Edmond Eeckhout, sergent en 1915 (L'Illustration)

 

Partager cet article
Repost0
12 juillet 2022 2 12 /07 /juillet /2022 00:01

Édouard Georges Coutarel naît le 16 novembre 1892 à Paris (11e arr.). Il est le fils et Marie Alphonsine Marin et de Jules Saint-Ange Coutarel, papetier. Ils ne sont pas mariés à ce moment mais le deviendront en septembre 1910 à Paris (16e arr.). Georges Coutarel vit pour sa part rue Saint-Maur, dans le 11e arrondissement.

Incorporé pour son service militaire en octobre 1913 au 171e régiment d’infanterie, Georges Coutarel qui est alors employé de commerce, est toujours sous les drapeaux au début de la première guerre mondiale. Il devient caporal en avril 1915. Son comportement en juin et juillet 1916 lui vaut une citation à l’ordre de la brigade. « N’a cessé, depuis le début de la campagne, de remplir ses fonctions avec un dévouement de tous les instants, ne ménageant pas sa peine. A assuré le bon fonctionnement de son service aux heures difficiles et dans un secteur violemment bombardé ». Il sert dans le 8e régiment de génie en mars 1918 puis est démobilisé en août 1919.

Vivant à Bessancourt (Seine-et-Oise, act. Val-d’Oise), Georges Coutarel y épouse Suzanne Marie Pradat en mars 1922. La famille s’installe en 1930 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), d’abord dans le centre-ville, rue de Paris puis dans le quartier de Polangis, avenue du Parc. D’abord représentant de commerce, Coutarel devient, en 1937, papetier comme l’avait été son père.

Au cours de la deuxième guerre mondiale, Georges Coutarel est de nouveau mobilisé en août 1939 au sein du 401e groupe de Défense contre avions (DCA), mais il est renvoyé dans ses foyers fin octobre la même année.

Après-guerre, Georges Coutarel s’engage lors des élections municipales de novembre 1947 sur la liste conduite par Pierre Perly, qui a le soutien du Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste). Elle arrive en tête avec 3 066 voix pour 6 974 suffrages exprimés (44%) sur 7 073 votants et 8 376 inscrits. Cependant, arrivée à égalité de nombre de sièges avec l’Union républicaine et résistante du communiste Robert Deloche, maire sortant, elle est battue pour le poste de maire quand le seul élu socialiste SFIO se prononce en faveur de Deloche.

La fin du mandat est heurtée : le maire, exclu du parti communiste, doit céder la place en février 1953 tandis que la droite, qui avait la majorité au moment du vote, avec 13 élus présents contre 12 à gauche, se déchire en deux tendances qui ne s’entendent pas. Une communiste, Amélie Trayaud, devient maire pour deux mois.

Lors du scrutin de mai 1953, Georges Coutarel reste fidèle au RPF et figure sur la liste de son responsable, Pierre Calmon. Elle arrive en troisième position, derrière les communistes et les dissidents de droite, conduits par Georges Defert (RGR, centre-droit) et Pierre Perly, qui ont le même nombre d’élus qu’eux (six). Ce sont les deux centristes démocrates-chrétiens du Mouvement républicain populaire (MRP) qui donnent la victoire à Georges Defert, qui devient maire. Coutarel avait obtenu 1 364 voix pour 6 748 suffrages exprimés (20,2%) sur 6 979 votants et 8 482 inscrits.

En juillet 1953, Coutarel est signataire, avec les cinq autres élus RPF, d’une motion de la section de Joinville du RPF protestant contre l’Affaire Rosenberg, un couple d’espions condamnés à morts aux États-Unis.

À plusieurs reprises, Coutarel signe des articles dans l’hebdomadaire libéral local, Nouvelle Union régionale. Il s’intéresse notamment aux jumelages de Joinville avec des villes européennes.

Démissionnaire, Coutarel est remplacé en tant que conseiller municipal en décembre 1957 par Mignon. Il avait siégé pendant dix ans dans l’assemblée locale. Il quitte probablement Joinville après avoir atteint l’âge de la retraite.

Georges Coutarel meurt le 29 mars 1986 à Louviers (Eure). Il avait été marié plus de 60 ans, jusqu’au décès de son épouse à Rouen en juillet 1982. Père de deux fils, il était décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze.

Joinville-le-Pont, vers 1960

 

Partager cet article
Repost0
8 juillet 2022 5 08 /07 /juillet /2022 00:01

Jean Chabrière naît le 27 septembre 1889 à Portets (Gironde). Il est le fils de Madeleine Broussouloux, marchande, et de son époux Jean Chabrière, tonnelier. Probablement pour se différencier de son père éponyme, il utilisera les prénoms de Jean Henri.

En 1909, il réside à Paris, probablement rue de Chambéry (15e arr.) avec ses parents, et exerce la profession de peintre. Il est affecté en octobre 1910 au 34e régiment d’infanterie pour son service militaire et démobilisé en septembre 1912.

Pendant la première guerre mondiale, Jean Henri Chabrière est mobilisé en août 1914 au 7e régiment d’infanterie coloniale. Il est blessé une première fois en septembre 1915 lors des combats de la Main de Massiges (Marne), sur le front de Champagne, à l’arcade sourcilière gauche par un éclat d’obus. Il est une deuxième fois blessé en avril 1917 à la cuisse gauche, toujours par éclat d’obus. Cette blessure, ainsi qu’une cicatrice due à une baïonnette, provoquent une fracture du fémur gauche qui provoquera un raccourcissement de cinq centimètres de sa jambe. Il sera réformé en mai 1918, renvoyé dans ses foyers puis reconnu invalide de guerre et pensionné, d’abord à 20% en 1919, quotité qui sera augmentée progressivement jusqu’à 100% en octobre 1968.

Il reçoit deux citations pour son comportement. En février 1916, il est cité à l’ordre de la division : « Le 6 février 1916, au cours de l’assaut, a sauté sans hésiter dans une tranchée ennemie entraînant ses camarades et y a fait des prisonniers. Soldat coutumier d’actes de bravoure ». De nouveau, il est cité à l’ordre de la division en mai 1917 : « Soldat très courageux et faisant l’admiration de ses camarades. N’a quitté la ligne allemande qu’après avoir épuisé toutes ses munitions et après une lutte d’une heure et demie. A été blessé par la suite. »

Devenu dessinateur, Jean Henri Chabrière épouse à Paris (15e arr.) en décembre 1919, Félicie Henriette Geay, modiste. Ils résident rue de Chambéry. Il est membre de l'Association générale des mutilés de la guerre.

En 1926, Jean Henri Chabrière est métreur puis, en 1937, gérant d’hôtel, rue Charbonnière, dans le quartier de la Goutte-d’Or à Paris (18e arr.).

Après la deuxième guerre mondiale, la famille Chabrière vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), quai de la Marne. Lors des élections municipales de mai 1953, il est candidat sur la liste communiste dans cette ville. Robert Deloche, résistant, maire depuis la Libération en août 1944, avait été remplacé en février 1953 par une autre communiste, Amélie Trayaud, suite à son exclusion du PCF. Malgré le trouble provoqué par cette éviction, les communistes arrivent en tête avec 35,6% des suffrages exprimés et 10 sièges, devant la liste divers-droite (22,1%, 6 élus) et les gaullistes (19,8%, 6 postes également), les socialistes SFIO (12,3%, 3 conseillers) puis le MRP (9,2%, 2 élus). L’appui de ces derniers permet à la droite de faire élire Georges Defert (Rassemblement des gauches républicaines, centre-droit) comme maire. Chabrière avait obtenu le troisième meilleur score des candidats avec 2 413 voix pour 6 748 suffrages exprimés (35,8%) sur 6 979 votants et 8 482 inscrits.

Se différenciant en cela de plusieurs élus de gauche, Chabrière participe à de nombreuses manifestations communales. Il prend également des positions différentes, s’abstenant par exemple en avril 1956 lors du vote du budget, contre lequel votent les élus socialistes, radicaux ou communistes. Il ne suit pas non plus l’opposition communiste à l’octroi d’une garantie pour un emprunt contracté par l’Office municipal d’habitations à loyer modéré en mai 1956. Il intervient, en mars 1958, au sein du conseil municipal au sujet du nettoyage des berges du quai de la Marne, là où il réside.

En 1959, la représentation proportionnelle étant abandonnée, la liste de Georges Defert remporte les 27 sièges à pourvoir et est réélu maire.

Jean Chabrière meurt le 28 février 1973 à Joinville. Il était âgé de 83 ans et père d’une fille. Il avait été décoré de la Croix de guerre avec deux étoiles d’argent et de la Médaille militaire.

Joinville-le-Pont, années 1960

 

Partager cet article
Repost0
6 juillet 2022 3 06 /07 /juillet /2022 00:01

Pierre André Henri Perly naît le 10 juin 1896 à Romorantin (act. Romorantin-Lanthenay, Loir-et-Cher). Il est le fils de Marie Octavie Daguenet et de son mari Hippolyte Augustin Perly, ferblantier. Ils résident rue des Capucins.

Au cours de la première guerre mondiale, est mobilisé en avril 1915. Il sert comme sapeur mineur au 1er régiment de génie. Il est félicité pour son comportement : « Le 21 juillet 1917, a été blessé très grièvement, au cours de travaux exécutés en première ligne, sous un violent bombardement ». Réformé à titre temporaire en septembre 1918, il l’est définitivement en février 1919 et se voit alors attribuer une pension de 30% en tant que mutilé de guerre.

En juin 1921 à Romorantin Pierre Perly épouse Jeanne Madeleine Rouzeau, comme lui native de la ville. Vers 1930, ils s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où il exerce l’activité de plombier couvreur en tant qu’artisan. Ils résident avenue Galliéni, dans le quartier de Palissy.

Après la deuxième guerre mondiale, Pierre Perly s’engage dans l’action politique. En novembre 1947, il est à la tête de la liste d’union de la droite locale, qui a le soutien du Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste). Avec une moyenne de 3 066 voix pour 6 974 suffrages exprimés (44%) sur 7 073 votants et 8 376 inscrits, sa liste arrive en tête et obtient 13 élus, devant celle du maire sortant Robert Deloche, communiste, qui a 43,3% et également 13 élus. Les démocrates-chrétiens du Mouvement républicain populaire (MRP) n’ont pas d’élu, obtenant 5,8%. C’est le seul siège remporté par les socialistes SFIO (6,5%) qui fera la différence lors de l’élection du maire ; Berthet choisit de réélire Deloche.

Avec la démission de ce dernier en février 1953, le conseil municipal doit élire un nouveau maire. Le groupe de droite se divise entre Pierre Calmon, qui a le soutien du RPF, et cinq dissidents, dont Georges Defert et Jean-Pierre Garchery, qui présentent la candidature de Perly. Ce dernier obtient cinq voix, contre huit à Calmon et douze à la communiste Amélie Trayaud. Au nom du respect du vote de 1947, Defert demande aux élus de droite de voter Perly ; après leur refus, Trayaud est élue pour un mandat de deux mois. L’hebdomadaire de droite Nouvelle Union régionale s’offusque : « On les croyait ‘nationaux’… Oui mais les 5 conseillers municipaux de Joinville ne l’étaient pas. Conseil municipal composé de 13 communistes, 13 nationaux, 1 socialiste. Entente précaire chez les communistes ; 2 tendances chez les nationaux, 8 soudés autour de leur chef et 5 transfuges (…) Ils sont les complices des communistes, nous les renverrons à d’autres occupations. »

Lors des élections municipales d’avril 1953 à Joinville, le même journal considère que la campagne électorale n’a pas « un équivalent d’âpreté en l’une ou l’autre des 39 communes » du département de la Seine. Perly figure sur la liste de Defert, qui a le soutien du Rassemblement des gauches républicaines (RGR, centre-droit). Devancée par l’union des communistes et des radicaux (35,6%, 10 sièges), elle arrive en seconde position (22,1%, 6 élus), devant les gaullistes (19,8%, 6 postes également), les socialistes SFIO (12,3%, 3 conseillers) et le MRP (9,2%, 2 élus). L’appui de ces derniers permet à la droite de faire élire Georges Defert comme maire. Perly avait obtenu le meilleur score des candidats de droite avec 1 566 voix pour 6 748 suffrages exprimés (23,2%) sur 6 979 votants et 8 482 inscrits.

Le premier scrutin municipal sous la cinquième République, en mars 1959, abandonne la représentation proportionnelle au profit d’un vote majoritaire. Les soutiens de Defert sont en tête au premier tour avec 41,2% des suffrages exprimés, devant les communistes (32,2%) puis l’union UNR (gaullistes), MRP et SFIO (23,5%). Au second tour, la liste appuyée par le RGR remporte les 27 sièges à pourvoir avec 52,4%, le PCF ayant 34,1% et les candidats conduits par le gaulliste Pierre Calmon 13,1%. Georges Defert est réélu maire, tandis que Pierre Perly devient adjoint, aux côtés d’Albert Gaulin, Léon Belhomme, Jean-Pierre Garchery, Georges Derou et Pierre Lambert.

Dans une configuration comparable pour les élections municipales de mars 1965, la liste conduite par Defert est reconduite. Elle avait obtenu au premier tour en moyenne 3 382voix pour 7 758 suffrages exprimés (43,6%) sur 7 974 votants et 10 441 inscrits ; face aux seuls communistes au second tour, elle recueille 58,7% et emporte les 27 sièges. Le même bureau municipal est reconduit, sauf Pierre Lambert remplacé par Raymond Aubry.

Au cours du scrutin de mars 1971, la liste de Georges Defert fait face aux seuls communistes conduits par Henri Bideaux. Elle est vainqueur avec 64,2%. Georges Defert est réélu, Jean-Pierre Garchery étant premier adjoint, suivi par Pierre Perly, Raymond Aubry, Georges Derou, Charles Clément et Georges Louw. Après la mort de Defert en octobre 1975, Garchery est élu maire et Pierre Perly devient son premier adjoint.

Au cours des élections municipales de mars 1977, la droite s’est divisée au premier tour en quatre listes. Elle est battue au second tour par le communiste Guy Gibout.

Pierre Perly meurt le 28 novembre 1990 à Joinville. Il était âgé de 94 ans et avait été décoré de la Médaille militaire.

L'avenue Galliéni à Joinville-le-Pont

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Polmorésie, blog d’histoire
  • : Histoire politique, économique, culturelle et sociale au travers des acteurs qui ont se sont engagés dans la vie publique.
  • Contact

Recherche

Liens