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9 septembre 2021 4 09 /09 /septembre /2021 00:01

Louis Ernest Olivier Labiouse naît le 17 juillet 1884 à Paris (7e arr.) ; son nom est fréquemment orthographié « Labiouze ». Il est le fils de Louise Caroline Haran, ouvrière en dentelles, et de son mari Irénée Benoit Adolphe (dit René) Labiouse, employé de commerce au grand magasin Le Printemps. Ils vivent rue Oudinot. Sa mère, qui ouvrira son atelier, est réputée dans les milieux chrétiens. Son père acquiert des responsabilités dans la Société Philanthropique de l'Union du Commerce à Paris en 1886.

Entré au séminaire catholique de Paris, il effectue une première partie de service militaire entre octobre 1904 et septembre 1905 au 104e régiment d’infanterie puis une seconde de novembre 1907 à juillet 1908. Il rejoint alors la maison d’accueil de la Congrégation du Saint-Esprit (spiritains) à Chevilly-Larue (Seine, act. Val-de-Marne).

Ordonné prêtre du diocèse de Paris, il est envoyé en mission en Guinée française. La hiérarchie catholique estime que dans ce territoire, « un splendide champ d'évangélisation s'ouvre. »

Dans une lettre de mai 1914, datée de Kindia, station fondée trois ans auparavant dans le Sud-Ouest du pays, le père Labiouse donne son point de vue sur la vie en brousse. « J’ai à m’occuper de 15 ou 16 villages situés aux quatre points cardinaux de la Mission ! (…) Dans chacun de ces villages, 15, 20, 30 enfants apprennent prières, catéchisme et cantiques à l’école de notre catéchiste. Sont-ils intelligents ? En général, oui ; certains même semblent dépasser la moyenne et font espérer ; mais dès que l’âge critique arrive, l’orgueil, les passions, souvent tout s’écroule ! (…) Les Noirs sont perfectibles comme tous les hommes ; mais on s’en apercevra seulement dans un siècle ou deux. (…) La grande difficulté est que nous avons affaire, en maint endroit de la Basse-Guinée, à des Musulmans, en général cependant pas fanatiques puisqu’ils nous confient assez facilement leurs enfants… »

Au début de la première guerre mondiale, Louis Labiouse est mobilisé à Conakry (Guinée). Devenu caporal en juillet 1915, il intègre le bataillon de l’Afrique occidentale française et est intégré dans l’expédition franco-anglaise qui se bat, en 1916, contre les troupes allemandes au Cameroun. La défaite des troupes coloniales de l’Empire amène le départ des missionnaires catholiques allemands pallottins de la société de l'Apostolat Catholique. Ceux-ci demandent aux autorités militaires françaises d’affecter des religieux catholiques pour éviter que des protestants américains ne prennent la relève. Les forces d’occupation décident donc d’accorder un sursis spécial à sept prêtres servant comme combattants dans l’armée, et parmi eux quatre spiritains, dont le père Labiouse. Il rejoint la mission de Ngovayang (act. département de l'Océan), dans une zone montagneuse du Sud du pays. Il termine la construction de l'église dédiée à saint François-Xavier que les pallottins avaient commencé. Démobilisé en mars 1919, le père Labiouse rejoint brièvement la métropole.

Il retourne, en janvier 1921 depuis Marseille, pour la Guinée française. Il est affecté à Boké (act. Guinée-maritime), sur les bords du Rio Nunez. Il circule régulièrement sur ce fleuve en baleinière et y fait naufrage en novembre 1933. Sans dommage corporel, il regrette cependant la perte de ses notes sur la langue tchappy, au sujet de laquelle il avait noté des conversations, proverbes et prières.

Retourné en France, l’abbé Labiouse est nommé vicaire de la paroisse Saint-Charles-Borromée de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Jusqu’en 1937, le curé est Victorin Martin, remplacé alors par Augustin Baudot.

Louis Labiouse meurt le 17 octobre 1949 à Chevilly-Larue, dans la maison d’accueil de la Congrégation du Saint-Esprit. Il était âgé de 64 ans.

Ngovayang, église saint François-Xavier

 

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5 septembre 2021 7 05 /09 /septembre /2021 00:01

Henri Julien Armand Jean Marie Moutel naît le 31 mars 1862 à Tresboeuf (Ille-et-Vilaine). Il est le fils de Jeanne Marie Laurent et de son époux, Pierre Julien Moutel, receveur buraliste.

Rattaché à l’ordre franciscain et devenu prêtre catholique, il est nommé vicaire à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le diocèse de Paris, en avril 1900. Il y organise notamment, avec le curé, l’abbé Roustan, le pèlerinage en l'honneur de Notre-Dame de Pellevoisin qui a lieu début septembre 1901.

Nommé vicaire de Notre-Dame des Blancs-Manteaux à Paris (4e arr.) en juillet 1904, il s’occupe en particulier du catéchisme des écoles de filles.

En avril 1912, Henri Moutel devient vicaire à Saint-Honoré d'Eylau (Paris, 16e arr.). Outre le catéchisme des filles, il est en charge de plusieurs œuvres, celles de l’Adoration du Saint-Sacrement, du Sacré-Cœur et des Vocations. Il se félicite, en 1914, que la paroisse compte onze séminaristes. Il se consacre, en 1915, à la récolte de dons pour l’orphelinat Saint-Joseph, à Bouvelinghem (Pas-de-Calais).

Toujours prêtre à Paris en août 1923, il prononce un « excellent panégyrique » selon le journaliste de L’Écho de Paris, Charles Pichon, au cours de la fête de Saint-Louis, dans la paroisse de l’Île Saint-Louis à Paris (4e arr.).

Henri Moutel meurt le 4 avril 1927 à Saint-Servan-sur-Mer, où il résidait rue de la Pie, villa La Feuilleraie, à proximité de sa famille maternelle. Il était âgé de 65 ans.

L'église Saint-Charles de Joinville-le-Pont

 

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3 septembre 2021 5 03 /09 /septembre /2021 00:01

André Bourdet naît le 20 juillet 1883 à Paris (15e arr.). Il est le fils de Marthe Catherine Pelletier et de son mari, Émile Bourdet, typographe qui vivent rue du Théâtre.

Au moment d’effectuer son service militaire, il s’engage pour trois ans dans l’armée en novembre 1903, mais est cependant démobilisé dès septembre 1904, en vertu de la loi de 1889 qui en exempte les étudiants ecclésiastiques. Il effectuera cependant cinq mois complémentaires, à partir de novembre 1907, au 117e régiment d’infanterie.

Inscrit au séminaire catholique du diocèse de Paris, il est étudiant en 1903 sur le site d’Issy-les-Moulineaux puis en 1904 place Saint-Sulpice à Paris (6e arr.).

Ordonné prêtre à l’été 1908, il est nommé en octobre de la même année vicaire à Aubervilliers (Seine, act. Seine-Saint-Denis).

Sa santé est problématique et il fait, à partir de décembre 1910 un séjour au sanatorium de Montana (act. Crans-Montana, Valais, Suisse). L’armée prend acte de cette situation, et l’exclut des unités combattantes pour l’affecter, dans la réserve, à des services auxiliaires.

Après son retour en France, il est nommé vicaire de la paroisse Saint-Charles-Borromée à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), prenant la suite de l’abbé Henri Trohel. Le curé est alors Léon Roger.

Au début de la première guerre mondiale, André Bourdet est mobilisé dans la 22e section d’infirmiers. Il est cependant hospitalisé en septembre 1915. Deux commissions de réforme en février et mai 1916 à Versailles confirment son état tuberculeux. Démobilisé en mars 1919, il retourne à Joinville.

En octobre 1919, l'abbé Bourdet devient vicaire de la paroisse Saint-Nicolas de Saint-Maur, commune voisine, dont Jules Demay est le curé. Il est notamment en charge du catéchisme des garçons. Dans la revue Le Vieux Saint-Maur en 1993, Albert Derouault, qui présente ses « Souvenirs des années vingt », parle du rôle de l'abbé Bourdet. Il oppose le « rigorisme »  et la « sévérité » du curé à l’attitude de son vicaire qui est, selon lui, « heureusement (…) bien sympathique ». Il organise ainsi des sorties pour visiter le château de Versailles ou pour voir un spectacle au Cirque d'Hiver à Paris.

Pendant une longue hospitalisation du curé, l'abbé Bourdet, pourtant très fatigué, assume la gestion de la paroisse jusqu’au décès de Jules Demay en juin 1927. Lui-même est de nouveau contraint de séjourner, de nouveau, dans un sanatorium à Thorenc (Alpes-Maritimes) quelques semaines plus tard. L’armée, qui lui délivre un certificat d’ancien combattant en décembre 1927, lui accorde une pension à 100% et le réforme définitivement en juillet 1928. Il revient à Saint-Maur mais quitte ses fonctions et est désormais désigné comme prêtre honoraire.

André Bourdet meurt le 12 novembre 1941 à Saint-Maur-des-Fossés. Il était âgé de 58 ans.

 

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1 septembre 2021 3 01 /09 /septembre /2021 00:01

Marcel Louis Christoux naît le 10 février 1890 à Paris (6e arr.). Il est le fils de Félicie Berthelot et de son mari, Louis Christoux, garçon de magasin qui vivent 18, rue des Cannettes.

Ordonné prêtre du diocèse de Paris en 1916, Marcel Christoux a probablement suivi sa formation au séminaire d’Issy-les-Moulineaux. Son éventuelle mobilisation pendant la première guerre mondiale n’est pas connue. Peut-être est-ce lui qui devient, en janvier 1919 adhérent du Comité d’éducation physique de la région de Paris.

Il devient vicaire à la chapelle Notre-Dame de La Salette de Suresnes (Seine, act. Hauts-de-Seine), inaugurée en 1924 dans le nouveau quartier de la Cité-jardin et destinée à devenir une église paroissiale.

Nommé vicaire à Rosny-sous-Bois (Seine, act. Seine-Saint-Denis) en octobre 1933, il devient douze mois plus tard vicaire à Saint-Charles-Borromée, église de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Une année ensuite, il officie à Saint-Maurice de la Boissière à Montreuil (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Il y reste deux ans avant de rejoindre, en octobre 1937, l’église de la Sainte-Trinité à Paris, toujours en tant que vicaire.

Marcel Louis Christoux meurt le 9 octobre 1958 à Paris (14e arr.). Il était âgé de 68 ans et résidait avenue Denfert-Rochereau.

Notre-Dame de La Salette, Suresnes (Wikipédia)

 

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28 août 2021 6 28 /08 /août /2021 00:01

Suite de la biographie de René Girot

À partir de septembre 1931, la famille Girot vit à Argenteuil (Seine-et-Oise, act. Val-d’Oise) dans le quartier d’Orgemont. C’est une cité-jardin construite à partir de fin 1929 dans le cadre de la loi Loucheur. Il est électricien monteur de lignes pour la Compagnie parisienne de distribution d’électricité.

S’impliquant très vite dans la vie locale, René Girot est membre du parti républicain socialiste, qui rassemblait des socialistes indépendants qui avaient refusé d'intégrer le Parti socialiste SFIO et se revendiquaient d'Aristide Briand et de Paul Painlevé. Le 30 juin 1932, il devient secrétaire général de la Fédération des comités républicains socialistes de Seine-et-Oise qui se constitue sur son initiative. Il préside le congrès fondateur, le 27 août qui se tient au Comité républicain socialiste d'Argenteuil. René Girot plaide pour « l'union de toutes les forces de gauche. »

Toujours à Argenteuil, Girot met en place une section locale des Jeunesses laïques et républicaines (JLR), qu’il préside. Elle réclame « que se poursuive avec vigueur la politique de laïcité, de justice sociale et de paix réclamée énergiquement par les jeunes générations » et « proteste contre l'insuffisance des locaux scolaires dans la commune et en particulier à Orgemont », son quartier. Les JLR, fondées en 1924 ont compté comme membres Jean Zay, Jean Moulin, André Morice, Félix Gouin ou Edouard Daladier. Elles ont comme président d’honneur Anatole France et Lucien Victor-Meunier, un notable franc-maçon. Même si elles ont perdu de la vigueur, les JLR existent encore au 21e siècle. Une partie du mouvement de l’éducation populaire, comme la Ligue de l’enseignement ou la fédération des Auberges de jeunesse, se situent dans sa continuité. C’est la section des JLR d'Argenteuil qui convie, en mai 1933, Gaston Monnerville, député de la Guyane et futur président du Sénat.

Chez les républicains socialistes, Girot est réélu président de la Fédération de Seine-et-Oise lors du deuxième congrès qui se tient en novembre 1933 à Argenteuil en présence de Maurice Violette, sénateur et ancien ministre. René Girot mène campagne, en décembre cette année, en faveur de la constitution d'un bloc républicain en Seine-et-Oise et assure à Cernay que « le devoir des élus de gauche, qui est de se grouper autour du président [Camille] Chautemps pour entreprendre la réorganisation de l'État et la restauration de l’économie nationale », alors président du conseil (premier ministre) radical-socialiste.

La fusion des partis socialiste de France, socialiste français et républicain-socialiste est approuvée en février 1935 par la fédération de Seine-et-Oise, de laquelle René Girot est toujours le dirigeant, mais désormais avec le titre de secrétaire général, l’avocat Gabriel Freyssenge étant président.

Au cours des élections municipales de mai 1935, quatre listes de gauche et deux listes de droite sont présentes au premier tour à Argenteuil. On compte une liste regroupant les radicaux-socialistes et les socialistes français, « dont les éléments sont presque tous francs-maçons » selon le quotidien L’Ami du peuple. Elle recueille 3,3% des suffrages exprimés et se retire avant le second tour, qui voit la victoire des communistes face aux sortants de droite.

Un congrès national des trois partis, Socialiste de France, Socialiste français et Républicain socialiste donne naissance, en novembre 1935 à Pantin (Seine, act. Seine-Saint-Denis), à la nouvelle Union socialiste républicaine (USR). Girot devient membre de la commission de propagande au sein de la délégation permanente. La réunion constitutive de la Fédération de Seine-et-Oise de l’USR se tient en décembre en présence d’une quinzaine de groupes, principalement situés dans le Nord et l’Ouest du département (Aulnay-sous-Bois, Argenteuil, Montlignon, Eaubonne, Chatou). René Girot est désigné comme président.

Le congrès restreint se tient début janvier 1936 à Paris, au siège de l’USR, sous la présidence de René Girot, avec une intervention de Marcel Déat. Il acte l’adhésion des groupes issus des fédérations des partis républicain socialiste et socialiste de France (le parti socialiste français n’ayant pas de structure locale). L’assemblée décide d'adhérer au Front populaire de Seine-et-Oise, l’USR étant, après les radicaux-socialistes, les socialistes SFIO et les communistes, la quatrième composante de l’alliance.

En février 1936, René Girot préside également la fondation de la fédération de l’Oise de l’USR, dont il devient aussi le dirigeant. La commission exécutive approuve également l’adhésion au Front Populaire du département.

Au plan local, René Girot crée et préside en février 1936 l’union cantonale d'Argenteuil de l’USR, qui regroupe les comités d'Argenteuil, Orgemont, Houilles, Carrières et Franconville. Il accompagne, au ministère de l'air, une délégation d'ouvriers des grandes usines d'aviation de la région parisienne qui revendiquent un contrat collectif. Organisée par l'Union syndicale des métaux de la CGT réunifiée, la députation est reçue au cabinet de Marcel Déat, ministre et dirigeant de l’USR.

Le premier congrès de la Fédération de Seine-et-Oise de l’USR se tient à Aulnay-sous-Bois (act. Seine-Saint-Denis) le 15 mars 1936. Il condamne « la violation du pacte de Locarno par le gouvernement hitlérien d'Allemagne » et proteste « avec la dernière énergie contre ce nouvel attentat du fascisme à la paix mondiale ». Enfin, « le Congrès maintient qu'il ne peut y avoir de salut pour la démocratie que dans l'entente et la collaboration effective des partis de gauche, tant sur le plan électoral que sur le plan gouvernemental ». René Girot est reconduit à la tête de la structure fédérale avec le titre de secrétaire général et est parfois aussi désigné comme secrétaire fédéral. Toujours en mars 1936, René Girot préside le groupe Aristide Briand qui réunit des travailleurs de l’aviation et est basé à Goussainville (act. Val-d’Oise). Sa femme en sera la dirigeante en 1938.

Après le premier tour des élections législatives de 1936, la fédération de l’USR « décide à l'unanimité le désistement de ses candidats et invite ses militants à voter pour les candidats du Front Populaire, désignés au scrutin de dimanche dernier par le suffrage universel. »

Une scission d'un groupe autonome, conduit par Jeannot, a lieu en septembre 1936. René Girot lance un « Appel aux sympathisants » soulignant que l’USR est la formation « dont le programme s'identifie le mieux avec celui du Front populaire. »

René Girot participe en octobre 1936 au congrès de Nancy de l’USR et est reconduit à sa délégation permanente. Le deuxième congrès fédéral de l’USR se tient le 11 octobre à Goussainville, dont le maire est le Dr Rousseau, adhérent au mouvement. Une quarantaine de sections y participe. René Girot est reconduit dans ses fonctions. Il poursuit également sa responsabilité à la tête de la fédération de l’Oise, qui semble avoir une ampleur limitée.

Le second congrès de la Fédération de Seine-et-Oise de l’USR, organisé à Goussainville en novembre 1936, permet à Girot de préciser sa conception de l’organisation politique : « Dans tout rassemblement de partis, c'est toujours le parti le plus discipliné, le plus cohérent qui prend la tête et entraîne les autres dans son sillage. C'est ce qui est arrivé pour le Cartel des gauches où nous avons vu le parti socialiste être la locomotive entraînant le convoi. C'est ce qui est arrivé à l'Union nationale, où nous voyons l'Union républicaine démocratique prendre la tête. C'est ce qui arrive aujourd'hui avec le parti communiste. Pour éviter d'être ainsi entraînés d'un côté ou de l'autre, nous devons être nous-mêmes et constituer un parti cohérent, organisé et solide. »

Lors de la manifestation du rassemblement populaire à Paris en novembre 1936, Girot représente l’USR aux côtés du ministre de la santé Henri Sellier (SFIO), de Maurice Thorez (PCF), d’Archimbaud (parti radical) ou de Benoit Frachon (CGT).

Des élections municipales complémentaires, organisées en janvier 1937 dans le village de La Rue-Saint-Pierre (Oise) suite au décès du maire USR voient René Girot constituer une liste de Défense des intérêts communaux et de concorde républicaine. Il échoue à se faire élire.

Plusieurs manifestations du Front populaire mobilisent René Girot au cours du premier semestre 1937 à Chevreuse, Goussainville, Arnouville, Saint-Chéron, Vernouillet, Neuville-en-Hetz, Dourdan. Il se présente, une nouvelle fois, à des élections municipales partielles, à Goussainville en mai, dont le maire est un de ses compagnons de l’USR, le docteur Rousseau. Mais la liste USR est devancée par celle du PCF et talonnée par la SFIO. Respectant la discipline républicaine, elle se retire avant le deuxième tour. Girot est cependant reconduit, le même mois, à la présidence du groupe Aristide Briand de l’USR, basé à Goussainville. Mais il convoque la commission de discipline, accusant un membre local de la formation de « très vif espionnage. »

Planifié en juillet 1937 le 3e congrès fédéral de l'USR a lieu à Dourdan. René Girot, constate la difficulté de mise en place de structures communales, puisqu’il compte 40 comités locaux sur 692 communes. Il plaide pour la création d’unions cantonales. Il s’inquiète aussi de l’arrivée de ce qu’il appelle « les épaves que nous envoient les autres partis ». René Girot est redésigné en tant que secrétaire fédéral.

Au cours de l’été 1937, René Girot et sa fille, Jeanne ou Jeannine, portent secours sur la plage de Brighton à Cayeux-sur-Mer à une femme qui s'enlisait. Ils reçoivent une mention honorable pour acte de courage et de dévouement.

Lors d’une élection cantonale en octobre, Girot représente l’USR dans le canton de Marly-le-Roi ; il se contente d’un score très modeste avec 1,1% des suffrages exprimés. C’est la dernière trace dans la presse nationale de sa collaboration avec l’Union socialiste républicaine.

En 1938, le quotidien La Liberté, qui défend les intérêts du Parti populaire français (PPF), mentionne la présence d’un « camarade Girot » dans plusieurs réunions de propagande : à Champagne-sur-Oise en février, à Enghien-les-Bains en octobre, où il est désigné comme  délégué de district et Épinay en Aveyron, où il a le titre de délégué fédéral. Son prénom n’est pas mentionné ; cependant, le même journal évoque en décembre également le Cercle populaire radioélectrique français, basé à Saint-Denis – cité dont le dirigeant du PPF Jacques Doriot, avait été le maire – et invite les « militants et sympathisants » dudit parti à s’y inscrire. Fondé par des dissidents communistes, le PPF était devenu, en 1938, une formation de tendance fasciste, qui s’engagea dans la collaboration avec les occupants allemands.

Au cours de la deuxième guerre mondiale, Girot est, de nouveau, inscrit maritime au Havre en mai 1940.

Un scellé, conservé aux archives nationales, constitué par la 1ère brigade spéciale de Paris mentionne « une fausse carte d'identité n°7371 établie au nom de Girot, René, portant la photographie de l'inculpé et le timbre apocryphe du commissariat d'Argenteuil trouvé sur l'inculpé ». Le document, qu’il n’a pas été possible de consulter, porte la date de 1940.

René Girot est signalé en mai 1958 au Bureau maritime militaire de Toulon (Var). Il demeure à Pelissanne (Bouches-du-Rhône) où il meurt le 19 novembre 1964, à l’âge de 65 ans. Son épouse y décède en mars 1997, dans sa 98e année. Ils avaient eu au moins deux filles.

Fin

René Girot, 1937

 

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26 août 2021 4 26 /08 /août /2021 00:01

Début de la biographie de René Girot

René Julien Girot naît le 15 avril 1899 à Maisons-Alfort (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils d’Eugénie Augustine Marteau, chapelière, et de Jean François Louis Girot, pilote de bateaux sur la Seine puis employé d’octroi. Ils vivent rue Rodier.

La famille vit ensuite à Alfortville puis Fontenay-sous-Bois et s’installe en 1909 dans la commune voisine de Joinville-le-Pont, où ils résident en 1911 d’abord rue du Paris puis rue Vautier, dans le centre-ville. René Girot pratique la natation au sein du Cercle Athlétique de Joinville et participe à des courses d’endurance en rivière, comme la traversée de Joinville en août 1916 et septembre 1919.

Pendant la première guerre mondiale, René Girot, qui est alors télégraphiste, devance l’appel et s’engage dans l’armée à 18 ans en janvier 1918 et, peut-être à l’instigation de son père, devient marin. Il est affecté comme matelot électricien et est inscrit maritime au port du Havre (Seine-Inférieure, act. Seine-Maritime). À sa démobilisation en juillet 1921, il embarque sur le navire Elkal. Lors de ses voyages dans le monde, il assurera en décembre 1925 avoir « vu les horreurs de la révolution russe », et avoir « assisté à l’avènement du régime fasciste » en Italie.

Revenu à Joinville, René Girot épouse en septembre 1922 à Vincennes Georgina Bassoutre chapelière originaire d’Uzerche (Corrèze). Son père est devenu en novembre 1919 conseiller municipal radical dissident de Joinville-le-Pont. René Girot s’implique également fortement dans la vie locale. Il collabore très régulièrement avec un hebdomadaire de centre-droit, la Gazette de l’Est, publiée à Vincennes.

S’inspirant de l’Union de la Jeunesse Républicaine, dont le maire de Joinville, Henri Vel-Durand (radical dissident) fut l’un des dirigeants dans les années 1890-1900, il fonde et préside la Jeunesse républicaine de l’Est, qui se présente comme proche du député radical dissident Adolphe Chéron. Son groupement, qui assure n’être « ni révolutionnaire, ni fasciste », entend « instruire les jeunes gens à la politique et agir pour maintenir le prestige républicain » dans la banlieue.

Son père avait été, en 1923, associé à la création de la section de Joinville de la Ligue de la République, structure qui préfigure le Cartel des gauches et rassemble socialistes indépendants, socialistes SFIO et radicaux-socialistes. Il est également vice-président de la section locale de la Ligue des droits de l’Homme, laquelle regroupe également des militants de gauche et des francs-maçons. Cependant, Louis Girot est élu, en mars 1925, délégué sénatorial sur la liste de l’Union républicaine des intérêts communaux, qui rassemble la droite du conseil municipal, contribuant ainsi à faire battre les candidats du Cartel des gauches puisque l’équilibre des conseillers municipaux s’avère être de huit voix pour la majorité contre sept pour l’opposition. La défection de Girot père est vécue comme un « manquement à la parole donnée » par la presse radicale-socialiste qui le traite « d’apostat de la classe ouvrière » et de « renégat » ; son exclusion de la Ligue des droits de l’Homme est demandée, mais refusée.

Dans son journal, revendiquant son titre de président de la Jeunesse républicaine de l’Est, René Girot prend la défense de son père, attaquant les « nullités du Cartel » et les prévenant que, si son père « doit se retirer sous peu à la campagne », lui, il reste. Il explique cependant que « n’ayant pu résoudre la crise du logement », il a dû momentanément s’éloigner de son « cher Joinville », en s’installant à Nogent-sur-Marne. Il appelle à voter pour la liste d’union républicaine de Vel-Durand, qui remporte l’élection en mai 1925 à Joinville.

La Jeunesse républicaine de l’Est organise plusieurs manifestations en 1925 et 1926, avec l’appui de Vel-Durand, Chéron et du conseiller général Naudin.

Toujours proche d’Adolphe Chéron, Girot l’accompagne dans la constitution de la Fédération des comités républicains, radicaux et socialistes indépendants de la banlieue de Paris, un regroupement des radicaux qui refusent de rejoindre le parti de la rue de Valois. Il siège à son bureau en 1926 en tant que secrétaire général et représentant de Nogent ; un conseiller municipal radical dissident représente Joinville, Antoine Liou.

Faisant état de sa qualité d’officier radiotélégraphiste, René Girot fonde en octobre 1924 le Radio-Club régional nogentais à Nogent-sur-Marne. Il crée en outre le Radio-club de Joinville en mars 1925, qu’il préside également, avec son beau-père Gabriel Bassoutre en tant que vice-président. Girot intervient régulièrement comme conférencier, sur des questions techniques.

Il est également en juin 1925 à l’origine de la constitution de la Fédération des radio-clubs de la région parisienne. Elle rassemble des clubs des départements de la Seine, Seine-et-Oise, Seine-et-Marne, Eure-et-Loir et Oise. Edouard Branly, Daniel Berthelot et le général Ferrié furent élus présidents d'honneur tandis que Robert de Valbreuze est le président effectif et René Girot le secrétaire général. Girot est désigné pour représenter en juin 1926 la France aux fêtes internationales de la radiotéléphonie à Bruxelles (Belgique). Il s’y rend, mais provoque un incident avec « une bienfaitrice noble ». En 1931, René Girot est présenté comme le fondateur de la Confédération des Radios Clubs, dont il est le vice-président en 1931. Il intervient régulièrement en province, notamment à Roye (Somme) en janvier 1931 et 1932.

Parallèlement à son activité professionnelle, René Girot anime l'Association radiophile de la Compagnie parisienne de distribution d'électricité, la société qui l’emploie, dont il est secrétaire général. Elle compte plus de deux mille adhérents en 1931. Il sera encore, en 1938, président du Cercle populaire radioélectrique français, à Saint-Denis.

Toujours sportif, Girot participe en avril 1929 à la septième course cycliste Paris-Lille.

À suivre

René Girot, 1937

 

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22 août 2021 7 22 /08 /août /2021 00:01

Marius Honoré Bonnefoi naît le 12 septembre 1884 à Rochefort (Charente). Il est le fils d’Augustine Mélanie Eulalie Daranda et d’André Victorin Bonnefoi, sous-officier garde d’artillerie.

Après le retour de son père, devenu officier, de plusieurs expéditions coloniales au Sénégal et à Madagascar, la famille Bonnefoi s’est installée à La Seyne-sur-Mer (Var). Marius Bonnefoi s’engage dans l’armée à 19 ans, en octobre 1903, à l’image de son père, et est affecté au 61e régiment d’infanterie. Il signe un contrat de quatre ans, mais le renouvelle ensuite systématiquement. Devenu caporal en avril 1904, sergent en septembre 1905 puis sergent-fourrier en mai 1907, il fréquente les cours de l’école d’application pour le tir de de Valbonne (Alpes-Maritimes) à l’été de cette année. Il est affecté comme moniteur en 1911 à l’École de gymnastique et d’escrime de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où il réside avec ses père et mère dans le centre-ville, rue Chapsal.

Comme plusieurs officiers de l’École de Joinville et comme son père, Marius Bonnefoi est franc-maçon. Il fréquente la toute récente loge Germinal, de Joinville-le-Pont et une autre loge affiliée également au Grand-Orient de France, Les Vrais Experts, qui avait accueilli notamment le pédagogue et anarchiste espagnol Francisco Ferrer.

Fin 1911, Marius Bonnefoi donne des cours de culture physique et de boxe pour les membres de la Jeunesse républicaine du 4e arrondissement de Paris, mouvement laïque lié au parti radical-socialiste. Il est nommé sergent-major en juin 1914.

Pendant la première guerre mondiale, Marius Bonnefoi va particulièrement s’illustrer, récoltant sept blessures, dix citations (dont trois à l’ordre de l’armée), neuf palmes et insignes sur sa Croix de guerre, la croix de l’Aigle de Serbie ainsi que la Légion d’honneur. C’est d’ailleurs son père qui la lui remet, en janvier 1915 à Billom (Puy-de-Dôme) où ce dernier est en charge de l’École militaire des Enfants de troupe tandis que lui-même est en traitement à l’hôpital militaire. La presse trouve la cérémonie touchante, soulignant « qu’il est extrêmement rare de voir un légionnaire décoré par son père. »

Tout au long du conflit, Marius Bonnefoi, qui reste attaché au 4e régiment de zouaves, va progresser en grade : adjudant en septembre 1914, il devient officier comme sous-lieutenant en octobre la même année, lieutenant en août 1916 puis capitaine en novembre de la même année.

Les différentes citations mettent l’accent sur ses « brillantes qualités militaires », son « autorité inlassable », son « sang-froid », son « grand esprit de devoir et de sacrifice », son « audace remarquable », ses « courage et mépris du danger exceptionnels », son « entrain », son « énergie », son « grand dévouement »…

À deux reprises, en 1917 et avril 1918, il doit remplacer son chef de bataillon, mis hors de combat avec son adjoint. En octobre 1918, il fait « 100 prisonniers » et capture « 20 mitrailleuses. »

Ses différentes blessures lui vaudront, en avril 1932, une pension de 20%. Il avait reçu une balle dans la tête, coup de baïonnette dans la joue près Ypres (Belgique) en novembre 1914, avait été atteint à la face et au genou gauches par éclat d’obus en avril 1916, puis, pour la même raison, à la main gauche et au dos en mars 1918 au fort de Malmaison (Aisne), enfin toujours du même motif, à une phalange et à l’index droit en 1918.

En juin 1916 à Paris (12e arr.), Marius Bonnefoi, avait épousé Madeleine Marguerite David, originaire d’Alger.

Resté militaire après-guerre, Marius Bonnefoi est transféré en juillet 1919 au 158e régiment d’infanterie, puis en mai 1920 au 29e et en octobre 1923 au 26e. Il quitte les troupes peu après et sera, dans la réserve, nommé chef de bataillon en juin 1926 puis lieutenant-colonel.

Rendu à la vie civile, Marius Bonnefoi exerce en septembre 1925 la fonction de directeur de la raffinerie de l’Omnium des pétroles du Nord, à Dunkerque. Il continue son activité industrielle pour la même société en région parisienne, s’installant au Vésinet (Seine-et-Oise, act. Yvelines), où il réside boulevard Carnot en 1931.

En septembre 1934, Marius Bonnefoi est l’objet d’une dénonciation de la part de Pierre Lherminier, un employé de la société dirigée par Bonnefoi. Il lui reproche d’avoir abusé de sa fille mineure, Lucienne, 17 ans et demi, « par guet-apens et violence ». En août 1934, devant le personnel de l’entreprise, il lui avait arraché son insigne de la Légion d’honneur. Le parquet du tribunal de Paris ordonne une enquête qui, selon le procureur, n’amène aucun résultat. Il en informe Lherminier, luis signifiant qu’il pouvait se pourvoir directement devant les tribunaux. Comme il ne l’a pas fait, la plainte est classée sans suite en décembre.

Deux ans plus tard, en novembre 1936, Lherminier s’adresse au Grand-chancelier de la Légion d’honneur assurant que, si sa plainte n’a pas abouti, c’est « grâce à de l’argent et à des protections ». Il décrit la situation : « Ce criminel a causé dans ma famille de profonds ravages. Depuis plus de deux ans, ma fille est enfermée dans une maison de rééducation ». Le Grand-chancelier conclut, en février 1937, que les faits relèvent des tribunaux de droit commun et non de sa propre responsabilité.

Un autre fait divers concerne Marius Bonnefoi en avril 1939. Sa voiture, garée devant un cinéma de sa commune du Vésinet, est volée et sert ensuite à une agression.

Marius Bonnefoi meurt le 16 septembre 1963 à Boulogne-Billancourt. Il était âgé de 79 ans. Il avait reçu une lettre de félicitations pour son rôle d’instructeur de boxe à Paris et avait été promu officier de la Légion d’honneur en juin 1920 puis commandeur en novembre 1951. Il était père de deux enfants.

Marius Bonnefoi (L'Illustration)

 

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20 août 2021 5 20 /08 /août /2021 00:01

André Victorin Bonnefoi naît le 23 mars 1857 à La Seyne-sur-Mer (act. Var). Il est le fils de Reine Antoinette Solaro et de son époux Marius César Xavier Bonnefoi, chaudronnier en cuivre.

À 20 ans, André Bonnefoi s’engage dans l’armée et est affecté à la 4e compagnie d’ouvriers de marine à Toulon (act. Var). Il devient brigadier en août 1879 puis maréchal des logis en juillet 1880.

Envoyé au Sénégal, en octobre 1880, il sert dans la 1e Compagnie d’ouvriers d’artillerie de marine. Il est blessé lors de la bataille de Goubango (Haut-Sénégal, act. Mali) et décoré de la médaille militaire en 1881 pour s’être « conduit avec la plus grande bravoure ». Après une convalescence en France, il retourne au Sénégal en janvier 1882 et reste en service dans la région du Haut-Fleuve jusqu’en août 1883. À partir d’octobre 1882, il est sous-officier chargé de la conservation du matériel avec le titre de garde d’artillerie.

Après son retour en France, il est affecté à la direction de l’artillerie de Rochefort (Charente) pendant deux ans puis à celle de Toulon en avril 1885. Il effectue de courtes sorties en mer sur les vaisseaux Marceau puis Amiral Duperré.

Son mariage avec Augustine Mélanie Eulalie Daranda est célébré en octobre 1883 La à Seyne-sur-Mer.

Expédié de nouveau au Sénégal en mai 1892, il reste deux ans à la direction de l’artillerie. Il revient en juin 1894 à la Fonderie de Ruelle (act. Ruelle-sur-Touvre, Charente) puis retrouve la direction de l’artillerie de Toulon en juillet la même année, avant de rejoindre celle de Cherbourg en mai 1896. Il y devient officier d’administration en juillet 1900.

Il participe à partir de janvier 1901 à de nouvelles opérations militaires dans une colonie française, Madagascar. Il est responsable de la sous-direction de l’artillerie de Tamatave (act. Toamasina, Est de l’île). En 1902, il est d’abord à Tananarive (act. Antananarivo) puis à Soanierana (Tsiroanomandidy), dans la même province centrale.

Malade, il rentre en France, est affecté à la direction de l’artillerie de Brest en janvier 1903 puis prend sa retraite de l’armée en août la même année. Ayant 25 ans et 6 mois d’ancienneté, il se voit attribuer une pension de 2 975 francs par an. La famille s’installe à La Seyne, rue Balaguier. Son fils aîné Marius s’engage dans l’armée de terre en octobre 1903.

Lorsque ce dernier devient instructeur de l’École de gymnastique et d’escrime, les Bonnefoi s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où est basée cette école. Il y réside à partir de juillet 1911, dans le centre-ville, rue Chapsal et quand il est décoré de la Légion d’honneur par le général Silvestre, commandant de la place de Vincennes, en février 1912.

Comme son fils et à l’instar de plusieurs officiers de l’École de Joinville, André Bonnefoi est franc-maçon. Il fréquente la toute récente loge Germinal, de Joinville-le-Pont après avoir été membre d’une autre instance affiliée au Grand-Orient de France, la loge Les Vrais Experts, qui avait accueilli notamment le pédagogue et anarchiste espagnol Francisco Ferrer.

Mobilisé pendant la Première guerre mondiale, André Bonnefoi est affecté à la direction de l’artillerie de Clermont-Ferrand. Devenu capitaine, il officie en 1915 à l’École militaire des Enfants de troupe, établissement d’instruction situé à Billom (Puy-de-Dôme). C’est là qu’il a l’occasion, en janvier 1915, de remettre la croix de chevalier de la Légion d’honneur à son fils Marius, alors sous-lieutenant au 4e régiment de zouaves, blessé et en traitement à l’hôpital militaire. La presse trouve la cérémonie touchante, soulignant « qu’il est extrêmement rare de voir un légionnaire décoré par son père. »

De retour en région parisienne, André Bonnefoi est en charge de l’inspection des forges de Paris et expert au ministère de la guerre en 1916. La famille s’est installée à Saint-Maurice, commune voisine de Joinville, dans la Grande-Rue.

Après-guerre, André Bonnefoi ne semble pas avoir d’activité publique. Il est membre de l’association nationale des officiers en retraite. Il se plaint, en novembre 1930 au Grand chancelier de la Légion d’honneur de ce qu’il ne touche pas de traitement du fait de cette décoration, contrairement aux autres décorés à titre militaire.

André Bonnefoi résidait toujours avec son épouse et sa fille en 1931 à Saint-Maurice. Il était alors âgé de 74 ans. La date de son décès n’est pas connue.

Des soldats français au Haut-Sénégal (Wikipédia)

 

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12 août 2021 4 12 /08 /août /2021 00:01

Louis Antoine Philip naît le 7 mars 1876 à Paris (4e arr.). Il est le fils de Marie Antoinette Lesbros et de son époux Daniel Dominique Philip, typographe. Ses parents sont originaires des Hautes-Alpes.

Vivant rue Saint-Paul, dans le même arrondissement, la famille s’installe, en 1902 avenue Gille, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Palissy. Son père sera conseiller municipal de Joinville de 1908 à 1912. S’il y est domicilié, Louis Antoine Philip quitte cependant rapidement les lieux, car il est nommé, en juillet 1902, commis de comptabilité au secrétariat général du gouverneur français de Madagascar.

En octobre 1903, Louis Antoine Philip épouse à Nogent-sur-Marne Jeanne Alice Toussaint. Ils s’installent, avec un enfant, à Tananarive (Madagascar) en novembre 1908. Il est alors administrateur adjoint puis deviendra administrateur colonial en 1919. Le mariage ne va guère durer car, en juillet 1912, les époux Philip divorcent ; cependant, Louis Antoine Philip se remarie, toujours à Nogent, en décembre 1912 avec Lucie Suzanne Toussaint, sœur cadette de sa première épouse. Cette dernière contracte un nouveau mariage à Tananarive, où elle reste jusqu’à son décès en avril 1957.

Pendant la première guerre mondiale, Louis Antoine Philip est lieutenant au sein du 12e bataillon de chasseurs malgaches qui combat en métropole, dans l’Aisne, au sein de la division marocaine de la Xe armée. Le régiment obtient trois citations collectives à l’ordre de l’armée. Philip est également cité à l'ordre de l'armée, le 10 novembre 1918, pour avoir « A enlevé sa compagnie dans, un élan superbe à l'assaut d'une position fortement organisée et malgré un tir violent de mitrailleuses prenant ses sections de flanc. Est tombé très grièvement blessé, ayant la satisfaction de voir sa troupe atteindre l'objectif qui lui était assigné avant d'être évacué du champ de bataille. 2 blessures, 2 citations ». Il sera ensuite, dans la réserve, nommé capitaine en juin 1928.

Reprenant son activité civile, Philip réside à Fort-Dauphin (act. Tôlanaro) au sud-est de Madagascar en 1921. Il est chef du district de Marovoay, dans la province Majunga (nord-est de l’île) en 1926. Il prend sa retraite en 1930 en tant qu’administrateur de première classe et s’installe à Asnières (Seine, act. Hauts-de-Seine).

Après la deuxième guerre mondiale, la famille Philip est installée à Antibes, route de Grasse, villa Rose de Mai. Lucie Philip y meurt en mai 1949. Louis Antoine Philip décède le 12 août 1968 à Antibes. Il était âgé de 92 ans. En janvier 1919, il avait été fait chevalier de la Légion d’honneur à titre militaire. Il était également décoré de la Croix de guerre 1914-1918 et de la médaille militaire.

Tananarive

 

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10 août 2021 2 10 /08 /août /2021 00:01

Mise à jour de la notice publiée le 8 novembre 2018. Suite de la biographie d’Antoine Berné

Tout en continuant à disposer d’un logement à Paris, la famille Berné s’installe à Joinville-le-Pont, dans le quartier nouvellement loti de Palissy, sur la rive gauche de la Marne. Elle réside rue de Brétigny (act. avenue du Président-Wilson).

En février 1878, fait partie de la commission d’initiative qui « invite les chambres syndicales ouvrières, les sociétés de production, de consommation et tous les amis du travail à concourir à la formation d’un grand parti d'étude et d’action », dénommé Ligue républicaine du travail contre le paupérisme. Le siège est situé dans le magasin de l’Association des ouvriers tailleurs, rue de Turbigo. Plusieurs responsables de la société font, comme lui, partie des fondateurs comme Bance, Godfrin, Boyer et Toussaint notamment.

Le principal maître d’œuvre de la Ligue est Joseph Pioche, publiciste, employé de commerce et membre de plusieurs coopératives de consommation et de production. Le programme de la Ligue vise à : « Substituer : 1° Au régime, si compliqué et si onéreux des intermédiaires commerciaux, la méthode rationnelle, morale et peu coûteuse de la corporation: clé de voûte de la solidarité est de l’émancipation économique des travailleurs. 2° Au régime financier du monopole, le crédit professionnel gratuit. 3° A l’imprévoyance administrative et à la chanté impuissante, l’assurance industrielle obligatoire contre le chômage, les infirmités prématurées et la vieillesse. »

La Ligue préconise l’abrogation des lois restrictives de la liberté du travail et la création d’un Impôt proportionnel au revenu. Elle ne semble pas avoir eu d’existence au-delà de son lancement au premier trimestre 1878.

À la même période, Berné s’engage dans la vie politique de sa commune, à Joinville-le-Pont. Antoine Berné fait partie des 17 conseillers municipaux, dont 16 républicains et un orléaniste, élus au premier tour en janvier 1878 pour les 21 postes à pourvoir. La liste bonapartiste de Louis Ferdinand Rousseau n’a « obtenu que très peu de voix » selon le quotidien Le Siècle. Gabriel Pinson, républicain, héritier d’une longue dynastie d’élus locaux, est élu maire de la commune. Au sein du conseil figure également Francois Blaize (1824-1900), ouvrier lunetier, fondateur d’une importante coopérative, la Société des lunetiers (ancêtre d’Essilor).

Resté directeur de l'Association générale d'ouvriers tailleurs, Berné invite ses associés à l’accompagner lors du dépôt d’une couronne sur la tombe de François-Vincent Raspail, chimiste et député républicain. Il préside, en juin 1879, le banquet de l’association au côté de Victor Schœlcher, sénateur. Une collecte est réalisée pour les amnistiés de la Commune de Paris et, en octobre la même année, l’association met des vêtements à la disposition du Comité central d'aide aux amnistiés. Fonctionnant toujours correctement, la coopérative a ouvert une seconde adresse sur le boulevard de Sébastopol à Paris. Berné a quitté sa fonction de directeur en mars 1879.

Alphonse Demeestère, hôtelier, conseiller municipal de Joinville et futur responsable du comité radical-socialiste de la 2e circonscription de l’arrondissement de Sceaux (département de la Seine), organisa en septembre 1879 dans sa commune une collecte en faveur d’un ancien communard, amnistié et indigent, Adolphe Morandy. Pinson, le maire de Joinville, hostile à cette initiative, fait voter un blâme contre Demeestère par la majorité du conseil. Cependant, sept élus, dont Berné, refusent de s’y associer et expriment leur opposition dans la presse.

Lors des élections municipales de 1881, qui voient la reconduction de Pinson, Berné n’est pas réélu. C’est le cas de tous les conseillers municipaux qui avaient refusé le blâme envers Demeestère.

Antoine Berné meurt vers le 6 septembre 1883, à l’âge de 54 ans. Son enterrement civil est organisé le 8 septembre au départ de son domicile parisien, 10, place de la Bastille, probablement à Joinville-le-Pont. Son épouse, Marie Ernestine Berné décède le 28 avril 1884 à Joinville. Deux personnalités locales, dont il était proche, déclarent le décès : Albert Bleunard (1827-1911), principal de collège en retraite et Francois Blaize, tous deux conseillers municipaux de Joinville.

En janvier 1884, Berné, présenté comme propriétaire, est tiré au sort post-mortem pour faire partie d’un jury de cour d’assises.

Fin

 

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