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13 juillet 2021 2 13 /07 /juillet /2021 00:01

Gabriel Henri Émilien Grimaud naît le 9 décembre 1890 à Alençon (Orne). Il est le fils de Marie Émilienne Nicolas, âgée de 17 ans, et de son mari Eugène Gabriel Grimaud, adjudant au 115e régiment d’infanterie.

Ayant perdu sa mère, Gabriel Grimaud vit à Paris avec son père, dans le 13e arrondissement, boulevard Arago. Il s’engage, juste après ses 18 ans, dans l’armée pour cinq ans et est affecté au 103e régiment d’infanterie en décembre 1908. Il est nommé caporal en septembre 1909 et passe deux ans plus tard au 23e régiment d’infanterie coloniale. En mars 1912, il passe dans la section de commis et ouvriers des troupes coloniales. À la fin de son contrat, en décembre 1913, il le prolonge de trois mois mais retrouve un grade de deuxième classe.

Son retour à la vie civile, fin mars 1914, va peu durer. Devenu expéditionnaire à la Caisse des dépôts et consignations, où son père est expéditionnaire principal, Gabriel Grimaud vit avec ce dernier boulevard Saint-Marcel. Il épouse en avril 1914 à Paris (13e arr.) Eugénie Béguier, femme de chambre. Ils s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), rue Beaubourg, à la limite avec Saint-Maur-des-Fossés.

Dès août 1914, il est mobilisé au déclenchement de la première guerre mondiale, de nouveau dans la section de commis et ouvriers des troupes coloniales. Il est transféré en décembre 1915 au 22e régiment d’infanterie coloniale puis, en mars 1916 au 65e bataillon de tirailleurs et en juillet au 52e régiment d’infanterie coloniale. Il est blessé, en octobre 1916. Soigné à l’hôpital militaire n° 12 de Limoges (Puy-de-Dôme), il s’en évade en juillet 1917. Il se rend à Paris, où il est hospitalisé à l’hôpital militaire n° 7, puis incarcéré à la prison du Cherche-Midi. Il s’en évade de nouveau en mars 1918, puis y revient de lui-même en août. Le 14 octobre 1918, le conseil de guerre de la septième région le juge pour « désertion, fabrication de fausses permissions, bris de clôture, port illégal de décorations et escroquerie ». Malgré la multiplicité des faits reprochés, il est condamné à trois ans de prison avec sursis et sort de prison le surlendemain. Retourné à l’armée, il est démobilisé en avril 1919. Sa blessure de guerre, provoquée par ensevelissement, lui vaudra une pension en juillet 1921.

Après-guerre, Gabriel Grimaud reprend brièvement son emploi d’expéditionnaire puis s’établit en 1921 comme bonnetier, activité qu’il continuera comme marchand forain. Il a de nouveaux ennuis avec la justice en mars 1923. La 12e chambre du tribunal correctionnel de la Seine le condamne à deux mois de prison avec sursis et cent francs d’amende pour coups et blessures volontaires.

Le journaliste, et futur résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale, Jean-Maurice Hermann, qui a accès à des sources internes à ce mouvement, assure que Gabriel Grimaud est membre du Parti social français (PSF), formation nationaliste de droite, dirigée par le colonel François de La Rocque, également fondateur des Croix-de-Feu.

Une section du PSF existait à Joinville en 1936. En septembre 1936, le quotidien communiste L’Humanité dénonce : « Des actes de vandalisme ont été commis, à Joinville, par des équipes du Parti social français ». Les commerçants « suspects de sympathie avec le Front populaire » ont vu leurs devantures barbouillées à la peinture rouge. Un meeting de protestation est organisé par les formations de gauche dans un restaurant de la commune, La Rive Fleurie. En décembre la même année, le PSF tient une réunion pour présenter son programme : travail, famille, patrie.

Le porte-parole du PSF pour Joinville est Georges Defert, conseiller municipal et futur maire de la ville ; Il accueille, en avril 1937, une visite de La Rocque lors d’une réunion de la section locale. Le maire de droite, Léon Lesestre, élu en mai 1935, est présenté comme un ami du PSF et participe à un arbre de Noël que le parti organise en décembre 1937, au restaurant Chez Maxe, quai de Polangis. Le cafetier et syndicaliste Edmond Clerté accueille plusieurs réunions du parti chez lui, notamment en 1938.

Dans le journal socialiste Le Populaire, Herrmann publie une lettre envoyée par Grimaud à La Roque, qui lui paraît intéressante parce qu’elle « est l'œuvre d'un obscur PSF moyen ». Elle date du 4 juin 1939 ; rappelons cependant – pour éviter tout anachronisme – que, si la haine antisémite et les pratiques criminelles d’Adolf Hitler sont connues, la destruction massive des populations juives n’a pas encore eu lieu. N’oublions pas que La Roque refusa tout ralliement au régime de Vichy, participa à la Résistance et fut déporté en Allemagne.

La lettre est reproduite dans Le Populaire, sous le titre « La manière à Adolf » en respectant l'orthographe et le style : « Mon colonel, J'ai l'honneur de vous faire parvenir quelques coupures du Popu du 17-5-39. Je suis délégué à la propagande de Sceaux 4 Paris-Sud-Joinville No 23 en contact très étroit contre les SFIC et SFIO. Un militant de ce Parti m'a demandé ce que je pensais de cette annonce parue dans la presse à votre égard. J'ai répondu que le Croix de Feu vous citant pour irrégularités, devait invraisemblablement se nommer le F.:. Poso di Borgo. Je me suis étonné que le camarade Karfunstestein (dit Blum) avait été seul averti de votre comparution devant le juge d'Instruction. J'en al déduit que le camarade Me Roynard devait faire partie de la F.:., et avait crié garde son très cher F.:., en Judas d'un grand régal pouvant mettre bas Casimir. Assez, dégoûtant ce remuage de pourriture; Je ne pense pas que le Popu soit qualifié pour nous donner des leçons de bonnes mœurs, parlez-nous donc un peu de l'affaire Salengro-Stavisky-Hanau-Natan et la mitrailleuse vendue à Staline, etc., de tout le caca judéo-maçonnique. Qu'attendez-vous, mon colonel, pour nous donner l'ordre d'envoyer les juifs coloniser les requins et mettre à la lanterne les cadisch de la rue Cadet? Je suis de la fête, moi, et 100 p. 100 des PSF. À quand le rassemblement en ligne déployée et le grand nettoyage de la carrée. Mon colonel, vous êtes vraiment trop bon pour les youdis, Judas toujours Judas; la lutte est dure, je le sais, mais on ne demande pas l'avis des salopards, le rigolo s'impose. Mon colonel, Je pense que vous n'allez pas laisser tomber cette sale histoire et souvenez-vous que la meilleure manière de discuter avec ces ordures, c'est la manière à Adolf! Moi ça ne me gêne pas au service de la Gaule, des indigènes, si vous voulez, mais les juifs jamais. Quant aux francs-maçons il faut leur réserver une barbe sans savon à la Danton. La France aux Français, nous n'avons de leçons à recevoir de personne; ça n'a jamais été si mal chez nous que depuis que les métèques de tous les pays nous gouvernent ayant troqué leurs noms en ski en skoff ou en matin pour des noms gaulois. Il faut obliger les badauds à rester gaulois. Mon colonel, Je sais que vous ne vous êtes jamais trompé, c'est pourquoi J'ai confiance en vous, mais je vous assure que j'ai un sang aryen qui me bat dans les veines et je boue dans ma peau de ne pouvoir passer à l'action directe, comme disent les bons glaudes de rougins ». Signé Grimaud Gabriel, 7bis, rue Beaubourg, Joinville.

La mention Sceaux 4 Paris-Sud se réfère à une organisation du PSF dans le département de la Seine. La SFIC désigne le Parti communiste, section française de l’Internationale communiste. Les F.:. désignent des francs-maçons connus ou supposés. Le Popu est l’abréviation du nom du journal socialiste.

Hermann confirme que La Roque a reçu la lettre. Il souligne les contradictions internes au mouvement : « Farouchement antisémite en Algérie, le PSF se proclame bien haut, à Paris, adversaire du racisme ». Il se demande si Grimaud est « un brave bougre de PSF moyen qui croit ce qu'on lui raconte dans sa section plutôt que ce qu'on écrit à l'usage des gogos dans le Petit Journal », quotidien racheté par des proches de cette organisation.

Gabriel Grimaud se remarie, en janvier 1956 à Paris (14e arr.) avec Marthe Savigne. Il était alors âgé de 65 ans. Sa date de décès n’est pas connue.

Joinville, pont et écluse

 

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11 juillet 2021 7 11 /07 /juillet /2021 00:01

Achille Octave Coubleaux naît le 17 décembre 1862 à Versailles (Seine-et-Oise, act. Yvelines). Il est le fils de Marie Honorine Coubleaux et d’un père non dénommé, probablement du régiment de chasseurs à pied de la Garde nationale stationné dans cette ville. Seule sa mère le reconnaît, en janvier 1863.

Devenu serrurier et vivant à Paris (6e arr.), rue Antoine-Dubois, Achille Coubleaux épouse en octobre 1888 dans le 14e arrondissement Marie Gelot, domestique, originaire de Mandres (Seine-et-Oise, act. Mandres-les-Roses, Val-de-Marne).

Vers 1896, Achille Coubleaux est embauché par François Provin, serrurier à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) qui a pour spécialité la fabrication de grilles. Il s’installe dans cette localité, rue de Créteil (act. boulevard du Maréchal-Leclerc). Provin, qui sera ensuite conseiller municipal puis adjoint au maire de Joinville, était sous-lieutenant dans la garde nationale sous le second empire, puis a rejoint la compagnie des sapeurs-pompiers de Joinville. Coubleaux rejoint également cette institution, qui ne comprend alors que des bénévoles.

Il tente, sans succès, en janvier 1900 de sauver une fillette des flammes. À partir de 1908, il est sous-lieutenant et commande la subdivision de sapeurs-pompiers. Il deviendra lieutenant en 1920 puis, quand il quitte ses fonctions, vers 1928, il est fait capitaine honoraire.

Parallèlement à ses fonctions opérationnelles, Achille Coubleaux est également, à partir de 1909, administrateur de la société de secours mutuels des sapeurs-pompiers de Joinville-le-Pont, une organisation ancienne et qui compte parmi les premières dans son domaine. Il en est le secrétaire en 1912 puis le trésorier, fonction qu’il exerce toujours en 1935.

Dans les années 1920, Coubleaux est contremaître chez Provin. Il est ajusteur en 1926, puis employé par l’octroi de Joinville en 1931. Alors veuf, il est redevenu serrurier en 1936.

Achille Octave Coubleaux meurt le 19 juin 1939 et son décès est transcrit sur l’état-civil de Joinville. Il était âgé de 76 ans et père de deux enfants.

Coubleaux avait reçu de nombreuses récompenses : quatre pour son action mutualiste, huit pour son activité dans les sapeurs-pompiers et la médaille du travail pour son métier de serrurier. Il était titulaire in fine des médailles d'or de la mutualité et de celle pour actes de courage et de dévouement.

Son fils Georges (1889-1939), comptable de l’entreprise cinématographique Pathé, a été secrétaire du Cercle athlétique de Joinville et l’organisateur de compétitions de natation, notamment de la Traversée de Joinville à la nage. Sa fille Madeleine épousa un sergent canadien, comptable de l’hôpital militaire installé par ce pays dans le Bois de Vincennes à la fin de la première guerre mondiale. Elle en divorça cependant rapidement, et elle éleva son fils en compagnie de ses parents.

La caserne des pompiers de Joinville-le-Pont

 

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9 juillet 2021 5 09 /07 /juillet /2021 00:01

Suite de la biographie d’Édouard Alfred Fontaine

Après la fin de l’occupation allemande, en septembre 1871, la commune de Joinville doit reconstruire ses bâtiments et ouvrages d’art endommagés. Le pont de Joinville avait dû en outre faire face aux grandes inondations de 1872-1873. Les trois arches détruites sont remplacées par deux arches de 25 mètres d'ouverture. Les parapets sont en fonte ouvrée et leurs extrémités en pierre de taille. Il est inauguré en août 1873.

La crue de la Marne de décembre 1872 va nécessiter d’apporter une assistance à 520 personnes, sur les 2 380 habitants de la commune soit plus d’un sur cinq. 117 maisons sont inondées. C’est une des plus considérables inondations avant celle de 1910. Les forges de Saint-Maur, situées sur le canal, à proximité de Saint-Maurice, sont arrêtées et leurs cent quarante ouvriers sont au chômage.

Le quotidien Le Figaro décide de lancer une souscription pour les inondés du département de la Seine. Étant une ces communes les plus touchées, Joinville figure parmi les premiers bénéficiaires des subsides récoltés. Les interlocuteurs du comité de répartition des fonds créé par la direction du journal a pour interlocuteurs Louis Ferdinand Rousseau, adjoint au maire et futur maire de Joinville, et surtout M. Fontaine. La première aide qui lui est versée est de 2 000 francs, ce qui lui permet de fournir cinq jours de vivres à 400 personnes. Plusieurs secours particuliers pour des cas de détresse s’y ajoutent.

Louis Ferdinand Rousseau, le maire sortant de tendance bonapartiste, est battu lors des élections municipales de janvier 1878. Il est remplacé par Gabriel Pinson, républicain modéré, qui est élu en même temps que plusieurs conseillers municipaux de tendance plus avancée, comme Alphonse Demeestère. Édouard Alfred Fontaine reste à son poste.

Alors que la France vit toujours sous le régime du concordat avec l’église catholique, c’est le prêtre de la paroisse de Joinville qui est chargé des pompes funèbres. En 1881, c’est l’abbé Georges Moreau qui assure le ministère. Le maire et deux représentants du conseil municipal siègent, à côté de représentants de l’évêché de Paris, au sein du conseil de fabrique, en charge de la gestion des finances paroissiales. Plusieurs élus trouvaient que les recettes étaient maigres. Ils demandent à Fontaine de faire un contrôle des comptes. Il établit qu’il manquait à l’appel 1 200 francs. Le curé répondit qu’il avait mis cette somme dans sa poche, « ainsi que ça se fait toujours ». Il refusa de reverser les fonds ; l’archevêque de Paris assura qu’il n’avait fait que « suivre un usage ancien commun aux paroisses suburbaines ». En conséquence de ce refus, la municipalité décida de supprimer l’indemnité de logement versée au prêtre, qui ne disposait pas d’un presbytère. Dans un souci d’apaisement, l’archevêque nomma, en juin 1882, l'abbé Moreau aumônier de l'hôpital militaire Beaujon à Paris. Le journal radical-socialiste très anticlérical Voix des communes se félicita que l’enquête confiée par le conseil municipal ait abouti « grâce au zèle intelligent d’un employé comme nous en souhaiterions à toutes les mairies, M. Fontaine. »

Le successeur de l’abbé Moreau, Ernest Jouin, décida de mener une guérilla juridique contre la municipalité, à partir de cet incident et de plusieurs autres. Il devint un farouche adversaire des francs-maçons et mena une activité éditoriale importante pour dénoncer leur rôle.

La famille Fontaine va connaître un drame en décembre 1881. Le fils aîné du secrétaire de mairie, Henri, alors âgé de 14 ans, tombe alors qu’il montait ou descendait (selon les versions de la presse) d’un train en garde Joinville. Il a la jambe broyée et on doit l’amputer.

En novembre-décembre 1882, Fontaine devra faire face à une nouvelle inondation de la Marne, peut-être un peu moins considérable, mais qui touche plus d’ouvriers des forges puisque celles-ci se sont développées.

Un quiproquo va surgir en février 1886 lors de l’enterrement à Joinville d’un libre-penseur d’Antoine Roche. Une collecte est faite au cimetière, et Voix des communes indique qu’elle « est transmise par M. Fontaine au trésorier de la société de libre-pensée de Saint-Maur ». Mais le secrétaire fait rectifier l’information, assurant que le produit a été versé à la caisse des écoles communale.

Édouard Alfred Fontaine meurt le 30 juillet 1886 à Joinville, alors qu’il est toujours en poste à la mairie. Il était âgé de 47 ans et père de trois enfants. Son épouse meurt six mois plus tard et son fils aîné le mois suivant.

Fin

La mairie de Joinville vers 1880

 

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7 juillet 2021 3 07 /07 /juillet /2021 00:01

Début de la biographie d’Édouard Alfred Fontaine

Édouard Alfred Fontaine naît le 26 mars 1839 à Saint-Cyr-sur-Morin (Seine-et-Marne). Il est le fils de Françoise Eulalie Pillet et de son mari, François Hubert Fontaine, tailleur d’habits.

Orphelin de père à l’âge de quatre ans, il vit ensuite avec sa mère à Paris dans le quartier récemment annexé des Batignolles, rue Saint-Louis (act. rue Nollet, 17e arr.). Il est épicier lors de son mariage, en août 1864 à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne) avec Louise Julienne Hacar.

En février 1865, son commerce fait faillite. Un concordat avec les créanciers, pour sortir de la procédure, est passé en juillet la même année. La famille Fontaine rejoint d’abord Saint-Maur-des-Fossés puis ouvre un commerce d’épicerie, mais également de droguerie et de tabac, rue du Pont, dans la commune voisine de Joinville-le-Pont.

À la fin du second empire, Édouard Alfred Fontaine quitte son métier de commerçant pour devenir secrétaire général de la mairie de Joinville en 1868. Le maire est alors Auguste Courtin, conservateur. La famille Fontaine s’installe dans un logement au sein de la mairie ou immédiatement adjacent. La mairie, inaugurée en 1852, était ornée d’un buste de l’empereur Napoléon III, offert par le céramiste Jean Marie Gille.

La guerre franco-allemande va profondément affecter la commune de Joinville, et notamment le travail du secrétariat de mairie. En septembre 1870, Fontaine participe, avec les membres du conseil municipal et à une souscription en faveur de la nouvelle Société de secours aux blessés militaires (Croix-Rouge). Du fait des combats, la population de Joinville quitte la commune pour se réfugier à Paris.

La municipalité elle-même, et son secrétariat, sont installés provisoirement, en septembre, dans le 7e arrondissement de la capitale, 104, rue du Bac. En novembre, les habitants de Joinville et de Saint-Maur La Varenne qui restaient reçoivent l’ordre de quitter leurs logements. Les bureaux municipaux sont transférés 105, boulevard Voltaire, en face de la mairie du 11e arrondissement ; les archives communales sont déposées au Tribunal de commerce. En septembre, pour empêcher un éventuel passage des Allemands, le pont de Joinville, qui reliait le nouveau quartier de Palissy au centre ancien, est détruit. Selon le journaliste et écrivain Georges Grison « Une énorme pierre meulière, fut projetée jusque sur le toit de la mairie au travers duquel elle passa et vint se loger entre deux solives ». Toujours d’après Grison, le roi Guillaume de Prusse, empereur d’Allemagne, serait venu dans la mairie de Joinville lors d’une visite du champ de bataille. De très violents combats, début décembre, font environ deux mille morts sur Champigny, notamment dans la plaine du Tremblay et dans la zone de Polangis, partagée avec Joinville. Plusieurs bâtiments, comme le château du parangon, qui abritait un hôpital provisoire, sont touchés lors des bombardements.

Après l’armistice du 23 janvier 1871, les troupes allemandes d’occupation s’installent à Joinville le 31 du même mois, s’installant notamment dans le château du Parangon. Ce sont d’abord des Badois et des Wurtembergeois, remplacés par des Bavarois à partir du 11 mars. La garnison de Joinville comprenait un bataillon de chasseurs, deux compagnies du génie, un régiment de ligne et une batterie d'artillerie, stationnée au château de Polangis. À Saint-Maur, trois membres du conseil municipal venaient à tour de rôle pendant une semaine faire fonction d'officier de police et d'état civil ; il en était probablement de même à Joinville.

Mairie provisoire de Joinville-le-Pont en 1870, 104, rue du Bac à Paris

Mairie provisoire de Joinville-le-Pont en 1870, 105, boulevard Voltaire à Paris

Alors que l’insurrection de la Commune de Paris est déclenchée, la mairie de Joinville rouvre le 1er avril 1871. Plusieurs incidents sont signalés entre la population et les troupes allemandes, notamment en juillet quand un soldat frappa d’un coup de sabre un garde-barrière du chemin de fer, qui venait de descendre la barrière et lui demandait d’attendre le passage du train. D’autres altercations sont consécutives à des moqueries et injures proférées à l’égard des soldats par des parisiens venus, le dimanche, se promener le long de la Marne. Le commandant des forces d’occupation rendit le maire responsable des rixes et lui envoya un avis l’informant qu'à chaque nouvel incident, le nombre de militaires stationnés serait augmenté. L’occupation cessa le 19 septembre 1871.

À suivre

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3 juillet 2021 6 03 /07 /juillet /2021 00:01

Joseph Aristide Camus naît le 25 octobre 1852 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Rosalie Désirée Majeur et de son mari Alexandre Jacques Camus, toiseur vérificateur (métreur).

Ayant débuté comme métreur vérificateur également, Aristide Camus s’installe à son compte en tant qu’architecte en 1888. Il est membre de la Société nationale des architectes de France.

À l’instar de ses parents, Aristide Camus est libre-penseur. Comme son père, il est également franc-maçon.

Sur le plan politique, il est candidat lors des élections municipales de mai 1888 à Joinville-le-Pont. il figure, en cinquième position, sur la liste du conseiller sortant, Alphonse Demeestère, soutenue par le comité électoral républicain radical-socialiste. Elle s’oppose à celle du maire, républicain modéré, Gabriel Pinson. C’est cependant ce dernier qui l’emporte nettement, avec dix-huit des vingt-et-un sièges à pourvoir. Au premier tour, Camus obtient 190 voix pour environ 550 suffrages exprimés (35%) ; il est un des quatre candidats radicaux à se représenter au second tour, obtenant 204 votes sur environ 425 exprimés (48%) ; il est le seul d’entre eux à ne pas être élu.

L’hebdomadaire radical Voix des communes commente ainsi son échec : « Camus l’architecte, comme candidat, possédait des qualités indéniables. Il était compétent pour apprécier les travaux commencés (…). Cette compétence, il eut été le seul à l’exercer dans le conseil actuel. Nul d’ailleurs ne le récusait. On lui reprochait seulement tout bas – bien bas – de n’avoir pas assez dissimulé qu’il n’a point gardé la fleur dont les jeunes filles de bonne famille achètent la perte parfois si cher. Entre nous, cela n’avait rien à voir avec les affaires et Camus était un candidat modèle ».

La mort du maire, Gabriel Pinson, un mois après sa réélection, amène un rapprochement des radicaux-socialistes avec le nouveau maire, Eugène Voisin. Ils soutiennent, en commun, la candidature d’Édouard Jacques pour une élection législative partielle en janvier 1889 contre le général Boulanger, populiste. C’est cependant ce dernier qui l’emporte. Pour lutter contre le mouvement boulangiste, un comité communal anti-plébiscitaire est fondé en mars 1889 à Joinville. Camus est un des trois fondateurs avec Demeestère, le futur député Jules Ferdinand Baulard, l’ancien conseiller municipal Vaudey, le lunetier Eugène Videpied et le journaliste Henry Vaudémont, avec lequel il restera très lié.

Toujours avec Demeestère, Vaudey et Vaudémont, Camus s’associe à l’appel de l’Union des radicaux-socialistes du canton de Charenton en faveur de la candidature de Baulard pour les élections législatives en septembre 1889. Il est un des organisateurs du banquet, réuni en novembre cette même année, pour fêter la victoire de leur ami.

Le militant boulangiste Henry Buguet, bookmaker et ancien conseiller municipal de Joinville, s’estime insulté par Vaudémont et le provoque en duel ; ce dernier demande à Camus d’être un de ses témoins. Camus sollicite un arbitrage, qui est rendu par le capitaine Benini, chef de la section d’escrime à l’école de gymnastique de Joinville-le-Pont. Ce dernier estime que la demande de Buguet est incorrecte et Vaudémont renonce à poursuivre les injures de Buguet, qu’il considère comme un homme de peu de valeur.

En mars 1890, Demeestère et Vaudémont, qui en sont le président et le secrétaire, chargent Camus de percevoir les cotisations pour l’Union des radicaux-socialistes du canton à Joinville.

Espérant toujours rentrer au conseil municipal, Camus accepte de figurer sur une liste lancée à l’initiative du maire adjoint, Honoré Jullien lors d’une élection municipale partielle en mars 1890. Vaudémont se présente sur une liste concurrente et dit de Camus, qu’il voulait avoir avec lui, qu’il est son « aimable frère-lâcheur ». Vaudémont est élu, sa liste emportant trois des cinq sièges, tandis que Camus est une nouvelle fois battu.

Malgré ses échecs, Camus continue de suivre de près la vie municipale. Ainsi, c’est lui qui préside la réunion publique de compte-rendu de mandat de trois conseillers municipaux radicaux-socialistes, Demeestère, Diot et Vaudémont en novembre 1890. Après avoir demandé de « reboucher la porte du jardin du curé », les électeurs présents « les engagent à persévérer dans la voie des réformes démocratiques et sociales. »

En août 1893, Camus est le représentant de Joinville au sein de la commission exécutive de l’Union des radicaux-socialistes de la 2e circonscription de Sceaux. Elle soutient la candidature de Baulard à sa réélection.

Comme plusieurs centaines de joinvillais, Camus souscrit en septembre 1895 « Pour les affamés de Carmaux », les ouvriers verriers en grève.

Aristide Camus meurt le 17 janvier 1897 à Joinville. Il était âgé de 44 ans et résidait impasse Georges Rousseau (act. impasse Jules Rousseau) après avoir vécu rue de l’Église et rue de Paris, dans le centre de la commune. Il ne semble pas avoir été marié, mais avait une compagne, Maria Rousseau. L’hebdomadaire de son ami Vaudémont (mort six mois plus tôt) lui rend hommage en assurant qu’il « était très connu et aimé à Joinville (…) Camus était libre-penseur et il est mort fidèle à ses convictions. »

La Marne à Joinville, 1888

 

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1 juillet 2021 4 01 /07 /juillet /2021 00:01

Paul Alexandre Joseph Quesnel naît le 7 avril 1879 à Lisieux (Calvados). Il est le fils de Maria Philomène Poulain et de son mari, Jean Alexandre Quesnel, huissier.

En 1900, Paul Quesnel vit à Troyes où il est employé de commerce. Il est définitivement réformé pour tuberculose en 1902 et n’effectue pas son service militaire.

Il s’installe ensuite à Paris (2e arr.) où il est chapelier et vit rue Saint-Denis, et épouse en septembre 1904 dans cet arrondissement Marie Louise Raphaëlle Lablée, couturière, originaire d’Orléans. Ils s’installent rue du Caire (2e arr.). Son épouse meurt en janvier 1906, deux semaines après avoir donné naissance à une fille, qui mourra à son tour en septembre la même année.

Après avoir vécu à Gentilly (Seine, act. Val-de-Marne), Paul Quesnel revient à Paris (6e arr.), rue Monsieur-le-Prince, où il se remarie en octobre 1910 avec Marie Eugénie Élise Surville, native de Lisieux. Ils déménagent dans le 15e arrondissement, boulevard de Grenelle.

Au cours de la première guerre mondiale, Paul Quesnel n’est pas mobilisé immédiatement. Il est cependant appelé en mars 1915, classé pour exercer en service auxiliaire dans le 20e régiment territorial d’infanterie, nommé caporal fourrier en mars 1916 puis affecté en août la même année à l’état-major du régiment comme secrétaire. En août, il rejoint le 4e escadron du train des équipages, où il sert dans le service automobile ; il disposait d’un permis de conduire. Il est démobilisé en février 1919.

Après-guerre, la famille Quesnel vit dans différentes localités du Calvados : Broglie, Notre-Dame-du-Hamel, Bernay et Trouville. Dans ce port, peut-être est-ce lui le rédacteur en chef et gérant de l’hebdomadaire local, de tendance radicale, Le Progrès du Littoral. Paul Quesnel, âgé de 48 ans, est mentionné comme responsable légal en 1927.

En 1933, son fils, Roger, s’est installé à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Eugénie et Paul Quesnel y ont également emménagé, dans le quartier de Polangis, quai d’Anjou.

À l’occasion d’élections municipales partielles organisées en octobre 1934 à Joinville, Paul Quesnel est candidat sur la liste du parti socialiste SFIO conduite par Robert Derivière. Elle s’oppose à deux listes diverses, comprenant l’une comme l’autre des radicaux-socialistes, et à une liste communiste. Distancée de 5 voix par les communistes, la SFIO se retire avant le second tour et les soutient. C’est cependant la liste de Concentration républicaine (divers droite) qui emporte les dix sièges à pourvoir. Quesnel avait obtenu 401 voix, soit 17,5% des 2 297 suffrages exprimés pour 2 360 votants sur 3 225 inscrits.

Au cours des élections municipales générales de mai 1935, Quesnel est de nouveau présent, en huitième position, Derivière conduisant de nouveaux les socialistes. Il se déclare en tant que métreur. Les socialistes arrivent en quatrième position avec 12,3%, cette fois derrière une liste de droite de l’Union républicaine, les radicaux-socialistes du Groupement des gauches et les communistes. Quesnel reçoit 353 votes, soit 12,4% des 2 856 suffrages exprimés pour 2 923 votants sur 3 433 inscrits. Au second tour, les listes communiste et socialiste fusionnent, derrière le responsable de l’Association républicaine des anciens combattants, André Blocher, et Quesnel figure sur la liste d’union. Celle-ci, avec 36,6% des voix a deux élus, communistes, tandis que la droite, avec 39,8%, emporte les vingt-cinq autres sièges. Les radicaux-socialistes de la majorité sortante sont battus et le conservateur Léon Lesestre est élu maire.

Lors de ce second tour, Quesnel avait eu 981 votes, soit 33,8% des 2 899 suffrages exprimés pour 2 924 votants.

En 1936, Paul Quesnel signale lors du recensement dans sa ville qu’il est représentant. Il est alors âgé de 57 ans. La date de son décès n’est pas connue.

Trouville, le quai de Joinville

 

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29 juin 2021 2 29 /06 /juin /2021 00:01

Armand Alexandre Julien Bureau naît le 13 mars 1878 à Curzon (Vendée). Il est le fils d’Armance Chateneau et de son mari Gustave Bureau, boulanger.

Venu avec ses parents à Levallois-Perret, rue Chaptal (Seine, act. Hauts-de-Seine), il est condamné en novembre 1897 à trois mois de prison avec sursis pour vol par le tribunal correctionnel de la Seine. Cette peine est amnistiée en 1919. Il travaille comme ébéniste.

Convoqué en 1898 pour le service militaire, il est ajourné pour faiblesse. Il intègre en novembre 1900 le 69e régiment d’infanterie, est nommé caporal en septembre 1901 et démobilisé le même mois l’année suivante. Il effectue une période de réserve en 1905 mais, convoqué à nouveau en 1908, il ne s’y rend pas et est déclaré insoumis en octobre 1908. Il se présente de lui-même à la gendarmerie en janvier 1909 et sa bonne foi est admise.

N’ayant pas, une fois encore, répondu à une convocation en décembre 1912, il est inscrit sur les registres d’insoumission, arrêté en février 1913 et condamné, par le conseil de guerre, à six jours de prison.

Mobilisé en août 1914 pendant la première guerre mondiale, Armand Bureau est affecté au 19e régiment territorial d’infanterie. En mars 1916, il est écarté du service armé pour « débilité » et détaché à la direction du génie à Amiens (Somme). Il rejoint en août 1917 le 1er groupe d’aviation à linsoumis, dans le même département. Il est démobilisé en février 1919.

Pendant son séjour en Picardie, Armand Bureau épouse en juin 1916 à Abbeville Georgina Armande Drenthon (nom présumé) qui donne naissance dans cette ville à une fille en novembre 1918. Parmi ses prénoms, elle porte celui de Victoire.

La famille Bureau s’installe en 1926 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Polangis, d’abord avenue du Bac puis avenue de l’Île (act. avenues Guy-Môquet et Jean-d’Estienne-d’Orves).

La première mention de l’engagement politique d’Armand Bureau se trouve, en décembre 1928, dans le quotidien Le Populaire qui le cite comme membre de la section de Joinville du parti socialiste SFIO.

Lors des élections municipales de mai 1929, la municipalité sortante présidée par M. Stephen Durande (centre et droite) fait face à deux listes de gauche, celle du parti communiste, et celle du cartel des gauches, qui a le soutien des radicaux-socialistes et de la SFIO, comprenant aussi des socialistes indépendants.

Au premier tour, la liste d’Union nationale des sortants arrive en tête avec 42,6% des suffrages exprimés, devant la Concentration des gauches de Georges Briolay à 35,9% et les communistes de Roger Bénenson à 16%. Au second tour, la liste des gauches emporte vingt-deux des vingt-sept sièges à pourvoir, avec 45,9%, la droite conservant cinq sièges en recueillant 41,6%, tandis que la liste communiste, reculant à 12,5%, n’a pas d’élu.

Armand Bureau faisait partie des six candidats présentés par la SFIO sur la liste commune avec les radicaux et les indépendants. Il obtient au premier tour 730 voix, soit 42,6% des 1 715 votants pour 2 491 inscrits. Il est élu au second tour en compagnie de trois autres socialistes, Georges Roger, François Galabert et Marcel Couillard. Roger est désigné comme adjoint au maire.

Avec notamment Roger et Galabert, Bureau devient administrateur de l'Office public d'habitations à bon marché de Joinville-le-Pont, constitué en 1930. D’importantes dissensions se font jour au sein du conseil municipal, en particulier parmi les socialistes. François Galabert s’oppose, de manière parfois spectaculaire, au maire, en particulier au sujet de son attitude envers les chômeurs. Couillard quitte plus discrètement le conseil. par contre, Roger et Bureau restent fidèles à l’alliance avec les radicaux.

Les luttes à l’intérieur de l’assemblée ayant provoqué plusieurs départs, une élection municipale partielle doit être organisée en octobre 1934. La liste de droite, mais comprenant aussi quelques radicaux, emmenée par Charles Chaussée arrive en tête avec 37,0% tandis que des indépendants, plus proches du maire obtiennent 25,5% ; les socialistes, qui font une liste autonome, se retrouvent, avec 17,6%, légèrement derrière les communistes qui ont 17,8%. Ils se retirent pour le second tour, qui voit la liste de droite remporter les dix sièges avec 59,5% face aux seuls communistes.

Confirmant son engagement auprès du maire sortant, Bureau rejoint le parti radical-socialiste et est, en janvier 1935, secrétaire du comité de Joinville, alors présidé par le miroitier Gabriel Vélard, qui est aussi le président du comité de Front populaire dans la commune.

Lors de la campagne pour les élections municipales de mai 1935, Armand Bureau est également secrétaire du Groupement des gauches républicaines qui, outre les radicaux, regroupe également des indépendants comme Genevay et Roger. Il lance un « appel à l’union pour continuer l’œuvre de bonne administration des élus de 1929 et 1934. »

En présentant son bilan, la liste de Georges Briolay insiste sur les importants travaux d’amélioration et d’embellissement qu’ils auraient réalisé depuis 1929. Elle concède qu’il y a eu une augmentation des impôts locaux, mais l’attribue à une « aggravation des charges imposées à la commune (contingent, chômage, moins-values sur les recettes) ». Bureau figure en onzième position sur la liste. Elle défend le programme suivant : assainissement, travaux de viabilité, réfection des trottoirs défectueux, création de squares. Elle souhaite que l’État lance des grands travaux d’outillage national (élargissement du pont de Joinville, suppression du passage à niveau). Proposant le maintien des allocations communales actuelles, le Groupement des gauches plaide pour la création d’un fonds national de chômage. Voulant créer un nouveau groupe scolaire dans le quartier de Polangis, la liste des sortants propose également d’agrandir les établissements existants. Elle veut enfin créer une salle des fêtes à la mairie ainsi que des cours de natation et d’aviron gratuits.

Devancée au premier tour par la coalition de droite de l’Union républicaine, qui recueille 32,6% des suffrages exprimés, la liste des Gauches républicaines obtient 26,8%, talonnée par les communistes à 23,5%. Ces derniers fusionnent avec les socialistes SFIO, qui avaient un score de 12,3%. Au second tour, les sortants perdent une grande part de leurs suffrages et n’ont aucun élu, les communistes en ayant deux, tandis que la droite de Léon Lesestre a les vingt-cinq autres. Bureau recueille au premier tour 755 votes sur 2 856 exprimés (26,4%) pour 2 923 votants et 3 433 inscrits. Il en a 544 sur 2 899 exprimés (18,8%) pour 2 924 votants au second tour.

Depuis avril 1935, Bureau avait été désigné comme administrateur de la caisse des écoles de Joinville.

Armand Bureau meurt le 25 janvier 1941, et son décès est transcrit sur l’état-civil de Joinville. Il était âgé de 62 ans.

L'école militaire de pilotage du Crotoy, dite école Caudron

 

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27 juin 2021 7 27 /06 /juin /2021 00:01

Désiré Eugène Raoul Bourdin naît le 3 août 1881 à (Clichy, Seine, act. Clichy-sous-Bois, Hauts-de-Seine). Il est le fils de Joséphine Catherine Turpin et de Jean Baptiste Bourdin, laitier.

Ajourné en 1902 pour « faiblesse », Désiré Bourdin est déclaré bon pour le service militaire en 1903. Il est incorporé au 64e régiment d’infanterie en novembre de cette année et y reste jusqu’en septembre 1905.

Sur le plan professionnel, Désiré Bourdin est alors bijoutier. Il réside à Clichy, d’abord rue Cousin puis boulevard National. Il change d’emploi et déménage en 1910. Désormais employé par la firme cinématographique Pathé, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il s’installe dans cette commune, d’abord rue Bernier puis rue du Pont, dans le centre-ville.

Dans sa commune, Désiré Bourdin adhère à la section locale du parti socialiste SFIO. Il intègre le bureau de la section en juin 1912 en tant que trésorier adjoint. La section, grâce à un accord avec des radicaux dissidents et des conservateurs et libéraux, vient de faire élire sept conseillers municipaux sur les vingt-trois membres de l’assemblée locale en mai. Ils ne sont cependant pas associés à la gestion de la municipalité. Le secrétariat de la section passe d’Émile Lebègue, graveur sur acier, élu conseiller municipal, à Fernand Grandhomme, typographe. En janvier 1913, Désiré Bourdin est maintenu dans sa fonction tandis qu’Émile Graillat, comptable, devient le nouveau secrétaire. Il conserve encore ce poste après un nouveau changement de responsable local, en mai 1913, quand le doreur Alphonse Mibord prend la tête de la section. Par contre, il n’est pas renouvelé dans le bureau constitué en juin 1914, dont Francis Carrouet, comptable, assume la responsabilité. Le nouveau trésorier adjoint est alors Armand Arga.

La première guerre mondiale voit Désiré Bourdin mobilisé au sein du 167e régiment d’infanterie. Il participe aux combats du Bois de Remières et disparaît le 13 décembre 1914 dans la commune de Seicheprey (Meurthe-et-Moselle). Selon le récit de Dominique Toussaint, cette bataille, sans résultat, est conduite dans des conditions très difficiles : « Une grande partie des fusils ne fonctionne pas ; en effet, les mains des hommes sont pleines de boue et ceux-ci en introduisent dans l’arme avec les cartouches, les armes étant elles-mêmes couvertes de boue par le moindre contact avec le sol ». Un jugement d’avril 1920 confirmera que Désiré Bourdin est mort ce jour-là, tué à l’ennemi. Il était âgé de 33 ans. Il est déclaré mort pour la France et une pension sera versée à ses parents.

Son nom figure sur les plaques commémoratives des anciennes sociétés Pathé-Cinéma à Joinville-le-Pont et Kodak-Pathé à Vincennes, toutes deux dans le Val-de-Marne. Il est aussi répertorié dans le livre d’or pour la commune Clichy-sous-Bois.

Sorite des employés de Pathé à Joinville en 1911

 

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25 juin 2021 5 25 /06 /juin /2021 00:01

Pierre Bureau naît le 2 février 1875 à Saint-Léger-la-Montagne (Haute-Vienne). Il est l’aîné des neuf enfants vivants de Jeanne Meyrat et Léonard Bureau, cultivateurs.

Du fait de l’importance numérique de sa famille, il n’est soumis qu’à une mobilisation d’un an au service militaire, qu’il effectue en 1896-1897 dans un escadron du train des équipages. À sa démobilisation, il s’installe rue des Barres à Paris (4e arr.). Il déménage à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne), rue des Écoles, en 1900 et est alors contremaître. Il épouse, en mai 1901 dans la commune voisine de Joinville-le-Pont Alice Marie Anne Noireau, fille d’un entrepreneur de menuiserie. Ils emménagent dans cette commune, au sein du quartier de Polangis, avenue Jamin.

Lors des élections municipales de mai 1908 à Joinville, un candidat nommé Bureau, très probablement Pierre, se présente sur la liste du comité socialiste évolutionniste. Elle a été constituée à l’initiative de quelques radicaux et socialistes dissidents, parmi lesquels Eugène Hainsselin, Théophile Leteuil et François Provin. La liste s’oppose à celle de la majorité sortante, menée par le maire Eugène Voisin, avec le soutien du comité radicale-socialiste, et à une autre, présentée par le parti socialiste SFIO. Les radicaux emportent 21 des 23 sièges à pourvoir, en laissant un aux évolutionnistes aux côtés d’un indépendant. Au second tour, Bureau remporte 439 voix pour 1 189 votants (36,9%) et n’est pas élu.

Sur le plan professionnel, Pierre Bureau constitue une entreprise de maçonnerie, basée dans le quartier de Polangis, avenue du Château (act. av. Foch). Un de ses frères, Jules, l’a rejoint. Leur entreprise va connaître des difficultés, qui amènent Pierre Bureau à se déclarer en faillite en août 1911. Il parvient à un concordat avec ses créanciers en janvier 1912, lui permettant de rembourser ses dettes sur sept ans.

Au cours de la première guerre mondiale, Pierre Bureau est mobilisé dans le 4e puis le 20e escadron du train. Il est détaché, en février 1917, dans une fumisterie industrielle à Ivry-sur-Seine, l’entreprise Leterne. Il est ensuite affecté en juillet de la même année au 4e régiment de cuirassiers puis en février 1918 au 6e régiment de dragons. Il est démobilisé en février 1919.

Après le conflit, Pierre Bureau reprend son activité de maçonnerie. Un autre de ses frères, Paul, le rejoint également. Il s’implique également dans la vie associative locale. Il fait ainsi partie de la commission de réorganisation et de propagande constituée pour la reconstitution de l’Union des commerçants et industriels de Joinville en juin 1923. L’union est présidée par Lucien Lavoipierre, couvreur et militant conservateur.

C’est très certainement Pierre Bureau qui est vice-président de l’Union sportive de Joinville (USJ) au moment de sa création en octobre 1919. Elle a pour président Stephen Durande, tapissier et futur maire de la commune. Il en est encore un des responsables en octobre 1925. Il est également, en 1924, vice-président de l’Union amicale de Joinville Champigny, structure présidée par le directeur des usines Pathé, Victor Dosse.

Enfin, Bureau est un des cofondateurs de l’Association syndicale libre des propriétaires riverains de la rivière de Polangis, toujours avec Dosse notamment.

Pierre Bureau meurt le 22 avril 1948 à Joinville. Il était âgé de 51 ans et père de quatre enfants.

Joinville, le Château de Polangis

 

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23 juin 2021 3 23 /06 /juin /2021 00:01

François Charles Félix Allard naît le 28 décembre 1840 à Paris (5e arr.). Il est le fils de Catherine Maubrey et de son mari Pierre Joseph Allard, de nationalité belge et possède donc également à la naissance cette nationalité. Un décret de juillet 1879 donna à Félix Allard un droit de séjour permanent. Il est ultérieurement présenté comme étant de nationalité française.

Exerçant la profession de quincailler à Paris (2e arr.), il épouse Clémence Joséphine Latourte en avril 1868 à Boulogne (act. Boulogne-Billancourt, Hauts-de-Seine). Sa femme décède en février 1870.

Au début des années 1870, Félix Allard s’est lancé dans la fabrication et la commercialisation de coffres-forts. Il dispose, à Paris, d’une boutique boulevard Saint-Martin puis boulevard Sébastopol et d’une usine, rue de Charonne. Dans ses publicités, il assure que ses coffres étant tout en acier, d’une seule pièce, seraient incombustibles et incrochetables. Il poursuit son activité jusqu’en 1907. Il participe à des expositions à Paris et Lyon en 1872, puis à l’exposition universelle de 1878 à Paris. Par contre, il refuse d’aller à celle de Londres en 1889, parce qu’on ne lui avait réservé qu’un emplacement de 1 m 50 de façade, alors que l'exposition de son coffre-fort principal nécessitait déjà une longueur de 1 m 80. À partir de 1899, il se présente comme ingénieur.

Domicilié à boulevard Saint-Martin à Paris (11e arr.), Félix Allard se remarie en février 1890 dans cet arrondissement avec Marguerite Lamy. Le maire de Nogent-sur-Marne, Charles Pimbel, fait partie des témoins du mariage. Le couple s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), d’abord rue de Paris puis plus tard quai Beaubourg (act. quai du Barrage) puis avenue pauline, dans le quartier de Polangis, avant de revenir rue de Paris.

À côté de son activité industrielle, Allard est propriétaire de plusieurs terrains et immeubles : au Perreux, une vaste villa est mise en vente en août 1891 ; à Joinville, un hôtel-restaurant est cédé en août 1899 ; à Paris (2e arr.), plusieurs immeubles sont exploités rue du Caire vers 1900. Quant à l’activité de fabrication de coffres-forts, Allard l’arrête vers 1907.

La principale forme d’engagement de Félix Allard se situe dans le domaine des organismes à vocation sociale. Il est en 1880 l’un des fondateurs de la Société de protection mutuelle des voyageurs de commerce et en devient le trésorier. Il garde cette fonction pendant trente ans. Le président fondateur est Charles Mallet, suivi par Georges Carton, Victor Bonjean puis Pierre Cachet. Henri Brisson, député et président de la Chambre en est le président d'honneur lors de la constitution de l’association. En 1898, la société a versé des indemnités à 615 malades pour une trentaine de jours chacun en moyenne, apporté des secours aux sociétaires incurables, à leurs veuves ou enfants, finance les funérailles, constitué un fonds de retraite. Elle gère aussi un bureau qui a fourni 87 emplois fixes et 383 à la commission. La situation prospère de la société vaut régulièrement des félicitations à Allard. Il devient trésorier honoraire en décembre 1911 et reste administrateur.

Dans sa commune, Félix Allard préside en 1897-1898 une société d’épargne intitulée La Tirelire de Joinville. Elle place 300 livrets dans la population. Il est également le président fondateur, en 1897 toujours, de la Société amicale des pêcheurs. L’Union amicale de Joinville-Champigny, fondée en 1910, va également compter Allard comme président. Elle organise chaque année des concerts dans le quartier de Polangis.

Après la catastrophe de l'usine de Bi-Métal de Joinville-le-Pont, dont l’explosion d’une chaudière en février 1895 fait quatre morts, Allard organise une quête et présente le compte-rendu de l’utilisation des fonds recueillis en novembre la même année. Il est également membre honoraire de la société de secours mutuels des sapeurs-pompiers de la commune.

Dans le domaine politique, Félix Allard manifeste une nette proximité avec les républicains et radicaux-socialistes. En 1883, il participe très activement à la constitution d’un monument à la gloire de Léon Gambetta, opposant républicain au second Empire, membre du gouvernement de la défense nationale en 1870, qui proclame le retour de la République le 4 septembre 1870, et fut, avec le « programme de Belleville » en 1869, l’inspirateur du mouvement radical-socialiste.

Dans la commune de Joinville, Allard est présenté comme étant la seule personne du public assistant au conseil municipal en décembre 1894, à un horaire qui déplaît au journaliste radical membre de ce conseil, Henry Vaudémont, puisqu’il se tient l’après-midi. C’est lui aussi qui demande, et obtient en février 1898, l’affichage analytique des décisions du conseil municipal.

À plusieurs reprises, Allard fait partie des bureaux en charge de l’organisation de réunions publiques de compte-rendu de mandat. C’est le cas pour le conseil municipal de Joinville en avril 1896 et en février 1911 ou pour le député de la circonscription, le radical Jules Ferdinand Baulard en octobre 1896.

On trouve aussi Félix Allard en tant que président du cercle de Joinville en 1916. Ledit cercle est celui « autour du billard duquel les élections municipales ont la réputation de se faire » écrivait, en mai 1891 l’hebdomadaire radical Voix des communes. Une pratique abandonnée en 1892, selon ce journal. Peut-être se réunit-il dans les locaux de la Société nautique de la Marne.

Félix Allard meurt le 23 mai 1923 à Joinville ; il est inhumé à Bry-sur-Marne. Il était âgé de 82 ans et ne semble pas avoir eu d’enfant. Félix Allard était décoré des Palmes académiques, officier d’académie depuis janvier 1898 et officier de l’instruction publique depuis novembre 1907. Il avait reçu la médaille d'argent de la prévoyance sociale en décembre 1895 puis la médaille d'or en février 1911.

Coffre-fort Félix Allard, vers 1880

 

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