Marie Joséphine Robin naît le 6 mai 1861 à Treffendel (Ille-et-Vilaine). Ses parents sont Marie Joséphine Rozé et son époux Jean Marie Robin, cultivateurs au village de La Corvaiserie. Elle est l’aînée des dix enfants du couple.
En 1876, âgée de 15 ans, elle est présentée comme cultivatrice, à l’instar d’un de ses frères (14 ans) et d’une de ses sœurs (12 ans). La famille ne réside plus au village en 1881.
Devenue membre de la communauté des Servantes des pauvres, sous le nom de sœur Marie-Armèle, Marie Robin est garde-malade dans l’établissement de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) en 1896. Fondée par dom Leduc à Angers, la congrégation s’est implantée à Joinville en 1883 à la demande du curé de la paroisse, le père Ernest Jouin, également originaire d’Anjou. Dirigée depuis sa fondation par la mère Agnès de Jésus (Modeste Bondu), établie au 45, rue de Paris, la communauté essaime à Paris, suivant les nouveaux postes de l’abbé Jouin à Saint-Médard puis Saint-Augustin. Elle est remplacée comme prieure en 1896 par Émilie Renaudin mais devient supérieure générale des Oblates Servantes des pauvres, qui suivent la règle de Saint-Augustin.
Les sœurs ont probablement installé une école, peut-être pour des jeunes filles. L’attitude de la municipalité, largement dominée par les radicaux-socialistes et qui compte nombre de francs-maçons et libres-penseurs, est nettement hostile au début, dans le cadre d’affrontements juridiques entre l’abbé Jouin et les élus. Elle s’améliore ensuite.
Dans le cadre des mesures engagées par le gouvernement pour la dispersion des congrégations, deux décisions contradictoires vont être prises concernant la communauté de Joinville.
En janvier 1902, à une forte majorité, le conseil municipal de Joinville vote le maintien dans sa commune de la congrégation des Servantes des pauvres. Dans le journal radical local, le correspondant de Joinville, Louis Dehné (alias Ludovic), est fort mécontent : « Ils avaient été élus il n’y a pas deux ans sur un programme radical-socialiste. Maintenant qu’ils ont jeté le masque, ils sont cléricaux-nationalistes ». Cependant, en juillet 1904, comme 758 écoles dont 447 de filles, la fermeture de l’école est ordonnée. Mais l’activité de garde-malades perdure.
En 1911, c’est Marie Robin (sœur Marie-Armèle) qui est prieure de la communauté, qui compte alors sept pensionnaires ; il y en a dix en 1921.
Pendant la première guerre mondiale, sœur Marie-Armèle devient, à titre bénévole, directrice de l’hôpital auxiliaire 139, qui est basé rue du Général-Foy, à Paris (8e arr.). Malgré une santé précaire, elle assume cette charge entre septembre 1914 et fin juillet 1919. Les autorités sanitaires saluent, en mars 1920, le fait qu’elle ait organisé « avec une remarquable compétence les divers services affectés aux grands blessés, aux malades et aux contagieux ». Elles ajoutent qu’elle a également « donné des soins personnels avec une habileté égale à son dévouement ». En outre, elles louent le fait qu’elle ait « pendant les bombardements de la région parisienne, un sang-froid et une décision remarquables ». Elle joue un rôle dans le traitement des civils et militaires touchés par la grippe espagnole à partir de l’automne 1918.
Elle est titularisée en février 1922 comme qu'infirmière-visiteuse de 10e classe dans le personnel de l'Office public d'hygiène sociale du département de la Seine. Elle assure la fonction d’infirmière visiteuse à Asnières (Seine, act. Hauts-de-Seine).
Restée à la tête de sa communauté religieuse de Joinville en 1921, elle est ensuite remplacée dans la fonction de prieure par Marie Faure, qui exerce en 1926. Une autre congrégation, les sœurs de l’Assomption, a également installé un établissement de garde-malades, avec son noviciat, à peu de distance, dans la même rue de Paris, au sein du parc du Parangon.
Marie Robin est domiciliée à Paris (1er arr.), rue de Rivoli, quand elle se voit attribuer en mai 1928, en tant qu’ancienne infirmière, un secours de cinq cents francs ; elle en obtient un second en juillet 1935, de 1 500 francs. Elle est alors âgée de 74 ans.
La date de décès de Marie Robin n’est pas connue. Pour son activité, elle s’était vue remettre en mars 1920 la médaille de la Reconnaissance française pour son rôle pendant la première guerre mondiale et, en mai la même année, la médaille de bronze des épidémies. Elle l’avait de nouveau reçue en janvier 1921, cette fois pour ses soins aux civils.
Le site des Servantes des pauvres à Joinville-le-Pont
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