Suite de la biographie d’Émile Baptiste Lecuirot
En matière politique, Émile Lecuirot s’engage à Joinville-le-Pont lors des élections municipales partielles de septembre et octobre 1928, organisées suite au décès du maire, Henri Vel-Durand (radical dissident). Il prend la tête d’une liste avec le soutien des formations d’Union nationale (droite), contre le cartel des gauches (radical-socialiste et socialiste SFIO) et les communistes. La liste Lecuirot est devancée par celle de Briolay (radical) qui l’emporte au second avec 47,4% des voix. À noter que la liste du PCF comprenait une candidate, dont les bulletins ont été annulées, les femmes n’étant alors ni électrices, ni éligibles. Lecuirot recueille 646 voix pour 1 524 suffrages exprimés (42,3%) sur 1 538 votants et 2 995 inscrits au premier tour puis au deuxième 661 voix pour 1 667 suffrages exprimés (39,7%) sur 1 677 votants.
À l’occasion des élections municipales générales de mai 1929, Lecuirot est de nouveau candidat sur la liste conduite par le maire sortant, Stephen Durande (divers droite).
Comme lors des partielles de 1928, la liste de droite avec 38,8% est devancée par celle du cartel des gauches à 42,8% et suivie par les communistes à 18,4%. Au second tour, avec 41,5%, elle emporte cinq des 27 sièges à pourvoir contre 22 pour le cartel des gauches (45,9%), les communistes n’ayant pas d’élu avec 12,5%.
Lecuirot obtient au premier tour 964 voix pour 2 126 suffrages exprimés (45,6%) sur 2 969 inscrits. Au second tour, Lecuirot, contrairement au maire et à la plupart des sortants, est élu avec quatre de ses colistiers. Georges Briolay, radical-socialiste, est élu maire.
Au sein du conseil municipal, Lecuirot ne s’oppose pas systématiquement mais prend parfois des positions symboliques. Ainsi, en novembre 1932, il est réticent au renommage des rues Lesage et Constant, qui deviennent respectivement les rues Aristide-Briand et de la Paix.
Le même mois, suite à la démission, pour raison de santé, de son président Paul Guye, le Comité d’union républicaine et d’action sociale (CURAS), qui regroupe depuis 1912 les membres des organisations libérales et conservatrices à Joinville, désigne Émile Lecuirot en tant que nouveau président.
Le comité accorde en décembre 1923 son investiture pour l’élection cantonale dans la circonscription de Saint-Maur 2, qui comprend Créteil, Bonneuil, Joinville et une petite fraction de Saint-Maur-des-Fossés. Mais Lecuirot renonce à se présenter dans une lettre au vice-président du comité, Léon Lesestre, lui écrivant : « ma santé ne me permettant pas d’affronter les fatigues prochaines ». C’est le maire de Créteil, Prieur, un radical indépendant, qui est élu.
Il continue cependant de participer activement à la vie municipale, prononçant par exemple une allocation lors du décès de Charles Provin, ancien adjoint au maire en mars 1934. Après les incidents antiparlementaires des manifestations de février 1934 à Paris, le CURAS vote un ordre du jour « Pour la paix sociale, contre les partis de violences » : « Fermement résolu à créer et maintenir l’union entre les citoyens sincèrement républicains qui sont décidés à maintenir la paix sociale en s’opposant aux partis de violences quels qu’ils soient, décide d’intensifier son action afin de grouper dans un large libéralisme les citoyens de bonne volonté n’ayant en vue que l’intérêt général. »
En juillet 1934, ayant reçu du maire radical-socialiste, Georges Briolay, une « proposition verbale de trève politique », Lecuirot fait adopter par le CURAS, à l’unanimité, la décision d’entrer en pourparlers avec le parti radical-socialiste en préparation d’élections municipales partielles, rendues nécessaires par des décès et démissions. Une liste commune comprend six personnes présentées par le CURAS et quatre radicaux ; elle emporte en octobre les dix sièges à pourvoir.
Malade depuis début 1934, Lecuirot continue d’assumer ses fonctions associatives, représentant notamment les organisations françaises d’aviron lors des championnats d’Europe à Lucerne (Suisse) début octobre.
Émile Lecuirot meurt le 13 octobre 1934 à Joinville, veille du scrutin municipal partiel dans la commune. La cérémonie a lieu dans l'église Sainte-Anne de Polangis, à Joinville. L'inhumation a lieu le 17 octobre au cimetière du Père-Lachaise, à Paris, dans une cérémonie où la presse note la présence de 1 200 personnes. Mais son corps est transféré au cimetière de Joinville-le-Pont le 20 du même mois. Âgé de 66 ans, Émile Lecuirot était père de deux enfants.
Il avait été décoré des Palmes académiques comme officier d’académie en avril 1911 puis comme officier de l’instruction publique en août 1922. Il avait reçu la médaille d'argent du travail en février 1925 et la médaille d'or de l’éducation physique en février 1930. Enfin, en janvier 1934, il était devenu chevalier de la Légion d’honneur.
Le gymnase municipal desservant les quartiers joinvillais de la rive gauche de la Marne (Polangis et Palissy), construit en 1982, porte le nom d’Émile Lecuirot.
Fin
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