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23 juin 2023 5 23 /06 /juin /2023 01:01

Début de la biographie de Louis Defert

Jean Louis Augustin Defert naît le 16 avril 1867 à Paris (11e arr.). Il est le fils d’Augustine Jeanne Soreau, blanchisseuse, et de son mari Louis Constant Defert, sergent de ville. Ses parents vivent rue de Montreuil. Il est le troisième des sept enfants du couple, dont quatre meurent en bas âge. Ses parents sont originaires de la Sarthe ; il se séparent peu après la naissance du dernier en 1881 puis divorcent en juillet 1887.

Après des études à la Faculté de Paris, Louis Defert obtient en 1890 une capacité en droit et exerce comme clerc dans une étude d'avoué au tribunal de première instance de la Seine puis en tant que secrétaire d'agréé au tribunal de commerce de la Seine.

Il rejoint, en 1892, les services de la préfecture de police de Paris, d’abord comme ire suppléant près les commissariats de police de la Ville de Paris. Il est nommé secrétaire titulaire en novembre 1892 à Ivry (Seine, act. Val-de-Marne). Les secrétaires sont les adjoints des commissaires de police. Il est transféré, en mars 1893 à Asnières (Seine, act. Hauts-de-Seine) puis en janvier 1894, dans le quartier Sainte-Avoye de Paris (3e arr.).

Dans cette dernière fonction, il organise, en septembre 1896, une présentation de presse d’une « invention qu'il a faite dans le but d'enrayer le cambriolage et de protéger les bureaux du ministère de la guerre ». Il présente son matériel dans une brasserie de la rue Montmartre, en compagnie d’un professeur de physique à l'École de pharmacie, M. Séguy. Il s’agit d’alarme électrique, qui sonne dans les locaux privés et s’affiche sur un tableau dans la loge du concierge pour les établissements publics. De nombreux articles rendent compte de son invention, estimant qu’il « a imaginé un appareil fort bien combiné » (XIXe Siècle, 1896/09/20).

Devenu en mai 1897 secrétaire aux délégations judiciaires, Defert est nommé inspecteur principal des gardiens de la paix en février 1901. C’était la fonction qu’avait exercé son père.

Parallèlement à ses fonctions policières, Defert rédige un ouvrage, L'Enfant et l'adolescent dans la société moderne, qui est publié la même année aux éditions Montgrédien à Paris. Il est préfacé par le Dr Théophile Roussel, sénateur de la Lozère, médecin et philanthrope, qui est considéré comme l'un des premiers hommes politiques français à avoir contribué à la protection de l’enfance. L'Académie de médecine lui décerne une médaille d'argent et le conseil de Paris lui vote des remerciements. Son livre est réédité, en 2013, par Hachette-Livre.

Il est promu, en septembre 1901 commissaire de police des communes de la Seine et obtient son premier poste à Saint-Ouen (Seine, act. Seine-Saint-Denis).

Dans la même fonction, il remplace en décembre 1905 M. Rogeaux à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Sa circonscription comprend des villes souvent plus importantes que celle qui accueille le siège du commissariat : Bry-sur-Marne, Champigny, Nogent-sur-Marne, Le Perreux et Saint-Maur-des-Fossés. Il compte une trentaine d’agents.

Au cours de l’année 1905, Louis Defert fait paraître un Code de police (éd. Giard et Brière, Paris). Il s’agit d’une compilation des textes des ordonnances depuis l'origine applicables dans le ressort de la préfecture de police (arrêtés, règlement sanitaire, lois et décrets). Le quotidien La Lanterne y voit « un travail aride », mais souligne qu’il vient d’un « juriste distingué » et qu’il est honoré par le conseil général de la Seine et le conseil municipal de Paris.

En février 1906, Defert doit assurer le service d'ordre lors des inventaires des biens des fabriques, qui géraient les paroisses catholiques, après la séparation de l’église et de l’État en 1905. À Joinville et au Perreux, ces actes se déroulent « sans autre incident que la protestation des curés de chaque paroisse » selon le quotidien Le Radical. C’est plus difficile à Saint-Maur, où l'agent des domaines doit se retirer lors de sa première visite, car la sacristie de l’église Saint-Nicolas était barricadée. Mais il peut revenir et procéder quelques jours plus tard à l’inventaire de ce bâtiment et des autres lieux de culte de Saint-Maur. À Champigny, les opérations furent conduites « pendant qu'une centaine de vieilles dévotes chantaient des cantiques » selon le même journal radical-socialiste.

En décembre 1906, le trente-sixième anniversaire de la bataille de Champigny, pendant la guerre franco-allemande de 1870, est l’occasion d’une manifestation de militants nationalistes dans cette commune, avec à leur tête Paul Déroulède. Defert à quelques difficultés à contenir la foule qui s'écrase aux grilles de l’entrée.

À suivre

Administration et liquidation des Sociétés de secours mutuels, ouvrage de Louis Defert, 1918

 

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