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8 janvier 2023 7 08 /01 /janvier /2023 00:01

André Louis Jacques Aclément naît le 19 octobre 1890 à Guérigny (Nièvre). Il est le fils de Marie Augustine Allary, couturière, et de son mari Nestor Pierre Adolphe Aclément, employé dans un établissement de la marine nationale, les Forges de Guérigny. Il deviendra chef du laboratoire de chimie, avec un grade d’officier, et sera décoré des Palmes académiques et de la médaille de bronze de la mutualité.

Devenu, comme sa sœur aînée, instituteur, après avoir suivi une école normale à Paris, André Aclément fait son service militaire en octobre 1911 au 13e régiment d’infanterie. Il est versé en décembre 1912 à la 8e section secrétaires d’état-major et démobilisé en novembre 1913.

En novembre 1913, il est instituteur à l’école du Centre de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).

Nestor Aclément, portrait mairie d’Urzy

Rappelé lors de la déclaration de guerre en août 1914, André Aclément est évacué malade d’une bronchite en décembre 1916. Déclaré inapte au service armé mais apte à la formation en novembre 1917, il retourne à la 8e section secrétaires d’état-major puis, en janvier 1919, à la 20e section. Il est démobilisé en août 1919. En juillet 1922, il est reconnu comme ayant une invalidité inférieure à 10%, avec « une sclérose très discrète des sommets, anémie et pâleur » ; il est considéré comme pouvant accomplir un service armé.

Son comportement pendant la guerre lui a valu une citation à l’ordre de la division en décembre 1918 : « Au front depuis le début de la campagne, a fait preuve d’un grand dévouement. A montré sous les bombardements de l’ennemi le plus grand sang-froid. »

En avril 1916, André Aclément épouse à Joinville Germaine Marie Barbier, également institutrice dans cette ville. Ils s’installent chez les beaux-parents, impasse Jules-Rousseau.

Son épouse adhère, en juin 1926 au Syndicat national des instituteurs, affilié à la Confédération générale du travail (CGT), organisation proche des socialistes.

André Aclément signe, en mai 1927, une pétition en faveur de Sacco et Vanzetti, accusés aux États-Unis d’espionnage en faveur de l’Union soviétique. Avec 43 autres joinvillais, ils demandent, dans le quotidien Le Soir, au gouverneur du Massachusetts de leur accorder une grâce parès leur condamnation à mort.

En mai 1932, en tant que membre de la section de Joinville du parti socialiste SFIO, Aclément participe à une « souscription de défense socialiste et républicaine pour la paix et le désarmement. »

La même année, il est collecteur de la société scolaire de secours mutuels et de retraite du 12e arrondissement de Paris.

Il quitte Joinville pour rejoindre en octobre 1933 l’école de garçons du quartier Belle-Épine à Orly (Seine, act. Val-de-Marne). Il divorce en juin 1934. Il est nommé directeur d'école publique à Colombes (Seine, act. Hauts-de-Seine) en 1937.

André Louis Jacques Aclément meurt le 4 février 1975 à La Charité-sur-Loire, dans la Nièvre, son département natal. Il était âgé de 84 ans. Décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze, il avait obtenu une mention honorable pour son action mutualiste en juin 1932 et les Palmes académiques, en tant qu’officier d’académie, en juillet 1939.

École du Centre à Joinville-le-Pont

 

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6 janvier 2023 5 06 /01 /janvier /2023 00:01

Suite de la biographie de Bernard Klein

En septembre 1911 et janvier 1914, Bernard Klein signale auprès des autorités militaires qu’il réside à Buenos-Aires, en Argentine,

De retour en France, Klein est mobilisé pendant la première guerre mondiale en août 1914. Il est affecté en mai 1915 au 30e régiment territorial d’infanterie puis en juillet la même année au 13e régiment d’artillerie. Il est transféré en août 1916 au 19e escadron du train puis au 20e en avril 1917. Il est démobilisé en juin 1919 et réside de nouveau à Joinville.

Sur son registre militaire, peut-être pour gommer la sonorité allemande de son nom, Bernard Klein fait mentionner, en août 1915, un pseudonyme : il se dénomme Bernard Kersaint, fils de Charles Émile Kersaint et de Jeannette Duval. Il semble cependant en abandonner l’usage après-guerre.

Depuis 1911, la famille Klein vit dans le quartier de Polangis, d’abord avenue Oudinot puis route de la Brie, qui deviendra l’avenue du Général-Galliéni. Il figure, en mai 1927, sur une liste de 44 signataires de Joinville, publiée par le quotidien Le Soir, demandant, au gouverneur du Massachusetts (États-Unis), la grâce « des deux innocents » Sacco et Vanzetti, accusés d’espionnage au profit de l’Union soviétique.

En mai 1929, Klein figure sur la liste du groupement des gauches pour les élections municipales de Joinville-le-Pont. Comprenant des radicaux-socialistes, des socialistes SFIO et des socialistes indépendants, elle s’oppose à celles du maire sortant, Stephen Durande (droite, Union nationale) et à celle du communiste Roger Bénenson. Arrivée en seconde position au premier tour, avec 35;9% des suffrages exprimés contre 42,6% aux conservateurs et libéraux ainsi que 16% aux communistes, elle l’emporte au deuxième tour avec 45,9% et 22 élus, la droite ayant 41,6% et cinq sièges, le PCF reculant à 12,5% sans élu.

Au premier tour, Klein recueille 758 voix pour 2 126 suffrages exprimés (35,6%) et 2 969 inscrits. Il est élu au deuxième tour et Georges Briolay (radical-socialiste) devient maire. Lors de l’assemblée générale du Comité républicain radical et radical-socialiste de Joinville en janvier 1931, Klein est un des trois membres du bureau de cette assemblée. Il est l’un des délégué du conseil municipal au sein du conseil d'administration de l'Office public d'habitations à bon marché de Joinville, lors de la constitution de celui-ci en avril 1931. En janvier 1933, il est élu vice-président du comité radical, dont Briolay est le président. Il est confirmé dans cette fonction en novembre 1933, Briolay ayant laissé la présidence à Émile Herluison. Il conserve le titre en janvier 1935, quand Gabriel Vélard est élu président. Très présent lors de séances du conseil municipal, Klein est également souvent associé aux manifestations sportives ou festives, en particulier dans son quartier de Polangis. Il le quitte, en 1935, pour celui voisin de Palissy, avenue Joyeuse.

À l’occasion du scrutin municipal de mai 1935, Bernard Klein est de nouveau candidat sur la liste du groupement des gauches républicaines, toujours conduite par Georges Briolay, mais qui a perdu le soutien du parti socialiste SFIO après un mandat agité. Les sortants revendiquent avoir fait des importants travaux d’amélioration et d’embellissement, tout en concédant avoir dû augmenter les impôts. Ils assurent que c’est le fait de l’aggravation des charges imposées à la commune (contingent incendie, chômage, moins-values sur les recettes). Ils assurent avoir conduit une amélioration de la voirie et des transports et installé un éclairage public. À leur programme figure l’assainissement et la création de squares. Ils plaident aussi pour la réalisation de grands travaux d’intérêt national (élargissement du pont de Joinville, suppression du passage à niveau), ce qui procurerait de l’emploi, et entendent poursuivre la création d’un nouveau groupe scolaire à Polangis, dont le projet est déjà avancé.

Le Groupement des gauches de Briolay se place au deuxième rang au premier tour, avec 26,8% des suffrages exprimés, derrière l’Union des républicains (droite, 32,6%), et devant les communistes à 23,5% et les socialistes SFIO à 12,3%.

Bernard Klein, qui est désormais négociant en meubles, recueille 743 voix pour 2 856 suffrages exprimés (26%) sur 2 923 votants et 3 433 inscrits.

Au second tour, l’union du PCF et de la SFIO contribue à fragiliser les radicaux-socialistes, qui n’ont pas d’accord avec la droite, laquelle emporte 25 des sièges à pourvoir avec 40%, en laissant 2 à la gauche (39,7%), tandis que les radicaux sont réduits à 19,5% et n’ont pas d’élu.

Peut-être est-ce lui qui est inscrit, en août 1941, sur une liste publiée au Journal officiel et émanant de la présidence du conseil du gouvernement français, siégeant à Vichy, qui recense les « dignitaires et officiers des loges de la franc-maçonnerie ». Domicilié boulevard Voltaire à Paris (11e arr.), Klein (Bernard) est présenté comme premier surveillant de la loge La Jérusalem écossaise en 1939.

Il ne faut probablement pas identifier Bernard Klein avec le Klein qui est élu conseiller municipal de Joinville-le-Pont en avril 1945, sur la liste conduite par le résistant communiste Robert Deloche. Il n’est, en effet, pas inscrit sur les listes électorales de la commune cette année-là.

Bernard Klein meurt le 30 novembre 1948 à Paris (10e arr.), alors qu’il séjournait à l’hôpital Lariboisière, rue Ambroise-Paré. Il était répertorié comme voyageur de commerce et domicilié rue Louis Blanc, dans le même arrondissement. Âgé de 73 ans, il était père de trois enfants.

Fin

Decrombecque, Scornet et Klein en 1934

 

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4 janvier 2023 3 04 /01 /janvier /2023 00:01

Début de la biographie de Bernard Klein

Bernhard Dreyfus naît le 15 février 1875 à Gerstheim, alors en Basse-Alsace (Allemagne, act. Bas-Rhin). Il est légitimé par le mariage de sa mère Jeannette Dreyfus, demoiselle de magasin, avec Charles Émile Klein, dessinateur, à Paris (3e arr.) en mars 1879 et prendra désormais le nom de Bernard Klein.

En août 1893, alors employé de commerce et résidant rue du Four à Paris (6e arr.), Bernard Klein devance son service militaire et s’engage pour quatre ans dans l’armée. Il est affecté au 4e régiment de hussards et devient brigadier en avril 1894. Cependant, en février 1896, il est cassé de son grade et envoyé en Tunisie au sein de la première compagnie de fusiliers de discipline en décembre. À sa démobilisation, en août 1897, une « attestation de repentir » lui est accordée.

Devenu voyageur de commerce, Bernard Klein épouse en décembre 1898 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où il s’est établi rue de Pont avec ses parents, marchands de meubles, Berthe Louise Grillot, couturière, dont les parents vivent également dans la commune. Ils s’installent ensuite avenue des Platanes. En décembre 1905, Bernard Klein est condamné à seize francs d’amende pour violences, voies de fait et port d’armes prohibées. Il est mentionné dans un répertoire de la franc-maçonnerie en octobre 1908.

À partir de 1901, Bernard Klein devient une personnalité en vue dans le domaine sportif. Il est l’un des fondateurs du Boxing-club de France (Paris) et la société nautique En Douce (aviron, basée à Joinville). Il est membre de nombreux jurys ou comités d’organisation, notamment pour des championnats du monde ou d’Europe de lutte entre 1901 et 1911. Le quotidien Le Journal le caractérise en 1902 comme un « amateur éclairé », L’Auto et La Petite République voient en lui un « sportsman bien connu » en 1904 tandis que le qualificatif de « sympathique sportsman » lui est attribué en 1905 par le Journal de l'automobile. En 1908, il va en Autriche pour la préparation d’un championnat de lutte. De 1904 à 1913, sa présence est notée à de nombreuses manifestations, comme par exemple le championnat du monde de joutes à la lance ou la fête du sabre en 1904, un cross-country international en 1905, un concours de dompteurs en 1906 ou un grand-prix de voiturettes en 1908 à Dieppe.

Il est un des organisateurs de manifestations organisées à Joinville-le-Pont, comme le congrès des nageurs en août 1905 ou les traversées de Paris à la nage, qui partent également de Joinville, en août 1906 et juin 1907.

À suivre

 

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27 décembre 2022 2 27 /12 /décembre /2022 00:01

Pierre Marie Achaintre naît le 30 août 1896 à Molinet (Allier). Il est le fils de Jeanne Luminet et de son époux Jean Marie Achaintre, aubergistes au hameau de La Fontaine-Saint-Martin, proche du canal latéral à la Loire.

Appelé pour faire son service militaire pendant la première guerre mondiale, alors cuisinier, il est ajourné trois années de suite en conséquences des suites d’une opération de l’appendicite en 1913. Il est finalement mobilisé en septembre 1917, mais pour des services auxiliaires au sein du 2e groupe d’aviation, dans l’escadrille 238 à Dijon (Côte-d'Or). Il est démobilisé en septembre 1919.

En février 1919, il épouse à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), Irène Imbert. Après le conflit, Pierre Achaintre est recruté par l’administration des Postes, télégraphes et téléphones (PTT) comme aide-mécanicien. Ils s’installent à Paris (6e arr.), rue du Cherche-Midi puis rue Littré et, en 1922, à Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne), rue de la Prévoyance. En 1927, ils sont à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Polangis, avenue du Parc.

Son épouse, Irène Achaintre, tient un café avenue du Parc. Il abrite le siège de l’association Commune libre de Polangis, qui vise à l’animation festive du quartier ; Pierre Achaintre en est le trésorier. L’association a été créée en 1924 ; elle organise divers évènements festifs ou sportifs : bal travesti, concert, challenge de natation…

Pierre Achaintre, mécanicien dans l’administration des PTT, ancien combattant, est, en 1933, un des fondateurs et le trésorier de la Mutuelle de l'Union fraternelle d'anciens combattants. Elle est présidée par Honoré Genevay, conseiller municipal radical-socialiste.

Il est condamné, en juillet 1939 par la 19e chambre du tribunal correctionnel de la Seine à 25 francs d’amende pour blessures par imprudence.

Après la deuxième guerre mondiale, pendant laquelle son fils s’engage dans la Résistance, Pierre Achaintre fonde en septembre 1954 les Boules Amicales Joinvillaises, dont le jeu se déroule place Mozart, cœur du quartier de Polangis.

Pierre Marie Achaintre meurt le 30 août 1977 à Bry-sur-Marne (Val-de-Marne), le jour de son 81e anniversaire.

Molinet (Allier), bureau de poste

 

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25 décembre 2022 7 25 /12 /décembre /2022 00:01

Édouard Osias Lepoix naît le 18 octobre 1873 à Lormes (Nièvre). Il est le fils de Marie Adèle Dupin et de son époux, Henri Raymond Lepoix.

Orphelin de père à l’âge de cinq ans, Édouard Lepoix, qui est alors boulanger, fait un service militaire raccourci à un an seulement en novembre 1894 au sein du 76e régiment d’infanterie.

Il quitte la Nièvre en 1895 pour s’établir à Orléans, ville d’origine de sa mère, où il compte de nombreuses adresses : place de la Gare, rue du Champ-de-Manœuvre, rue Stéphane-Julien, rue des Friches, rue des Francs-Bourgeois, rue de l’Éperon et Cloître Saint-Pierre. C’est dans cette ville qu’il épouse, en janvier 1898, Marie Augustine Coutadeur, couturière.

Pendant la première guerre mondiale, Édouard Lepoix est d’abord mobilisé en août 1914 comme garde des voies de communication. Il rejoint en novembre la même année un dépôt du 40e régiment territorial d’infanterie puis, en novembre 1915 5e section de commis et ouvriers de l’armée. Il est ensuite affecté en janvier 1917 au 2e groupe d’aviation puis démobilisé en janvier 1919.

En 1916, la famille est installée à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où leur fille se marie. Ils résident quartier de Polangis, dans le boulevard éponyme. Édouard Lepoix est désormais employé et journalier. Avec son épouse, ils élèvent une petite-fille, au moins entre 1921 et 1936.

Dans son quartier, Édouard Lepoix s’implique dans l’animation locale, en participant à la vie de la « Commune Libre de Polangis », association créée en 1924. Selon l’écrivain Michel Riousset, elle a pris la suite d’un groupe informel, baptisé les « Cinglés de Joinville ». En 1933-1934, Édouard Lepoix est présenté comme le « maire » de Polangis ; c’est ainsi lui qui remet les clés de l'avenue de la Plage, lors de son inauguration en août 1934, à Georges Scornet, adjoint au maire de Joinville et président d’honneur de l’association. La commune libre organise divers évènements festifs ou sportifs : bal travesti, concert, challenge de natation…

Édouard Lepoix meurt le 4 avril 1950 à Créteil (Seine, act. Val-de-Marne). Il était âgé de 76 ans et résidait probablement toujours à Joinville. Il était père d’une fille.

Lepoix remettant les clés de l'avenue de la Plage à Scornet, 1934

 

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21 décembre 2022 3 21 /12 /décembre /2022 00:01

Germaine Augustine Gigot naît le 13 mars 1903 à Valigny (Allier). Elle est la fille de Marie Armance Déternes et de son époux, Antoine Gigot, tailleur de pierres. Ils vivent dans le hameau des Bruyères. Ses parents seront ensuite propriétaires exploitants agricoles.

En janvier 1925, Germaine Gigot épouse à Valigny Henri Alibert, également fermier. Son mari sera en 1928 le secrétaire d’un syndicat de paysans-travailleurs, dont Pénot, le maire communiste du village est le président.

L’historienne Annie Pennetier, dans le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, les décrit comme « une famille paysanne anticléricale et communiste. »

Fin 1936, la famille quitte Valigny pour s’installer à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le centre-ville, quai Beaubourg (act. quai du Barrage). Henri Alibert devient chauffeur de chaudières à vapeur à l’hospice de Bicêtre (Kremlin-Bicêtre, Seine, act. Val-de-Marne).

Ils déménagent en 1939 dans la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés, rue de l’Écluse.

Selon son fils, dont le témoignage est repris par Annie Pennetier, Germaine Alibert est mouleuse de dents en porcelaine chez Novecta à Saint-Maur. Elle adhère à la section de Joinville du parti communiste.

Après-guerre, les Alibert reviennent à Joinville.

Germaine Alibert meurt le 28 avril 1949 ; son décès est retranscrit sur l’état-civil de Joinville-le-Pont, où elle résidait toujours. Elle était âgée de 46 ans et mère d’un enfant. Son époux a également été militant communiste, de même que son fils qui fut adjoint au maire de Valenton (Val-de-Marne).

Carte postale de Valigny (Allier)

 

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19 décembre 2022 1 19 /12 /décembre /2022 00:01

Henri Alibert naît le 18 août 1898 à Lurcy-Lévy (Allier, act. Lurcy-Lévis). Il est le fils de Marguerite Friaud et de son époux Pierre Alibert, cultivateurs.

Il est domestique de culture quand il est mobilisé dans l’armée, au cours de la première guerre mondiale, en mai 1917. Il sert dans le 14e bataillon de chasseurs à pied (BCP). Affecté au 7e BCP en juin 1919, il rejoint le 110e régiment d’infanterie en août la même année, avant d’être démobilisé en octobre.

Après-guerre, il devient propriétaire d’une petite ferme à Valigny (Allier), Henri Alibert épouse en janvier 1925 dans ce village Germaine Augustine Gigot, fille d’un autre propriétaire exploitante. Ils vivent dans le hameau des Bruyères.

Selon le témoignage de son fils, Albert, recueilli par l’historienne Annie Pennetier pour le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, il est militant communiste à Valigny et anticlérical. Peut-être est-ce lui qui est mentionné comme Henri Alibert dans le quotidien L’Humanité dans une souscription du parti socialiste SFIO en octobre 1919 puis dans une autre du parti communiste, qui lui a succédé, en mai 1924.

En décembre 1928, le maire communiste, Pénot, préside une réunion de 60 personnes à Valigny, qui conduit à la création d’un syndicat agricole couvrant également la commune d’Isles. Pénot en est le président et Alibert le secrétaire. En 1929, il participe à un « concours d’abonneurs » du journal Voix paysanne. C’est lui qui représente son syndicat lors de la constitution de l’union départementale des paysans-travailleurs, mouvement proche du parti communiste, en mai 1930 à Villefranche-d’Allier. Il est nommé membre de la commission de contrôle.

Fin 1936, la famille quitte Valigny pour s’installer à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le centre-ville, quai Beaubourg (act. quai du Barrage). Henri Alibert devient chauffeur de chaudières à vapeur. Il travaille à l’hospice de Bicêtre (Kremlin-Bicêtre, Seine, act. Val-de-Marne) pour l’Assistance publique, qui gère notamment les hôpitaux de Paris et d’une partie de la banlieue. Il déménage, en 1939, rue de l’Écluse dans la commune de Saint-Maur-des-Fossés, voisine de Joinville.

Au cours de la deuxième guerre mondiale, Henri Alibert est d’abord maintenu à son poste professionnel puis mobilisé en février 1940 mais très vite renvoyé vers son activité hospitalière en avril. En 1949, il réside de nouveau à Joinville.

Henri Alibert meurt le 23 décembre 1986 à Limeil-Brévannes (Val-de-Marne). Son épouse a également été militante communiste, de même que son fils qui fut après-guerre adjoint au maire de Valenton (Val-de-Marne).

Carte postale de Valigny (Allier)

 

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15 décembre 2022 4 15 /12 /décembre /2022 00:01

Nicolas Toundoutoff (en russe Тундутов, le nom est également transcrit sous la forme Tundutov ou Toundutov ou Tundutow) naît le 3 mars 1916 à Petrograd (Russie, act. Saint-Pétersbourg). Il est le fils de Danzan Davidovich Toundoutoff et de son épouse Xénia Alexandra Briger [ou Brieger].

Il est élevé en Kalmoukie, selon son témoignage publié en 1937. Le domaine du peuple kalmouk était, dans son enfance, trois fois plus grand que l’actuelle République autonome de la fédération de Russie. Très jeune, Nicolas Toundoutoff a un précepteur anglais, Mr Ward, mais affirme préférer les promenades dans la steppe avec son gardien principal, Sandjarik.

Son père, Danzan Toundoutoff, est un prince (noyon) des Kalmouks. Né en 1888 dans la province d’Astrakhan (Russie), il est l’héritier d’une famille établie au 17e siècle sur les plaines surplombant la mer Caspienne et le delta de la Volga, venue de l’actuelle Chine avec les Mongols Oïrats. Le prince Toundoutoff, comme ses prédécesseurs, était un bouddhiste, étroitement lié au dalaï-lama tibétain sur le plan spirituel, et proche de la cour impériale russe en matière politique, dont le territoire des kalmouks dépendait. Il est d’ailleurs éduqué au lycée de Saint-Pétersbourg. Les Kalmouks sont essentiellement nomades et éleveurs de chevaux. La famille Toundoutoff était un gros fournisseur de montures pour l’armée impériale.

Ayant une culture élevée Danzan Toundoutoff, était membre du Parti démocratique constitutionnel (monarchiste). En 1906, il fut élu membre de la Douma d'État (parlement) où il représentait les tribus nomades des provinces d'Astrakhan. Il a été décoré comme chevalier de la Légion d’honneur française. Pendant la première guerre mondiale, d’abord adjudant (adjoint) du Commandant suprême sur le front allemand, il joue le même rôle à partir de 1915 sur le front du Caucase, auprès du grand-duc dans l’état-major du grand-duc Nicolas Nikolaevich.

Après la révolution russe d’octobre 1917, le prince Toundoutoff se met à la tête des Kalmouks qui sont intégrés dans l’armée des cosaques d’Astrakhan, opposés aux forces bolchéviques ; il prend le grade de colonel. Les forces antisoviétiques reculant, Toundoutoff passe en Géorgie puis, en mai 1918, rejoint l’Allemagne où il rencontre l’empereur Guillaume II pour tenter d’obtenir son appui face aux Russes. Il rentre avec une promesse de soutien, qui perd tout effet avec la défaite allemande. Toundoutoff tente de réorganiser l’armée d'Astrakhan mais il est démis de ses fonctions, en janvier 1919, par le général Dénikine, à la tête des armées blanches luttant contre le régime au pouvoir à Moscou. Ce dernier défend l’idée d’une Russie unifiée, tandis que Toundoutoff plaide au contraire pour une fédération. En octobre 1919, il est d’abord arrêté puis expulsé.

Il se rend en novembre 1920 à Constantinople (Turquie, act. Istanbul) puis en Europe occidentale, séjournant notamment à Nice (Alpes-Maritimes) en janvier 1921.

En novembre 1922, se fiant aux appels du gouvernement soviétique et aux promesses du général Alexeï Broussilov, ancien des armées blanches, rallié à Moscou, le prince Toundoutoff retourne en Russie. Il est arrêté par la police politique (GPU), mais libéré après 17 jours d'emprisonnement. Il rédige un rapport sur le sort des Kalmouks, remis à Broussilov et à Léon Trotski. De nouveau incarcéré le 14 avril 1923, il est transféré à Moscou, condamné à mort et fusillé le 7 août 1923. La sentence est annulée par le parquet général de Russie le 13 mars 1993, Toundoutoff étant entièrement réhabilité faute de corpus delicti.

Après l’exécution de son père, Nicolas Toundoutoff quitte la Russie pour l’Allemagne, en compagnie de sa mère. Ils se rendent ensuite en France.

Sa mère, Xénia Briger, est la fille d’un général de l’armée impériale. Elle a été actrice en 1922. En 1929, elle vend de la lingerie de luxe aux américaines qui visitent Paris. Au cours des années 1930, elle collabore à plusieurs hebdomadaires féminins publiés à Paris. Après la deuxième guerre mondiale, elle enseigne à l’université de Paris.

Nicolas Toundoutoff est étudiant à l’université de Paris en 1937. Il parle le français, le russe, un peu le kalmouk, l'anglais et le tchèque. Cette même année, il réside avec sa mère à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où existe une communauté kalmouke relativement importante.

Une fête est organisée en leur honneur cette communauté, dont le journaliste Chamba Balinov se présente comme le chef, avec le grand-prêtre bouddhiste des kalmouks d’Europe occidentale, Dardja Nimboucheff, en décembre de cette année-là. Dans Le Monde illustré (18/12/1937), l’écrivain et journaliste Nicolas Brechko-Brechkovsky consacre un long article pour en rendre compte. Il qualifie Toundoutoff de « Prince-Dieu », assurant qu’il vit dans un vit à Joinville, dans un modeste appartement de deux pièces. Il assure que l’événement fait que « depuis, les Kalmouks sont confiants. Ils ne se sentent plus seuls abandonnés sur la terre étrangère ; ils ont retrouvé leur chef dynastique et échangé avec lui des promesses d'indéfectible amitié. »

Nicolas Toundoutoff épouse, vers 1939, Alexandra Garyaevna Balzanova, native d’Astrakhan et fille d’un noble kalmouk. Ils auront une fille, la princesse Marina. Il travaille comme correspondant d’un journal anglophone, sans doute l’International Herald Tribune publié à Paris.

Nicolas Toundoutoff meurt le 18 avril 2008 à Paris (8e arr.). Il était âgé de 92 ans et depuis 18 ans, la Kalmoukie (dans un espace plus réduit) avait quitté le joug soviétique pour un statut d’autonomie au sein de la Fédération de Russie. C’est le seul territoire européen à peuplement majoritairement bouddhiste.

Nicolas Toundoutoff à Joinville-le-Pont en 1937

 

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13 décembre 2022 2 13 /12 /décembre /2022 00:01

Xénia Alexandra [ou Ksenia Aleksandrovna] Briger [ou Brieger] est la fille d’un général de l'armée impériale russe, probablement d’origine allemande. Elle est probablement née au cours des années 1890.

Elle épouse Danzan Davidovich Toundoutoff (en russe Тундутов, également transcrit sous la forme Tundutov, Toundutov ou Tundutow). Son nom d’épouse, selon l’usage russe, est Toundoutova mais elle et la presse font usage de l’orthographe Xénia Toundoutoff.

Danzan Toundoutoff est le noyon (prince) des Kalmouks. Né en 1888, il est l’héritier d’une famille établie au 17e siècle sur les plaines surplombant la mer Caspienne et le delta de la Volga, avec les Mongols Oïrats venus de l’actuelle Chine. Le prince Toundoutoff, comme ses prédécesseurs, était un bouddhiste, étroitement lié au dalaï-lama tibétain sur le plan spirituel ; c’est ce dernier qui lui a donné son prénom. Il était en matière politique proche de la cour impériale russe, dont le territoire des kalmouks dépendait. Il fut d’ailleurs éduqué au lycée de Saint-Pétersbourg. Les Kalmouks étaient essentiellement nomades et éleveurs de chevaux. La famille Toundoutoff constituait un gros fournisseur de montures pour l’armée impériale.

Danzan Toundoutoff, qui avait une culture élevée et a été fait chevalier de la Légion d’honneur française, était membre du Parti démocratique constitutionnel (monarchiste). En 1906, il fut élu membre de la Douma d'État (parlement) où il représentait les tribus nomades des provinces d'Astrakhan.

Pendant la première guerre mondiale, d’abord adjudant (adjoint) du Commandant suprême sur le front allemand, il joue le même rôle à partir de 1915 sur le front du Caucase, auprès du grand-duc dans l’état-major du grand-duc Nicolas Nikolaevich.

Après la révolution russe d’octobre 1917, le prince Toundoutoff se met à la tête des Kalmouks qui sont intégrés dans l’armée des cosaques d’Astrakhan, opposés aux forces bolchéviques ; il prend le grade de colonel. Les forces antisoviétiques reculant, Toundoutoff passe en Géorgie puis, en mai 1918, rejoint l’Allemagne où il rencontre l’empereur Guillaume II pour tenter d’obtenir son appui face aux Russes. Il rentre avec une promesse de soutien, qui perd tout effet avec la défaite allemande. Toundoutoff tente de réorganiser l’armée d'Astrakhan mais il est démis de ses fonctions, en janvier 1919, par le général Dénikine, à la tête des armées blanches luttant contre le régime au pouvoir à Moscou. Ce dernier défend l’idée d’une Russie unifiée, tandis que Toundoutoff plaide au contraire pour une fédération. En octobre 1919, il est d’abord arrêté puis expulsé.

Il se rend en novembre 1920 à Constantinople (Turquie, act. Istanbul) puis en Europe occidentale, séjournant notamment à Nice (Alpes-Maritimes) en janvier 1921. Xénia Toundoutoff quant à elle est actrice.

En novembre 1922, se fiant aux appels du gouvernement soviétique et aux promesses du général Alexeï Broussilov, ancien des armées blanches, rallié à Moscou, le prince Toundoutoff retourne en Russie. Il est arrêté par la police politique (GPU), mais libéré après 17 jours d'emprisonnement. Il rédige un rapport sur le sort des Kalmouks, remis à Broussilov et à Léon Trotski. De nouveau incarcéré le 14 avril 1923, il est transféré à Moscou, condamné à mort et fusillé le 7 août 1923. Près de 70 ans plus tard, la sentence est annulée par le parquet général de Russie le 13 mars 1993, Toundoutoff étant entièrement réhabilité faute de corpus delicti.

Après son exécution, son épouse quitte la Russie pour l’Allemagne, en compagnie de son fils Nicolas. Elle se rend ensuite en France. En 1929, la princesse vend de la lingerie de luxe aux américaines qui visitent Paris en organisant des démonstrations dans leurs chambres d’hôtel.

Elle participe aussi à la vie du milieu des exilés russes, assistant notamment aux cérémonies funéraires organisées à Nice en janvier 1929 après la mort du grand-duc Nicolas. En 1934, à Paris, elle est l’invitée d’honneur du dîner des Saisons de Paris qui veut ressusciter le chic parisien d’avant-guerre.

À partir de 1936, Xénia Toundoutoff écrit des articles pour des journaux féminins. Dans La Femme de France, elle s’intéresse d’abord à l’écrivaine « Colette et ses chats ». Elle signe aussi une petite série consacrée aux femmes des hommes célèbres (Moro-Giafferi, André Maurois, Honegger). En 1937, dans Marie-Claire, elle donne des conseils : Que faut-il manger pour être belle ? Elle précise : Mangez du Soleil (fruits et crus) ! L’année suivante, dans Ève, elle témoigne sur ce qu’était « La femme kalmouk avant qu'elle ne fût Parisienne. »

Avec son fils, alors étudiant, Xénia Toundoutoff réside en 1937 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où une relativement importante communauté kalmouke s’est étable. Une fête est organisée en leur honneur par le grand-prêtre bouddhiste des kalmouks d’Europe occidentale en décembre de cette année-là.

En 1947, Mme Toundoutoff, enseigne à l'Université de Paris pour des auditeurs de langue slave.

Les dates de mariage de Xénia Toundoutoff ne sont pas connues. Elle meurt le 26 avril 1963 à Neuilly-sur-Seine (Seine, act. Hauts-de-Seine) où elle résidait rue Bruneau. Elle était âgée de 77 ans.

Xénia et Nicolas Toundoutoff à Joinville-le-Pont en 1937

 

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9 décembre 2022 5 09 /12 /décembre /2022 00:01

Frédéric Charles Albert Neveu naît le 25 juin 1875 à Paris (14e arr.). Il est le fils de Julie Mina de la Barre (ou Delabarre), confectionneuse, et de son époux, Frédéric Joseph Neveu, serrurier. Ils vivent avenue d’Alésia. Sa mère est très jeune (17 ans) et mourra en janvier 1881, alors qu’il a 5 ans.

Alors mécanicien constructeur, Frédéric Neveu fait son service militaire à partir de novembre 1896 au 7e escadron du train des équipages. Nommé brigadier, il sert en Afrique depuis novembre 1897 jusqu’à son retour en France en novembre 1899.

Vivant avenue d’Orléans à Paris (14e arr.), il se marie avec Marthe Marie Hartemann, repasseuse, dont le père est originaire d’Alsace et la mère du Nord.

En 1903, le couple s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), rue des Marronniers (act. rue Eugène Voisin) puis rue de Paris. Frédéric Neveu travaille probablement dès cette date pour l’usine métallurgique du Bi-Métal, dont il est certainement l’employé en tant que fondeur en 1911.

Le Bi-Métal est une des plus importantes entreprises industrielles de la commune, employant jusqu’à 200 personnes à certaines périodes, pour produire notamment du fil télégraphique puis téléphonique.

Au début de l’année 1910, alors qu’une grande partie de la commune (dont l’usine Bi-Métal) est sous les eaux du fait des inondations de la Marne, une grande grève organisée par le syndicat CGT des tréfileurs va paralyser l’usine, avec des manifestations violentes. Plusieurs syndicalistes seront condamnés.

La presse signale la présence d’un certain Neveu, peut-être Frédéric, lors d’une réunion du comité intercommunal des inondés, qui se tient à Joinville en octobre cette année-là.

Pendant la première guerre mondiale, en août 1914, Frédéric Neveu est mobilisé mais placé en sursis d’appel et détaché auprès de la Compagnie française du Bi-Métal. Il est maintenu à son poste jusqu’à sa démobilisation en février 1919. L’usine produit des fils pour l’armée française et voit son activité se développer considérablement pendant le conflit.

Après-guerre, on retrouve un Neveu, peut-être aussi Frédéric, qui est désigné comme électeur sénatorial en décembre 1919 par le conseil municipal élu en novembre. L’assemblée locale comprend des radicaux dissidents, des radicaux-socialistes et des socialistes indépendants. Le maire est Henri Vel-Durand (radical dissident).

La famille s’installe après-guerre dans le quartier de Polangis, toujours à Joinville, d’abord avenue du Parc, puis avenue Pauline et enfin avenue Foch. En 1926, Frédéric Neveu est le directeur de l’usine du Bi-Métal de Joinville, et il l’est encore en 1936. Il souscrit, en 1930, en faveur des victimes des inondations dans le Midi de la France, avec le comité qui s’est formé à Joinville. En 1931, le préfet de la Seine le nomme membre du conseil d’administration de l'Office public d'habitations à bon marché de Joinville qui vient de se constituer.

Il est victime en juin 1936 d’un accident de circulation dans la commune voisine de Maisons-Alfort. La voiture qu’il conduisait est heurtée et renversée par l'ambulance municipale de cette ville.

Frédéric Neveu meurt le 20 mai 1961 à Joinville. Il était âgé de 85 ans et père d’une fille.

L’usine Bi-Métal de Joinville-le-Pont

 

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