Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
27 mars 2021 6 27 /03 /mars /2021 00:01

Emélie Constance Courtois naît le 3 mars 1864 à Montmirail (Sarthe). Elle est la fille de Constance Loriot et de son mari, Charles Eugène Courtois, employé. Après le décès de son père, elle vit rue Fabert à Paris (7e arr.). Elle s’y marie en janvier 1885 avec Achille Delobel, instituteur.

Ils vivent d’abord boulevard de la Tour-Maubourg, dans le même arrondissement puis, la décennie suivante, vont s’installer à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où ils résident dans le quartier du Centre, rue Chapsal.

Dans cette commune, Emélie Delobel est une des fondatrices, en 1899, de la section de la société de l’Allaitement maternel, principale association humanitaire locale. Partant du constat fait par plusieurs médecins que « À Joinville, la mortalité infantile de la naissance à un an est effrayante », Jeanne Bitterlin et Emélie Delobel ont pris l’initiative de constituer cette organisation, qui compte, à son lancement, 60 adhérentes, avec l’appui timide des autorités politiques locales. Jeanne Bitterlin préside la section et Emélie Delobel en est la secrétaire. Elle continue d’assurer cette fonction en 1901 et en est toujours membre en 1902, bien que la famille ait déménagé pour rejoindre la boulevard Beaumarchais (11e arr.).

En 1901, l’Allaitement maternel de Joinville déclare avons secouru 31 familles, leur fournissant layette, viande, pain, lait, charbon, lentilles et pruneaux. Contrairement à d’autres structures charitables, la section ne fait pas de distinction en fonction du statut matrimonial des jeunes mères.

L’activité associative et littéraire d’Achille Delobel s’accélère après leur retour à Paris. Il fonde et anime la Société antituberculeuse de l'enseignement primaire ainsi que l’Œuvre des colonies scolaires de vacances. Il contribue à la rédaction du Nouveau dictionnaire des sciences et de leurs applications puis rédige seul un Annuaire de l'enseignement primaire du département de la Seine et en collaboration avec un médecin, Les Œuvres de l'enfance, ouvrage qui paraît le jour de sa mort, en juin 1906. Se retrouvant sans ressource, la veuve obtient un secours de 500 francs de la ville de Paris, qui met en avant les mérites de son époux décédé.

Dès le début de la première guerre mondiale, Emélie Delobel s’engage en tant qu’infirmière. Elle est considérée comme « très instruite ». Elle sert pour la Croix-Rouge dans la zone des armées, à Fraize, dans le département des Vosges en 1916 et est une première fois récompensée par la médaille de bronze des épidémies, titre des décorations en matière de santé. Ensuite, Emélie Delobel est affectée à hôpital temporaire n° 16, installé sur le site de l’ancienne abbaye bénédictine de Royallieu, à Compiègne (Oise). Son nom est inscrit, en juin 1918 sur le Livre d'or des infirmières et elle reçoit la médaille d'honneur des épidémies en argent.

Après la fin du conflit, en février 1920, Emélie Delobel est attributaire de la médaille de vermeil de la Reconnaissance française. Son attribution mentionne qu’elle était « d'un dévouement au-dessus de tout éloge » ayant rendu « des services exceptionnels ». Le Journal officiel mentionne que, à l'hôpital de Compiègne, elle « Dirige avec autorité et compétence le service difficile et pénible qui lui a été confié et qu'elle n'a jamais abandonné, bien qu'elle ait été atteinte pendant un certain temps d'une infection grave contractée dans ses fonctions ». Il s’agit, peut-être, de la grippe espagnole.

En 1924, Emélie Delobel obtient une pension de retraite pour l’activité d’instituteur de son mari. Elle meurt le 17 mars 1951 à Neuilly-sur-Seine (Seine, act. Hauts-de-Seine). Elle était âgée de 87 ans et mère d’une fille.

Il n’y a pas de lien entre Emélie et Achille Delobel et Fénelon Delobel, qui vécut à Joinville une dizaine d’année avant leur arrivée.

Les écoles communales de Joinville

 

Partager cet article
Repost0
25 mars 2021 4 25 /03 /mars /2021 00:01

Louis Achille Delobel naît le 9 septembre 1862 à Paris (17e arr.). Il est le fils de Catherine Adélaïde Léontine Bardou et de son mari, Louis Marie Achille Delobel, menuisier.

Élève de l'École normale à seize ans, il fut instituteur de la Ville de Paris depuis l'âge de dix-neuf ans. Il se marie en janvier 1885 à Paris (7e arr.) avec Emélie Constance Courtois. Ils vivent boulevard de la Tour-Maubourg.

Parallèlement à son travail d’enseignant, Delobel a une activité scientifique. Il contribue au Nouveau dictionnaire des sciences et de leurs applications, paru en quatre volumes chez Delagrave à Paris entre 1890 et 1910. Il était dirigé par Paul Poiré, Rémy et Edmond Perrier ainsi qu’Alexandre Joannis. Achille Delobel est également membre de la franc-maçonnerie.

Toujours instituteur, Delobel est nommé en banlieue. Il réside en 1896 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où son épouse s’engage dans une association humanitaire, la société de l’Allaitement maternel. Lui-même se préoccupe des ravages que fait la tuberculose chez les instituteurs et institutrices. Il sera le fondateur de la Société antituberculeuse de l'enseignement primaire dont il restera le trésorier.

Revenu à Paris, vers 1900, la famille Delobel réside boulevard Beaumarchais (11e arr.). En plus de son rôle dans la Société antituberculeuse, Achille Delobel se préoccupe de favoriser l’envoi des petits parisiens à la mer, à la montagne et à la campagne. Après avoir présenté un rapport sur ce sujet aux élus de la capitale, il constitue l’Œuvre des colonies scolaires de vacances, dont il est le fondateur et le trésorier en 1904.

Il publie en 1906 un Annuaire de l'enseignement primaire du département de la Seine, Paris 1906.

Achille Delobel meurt le 27 juin 1906 à Paris (11e arr.). Il était âgé de 43 ans et père d’une fille. Il enseignait à ce moment à l’école de la rue Popincourt.

Le jour même de sa disparition paraît un ouvrage qu’il avait écrit avec le Docteur Henri Triboulet, médecin des hôpitaux de Paris : Les Œuvres de l'enfance. Et une semaine plus tard était inauguré le dispensaire pour lequel il s’était mobilisé depuis dix ans. La Revue philanthropique lui consacre une longue notice d’hommage en septembre 1906.

Dans ses œuvres, Achille Delobel défendait une vision hygiéniste et optimiste de son métier et de la société : « À l'aurore du vingtième siècle, quand l'évolution sociale s'accentue de plus en plus dans le sens de la solidarité et de la fraternité, le médecin et l'instituteur, ces représentants autorisés de la devise : Mens sana in corpore sano, auront l'honneur d'être les premiers dans la marche en avant pour un avenir meilleur ». Le conseil municipal de Paris lui rend hommage en assurant qu’il « fut donc non seulement un excellent maitre, mais en dehors même de sa mission d'éducateur un citoyen utile à la société » et octroie un secours à sa veuve, laissée sans ressource.

Poursuivant son engagement social, son épouse recevra plusieurs médailles pendant la première guerre mondiale pour son activité d’infirmière.

Il n’y a pas de lien entre Achille et Emélie Delobel et Fénelon Delobel, qui vécut à Joinville une dizaine d’année avant leur arrivée.

 

Partager cet article
Repost0
23 mars 2021 2 23 /03 /mars /2021 00:01

Fénelon Aimé Louis Delobel naît le 31 juillet 1833 à Cambrai (Nord). Il est le fils d’Aimée Rose Delaby et de son mari Joseph Aimé Delobel.

Après avoir reçu une certaine instruction, à dix-huit ans, s’engage dans l’armée en juillet 1851 et est affecté au 3e bataillon de chasseurs à pied, alors en garnison à Paris. Il devient caporal en avril 1852 puis sergent en novembre de la même année. Il est sergent-fourrier en mars 1853.

Il embarque, en mars 1854, à bord du vaisseau Christophe-Colomb en direction de Gallipoli (Turquie), au sein de l’armée d’Orient. Via la Bulgarie, il rejoint la Crimée et prend part aux batailles de l’Alma et d’Inkermann, où il fut blessé par balle au bras droit, le 5 novembre. Il est nommé sergent-major en janvier 1855 puis promu sous-lieutenant au 20e régiment de ligne en septembre, lors de combats de la prise de Sébastopol. Il avait 22 ans quand il devint officier.

Revenu en France après cette bataille, il est nommé lieutenant dans la même unité en mars 1859 et est intégré dans l’armée de Lyon en 1862. Envoyé en Algérie, en mai 1864, il y est promu capitaine en janvier 1865. Il est en garnison dans la ville côtière de Collo, située en province Constantine, où il mène plusieurs expéditions.

Il rentre en France pour épouser, en novembre 1868 à Cambrai, Léonie Jeannette Juliette Agnès Cambray.

Le capitaine Delobel stationne à Blaye, au début de l’année 1870 puis prend part, à partir d’août 1870, à la guerre contre les troupes allemandes conduites par la Prusse. Le 2 septembre, il prit part aux derniers engagements de la bataille de Sedan, sur les hauteurs de Bazeille. Il y est fait prisonnier, est envoyé en Allemagne et rentre, après plus de six mois de captivité, le 14 mars 1871, à la suite de la signature de la paix avec les Allemands. Il est alors affecté à l’armée de Versailles, qui combat contre les insurgés de la Commune de Paris.

Poursuivant sa carrière d’officier, Delobel est nommé major en avril 1875 au 103e régiment de ligne, devient chef de bataillon en novembre 1878. Il prend sa retraite de l’armée en novembre 1881 et est nommé, dans la réserve, lieutenant-colonel à 48 ans.

Installé dorénavant à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), le lieutenant-colonel Delobel s’implique dans la vie politique locale. En mai 1884, il est candidat aux élections municipales sur la liste du maire sortant, républicain modéré, Gabriel Pinson, qui est soutenue par les radicaux-socialistes. Delobel est élu dès le premier tour avec 285 voix sur environ 480 votants, soit 59%. Il est désigné, en juillet 1885, comme électeur sénatorial sur une liste radicale. En septembre de la même année, il fait partie des délégués du Comité électoral de Joinville-le-Pont auprès du Comité départemental radical-socialiste de la Seine, qui siège rue Cadet à Paris. Il partage cette fonction avec deux autres conseillers municipaux, Alphonse Demeestère, président du comité et Jules Ferdinand Baulard, futur conseiller général puis député.

Avant la fin de son mandat de conseiller municipal, Delobel quitte Joinville. Il n’est donc pas reconduit en 1888.

Il est nommé, en juin 1887, juge de paix du canton d'Ecommoy (Sarthe), en remplacement d’un magistrat démissionnaire. Il réside rue du Mont-Vaillant. Il n’exercera la fonction que pendant moins d’un an et demi.

Fénelon Delobel meurt le 4 janvier 1889 à Ecommoy. Il était âgé de 55 ans. Les circonstances de son décès sont rapportées dans une quinzaine d’articles de journaux parisiens et de province, qui – ayant puisé à la même source – reproduisent la même erreur quant à sa profession, puisqu’il est qualifié de percepteur alors qu’il est bien juge de paix.

Voici comment Le Petit Parisien commente le trépas : « Deux morts subites. M. Delobel, percepteur à Ecommoy (Sarthe), officier de la Légion d’honneur, lieutenant-colonel de l'armée territoriale, est mort subitement. Un de ses amis intimes, M. Leroux, secrétaire de la mairie d'Ecommoy, ayant appris la nouvelle de ce décès et ayant été voir le cadavre de M. Delobel, revint à la mairie en proie à une violente émotion. Il sonna le concierge, qui, en arrivant, trouva M. Leroux mort, assis devant son bureau, la tête entre ses mains. »

Décoré de la médaille militaire depuis janvier 1855, Fénelon Delobel avait également obtenu la médaille de Sa Majesté la reine d'Angleterre pour sa participation à la guerre de Crimée. Chevalier de la Légion d'honneur depuis août 1871, il avait été promu officier du même ordre en juillet 1881. Il était père de cinq enfants.

Il n’y a pas de lien entre Fénelon Delobel et Achille et Emélie Delobel, qui vécurent à Joinville une dizaine d’année après son départ.

Joinville pendant la guerre de 1870

 

Partager cet article
Repost0
21 mars 2021 7 21 /03 /mars /2021 00:01

Jacques Alexandre Carpentier naît le 4 novembre 1822 au Tréport (Seine-Inférieure, act. Seine-Maritime). Il est le fils de Marie Suzanne Carpentier et d’un père inconnu. Sa mère, veuve de Jacques Laurent Alexandre Postel, se remariera en décembre 1825 avec François Firmin Picard, marin pêcheur, qui élève le jeune garçon mais ne lui transmet pas son nom.

Devenu tailleur d’habits, comme son demi-frère aîné, et vivant toujours au Tréport, Jacques Carpentier épouse en juin 1847 à Formerie (Oise) Hortense Jourd’heuil, fille d’un huissier.

Au cours des années 1850, la famille Carpentier quitte la Normandie et s’installe à Paris. Ils vivent, dans la décennie 1860, d’abord rue Chabannais (2e arr.) puis rue du Rempart (9e arr.). En 1862, Carpentier constitue avec Prosper Félix Paris une société de confection pour dames, installée boulevard des Capucines sous le nom de Paris, Carpentier & Compagnie.

En 1878, les Carpentier résident à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). La participation de Carpentier aux élections municipales de janvier 1878 est probable. Cependant, son élection parmi les candidats républicains, mentionnée par le quotidien Le Siècle, n’est pas confirmée par les sources officielles.

Par contre, en janvier 1881, Jacques Carpentier est élu conseiller municipal. Le maire, Gabriel Pinson, républicain modéré, s’est fait réélire après avoir rompu avec les sortants proches du radical-socialisme.

Dans un assemblée locale majoritairement anticléricale, Carpentier fait partie des quatre élus qui, en avril 1885, refusent d’engager des poursuites contre les membres du conseil de fabrique, gestionnaire des fonds de la paroisse catholique, accusés d’avoir dissimulé des recettes de pompes funèbres.

Carpentier n’est pas réélu en 1888.

C’est peut-être Jacques Carpentier, mais plus probablement son fils Alexandre Carpentier (1858-1909), dentiste à Paris et résidant avec eux, qui est candidat lors des élections municipales de mai 1892 sur la liste d’opposition à la majorité radicale-socialiste, conduite par le Dr Jean Barborin et Albert Bocquentin. Carpentier obtient 78 voix pour 639 suffrages exprimés, soit 12,2%. Déjà, en juillet 1888, à l’occasion d’une élection municipale complémentaire suite au décès de Gabriel Pinson, Alexandre Carpentier faisait sans doute partie du « groupe d’électeurs de la commune attachés aux institutions républicaines » qui soutenait la candidature d’Amédée Gosset, mécanicien, républicain modéré, qui sera élu.

Jacques Carpentier meurt le 3 décembre 1892 à Joinville. Il était âgé de 70 ans et père de quatre enfants au moins.

L'église de Joinville (Saint-Charles)

 

Partager cet article
Repost0
19 mars 2021 5 19 /03 /mars /2021 00:01

Suite de la biographie de Nicolas Chéret

Les préoccupations de Nicolas Chéret sont également sociales. Il reçoit en octobre 1885 une médaille d'argent « pour actes de courage et de dévouement signalés pendant le mois d'août » 1885. La Société nationale d'encouragement au bien lui accorde en 1885 une médaille. En la lui remettant, l’architecte Louis Hugédé, président de la section de la Croix-Rouge à Joinville, parle de « Nombreux sauvetages, nombreux services dans des incendies et autres circonstances périlleuses, dévouement continu aux malades et aux pauvres, soit en s'installant au chevet des malades, soit en leur fournissant les moyens d'adoucir leur position; a adopté l'aîné de onze enfants appartenant à une famille pauvre de la localité et dont la mère venait de mourir, l'a élevé, lui a fait faire ses devoirs religieux et, depuis cinq ans, lui prodigue des soins paternels. Dans un incendie, afin d'alimenter constamment les pompes, il est resté trois heures, les pieds dans l'eau glacée de la rivière. »

Sur le plan philosophique, Nicolas Chéret s’affirme comme un libre-penseur. Il est proche des autres militants de cette école de pensée dans la commune : le futur député Jules Ferdinand Baulard, le principal responsable radical-socialiste de la circonscription, Alphonse Demeestère ou le journaliste Henry Vaudémont. Comme ce dernier et bon nombre d’élus, Chéret est également franc-maçon.

Lors des élections municipales de mai 1884, Nicolas Chéret est candidat. Le maire sortant Gabriel Pinson, républicain modéré, est réélu tandis que des radicaux-socialistes, qui avaient quitté le conseil précédent, reviennent au sein de la municipalité. Chéret est le mieux élu des 21 conseillers, avec 399 voix sur environ 500 votants. À côté d’Eugène Voisin, il devient deuxième adjoint au maire.

En mars 1887, Chéret est le porteur d’une protestation, signée par trois cents personnes, contre la délibération du Conseil municipal de Paris qui supprime sur tous les champs de courses toute espèce de paris, ce qui concerne notamment l’hippodrome de Vincennes. Appartenant à la ville de Paris, cet hippodrome est situé dans le Bois de Vincennes, sur le territoire de la commune Joinville. Il apporte une importante clientèle aux commerces de la commune. Chéret souligne que, outre l’importance économique des courses, les sociétés gestionnaires accordent une subvention pour les pauvres secourus par le bureau de bienfaisance de Joinville.

Les élections municipales de juin 1888 voient un affrontement entre le maire, Gabriel Pinson, qui présente une liste de républicains modérés, et plusieurs de ses anciens colistiers de 1884, soutenus par le comité radical-socialiste, derrière Alphonse Demeestère. Les soutiens du maire obtiennent 18 sièges, contre trois radicaux. Nicolas Chéret, élu avec Pinson, est reconduit dans son poste de deuxième adjoint au maire. Il obtient dès le premier tour 360 voix, au troisième rang, pour environ 550 votants.

La mort de Pinson entraîne son remplacement en juillet 1888 par Eugène Voisin. Chéret devient premier adjoint ; le restaurateur Honoré Jullien devient deuxième adjoint. La municipalité se rapproche des radicaux, qui lui apportent un soutien.

À l’occasion d’une élection législative partielle dans tout le département de la Seine, début 1889, Chéret est, comme le maire Voisin et le conseiller général Baulard, membre d’un groupe de Joinvillais ayant souscrit pour soutenir la candidature d’Édouard Jacques, qui est soutenu par la plupart des formations républicaines, contre le général Boulanger, candidat populiste, qui l’emporte.

Nicolas Chéret meurt le 10 février 1890 à Joinville, en cours de mandat d’adjoint au maire. Il résidait rue des Cliquettes (act. rue Émile-Moutier) et était âgé de 63 ans. Il n’a pas eu d’enfant.

Son inhumation est l’objet d’une polémique dans la commune. Marie Henri Brégeot, alias Henry Vaudémont et qui signe alors du pseudonyme de Gringoire rend compte de la cérémonie dans l’hebdomadaire radical-socialiste Voix des communes « Notre pauvre F.°. [frère] Chéret, après avoir résisté à dix-huit mois de maladie, est mort à la suite d’une administration des sacrements exécutée selon la sacrée formule. Cinq cents personnes environ lui ont fait cortège jeudi [13/02/1890]. Parmi celles-ci figuraient au moins deux cents libres-penseurs, dont la conduite, pleine de réserve et de dignité, peut être recommandée comme modèle aux adorateurs du Dieu de charité. M. [Eugène] Voisin, maire, prononça quelques paroles d’adieu sur le caveau provisoire de son premier adjoint. M. [Louis] Hugédé, hygiéniste, appela ensuite la miséricorde divine sur le pêcheur repenti que fut le défunt. Les libres-penseurs se turent. Ce n’est peut-être pas eux qui regrettent le moins sincèrement celui à qui Hugédé espère qu’il sera beaucoup pardonné. »

Fin

Joinville, Marne et île Fanac

 

Partager cet article
Repost0
17 mars 2021 3 17 /03 /mars /2021 00:01

Début de la biographie de Nicolas Chéret

Nicolas Gustave Chéret naît le 4 avril 1836 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Louise Joséphine Gautier et de son mari Louis Auguste Alphonse Chéret, bouchers dans la commune.

Le début de l’activité professionnelle de Nicolas Chéret connaît quelques difficultés. Il a repris la boucherie familiale de Joinville, après le décès de son père en 1855. Il est condamné, en décembre 1857, à six jours de prison et 50 francs d'amende pour « mise en vente de viande corrompue. »

Une partie des propriétés familiales est expropriée, en décembre 1855, pour permettre la création de la ligne du chemin de fer de l’Est qui va relier Joinville à la gare de La bastille, à Paris.

En avril 1858, Nicolas Chéret se marie avec Sophie Euphémie Desvaux dans la commune de Batignolles (act. Paris, 17e arr.).

L’ascendance familiale de Nicolas Chéret est fortement impliquée dans la vie civique. Son grand-oncle paternel, Louis Amédée Rouette, boulanger, fut conseiller municipal de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur puis de Joinville-le-Pont – le nouveau nom de la commune – de 1818 à 1848. Son cousin Amédée Louis Rouette, boulanger puis meunier et menuisier, a été aussi conseiller municipal de Joinville-le-Pont (1869-1878).

Un de ses arrière-grands-pères maternels, Pierre Nicolas Gautier, a été officier municipal de la commune de Saint-Maur en 1791. Il devint maire en 1792 et soutint, au cours de son mandat, la protestation de son conseil contre la séparation de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur, qui deviendra Joinville. En 1794, alors que Saint-Maur avait été brièvement renommé Vivant-sur-Marne, Pierre Nicolas Gautier, marchand de vin, était présenté comme un ardent républicain.

Le deuxième de ses arrière-grands-pères maternels, Nicolas Gadau, fut agent national à Saint-Maur en 1794, c’est-à-dire en charge de la surveillance politique de la vie locale au sein de l’assemblée cantonale qui remplace la municipalité communale.

Son grand-père maternel, Nicolas Pierre Gautier, voiturier puis marchand de vin, fut adjoint au maire de Saint-Maur sous le régime de la monarchie de Juillet, en 1832 ; il conserva la fonction sous la seconde République puis au début du second Empire, jusqu’en 1854.

Quant à son père, Alphonse Chéret, il avait été élu, en juin 1840, conseiller municipal de Joinville-le-Pont, au suffrage censitaire.

Dans la continuité de ses ancêtres, Nicolas Chéret va s’engager dans une activité politique. Alors que la commune est occupée par des troupes allemandes, wurtembergeoises et bavaroises, suite à la défaite après la guerre de 1870-1871, il est élu conseiller municipal en juillet 1871. Le maire est le conservateur Auguste Courtin. Le village, qui avait été évacué pendant le siège de Paris, est également marqué par les bombardements qu’il a subis et la destruction du pont de Joinville, principal axe de la commune.

Au cours du scrutin suivant, en novembre 1874, Chéret est réélu. Courtin cède, en cours de mandat, la place de maire à son premier adjoint, Louis Ferdinand Rousseau, chef d’institution (directeur d’école) et lui aussi conservateur, de tendance bonapartiste.

Les élections municipales de janvier 1878 voient la défaite des candidats bonapartistes, parmi lesquels figurait le maire sortant, face aux républicains qui élisent Gabriel Pinson, également issu d’une longue tradition politique familiale. Si le quotidien Le Siècle donne Chéret parmi les élus républicains, il semble que ce soit une erreur, les archives départementales ne le citant pas au sein des 21 membres du conseil qui sont identifiés.

À suivre

Combats des zouaves français à Joinville en 1870

 

Partager cet article
Repost0
15 mars 2021 1 15 /03 /mars /2021 00:01

Louis Auguste Alphonse Chéret naît le 19 mai 1811 à Nogent-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Madeleine Gertrude Rouette et de son mari Jacques Chéret, bouchers.

Devenu également boucher, dans la commune voisine de Joinville-le-Pont, Alphonse Chéret épouse en février 1834, dans la ville adjacente de Saint-Maur-des-Fossés, Marie Louise Joséphine Gautier, fille d’un marchand de bois.

Son entourage familial est impliqué dans la vie civique. Son oncle maternel, Louis Amédée Rouette, boulanger, est conseiller municipal de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur puis de Joinville-le-Pont – le nouveau nom de la commune – de 1818 à 1848. Son cousin Amédée Louis Rouette, boulanger puis meunier et menuisier, sera aussi conseiller municipal de Joinville-le-Pont (1869-1878).

Dans sa belle-famille, le grand-père paternel de Marie Louise Chéret, Pierre Nicolas Gautier, est officier municipal de la commune de Saint-Maur en 1791. Il devient maire en 1792 et soutient, au cours de son mandat, la protestation de son conseil contre la séparation de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur, qui deviendra Joinville. En 1794, alors que Saint-Maur est brièvement renommé Vivant-sur-Marne, Pierre Nicolas Gautier, marchand de vin, est présenté comme un ardent républicain.

Quant au grand-père maternel de Marie Louise Chéret, Nicolas Gadau, il est agent national à Saint-Maur en 1794, c’est-à-dire en charge de la surveillance politique de la vie locale au sein de l’assemblée cantonale qui remplace la municipalité.

Enfin, le père de Marie Louise Chéret, Nicolas Pierre Gautier, voiturier puis marchand de vin, est adjoint au maire de Saint-Maur sous le régime de la monarchie de Juillet, en 1832 ; il conserve la fonction sous la seconde République puis au début du second Empire, jusqu’en 1854.

Alphonse Chéret lui-même est élu, en juin 1840, conseiller municipal de Joinville-le-Pont, au suffrage censitaire. Il obtient 26 voix, pour 43 votants sur 64 inscrits (un dixième des habitants de la commune). Le maire est alors Laurent Nicolas Pinson. Élu en même temps que Chéret, le grammairien Charles Pierre Chapsal, plus grosse fortune de Joinville, obtiendra, trois ans plus tard, le départ du maire et prendra sa place. L’oncle de Chéret, Louis Amédée Rouette, siège au conseil en même temps que Chéret.

Alphonse Chéret meurt le 5 janvier 1855 à Joinville. Il était âgé de 43 ans et était déjà père de sept enfants. Le huitième, une fille posthume, naît plus de huit mois et demi après son décès, le 20 septembre 1855 à Joinville.

L’aîné de ses fils, Nicolas Chéret, également boucher, sera conseiller municipal (1871-1878) puis adjoint au maire de Joinville-le-Pont (1884-1890).

Joinville en 1859

 

Partager cet article
Repost0
13 mars 2021 6 13 /03 /mars /2021 00:01

Georges Félix Aumont naît le 29 juillet 1826 à La Forêt-du-Parc (Eure). Il est le fils de Marie Barbe Bouffay et de son époux, Jean François Aumont, tisserand.

Pendant qu’il effectue son service militaire en tant que canonnier au 5e régiment d’artillerie, en garnison en Alsace, Georges Félix Aumont se marie en août 1851 à Strasbourg avec Élisa Joséphine Denninger, fille d’un ancien militaire.

Devenu dentiste, Aumont exerce à partir de 1862 sur le quai Saint-Michel à Paris (5e arr.).

Pendant la guerre franco-prussienne de 1870-1871, Aumont s’engage dans la garde nationale à cheval, constituée pendant le siège de Paris. Il intègre le troisième escadron, commandé par le capitaine Agnan Demonts.

Après le conflit et l’insurrection de la Commune de Paris, Aumont reprend son activité comme chirurgien-dentiste et la poursuit jusqu’en 1878.

C’est très probablement lui qui s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Palissy, en cours de développement. Profitant de la croissance de l’activité touristique sur les bords de Marne, Aumont exploite un café-restaurant, avec un bal, rue de Brétigny. Ces établissements sont nombreux à Joinville, attirant une clientèle importante les dimanches.

Lors des élections municipales de janvier 1881, Aumont est élu conseiller municipal de Joinville. Les sources donnent son nom sous la forme « G. Aumont ». Le maire, Gabriel Pinson, est un républicain modéré, les élus les plus radicaux ayant été battus lors du scrutin. Il n’est pas réélu en 1884.

Le bal tenu par Aumont fait faillite en septembre 1885. La procédure se terminera par un concordat, signé en octobre 1886. Aumont redevient chirurgien-dentiste, en s’installant à Fontainebleau (Seine-et-Marne), rue de la Paroisse.

Georges Félix Aumont meurt le 11 janvier 1890 à Fontainebleau, un an après le décès de son épouse. Il était âgé de 63 ans et ne semble pas avoir eu d’enfants.

Joinville, 1880

 

Partager cet article
Repost0
11 mars 2021 4 11 /03 /mars /2021 00:01

Jean Louis Rigault naît le 7 mars 1818 à Paris (1er arr.). Il est le fils de Rosalie Emilie Deloyen et de son époux, Louis Jean Baptiste Rigault, cuisinier.

Il se marie, en août 1839 à Paris, avec Marie Eugénie Noyer. Devenu avocat à la cour impériale, Rigault dispose d’un cabinet rue de Rivoli à Paris (1848-1867). Il mène également plusieurs opérations immobilières, par exemple à Levallois-Perret (Seine, act. Hauts-de-Seine) et à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).

La famille Rigault s’installe dans cette dernière commune, route de Brie, dans le quartier de Palissy. Il y est inscrit sur les listes électorales en 1848, en tant qu’électeur censitaire. Le Journal de Roanne s’amuse, en février 1865, le l’héroïque tentative de fuite d’un lièvre pris dans la cour de la famille Rigault, tentant d’échapper à sa cuisinière en faisant des bonds de plus de trois mères.

Retiré des affaires juridiques, Jean Louis Rigault s’implique dans la vie politique de Joinville à partir de 1870. Suite à la programmation de la troisième République, il est élu en septembre 1870 conseiller municipal. Le maire est Auguste Courtin, conservateur. La population de la commune fuit la ville lors des combats du siège de Paris en décembre et se réfugie dans la capitale, où une mairie provisoire de Joinville est installée d’abord dans le quartier de Montparnasse puis boulevard Voltaire. Après l’armistice, la commune se repeuple, et des troupes allemandes d’occupation s’y installent jusqu’en septembre 1871. Le pont de Joinville, axe principal de l’Est parisien et importante source d’activité de la commune, avait été détruit en décembre 1870.

En juillet 1871, le conseil municipal est renouvelé ; Rigault est réélu et Auguste Courtin reconduit. Il en est de même lors des élections municipales de novembre 1874. Par contre, Rigault ne figure pas parmi les élus de 1878.

Jean-Louis Rigault meurt le 19 novembre 1890 à Joinville. Il était âgé de 72 ans et est inhumé au cimetière de Saint-Maur-des-Fossés. Son fils, Paul Jean-Louis Rigault, est notaire à Paris.

Le quotidien XIXe siècle, qui publie sa nécrologie, remarque qu’il était « un des plus riches propriétaires du quartier de la Madeleine » à Paris, ayant manifestement profité des travaux initiés par le baron Haussmann.

Le Pont de Joinville

 

Partager cet article
Repost0
10 mars 2021 3 10 /03 /mars /2021 10:14

François Jean-Baptiste Jupille naît le 30 novembre 1869 à Port-Lesney (Jura). Il est le fils d’Adélaïde Chartron, cultivatrice, et de son époux Denis Jupille, employé de chemin de fer. Ce dernier sera ultérieurement garde-champêtre dans le village proche de Villers-Farlay, également dans le Jura. À 15 ans, Jean Baptiste Jupille est berger dans ce village.

En octobre 1885, le berger Jupille a été mordu par un chien enragé alors qu’il essayait de maîtriser une « bête furieuse » s’attaquant à des enfants à Villers-Farlay dans le Jura. Le maire du village demande alors à Louis Pasteur (1822–1895), professeur à l'École normale supérieure de Paris, de tenter le traitement anti-rabbique qu’il était en train de mettre au point sur Jupille.

Émile Mâle, historien de l’art religieux (1852–1904), raconte ainsi les évènements : « L’année [1885] s’avançait lorsqu’un grand événement bouleversa l'École. Louis Pasteur savait qu’il avait découvert le vaccin de la rage, mais il n’en avait pas encore fait l’application à un homme. On lui amena un matin dans son laboratoire de l'École un jeune berger nommé Jupille, qui venait d’être mordu par un chien enragé. La médecine ne pouvait que le laisser mourir. Pasteur, profondément ému, sentait que s’il réussissait, il apportait aux hommes un présent sans prix, le vaccin. Pendant les jours d’incubation, l'École entière fut dans l’anxiété ; mais quand nous apprîmes le succès, ce fut une joie débordante. Nous sentions que nous venions d’assister à un des événements de l’histoire du monde et nous étions fiers de notre grand ancien, dont tous les peuples allaient bientôt répéter le nom. »

Jean-Baptiste Jupille est le deuxième vacciné après l’alsacien Joseph Meister (le 8 juillet 1885). Ses injections ont été effectuées au laboratoire de Pasteur à l'École normale supérieure, rue d'Ulm à Paris, la première le 20 et la dernière le 30 octobre 1885.

Plusieurs scientifiques et historiens ont contesté la réalité des faits et l’attitude de Louis Pasteur lors des deux premières guérisons. Certains affirment que le chien qui avait mordu Jean-Baptiste Jupille n’était pas atteint de la rage. Des comptes rendus validés par l’Académie des sciences, dès 1885, ont pourtant accrédité la version de Pasteur.

Grâce à l'intervention de Pasteur devant l'Académie Française dont il est membre, Jean-Baptiste Jupille se voit décerner le Prix Monthyon (1 000 francs), destiné à « récompenser un Français pauvre qui se sera fait remarquer par une action héroïque. »

Il devient ensuite employé à l'Institut Pasteur, créé par le savant à Paris (15e arrondissement) comme laborantin puis concierge et enfin gardien-chef. Il y retrouve le premier vacciné, Joseph Meister.

En novembre 1894 à Ervy-le-Châtel (Aube) Jean Baptiste Jupille épouse Alexandrine Armandine Guerbet, dite marie, cuisinière.

Il s’installe avec son épouse en 1918 dans une maison du quartier de Polangis à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il prend sa retraite en juillet 1922 et y décède le 29 septembre 1923. Il était âgé de 54 ans et père de trois enfants. Il est enterré au cimetière communal.

Le sculpteur Émile-Louis Truffot a réalisé une statue montrant sa lutte avec le chien enragé, installée d’abord à l’Institut Pasteur puis sous la voûte de la crypte mortuaire de Pasteur, installée au sein de l’Institut. La commune de Villers-Farlay a installé une fresque sur le mur de la mairie représentant Jupille. Elle a également donné son nom à une rue du village. La commune de Joinville-le-Pont avait donné en septembre 1995 le nom de Jean-Baptiste Jupille au centre municipal de santé ; il a été fermé en décembre 2003.

L'Académie Française lui avait décerné le Prix Monthyon (1 000 francs), destiné à « récompenser un Français pauvre qui se sera fait remarquer par une action héroïque ». Un billet de cinq francs a été émis le 5 mai 1966 par la Banque de France et est resté en circulation jusqu'en 1972 où Jean-Baptiste Jupille apparaît à l’avers du billet, dans la reproduction du bronze sculpté par Émile-Louis Truffot.

Jean-Baptiste Jupille

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Polmorésie, blog d’histoire
  • : Histoire politique, économique, culturelle et sociale au travers des acteurs qui ont se sont engagés dans la vie publique.
  • Contact

Recherche

Liens