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5 juillet 2021 1 05 /07 /juillet /2021 00:01

Mise à jour de la biographie d’Étienne François Yvon, publiée le 20/09/2016

Étienne François Yvon naît en 1722 à Dourdan (act. Essonne). Il est le fils d’Anne Marguerite Brebier et de son époux Étienne Yvon, un hôtelier devenu un bourgeois de la ville.

En se rendant à Paris en 1742, Yvon entame une longue carrière judiciaire. Clerc de procureur au Châtelet, le tribunal de Paris, il est nommé procureur par le roi Louis XV et prête serment le 21 janvier 1752. Jouissant d’une évidente fortune, Yvon réside à Paris dans le quartier de paroisse Saint-André-des-Arts (act. 6e arr.), 4, rue Saint-Antoine. Dans la même église, il épouse en février 1752 Marie Jeanne Henriette Leferron., fille d’un écuyer.

La veuve d’un commissionnaire de bois lui cède, en avril 1761, une ferme, une maison et terres dans le village de Pont de Saint-Maur (act. Joinville-le-Pont, Val-de-Marne), qui dépend alors de la paroisse Saint-Nicolas de Saint-Maur au plan spirituel, mais dispose de son autonomie en matière fiscale.

Au Châtelet, il se spécialise dans les questions civiles, notamment celles touchant les successions ou les questions artistiques.

Un arrêt du 18 juin 1767 nomme Étienne François Yvon membre du conseil de la Comédie-Française. Il avait antérieurement défendu les intérêts des pensionnaires dans des procédures.

Bien qu’il ait alors atteint un âge assez avancé, Yvon poursuit son rôle de magistrat pendant la Révolution. Il est juge-suppléant au Tribunal civil de la Seine, rue des Tournelles puis juge titulaire en frimaire an 4 (décembre 1795).

Dans sa résidence parisienne, comme dans le village du Pont-de-Saint-Maur, Yvon va jouer un rôle significatif au début de la Révolution française.

Il est élu le 16 juin 1791 lors de l’assemblée primaire de la section de la place Royale, pour siéger au sein de l'assemblée électorale du département de Paris, qui regroupe les délégués des 48 sections urbaines et des 16 cantons ruraux. Chaque centaine de citoyens actifs avait le droit de désigner un électeur.

Lors de la première séance, le vendredi 26 août 1791, Yvon, qui a 69 ans, doit à son âge de siéger au sein du bureau provisoire, au côté du doyen, M. Cozette. Yvon obtiendra quelques voix, mais ne sera pas élu, lors de la désignation du bureau définitif de l’assemblée pas plus que, les 8 et 9 septembre, quand il s’agira d’envoyer un député à l’Assemblée nationale.

S’il n’est pas mentionné sur la liste des électeurs du club de la Sainte-Chapelle publiée en 1791, il apparaît sur celle de 1792. Le seul fait d'avoir appartenu à ce club, réputé modéré, devint un motif d'exclusion de l'assemblée électorale de 1792.

Le village du Pont-de-Saint-Maur devient, en février 1790, une municipalité à part entière, sous le nom de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur, malgré les contestations de la municipalité de Saint-Maur. Le village se rebaptisera Joinville-le-Pont (act. Val-de-Marne) en 1831. Yvon devient commandant d’une garde nationale de 120 hommes, regroupant la quasi-totalité des hommes majeurs du village, qui compte 409 habitants en l’an 3 (1794). Selon l’historien de Saint-Maur Émile Galtier, « cette garde est en activité, presque armée, habillée et instruite ; elle monte exactement toutes les nuits, elle a son corps de garde et sa chambre d'arrêt ou prison. »

C’est au nom de la garde nationale mais également de la municipalité du Pont-de-Saint-Maur, qu’Yvon présente en octobre 1790 devant le directoire du département de Paris un « mémoire pour établir l'importance de cette municipalité et l'utilité de son maintien pour la sûreté de la navigation » sur la Marne. Cette intervention jouera un rôle sans doute décisif pour maintenir l’existence d’une commune séparée.

L’année suivante, Yvon intervient pour l’équipement de sa garde et obtient 500 cartouches du bureau municipal (faisant office de direction du département), qui prend en compte « les services fréquents que Paris reçoit » du bataillon du Pont de Saint-Maur.

Le 21 septembre 1791, la garde nationale, dont l’abbé Bauche est l’aumônier, joue un rôle important dans la cérémonie organisée pour la publication de l’acte constitutionnel que proclame le prêtre. Le soir, un feu est allumé au milieu du pont, et on y danse jusqu’au milieu de la nuit. Bauche et Yvon auront été, bien qu’ils n’y vivent pas, parmi les plus fervents partisans de l’autonomie communale de la future Joinville-le-Pont. En 1793, Yvon mentionne sur sa carte de sûreté qu’il est ancien commandant de la garde nationale du Pont de St Maur. Il réside 4, rue des Tournelles après avoir habité précédemment rue Mazarine.

Étienne François Yvon, meurt à Paris le 16 germinal an 4 (5 avril 1796), n’ayant semble-t-il pas cessé son activité judiciaire. Il était dans sa soixante-quatorzième année.

Le vieux pont de la Branche

 

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3 juillet 2021 6 03 /07 /juillet /2021 00:01

Joseph Aristide Camus naît le 25 octobre 1852 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Rosalie Désirée Majeur et de son mari Alexandre Jacques Camus, toiseur vérificateur (métreur).

Ayant débuté comme métreur vérificateur également, Aristide Camus s’installe à son compte en tant qu’architecte en 1888. Il est membre de la Société nationale des architectes de France.

À l’instar de ses parents, Aristide Camus est libre-penseur. Comme son père, il est également franc-maçon.

Sur le plan politique, il est candidat lors des élections municipales de mai 1888 à Joinville-le-Pont. il figure, en cinquième position, sur la liste du conseiller sortant, Alphonse Demeestère, soutenue par le comité électoral républicain radical-socialiste. Elle s’oppose à celle du maire, républicain modéré, Gabriel Pinson. C’est cependant ce dernier qui l’emporte nettement, avec dix-huit des vingt-et-un sièges à pourvoir. Au premier tour, Camus obtient 190 voix pour environ 550 suffrages exprimés (35%) ; il est un des quatre candidats radicaux à se représenter au second tour, obtenant 204 votes sur environ 425 exprimés (48%) ; il est le seul d’entre eux à ne pas être élu.

L’hebdomadaire radical Voix des communes commente ainsi son échec : « Camus l’architecte, comme candidat, possédait des qualités indéniables. Il était compétent pour apprécier les travaux commencés (…). Cette compétence, il eut été le seul à l’exercer dans le conseil actuel. Nul d’ailleurs ne le récusait. On lui reprochait seulement tout bas – bien bas – de n’avoir pas assez dissimulé qu’il n’a point gardé la fleur dont les jeunes filles de bonne famille achètent la perte parfois si cher. Entre nous, cela n’avait rien à voir avec les affaires et Camus était un candidat modèle ».

La mort du maire, Gabriel Pinson, un mois après sa réélection, amène un rapprochement des radicaux-socialistes avec le nouveau maire, Eugène Voisin. Ils soutiennent, en commun, la candidature d’Édouard Jacques pour une élection législative partielle en janvier 1889 contre le général Boulanger, populiste. C’est cependant ce dernier qui l’emporte. Pour lutter contre le mouvement boulangiste, un comité communal anti-plébiscitaire est fondé en mars 1889 à Joinville. Camus est un des trois fondateurs avec Demeestère, le futur député Jules Ferdinand Baulard, l’ancien conseiller municipal Vaudey, le lunetier Eugène Videpied et le journaliste Henry Vaudémont, avec lequel il restera très lié.

Toujours avec Demeestère, Vaudey et Vaudémont, Camus s’associe à l’appel de l’Union des radicaux-socialistes du canton de Charenton en faveur de la candidature de Baulard pour les élections législatives en septembre 1889. Il est un des organisateurs du banquet, réuni en novembre cette même année, pour fêter la victoire de leur ami.

Le militant boulangiste Henry Buguet, bookmaker et ancien conseiller municipal de Joinville, s’estime insulté par Vaudémont et le provoque en duel ; ce dernier demande à Camus d’être un de ses témoins. Camus sollicite un arbitrage, qui est rendu par le capitaine Benini, chef de la section d’escrime à l’école de gymnastique de Joinville-le-Pont. Ce dernier estime que la demande de Buguet est incorrecte et Vaudémont renonce à poursuivre les injures de Buguet, qu’il considère comme un homme de peu de valeur.

En mars 1890, Demeestère et Vaudémont, qui en sont le président et le secrétaire, chargent Camus de percevoir les cotisations pour l’Union des radicaux-socialistes du canton à Joinville.

Espérant toujours rentrer au conseil municipal, Camus accepte de figurer sur une liste lancée à l’initiative du maire adjoint, Honoré Jullien lors d’une élection municipale partielle en mars 1890. Vaudémont se présente sur une liste concurrente et dit de Camus, qu’il voulait avoir avec lui, qu’il est son « aimable frère-lâcheur ». Vaudémont est élu, sa liste emportant trois des cinq sièges, tandis que Camus est une nouvelle fois battu.

Malgré ses échecs, Camus continue de suivre de près la vie municipale. Ainsi, c’est lui qui préside la réunion publique de compte-rendu de mandat de trois conseillers municipaux radicaux-socialistes, Demeestère, Diot et Vaudémont en novembre 1890. Après avoir demandé de « reboucher la porte du jardin du curé », les électeurs présents « les engagent à persévérer dans la voie des réformes démocratiques et sociales. »

En août 1893, Camus est le représentant de Joinville au sein de la commission exécutive de l’Union des radicaux-socialistes de la 2e circonscription de Sceaux. Elle soutient la candidature de Baulard à sa réélection.

Comme plusieurs centaines de joinvillais, Camus souscrit en septembre 1895 « Pour les affamés de Carmaux », les ouvriers verriers en grève.

Aristide Camus meurt le 17 janvier 1897 à Joinville. Il était âgé de 44 ans et résidait impasse Georges Rousseau (act. impasse Jules Rousseau) après avoir vécu rue de l’Église et rue de Paris, dans le centre de la commune. Il ne semble pas avoir été marié, mais avait une compagne, Maria Rousseau. L’hebdomadaire de son ami Vaudémont (mort six mois plus tôt) lui rend hommage en assurant qu’il « était très connu et aimé à Joinville (…) Camus était libre-penseur et il est mort fidèle à ses convictions. »

La Marne à Joinville, 1888

 

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1 juillet 2021 4 01 /07 /juillet /2021 00:01

Paul Alexandre Joseph Quesnel naît le 7 avril 1879 à Lisieux (Calvados). Il est le fils de Maria Philomène Poulain et de son mari, Jean Alexandre Quesnel, huissier.

En 1900, Paul Quesnel vit à Troyes où il est employé de commerce. Il est définitivement réformé pour tuberculose en 1902 et n’effectue pas son service militaire.

Il s’installe ensuite à Paris (2e arr.) où il est chapelier et vit rue Saint-Denis, et épouse en septembre 1904 dans cet arrondissement Marie Louise Raphaëlle Lablée, couturière, originaire d’Orléans. Ils s’installent rue du Caire (2e arr.). Son épouse meurt en janvier 1906, deux semaines après avoir donné naissance à une fille, qui mourra à son tour en septembre la même année.

Après avoir vécu à Gentilly (Seine, act. Val-de-Marne), Paul Quesnel revient à Paris (6e arr.), rue Monsieur-le-Prince, où il se remarie en octobre 1910 avec Marie Eugénie Élise Surville, native de Lisieux. Ils déménagent dans le 15e arrondissement, boulevard de Grenelle.

Au cours de la première guerre mondiale, Paul Quesnel n’est pas mobilisé immédiatement. Il est cependant appelé en mars 1915, classé pour exercer en service auxiliaire dans le 20e régiment territorial d’infanterie, nommé caporal fourrier en mars 1916 puis affecté en août la même année à l’état-major du régiment comme secrétaire. En août, il rejoint le 4e escadron du train des équipages, où il sert dans le service automobile ; il disposait d’un permis de conduire. Il est démobilisé en février 1919.

Après-guerre, la famille Quesnel vit dans différentes localités du Calvados : Broglie, Notre-Dame-du-Hamel, Bernay et Trouville. Dans ce port, peut-être est-ce lui le rédacteur en chef et gérant de l’hebdomadaire local, de tendance radicale, Le Progrès du Littoral. Paul Quesnel, âgé de 48 ans, est mentionné comme responsable légal en 1927.

En 1933, son fils, Roger, s’est installé à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Eugénie et Paul Quesnel y ont également emménagé, dans le quartier de Polangis, quai d’Anjou.

À l’occasion d’élections municipales partielles organisées en octobre 1934 à Joinville, Paul Quesnel est candidat sur la liste du parti socialiste SFIO conduite par Robert Derivière. Elle s’oppose à deux listes diverses, comprenant l’une comme l’autre des radicaux-socialistes, et à une liste communiste. Distancée de 5 voix par les communistes, la SFIO se retire avant le second tour et les soutient. C’est cependant la liste de Concentration républicaine (divers droite) qui emporte les dix sièges à pourvoir. Quesnel avait obtenu 401 voix, soit 17,5% des 2 297 suffrages exprimés pour 2 360 votants sur 3 225 inscrits.

Au cours des élections municipales générales de mai 1935, Quesnel est de nouveau présent, en huitième position, Derivière conduisant de nouveaux les socialistes. Il se déclare en tant que métreur. Les socialistes arrivent en quatrième position avec 12,3%, cette fois derrière une liste de droite de l’Union républicaine, les radicaux-socialistes du Groupement des gauches et les communistes. Quesnel reçoit 353 votes, soit 12,4% des 2 856 suffrages exprimés pour 2 923 votants sur 3 433 inscrits. Au second tour, les listes communiste et socialiste fusionnent, derrière le responsable de l’Association républicaine des anciens combattants, André Blocher, et Quesnel figure sur la liste d’union. Celle-ci, avec 36,6% des voix a deux élus, communistes, tandis que la droite, avec 39,8%, emporte les vingt-cinq autres sièges. Les radicaux-socialistes de la majorité sortante sont battus et le conservateur Léon Lesestre est élu maire.

Lors de ce second tour, Quesnel avait eu 981 votes, soit 33,8% des 2 899 suffrages exprimés pour 2 924 votants.

En 1936, Paul Quesnel signale lors du recensement dans sa ville qu’il est représentant. Il est alors âgé de 57 ans. La date de son décès n’est pas connue.

Trouville, le quai de Joinville

 

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29 juin 2021 2 29 /06 /juin /2021 00:01

Armand Alexandre Julien Bureau naît le 13 mars 1878 à Curzon (Vendée). Il est le fils d’Armance Chateneau et de son mari Gustave Bureau, boulanger.

Venu avec ses parents à Levallois-Perret, rue Chaptal (Seine, act. Hauts-de-Seine), il est condamné en novembre 1897 à trois mois de prison avec sursis pour vol par le tribunal correctionnel de la Seine. Cette peine est amnistiée en 1919. Il travaille comme ébéniste.

Convoqué en 1898 pour le service militaire, il est ajourné pour faiblesse. Il intègre en novembre 1900 le 69e régiment d’infanterie, est nommé caporal en septembre 1901 et démobilisé le même mois l’année suivante. Il effectue une période de réserve en 1905 mais, convoqué à nouveau en 1908, il ne s’y rend pas et est déclaré insoumis en octobre 1908. Il se présente de lui-même à la gendarmerie en janvier 1909 et sa bonne foi est admise.

N’ayant pas, une fois encore, répondu à une convocation en décembre 1912, il est inscrit sur les registres d’insoumission, arrêté en février 1913 et condamné, par le conseil de guerre, à six jours de prison.

Mobilisé en août 1914 pendant la première guerre mondiale, Armand Bureau est affecté au 19e régiment territorial d’infanterie. En mars 1916, il est écarté du service armé pour « débilité » et détaché à la direction du génie à Amiens (Somme). Il rejoint en août 1917 le 1er groupe d’aviation à linsoumis, dans le même département. Il est démobilisé en février 1919.

Pendant son séjour en Picardie, Armand Bureau épouse en juin 1916 à Abbeville Georgina Armande Drenthon (nom présumé) qui donne naissance dans cette ville à une fille en novembre 1918. Parmi ses prénoms, elle porte celui de Victoire.

La famille Bureau s’installe en 1926 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Polangis, d’abord avenue du Bac puis avenue de l’Île (act. avenues Guy-Môquet et Jean-d’Estienne-d’Orves).

La première mention de l’engagement politique d’Armand Bureau se trouve, en décembre 1928, dans le quotidien Le Populaire qui le cite comme membre de la section de Joinville du parti socialiste SFIO.

Lors des élections municipales de mai 1929, la municipalité sortante présidée par M. Stephen Durande (centre et droite) fait face à deux listes de gauche, celle du parti communiste, et celle du cartel des gauches, qui a le soutien des radicaux-socialistes et de la SFIO, comprenant aussi des socialistes indépendants.

Au premier tour, la liste d’Union nationale des sortants arrive en tête avec 42,6% des suffrages exprimés, devant la Concentration des gauches de Georges Briolay à 35,9% et les communistes de Roger Bénenson à 16%. Au second tour, la liste des gauches emporte vingt-deux des vingt-sept sièges à pourvoir, avec 45,9%, la droite conservant cinq sièges en recueillant 41,6%, tandis que la liste communiste, reculant à 12,5%, n’a pas d’élu.

Armand Bureau faisait partie des six candidats présentés par la SFIO sur la liste commune avec les radicaux et les indépendants. Il obtient au premier tour 730 voix, soit 42,6% des 1 715 votants pour 2 491 inscrits. Il est élu au second tour en compagnie de trois autres socialistes, Georges Roger, François Galabert et Marcel Couillard. Roger est désigné comme adjoint au maire.

Avec notamment Roger et Galabert, Bureau devient administrateur de l'Office public d'habitations à bon marché de Joinville-le-Pont, constitué en 1930. D’importantes dissensions se font jour au sein du conseil municipal, en particulier parmi les socialistes. François Galabert s’oppose, de manière parfois spectaculaire, au maire, en particulier au sujet de son attitude envers les chômeurs. Couillard quitte plus discrètement le conseil. par contre, Roger et Bureau restent fidèles à l’alliance avec les radicaux.

Les luttes à l’intérieur de l’assemblée ayant provoqué plusieurs départs, une élection municipale partielle doit être organisée en octobre 1934. La liste de droite, mais comprenant aussi quelques radicaux, emmenée par Charles Chaussée arrive en tête avec 37,0% tandis que des indépendants, plus proches du maire obtiennent 25,5% ; les socialistes, qui font une liste autonome, se retrouvent, avec 17,6%, légèrement derrière les communistes qui ont 17,8%. Ils se retirent pour le second tour, qui voit la liste de droite remporter les dix sièges avec 59,5% face aux seuls communistes.

Confirmant son engagement auprès du maire sortant, Bureau rejoint le parti radical-socialiste et est, en janvier 1935, secrétaire du comité de Joinville, alors présidé par le miroitier Gabriel Vélard, qui est aussi le président du comité de Front populaire dans la commune.

Lors de la campagne pour les élections municipales de mai 1935, Armand Bureau est également secrétaire du Groupement des gauches républicaines qui, outre les radicaux, regroupe également des indépendants comme Genevay et Roger. Il lance un « appel à l’union pour continuer l’œuvre de bonne administration des élus de 1929 et 1934. »

En présentant son bilan, la liste de Georges Briolay insiste sur les importants travaux d’amélioration et d’embellissement qu’ils auraient réalisé depuis 1929. Elle concède qu’il y a eu une augmentation des impôts locaux, mais l’attribue à une « aggravation des charges imposées à la commune (contingent, chômage, moins-values sur les recettes) ». Bureau figure en onzième position sur la liste. Elle défend le programme suivant : assainissement, travaux de viabilité, réfection des trottoirs défectueux, création de squares. Elle souhaite que l’État lance des grands travaux d’outillage national (élargissement du pont de Joinville, suppression du passage à niveau). Proposant le maintien des allocations communales actuelles, le Groupement des gauches plaide pour la création d’un fonds national de chômage. Voulant créer un nouveau groupe scolaire dans le quartier de Polangis, la liste des sortants propose également d’agrandir les établissements existants. Elle veut enfin créer une salle des fêtes à la mairie ainsi que des cours de natation et d’aviron gratuits.

Devancée au premier tour par la coalition de droite de l’Union républicaine, qui recueille 32,6% des suffrages exprimés, la liste des Gauches républicaines obtient 26,8%, talonnée par les communistes à 23,5%. Ces derniers fusionnent avec les socialistes SFIO, qui avaient un score de 12,3%. Au second tour, les sortants perdent une grande part de leurs suffrages et n’ont aucun élu, les communistes en ayant deux, tandis que la droite de Léon Lesestre a les vingt-cinq autres. Bureau recueille au premier tour 755 votes sur 2 856 exprimés (26,4%) pour 2 923 votants et 3 433 inscrits. Il en a 544 sur 2 899 exprimés (18,8%) pour 2 924 votants au second tour.

Depuis avril 1935, Bureau avait été désigné comme administrateur de la caisse des écoles de Joinville.

Armand Bureau meurt le 25 janvier 1941, et son décès est transcrit sur l’état-civil de Joinville. Il était âgé de 62 ans.

L'école militaire de pilotage du Crotoy, dite école Caudron

 

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27 juin 2021 7 27 /06 /juin /2021 00:01

Désiré Eugène Raoul Bourdin naît le 3 août 1881 à (Clichy, Seine, act. Clichy-sous-Bois, Hauts-de-Seine). Il est le fils de Joséphine Catherine Turpin et de Jean Baptiste Bourdin, laitier.

Ajourné en 1902 pour « faiblesse », Désiré Bourdin est déclaré bon pour le service militaire en 1903. Il est incorporé au 64e régiment d’infanterie en novembre de cette année et y reste jusqu’en septembre 1905.

Sur le plan professionnel, Désiré Bourdin est alors bijoutier. Il réside à Clichy, d’abord rue Cousin puis boulevard National. Il change d’emploi et déménage en 1910. Désormais employé par la firme cinématographique Pathé, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il s’installe dans cette commune, d’abord rue Bernier puis rue du Pont, dans le centre-ville.

Dans sa commune, Désiré Bourdin adhère à la section locale du parti socialiste SFIO. Il intègre le bureau de la section en juin 1912 en tant que trésorier adjoint. La section, grâce à un accord avec des radicaux dissidents et des conservateurs et libéraux, vient de faire élire sept conseillers municipaux sur les vingt-trois membres de l’assemblée locale en mai. Ils ne sont cependant pas associés à la gestion de la municipalité. Le secrétariat de la section passe d’Émile Lebègue, graveur sur acier, élu conseiller municipal, à Fernand Grandhomme, typographe. En janvier 1913, Désiré Bourdin est maintenu dans sa fonction tandis qu’Émile Graillat, comptable, devient le nouveau secrétaire. Il conserve encore ce poste après un nouveau changement de responsable local, en mai 1913, quand le doreur Alphonse Mibord prend la tête de la section. Par contre, il n’est pas renouvelé dans le bureau constitué en juin 1914, dont Francis Carrouet, comptable, assume la responsabilité. Le nouveau trésorier adjoint est alors Armand Arga.

La première guerre mondiale voit Désiré Bourdin mobilisé au sein du 167e régiment d’infanterie. Il participe aux combats du Bois de Remières et disparaît le 13 décembre 1914 dans la commune de Seicheprey (Meurthe-et-Moselle). Selon le récit de Dominique Toussaint, cette bataille, sans résultat, est conduite dans des conditions très difficiles : « Une grande partie des fusils ne fonctionne pas ; en effet, les mains des hommes sont pleines de boue et ceux-ci en introduisent dans l’arme avec les cartouches, les armes étant elles-mêmes couvertes de boue par le moindre contact avec le sol ». Un jugement d’avril 1920 confirmera que Désiré Bourdin est mort ce jour-là, tué à l’ennemi. Il était âgé de 33 ans. Il est déclaré mort pour la France et une pension sera versée à ses parents.

Son nom figure sur les plaques commémoratives des anciennes sociétés Pathé-Cinéma à Joinville-le-Pont et Kodak-Pathé à Vincennes, toutes deux dans le Val-de-Marne. Il est aussi répertorié dans le livre d’or pour la commune Clichy-sous-Bois.

Sorite des employés de Pathé à Joinville en 1911

 

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25 juin 2021 5 25 /06 /juin /2021 00:01

Pierre Bureau naît le 2 février 1875 à Saint-Léger-la-Montagne (Haute-Vienne). Il est l’aîné des neuf enfants vivants de Jeanne Meyrat et Léonard Bureau, cultivateurs.

Du fait de l’importance numérique de sa famille, il n’est soumis qu’à une mobilisation d’un an au service militaire, qu’il effectue en 1896-1897 dans un escadron du train des équipages. À sa démobilisation, il s’installe rue des Barres à Paris (4e arr.). Il déménage à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne), rue des Écoles, en 1900 et est alors contremaître. Il épouse, en mai 1901 dans la commune voisine de Joinville-le-Pont Alice Marie Anne Noireau, fille d’un entrepreneur de menuiserie. Ils emménagent dans cette commune, au sein du quartier de Polangis, avenue Jamin.

Lors des élections municipales de mai 1908 à Joinville, un candidat nommé Bureau, très probablement Pierre, se présente sur la liste du comité socialiste évolutionniste. Elle a été constituée à l’initiative de quelques radicaux et socialistes dissidents, parmi lesquels Eugène Hainsselin, Théophile Leteuil et François Provin. La liste s’oppose à celle de la majorité sortante, menée par le maire Eugène Voisin, avec le soutien du comité radicale-socialiste, et à une autre, présentée par le parti socialiste SFIO. Les radicaux emportent 21 des 23 sièges à pourvoir, en laissant un aux évolutionnistes aux côtés d’un indépendant. Au second tour, Bureau remporte 439 voix pour 1 189 votants (36,9%) et n’est pas élu.

Sur le plan professionnel, Pierre Bureau constitue une entreprise de maçonnerie, basée dans le quartier de Polangis, avenue du Château (act. av. Foch). Un de ses frères, Jules, l’a rejoint. Leur entreprise va connaître des difficultés, qui amènent Pierre Bureau à se déclarer en faillite en août 1911. Il parvient à un concordat avec ses créanciers en janvier 1912, lui permettant de rembourser ses dettes sur sept ans.

Au cours de la première guerre mondiale, Pierre Bureau est mobilisé dans le 4e puis le 20e escadron du train. Il est détaché, en février 1917, dans une fumisterie industrielle à Ivry-sur-Seine, l’entreprise Leterne. Il est ensuite affecté en juillet de la même année au 4e régiment de cuirassiers puis en février 1918 au 6e régiment de dragons. Il est démobilisé en février 1919.

Après le conflit, Pierre Bureau reprend son activité de maçonnerie. Un autre de ses frères, Paul, le rejoint également. Il s’implique également dans la vie associative locale. Il fait ainsi partie de la commission de réorganisation et de propagande constituée pour la reconstitution de l’Union des commerçants et industriels de Joinville en juin 1923. L’union est présidée par Lucien Lavoipierre, couvreur et militant conservateur.

C’est très certainement Pierre Bureau qui est vice-président de l’Union sportive de Joinville (USJ) au moment de sa création en octobre 1919. Elle a pour président Stephen Durande, tapissier et futur maire de la commune. Il en est encore un des responsables en octobre 1925. Il est également, en 1924, vice-président de l’Union amicale de Joinville Champigny, structure présidée par le directeur des usines Pathé, Victor Dosse.

Enfin, Bureau est un des cofondateurs de l’Association syndicale libre des propriétaires riverains de la rivière de Polangis, toujours avec Dosse notamment.

Pierre Bureau meurt le 22 avril 1948 à Joinville. Il était âgé de 51 ans et père de quatre enfants.

Joinville, le Château de Polangis

 

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23 juin 2021 3 23 /06 /juin /2021 00:01

François Charles Félix Allard naît le 28 décembre 1840 à Paris (5e arr.). Il est le fils de Catherine Maubrey et de son mari Pierre Joseph Allard, de nationalité belge et possède donc également à la naissance cette nationalité. Un décret de juillet 1879 donna à Félix Allard un droit de séjour permanent. Il est ultérieurement présenté comme étant de nationalité française.

Exerçant la profession de quincailler à Paris (2e arr.), il épouse Clémence Joséphine Latourte en avril 1868 à Boulogne (act. Boulogne-Billancourt, Hauts-de-Seine). Sa femme décède en février 1870.

Au début des années 1870, Félix Allard s’est lancé dans la fabrication et la commercialisation de coffres-forts. Il dispose, à Paris, d’une boutique boulevard Saint-Martin puis boulevard Sébastopol et d’une usine, rue de Charonne. Dans ses publicités, il assure que ses coffres étant tout en acier, d’une seule pièce, seraient incombustibles et incrochetables. Il poursuit son activité jusqu’en 1907. Il participe à des expositions à Paris et Lyon en 1872, puis à l’exposition universelle de 1878 à Paris. Par contre, il refuse d’aller à celle de Londres en 1889, parce qu’on ne lui avait réservé qu’un emplacement de 1 m 50 de façade, alors que l'exposition de son coffre-fort principal nécessitait déjà une longueur de 1 m 80. À partir de 1899, il se présente comme ingénieur.

Domicilié à boulevard Saint-Martin à Paris (11e arr.), Félix Allard se remarie en février 1890 dans cet arrondissement avec Marguerite Lamy. Le maire de Nogent-sur-Marne, Charles Pimbel, fait partie des témoins du mariage. Le couple s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), d’abord rue de Paris puis plus tard quai Beaubourg (act. quai du Barrage) puis avenue pauline, dans le quartier de Polangis, avant de revenir rue de Paris.

À côté de son activité industrielle, Allard est propriétaire de plusieurs terrains et immeubles : au Perreux, une vaste villa est mise en vente en août 1891 ; à Joinville, un hôtel-restaurant est cédé en août 1899 ; à Paris (2e arr.), plusieurs immeubles sont exploités rue du Caire vers 1900. Quant à l’activité de fabrication de coffres-forts, Allard l’arrête vers 1907.

La principale forme d’engagement de Félix Allard se situe dans le domaine des organismes à vocation sociale. Il est en 1880 l’un des fondateurs de la Société de protection mutuelle des voyageurs de commerce et en devient le trésorier. Il garde cette fonction pendant trente ans. Le président fondateur est Charles Mallet, suivi par Georges Carton, Victor Bonjean puis Pierre Cachet. Henri Brisson, député et président de la Chambre en est le président d'honneur lors de la constitution de l’association. En 1898, la société a versé des indemnités à 615 malades pour une trentaine de jours chacun en moyenne, apporté des secours aux sociétaires incurables, à leurs veuves ou enfants, finance les funérailles, constitué un fonds de retraite. Elle gère aussi un bureau qui a fourni 87 emplois fixes et 383 à la commission. La situation prospère de la société vaut régulièrement des félicitations à Allard. Il devient trésorier honoraire en décembre 1911 et reste administrateur.

Dans sa commune, Félix Allard préside en 1897-1898 une société d’épargne intitulée La Tirelire de Joinville. Elle place 300 livrets dans la population. Il est également le président fondateur, en 1897 toujours, de la Société amicale des pêcheurs. L’Union amicale de Joinville-Champigny, fondée en 1910, va également compter Allard comme président. Elle organise chaque année des concerts dans le quartier de Polangis.

Après la catastrophe de l'usine de Bi-Métal de Joinville-le-Pont, dont l’explosion d’une chaudière en février 1895 fait quatre morts, Allard organise une quête et présente le compte-rendu de l’utilisation des fonds recueillis en novembre la même année. Il est également membre honoraire de la société de secours mutuels des sapeurs-pompiers de la commune.

Dans le domaine politique, Félix Allard manifeste une nette proximité avec les républicains et radicaux-socialistes. En 1883, il participe très activement à la constitution d’un monument à la gloire de Léon Gambetta, opposant républicain au second Empire, membre du gouvernement de la défense nationale en 1870, qui proclame le retour de la République le 4 septembre 1870, et fut, avec le « programme de Belleville » en 1869, l’inspirateur du mouvement radical-socialiste.

Dans la commune de Joinville, Allard est présenté comme étant la seule personne du public assistant au conseil municipal en décembre 1894, à un horaire qui déplaît au journaliste radical membre de ce conseil, Henry Vaudémont, puisqu’il se tient l’après-midi. C’est lui aussi qui demande, et obtient en février 1898, l’affichage analytique des décisions du conseil municipal.

À plusieurs reprises, Allard fait partie des bureaux en charge de l’organisation de réunions publiques de compte-rendu de mandat. C’est le cas pour le conseil municipal de Joinville en avril 1896 et en février 1911 ou pour le député de la circonscription, le radical Jules Ferdinand Baulard en octobre 1896.

On trouve aussi Félix Allard en tant que président du cercle de Joinville en 1916. Ledit cercle est celui « autour du billard duquel les élections municipales ont la réputation de se faire » écrivait, en mai 1891 l’hebdomadaire radical Voix des communes. Une pratique abandonnée en 1892, selon ce journal. Peut-être se réunit-il dans les locaux de la Société nautique de la Marne.

Félix Allard meurt le 23 mai 1923 à Joinville ; il est inhumé à Bry-sur-Marne. Il était âgé de 82 ans et ne semble pas avoir eu d’enfant. Félix Allard était décoré des Palmes académiques, officier d’académie depuis janvier 1898 et officier de l’instruction publique depuis novembre 1907. Il avait reçu la médaille d'argent de la prévoyance sociale en décembre 1895 puis la médaille d'or en février 1911.

Coffre-fort Félix Allard, vers 1880

 

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21 juin 2021 1 21 /06 /juin /2021 00:01

Suite de la biographie d’André Biscaldi

Sur le plan politique, André Biscaldi s’affiche de manière particulièrement active en faveur du mouvement royaliste Action française. On retrouve une cinquantaine de fois mention de ses activités entre 1910 et 1938 dans le quotidien éponyme. Lors de réponses aux appels à souscription, il associe souvent dans ses réponses à souscription son épouse, sa fille (même quand elle n’a que quelques jours, puis sa compagne.

Dans les messages envoyés par André Biscaldi au journal royaliste, il y a d’abord la mémoire de son frère, Amédée, évoquée au moins treize fois jusqu’en 1936, cette dernière fois associée à celle de son second frère, Raoul. Les messages sont aussi directement politiques : en juin 1919, il écrit « pour que l’Action française vive, grandisse et assure le salut public ». En octobre 1920, il souhaite que l'Action française écrase, la presse vendue des Téry, et autres fourriers de la Social-Demokraiie et de la Finance anonyme et vagabonde », attaquant ainsi Gustave Téry, fondateur du quotidien L’Œuvre. Il appelle à « venger Marius Plateau », fondateur des Camelots du roi, assassiné en 1923 par une jeune anarchiste, Germaine Berton. Il contribue également en faveur de la veuve et des enfants d'Ernest Berger, trésorier de l'Action française et ancien adjoint de Marius Plateau, également victime en mai 1925 d’une autre anarchiste, Maria Bonnefoy. En 1929, les époux Biscaldi veulent que leur « petite Jeanine ne voie pas une sixième invasion », après celles de la France en 1792, 1814, 1815, 1871 et 1914. Il se prononce en octobre 1932 « Pour le diable Bitru », faisant écho à la polémique contre l’Action française lancée par le journaliste Eugène Gâtebois (alias Flavien Brenier). Biscaldi précise : « Trop petit Coty, ses bourriques et ses pique-assiettes », visant le parfumeur François Coty, propriétaire du quotidien L’Ami du peuple, qui a publié les articles en question.

Certains de ses messages ont une dimension interne. Ainsi, il critique les divisions internes au mouvement en février 1926 : « Ne vous égaillez pas, les gars ».

On retrouve souvent Biscaldi, avec son épouse, aux cérémonies, comme en mars 1927 pour l’anniversaire de la mort du prétendant au trône de France, le duc d'Orléans où, fréquemment le 21 janvier en mémoire de la mort de Louis XVI à l’église Saint-Germain-l’Auxerrois de Paris.

C’est probablement André Biscaldi qui, en décembre 1935 envoie son obole au nom « d’un chômeur et sa famille ». Il envoie un message de sympathie à Charles Maurras, emprisonné fin octobre 1936 pour son rôle dans l’agression qui a visé le chef du parti socialiste SFIO Léon Blum.

Bien qu’il ait résidé dans deux communes qui entourent cette ville, c’est dans la section de Joinville-le-Pont de l’Action française qu’André Biscaldi milite. Il est en nommé vice-président, lors de la constitution officielle de ladite structure, en mai 1926, au côté de Charles Pernot et d’Alfred Masse. Il sert de relais pour la transmission des contributions de cette section au moins jusqu’en 1932.

Peut-être est-ce André Biscaldi qui écrit, dans le mensuel La Réaction, qui se présente comme l’organe royaliste de la banlieue Est, un article documenté sur les élections municipales à Joinville-le-Pont, dans lequel il est pris parti en faveur d’un candidat indépendant, Claude Noizat. Le journal assure ne pas le connaître mais se félicite qu’il « se réclame de l’esprit du 6 février », évoquant les manifestations antiparlementaires de 1934, et ait « affiché des dessins vengeurs du Témoin, de Paul Iribe », dessinateur fétiche de l’extrême-droite. Noizat ne sera pas élu.

Pendant la deuxième guerre mondiale, André Biscaldi devient membre du Parti populaire français (PPF), formation d’inspiration fasciste devenue l’un des deux principaux partis collaborationnistes. Même si Jacques Doriot, son fondateur, était un ancien communiste, une grande partie des membres du PPF était issue de l'extrême-droite. Lors du congrès du PPF en 1942, sur 7 200 membres présents, 420, soit 6%, étaient des anciens de l’Action française. Peut-être est-ce Biscaldi qui organise, en octobre 1942, une rencontre du PPF pour Saint-Maur et Joinville avec comme orateur Jolivet, membre du bureau fédéral.

Avec plusieurs cadres du PPF, dont Jacques Doriot, Biscaldi se réfugie en Allemagne en août 1944, après l’avancée des troupes alliées en France. Le gouvernement nazi a concédé au PPF l'île de Mainau, sur le lac de Constance où ils annoncent la création, en janvier 1945 d’un soi-disant Comité de libération française.

Il rentre en France pour reprendre un emploi dans la compagnie d'assurances Le Soleil. Il est licencié sans indemnité en mars 1948, par arrêté du préfet de la Seine, sur la proposition du Comité régional interprofessionnel d'épuration dans les entreprises. Le motif de son licenciement est qu’il « a, par son adhésion au PPF, favorisé les desseins de l’ennemi et s’est réfugié en août 1944 en Allemagne. »

André Biscaldi meurt le 27 mai 1979 à Saint-Nicolas-de-Port (Meurthe-et-Moselle). Il était âgé de 86 ans et père d’une fille. Il avait été décoré de la Croix de guerre (1914-1918).

Fin

Une affiche de l'Action française en 1918

 

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19 juin 2021 6 19 /06 /juin /2021 00:01

Début de la biographie d’André Biscaldi

André Biscaldi naît le 11 novembre 1892 à Senlis (Oise). Il est le fils d’Ernestine Marie Zorra et de son mari Louis Biscaldi, marchand tailleur. Ses parents sont natifs du Piémont et de nationalité italienne. Ils obtiennent, en février 1894, la nationalité française pour eux-mêmes et pour leurs cinq enfants vivants.

Suivant les cours de l’École libre des frères chrétiens, André Biscaldi y obtient un prix d’honneur en août 1905. Il joue au football comme demi dans l’équipe GSP Saint-Rieul de Senlis, engagée dans le championnat de l’Oise.

Son père ayant acquis une boutique de tailleur pour hommes boulevard Saint-Germain à Paris (5e arr.), la famille vient s’installer rue du Bac.

André Biscaldi est arrêté en compagnie de deux autres camelots en décembre 1910, à tout juste 18 ans, pour avoir manifesté bruyamment dans les rues au sortir de la réunion de Paris (6e arr.) rue Saint-André-des-Arts qui a acté de la scission des organismes royalistes, parmi lesquels l’Action française prend le dessus. Il sort dans la soirée. Ces séjours en prison sont, pour les militants d’extrême-droite, des motifs de gloire en interne. Rapportant que Biscaldi avait raconté cette manifestation à la section de Senlis, le quotidien Action française écrit qu’il « a eu l'honneur d'être arrêté. »

De manière très régulière, André Biscaldi, comme toute sa famille, va participer aux appels de fonds lancés par la presse royaliste. Il en approuve les thèmes. Ainsi, en décembre 1910, il contribue, avec son frère Raoul, à la souscription « Le Juif sera vaincu » dont l’objectif est de « lutter contre la presse juive, contre la presse enjuivée, contre la presse asservie ». Il est de nouveau contributeur de l’appel « Pour la propagande du journal et contre l'or juif » en août 1913.

Biscaldi s’engage, dans les Camelots du Roi, service d’ordre et mouvement de jeunesse du groupe royaliste Action française, dont Charles Maurras est l’inspirateur. Il fait partie du groupe du 14e arrondissement de Paris. En décembre 1910, il rend compte à la section d'Action française de Senlis et du Valois de sa participation à une manifestation des Camelots du Roi et raconte qu’il « a eu l'honneur d'être arrêté. »

Le service militaire d’André Biscaldi débute en octobre 1913. Il est reste donc mobilisé dans son unité, le 171 régiment d’infanterie au début de la première guerre mondiale, en août 1914. Il passe au 35e régiment d’infanterie en septembre 1915 et est blessé, en novembre. Il est soigné à Carcassonne (Aude), à l’hôpital-auxiliaire n° 1.

Traduit devant le Conseil de guerre en décembre 1916 pour « refus d’obéissance sur un territoire en état de guerre », il se voit reconnaître des circonstances atténuantes et doit faire deux mois de prison ; après-guerre, sa condamnation est amnistiée. Transféré au 44e régiment d’infanterie puis au 135e, il est de nouveau hospitalisé à Angers (Maine-et-Loire) à quatre reprises entre mars 1917 et juin 1918, date à laquelle il est réformé pour « maladie mitrale très mauvaise ». Il a probablement été intoxiqué par des gaz de combat. En septembre 1921, une pension de 10% lui sera accordée. Il est démobilisé en décembre 1918.

Ayant séjourné à l’hôpital d’Angers (Maine-et-Loire) en 1917-1918, André Biscaldi y a rencontré Marguerite Jeanneteau, qu’il épouse sur place en novembre 1920. Ils vivent à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne), avenue Godefroy de Cavaignac puis, à partir de 1924, dans la commune voisine de Saint-Maurice, avenue des Canadiens. À partir de 1931, André Biscaldi vit avec Jeanne Dupuis-Guébert, toujours à Saint-Maurice, mais dans la Grande-Rue. Cette dernière est présentée comme son amie dans le recensement de 1931, puis comme sa femme en 1936, bien qu’il n’y ait pas de trace de leur mariage. Ils élèvent la fille d’André Biscaldi et Marguerite Jeanneteau, Janine.

En matière professionnelle, André Biscaldi est géomètre topographe. Il se présente, à partir de 1924 comme métreur-vérificateur. À l’instar de son frère Raoul, et probablement avec lui, il est se déclare comme architecte en 1931. Il cesse probablement cette activité et semble avoir été chômeur en 1935. Il est ensuite contremaître pour l’entreprise de bâtiment Gillet à Paris.

À suivre

Des camelots du roi lors de la fête de Jeanne d'Arc

 

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17 juin 2021 4 17 /06 /juin /2021 00:01

Raoul Henri Biscaldi naît le 25 janvier 1891 à Senlis (Oise). Il est le fils d’Ernestine Marie Zorra et de son mari Louis Biscaldi, marchand tailleur. Ses parents sont natifs du Piémont et de nationalité italienne. Ils obtiennent, en février 1894, la nationalité française pour eux-mêmes et pour leurs cinq enfants vivants.

Scolarisé à l’école communale de la ville, Raoul Biscaldi obtient plusieurs prix d’honneur entre 1897 et 1899. Il participe, avec son frère André, à la représentation de la Passion, mystère de l’abbé Jouin, curé de Saint-Augustin, qui fait en avril 1908, selon Le Courrier de l’Oise « un triomphe. »

Mobilisé pour le service militaire en octobre 1912 au 152e régiment d’infanterie, puis transféré au 171e régiment d’infanterie, il est à l’armée au début de la première guerre mondiale.

Au cours d’une permission, Raoul Biscaldi épouse en octobre 1915 à Villers-Saint-Frambourg (act. Villers-Saint-Frambourg-Ognon, Oise), Julie Eugénie Pécheux.

Combattant sur le site de Vauquois, dans la Meuse, village qui fut l’objet des combats pendant quatre ans, en mai 1916, Raoul Biscaldi est blessé. Il est cité à l’ordre du régiment : « bon soldat. Bien qu’intoxiqué par les gaz le 19/05/1916 est resté à son poste d’observation et n’a été évacué que deux jours après. »

Du fait de son état, il est réformé temporairement en septembre 1916 et renvoyé dans ses foyers. Il est reconnu apte à reprendre une activité en janvier 1917 et affecté à la 20e section état-major. En janvier 1918, il est transféré à un compagnie d’ouvriers au sein du 2e groupe d’aviation puis, en février la même année, au 8e régiment de génie. Il est démobilisé fin janvier 1919. Réformé définitivement en septembre 1922 pour grosse insuffisance mitrale, il obtient une pension relativement faible (10%) ; elle sera portée à 90% en juin 1935.

Après le conflit, Raoul Biscaldi exerce la profession de métreur. Il vit d’abord à Senlis puis quitte rapidement son épouse et son fils pour résider à Paris dans le 17e arrondissement, rue Nollet, puis dans le 18e arrondissement d’abord rue Houdon, rue Ravignan et enfin rue André-Gill. Après son divorce en février 1922, il épouse en avril 1923 à Paris (18e arr.) Jeanne Marie Léontine Remeniéras. Rendant visite en automobile à ses parents, à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne) en octobre 1923, il renverse une piétonne. En juin 1926, il est condamné par le tribunal correctionnel de la Seine à quinze jours de prison avec sursis et cent francs d’amende pour « abandon de famille. »

Sur le plan politique, dans la continuité de l’engagement de ses frères Amédée et André, et avec l’assentiment de ses parents, Raoul Biscaldi est très engagé dans le mouvement royaliste Action française.

De manière très régulière, il va participer aux appels de fonds lancés par la presse royaliste. Dès décembre 1910, il contribue, avec son frère André, à la souscription « Le Juif sera vaincu » dont l’objectif est de « lutter contre la presse juive, contre la presse enjuivée, contre la presse asservie ».

À partir de 1920, il verse tous les ans une contribution volontaire au mouvement d’extrême-droite. Il précise, en juin 1920 comme en décembre 1921, que c’est « En souvenir de mon frère Amédée Biscaldi, mort pour la France et l'Action française ». Il associe, à partir de mai 1924, son épouse aux versements. Il participe à de nombreuses cérémonies, en souvenir des « morts de l'Action française » en juin 1925 ou pour l’anniversaire du décès du prétendant au trône de France, le duc d'Orléans, en mars 1927. Il est présenté, en avril 1928, comme membre, avec son frère André, de la section de Saint-Maur-des-Fossés de l’Action française.

Il divorce de nouveau en juillet 1930, et se remarie en mars 1932, toujours dans le 18e arrondissement, avec Germaine Marguerite Auboin. Il est devenu architecte en 1926, membre de la Société française des architectes. En 1930, il est chargé de construire le casino de La Rochelle (Charente-Maritime). En 1934, il supervise un chantier d’adduction d’eau à Vierzy (Aisne).

Le casino de La Rochelle

Raoul Biscaldi meurt le 18 juin 1936 à Clichy. Il était alors domicilié rue André-Gill à Paris (18e arr.). Âgé de 45 ans, il était titulaire de la Croix de guerre et de la médaille interalliée. Il a eu un enfant, qu’il n’a semble-t-il élevé que pendant une très courte période.

Son fils, Jacques Biscaldi (1916-2013), né de son premier mariage, a été résistance à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale. Il est reconnu comme ayant participé aux Forces françaises combattantes et aux Forces françaises de l’intérieur, en étant intégré au réseau CDM (Camouflage du matériel). Lieutenant, il dirige pendant la guerre d’Algérie la section administrative spécialisée de Laperrine (act. Tamanrasset). L’unité est chargée de « pacifier » le secteur, et de fournir assistance scolaire, sociale et médicale aux populations rurales musulmanes afin de les gagner à la cause de la France. Il est capitaine à la fin de sa carrière et décoré comme officier de la Légion d’honneur.

Almanach 1922 de l'Action française

 

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