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11 juin 2021 5 11 /06 /juin /2021 00:01

Louis Biscaldi naît le 23 décembre 1853 à Borgolavezzaro, (act. province de Novare, Piémont, Italie). Il est le fils de Thérèse Pisani et de son mari Joseph Antoine Biscaldi, cultivateurs. Le bourg de Borgolavezzaro dépend alors de la principauté du Piémont, au sein du royaume de Sardaigne. Il est inclus, en 1860, dans le royaume d’Italie et la famille en détient la nationalité.

Dans tous les documents d’identité en France, Louis Biscaldi utilise une forme francisée des prénoms de sa famille.

Borgolavezzaro, église

Devenu tailleur d’habits, Louis Biscaldi vit à Paris (7e arr.), rue du Bac. Il épouse, en septembre 1878 à Senlis (Oise), Ernestine Marie Zorra, fille d’un autre tailleur italien résidant dans cette ville. Ils vivent dans le 2e arrondissement, rue Saint-Denis, en 1879 puis, en 1880, s’installent à Senlis, place Henri-IV.

Dans sa nouvelle résidence, Louis Biscaldi va obtenir une réputation certaine dans son métier. Son activité se développant, il s’installe place de la Halle, où il conservera sa boutique. Ils vivront ensuite rue du Chatel, puis place Lavarande avant de revenir place de la Halle. En décembre 1901, le quotidien local, Le Courrier de l’Oise, qualifie Biscaldi d’« artiste du high-life. »

Parallèlement à son activité professionnelle, Louis Biscaldi joue de la clarinette. Il donne régulièrement des concerts, par exemple en novembre 1893, décembre 1897 avec la Senlisienne ou lors de la fête de la Sainte-Cécile, patronne des chanteurs et des musiciens, en décembre 1895 avec l’Harmonie des frères, dont il est devenu un des anciens. Considéré comme très habile, il est le soliste de ces orchestres. Le Courrier de l’Oise apprécie particulièrement ses « roulades de rossignol. »

En février 1894, Louis Biscaldi obtient la nationalité française pour lui-même, son épouse et pour leurs cinq enfants vivants. De ce fait, même si son âge le dispense de service militaire, il est affecté en tant que réserviste à un régiment d’infanterie.

S’étant adjoint en mars 1907 un associé à Senlis, M. Delon, Biscaldi va acquérir en février 1909 une boutique à Paris (7e arr.), boulevard Saint-Germain. Il a revend en décembre 1913 à Favier, avec lequel, il reste associé en 1921. La famille vit rue du Bac, à son ancienne adresse. L’aîné des garçons, Amédée, travaille avec son père.

Les trois fils vivants des Biscaldi, qui sont tous militants dans milieux royalistes de l’extrême-droite, sont mobilisés pendant la première guerre mondiale. Le plus âgé, Amédée, meurt en septembre 1915 devant Verdun. Avant l'assaut, il rédige une lettre à sa femme est ses parents, que ceux-ci font publier dans le quotidien Action française. Il y écrit : « Regrettez-moi, mais ne me pleurez pas encore (…) En ce moment, ne pensons tous qu'à la France ! Donc, chers parents, à Dieu ! Je prierai pour vous, lorsque le Tout-Puissant m'aura accueilli. »

Dans la famille, mais aussi dans le mouvement Action française, le souvenir d’Amédée sera commémoré durant de nombreuses années. En septembre 1916, il se joint à ses deux fils Raoul et André « fervents camelots du Roi » pour soutenir la propagande de l'Action française, car, lui écrivent ses fils, « c’est le seul journal qui dise vrai. »

Après le conflit, Louis Biscaldi et son épouse sont installés à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne), avenue Godefroy-de-Cavaignac. Comme ses deux fils survivants, il répond à des appels à souscription du journal royaliste Action française, notamment en avril 1921 en précisant qu’il le fait « à la mémoire d'Amédée Biscaldi ». Il soutient également, en décembre 1921 l’érection du monument aux morts de Senlis, sur lequel le nom de son fils sera inscrit.

Louis Biscaldi meurt le 5 février 1927 à Saint-Maur-des-Fossés. Il était âgé de 73 ans et avait eu sept enfants, dont deux étaient morts jeunes. Il est inhumé à Senlis, où une messe d’enterrement avait été célébrée dans la cathédrale. Le Courrier de l’Oise et Action française publient des nécrologies.

Senlis, place de la Halle

 

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9 juin 2021 3 09 /06 /juin /2021 00:01

Suite de la biographie de Marie Louise Iribe

Marie-Louise Iribe, qui fut une actrice du cinéma muet puis, après avoir vaincu ses réticences, du parlant, pionnière de la réalisation et de la production de films, connut des problèmes de santé. En 1929, elle tombe gravement malade à son retour de Londres. L’année suivante, son état de santé oblige à repousser la réalisation du film Le Roi des Aulnes.

L'Atlantide

D’autres soucis personnels vont s’ajouter. Les mariages successifs de Marie-Louise Iribe ne lui ont sans doute apporté que peu de satisfaction. Charles Fontaine, le premier de ses trois maris, l’acteur Charles Fontaine, partit à la guerre quatorze mois après leurs noces pour ne plus en revenir. Le second, également comédien, André Roanne, « se laissa prendre aux charmes andalous de Raquel Meller », chanteuse et actrice espagnole, « puis à la beauté blonde de Dolly Davis », actrice également, selon le journal de Dijon Le Progrès de la Côte-d’Or.

La troisième union ne dura guère plus de temps et finit de manière spectaculaire. Mariés en 1925, Pierre Renoir et Marie-Louise Iribe se quittèrent en 1929 et, à sa demande, le tribunal civil de la Seine prononça la séparation de corps en février 1930. Tandis que lui restait avenue du Président-Wilson, à Paris (16e arr.), elle revint chez sa mère et son beau-père, dans le quartier de Polangis, à Joinville-le-Pont, où d’ailleurs vivaient ses deux enfants, alors âgés de six et huit ans, après avoir engagée la procédure de divorce.

Le comédien Pierre Renoir était aussi directeur de la Comédie des Champs-Élysées. Il avait reçu de son père, Pierre Auguste, nombre d’œuvres, entreposées dans l’appartement familial. Début avril 1930, il déjeunait dans un restaurant en compagnie de son fils Claude, né d’un premier mariage avec l’actrice Véra Sergine. Rentrant chez lui, il constata que 40 tableaux et 30 dessins avaient disparu.

Pierre Renoir par Pierre Auguste Renoir

Accompagnée de trois messieurs, Marie-Louise Iribe était venue déménager les productions de Pierre Auguste Renoir, sans effraction puisqu’elle disposait toujours de la clé de l’appartement. Ses assistants auraient été le metteur en scène M. Pierre Lestringuez, son beau-frère et Jean Margueritte, critique de cinéma. Sachant bien qu’il n’y a pas de vol entre époux, Pierre Renoir dépose tout de même une plainte contre X, souhaitant faire identifier lesdits complices.

De son côté, Marie-Louise Iribe demande la mise sous séquestre des toiles, qu’elle soupçonnait son mari de vouloir écarter de la communauté avant le prononcé du divorce. Les avocats de Pierre Renoir font valoir que toute la famille de Marie-Louise se serait rangée du côté du premier, en refusant de recevoir le dépôt des œuvres. Cette dernière fait valoir qu’elle avait « de justes raisons de craindre » que son mari ne fît disparaître les toiles. Le juge décida de les confier à un peintre expert, en attendant la solution du divorce, qui sera finalement jugé en janvier 1933. La collection de cent tableaux de Renoir n’est pas vendue, comme l’aurait souhaité Marie-Louise Iribe, mais partagée entre les deux anciens époux.

Marie Louise Iribe meurt le 12 avril 1934 à Paris (16e arr.). Elle résidait avenue Montaigne et était âgée de 39 ans. Deux enfants étaient nés de son second mariage avec André Roanne, Anne Marie et Jean Rahou. Elle est enterrée, comme son oncle Paul Iribe, au cimetière de Barbizon (Seine-et-Marne), commune où résidaient sa mère, son beau-père et ses enfants.

Fin

Marie Louise Iribe, vers 1930

 

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7 juin 2021 1 07 /06 /juin /2021 00:01

Suite de la biographie de Marie Louise Iribe

L’irruption du son dans le cinéma provoque d’importants débats parmi les professionnels. Marie-Louise Iribe donne son point de vue dans le quotidien culturel Comœdia en juillet 1929 : « J’ai, pour ma part, une certaine inclination pour le cinématographe qui se contente d'images muettes noires et blanches (…) Les meilleurs films que je connaisse; je ne peux pas les imaginer parlé. Charlie Chaplin bavard m'assassinerait le cher silencieux Chariot. »

Quelques mois plus tard, elle change cependant d’avis et sonorise le nouveau film qu’elle produit et réalise tout en y jouant, Le Roi des aulnes, d’après la ballade de Goethe et le lied de Schubert. Elle s’explique dans l’organe populaire L'Ami du peuple en octobre 1930 : « J’avoue que l’assassinat si inopinément perpétré du film muet m’avait assez violemment peinée et indignée. J’avais cru en cet art nouveau basé sur l’expression pure et qui trouvait dans le silence — dans la musique du silence — sa plus haute signification. (…) Peu à peu m’apparut la possibilité de concilier ce qui tout d’abord m’avait semblé inconciliable : mon goût passionné pour le cinéma et l’invention nouvelle du parlant. (…) Le mouvement devait rester la grande loi du cinéma et la parole, puisque parole il y avait, devait être réduite aux justes proportions d’un accessoire. (…) D’autres préoccupations plus personnelles encore me portaient vers une formule d’art poétique et lyrique où la musique s’allierait à l'image pour créer le véritable poème à la fois visuel et musical que je rêvais. »

La réalisation du Roi des Aulnes est décrite par Marie-Louise Iribe comme « effroyablement difficile » elle se félicite du résultat, assurant, toujours dans L'Ami du peuple, avoir eu l’impression d’arriver à quelque chose qui correspondait à son être intérieur et  conclut : « Cette sensation est si rare dans notre métier de faiseurs de films. »

L’histoire du Roi des Aulnes est un peu amplifiée. Un père chevauche dans la montagne pour conduire à la ville son enfant malade qu’il porte dans ses bras. Son cheval, harassé s’écroule, épuisé, au moment où la nuit tombe, près d’un relai de poste. Malgré l’insistance du maître de poste, le père reprend sa route. Il traverse la forêt. Dans les bras de son père, l’enfant rêve à la légende du Roi des aulnes que lui a chantée tout à l’heure la fille du maître de poste. Il voit danser les elfes et les fées. Son père n’aperçoit que l'ombre des grands arbres, la danse des feuilles mortes et n’entend que les soupirs du vent. Le Roi des aulnes, accompagné de son timbalier fait retentir la forêt du choc sourd de son lugubre instrument, et étrangle l’enfant dans les bras de son père. Au matin, le père entre dans la ville et dépose le petit corps au pied de l’autel de l’église.

Roi des Aulnes

Le tournage n’est pas sans incident. Les scènes de forêt sont tournées en extérieur, près de Gérardmer (Vosges) en janvier 1931. Pendant cinquante-trois jours, il plut sans arrêt, et un constat d'huissier en fut d'ailleurs dressé.

Comme pour Hara-Kiri, l’accueil des milieux cinématographiques au Roi des Aulnes est réservé. Le critique du Temps, Emile Vuillermoz, regrette « l’effroyable tirage à la ligne » qui a transformé ce qui aurait pu être « un chef-d’œuvre ciné-lyrique » en un « monstrueux poème symphonique dépassant une heure et demie ». Pour autant, il se félicite de la formule du poème visuel et musical, dont il espère qu’elle sera suivie « pour arracher l’écran à sa médiocrité commerciale. »

Dans le journal Pour vous, on espérait aussi « vingt minutes d’angoisse et de surnaturel » au rythme goethien : « Il fuit au galop parmi les rafales !... ». Les dialogues ne convainquent pas Le Phare de la Loire : « Hélas ! à partir du moment où les personnages se mettent à parler, le charme est rompu. Chaque scène nouvelle distille un ennui de plus en plus épais » ; le quotidien de Saint-Étienne concède toutefois : « la chevauchée à travers la forêt nous vaut une succession d’images dont la poésie tragique est parfois intense. »

Pour sa part, L’Intransigeant est positif. Il voit « une belle réussite », trouvant très bien la partition de Max OIlone : « Rarement les images et la musique ont collaboré aussi étroitement et aussi heureusement. »

Du côté public, le film ne paraît pas avoir un grand succès. Il a aussi des conséquences sur la société de production. Son directeur, Edmond Epardeau, démissionne en février 1931 pour se consacrer à la revue Cinéma. Le tribunal des prud'hommes de Paris tranche également, de défaveur de Marie-Louise Iribe, dans deux conflits qui l’opposaient à son conseiller pour la mise en scène, M. Batton, et à l’actrice Mary Costes, femme de l’aviateur, qui jouait le rôle de la fée mais refusait de jouer aussi celui d’un elfe.

Pour Marie-Louise Iribe, qui a alors 36 ans, le Roi des Aulnes, dont elle avait également fait une version en allemand, Der Erlkönig, est la dernière interprétation, la dernière réalisation et la dernière production.

À suivre

Marie Louise Iribe en 1928

 

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5 juin 2021 6 05 /06 /juin /2021 00:01

Suite de la biographie de Marie Louise Iribe

Après la première guerre mondiale, devenue veuve, Marie Louise Iribe vit de nouveau avec sa mère et son beau-père à Joinville-le-Pont.

Elle va connaître en 1921 un grand succès au cinéma, dans le film de Jacques Feyder, L'Atlantide, d'après le roman de Pierre Benoit. Elle y incarne Tanit-Zerga, petite esclave amoureuse qui s'en allait mourir dans les sables avec sa mangouste aux yeux roses et contait pour le distraire de sa mélancolie au prisonnier de la reine Antinéa, le lieutenant de Saint-Avit, des histoires de Gao, sa ville natale. Elle y tournait avec un grand acteur, Jean Angelo qu’elle recroisera dans sa carrière.

L’assistant de Jacques Feyder, André Roanne (alias André Rahou), qui jouait également dans L'Atlantide, épouse Marie Louise Iribe à Joinville en octobre 1921. Ils ont rapidement deux enfants puis divorcent en 1923. La mère et le beau-père de Marie Louise les élèveront dans leur maison de Joinville puis, à partir de 1931, dans leur domaine de Barbizon (Seine-et-Marne).

André Roanne

Au théâtre, on retrouve Marie Louise Iribe aux Bouffes Parisiens dans deux pièces d’André Salmon et René Saunier, Deux hommes, une femme en 1924 et Natchalo l’année suivante. Le cinéma reste son activité principale, et elle a d’importants rôles dans un film allemand de Hanns Kobe, Nachtstürme, en 1923 puis dans Le Gardien du feu de Gaston Ravel (1924) et Un fils d'Amérique d'Henri Fescourt (1926).

Le troisième mariage de Marie Louise Iribe est célébré en novembre 1925 à Paris (16e arr.). Elle est domiciliée chez sa mère à Joinville et prend comme époux Pierre Renoir, artiste dramatique, directeur théâtre. Il est le fils du peintre Pierre Auguste Renoir, et le frère du cinéaste Jean Renoir.

Comme ses deux sœurs, sa mère, son beau-père et son nouveau mari, Marie Louise Iribe semble sensible aux campagnes menées par le quotidien royaliste Action française, et s’affiche dans une souscription qu’il lance en juillet 1925 avec le groupe local de cette organisation à Joinville.

La vie professionnelle de Marie Louise Iribe connaît un tournant avec sa décision de se lancer, en 1925, dans la production de films. Elle crée et dirige une société, Les Artistes Réunis. Les premiers films à son catalogue sont en 1927 Chantage d'Henri Debain et Marquitta de Jean Renoir. Elle tient le rôle-titre dans ce dernier film. Les échos critiques sur le travail d’actrice de Marie Louise Iribe sont bons, mais, pour presque tous, la référence reste L'Atlantide.

Puis, en 1928, suite à un désaccord avec Henri Debain, le réalisateur de sa nouvelle production, Hara-Kiri, elle prend sa suite cumulant ainsi les rôles de vedette, réalisatrice et productrice. Dans le journal Pour vous, en décembre 1928, elle explique ce virage : « J’aime surtout la mise en scène. J’aime beaucoup moins jouer. Ce qui me passionne, ce sont les lumières. La lumière qui exprime le sentiment d’un film. »

La performance physique de l’actrice est remarquée dans la presse : ainsi, au col de Voza, près de Chamonix (Haute-Savoie), elle tombe la tête en bas d’un précipice, « dans une couverture que tendaient, accrochés à cinq mètres plus bas au flanc du roc, quatre robustes guides » selon le quotidien L'Ère nouvelle. L’histoire est celle d’une Française, mariée à un savant, métis d'Européen et d’Asiatique, qui s’enfuit avec un jeune prince d’Extrême-Orient. Celui-ci meurt dans un accident de montagne et la jeune femme décide de se tuer.

Hara-Kiri

Mais l’accueil critique est plus mitigé. Paul Cordeaux, dans L’Écho de Paris, apprécie le pittoresque, mais moins « l'interminable scène où Mlle Marie-Louise Iribe, un exemplaire du livre Le Hara-Kiri à la portée de tous dans une main, un couteau dans l'autre, ne se décide pas à découper son abdomen. »

Le quotidien Bonsoir rappelle « qu’au cinéma le métier ne suffit pas ». Il constate une certaine lenteur, la faiblesse du scénario et conclut que « La photographie du film est impeccable mais Polikouchka, qui était plutôt mal photographié, nous faisait sangloter... »

Le principal organe culturel, Excelsior, salue certes « les dons certains » de Marie Louise Iribe, mais déplore lui aussi « des longueurs ».

Le Petit Journal relève « de beaux décors et une excellente interprétation », mais y voit « un film de vedette » qui « n'a pas su résister à ce narcissisme qui pousse [les vedettes] (…) à ne jamais imaginer qu'on peut les avoir assez vues, ce qui vaut au malheureux spectateur un interminable défilé de gros plans qui, malgré toute leur beauté, rendent l'action insupportablement longue ». Le grand quotidien met cependant en avant les « très grandes qualités d'intelligence et de sensibilité » de la réalisatrice.

La réception du public semble meilleure. Ainsi, L’Intransigeant pose la question : « Le vol peut-il être un hommage ? » Il y répond ainsi : « Oui, quand, à la faveur de l’affluence, les spectateurs dérobent à la porte de l’Omnia, les photos, de Marie-Louise Iribe et de Constant Remy dans Hara-Kiri. »

À suivre

Marie Louise Iribe en 1927

 

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3 juin 2021 4 03 /06 /juin /2021 00:01

Début de la biographie de Marie Louise Iribe

Pauline Marie Louise Lavoisot naît le 29 novembre 1894 à Paris (18e arr.). Elle est la fille de Jeanne Julie Iribe et de Louis Lavoisot, capitaine d’infanterie de marine.

La mère de Marie Louise, Jeanne Julie Iribe, était native de Séville et de nationalité espagnole. Le grand-père maternel, Jules Iribe était un ingénieur civil des mines ; il contribua au percement du canal de Panama puis au développement de l'exploitation minière de Madagascar. Il fut ensuite rédacteur du quotidien parisien Le Temps puis directeur du sanatorium d’Hendaye et enfin d’une maison de retraite à Paris. Le frère de Jeanne Julie, Paul Iribe, fut un peintre et dessinateur, marié à la comédienne Jane Dirys, puis compagnon de Gabrielle Chanel. Il dirigea plusieurs publications, dont Le Témoin, journal satirique, antiparlementaire, nationaliste et antisémite, mais également antiallemand. Il resta proche de Marie Louise, qui utilisa dans sa carrière le patronyme de ses ascendants maternels.

Le père de Marie Louise, Louis Lavoisot, s’était engagé dans l’armée en 1876 et était devenu officier dans l’infanterie de marine en 1880. Il servit d’abord en Polynésie puis en Nouvelle-Calédonie puis rejoignit Madagascar en 1885 comme capitaine. Il fut chargé par le premier ministre Rainilaiarivony de l'instruction des cadets de la reine Ranavalona III, puis, après la guerre de colonisation, devint commandant d'un cercle. Il épousa Jeanne Julie Iribe à Tananarive en mars 1892, étant le premier couple français à célébrer ses noces sur l’île. Il gagna l’Indochine en 1904, en tant que colonel, où il contracta une dysenterie qui l’emporta à son retour en France en 1908. Il était chevalier de la Légion d’honneur.

Remariée en septembre 1909 avec le docteur Auguste Giroux, champion olympique de rugby en 1900, Jeanne Julie s’installa avec lui et ses trois filles à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où il avait son cabinet de médecin. Évoquant sa jeunesse, Marie Louise assure avoir été « élevée dans l'amour de la musique. »

Mariée en mai 1913 à 18 ans à Joinville avec le comédien Charles Fontaine, pensionnaire de la Comédie-Française, Marie Louise Lavoisot débute la même année une carrière artistique. Elle a suivi les cours de théâtre de Georges Berr au Conservatoire de Paris et est diplômée d’un second prix en 1914. Elle tient des petits rôles à la Comédie-Française, dans L’embuscade de Henry Kistemaeckers et La marche nuptiale de Henry Bataille et adopte le pseudonyme de Marie Louise Iribe.

Charles Fontaine

Sa première apparition au cinéma, alors muet, est dans Fleur fanée, cœur aimé, film de René Le Somptier en 1913. Le Somptier la fait de nouveau jouer dans Le Prix de Rome et Le Temps des cerises en 1914. Elle poursuit sa carrière pendant la première guerre mondiale, avec La Rencontre en 1914 et Les Pâques rouges, deux œuvres de Louis Feuillade. Jacques Feyder lui confie un rôle dans La Pièce de dix sous, sorti en 1916.

Pendant la même période, elle continue sa carrière, recrutée par Jacques Copeau au théâtre du Vieux Colombier, à Paris (6e arr.). Elle joue dans des pièces de François de Curel, Edmond Rostand, Henri Bernstein, Sacha Guitry, André Salmon et René Saunier.

Son époux, Charles Fontaine, mobilisé dans l’infanterie, mourut au cours de la guerre à Fleury, devant Verdun, en août 1916. Son corps ne fut jamais identifié. En 1924, la Comédie-Française érigea un buste pour lui rendre hommage. Il avait obtenu en 1913 un premier prix de tragédie et un premier prix de comédie au Conservatoire.

À suivre

Marie Louise Iribe en 1921

 

 

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1 juin 2021 2 01 /06 /juin /2021 00:01

Jean Francois Xavier Arquinet naît le 19 novembre 1832 à Vesoul (Haute-Saône). Il est le fils de Marie Lallemand et de son époux Joseph Arquinet, cultivateurs.

En 1860, il vit rue du Faubourg Saint-Antoine à Paris (12e arr.) et est sculpteur, dans la zone où sont regroupés les artisans du bois. Ayant déménagé rue de Citeaux dans le même quartier, il épouse Marie Rose Prévost en avril 1866 à Lunéville (Meurthe, act. Meurthe-et-Moselle).

Au cours des années 1880, le couple Arquinet vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le centre de la commune, rue du Pont. Ils sont alors rentiers.

Lors des élections municipales de mai 1888, Jean Arquinet est candidat sur la liste du maire sortant, Gabriel Pinson, républicain modéré, qui s’oppose à celle du comité radical-socialiste, conduite par Alphonse Demeestère, conseiller municipal sortant. La liste Pinson emporte 18 des 21 sièges à pourvoir, les radicaux ayant les trois autres. Arquinet est élu dès le premier tour, avec 302 voix sur environ 550 votants soit 55%.

Reconduit à la mairie, Gabriel Pinson meurt un mois plus tard et est remplacé par le premier adjoint, Eugène Voisin, qui se rapproche des radicaux. Arquinet fait partie, en décembre 1890, de la délégation pour les élections sénatoriales, soutenue par les radicaux. Il fait partie de la majorité des conseillers qui, à l’appel du comité radical-socialiste, rendent compte de leur mandat en séance publique en octobre 1891.

Lors des élections municipales de mai 1892, Arquinet est réélu dès le premier tour avec 436 voix sur 639 suffrages exprimés (68,2%) pour 644 votants. La liste des radicaux avec Eugène Voisin à sa tête remporte 22 des 23 sièges à pourvoir, une liste conservatrice en recueillant un. Arquinet fait partie des commissions en charge de la bibliothèque, des chemins, travaux et éclairage, des finances, ainsi que du marché d’alimentation. Il est de nouveau délégué sénatorial en mars 1896.

Commentant son attitude pendant le mandat, le journaliste Henry Vaudémont écrit dans l’hebdomadaire radical Voix des communes : « Arquinet, épicurien, rêve de pêche à la ligne et de repos. »

La liste Eugène Voisin est réélue en mai 1896 sans concurrents avec Arquinet. Il est de nouveau délégué sénatorial en juillet 1897 puis en avril 1899.

Le scrutin suivant, en mai 1900, voit une liste socialiste-révolutionnaire contester les candidats radicaux. Ceux-ci, derrière Eugène Voisin, remportent cependant tous les sièges. Il y a 1 096 inscrits et Arquinet obtient 626 votes.

Le Comité d’union et d’action républicaines de la 2e circonscription de l’arrondissement de Sceaux se constitue en avril 1902 avec comme président le député radical Jules Ferdinand Baulard, résidant à Joinville. Arquinet est avec Boileau, Gobert, Vel-Durand et Volant, conseillers municipaux, au nombre de la délégation joinvillaise, avec Roussel et Salles.

En juin 1902, bien qu’absent du conseil municipal, Arquinet fait savoir qu’il se prononce contre l’autorisation d’installation des Sœurs enseignantes de la Providence, comme la majorité radicale-socialiste du conseil.

Jean Arquinet meurt le 17 avril 1904 à Joinville. Il était âgé de  71 ans et ne semble pas avoir eu d’enfant. Il siégeait depuis 16 ans au conseil municipal.

La rue du Pont à Joinville en 1903

 

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30 mai 2021 7 30 /05 /mai /2021 00:01

Suite de la biographie d’Auguste Giroux

Après la fin du conflit mondial, va s’impliquer dans une activité politique. Il est membre en 1920 de la Fédération nogentaise du mouvement royaliste Action française, qui comprend un groupe dédié à Joinville-le-Pont, dans lequel ou trouve deux autres médecins, les docteurs Jean et Georges Bitterlin, ainsi que la fille de ce dernier, Marie Watelet. Giroux se manifeste régulièrement en répondant à des appels à souscription jusqu’en février 1926. Son épouse se joint parfois à lui, de même que les filles et gendres de cette dernière.

Étant déjà, avec le docteur Pierre Vallat, un des médecins conseil de la Société d’allaitement maternel depuis 1909, il joue le même rôle, encore avec Vallat, auprès de la Société des mutilés à la fondation de sa section joinvillaise en février 1919. En août 1926, il fait un don à la municipalité de Joinville en faveur des sapeurs-pompiers.

Le quotidien L’Ami du peuple accuse, en janvier 1929, le docteur Giroux d’être un « médecin marron », exploitant avec sa famille une clinique à Joinville-le-Pont à l’enseigne du  Vainqueur de la Marne. Cependant, l’affaire n’est reprise par aucun autre organe de presse et le quotidien en question ne donne guère de précision, évoquant simplement une perquisition qui aurait porté sur la comptabilité de l’établissement. Lancé par le parfumeur François Coty, L’Ami du peuple connut un grand succès au tournant des années 1930, avec une tonalité antiparlementaire, nationaliste et antisémite.

Les époux Giroux hébergent régulièrement, dans leur vaste pavillon, les filles de Julie Iribe, notamment à l’occasion de pertes d’une de leurs époux ou de divorces. Ils hébergent certains de leurs enfants. Ainsi, ils logent en 1926 Anne et Jean, enfant de Marie Louise et de son deuxième époux, le comédien André Roanne. S’y ajoutent en 1931 Camille, enfant de l’aînée, Adrienne et de son second marié, l’industriel Théodore Rodrigues-Ely.

S’ils sont proches des filles nées du mariage de Julie avec le colonel Lavoisot, les époux Giroux refusent, cependant, en octobre 1930 d’épouser la querelle de Marie Louise avec son troisième conjoint, le comédien Pierre Renoir. Pour défendre ce qu’elle estimait être ses droits patrimoniaux, Marie Louise avait, en l’absence de son époux, déménagé 70 œuvres du père de celui-ci, le peintre Pierre Auguste Renoir. Les Giroux ne voulurent pas les stocker chez eux, et la justice les mit sous séquestre.

Quittant la proche banlieue, Auguste Giroux installe à Barbizon (Seine-et-Marne) une Maison de repos et de convalescence pour enfants de moins de quinze ans. Il loue d’abord la villa Bernard puis, devant l’extension des jeunes accueillis, la villa Serge. Dans cette cité des peintres, les époux Giroux sont toujours en compagnie d’une maisonnée nombreuse : Adrienne et Pierre Lestringuez, la première fille de Julie, qui se faisait appeler Touroura, le second scénariste et leurs deux filles, Edmée et Camille. Il y avait également Anne Marie Rahou, fille du comédien André Roanne et de Marie Louise.

La villa Bernard accueillit de nombreux visiteurs, dont l’industriel André Citroën, le poète Jean Cocteau, l’écrivain Jean Giraudoux, le fondateur des Ballets russes Diaghilev, la créatrice de mode Coco Chanel ou le prince Constantin Andronikoff, écrivain religieux, et interprète de plusieurs présidents de la République (Charles de Gaulle, Georges Pompidou et Valéry Giscard d'Estaing).

La maison de convalescence fonctionnait toujours en 1939.

Auguste Giroux meurt le 9 août 1953 à Portel (act. Portel-des-Corbières, Aude). Il était âgé de 79 ans. Il avait été décoré des Palmes académiques comme officier d’académie en janvier 1905.

Fin

Auguste Giroux en 1899

 

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28 mai 2021 5 28 /05 /mai /2021 00:01

Début de la biographie d’Auguste Giroux

Auguste Paul Almire Giroux naît le 29 juillet 1874 à Châteauneuf-sur-Loire (Loiret). Il est le fils de Juliette Marie Chaignot et de Paul Auguste Giroux, négociant en vin.

Il effectue des études secondaires au lycée Henri-IV à Paris (5e arr.). Il commence à y pratiquer le rugby, alors désigné sous le nom de football-rugby, jouant principalement au poste de trois-quarts centre. Les équipes des lycées parisiens sont parmi les principales promotrices de ce sport. Il remporte, avec son équipe, le championnat interscolaire en février 1894.

Cette même année, il remporte pour la première fois un titre de champion de France avec le Stade français. Il obtiendra six titres avec ce club parisien. Pour un autre joueur, Demeure, Giroux était « le modèle des trois-quarts. »

Il est sélectionné pour les Jeux olympiques de 1900 qui se déroulent à Paris et accueillent un petit tournoi, puisqu’il se limitera à deux matches, que remporte l’équipe de France qui remporte le tournoi devant l’Allemagne et l’Angleterre. Le dernier match, qui fait office de finale, oppose les français de l’Union des sociétés françaises de sports athlétiques aux anglais de la Mooseley Wanderers. Giroux est titulaire et l’équipe de France, vainqueur 27 à 8, devient championne olympique.

L'équipe de France de rugby olympique en 1900

Poursuivant des études de médecine à la faculté de Paris en même temps que son parcours sportif, Giroux intègre, en 1903, une équipe de vétérans au Stade français, tandis qu’il soutient une thèse sur Le purpura et les maladies infectieuses la même année. Il s’intéressera ultérieurement aux maladies des enfants. Il avait effectué un service militaire d’un an en 1895-1896 puis est nommé, dans la réserve, officier comme médecin aide-major.

Après son diplôme, Auguste Giroux ouvre un cabinet à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier en plein développement de Polangis. Il retrouve le mode sportif, par exemple à l’occasion des championnats du monde de natation organisés dans la commune en août 1905, où il participe au service médical.

Le mariage d’Auguste Giroux avec Jeanne Julie Iribe est célébré à Paris (9e arr.) en septembre 1909. Il est l’occasion d’une entrée dans le milieu artistique, dont la famille ne sortira plus. Auguste Giroux choisit comme témoin un comédien, Louis Ravet, pensionnaire de la Comédie française et résidant sur l’île Fanac, à Joinville. Julie Iribe fait appel à son frère, Paul Iribe, peintre et dessinateur, futur directeur de journaux.

Julie Iribe, native de Séville et de nationalité espagnole, est la fille d’un ingénieur civil des mines, Jules Iribe, qui contribua au percement du canal de Panama puis se lança dans le développement de l'exploitation minière à Madagascar. Revenu en France, il fut ensuite rédacteur du quotidien parisien Le Temps avant de diriger des établissements sanitaires à Hendaye (Basses Pyrénées, act. Pyrénées-Atlantiques) puis Paris. C’est dans la capitale malgache, Tananarive, que Julie Iribe se maria une première fois avec le futur colonel Louis Lavoisot qui, après une dernière mission en Indochine, mourut à son retour en France en 1908.

Ils avaient eu trois filles, après avoir vécu avec Auguste et Julie Giroux à Joinville-le-Pont, qui épousèrent des comédiens. La seconde, qui porta le nom de scène de Marie Louise Iribe, fut également actrice, metteuse en scène et réalisatrice de cinéma.

L’inondation séculaire de la rivière Marne, qui traverse Joinville, au premier trimestre 1910 se répandit dans les deux-tiers du quartier où résidait Giroux. Il fut mobilisé dans les commissions constituées, dans sept secteurs de la ville, d’un conseil municipal, un architecte et un médecin, pour mettre en place le service de désinfections. Ce sont ces commissions qui donnaient, ou non, la permission de réintégrer les logements abandonnés, et organisait la désinfection des boues et immondices.

Pendant la première guerre mondiale, Auguste Giroux fut d’abord affecté à un hôpital militaire ouvert à Fontainebleau. Il rejoignit, en février 1917, le 45e régiment d’artillerie puis, en novembre 1918, à la gare sanitaire des Aubrais, près d’Orléans (Loiret), d’où il sera démobilisé en février 1919.

À suivre

Auguste Giroux en 1900 (phot. Bob Thomas)

 

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26 mai 2021 3 26 /05 /mai /2021 00:01

Louis Jean Etienne Boullin naît le 27 décembre 1899 à Doux (Deux-Sèvres). Il est le fils de Marie Caillaud et de son mari, Emmanuel Boullin, cultivateurs.

Après avoir terminé des études secondaires avec un baccalauréat ès lettres, Louis Boullin est incorporé par anticipation sur sa classe d’âge du fait de la première guerre mondiale en avril 1918 dans le 125e régiment d’infanterie. Il devient caporal en avril 1919 puis sergent en juin de la même année. En novembre 1919, il est détaché au sein de l’école normale de gymnastique militaire de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), d’abord comme garde magasin puis au sein de l’état-major de l’établissement. Il se blesse, en mars 1921 au cours d’une partie de football en service commandé. Il est démobilisé en juin la même année. Pendant son service militaire, il a effectué deux séjours en Allemagne, dans les forces d’occupation des pays rhénans, à l’automne 1919 et au printemps 1921.

Pendant sa période à l’armée, Louis Boullin manifeste déjà un engagement politique, en souscrivant à au moins quatre reprises entre 1918 et 1920 pour soutenir le mouvement royaliste Action française. Il épouse, à Joinville, Germaine Gorain en décembre 1921 et reste dans la commune après la fin de son service.

Continuant son engagement à l’extrême-droite, Louis Boullin est un des fondateurs en 1925 de la section de Joinville-le-Pont du mouvement Action française, dont les membres étaient antérieurement attachés à un groupe à Nogent-sur-Marne ; il en est le contact public et collecte l’argent des appels aux dons. Il organise, chez ses beaux-parents, un dîner en l'honneur des jeunes partant au service militaire. Lorsque la section est définitivement constituée, en mai 1926, c’est Charles Pernot, un employé d’origine péruvienne, qui en devient le président.

Après avoir cherché, en septembre 1925, un emploi de secrétaire particulier, Louis Boullin est embauché par la compagnie des Chemins de fer du Nord en 1926. Il se remarie, en juillet 1926 à Joinville avec Hélène Henriette Carmen Rouget.

En tant que cheminot, Louis Boullin va continuer son activité au sein de la Corporation des transports, une structure affiliée à l'Union des corporations françaises (UCF), organisation que tente de mettre en place le mouvement de Charles Maurras pour renforcer sa base sociale en véhiculant l’idéologie corporatiste. Elle édite le journal Le Rail. Dans ce cadre, en mai 1926, Boullin organise le service d’ordre pour la venue du duc d'Orléans à Paris. Il présente deux des trois rapports soumis au quatrième congrès de la corporation, en janvier 1928, l’un sur les revendications des cheminots, l’autre sur les résultats de la propagande. Selon l’historien Olivier Dard, ceux-ci sont très mauvais, le nombre d’adhérents étant négligeable. La famille Boullin s’est installée à Paris (10e arr.), rue du Faubourg-Saint-Denis, à proximité de la gare du Nord. En 1936, il est chef de gare.

Pendant la deuxième guerre mondiale, Louis Boullin est affecté spécial pour les chemins de fer, en tant que facteur aux écritures. Il est démobilisé en juin 1940. Il s’installe à Saint-Quentin (Aisne) où, en 1946, il est contrôleur de l'exploitation de la SNCF. Il se sépare de son épouse en septembre 1943.

Louis Jean Etienne Boullin meurt le 4 août 1976 à Gagny (Seine-Saint-Denis). Il avait eu quatre enfants, deux paires de jumeaux, de son second mariage, nés en 1933 et 1934.

 

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24 mai 2021 1 24 /05 /mai /2021 00:01

François Xavier Paul Eugène Boivin naît le 27 juin 1870 au Havre (Seine-Inférieure, act. Seine-Maritime). Il est le fils d’Hortense Anaïse Duval et de son mari Jean Baptiste Germer Boivin, instituteur.

Après avoir fait des études à l’école nationale des Arts et métiers, François Paul Boivin vit à Yerville, commune du pays de Caux dans son département d’origine. Il exerce la profession de dessinateur. Ayant obtenu son diplôme, il est dispensé partiellement de service militaire et n’est mobilisé que pour un an au lieu de deux entre novembre 1891 et septembre 1892, dans le 11e régiment d’artillerie. Il est nommé brigadier en mai 1892

Le mariage de François Paul Boivin, qui était revenu au Havre, avec Adèle Marguerite Guérin est célébré en octobre 1893 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Ils s’installent dans cette commune dans le quartier de Polangis, avenue du Parc. Il réalise un voyage professionnel en Allemagne en avril 1894.

À partir de 1903, il s’établit comme ingénieur et adhère à la Société des ingénieurs civils de France. Il crée, toujours à Joinville, son entreprise de miroiterie en 1911 à son domicile.

L’hebdomadaire radical-socialiste Voix des communes cite en avril 1904 le nom de Boivin comme étant, avec Dalbavie, Raoult et Moulinet, un des quatre conseillers municipaux qui ont abandonné le maire sortant, Eugène Voisin, au profit des « adversaires de la République » et de la « coalition réactionnaire », qu’ils associent au nationalisme et au cléricalisme. Cependant, Boivin n’avait pas été élu en 1900 et il est peu probable qu’il ait obtenu un siège au cours d’une élection partielle ; il n’est pas candidat en 1904 et ne revendiquera pas une qualité d’ancien élu en 1919. Il s’agit probablement d’une confusion avec François Provin, effectivement conseiller municipal sortant et allié aux trois autres cités.

Il n’est pas douteux cependant que Boivin s’intéresse à la politique. Il participe à l’activité de la Ligue des Patriotes, un mouvement pionnier du nationalisme français ; il souscrit en février 1914 pour la réalisation d’un monument en mémoire de Paul Déroulède, fondateur du mouvement.

Rappelé au début de la première guerre mondiale en septembre 1914, il est renvoyé dans ses foyers en octobre, sans doute pour poursuivre l’activité de son entreprise. De nouveau rappelé en mai 1915, il est détaché à la Maison Varoult à Rouen (Seine-Inférieure, act. Seine-Maritime). Il est démobilisé en décembre 1918.

Lors des élections municipales de novembre 1919 à Joinville, Boivin rejoint la liste du bloc indépendant, menée par deux élus sortants, Jules Beauvais, qui avait conduite en 1912 la liste libérale, et Georges Bitterlin, membre de l’Action française (royaliste). La liste fait face à celle de la plupart des sortants, sauf le maire Ernest Mermet, qui ne se représente pas ; elle est conduite par Henri Vel-Durand, ancien radical, avec l’appui des radicaux-socialistes et la participation de certains socialistes indépendants. Enfin, le parti socialiste SFIO présente aussi une liste, avec Georges Laruelle à sa tête.

Le bloc indépendant arrive en troisième position avec 26,2% des votes, derrière la SFIO à 29,0% et l’union républicaine et sociale à 44,8%. Boivin recueille 440 voix sur 1 694 suffrages exprimés (26%) pour 1 715 votants et 2 491 inscrits. Le bloc indépendant se retire après le premier tour, et la liste d’Henri Vel-Durand emporte tous les sièges. L’ancien maire, Mermet, meurt le soir du second tour.

En 1926, Boivin est membre du conseil d’administration du comité de Saint-Maur, Joinville et Créteil de la Société française de secours aux blessés militaires (Croix-Rouge).

Vers 1930, il transfère probablement la responsabilité de sa miroiterie à son gendre, Gabriel Bureau. L’activité a été transférée à Paris (12e arr.).

François Paul Boivin meurt le 2 novembre 1935 à Joinville. Il était âgé de 65 ans et père d’une fille.

Le pont de Joinville en 1916

 

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