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17 septembre 2021 5 17 /09 /septembre /2021 00:01

Dardja Nimboucheff naît le 28 mai 1875 à Novo-Alekseevskaya, village de la région du Don, en Russie.

Le village de Novo-Alekseevskaya est aujourd’hui extérieur à la République de Kalmoukie, constituée au sein de la fédération de Russie, et, selon le recensement russe de 2002, ne comprend plus de population kalmouke notable. Cependant, à l’époque de sa naissance, il était largement peuplé de Kalmouks.

Son prénom a plusieurs variantes orthographiques (Darja ou Dordji), mais il est également désigné comme Namajal. Son nom est également translittéré de différentes façons (Nimbouchoff, Nimbouchev, Nimbousheff ou Nimbushov) ; la graphie utilisée ici est celle de sa pierre tombale.

La majorité de la population kalmouke, peuple d’origine mongole, établie dans les steppes entre la plaine du Don et la mer Caspienne, est de religion bouddhiste et de rite tibétain. Nimboucheff suit une formation théologique et entreprend, en février 1911, un pèlerinage qui devait le conduite au Tibet, où réside l’autorité suprême du bouddhisme tibétain, le Dalaï-Lama. Il voyage en compagnie de deux autres étudiants, Lubsang Sharab Tepkin et Dzhamnin Umaldinov. Cependant, contrairement à Tepkin, Nimboucheff et Umaldinov n’atteignent pas Lhassa et se rendent à Urga (act. Oulan-Bator), capitale de la Mongolie et autre centre important du bouddhisme tibétain. Il y reste pendant un an.

À son retour en Kalmoukie, en 1912, Dardja Nimboucheff exerce un ministère bouddhique dans sa région d’origine. Il sera désormais désigné par le titre de Bakcha (ou Baqsi).

La révolution bolchévique de 1917 en Russie est combattue par les forces kalmoukes réunie autour du Noyon (prince) Toundoutoff, qui se range aux côtés des armées blanches. Après leur défaite en 1920, une partie de la population, et notamment les élites politiques et militaires, quittent la région et se réfugient dans divers pays d’Europe. Tous les moines bouddhistes auraient été envoyés dans des camps ou exécutés, et les temples (khourouls) détruits.

La France accueille plusieurs centaines de réfugiés, dont le prince Toundoutoff et sa mère, ainsi que Chamba Balinov, originaire du même village de Novo-Alekseevskaya, et Nimboucheff.

Présenté comme « supérieur de couvent bouddhique au Turkestan », Nimboucheff participe en décembre 1925 à la création à Paris (5e arr.) de l'Association pour l'étude des civilisations orientales, dont le siège est rue des écoles. Elle organise une fête orientale à Paris en février 1926.

C’est en tant que principal responsable bouddhiste kalmouk en Europe que Nimboucheff organise une collecte pour la construction de ce qui sera, à ce moment-là, le premier temple lamaïste en Europe, à Belgrade, où s’est installé son camarade de l’expédition en Mongolie, Umaldinov. C’est Nimboucheff qui préside la consécration de ce temple en décembre 1929.

À partir de 1923, une partie de cette communauté va s’installer sur les bords de Marne, principalement à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).

En 1931, on compte 200 personnes de nationalité russe résidant à Joinville, dont plusieurs dizaines on des noms à consonance kalmouke. Présenté dans la presse comme le grand prêtre, Nimboucheff a installé dans son logement de Joinville « un misérable khouroul » (selon Marianne), seul lieu de culte bouddhiste en région parisienne, avec un temple construit en grande banlieue à l'intention des Annamites de Seine et Seine-et-Oise, mais ne relevant pas du rite tibétain.

En décembre 1937, Nimboucheff y célèbre une cérémonie religieuse en l’honneur du prince Toundoutoff, qu’il a organisée avec Chamba Balinov.

Dardja Nimboucheff meurt le 17 janvier 1944 à Couëron (Loire-Inférieure, act. Loire-Atlantique). Il résidait cité Bessonneau, dans cette ville industrielle où un autre groupe important de Kalmouks s’était implanté. L’annonce nécrologique publiée dans Le Phare de la Loire par M. & Mme Zacharow, ses neveu et nièce, au nom « du clergé bouddhiste, du Comité national des Kalmouks de Couëron, de l’Organisation nationale des Kalmouks Kh. T. I. et de ses fidèles », le présente comme « évêque Kalmouk bouddhiste ». Il était âgé de 68 ans et est inhumé au cimetière de Couëron.

 

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15 septembre 2021 3 15 /09 /septembre /2021 00:01

Sonia Ounkouroff naît le 6 novembre 1930 à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne). Elle est la fille de Badina Nikitine et de son mari, Basan Ounkouroff, tous deux manœuvre à Saint-Maurice et originaires Denisowska, alors dans la région du Don, en Russie. Ils résident dans la commune voisine de Joinville-le-Pont, quai Beaubourg (act. quai du Barrage).

Avant-guerre, la commune de Joinville-le-Pont a accueilli de nombreux réfugiés venus de Russie, et notamment une communauté kalmouke significative. La Kalmoukie, aujourd’hui République autonome de Russie, située en Europe, dans la plaine du Don, est majoritairement peuplée de Kalmouks, d’origine mongole et principalement de religion bouddhiste. Les élites de la région ont pris les armes contre la révolution bolchévique après 1917 et une partie a fui en Europe centrale (Bulgarie, Allemagne) puis plus à l’Ouest (France, États-Unis).

Parmi les personnalités les plus marquantes de la communauté kalmouke de Joinville figurent le prince Nicolas Toundoutoff et sa mère, la journaliste Xénia Toundoutoff ainsi que Chamba Balinov, également journaliste. Ce dernier fut, pendant la deuxième guerre mondiale, responsable d’organisations kalmoukes alliées du régime hitlérien.

Dans les environs immédiats de la demeure des Ounkouroff à Joinville vivait une demi-douzaine d’autres personnes d’origine russe, certaines venant de la même ville.

Sonia Ounkouroff épousa Nicolas Bembinoff, probablement au début des années 1950. Ils vécurent à Joinville, avenue Émile-Moutier, dans le quartier du Centre.

En 1997, Sonia Bembinoff est la vedette d’un magazine, diffusé en seconde partie de soirée par la chaîne de télévision française TF1 et présenté par Jean Bertolino dans le cadre du magazine 52 sur la Une. Réalisé par Thierry Fournet et Patrick Schmitt, il est intitulé « Sonia, fille de la steppe et des bords de Marne ».

Le Forum des images fait la présentation suivante de l’émission : « "A la fois très Kalmouke et très banlieusarde" selon ses dires, Sonia Bembinoff est la descendante de Mongols qui ont fui leur région du Caucase, la Kalmoukie, au lendemain de la révolution de 1917, pour s'exiler à... Joinville-le-Pont. En compagnie de cette émouvante grand-mère, profondément attachée à sa double culture, une rencontre insolite et chaleureuse avec la petite communauté kalmouke des bords de Marne. »

Sonia Bembinoff meurt le 12 septembre 2018 à Saint-Martin-du-Tertre (Val-d’Oise). Elle est inhumée à Joinville-le-Pont et était âgée de 87 ans. Elle était probablement mère de quatre enfants.

En Kalmoukie (Wikipédia)

 

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