Pierre Julien Depoutot naît le 27 février 1923 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Marie Louise Segaut, employée de banque et de son époux Louis Depoutot, cheminot. La famille vit dans le centre-ville, villa Rousseau.
Devenu employé des Postes et télégraphes, Pierre Depoutot épouse Yvette Tarnus en mars 1952 à Val-et-Châtillon (Meurthe-et-Moselle), commune d’origine du père de Pierre Depoutot.
Lors des élections municipales de mai 1953, Pierre Depoutot est candidat sur la liste conduite par le mécanicien et résistant Léon Berthet, qui regroupe des socialistes SFIO et des radicaux-socialistes. La liste obtient trois sièges, contre 10 aux communistes et divers-gauche, six aux gaullistes du RPF, autant à la droite RGR et deux aux démocrates-chrétiens du MRP. Le vote de ces trois dernières listes en faveur de Georges Defert (RGR) met fin à la municipalité de gauche qui dirigeait Joinville depuis 1944. Depoutot est élu avec 853 voix pour 6 748 suffrages exprimés (12,6%) sur 6 979 votants et 8 482 inscrits.
Il est désigné par le conseil municipal pour siéger au conseil de discipline des communes du département de la Seine. Il représente les employés lors de l’élaboration de la liste électorale pour le scrutin concernant les conseils de prud’hommes en mars 1958. Le même mois, il intervient au conseil municipal pour réclamer la construction d’une verrière à l’école maternelle publique du Centre.
Lors des élections municipales de 1959, le scrutin proportionnel a été abandonné au profit d’un mode de vote majoritaire. Le parti socialiste SFIO fait lite commune avec le RPF et le MRP mais n’a pas d’élu, le RGR et Defert conservant la mairie.
Pierre Depoutot meurt, hospitalisé, le 31 mai 1967 à Paris (13e arr.). Il était âgé de 44 ans, toujours domicilié à Joinville, rue Jean-Mermoz et était encore employé des P&T.
Lucien Clément naît le 5 août 1885 à Bourguignons (Aube). Il est le fils de Marie Reine Clémence Potée et de son mari, Edme Victor Gaston Clément, cultivateurs.
Entre octobre 1906 et septembre 1908, alors manouvrier, il effectue son service militaire dans le 6e bataillon d’artillerie à pied. Il est embauché en 1909 par la Compagnie de des chemins de fer l’Est et affecté à la gare de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il réside dans la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés, rue des Remises.
En septembre 1912, il épouse dans une autre ville adjacente, Champigny-sur-Marne, Juliette Colas, couturière.
Au cours de la première guerre mondiale, il est maintenu à poste d’employé ferroviaire. Après la fin du conflit, le couple vit rue du Chemin-Vert à Saint-Maurice, autre commune attenante à Joinville.
Abandonnant les chemins de fer, Lucien Clément devient industriel et exploite une fonderie. La famille s’établit vers 1923 à Joinville, quartier de Polangis, avenue Ratel.
Dès 1924, Lucien Clément est trésorier de la Mutualité scolaire, société de secours mutuels communale, qui offre contre une cotisation des indemnités en cas de maladie et contribue à l’éducation à l’épargne des élèves, au travers de livrets constitués en vue de leur retraite. Il en est toujours administrateur en 1938.
En novembre 1932, Clément devient membre du bureau du Comité d’union républicaine et d’action sociale (CURAS), structure qui regroupe la plupart des adhérents et sympathisants des formations républicaines de droite dans la commune de Joinville. Il est présidé par Émile Lecuirot, dirigeant d’un club d’aviron.
Des élections municipales complémentaires sont nécessaires en octobre 1934 pour pourvoir à dix postes rendus vacants par des démissions et décès. Le CURAS négocie avec le parti radical-socialiste, dont le maire Georges Briolay est membre, la constitution d’une liste commune comprenant quatre radicaux et six candidats de droite. Clément figure parmi les représentants du CURAS. L’objectif de leur liste est de « Continuer l’œuvre déjà accomplie dans l’aménagement et l’embellissement de notre cité et envisager toute compression budgétaire susceptible d’être réalisée dans les conditions actuelles. »
Le scrutin voit également la présence de listes communiste, socialiste SFIO et d’un groupe indépendant, qui comprend également des radicaux et est surtout composé de commerçants, plutôt proches du maire. C’est la Concentration républicaine qui est en tête au premier tour, Clément recueillant 859 voix pour 2 297 suffrages exprimés (37,4%) sur 2 360 votants et 3 225 inscrits. Au second tour, le groupe indépendant se retire tandis que les socialistes SFIO se désistent en faveur des communistes. Avec 1 116 voix pour 1 903 suffrages exprimés (58,6%) sur 1 964 votants est élu avec l’ensemble de sa liste.
Après l’assemblée générale du CURAS en décembre 1934, Clément devient vice-président tandis que Léon Lesestre est élu président.
Quand le conseil municipal vote le budget municipal en décembre 1934, Clément et ses colistiers s’abstiennent, contestant la diminution de l’indemnité de bicyclette au personnel communal.
Le CURAS se transforme en février 1935 en Union des républicains, sous la présidence de René Kirbühler. Au moment de la constitution, les statuts prévoient une incompatibilité entre les fonctions du bureau et du conseil municipal et Clément n’y siège donc pas et René Kirbuhler devient président.
À l’occasion des élections municipales de mai 1935, l’Union des républicains adopte un programme prévoyant la « diminution des charges écrasantes qui pèsent sur les travailleurs et les consommateurs », promouvant l’atténuation des dépenses publiques, la simplification des rouages administratifs, l’application des lois sociales et des questions intéressant l’enfance et l’hygiène.
Le groupement de droite décide également de rompre l’union précédemment établie avec les radicaux « pour faire une liste composée en totalité d’éléments modérés et nationaux ». L’argument est que l’Union des républicains de Joinville fait référence aux « fusillades du 6 février [1934], des scandales Stavisky et autres dans lesquels figurent des députés, des magistrats, d’anciens ministres, tous radicaux et maçons. »
Clément figure sur la liste de l’Union des républicains lors des élections municipales de mai. Il est présenté comme fondeur. Plusieurs formations nationalistes apportent leur soutien, dont les Jeunesses patriotes et le Parti social français. La liste se présente comme constituée « d’hommes d’ordre et d’action », étant « sans aucune préoccupation politique, n’ayant pour but que la bonne gestion communale. »
Au premier tour, l’Union des républicains arrive en tête avec 32,6% des suffrages exprimés, devant les radicaux-socialistes de la municipalité sortante (26,8%), les communistes (23,5%) et les socialistes (12,3%). Clément obtient 947 voix pour 2 856 suffrages exprimés (33,2%) sur 2 923 votants et 3 433 inscrits.
Au second tour, les communistes et les socialistes fusionnent leurs listes, tandis que les radicaux-socialistes maintiennent la leur. L’Union des républicains obtient 25 des sièges à pourvoir, en laissant deux à des candidats de gauche (communistes). Clément est élu avec 1 165 voix pour 2 899 suffrages exprimés (40,2%) sur 2 924 votants.
Pour l’élection sénatoriale d’avril 1938, Clément est élu délégué par le conseiller municipal sur une liste qui ne comprend que des membres du comité d’Union républicaine.
Sous le régime de l’État français, instauré pendant l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale, les conseils municipaux élus sont remplacés par des assemblées nommées. Le 20 février 1942, un arrêté préfectoral désigne Lucien Clément comme membre du conseil municipal de Joinville ; le maire, Lesestre, et trois des adjoints au maire sont reconduits. Au total, quatorze des élus de 1935 sont maintenus, deux avaient été révoqués (les communistes Deloche et Rouhaud), onze des élus de 1935 ne sont pas maintenus tandis que six non élus sont intégrés (dont une femme).
À la Libération le 25 août 1944, le comité local de Libération prend le contrôle de la maire, remplaçant le conseil municipal, et les membres du bureau municipal sont arrêtés.
Lucien Clément meurt le 12 janvier 1955 Joinville-le-Pont. Il était âgé de 69 ans et père d’une fille. Il avait été décoré en tant que chevalier du Mérite social en mars 1938 pour son rôle mutualiste, après avoir eu une mention honorable en septembre 1933. Il est également décoré des Palmes académiques en février 1939 en tant qu’officier d’académie pour services rendus aux œuvres postscolaires.
Adolphe Alexandre Clément naît le 11 décembre 1864 à La Ferté-Saint-Cyr (Loir-et-Cher). Il est le fils de Philomène Blanchard et de son époux, Adolphe Blaise Clément, marchand de charbon. Ils vivent au faubourg de Bretagne
Devenu employé de commerce et vivant à Saint-Denis (Seine, act. Seine-Saint-Denis), rue Lannon, Adolphe Clément y épouse en mai 1894 Marie Goutal, domestique, native du Cantal. Ils s’installent à Paris (18e arr.) où ils exploitent une épicerie, rue Jean-Robert.
En 1911, ils sont à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où ils sont également épiciers, rue de Paris, dans le centre-ville, à proximité de la gare. Après la première guerre mondiale, ils déménagent pour la rue du Viaduc, dans le même quartier, où ils vont créer un hôtel meublé.
Lors des élections municipales de mai 1925 à Joinville, Adolphe Clément est candidat sur la liste du maire sortant, Henri Vel-Durand (radical dissident), qui a le soutien des mouvements libéraux et conservateurs de la ville. Le programme de la liste vouait l’application des lois de laïcité « sans rigueur et sans sectarisme », le maintien de l’octroi pour l’entrée des marchandises à Joinville et des économies dans les dépenses budgétaires. Face à une liste du cartel des gauches (radicaux-socialistes, socialistes SFIO et socialistes indépendants), qui obtient 28,4% des suffrages exprimés et une liste communiste, qui a 21,1%, la liste des sortants arrive nettement en tête avec 47,5%. Au second tour, elle remporte les 27 sièges à pourvoir et Clément est élu conseiller municipal. Vel-Durand est réélu maire. Après son décès, il est remplacé en octobre 1928 par Stephen Durande (conservateur).
Au cours du scrutin de mai 1929, Adolphe Clément n’est pas candidat.
Adolphe Alexandre Clément meurt le 22 janvier 1938 à Joinville. Il était âgé de 74 ans et père de deux enfants.
Il n’a pas de lien familial avec Édouard Clément (1843-1922), président de société musicale et candidat de centre-droit aux élections municipales de Joinville-le-Pont (1904-1911) ni avec Lucien Clément (1885-1955), conseiller municipal conservateur de la même ville (1934-1944).
Joinville-le-Pont, rue de Paris, l'épicerie Clément est sur la droite
Victor Hippolyte Robert-Peillard naît le 1er août 1899 à Grasse (Alpes-Maritimes). Il est le fils d’Élise Émilie Eyguesier et de son mari Jules Jean Louis Robert-Peillard, directeur du casino.
La liquidation judiciaire du café-restaurant juste avant sa naissance amène la famille à déménager à Champigny-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne), le père devenant voyageur de commerce. Ils vivent en 1900 rue des Sapins puis déménagent quelques années plus tard pour la commune voisine de Joinville-le-Pont, où ils s’installent dans le quartier de Palissy, avenue des Platanes.
Pendant la première guerre mondiale, Victor Robert-Peillard, qui est alors employé de commerce, s’engage en janvier 1918 pour la durée de la guerre. Il rejoint le 21e régiment de génie puis les 1er, 2e, 3e, 6e et 7e régiments de la même arme. Poursuivant son service militaire après le conflit, il est nommé caporal en août 1919 puis sergent fourrier le mois suivant. Il est détaché en Alpes-de-Haute-Provence 1920 pour assurer, dans la Somme, l’encadrement des travailleurs coloniaux puis assure cette même fonction à Marseille. Il est démobilisé en juin 1921.
En août 1924, Victor Robert-Peillard épouse à Saint-Maurice Marguerite Adrienne Mégret. Ils s’installent dans cette commune, adjacente à Joinville, dans la Grande-Rue. Il devient également voyageur de commerce.
Cependant, Victor Robert-Peillard reste manifestement lié à Joinville, où résident toujours sa mère, un frère et une sœur. C’est dans la section joinvillaise du parti socialiste SFIO qu’il s’engage dans l’activité politique. Il en est membre en 1930 et en 1935. Il fait alors partie du comité de presse, qui assure la promotion du quotidien Le Populaire, avec Robert Derivière et Victor Hochet.
Au cours de la deuxième guerre mondiale, un Robert-Peillard est signalé comme membre de l’organisation humanitaire officielle, le Secours national d’entraide du maréchal. Il s’agit soit de Victor, soit de son frère Jean Paul, qui avait été fait prisonnier par l’armée allemande en 1940 et était peut-être alors libéré. Cette association organise, en décembre 1941, le Noël du maréchal ; au cours de la manifestation, le maire, Léon Lesestre appelle à « bien aimer le maréchal [Pétain], sauveur de notre France ». En décembre 1943, Robert-Peillard participe au Déjeuner des vieux, au titre du Parrainage des vieux.
Victor Robert-Peillard meurt le 13 janvier 1961 à Joinville. Il était âgé de 61 ans.
Pierre Poté naît le 29 décembre 1896 à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Louise Dechelle et de son époux, Henri Auguste Poté, architecte Ils vivent rue Godefroy-Cavaignac.
Pendant la première guerre mondiale, Pierre Poté, qui était alors employé de commerce, est mobilisé en septembre 1917 au 23e régiment d’infanterie. Il est réformé, temporairement, en octobre pour une sclérose au sommet gauche. Il est ensuite classé pour effectuer un service auxiliaire et affecté en février 1918 à la 20e section de secrétaires d’état-major. Il est démobilisé en novembre 1919.
Après le conflit, il vit avec ses parents dans la commune voisine de Joinville-le-Pont, avenue de Joinville. Il travaille alors avec son père en tant que commis d’architecte. Il exerce toujours cette fonction en 1931 puis devient vérificateur de travaux pour l’administration des Postes, télégraphes et téléphones (PTT).
À Joinville, Pierre Poté rejoint la section locale du mouvement royaliste Action française. Il en est cité comme membre de juin 1925 à avril 1933.
Au cours de la deuxième guerre mondiale, Pierre Poté est affecté spécial au ministère des transmissions. Il est ensuite, en mars 1940, attaché au bureau de recrutement de la Seine.
Pierre Poté meurt le 4 septembre 1963 à Joinville-le-Pont. Il était âgé de 66 ans.
Alfred Louis Masse naît le 8 avril 1897 à Quissac, Gard. Il est le fils d’Augustine Félicie Barrandon et de son mari, Louis Étienne Alfred Masse, maçon.
Employé de chemin de fer et résidant à Cette (Hérault, act. Sète), Alfred Masse épouse en avril 1921 à Nîmes (Gard) Marie Louise André, fille d’un négociant.
La vie d’Alfred Masse va suivre ses nominations dans différentes gares exploitées par le compagnie Paris-Lyon-Méditerranée (PLM). En 1925, il est affecté à Paris Gare de Lyon et s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il réside dans le quartier de Polangis, avenue Bourguignon (act. rue des Frères-Lumière).
Dans sa nouvelle commune, Masse prend part à la constitution d’une section du mouvement royaliste Action française en mai 1926. Il en est vice-président, comme André Biscaldi tandis que Louis Filleul est trésorier et Charles Pernot président. L’organisation d’extrême droite existait localement depuis la fondation d’un groupe de Nogent-sur-Marne en avril 1910 ; il s’était baptisé Fédération Nogentaise en 1913 et regroupait également des adhérents de Joinville, Saint-Maur et Champigny. Le docteur Georges Bitterlin, conseiller municipal de Joinville entre 1912 et 1919, en était la personnalité marquante.
En novembre 1927, Alfred Masse réunit chez lui un groupe de cheminots royalistes, dont Georges Palous, Camelot du Roi actif, et Louis Bonnefont, membre du syndicat du Rail et du comité directeur de l'Union des corporations françaises, qui se veut l’organisatrice de la présence du courant monarchiste dans le monde du travail. Il est toujours vice-président de la section en septembre 1928.
Muté à Valence (Drôme), Alfred Masse est l’organisateur de la section locale de l’Action française en juillet 1930, dont le président de la Fédération du Dauphiné le nomme président en novembre de la même année. La famille habite rue Pierre-Corneille. À son départ en juin 1931, le comte de Chivré, président des Comités royalistes de la Drôme, assure que « tous les ligueurs de Valence » (les membres du mouvement) « le tiennent pour un chef, un animateur et un ami. »
Ayant pris ses nouvelles fonctions professionnelles à Nîmes (Gard), où il vit rue Notre-Dame, Alfred Masse est une nouvelle fois nommé président de la section d’Action française en août 1931. Un des anciens membres du bureau de la section de Valence, René Clamens, l’accompagne dans la direction de celle de Nîmes, ainsi qu’Henri Masse.
En janvier 1932, Alfred Masse copréside la fête des rois, organisée à Nîmes, avec Mme de Limairac, présidente des Dames royalistes de la région, et le docteur Roujon, conseiller général du Gard. En février la même année, il fait partie d’une délégation qui porte la controverse dans une réunion publique de la Ligue des droits de l'homme, consacrée au thème de la paix et du désarmement et animée par Campolonghi, président de la section italienne de la ligue.
Avec son beau-père, Marius André, dont il partage le domicile, Alfred Masse est en 1932 l’un des animateurs de l'Association Marius Plateau, regroupant des anciens combattants de l'Action française fondée par Guy Steinbach. Elle porte le souvenir de Marius Plateau (1886-1923), ingénieur, à l'origine de la fédération des Camelots du roi en 1908.
Toujours président de la section en décembre 1933, Alfred Masse quitte ensuite cette fonction. Il siège toujours au bureau et en est le secrétaire en janvier 1936.
Alfred Masse meurt le 5 novembre 1983 à Montpellier (Hérault). Il était âgé de 86 ans et père de trois enfants.
Louis Jean Baptiste Marie Filleul naît le 26 juin 1871 à Bellegarde, Creuse (act. Bellegarde-en-Marche). Il est le fils d’Amélie Sémentery, institutrice communale et de son mari Étienne Filleul, plâtrier.
Il est sabotier en 1892 lorsqu’il est incorporé en novembre au 1er régiment de zouaves, dans le cadre de son service militaire. Il est envoyé immédiatement en Algérie où il est affecté, en octobre 1893, à la 19e section de commis et ouvriers de l’armée (COA). Devenu caporal en octobre 1894, puis sergent en mai 1895, il rentre d’Algérie pour être démobilisé en octobre la même année.
Exerçant désormais le métier de peintre en bâtiment et établi à son compte en 1901 à Bellegarde, Louis Filleul vit à Paris à partir de 1902, d’abord dans le 15e arrondissement, rue Vaugirard puis dans le 14e, rue de l’Ouest.
Sans être marié, il cohabite en 1907 dans le 17e arrondissement, rue Lévis, avec une blanchisseuse divorcée, Hermance Joséphine Seynnaëve. Il en a un fils, en janvier 1908, Jean, qu’il élève ensuite à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne) où il est installé en 1910 avec sa sœur Louise. Louis Filleul déménage en 1914 dans la commune voisine de Joinville-le-Pont, où est installé son frère Henry, également peintre. Il vit rue des Marronniers (act. rue Eugène-Voisin, centre-ville).
Rappelé au cours de la première guerre mondiale en août 1914, il est affecté en mars 1915 à la 12e section de COA. Du fait de raideurs aux articulations, il est préposé à des services auxiliaires non armés par la commission de réforme de Limoges en décembre 1916 puis complètement réformé en mars 1917, dans la même ville, du fait de la présence d’un corps étranger au genou droit.
Poursuivant son métier de peintre et toujours à Joinville avec son fils, Louis Filleul fait partie du bureau de la section de Joinville du mouvement royaliste Action française lorsqu’elle est officiellement constituée en mai 1926. Il en est le trésorier, au côté de Charles Pernot, président et d’André Biscaldi et Alfred Masse, vice-présidents. Louis Filleul participe à de nombreuses souscriptions mentionnées par le quotidien Action française à partir de 1927. En 1927, son fils, alors âgé de 19 ans, souscrit lui aussi pour l’Action française.
En 1931, Louis Filleul a quitté son domicile de la rue Eugène-Voisin à Joinville. Une souscription pour l’Action française est mentionnée, en octobre 1931, comme étant versée par Louis Filleul à la section de la Creuse. Une autre est signalée, en janvier 1935, comme étant recueille par la section d’Alger de la formation royaliste de la part également de Louis Filleul. On retrouve également un donateur éponyme pour le même parti en mai 1936. C’est encore Louis Filleul qui, en compagnie d’André Morel, répond à un appel Pour l’organisation de la propagande lancé par le quotidien conservateur L’Écho de Paris en mai 1936, afin de faire barrage aux formations de gauche qui ont constitué le Front populaire.
Louis Filleul meurt le 17 septembre 1950 à Ajain (Creuse), où il était hébergé dans un hospice. Il était domicilié à Bellegarde. Âgé de 79 ans, il était père d’un fils, Jean Louis Étienne Filleul (1908-1995), peintre décorateur, également sympathisant de l’Action française à Joinville en 1927.
André Viault naît le 20 juin 1883 à Paris (10e arr.). Il est le fils de Marie Ida Euphrasie Sinot et de son mari Charles Arthur Viault, tous deux employés. Ils vivent faubourg Poissonnière.
Alors employé de commerce et vivant boulevard Voltaire avec son père, négociant, André Viault épouse en avril 1910 à Paris (3e arr.) Marthe Élise Émilie Servo.
Il monte alors son entreprise de tournage et découpage sur bois et autres matériaux, produisant notamment des isolants pour l’électricité. Elle est installée dans le 12e arrondissement, rue Fabre-d’Églantine.
Au cours des années 1920, ils s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où ils résident en 1926 dans le quartier de Polangis, avenue du Château (act. avenue Foch).
En juillet 1925, Viault participe à une souscription lancée par le mouvement royaliste Action française Pour la veuve et les enfants d'Ernest Berger, militant tué dans le métro de Paris. Sa participation est transmise par la section de Joinville du parti, alors en cours de constitution.
Lors des élections municipales de mai 1929, André Viault est candidat sur la liste d’Union républicaine et démocratique du maire sortant, Stephen Durande (divers-droite). Devancée au premier tour par la liste d’Union des gauches (radical-socialiste, socialistes SFIO et socialistes indépendant), elle n’emporte que cinq sièges sur 27 au second tour malgré le maintien de la liste communiste. Viault recueille au premier tour 890 voix pour 2 126 suffrages exprimés (41,9%) sur 2 491 inscrits ; il n’est pas élu.
En novembre 1932, il est désigné comme trésorier du Comité d’union républicaine et d’action sociale, alors présidé par Émile Lecuirot, dirigeant d’un club d’aviron. Le comité regroupe la plupart des personnes engagées dans les organisations libérales et conservatrices dans la ville. Il devient vice-président de l’Union régionale, le groupement qui en prend la succession à partir de 1935.
En avril 1935, Viault est réélu membre du bureau de la Mutualité scolaire de Joinville. Présidée l’électricien par Ernest Gillot, la mutualité verse des aides aux familles qui ont cotisé et aident les enfants à épargner en vue de leur retraite.
André Viault meurt le 23 novembre 1937 à Joinville. Il était âgé de 74 ans et père de deux enfants.
L’hebdomadaire libéral Union régionale lui délivre les qualificatifs suivants : « Aimable, sympathique, conscience, honnêteté ». Ses obsèques sont célébrées en l’église Sainte-Anne de Polangis. Il est précisé qu’il était conseiller curial et qu’il aurait mené une « vie très chrétienne ». Le maire, Léon Lesestre, lui rend hommage en présence notamment de plusieurs adjoints et de l’ancien ministre Adolphe Chéron. Il est inhumé dans le caveau familial, au cimetière parisien du Père-Lachaise.
Charles Alfred Pernot naît le 11 septembre 1881 à Lima (Pérou). Il est le fils de Carlota Rojas et de son mari Alfred Frédéric Pernot, négociant. Il disposera des deux nationalités, péruvienne et française.
Devenu voyageur de commerce, résidant rue de Nesles à Paris (6e arr.), Charles Pernot épouse en avril 1913 Louise Perrine Françoise Guyon, couturière, qui réside à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), rue du Canal (act. rue Henri-Barbusse), où ses parents sont ouvriers.
Au cours des années 1920, Charles Pernot s’installent à Joinville, à la même adresse. Dans sa nouvelle commune, Il s’engage dans la vie politique au sein du mouvement royaliste Action française. Il est cité comme souscripteur pour cette roga$ en janvier 1926.
Lorsque la section de Joinville de l’Action française est définitivement constituée, en mai 1926, Charles Pernot est désigné comme président. Le bureau comprend également André Biscaldi, Alfred Masse et Louis Filleul. Son épouse participe également aux souscriptions du mouvement d’extrême-droite.
Démissionnaire en juin 1932, Pernot est alors remplacé par Maurice Bisson. Il est toujours signalé comme participant, en janvier 1934, à la traditionnelle messe en souvenir de la mort de Louis XVI, organisée dans l’église Saint-Germain-l’Auxerrois à Paris.
En 1937, Charles Pernot quitte Joinville et s’installe à Paris (4e arr.) dans le quartier de l’Arsenal, rue des Lions-Saint-Paul.
Pierre Auguste Victor Marie Brasseul naît le 27 juillet 1909 à Degré (Sarthe). Il est le fils de Céline Laloue et de son mari, Pierre Auguste Brasseul, instituteur. Dans la ligne paternelle, son grand-père et son arrière-grand-père se prénommaient également Pierre.
Admis en 1927 à l'école normale supérieure de Saint-Cloud (Seine, act. Hauts-de-Seine), il en sort classé deuxième comme professeur de langue et littérature françaises en juillet 1931. Il participe, avec 70 autres étudiants de l’ENS, à une pétition contre les menées des mouvements d’extrême-droite en France en mars 1931. Brasseul reçoit deux bourses, de l’ENS Saint-Cloud et du Conseil général de la Sarthe pour un séjour en Angleterre au cours de l'année scolaire 1931-1932 où il est inscrit à l'Université de Londres.
Il est d’abord affecté en 1932 dans un collège du Nord puis est détaché comme professeur à l'École supérieure de commerce de Rouen (Seine-Inférieure, act. Seine-Maritime) de 1933 à 1938.
Selon les historiens Alain Dalançon et Jacques Girault, Pierre Brasseul adhéré au Parti communiste français en 1935 et devient en 1937 membre du comité de la région communiste de Seine-Inférieure.
À Rouen, il est secrétaire de l’association des Amis de Commune ; il participe à la vie de la section de Ciné-liberté et est un des fondateurs d’une Maison de la Culture. En août 1937, Pierre Brasseul épouse à Paris (13e arr.) Jacqueline Alexandrine Augustine Letellier, également professeure.
Muté en 1938 à l'Institut Diderot de Lille (Nord), Brasseul assure dans cette ville le secrétariat de la Maison de la Culture. En 1943, Brasseul devient enseignant au collège de Lamballe (Côtes-du-Nord, act. Côtes-d’Armor), puis, en 1944 à celui de Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne). Il s’installe dans la commune voisine de Joinville-le-Pont et devient professeur au collège Lavoisier à Paris (5e arr.).
Militant dans le syndicat des professeurs des écoles primaires supérieures (SNEPS) en 1938, Pierre Brasseul rejoint à Paris le Syndicat national des collèges modernes qui a pris sa succession. Élu à la commission administrative, il s’oppose à la volonté d’autonomie de la majorité syndicale et plaide en faveur du maintien du lien avec la Confédération générale du travail (CGT). Il devient en 1949 secrétaire de la Fédération de l'éducation nationale (FEN-CGT), membre de la commission administrative du Syndicat national de l'enseignement secondaire (SNES) et milite également à la Fédération internationale des syndicats des enseignants. Il se charge notamment relations avec les enseignants des pays anglophones.
Il exerce également des mandats liés à son engagement syndical, comme celui de secrétaire de la Commission laïque permanente jusqu'en 1951 et contribue à l'organisation de comités pour la défense de la paix. Il intervient au cours de rencontres internationales d’enseignants à Varsovie (Pologne, juillet 1949) et Vienne (Autriche, juillet 1950) où il discourt sur « La coopération des enseignants et la classe ouvrière dans la lutte pour la paix et la démocratie ». Lors d'un voyage en URSS avec une délégation d'enseignants français, en octobre 1950, Brasseul rapporta qu’il avait constaté « les progrès de l'Union soviétique dans tous les domaines », mais Dalançon et Girault citent un rapport du service international du Soviet central des syndicats de travailleurs, selon lequel il s'intéressa beaucoup trop « à l'environnement », apparaissant comme « un intellectuel raffiné ».
Dans plusieurs articles en 1949 et 1950, Pierre Brasseul critique la situation faite aux syndicalistes enseignants aux États-Unis. Il présente un rapport sur « les enseignants et la lutte pour la paix » au congrès de la FEN-CGT à Montreuil en juillet 1950. Il insiste sur l’aspect nouveau que prend, selon lui, la lutte pour la paix à la suite de la campagne pour la signature de l’appel de Stockholm et de l’intervention américaine en Corée. Il insiste également sur « le rôle des agents titistes qui portent aujourd’hui leurs efforts sur le corps enseignant pour jeter le trouble et la défection dans ses rangs et sur la nécessité de démasquer le caractère de la soi-disant autonomie des dirigeants syndicaux sécessionnistes dans la lutte pour la paix qui se placent de plus en plus ouvertement sur les positions de l’impérialisme américain ». Il fait ainsi allusion aux partisans d’un communisme non stalinien, comprenant notamment les trotskistes et des dissidents. Les délégués au congrès, selon le compte-rendu qu’en donne le quotidien communiste L’Humanité, « ont stigmatisé l’attitude des agents titistes fauteurs de guerre qui essayent par la corruption et l’organisation de voyages en Yougoslavie de séparer les enseignants de la classe ouvrière et d’en faire les ennemis de celle-ci. »
Lors des élections municipales de mai 1953, Pierre Brasseul est candidat sur la liste d’Union républicaine et résistante, présentée par le parti communiste et comprenant des personnalités divers-gauche. La liste arrive en tête et obtient 10 sièges, devant deux listes de droite RGR (divers droite, 6 sièges) et RPF (gaulliste, 6 sièges également), la liste socialiste SFIO alliée aux radicaux-socialistes (3 sièges) et la liste MRP (démocrates-chrétiens, 2 sièges). Les suffrages du RGR, du RPF et du MRP permettent à Georges Defert (RGR) d’être élu maire. Brasseul n’est pas élu. Il est cependant proclamé conseiller municipal le 18 novembre 1958, suite au départ de sa fonction d’un conseiller communiste ; il démissionne rapidement, devant quitter la commune fin décembre et est remplacé au sein de l’assemblée communale par René Lehuic, tourneur sur métaux, proclamé conseiller municipal communiste le 9 janvier 1959. Son mandat prit fin avec les élections municipales générales de mars la même année.
À partir de 1951, Brasseul a cessé son activité syndicale. Il prend par contre des responsabilités dans la Mutuelle générale de l'Éducation nationale (MGEN). Une fois à la retraite, il devient responsable du club des retraités de la MGEN. À ce titre, il publie dans le quotidien Le Monde en octobre 1984 une tribune en faveur du développement des universités du troisième âge, dont il devient un spécialiste. Il préface le livre de Philippe Carre, Retraite et formation (ERES, Toulouse, 1981).
Au moment de sa création en 1981, Brasseul est vice-président de l'Union française des universités du troisième âge (UFUTA), association présidée par le professeur René Frentz (Nancy). Elle a depuis été rebaptisée Union française des universités tous âges.
Pierre Brasseul meurt le 5 septembre 1988 à Paris (10e arr.). Il était âgé de 79 ans et avait été décoré des Palmes académiques comme officier d’académie en juillet 1947.