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30 septembre 2023 6 30 /09 /septembre /2023 01:01

Pierre Louis Gustave Guillet naît le 16 brumaire an 10 (8 novembre 1801) à Paris. Il est le fils d’Élisabeth Florence Thoury et de son époux Jean Simon Guillet. Son père est alors danseur l’Opéra de Paris. Il deviendra ultérieurement professeur de danse à l’Académie Royale de Musique, maître de ballets à l’Opéra-Comique et auteur de livrets de pièces musicales

Pierre Guillet commencera aussi une activité artistique, peut-être en musique au Conservatoire de Paris. Il fait peut-être un service militaire après 1821. En septembre 1828, il épouse à Paris (3e arr.), en l’église Saint-Denys du Saint-Sacrement, Elisabeth Louise Clémence Brot, fille d’un ingénieur des mines.

La famille vit d’abord rue Sainte-Anastase (3e arrondissement), puis quitte Paris. Ils sont installés en 1831 à Saint-Mandé (Seine, act. Val-de-Marne), Grande-Rue. Pierre Guillet se déclare toujours artiste.

Ils vont traverser le Bois de Vincennes pour s’installer dans la commune proche de Joinville-le-Pont, où il devient fermier exploitant de la ferme de Polangis, prenant en novembre 1835 un bail de 12 ans. Ils y résident en 1836. Le quartier de Polangis, sur la rive gauche de la Marne, est alors très peu peuplé, avec 18 personnes recensées cette année-là sur les 611 de la commune. Il y a seulement deux habitations : le château de Polangis, et la ferme attenante où la famille Guillet vit avec deux charretiers et un domestique. Le château est la propriété du grammairien Charles-Pierre Chapsal, professeur au lycée Louis-le-Grand, qui sera maire de Joinville-le-Pont (1843-1848 et 1852-1858).

La ferme avait été achetée en 1815 par André François Miot de Melito, ancien ministre et ambassadeur, mais il ne l’occupa pas. Le terrain est principalement sur Joinville-le-Pont, mais également en partie sur la commune de Champigny. Outre les bâtiments d’habitations, elle dispose de 83 hectares de terre labourable. Le fermage annuel net est de 5 500 francs.

En juin 1837, la ferme est mise en vente. C’est probablement Guillet qui s’est porté acquéreur lors de l’adjudication en avril 1838. Pour en poursuivre l’exploitation, une société en nom collectif, sous la raison Guillet et Payen, est fondée en avril 1839. L’associé de Guillet, Joseph Léon Payen, s’installe lui aussi dans les vastes bâtiments de la ferme. Ils cesseront leur association et dissoudront la société en décembre 1842. Guillet continue l’activité agricole et embauche Jean-François Louis Grivet en tant que nourrisseur-cultivateur. Ce-dernier cessera la fonction en juin 1849, suite à des difficultés financières.

Pierre Guillet meurt le 24 août 1876 à Joinville, alors rentier et résidant toujours dans la ferme. Il était âgé de 74 ans et père de quatre enfants. Ses deux fils aînés furent militaires, le premier, Jean Clément, en tant que général de brigade faisant notamment des campagnes en Italie et au Mexique, le second, Pierre Jules, comme vétérinaire. Ils combattirent pendant la guerre franco-allemande de 1870 et furent faits prisonniers.

Détail de la carte de Cassini 1750, ferme de Polangis.

 

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28 septembre 2023 4 28 /09 /septembre /2023 01:01

Jean Simon Guillet naît le 28 octobre 1757 à Paris. Il est le fils d’Élisabeth Florence Thoury et de son époux, Clément Guillet.

En juillet 1781 Paris, Jean Simon Guillet épouse Élisabeth Florence Thoury en l’église Saint-Gervais (4e arr.).

Pendant la révolution française, il obtient en août 1792 une carte de sûreté délivrée par les autorités de police, mentionnant qu’il réside rue du faubourg Saint-Denis et qu’il est danseur à l'Opéra.

Serait-ce lui qui serait évoqué dans le livre de A. Lardier, Histoire des pontons et prisons d'Angleterre pendant la guerre du Consulat et de l'Empire (1845) ? Guillet, officier français prisonnier en Angleterre, présenté comme maître d’armes et de danse, s’échappe avec trois de ses compagnons en bateau.

La première pièce signée du nom de Guillet est un opéra-comique en un acte, intitulé Henriette et Verseuil, présenté en août 1803 et dont la musique est signée par Jean-Pierre Solié. La Gazette nationale assure que l’œuvre « n’a eu qu’un faible succès » mais y voit « le début d’un jeune homme » qui donne « l’espérance de le voir mieux faire ». Pour le Journal de Paris, qui fait une longue description de l’histoire, « L'intrigue de la pièce n’est pas très-forte ». Mais il assure que l’auteur du livret a été réclamé par le public et que celui de la musique a été vivement applaudi.

Un nouvel opéra-comique en un acte, Un Quart d’heure de silence, avec une partition de Pierre Gaveaux, est publié en juin 1804. Le Journal de Paris y voit « une attaque directe contre le beau sexe » et se montre très réservé, au contraire du public dont il juge qu’il « a eu l’indignité d'applaudir ». Pour son rédacteur, dans la pièce, « Rien de tout cela n’est mauvais, sans doute ; mais, s'il faut dire la vérité, tout en est complètement médiocre. » Il cite quelques vers :

Qu’une femme parle sans langue,

Et fasse même une harangue,

Je le crois bien.

Qu’ayant une langue, au contraire,

Une femme puisse se taire,

Je n’en crois rien.

En tant que danseur, Jean Simon Guillet se produit à l’Académie Royale de Musique, dont la salle est désignée comme l’Opéra. Il interprète ainsi en 1806 une Iphigénie en Tauride (celle de Gluck ou celle de Piccini sans doute) et La Dansomanie, ballet-pantomime de Pierre Gardel, musique de Méhul. Suivent en 1807 Les Prétendus, ballet sur un livret de Marc-Antoine-Jacques Rochon de Chabannes et Ulysse, ballet de Louis Milon, musique de Louis Luc Loiseau de Persuis.

On retrouve en 1812 Guillet sur la même scène pour La Caravane du Caire de Grétry, Les Noces de Gamache, ballet-pantomime de Milon, musique de François-Charlemagne Lefebvre. Il danse pour L’Enfant prodigue de Pierre Gardel l’année suivante.

Devenu professeur de danse pour la troupe de l’Opéra, Guillet adapte une farce musicale de Domenico Cimarosa, I Nemici Generosi, et la présente au Théâtre de l’Impératrice à Paris en 1813.

On retrouve de nouveau Guillet dansant en 1814 Ulysse et se produisant dans un autre ballet de Louis Milon, sur une musique d’Henri-Montan Berton, L’enlèvement des Sabines. Il réalise trois divertissements pour la comédie-ballet de Florent Carton Dancourt, qui est à l’affiche du Théâtre de l'Odéon en novembre 1814. Selon la Gazette de France, ce sont les ajouts de Guillet qui contribuent au succès de la reprise de cette pièce, qui datait de 1700.

En 1815, le Mercure de France remarque les élèves de M. Guillet « ont attiré la foule » lors de la relance du Théâtre de l’Odéon. Le fait d’avoir eu pour maître Guillet est souvent mentionné dans la presse, notamment lors des premières de danseuses.

La même année, Guillet se produit dans Œdipe à Colone d’Antonio Sacchini et dans Le Devin du village, intermède de Jean-Jacques Rousseau.

Désormais maître de ballets, conjointement avec un autre ancien premier danseur à l’Opéra et lui aussi maître des ballets, Baptiste Petit, Guillet programme la saison 1819 du Théâtre du Roi à Paris. Ils incluent deux ballets de Pierre Gardel, Paul et Virginie puis Télémaque ainsi que Zéphyr, ballet de de Louis Duport. Ils donnent également leur opus commun, Le Marchand d’Esclaves ou la Fête au Sérail.

En 1826, Guillet, à presque 70 ans, est encore maître des ballets du Théâtre de l’Opéra-Comique. Il prend la succession, en août, de Paul Maximien, décédé, comme maître des petits ballets de Feydeau et du théâtre royal Italien.

Vivant jusqu’ici à Paris (3e arr.) rue Sainte Anastase, Jean Simon Guillet cesse son activité puis quitte la capitale après le décès de son épouse en janvier 1829. Il s’installe, en compagnie de sa fille Élisabeth Clémentine, à Saint-Mandé (Seine, act. Val-de-Marne), Grande-Rue où il est recensé en 1836. Puis il rejoint la commune proche de Joinville-le-Pont, dans le quartier agricole de Polangis, chez son fils Pierre Gustave.

Jean Simon Guillet meurt le 20 mai 1839 à Joinville-le-Pont. Il était âgé de 81 ans et père de quatre enfants. Son décès est déclaré par son fils, Pierre Gustave, exploitant de la ferme de Polangis et par son petit-fils, Antoine Robin, marchand de bois.

Parmi ses œuvres figurent au moins quatre opéras-comiques, Henriette et Verseuil, Un Quart d’heure de silence, Le Marchand d’Esclaves ou la Fête au Sérail, Le Cerisier.

 

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26 septembre 2023 2 26 /09 /septembre /2023 01:01

Henri Adolphe Louis Laurent naît le 15 décembre 1830 à Valenciennes (Nord). Il est le fils de Rose Alexandrine Dauchy et de son mari, Philippe Louis Laurent, marchands épiciers. Son père meurt quand il a tout juste un an. Sa mère, fille de cultivateurs, qui a quatre enfants, se remarie avec Jean Baptiste Victor Wacheux.

En 1857, Henri Laurent est employé au ministère de la guerre à Paris. Il vit rue de l’Université (7e arr.). Il épouse dans cet arrondissement, dans l’église Saint-Pierre du Gros-Caillou, Lydie Adèle Desrousseaux, d’origine normande, qui suit des cours de peinture. Lui-même va étudier ledit art auprès de Joseph (Giuseppe) Palizzi (1812-1888), artiste d’une famille italienne de quatre peintres. Il a également pour maîtres les français Ernest Hébert (1817-1908) et Alexandre Defaux (1826-1900), un des membres de l'École de Barbizon.

Le couple d’Henri et Lydie Laurent séjourne en 1862 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), probablement dans l’hôtel tenu Alphonse Demeestère, situé quai Beaubourg. C’est une personnalité politique locale, président du comité radical-socialiste de la circonscription, très influent, conseiller municipal de sa commune et militant dans les groupes de libre-pensée. C’est dans cet établissement que naît en juillet leur fils Henri Alphonse Louis.

Ils partagent un atelier d’abord rue de Grammont à Paris (2e arr.), puis rue Lamartine (9e arr.) et enfin, à partir de 1879, rue Hippolyte-Lebas, dans le même arrondissement où il restera jusqu’à la fin de sa vie.

Son épouse signait avant son mariage Lydie Desrousseaux ; elle prend l’identité de Lydie Laurent puis Lydie Laurent-Desrousseaux. Elle présente ses œuvres depuis 1857 au Salon de peinture et de sculpture de Paris. Henri Laurent commence à présenter ses œuvres au même salon à partir de 1866, avec des Moutons aux champs. Il donne en 1868 la Falaise de Saint-Valery-sur-Somme. En 1878 il présente Dans la forêt de Dourdan (Seine-et- Oise). Le Chemin de Tracy à Fontenailles (Calvados) en 1879 lui vaut une récompense sous forme de mention honorable. Il accroche en 1880 La mare de Guédone (Seine-et-Oise). Le Moulin de Chantemilare, figure dans les collections du musée des Beaux-Arts de Bordeaux. L’Académie des beaux-arts luis accorde une mention lors de l’attribution du prix Troyon en septembre 1883 à Adolphe Marais. Il présente ensuite des paysages jusqu’en 1885, recevant une nouvelle mention honorable ; il cesse ensuite d’exposer.

Il devient fin 1884 le caissier principal de l'Académie nationale de musique, qui gère l’Opéra de Paris. Il est embauché par Pedro Gailhard (1848-1918), artiste lyrique, directeur de 1884 à 1891 puis de 1893 à 1907. Il exercera la fonction pendant 15 ans.

Henri Laurent meurt le 24 juillet 1900 à Valmondois (Seine-et-Oise, act. Val-d'Oise), alors qu’il séjournait chez son fils. Les journaux assurent qu’il a été victime « d'une longue maladie ». Le Journal le qualifie de « vieux et fidèle serviteur de l’Opéra ». La cérémonie funéraire a lieu en l'église Notre-Dame de Lorette (Paris, 9e arr.), puis il est inhumé au cimetière de Montparnasse (14e arr.). Il était âgé de 69 ans.

Son fils, Henri (1862-1906), artiste peintre, céramiste et illustrateur, signe Henri Laurent-Desrousseaux, sans doute pour éviter la confusion avec son père.

Voir aussi Henri Laurent-Desrousseaux : transparence inouïe

Œuvre d’Henri Laurent

 

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24 septembre 2023 7 24 /09 /septembre /2023 01:01

Lydie Desrousseaux naît le 29 août 1836 à Cherbourg (act. Cherbourg-en-Cotentin, Manche). Elle est la fille de Joséphine Lydie Desrousseaux et de Joseph Alphonse Desrousseaux, mariés en janvier 1831 à Rio de Janeiro (Brésil), qui vivent rue du Val-de-Saire.

Ses parents sont tous deux originaires de l’est, issus de familles très nombreuses et apparentées, sa mère étant la nièce de son père. Celle-ci est native en 1805 de Sarrelouis, alors dans le département français de la Moselle (act. Sarre, Allemagne) ; le second a vu le jour en 1789 à Sedan (act. Ardennes). Ils se sont établis en Normandie, son procréateur étant officier de marine ; ils se sont mariés en janvier 1831 à Rio de Janeiro (Brésil). Son père a été commandant des îles de Saint-Pierre-et-Miquelon puis du port de Marseille (Bouches-du-Rhône). C’est dans cette ville qu’il meurt en novembre 1849 ; Lydie a 13 ans. Il était officier de la Légion d’honneur. Le frère aîné de Lydie, Charles Desrousseaux (1833-1863), enseigne de vaisseau, meurt à La Havane (Cuba).

Vivant à Paris (7e arr.), rue de l'Université, Lydie Desrousseaux suit les cours de peintures d’Hippolyte Lazerges (1817-1887), diplômé de l’École nationale supérieure des beaux-arts, peintre et compositeur, qui sera ultérieurement un des fondateurs, avec Joseph Sintès, de l’école orientaliste d’Alger. Elle est également élève de Léon Cogniet (1794-1880), peintre et lithographe romantique, professeur de peinture à l'École des Beaux-Arts de Paris.

Henri Adolphe Louis Laurent, employé au ministère de la guerre, et Lydie Adèle Desrousseaux se marient à Paris (7e arr.) en janvier 1857, dans l’église Saint-Pierre du Gros Caillou. Lui va également entamer une carrière de peintre, elle-même utilisant désormais le patronyme de Laurent puis, ultérieurement, de Laurent-Desrousseaux, au moins à partir de 1876.

Les premières œuvre, signées Lydie Laurent, sont exposées lors du Salon de peinture et de sculpture de Paris en 1857. Elle y présente deux portraits, dont un pastel. Elle accroche un d’autre portraits en 1857 et 1859. L’Intérieur de Ferme, qui est figure dans l’édition de 1861 de la même manifestation, est présenté par Alfred Darcel comme un « pittoresque assemblage de masures basses, que recouvrent des chaumes plaqués de mousses ». Mais il s’interroge sur l’absence de couleur : « À quoi bon employer le crayon noir pour être gris ? »

Le couple d’Henri et Lydie Laurent séjourne en 1862 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), probablement dans l’hôtel tenu Alphonse Demeestère, situé quai Beaubourg. C’est une personnalité politique locale, président du comité radical-socialiste de la circonscription, très influent, conseiller municipal de sa commune et militant dans les groupes de libre-pensée. C’est dans cet établissement que naît en juillet leur fils Henri Alphonse Louis.

À partir de 1866, les deux époux vont se retrouver à confier des œuvres au Salon. En 1866, elle donne une Vierge aux donateurs, d'après Van Dyck. Elle revient en 1869 avec une Descente de croix.

Ayant installé son atelier d’abord rue de Grammont à Paris (2e arr.), puis rue Lamartine (9e arr.) et enfin, à partir de 1879, rue Hippolyte-Lebas, dans le même arrondissement, elle revient très régulièrement au Salon. En 1876, on y voit Convalescence et La moulière de Villerville (Calvados). Elle confie en 1877 A l'abri et Inquiétude. Pendant l’édition 1879, on voit Pêcheuse de moules et Sur la falaise. Les Vaneuses de Saint-Briac (Côtes-du-Nord) sont accrochées en 1880.

Le Salon de Paris accueille en 1886 La leçon de tricot, tandis que la même année elle présente à Reims des Raccommodeuses de filets. De nouveau à Paris on retrouve en 1887 À quoi pense-t-elle ? et en 1888 Tendresse maternelle, que le Journal des artistes juge « supérieurement traité ». Il lui vaut pour la première fois une récompense, sous la forme d’une mention honorable.

Ayant reproduit La Lecture du journal (ou Le petit journal), qu’elle a accroché en 1889, l’hebdomadaire Le Monde illustré assure : « Nous sommes trop heureux de voir que les arts comptent une femme de talent de plus ». Elle livre en 1891 Visite à grand-mère puis en 1894 Portrait de M. A. Enfin, quatre pastels sont transmis en 1895.

Lydie Laurent-Desrousseaux meurt le 23 janvier 1914 à Paris (9e arr.), dans son domicile de la rue Hippolyte-Lebas. Elle était âgée de 77 ans, veuve depuis 1888  et mère d’un enfant.

Une partie de ses tableaux sont vendus aux enchères par sa belle-fille le 6 avril 1914 à l'hôtel Drouot à Paris. Son fils, Henri (1862-1906), artiste peintre, céramiste et illustrateur, signe Henri Laurent-Desrousseaux, sans doute pour éviter la confusion avec son père, Henri Laurent.

Voir aussi Henri Laurent-Desrousseaux : transparence inouïe

Lydie Laurent-Desrousseaux : À la ferme

 

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22 septembre 2023 5 22 /09 /septembre /2023 01:01

J

Jacques Antoine Dufour naît le 5 ventôse an 10, soit le 24 février 1802 à La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Marie Masson et de son époux Jacques Nicolas Gaspard Dufour, journalier.

Devenu peintre en bâtiment, Jacques Antoine Dufour épouse en février 1822 à La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur Anne Humbert, originaire de la Dampierre, en Haute-Marne et résidant ensuite à Gray (Haute-Saône).

Il ajoute à son activité artisanale le commerce de vins et la restauration. Jacques Antoine Dufour devient une personnalité du village et, en février 1830, le maire Claude Jacmart le propose en éventuel remplaçant d’Antoine Cornu, conseiller municipal décédé. Mais le préfet désigne le premier suggéré par le maire, Jean Louis Nicolas Lucot. L’année suivante, la commune est rebaptisée Joinville-le-Pont.

Il existe à Joinville une compagnie de la Garde nationale, qui appartient au 3e bataillon de la 4e légion de la banlieue. Elle compte au cours des années 1830 environ 100 grenadiers, soit une forte proportion de la population masculine, Joinville comptant alors moins de 600 habitants. Les officiers sont choisis parmi les citoyens qui la constituent. Lors des élections du 23 mars 1846, Lucot est réélu capitaine tandis que Dufour devient lieutenant ; il était probablement antérieurement un des sous-lieutenants. Les deux nouveaux occupants de cette dernière fonction sont deux futurs maires de la commune, Appolon Delaherche et Auguste Courtin, par ailleurs fils adoptif du maire en poste, Charles Chapsal.

C’est son salon qui accueille en mars 1846, à la fin du carnaval, un bal au profit des indigents. La soirée est animée par M. Pilati, ancien d’orchestre du théâtre de la Porte-Saint-Martin à Paris.

Une autre manifestation organisée dans son établissement en juin la même année, un banquet pour une soixantaine de sapeurs-pompiers de Nogent et de Saint-Maur, se passe plus mal. À l’issue du repas, ils voulurent pénétrer dans un bal organisé par une société, qui ne voulut pas les laisser entrer. Une bagarre s’ensuivit.

Sur la liste censitaire des électeurs communaux pour l’année 1848, établie en fonction du niveau d’imposition, Jacques Antoine Dufour figure en 12e place. Il y a 96 personnes ayant le droit de vote, pour une population de 960 personnes. Dufour se présente désormais principalement comme restaurateur. Il réside dans la rue de Paris, la principale artère.

Devenu veuf, Jacques Antoine Dufour arrête son activité de restauration pour ne poursuivre que celle de peintre en bâtiment. Il s’installe dans le village voisin de Saint-Maur-des-Fossés, rue de Paris également. Il y meurt le 8 octobre 1861. Il était âgé de 59 ans et ne semble pas avoir eu d’enfant.

oinville, vers 1859

 

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20 septembre 2023 3 20 /09 /septembre /2023 01:01

Bernard Marie Joseph Thorel naît le 10 août 1905 à Pontlevoy (Loir-et-Cher). Il est le fils de Marie Josèphe Geneviève Madeleine Sausse et de son époux Philippe Charles Louis Thorel.

Il est le deuxième des huit enfants du couple et le premier garçon. La famille est installée en 1911 à Courbevoie (Seine, act. Hauts-de-Seine), où son père est assureur. Il meurt en février 1920, Bernard ayant 14 ans.

Bien que fils aîné d’une veuve, ce qui aurait pu lui valoir une dispense de service militaire, Bernard Thorel passe en 1925 le concours pour devenir élève-officier. Alors soldat au 24e régiment d’infanterie, il est reçu et devient sous-lieutenant. Il effectue probablement sa période dans l’armée au sein de l’École normale de gymnastique et d’escrime qui devient en décembre 1925, l’École supérieure d’éducation physique. Basée à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le Bois de Vincennes, elle est rattachée, comme la totalité du Bois en avril 1929 à la ville de Paris. Thorel est nommé lieutenant de réserve en mai 1930.

Engagé dans le mouvement scout, Bernard Thorel, alias Ours des Neiges, est l’un des fondateurs en 1923 de la troupe de L’Île-Saint-Denis avec André Linsi. Il est aussi en mars 1926 le chef de la troupe dite 1re Cuts. En sommeil une partie de l’année, elle se réunit dans l’Oise avec d’autres troupes au Camp de Vieux-Moulin. En janvier 1931, Bernard Thorel crée une nouvelle troupe à Joinville-le-Pont. Il est breveté du centre de formation du scoutisme en France, qui fonctionne au château de Chamarande (Seine-et-Oise, act. Essonne).

Après avoir quitté l’armée, Bernard Thorel entreprend en 1932 des études à la Faculté de théologie de l'Institut catholique de Paris. Il est reçu au baccalauréat en 1933 et obtient cette même année des certificats de grec biblique et d'hébreu. Il reçoit, avec mention honorable, le diplôme d'études supérieures de philosophie en novembre 1934. Sa thèse, présentée en Sorbonne, est consacrée au fondateur du mouvement de jeunesse : Le scoutisme de lord Baden-Powell, méthode et vie ; elle est éditée en 1935, avec une préface d’Albert Millot, professeur de philosophie au lycée Louis-le-Grand (Paris).

Ayant connu un important développement, en passant de 10 000 scouts en France en 1920 à 72 700 en 1937, le scoutisme commence à faire l’objet de l’attention des chercheurs. Pour l’hebdomadaire Sept, Thorel montre « la cohérence et le réalisme » du scoutisme français (décembre 1936). Le quotidien catholique La Croix salue « une recherche en profondeur pour l’expliquer, une pensée qui cherche à définir une vie (décembre 1936). Thorel soutient que « l'unité profonde du scoutisme doit être recherchée dans la vie même du Chef-Scout Baden-Powell, colonial et chevalier » selon Les Essais catholiques (octobre 1938). Dans la Revue dominicaine, Ceslas Forest, résume l’ouvrage : « Le scoutisme a pour but de faire d’abord, de la génération de demain, une génération d'hommes sains et forts (…) Le but ? Nous allons dire immédiatement que c’est le service du prochain et l’accomplissement de notre devoir de citoyen. »

Ultérieurement, la thèse de Thorel a servi de référence. Émile Poulat, dans les Archives de Sciences Sociales des Religions, oppose Bernard Thorel, apologiste du scoutisme, à ses adversaires au sein de l’église catholique à son origine (1995). Dans un mémoire de master, Manon Radiguet de la Bastaïe, assure que Thorel précise les principes pédagogiques du scoutisme : le service du prochain, la progression personnelle (2018).

Thorel est également licencié en décembre 1936, toujours à l'Institut catholique.

Pendant son cursus à la Catho de Paris, Bernard Thorel est ordonné prêtre catholique en avril 1935 au séminaire des Carmes, implanté au sein de l’établissement rue d’Assas à Paris (6e arr.). Il est nommé préfet de division au collège Saint-Jean de Passy, institution privée catholique rue Raynouard, dans le 16e arrondissement de Paris. D’abord en charge de la quatrième puis de la première division, il devient préfet des sports en 1937. Pour l’historien du lycée, Jacques Houssain, il donne à cette fonction une « vigoureuse impulsion, organisant entre-autres un camp de neige dans le Jura » (2015). Dans l’hebdomadaire Benjamin, l’abbé Thorel reconnait que l’institution était très en retard en matière d’éducation physique et assure mettre « les bouchées doubles ou même triples » (janvier 1939).

S’il n’est plus directement dans le scoutisme, Bernard Thorel est cependant nommé chef de troupe honoraire en juillet 1936. Il est également nommé aumônier du clan Charles de Foucauld, qui regroupe des scouts de l’école militaire de Saint-Cyr.

Pendant la deuxième guerre mondiale, le lieutenant Bernard Thorel est aumônier des prisonniers de guerre de l’Oflag X-D, situé à Fischbek, un quartier de l’arrondissement de Hambourg-Harbourg (Allemagne). Sa « valise chapelle » est déposée au Musée de la Libération de Paris (14e arr.). Elle lui avait été offerte par Mgr Léon-Albert Terrier, évêque de Tarentaise et expédiée en 1940 par Jean Rodhain, de l’Aumônerie des prisonniers de guerre de l’église catholique à Paris. Elle porte une étiquette : « Que ma peine d'aujourd'hui comme votre sacrifice, Seigneur, serve à la libération de tous mes frères. »

Établi en mai 1941, l'Oflag X-D a été le lieu de l’invention d’un réchaud de fortune par un officier polonais, baptisé « choubinette » par des officiers belges. En juin et juillet 1942, des prisonniers français organisent une kermesse au profit du Secours national, distributeur des secours en temps de guerre. Pendant un mois, on y organise musique, théâtre, sport, jeux scouts, ventes aux enchères… Le camp est libéré en mai 1945 par les troupes britanniques.

Après son retour de captivité, Bernard Thorel reprend sa fonction de préfet des sports à Saint-Jean de Passy. Il l’exerce jusqu’en 1947. Dans la réserve de l’armée de terre, il est promu capitaine en septembre 1949.

Est-ce lui le « Bernard Thorel, directeur de colonies de vacances » qui est victime, le 22 juillet 1946, d’un accident près de Forbach ? Un autocar transportant une vingtaine d’enfants français s’est écrasé dans un ravin d’une trentaine de mètres, dans la vallée de Ia Murg, causant la mort de trois enfants. Sept autres sont blessés et, comme quatre accompagnateurs adultes, transportés à l’hôpital militaire de Baden-Baden.

Bernard Marie Joseph Thorel meurt le 8 août 1975 à Paris (15e arr.) alors qu’il était hospitalisé. Il résidait alors rue Carnot à Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne). Il était toujours ecclésiastique et âgé de 69 ans.

La « valise chapelle » de Bernard Thorel, Musée de la Libération de Paris

 

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18 septembre 2023 1 18 /09 /septembre /2023 01:01

Alexandre Gaspard Lheureux naît le 4 thermidor an 5 (22 juillet 1797) à La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur (Seine, act. Joinville-le-Pont, Val-de-Marne). Il est le fils de Louise Julie Rousseau et de son époux Louis Étienne Lheureux.

Son père est conseiller municipal de la commune de 1818 à 1832. Deux de ses grands-oncles en furent maires : Edme Lheureux (1733-1798) cultivateur et marchand de bois, est le premier à exercer la fonction (1790-1791) ; son aîné Nicolas Lheureux (1730-1806), blanchisseur, est le troisième (1792-1793).

En novembre 1817, Alexandre Gaspard Lheureux et Marie Magdeleine Lucot se marient dans leur village natal. Il exerce, comme son père, le métier de maçon.

Après le décès en février 1830 d’Antoine Cornu, conseiller municipal, Alexandre Gaspard Lheureux figure sur la liste des trois candidats proposés par Claude Pierre Jacmart, maire de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur ; mais c’est son beau-frère, Jean Louis Nicolas Lucot qui lui est préféré par le préfet.

La commune change de nom en 1831 et devient Joinville-le-Pont. Lheureux et Lucot servent tous deux dans la garde nationale. La compagnie qui a été formée à Joinville compte, en 1838, selon Alexandre Leblanc de Ferrière, 100 grenadiers, incorporés au 3e bataillon de la 4e légion de la banlieue, pour une population de 600 h. Lucot en est le capitaine.

C’est en tant que membre de la garde nationale qu’Alexandre Gaspard Lheureux est mobilisé pour faire face à l’insurrection républicaine déclenchée à Paris en juin 1832. Lors des combats, plus d’une quarantaine de gardes municipaux ou nationaux et soldats sont tués. Plusieurs décisions du roi Louis-Philippe indiquent que Lheureux a été « tué d’un coup de feu le 6 juin », donc très probablement à Paris. Cependant, l’état-civil de la commune spécifie qu’il est décédé à Joinville-le-Pont.

Son statut de victime figurant parmi les « Gardes nationaux tués dans les journées de Juin 1832 » est reconnu par trois ordonnances royales signée en septembre 1833. Son fils, Louis Alexandre, se voit octroyer une pension de 150 francs par ans jusqu’à ses 18 ans (il a alors 12 ans) ; sa veuve obtient 500 francs et sa mère, elle-même veuve, 300 francs, toutes deux annuellement.

Son nom ne figure pas sur le Monument aux victimes de Juin, érigé au cimetière du Père-Lachaise à Paris (19e arr.).

Insurrection républicaine à Paris de juin 1832 (Wikipédia)

 

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16 septembre 2023 6 16 /09 /septembre /2023 01:01

Dans la commune de Joinville-le-Pont, un bureau de poste aux chevaux existait en 1837. Il s’agissait d’un établissement gérant les véhicules hippomobiles reliant Paris à Joinville et à Champigny-sur-Marne. Ces voitures transportaient des personnes mais également du courrier.

La création du premier bureau de la poste aux lettres remonte probablement à 1846 ou 1847. Il est installé quai Beaubourg (actuellement quai du Barrage), à l’angle de la rue Vautier. En décembre 1872, il est équipé du télégraphe et en juillet 1893, relié au réseau téléphonique de Paris. En mars 1930, le bureau est transféré 20, rue de Paris, en face de la mairie.

Un bureau auxiliaire est ouvert dans le quartier de Polangis en décembre 1919. Il devient un bureau de plein exercice en mars 1923.

Les dirigeants du bureau de poste de Joinville-Centre

La fondatrice du bureau fut une aristocrate lorraine, devenue veuve, Gabrielle Céline de Dombasle. C’est l’arrière-arrière-arrière-grand-mère de la comédienne et actrice Arielle Dombasle. Elle résida à Joinville pendant 19 ans et y est enterrée.

Voir :

Gabrielle Céline Bertier épouse Mathieu de Dombasle (1797-1870), directrice de la poste aux lettres de Milly (1843-env. 1846) puis de celle de Joinville-le-Pont (env. 1846-1865).

La seconde titulaire du poste fut également une aristocrate, Antonine Potrolot de Grillon originaire d’Auvergne et veuve elle aussi. Elle épousa ensuite le colonel Broutta. Elle resta en fonction plus de 30 ans et mit en place le téléphone dans son bureau.

Antonine de La Chassaigne de Sereys, épouse Potrolot de Grillon puis Broutta (1835-1913), receveuse des Postes à Joinville-le-Pont (av. 1868-1896).

La troisième directrice Marie Alexandrine Girod fut sanctionnée pour la perte d’un sac de courrier, bien que sa responsabilité n’ait pas été établie. Elle est restée en fonction 7 ans.

Marie Alexandrine Troussard épouse Girod (1851-1918), receveuse des postes en région parisienne, sanctionnée sans motif notifié.

La mutation d’office de Marie Alexandrine Girod avait ému nombre d’agents des postes. Sa successeuse, Eugénie Peauger fut une militante féministe et syndicaliste. Elle mourut en fonction après deux années (1905-1907).

Voir :

Eugénie Chégu, veuve Basséras, épouse Peauger (1860-1905), receveuse des Postes à Chaulnes, Survilliers, Rosny-sous-Bois et Joinville-le-Pont, responsable associative et mutualiste, coopératrice, syndicaliste, militante féministe, décorée des Palmes académiques.

L’agrandissement du bureau de Joinville fit qu’on y nomma un homme en 1907. Régis Clavel militant politique laïque et responsable associatif, resta en poste jusqu’en 1914.

Régis Clavel (1869-1914), receveur des Postes, responsable de la Ligue des droits de l’Homme et militant radical-socialiste à Joinville-le-Pont, franc-maçon, décoré des Palmes académiques.

Après la première guerre mondiale, le bureau de Joinville est dirigé par Lismon Tamisier, un « fervent mutualiste ». Après avoir installé en 1919 un bureau auxiliaire à Polangis, Il clôture en 1923 la période où le bureau du centre était basé quai du Barrage.

Lismon Tamisier (1861-apr. 1936), receveur des Postes de L'Isle-sur-Sorgue, Saint-Just-en-Chaussée, Neufchâtel-en-Bray et Joinville-le-Pont, décoré des Palmes académiques.

Devenu directeur du nouveau bureau de Joinville-Centre en 1923, Paul Mourlam est arrêté en 1928 pour avoir détourné des fonds du bureau afin de financer son addiction aux courses de chevaux.

Paul Mourlam (1870-apr. 1929), receveur du bureau de poste de Joinville-le-Pont, arrêté en 1928 pour détournement de fonds, décoré des Palmes académiques.

Remplaçant un prédécesseur indélicat, Henri Eymas, qui dirige le bureau de Joinville-Centre de 1928 à 1934, met également en fuite des voleurs.

Pierre dit Henri Eymas (1874-1955), receveur des Postes à Joinville-le-Pont, mutualiste.

Le dernier responsable du bureau de Joinville-Centre avant la deuxième guerre mondiale fut l’auvergnat François Alphonse Renom de 1934 à 1939.

François Alphonse Renom (1881-1963), receveur des Postes à Ardes-sur-Couze, Lamastre, Dun-sur-Auron et Joinville-le-Pont.

Les dirigeants du bureau de poste de Joinville-Polangis

Fondé en décembre 1919, le bureau auxiliaire de Joinville-Polangis est installé 2, avenue du Parc.

Du fait de ce statut, Berthe Quéru, la première responsable n’a pas le titre ni les attributions d’un receveur.

Berthe Quéru épouse Pierre (1878- apr. 1922), employée des Postes, responsable d’un bureau auxiliaire de Polangis à Joinville-le-Pont.

La création officielle du bureau de Joinville-Polangis permet la nomination en 1923 de Marguerite Bonnal. Elle est toujours en fonction en 1936.

Marguerite Pagès épouse Bonnal (1877-1970), créatrice du bureau de poste de Joinville Polangis Palissy.

Le bureau de poste de Joinville vers 1900

 

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12 septembre 2023 2 12 /09 /septembre /2023 01:01

Narcisse Beausse naît le 20 décembre 1869 à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils d’Adélaïde Clémentine Honorine Servy et de son mari Jean Nicolas Beausse, jardinier et fruitier. Ses parents s’installent comme restaurateurs et marchands de vin dans la même commune, dans la Grande-Rue, au sein du quartier de Gravelle. Dans les années 1880, leur établissement accueille des réunions de mouvement laïcs, radicaux et socialistes révolutionnaires.

Il fait des études à l’école des Arts et métiers d’Angers (Maine-et-Loire) et en est breveté en 1889. Il est embauché en septembre la même année par la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM) en tant qu’ouvrier monteur et traceur, et affecté aux ateliers de Paris, dans le service matériel et traction. Du fait de son statut de cheminot, il n’effectue qu’un an de service militaire à partir de novembre 1890. Il revient dans la société ferroviaire en tant que dessinateur, cette fois pour le service voie, en décembre 1891. En avril 1894, Narcisse Beausse se marie avec Pauline Gaconnet.

Il est récompensé en 1898 pour son « zèle et dévouement dans l’établissement des dessins et calculs de la charpente de la gare de Paris » du réseau PLM (la gare de Lyon, Paris 12e). Il progresse régulièrement, devenant dessinateur principal en 1899 puis chef dessinateur en 1907. Le couple est installé à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), avenue des Marronniers en 1911. Dans cette commune, l’hebdomadaire mentionne, en mai 1915, l’appartenance de Beausse au comité radical-socialiste.

Comme les autres employés de chemin de fer, Beausse est maintenu à son poste pendant la première guerre mondiale.

Après le conflit, la famille déménage dans la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés, et réside, avenue de Condé. Il devient sous-inspecteur du PLM en septembre 1927 puis sous-chef d’études en septembre 1928.

Il meurt trois mois plus tard, le 9 décembre 1928 à Saint-Maur-des-Fossés. Il était âgé de 58 ans et père de quatre enfants. Son fils aîné, Maurice, fut décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre pour son comportement pendant la guerre de 1914-1918.

Gare de Lyon vers 1900

 

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30 août 2023 3 30 /08 /août /2023 01:01

Suite de la biographie d’Eugène Ramelet

Chef machiniste de l’Opéra-comique, Eugène Ramelet est mobilisé comme 150 autres salariés de l’institutions dès le début de la première guerre mondiale. Du fait de son âge, 42 ans à la mobilisation en août 1914, il aurait dû être affecté à la réserve de l’armée territoriale. Cependant, il se porte volontaire pour rejoindre, en tant que sous-officier, les troupes combattantes.

En septembre, il rejoint le bataillon de marche du 1er régiment de la légion étrangère. Il est nommé adjudant-chef en octobre puis promu officier, en novembre la même année, en tant que sous-lieutenant. Il est blessé gravement à Belloy (Oise) à la tête de sa section de mitrailleuses « qu’il avait installée dans les conditions les plus difficiles sur la position conquise ». Dans une citation à l’ordre de l’armée, il est qualifié comme « Officier de réserve ayant la plus haute conception du devoir. »

Devenu lieutenant en février 1918, il est remis à disposition de son institution d’origine, l’Opéra-comique, pour réaliser une mission aux États-Unis. Il embarque à Bordeaux sur La Lorraine pour rejoindre New-York en septembre. Il est invité à visiter le Metropolitan Opera House. La revue Musical America le présente comme « l'une des plus grandes autorités dans les coulisses de théâtre ». Il soutient l’idée que la scénographie de l'opéra présente une spécificité en fonction de chaque œuvre.

Démobilisé juste après l’armistice, le 13 novembre 1918, Eugène Ramelet est nommé directeur technique de l’Opéra-comique. Il dispose d’un entrepôt, boulevard Berthier (17e arr.).

Encore avec l’architecte Ferret, il collabore en 1923 à la réorganisation du Théâtre du Capitole à Toulouse (Haute-Garonne).

Sans lien direct avec son activité principale, Eugène Ramelet constitue en juillet 1922 avec un tailleur italien, Gaston Venditti, installé rue des Filles-Saint-Thomas (2e arr.), une société, dénommée Ramelet et Venditti, destinée à commercialiser des machines à coudre portatives. Les deux associés dissoudront leur entreprise en septembre 1925 et feront apport de son actif au fabricant des machines.

Ayant quitté l’Opéra-comique, Ramelet est en 1927 directeur technique du Théâtre Mogador, dans la rue éponyme à Paris (9e arr.). Le Figaro salue en avril cette même année à propos de Rose Marie (Otto Harbach) « La conception des décors, la machinerie font le plus grand honneur à l'habileté de M. Ramelet » tandis que Le Gaulois considère qu’il a « monté cette, œuvre de la façon la plus heureuse et la plus somptueuse en même temps ». Mais, quand il réalise Le Chant du Désert du même Harbach, en avril 1930, Le Figaro est plus critique : « On frémit, en lisant sur l'affiche qu'un M. Ramelet a apporté sa direction technique à ces déhanchements de l'ancien Rat Mort. Où la technicité va-t-elle se nicher ? »

Il retrouve la faveur du quotidien du matin parisien pour La Bataille de Claude Farrère à la Gaité-Lyrique en mars 1931, celui-ci saluant « La machinerie ingénieuse et pittoresque de l'excellent technicien, M. Ramelet », tandis que son confrère du soir, Le Temps, juge que « les décors de MM. Bertin et Ramelet font merveille. »

L’hebdomadaire Gringoire félicite Ramelet pour la machinerie de L'Auberge du Cheval-Blanc (Ralph Benatzky), que le Théâtre Mogador affiche en octobre 1932. En septembre1934, c’est pour La Vie Parisienne d’Offenbach que félicite comme ayant fourni un « luxe de présentation scénique », jugé « fort heureux » et ayant produit une mise en scène « extrêmement vivante ». Plusieurs autres journaux ont également des appréciations positives, comme Le Temps qui assure que décors et costumes « charment et éblouissent ». Quant à L’Ami du peuple, après avoir considéré que « Tout » la machinerie fonctionne à souhait », il conclut « bravo, Eugène Ramelet. »

Cette présentation du chef-d’œuvre d’Offenbach est la dernière dont on trouve la trace dans la presse comme attribuée à Ramelet. Il a alors 62 ans. Depuis 1933, il est domicilié à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où il vit avec sa deuxième épouse, Marie Jeanne Albertine Euphrasie Leblanc, originaire de Haute-Marne. Ils s’étaient mariés en décembre 1925 à Paris (17e arr.) et l’associé de Ramelet, Eugène Ferret, était son témoin. Ils résident avenue d’Hill, une voie rebaptisée avenue de la Plage peu après leur installation, dans le quartier de Palissy.

Pendant la deuxième guerre mondiale, le gouvernement français de Vichy publie le nom d’Eugène Ramelet dans une « liste des dignitaires (hauts gradés et officiers de loge) de la franc-maçonnerie » dans l’objectif des les ostraciser. Curieusement, il y figure à deux reprises, à son adresse joinvillaise en tant que directeur technique de théâtre et à l’adresse de son entrepôt parisien sous le qualificatif de chef machiniste. Son grade (18e degré dans le rite écossais) est bien mentionné. Il est considéré comme membre de la loge Les Admirateurs de l'Univers, fondée au début du XIXe siècle.

Eugène Ramelet meurt le 26 juillet 1949 à Joinville-le-Pont. Il était âgé de 77 ans et vivait toujours dans le quartier de Palissy, avenue de la Plage. Il semble n’avoir eu qu’un enfant, une fille de sa première épouse, décédée en juin 1903 quelques jours après sa naissance.

Décoré des Palmes académiques en tant qu’officier d'académie en janvier 1905 puis officier de l’instruction publique en mars 1911, Eugène Ramelet avait obtenu la Croix de guerre en août 1916 et était chevalier de la Légion d’honneur depuis avril 1917.

Son neveu et homonyme, Eugène François Louis Ramelet (1903-1987), originaire du même village que son père (Séchin, Doubs), a été enregistré par le Service historique de la Défense dans un dossier administratif de résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale.

Fin

Eugène Ramelet en 1924 (Lectures pour tous)

 

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