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1 mars 2025 6 01 /03 /mars /2025 00:01

Jacques Kléber Martin nait le 5 avril 1914 à La Fère (Aisne). Il est le fils de Suzanne Clotilde Gabrielle Berton et de son époux, Arthur Julien Kléber Martin. Son père, originaire du village voisin de Bichancourt, est alors militaire de carrière depuis 1904, avec le grade de maréchal-des-logis au sein du 42e régiment d’artillerie et devient maréchal des logis chef deux mois après sa naissance. Pendant la première guerre mondiale, il est nommé adjudant en avril 1915. Il meurt au combat en août 1916, sa conduite ayant fait l’objet de deux citations ; à titre posthume, il est décoré en septembre 1920 de la Médaille militaire.

Sa mère l’élève dans un autre village proche, Viry-Noureuil, dont elle est originaire. Après-guerre, elle est employée au ministère des régions libérées. Elle meurt à Paris en février 1929, Jacques ayant alors 14 ans. Il avait été déclaré « adopté par la Nation » par le tribunal civil de Paris en mai 1919.

En 1937, Jacques Martin est étudiant au séminaire du diocèse catholique de Paris à Issy-les-Moulineaux (Seine, act. Hauts-de-Seine). Il obtient une des bourses d’enseignement supérieur accordées pour faits de guerre accordées par l’Académie de Paris. Il est ordonné prêtre le 20 avril 1946 et célèbre ensuite sa première messe dans le village de Bichancourt où était né son père.

Il est en 1967 curé de la paroisse Sainte-Agnès d'Alfort, à Maisons-Alfort (Seine, act. Val-de-Marne), dont l’église, classée monument historique, est l’œuvre de l’architecte Marc Brillaud de Laujardière. De 1969 à 1976, il est en charge de Notre-Dame du Sacré-Cœur, toujours à Maisons-Alfort. Prenant alors la succession du père André Rideau, il rejoint alors la cure de Saint-Charles-Borromée, dans la commune limitrophe de Joinville-le-Pont et y reste jusqu’en 1989, cédant la place au père Dominique Vaillant.

Il vit dans une maison de retraite municipale de Joinville-le-Pont, rue Émile-Moutier, et s’intéresse à la généalogie de sa région d’origine, le Chaunois (de Chauny, Aisne). Il mène des études sur cent-vingt familles du secteur.

Jacques Martin meurt à l’âge de 89 ans, le 23 janvier 2004 à Créteil (Val-de-Marne), où il était soigné à l’hôpital intercommunal. Il est inhumé à Viry-Noureuil.

Il laisse un « testament spirituel », rédigé en septembre 1979 :

J'entrerai dans l'éternité

avec tout ce qui a fait mes raisons de vivre et d'agir dans mon existence,

(…) 

Le passage à cette nouvelle vie sera la découverte de la Lumière et de la Paix

annoncées par Jésus

En décembre 2005, le Cercle généalogique et historique des amis du Père Martin est fondé ; l’association a pour président Dominique Cagniart, résident de Joinville-le-Pont, où le siège est installé, qui est également originaire du Chaunois. Le but social est « la perpétuation du souvenir de l'abbé Jacques Martin, précurseur des recherches généalogiques en Pays Chaunois (Aisne) ». L’association met en place un site internet, Mémoires du Chaunois, actif jusqu’en 2013.

Vignette du site Mémoires du Chaunois

 

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21 février 2025 5 21 /02 /février /2025 00:01

Antoine Fréderic Eugène Latrémolière naît le 4 août 1869 à Bouillac (Aveyron). Il est le fils Marie Magnes et de son mari Antoine Auguste Latrémolière. Ses parents sont propriétaires cultivateurs et vivent au hameau de Saint-Martin de Bouillac situé sur la rive gauche du Lot, en face du chef-lieu communal.

Lors de son enregistrement pour le service militaire en 1889, Fréderic Latrémolière est batelier, très probablement sur la rivière Lot puisqu’il réside à Bouillac. Il intègre l’armée en novembre 1890 au sein du 1er régiment d’artillerie de pontonniers. Il devient brigadier en septembre 1891 puis sous-officier, avec le titre de maréchal des logis, en avril 1893. Il revient à la vie civile en septembre la même année.

Après un bref passage par Paris, Fréderic Latrémolière s’installe en 1894 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où il est marchand de vin et restaurateur dans le centre-ville, rue de Paris. Il ajoutera ensuite la restauration à son commerce. Il épouse, en janvier 1896 à Vincennes, Louise Héraut, fille d’un entrepreneur de maçonnerie de Vincennes, et dont le beau-frère est viticulteur en Gironde.

Il est soumis en mars 1900, à une tentative d'escroquerie au trésor pratiquée par de prétendus détenus politiques espagnols : ils assurent qu’ils partageront un magot caché, mais demande d’abord « une avance » pour couvrir leurs frais. Contrairement à lui, plusieurs personnes du voisinage (Joinville, Champigny) répondront à cette demande.

Une cérémonie est organisée en août 1903 à l’occasion de la nomination dans l'ordre de la Légion d'honneur du maire, Eugène-Voisin, élu municipal depuis plus de 40 ans et maire élu pour la première fois en 1888. Un banquet populaire est organisé à cette occasion. Au nom des habitants, Latrémolière et un autre commerçant de la commune Loiseau, offrent à l’édile un bronze de la maison Barbedienne La Vénus de Milo.

En 1905, Latrémolière participe à la fondation de la société amicale de La Fraternelle Auvergnate de la Boucle de la Marne, qui met son siège social dans son établissement. Elle rassemble des originaires du Massif Central, résidant dans les cantons de Nogent-sur-Marne et Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne). Le premier banquet se tient dans son établissement en décembre 1905. Il participe au bureau de l’association, constitué en novembre 1906 et présidé par M. Ravenet, de La Varenne-Saint-Hilaire (Saint-Maur).

À deux reprises, en avril 1904, puis le même mois de 1905, Latrémolière sauve des enfants de la noyade, les deux fois en sautant « tout habillé » dans la Marne. La première fois, c’est une jeune fille qu’il entend crier. L’année suivante, ce sont deux garçons qui se cachent dans un tonneau déposé devant sa porte et roulent avec lui dans la rivière. Les trois sont ramenés par lui sains et saufs.

Ayant vendu son commerce, qui restera le lieu de rencontre des auvergnats de la région, Fréderic Latrémolière déménage rue de Créteil, toujours à Joinville, et devient commissionnaire en bétail. Il se déclare comme berger lors du recensement de 1911. Propriétaire d’un vaste terrain situé à Charentonneau, dans la commune voisine de Maisons-Alfort, il a confié la surveillance de 350 moutons à un berger d’origine allemande, Fritz (dit Frédéric) Yung. Le 27 juin 1908, ledit berger est retrouvé mort et toutes les bêtes ont disparu. Une enquête de la police établit que le troupeau entier a été vendu au marché de la Villette (Paris). Le voleur, arrêté, est cependant mis hors de cause pour le décès, qui s’avère naturel, mais condamné à deux ans de prison pour le vol.

Pendant la première guerre mondiale, Fréderic Latrémolière est d’abord mobilisé en août 1914 au sein du 1er régiment du génie. Il est détaché en mars 1917 en tant qu’agriculteur à Joinville. Pour faire face aux pénuries auxquelles fait face la population civile, et sur instruction du gouvernement, un Comité d’action agricole a été mis en place à Joinville, pour créer des jardins potagers, notamment dans le domaine de l’ancien château de Polangis. Réformé du service armé en septembre 1917 du fait de problèmes de vue, il est maintenu dans son poste. Il obtiendra en octobre 1920 une pension d’invalidité de 40%, du fait de son mauvais état général et d’un amaigrissement prononcé. Constatant une amélioration de sa santé, sa pension sera réduite à 20% en janvier 1922.

Dès 1920, la famille Latrémolière (comprenant son épouse, son fils et sa sœur) quitte la région parisienne pour rejoindre son village natal de Bouillac où ils sont cultivateurs.

Fréderic Latrémolière meurt le 22 juin 1943 à Bouillac. Il était âgé de 73 ans. Décoré d’une médaille de bronze pour son activité de sauvetage en 1906, il avait été fait chevalier du Mérite agricole en janvier 1905 pour avoir, en tant que viticulteur, contribué à la reconstitution de vignobles par les plants américains, après les vastes destructions dues à la crise du phylloxera depuis 1875.

Saint-Martin de Bouillac, la gare

 

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19 février 2025 3 19 /02 /février /2025 00:01

Léon Louis Gautran naît le 15 juin 1889 à Vierzon (Cher). Il est le fils de Victorine Nerrand, couturière et de son mari Adrien Gautran, peintre en bâtiment. Sa mère, ancienne bergère de chèvres est journalière puis marchande de quatre saisons. Léon est l’aîné des huit enfants du couple.

Peu après sa naissance, les parents quittent le département pour s’installer en région parisienne. Ils habitent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) début 1891 et y resteront ensuite, à part un bref passage dans la commune voisine de Saint-Maurice en 1898. Ils résident dans le centre-ville, rue de Paris, rue de Créteil et rue des Marronniers (act. rue Eugène-Voisin).

Lors des graves inondations de la Marne au premier trimestre 1910, Léon Gautran est très actif, probablement au sein de la compagnie de sapeurs-pompiers de Joinville. Il reçoit notamment une lettre de félicitations du ministre de l’intérieur pour son dévouement. Son père décède en avril la même année, et le relevé notarial des tables de succession mentionne qu’il est « indigent ». Sa mère se retrouve avec la charge des huit enfants, entre 7 et 18 ans.

C’est au sein du régiment des sapeurs-pompiers de Paris que Léon Gautran effectue son service militaire à partir d’octobre 1910. En tant que fils aîné d’une veuve, il est considéré comme soutien de famille et peut ainsi choisir son affectation. Il est démobilisé en septembre 1912.

Comme le faisait son père, Léon Gautran travaille comme peintre en bâtiment à Joinville, au sein de l’entreprise d’Émile Guichard, qui est également le lieutenant commandant la compagnie de sapeurs-pompiers de la ville et dont la femme est cousine de sa mère, toutes les deux originaires de Reuilly (Indre).

Résidant alors avec sa mère impasse du Viaduc, toujours à Joinville, Léon Gautran épouse Marie Lansiaux, blanchisseuse, dans la commune proche de Créteil en mai 1914. Ils prennent domicile rue de Paris.

Mobilisé dès le début de la première guerre mondiale, en août 1914, Léon Gautran est affecté au 76e régiment d'infanterie (RI) puis au 80e RI. Il est blessé au cours des derniers combats de la première bataille de Champagne, le mars 1915, au Mesnil (act. Minaucourt-le-Mesnil-lès-Hurlus, Marne), quelques jours après la blessure, au même endroit de Charles de Gaulle, nouvellement nommé capitaine au 51e RI. Léon Gautran est notamment atteint à la jambe gauche par un éclat d’obus et à la jambe droite par balle de mitrailleuse. Il est nommé caporal le 19 mars puis affecté, en août, régiment de sapeurs-pompiers et en septembre au 1er régiment de génie (RG).

En mai 1916, Léon Gautran est gazé. Il reprend cependant ses activités, avec le grade de sergent en juillet puis une citation à l’ordre de l’armée en octobre. Transféré au 21e RG en avril 1918, il finit le conflit en mars 1919 au 6e RG.

Après le décès, en octobre 1918, de sa première épouse, Léon Gautran reconnaît en mars 1919 un enfant, né en mai 1916 d’une veuve, originaire du Cantal, Sophie Chauvet. Ils se marient à Joinville en août 1919. Celle-ci meurt dix-huit mois plus tard, en avril 1921 à Joinville.

Le troisième mariage de Léon Gautran est prononcé en septembre 1921 à Paris (20e arr.) avec Mélanie Salgues, elle aussi native du Cantal. Ils vivent encore rue de Paris, à Joinville.

Toujours engagé parmi les sapeurs-pompiers de Joinville, Léon Gautran est en 1923-1924 sous-lieutenant de la subdivision, commandée par le lieutenant Achille Coubleaux.

Léon Louis Gautran meurt le 8 avril 1928 à Joinville-le-Pont. Il était âgé de 38 ans et père de trois enfants, nés chacun d’une de ses trois épouses successives.

Il était titulaire de quatre récompenses pour courage et dévouement du fait de son activité de pompier. En juillet 1910 et janvier 1911, il avait obtenu une lettre de félicitations et une mention honorable pour son attitude au cours des inondations de la Marne en janvier 1910 ; en juillet 1923, il était attributaire d’une médaille de bronze puis, en juillet 1924, d’une médaille d’argent.

Caserne des pompiers de Joinville-le-Pont

 

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15 février 2025 6 15 /02 /février /2025 00:01

Jean Escot naît le 13 février 1870 à Paris (18e arr.). Il est le fils et Marie Escot et d’un père non désigné. Sa mère, domestique, native du Puy-de-Dôme, vit rue Polonceau. Elle épouse en décembre 1871 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), Pierre Azéma, journalier, originaire de Haute-Garonne, qui le reconnaît pour son fils et lui donne son nom. Toute la famille va désormais vivre à Joinville, dans le centre-ville, principalement rue de Paris mais à certains périodes également dans des rues proches, rue des Réservoirs (act. rue Hippolyte-Pinson) et rue de la Liberté.

Du fait de la mort de son père en avril 1888, Jean Azéma, qui est le fils aîné (et sans doute unique) de la famille fait un service militaire raccourci en novembre 1891 jusque fin septembre 1892. Il travaille comme serrurier.

En février 1893, à Joinville, Jean Azéma épouse Marie Renée Rolland, blanchisseuse à Paris. Ils s’installent à Joinville. Après la mort de sa femme en mars 1903, il se remarie, à Joinville encore, en février 1904 avec Marie Joséphine Phion, couturière, habitant la commune dont elle est native.

Il s’engage dans la compagnie des sapeurs-pompiers de la commune en 1895. Elle est alors dirigée par Émile Guichard (1849-1911), entrepreneur de peinture et vitrerie. Comme les autres services locaux, les pompiers sont mobilisés pendant les inondations de la rivière Marne, au premier trimestre 1910, qui recouvrent un tiers de la commune environ. Plusieurs récompenses viendront attester du dévouement de Jean Azéma pendant les inondations.

Pendant la première guerre mondiale, Jean Azéma est réformé en août 1914 pour pleurésie tuberculeuse ; il est affecté en mai 1915, au titre des services auxiliaires non combattants, à la garnison d’artillerie de la place de Paris puis libéré des obligations militaires en décembre 1918.

Avant-guerre, Azéma a été ouvrier dans la serrurerie d’Amédée Eugène Gosset (1838-1914), conseiller municipal de Joinville-le-Pont pendant 12 ans et vice-président de la société de secours mutuels des sapeurs-pompiers. Après le conflit, il s’établit à son compte, d’abord comme ouvrier à façon en 1921 puis avec un atelier d’artisan en 1931.

Probablement par attachement à l’origine de sa mère, décédée en mars 1917, Azéma est en 1933 administrateur de l’Amicale auvergnate de Joinville, dont le président d’honneur est Alphonse Falgères, docteur en médecine, et le président en exercice Jean Béal (1883-1952), cafetier et conseiller municipal conservateur de la ville.

Honoré pour avoir, en novembre 1926, 31 ans de services au sein des sapeurs-pompiers, où il a désormais le grade de caporal, Jean Azéma est toujours actif dans la compagnie en 1935.

Jean Azéma meurt le 7 décembre 1943 à Paris (12e arr.), où il était hospitalisé. Il était âgé de 73 ans, deux fois veuf, et père d’un fils. Il avait été décoré à six reprises pour son activité de pompier, la première fois en août 1910, la dernière en novembre 1935, quand il avait reçu une médaille de vermeil pour son courage et dévouement.

Caserne de pompiers de Joinville-le-Pont

 

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13 février 2025 4 13 /02 /février /2025 00:01

Reprise d’un article publié le 13/01/2022 en fonction d’arches nouvelles, suite

La famille Marescaux s’installe ensuite à Joinville, où vit également Delort. Elle réside en 1911 quai Moisson (act. quai Gabriel-Péri), dans le quartier de Palissy.

Outre son magasin de la rue de la Roquette, l’entreprise ouvre une usine quai de la Marne à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Elle compte plusieurs dizaines d’ouvriers, et dix-neuf d’entre eux trouveront la mort au cours de la première guerre mondiale. Pendant la durée du conflit, Marescaux produit pour les besoins de l’armée et des soldats mobilisés lui sont affectés, dont Delort, Marius Alphonse Levaltier ou Antoine Duranthon. Elle embauche aussi des femmes.

Pendant la première guerre mondiale (1914-1918), les usines Marescaux se voient octroyer plusieurs marchés militaires, notamment pour la fabrication de bombes. Il sera imposé après la fin du conflit pour les bénéfices qu’il a faits à la faveur desdits marchés. Marescaux fait partie des souscripteurs de la collecte humanitaire organisée en décembre 1917 à Joinville. Une « Plaque commémorative 1914-1918 des Établissements Marescaux » est apposée sur l’usine ; après la fermeture de l’établissement, elle a été déplacée et se trouve aujourd’hui dans le cimetière communal, près du Monument aux Morts. Elle porte la mention « « A la mémoire du personnel de la Maison mort pour la France » et comporte 19 noms.

Après-guerre, la société Marescaux publie de nombreuses annonces pour participer à la reconstruction du Nord, zone largement détruite pendant les combats et l’occupation allemande. Il met en avant son statut de fournisseur des ministères de la guerre et de la marine, du génie, de l'artillerie, de la ville de Paris et d’autres grandes administrations.

Cependant, l’activité se réduit dès décembre 1918 et l’usine de Joinville se sépare d’une partie de son personnel, en particulier des femmes, ce qui provoque la colère des sections locales du Parti socialiste SFIO. Pour relancer sa production, Marescaux investit en 1924 dans de nouvelles machines de découpage, matriçage, forgeage, laminage et emboutissage de métaux à froid et à chaud.

Le fils de son associé, Abel Delort, a été condamné en septembre 1923 à cinq ans de prison pour avoir tenté de tuer son père. Jean Delort, qui en avait réchappé, meurt en juillet 1924 à Joinville.

C’est probablement la disparition de son partenaire au capital social, lequel était veuf et dont l’héritier était alors incarcéré, qui provoque la mise en liquidation judiciaire en avril 1925 de l’entreprise Émile Marescaux, basée rue de la Roquette. Cependant, l’usine de Joinville poursuit son activité. Elle est touchée par les inondations de la Marne en janvier 1926. En octobre 1923, Émile Marescaux avait créé une deuxième société, la Société anonyme des métaux bruts et ouvrés (SAMBO), au capital de 500 000 francs. Elle proposait des produits en zinc, plomb et étain et était basée rue Saint-Sabin ; les deux entreprises disposaient du même téléphone. La SAMBO est dissoute en avril 1926.

Cette année-là, Marescaux paraît avoir quitté Joinville.

Émile Marescaux meurt le 22 janvier 1941 aux Loges-en-Josas (Seine-et-Oise, act. Yvelines). Il est signalé dans l’état-civil comme exerçant la profession de garde-champêtre. Il était âgé de 72 ans et père d’une fille.

Selon l’annuaire Didot-Bottin de 1911, il a été décoré des Palmes académiques en tant qu’officier d'académie.

Fin 

Voir aussi :

Plaque commémorative des morts pendant la première guerre mondiale, anciens établissements Marescaux, act. cimetière de Joinville

 

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11 février 2025 2 11 /02 /février /2025 00:01

Reprise d’un article publié le 13/01/2022 en fonction d’arches nouvelles, début

Émile Louis Marescaux naît le 18 février 1869 à Marquette-lez-Lille (Nord). Il est le fils aîné des huit enfants – tous des garçons – de Louise Victorine Flament et de Charles Louis Marescaux, ferblantier puis voyageur de commerce. Ses parents sont installés à Lille en 1873. Ils divorcent en mai 1886 ; le septième des enfants du couple meurt en juillet cette même année (il était né en septembre 1885) tandis que le huitième enfant naît en octobre, cinq mois après la séparation légale que le registre d’état-civil ne mentionne pas.

La majorité des enfants, dont Émile, restent vivre avec le père. Celui-ci, devenu voyageur de commerce, s’installe à Amiens (Somme), rue d’Alsace-Lorraine, dans le centre-ville. Il emménage avec une couturière originaire du Nord également, Célinie Tilmont, qui donne naissance à une fille en avril 1888.

Employé de commerce et domicilié chez son père à Amiens (Somme), Émile Marescaux devance en novembre 1888 le service militaire en s’engageant pour trois ans dans l’armée. Il rejoint le 40e régiment d’infanterie où il devient caporal en octobre 1889.

Pendant qu’il effectue son service militaire, en janvier 1890, Charles Marescaux, son père, se suicide par asphyxie au gaz de carbone dans une chambre calfeutrée, en entraînant dans son décès les trois garçons qui vivaient avec lui, âgés de 13, 10, et 7 ans. Au moins 45 journaux rendent compte de ce qu’ils qualifient de « drame épouvantable », qu’ils associent parfois à la misère, indiquant que le père était à ce moment sans emploi. Sa maîtresse était absente depuis trois semaines et avait découvert la situation avec la police à son retour.

Continuant son contrat à l’armée, Émile Louis Marescaux est promu au grade de sergent en décembre 1890. Il est affecté, en juillet 1891, à la 15e section de secrétaires d’état-major et de recrutement.

Il réside à Marseille en 1892 puis revient à Lille l’année suivante. Il épouse en décembre 1893 à Mende (Lozère) Augustine Marie Dupeyron, giletière. Ils s’installent à Paris, d’abord rue Lappe puis dans une voie adjacente, rue de la Roquette (11e arr.).

En août 1901 est formée la société en nom collectif Delort et Marescaux, installée rue de la Roquette. Elle a une durée de neuf ans et un capital de huit mille francs. Elle est spécialisée dans la ferronnerie d’art et produit également des pièces pour les couvreurs, notamment des châssis pour toiture. Son associé est Jean Delort, comptable. Ultérieurement l’entreprise prendra exclusivement le nom de Marescaux, même si le fils, Abel Delort, forgeron et ajusteur, continuera d’y travailler.

Le Comité républicain radical et radical-socialiste du quartier de la Roquette élit, en juin 1909, Marescaux en tant que vice-président de sa commission exécutive. Clémencet est président.

À suivre

 

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30 janvier 2025 4 30 /01 /janvier /2025 00:01

Henri Viala naît le 2 avril 1861 à Lunel (Hérault). Il est le fils de Françoise André et de son époux, André Viala, tonnelier, qui vivent rue des Remparts. Ce dernier meurt en novembre 1872, lorsqu’Henri a 11 ans.

À l’âge de 18 ans, en novembre 1879, il s’engage dans l’armée, affecté à un régiment d'infanterie. Il rejoint ensuite l'École normale de gymnastique et d'escrime de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où il réside et est, en janvier 1884, promu au grade d’adjudant, exerçant la fonction de moniteur général, c’est-à-dire en charge des sports autres que l’escrime. Le quotidien héraultais Le Patriote se félicite : « enfant de Lunel, issu d'une famille de prolétaires, il a su par son travail gagner un à un ses galons à la force des poignets ! »

Le mariage d’Henri Viala est célébré à Lunel en janvier 1885 avec Jeanne Antoinette Emma Verquière, fille d’un pâtissier confiseur de la ville, qui est selon la presse locale, « renommé par ses fameux croquants. »

Lors d’une fête donnée à l'École de Joinville en juillet 1888, pour le 34e anniversaire de sa fondation, c’est l'adjudant Viala qui organise les exercices de démonstration. Après plus de 15 ans de service dans l’armée, Henri Viala prend sa retraite en juillet 1895. Il sera promu, dans la réserve, au grade de sous-lieutenant en janvier 1896 puis lieutenant en décembre 1902.

Ayant quitté l’armée, Henri Viala retourne dans sa ville natale, Lunel tout en demandant à bénéficier d’un emploi civil, parmi ceux réservés aux anciens militaires. L’année suivante, en juin 1896, il est recruté dans l’administration centrale du ministère de la guerre comme expéditionnaire.

En décembre 1900, Henri Viala est nommé par le préfet de la Seine en tant que sous-lieutenant de la subdivision de sapeurs-pompiers de Joinville-le-Pont, en remplacement d’Émile Guichard, démissionnaire. Il est promu au grade de lieutenant en décembre 1904.

Parallèlement à la direction des pompiers, Viala s’implique dans la gestion de l’importante société de secours mutuels, dont son prédécesseur avait été le fondateur en 1877. Elle organise chaque année, en novembre ou décembre, un banquet qui rassemble plus de cent personnes. Il quitte sa fonction en février 1906, remplacé par le fils de son prédécesseurs, Jules Charles Guichard. Il reste cependant actif comme administrateur de la société des sapeurs-pompiers à Joinville-le-Pont, structure de secours-mutuels.

Pendant la première guerre mondiale, Henri Viala est employé au service des munitions du ministère de la Guerre. Il meurt le 24 septembre 1918 dans sa ville natale de Lunel, à l’âge de 57 ans. Il n’avait pas d’enfant.

Décoré de la Médaille militaire en janvier 1891 pour ses services à l’école normale de gymnastique de Joinville, il avait également reçu une mention honorable pour son activité mutualiste.

Voir aussi Émile Guichard et les sapeurs-pompiers

Ancienne caserne des sapeurs-pompiers de Joinville-le-Pont

 

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28 janvier 2025 2 28 /01 /janvier /2025 00:01

Jules Charles Guichard naît le 23 mars 1882 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils d’Adèle Eugénie Cornu et de son marié Jean Charles Eugène Guichard. Sa mère est couturière ; son père, entrepreneur de menuiserie, est officier d’infanterie de réserve et commande la compagnie de sapeurs-pompiers de Joinville. Il meurt en août 1896, quand Jules Charles a quatorze ans.

Bien qu’il aurait pu avoir un service militaire réduit, en tant que fils aîné d’une veuve, Jules Charles Guichard, qui est alors métreur s’engage en avril 1902 et rejoint le régiment sapeurs-pompiers de Paris. Il est nommé caporal en décembre 1904 et retourné à la vie civile en avril 1905. Il épouse en juillet de la même année, à Paris (12e arr.) Florentine Blanche Guidez, couturière, dont il avait eu un enfant peu avant ; il réside alors, avec sa mère, à Charenton-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) et travaille comme chef de service d’expédition et de camionnage pour une compagnie de téléphone.

Le lieutenant Viala, qui avait pris la succession du père de Jules Charles Guichard comme commandant de la compagnie des sapeurs-pompiers de Joinville, démissionne de son poste en février 1906 ; il prend alors la suite et assure la fonction, avec le grade de sous-lieutenant, jusqu’en 1908 et vit dans le quartier de Polangis, avenue Pauline. Il est alors remplacé par Achille Coubleaux.

La famille va s’installer à Bezons (Seine-et-Oise, act. Val-d'Oise), d’abord rue de Pontoise puis rue des Mines-d’Or et enfin rue Blanche-Grisard.

Au cours de la première guerre mondiale, Jules Charles Guichard est d’abord mobilisé en août 1914 au sein du 46e régiment d'infanterie, basé à Fontainebleau. Il est promu sergent fourrier en octobre de cette année-là. Il est blessé début avril 1915 à son poste de combat, ce qui lui vaut une citation à l’ordre du régiment, au cours de la bataille de Vauquois (Meuse), puis à son retour à la fin du même mois, promu au grade de sergent-major. En septembre 1915, il retourne à Bezons où il est détaché au service des téléphones. Il est affecté au dépôt du 32e régiment de dragons en juillet 1917

Après le conflit, en octobre 1919, il lui est reconnu une infirmité évaluée à 10%, et obtient une pension. Il continue à vivre à Bezons et à travailler dans la téléphonie.

Jules Charles Guichard meurt le 13 février 1941 à Bezons. Il était âgé de 59 ans et père d’un fils.

Voir aussi Émile Guichard et les sapeurs-pompiers

Ancienne caserne des sapeurs-pompiers de Joinville-le-Pont

 

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26 janvier 2025 7 26 /01 /janvier /2025 00:01

Gaston Léon Arthur Marie Guichard naît le 10 février 1889 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Marie Julie Nerrant et de son époux Émile Adolphe Guichard. Son père est entrepreneur de peinture et vitrerie, lieutenant commandant la compagnie de sapeurs-pompiers de Joinville-le-Pont, militant radical-socialiste et mutualiste.

Intéressé par les activités sportives, Gaston Guichard est en septembre 1908, comme secrétaire adjoint, l’un membres du bureau de la Société Athlétique de Joinville, qui est présidée par Albert Gallas, mouleur en cuivre et également président du comité radical-socialiste de la ville. Il s’occupe de la section football du club, organisant par exemple des matches en province à l’occasion des fêtes de Pâques en 1909.

Employé dactylographe, Gaston Guichard réside avec ses parents dans le centre-ville de Joinville, rue de Paris. Il fait son service militaire en octobre 1909 au sein du 35e régiment d'infanterie jusqu’en septembre 1912. Pendant sa période sous les drapeaux, il poursuit son activité en faveur du sport à Joinville, appelant en mars 1910 à la constitution d’une nouvelle société, le Tennis-Club ; il est répertorié dans l’annuaire des sociétés françaises patriotiques et militaires les années suivantes, ce qui explique probablement la latitude que lui a laissé l’armée pour s’en occuper.

Mobilisé dès le déclenchement de la première guerre mondiale en août 1914 au sein du 76e régiment d'infanterie, il passe en janvier 1915 au 80e RI.

Gaston Guichard meurt le 5 décembre 1917 au Hartmannswillerkopf, sommet du massif des Vosges situé dans le Haut-Rhin et haut de 957 mètres. Lieu de combats particulièrement mortels en 1915 puis resté disputés entre les troupes françaises et le forces allemandes, qui occupaient l’Allemagne, le Hartmannswillerkopf a été rebaptisé Vieil-Armand par les soldats français, qui la surnommaient également « la mangeuse d’hommes », tandis que leurs adversaires parlaient de montagne de la mort. »

Le décès de Gaston Guichard est retranscrit le 4 juillet 1918 sur l’état-civil de Joinville. Il est déclaré « mort pour la France » et son inhumation a été faite au cimetière de la commune d’Uffholtz (Haut-Rhin). Son nom est inscrit sur le monument aux morts, situé dans le cimetière communal de Joinville.

Le Tennis-club de Joinville, qui avait cessé de fonctionner pendant le conflit, est reconstitué, sous le même nom, en octobre 1919.

Voir aussi Émile Guichard et les sapeurs-pompiers

Nécropole nationale du Silberloch au Hartmannswillerkopf (Vieil Armand) (Wikipédia)

 

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18 décembre 2024 3 18 /12 /décembre /2024 00:01

Lucie Glasener naît le 6 août 1891 à Bionville, Meurthe-et-Moselle. Elle est la fille de Marie Amélie Petit et de son époux Jean Nicolas Augustin Glasener. Son père, natif du village, est d’abord ouvrier agricole puis tisserand (comme une grande part de la famille) et aurait été ensuite voiturier. Sa mère est originaire du village voisin, Allarmont, situé dans le département des Vosges même s’il n’est séparé de Bionville que par une modeste rivière, La Plaine. Le couple a eu huit enfants, dont sept filles, Lucie étant l’avant-dernière.

La famille vit dans le hameau des Noires Colas, qui compte, en 1896, 140 habitants sur les 509 de la commune ; il n'en aura plus que 57 en 1921, Bionville ayant alors perdu plus de la moitié de sa population (227 h.). Après l’an 2000, on compte un peu plus de 100 personnes dans le territoire. Un oncle de Lucie, Jean Baptiste Glasener, fabricant de broderies, était adjoint au maire du village en 1876.

En 1911, Lucie Glasener est domestique, au service de Charles Lecuve, industriel du bois, qui vit à Allarmont, dont il est maire depuis 1904. Il a trois enfants.

Au début de la première guerre mondiale, les villages de Bionville et Allarmont sont envahis par l’armée allemande, comme toute la partie supérieure de la vallée de la Plaine. Comme d’autres otages pris dans les communes voisines, le maire Charles Lecuve et le curé d’Allarmont, l'abbé Alphonse Mathieu sont arrêtés le 24 août 1914, sans justification particulière. Ils sont fusillés à quelques centaines de mètres, sur le territoire de Celles au lieu-dit le carrefour de la Soye.

Lucie Glasener reste au service de Maria Julie née Mathieu, l’épouse de Charles Lecuve et s’occupe des trois enfants, Charlotte, Pierre et Marthe. Le village reste sous occupation allemande pendant toute la durée du conflit.

En 1926, Lucie Glasener est toujours à Allarmont avec Maria Lecuve et ses deux cadets. Elle répond, en août 1931 à un appel de la sous-section de Bionville de l’association des anciens combattants pour financer le drapeau des anciens combattants de la commune. La plus jeune des filles Lecuve, Marthe, y participe aussi « en mémoire de son père fusillé par les Allemands ». Toutes les deux ont versé cinq francs, et la collecte totale est de 521 francs.

C’est le 6 septembre 1931, sous une pluie battante, que les dix-huit anciens poilus de Bionville reçoivent leur drapeau, en présence de camarades venus de Badonviller et d'Allarmont, avec une fanfare. C’est le colonel Chanal, commandant le 158e régiment d'infanterie, qui procède à la remise, auprès de Fortier, président de la sous-section locale.

En 1936, Lucie Glasener vit à Aubervilliers, rue des Cités, dans la maison de Paul Vatelot, industriel de la literie, et de son épouse Charlotte, la fille aînée de Maria Lecuve. Ils ont trois enfants, Bernard, Nicole et Françoise. Ils retournent tous les étés dans la maison d’Allarmont et s’y trouvent au moment de la nouvelle occupation allemande en 1940. Une grande partie de la maison Lecuve est réquisitionnée par l’armée allemande.

Ayant pris sa retraite, Lucie Glasener réside en 1966 dans une partie de sa maison natale, aux Noires Colas.

Lucie Glasener meurt le 30 mars 1980 à Raon-l’Étape (Vosges), où elle était hospitalisée. Elle était âgée de 89 ans.

Cérémonie patriotique à Allarmont, années 1920

 

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