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16 novembre 2017 4 16 /11 /novembre /2017 00:01

Début de la biographie de Joannès Allardet.

Joannès Francisque Allardet naît le 21 décembre 1864 à Lyon (1er arr.). Il est le fils de Jeanne Marie Dietze, modiste, et de Jacques Claude Allardet, dessinateur. Lui-même fait un apprentissage en tant que dessinateur. Devenu employé de chemin de fer, il s’installe rue de Cléry à Paris (2e arr.) avec son père et épouse en avril 1891 Marie Anne Le Cloirec, couturière.

Après son mariage, Allardet va exercer l’activité de placier. Suite à la naissance à Paris de leurs trois filles, la famille s’installe rue des Tilleuls dans le quartier du Plant à Champigny-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne) où naît leur fils en 1899. Allardet est devenu représentant de commerce.

Peut-être est-ce lui le « J. Allardet, ex-sous-officier au 1er zouaves, médaillé du Tonkin » qui signe deux protestations dans le cadre de l’affaire Dreyfus : en janvier 1898 « pour maintenir les garanties légales des citoyens contre tout arbitraire » ; en novembre de la même année, contre les poursuites et les persécutions qui frappent le colonel Picquart, « l'héroïque artisan de la révision, à l'heure où celle-ci s'accomplit. »

La première intervention politique certaine d’Allardet est son rôle de secrétaire dans une réunion électorale de 800 personnes à Champigny, en mai 1902, en soutien au radical Maujan contre la candidature nationaliste de M. Fatoux. Parmi les orateurs, on compte Henri Martinet, de la Fédération socialiste révolutionnaire de la Seine. En juillet de la même année, Allardet et Martinet sont candidats pour faire partie de la délégation de ladite Fédération au comité interfédéral du Parti socialiste français. À partir de septembre, Allardet signe ses interventions en tant que secrétaire de l’Union socialiste révolutionnaire de Champigny. Il envoie ainsi une adresse républicaine au ministère Combes, après ses actes contre les congrégations religieuses, l'engageant « à poursuivre sa marche vers l'idéal de tous les citoyens épris du vrai esprit de liberté ». Le même mois, il annonce que son groupe va organiser « des causeries mensuelles sur des sujets d’économie politique, et sociale pour développer sa propagande et contribuer à l’éducation démocratique dans la commune. »

En 1903, Allardet participe aux travaux de la section campinoise de la Ligue des droits de l’Homme, dont Breuillé est le secrétaire. Il fait voter en janvier deux ordres du jour, le premier « en faveur des monopoles assurant à l'État des ressources nécessaires pour les œuvres de solidarité » et le second de félicitation à Jaurès; Caillaux, et d'Estournelles de Constant « pour leurs discours en faveur de la paix et de l'arbitrage ». Il anime en février une réunion commune avec les sections de Saint-Maur, Joinville, Le Perreux, Bry, Créteil, Charenton et Chennevières réclamant « une ré/orme de l'enseignement permettant, de réaliser l'unité d'instruction », contre « la concentration de la richesse dans tes mains de quelques-uns au préjudice du travail » et pour la suppression des conseils de guerre.

Toujours avec la Ligue des droits de l’Homme, Allardet prend l’initiative en juillet 1903 de la distribution de prix du 14 Juillet aux enfants des écoles communales qui avaient obtenu les premières places dans un concours de rédaction.

À suivre.

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14 novembre 2017 2 14 /11 /novembre /2017 00:01

Suite de la biographie d’Henri Martinet

Participant au débat sur le devenir du socialisme français, Henri Martinet signe une tribune dans le cadre de la préparation du congrès le 3 février 1920 dans L’Humanité, intitulée Pour l'Internationale du socialisme révolutionnaire. Il se démarque à la fois de ceux déjà adhérents aux thèses de Moscou comme des socialistes réformistes mais, se qualifiant de socialiste-révolutionnaire, il assure que « L'heure est venue pour les disciples de Karl Marx de constituer la IIIe Internationale ». Mais, déclare-t-il, « il ne s’agit pas d'adhérer à la IIIe Internationale comme une recrue qui vient dans un groupe ». À la fin du mois d’octobre 1920, Henri Martinet rompit avec le comité pour la reconstruction de la IIe Internationale et donna son soutien à la motion pour l’adhésion immédiate à la IIIe. Son ralliement facilita l’adhésion de la section de Champigny au Parti communiste, qui se fit à l’unanimité moins cinq voix au lendemain du congrès de Tours (décembre 1920). Martinet fut le secrétaire de la nouvelle section, secondé par Martin* (secrétaire adjoint), Deutch* (trésorier) et Armand Gandon* (trésorier adjoint). Les effectifs qui étaient passés de 75 cotisants en décembre 1919 à 130 au premier semestre, tombèrent à 44 pour l’année 1921.

Un meeting est organisé en mai 1923 à Joinville par un cartel d’organisations de cette commune et de Champigny (anciens combattants de l’ARAC, Ligue des droits de l’Homme, libre-pensée, parti socialiste communiste). Martinet vient y apporter la controverse à Gaillot, ancien élu socialiste de 1912 à Champigny, qui avait rejoint la formation dissidente refusant les décisions du 4e congrès mondial de l’Internationale communiste, qui donnent l’ordre de quitter la franc-maçonnerie et la Ligue des droits de l’Homme avant le 31 décembre 1922.

À l’occasion du scrutin municipal de mai 1925 Martinet est à la tête de la liste communiste qui recueille en moyenne 779 voix sur 3 507 suffrages exprimés (22,2%) pour 4 154 inscrits. Elle se retire au second tour tandis que les socialistes de Joannès Allardet qui avaient eu 817 votes en moyenne (23,3%) rejoignent les radicaux-socialistes, et l’emportent face à la droite de l’Union républicaine nationale. Eugène Auguste Courel, socialiste, est élu maire.

Quatre ans plus tard, en mai 1929, Martinet dirige toujours la liste communiste, qui est en troisième position derrière la liste du cartel socialiste-radical de Courel (41,9%) et de la droite (26%). Les communistes obtiennent 950 voix en moyenne (21,6%), Martinet arrivant en tête avec 965 votes pour 4 395 votants sur 5 929 inscrits. Une liste de concentration socialiste avec des dissidents communistes (Gaillot, Edmond Neumann) recueille 4%.

Au second tour, Martinet maintient la liste communiste, mais avec 695 votes en moyenne (21,7%), elle n’a pas d’élu, tandis que les socialistes de Courel emportent les 27 sièges avec 62,6% des suffrages exprimés.

Henri Martinet meurt le 12 mai 1932 à Champigny. Il était âgé de 66 ans. Il avait deux enfants.

Fin.

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12 novembre 2017 7 12 /11 /novembre /2017 00:01

Suite de la biographie d’Henri Martinet

À l’occasion des élections municipales de mai 1908 à Champigny, Henri Martinet est élu au second tour, comme toute la liste de concentration républicaine et socialiste, qui comprend 15 radicaux-socialistes et 8 socialistes. Parmi les nouveaux élus, qui rejoignent Albert Thomas, seul socialiste sortant dans le conseil, il y a également Joannès Allardet ; tous les trois sont désignés comme délégués sénatoriaux en décembre 1908. Thésée Paul Émile Pouillet, radical, est réélu maire.

Au sein du conseil municipal, Martinet plaide en particulier pour l’amélioration des conditions de transport, remettant en novembre une pétition au conseil général sur les lignes de tramways de l'Est-Parisien. Il propose un projet de régie directe des marchés d’approvisionnement. En 1909, il participe activement à la campagne d’Albert Thomas, qui sera élu député dans une élection législative partielle. Martinet devient en 1912 trésorier de la section SFIO de Champigny, dont Martin est secrétaire.

Réélu lors de l’élection municipale de mai 1912, il siège au côté d’Albert Thomas, qui devient maire tout en restant député, et s’occupe notamment de la Caisse des écoles et des marchés. Martinet est candidat à l’élection cantonale Nogent, canton auquel Champigny est rattaché depuis la scission de l’ancien canton de Charenton. Il fait campagne avec l’appui d’Albert Thomas ainsi que de Marcel Cachin. Malgré la présence de deux autres radicaux, Martinet est battu dès le premier tour par Brisson, radical. Il recueille 1 023 voix sur 5 971 votants, soit 17,1% ; il y avait 10 778 inscrits.

Pendant la première guerre mondiale, Martinet est mobilisé dans l’armée territoriale et reste, au moins en 1914, en région parisienne. Il participe en novembre de cette année à une réunion du comité de vigilance du canton de Nogent, structure, basée au Perreux-sur-Marne, qui supplée, au moins jusque la mi-1916, aux instances régulières de la SFIO. Promu à titre temporaire lieutenant dans le 1er régiment du génie en mars 1918, il sera confirmé dans ce grade, dans la réserve, en juin 1922.

Lors du scrutin qui suit le conflit, Martinet conduit la liste socialiste unifiée, Albert Thomas, ancien ministre, ayant quitté cette fonction en août 1919 pour devenir ensuite le premier directeur du Bureau international du travail (BIT). Au premier tour, les socialistes unifiés recueillent en moyenne 907 voix sur 2 606 suffrages exprimés (34,8%) ; au second tour, ils ont 923 voix en moyenne sur 1 885 suffrages exprimés (49,0%) et ont cinq élus, le Bloc républicain emportant les 22 autres sièges. Martinet, avec 991 votes, arrive en seconde position (52,5%). Henri Dumont est élu maire. Martinet intervient en juillet 1920 à la conférence des élus municipaux socialistes à Boulogne-Billancourt.  

À suivre.

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10 novembre 2017 5 10 /11 /novembre /2017 00:01

Suite de la biographie d’Henri Martinet

Le domaine social est également investi par Henri Martinet qui, dès mars 1897, est secrétaire de la Fédération des abonnés à la semaine, une organisation qui revendique l’amélioration des conditions de transport des salariés. Elle plaide l’élargissement des abonnements à la semaine aux employés et le droit pour tous d’utiliser tous les omnibus et non les quelques trains qui leur étaient réservés. Une demi-douzaine de comités existent dans les communes des bords de Marne ; ils ont souvent le soutien des élus radicaux-socialistes, comme le député Jules Ferdinand Baulard. Martinet exerce toujours cette fonction fin 1899.

Martinet est en novembre 1902, avec Lucien Delanchy fondateur de l’association communiste des ouvriers menuisiers du département de la Seine, baptisée « Les Égaux, menuiserie ouvrière communiste ». La Société anonyme de production à personnel et capital variables est basée 10, rue Marcadet, à Paris (18e arr.). Elle est constituée avec 1 000 francs, portés à 5 000 francs l’année suivante, par dix menuisiers vivant à Paris pour huit d’entre eux, l’un résidant à Vincennes et Martinet demeurant à Joinville ; la qualité de syndiqué est exigée des ouvriers qui demandent à en faire partie. Par délibération du conseil d'administration en août 1903, Martinet a été nommé directeur. Ayant déménagé au 125, rue de Montreuil (Paris, 11e arr.), la coopérative est déclarée en faillite le 5 mai 1905.

Réinstallé à Champigny probablement en 1903, Henri Martinet dirige une liste du Parti socialiste de France (PSdF) lors des élections municipales de mai 1904 dans cette commune. Albert Thomas, professeur à l’université et futur ministre est lui à la tête de celle du PSF, de tendance plus modérée. Au second tour, les deux listes socialistes fusionnent mais ne présentent que six candidats, nombre correspondant aux sièges qu’ils auraient eu si le scrutin était proportionnel. La liste unifiée comporte cinq noms du PSF et un du PSdF (Martinet). Les radicaux-socialistes l’emportent et Albert Thomas est le seul élu de leur liste. Le conseil est composé de 9 radicaux-socialistes, 5 radicaux, 4 progressistes, 4 cléricaux et un socialiste.

Le même mois, Martinet affronte pour l’élection au conseil général dans le canton de Charenton Amédée Chenal, conseiller général radical-socialiste sortant, qui est réélu. Martinet a recueilli 2 612 voix (34,9%) sur 7 484 votants pour 13 264 inscrits.

Bien qu’officier de réserve, Martinet participe en décembre 1904 puis en janvier 1905 à deux réunions de l’Association internationale antimilitariste des travailleurs à Champigny ; lors de la deuxième, où Martinet représente le PSdF, des incidents sont signalés avec des nationalistes.

Après l’unification socialiste de 1905, Martinet développe la doctrine socialiste lors d’une conférence en novembre à Créteil de la 37e section du Parti socialiste SFIO. Il préside en janvier 1906 une réunion du même parti à Champigny pour commémorer les massacres du 22 janvier 1905 à Saint-Pétersbourg tandis qu’Albert Thomas, rédacteur à L’Humanité et conseiller municipal, confère sur la Révolution russe. Cette même année, Martinet prend part à la fondation d’un hebdomadaire couvrant la 2e circonscription de l’arrondissement Sceaux (Seine), Réveil socialiste, dans lequel il écrit régulièrement. Il collaborera de la même façon à une autre publication hebdomadaire sur le même territoire, en 1909-1910, Voix socialiste.

À suivre.

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8 novembre 2017 3 08 /11 /novembre /2017 00:01

Henri François Louis Martinet naît le 4 juillet 1865 à Paris (1er arr.). Il est le fils d’Anne Siblot, couturière et de son époux Pierre Louis Martinet, garçon de salle.

Après un service militaire à la fin des années 1880 dans l’infanterie, il est promu officier, sous-lieutenant de réserve.

Menuisier, résidant 53bis, bd St Germain à Paris (5e arr.), Henri Martinet se marie en octobre 1895 à Champigny-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne) avec Eulalie Jeanne Burgalat. Un des témoins du mariage est Prudent-Dervillers, maitre tailleur, fondateur du Parti ouvrier socialiste révolutionnaire, conseiller municipal de Paris en 1889 et député de la Seine depuis 1893. Les époux vont d’abord vivre à Champigny, 68, avenue des Deux-Communes, puis à partir de 1899, 8, rue du Pont à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Son épouse est marchande de poissons.

Il s’engage publiquement en politique auprès de l’extrême-gauche, avec le  groupe socialiste internationaliste du parti ouvrier socialiste-révolutionnaire (POSR) dans la 2e circonscription législative de l’arrondissement Sceaux (Seine) dès février 1898 et dans la structure locale du POSR, l’Union socialiste révolutionnaire de Champigny et Joinville dont il est secrétaire en 1899. Il est délégué au congrès de la salle Wagram de la Fédération des travailleurs socialistes de France de 1900, par son groupe et par l’union syndicale des ouvriers menuisiers du département de la Seine.

Le 26 avril 1900, le comité électoral socialiste-révolutionnaire de Joinville tient une réunion pour l’élaboration d'une liste de candidats lors des élections municipales de mai ; Martinet y participe peut-être. Lors du scrutin, les 23 candidats de la liste du maire radical-socialiste Eugène Voisin sont élus ou réélus.

En novembre 1900, en tant que secrétaire de l’Union socialiste révolutionnaire de Champigny-sur-Marne, adhérente à la Fédération socialiste révolutionnaire internationaliste de la 2e circonscription de Sceaux, Martinet appelle les groupements qui en faisaient partie à rejoindre la Fédération socialiste révolutionnaire de la Seine, fondée le 1er avril 1900. Il devient le secrétaire de la section de la 2e circonscription de Sceaux de la nouvelle entité et préside, en décembre, une réunion plénière extraordinaire. Désigné en mars 1901 comme suppléant de Jean Longuet au comité général du Parti socialiste, où il représente la FTSF, Martinet est un des orateurs de la formation dans les réunions publiques de Champigny, Saint-Maur, Créteil, Le Perreux ou Joinville notamment. Martinet représenta la FTSF au congrès du PSF à Tours (1902).

A suivre.

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6 novembre 2017 1 06 /11 /novembre /2017 00:01

Pierre Emmanuel Laforest naît le 31 juillet 1860 à Diou (Allier). Il est le fils de Pauline Barnabé et de son époux Joseph Laforest, forgeron.

Vivant boulevard Saint-Michel à Paris, travaillant comme employé de commerce, il épouse Léontine Augustine Guiot en août 1885 à Paris (3e arr.). Il va s’associer avec son beau-père, Jean-Baptiste Guiot, fabricant de peignes, dont il partage le domicile d’abord à Paris puis dans le quartier de Polangis à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). La fabrique est installée dans le même quartier, mais dans la commune de Champigny-sur-Marne.

Polangis est une nouvelle zone d’habitation, apparue après le lotissement du parc du château à partir de 1883.

En septembre 1895, Laforest participe, avec plus d’une centaine de personnes du quartier de La Fourchette (à cheval sur Champigny et Joinville) à une collecte « pour les affamés de Carmaux », de solidarité avec les mineurs en grève, lancée par Henry Vaudémont et le journal radical Voix des communes.

Son beau-père siège au conseil municipal de Joinville de 1892 à 1900. Laforest se présente lui aussi sur la liste radicale-socialiste du maire Eugène Voisin en mai 1904. Face à une liste de droite, conduite par Honoré Moulinet, qui recueille 31,9% des suffrages exprimés et aura un siège, et une liste socialiste (Henri Lacroix, Émile Lebègue) qui obtient 14,9%, les radicaux-socialistes remportent 22 sièges sur 23 (50,2%). Laforest est élu dès le premier tour avec 560 voix sur 1 119 pour 1 363 inscrits.

Les colistiers d’Eugène Voisin fustigeaient l’apolitisme affiché de la « coalition réactionnaire », assurant que leur mot d’ordre « pas de politique ! » voulait dire « pas de politique républicaine ». Ils dénonçaient « le nationalisme, le cléricalisme et la réaction » se cachant derrière le programme de leurs adversaires et affichaient leurs « sentiments démocratiques » et leur fidélité au « vieux programme républicain ». L’ancien député radical Jules Ferdinand Baulard commentait le résultat de la façon suivante : « Je souhaite que nous puissions décrasser notre commune dont nous avons été considérés pendant longtemps comme des anarchistes qui voulaient tout bouleverser ; c’est une satisfaction que nos efforts et nos idées ont gain de cause. »

Membre du comité radical-socialiste, Laforest est désigné comme électeur sénatorial en décembre 1904. Il ne se représente pas en 1908.

Ses beaux-parents, Jean-Baptiste et Catherine Guiot avaient cédé la fabrique de peignes de Champigny, en août 1906, à son épouse et à lui-même. Ils s’y installent vers cette date et ne semblent pas avoir eu d’enfants.

Pierre Emmanuel Laforest meurt le 9 septembre 1916 à Champigny. Il est enterré à Joinville. dans une note nécrologique, le journal radical Voix des communes le  présente comme un « homme de bien qui ne se connaissait aucun ennemi ni aucun adversaire ». Il précise qu’il était libre-penseur et membre du Cercle de Joinville, structure « autour du billard duquel les élections municipales ont la réputation de se faire ». La cérémonie funéraire, malgré la période de guerre, rassemble nombre d’anciens conseillers municipaux et industriels. Il était âgé de 56 ans.

La Loire et l'abbaye de Sept-Fons vus de Diou

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4 novembre 2017 6 04 /11 /novembre /2017 00:01

Jean Baptiste Guiot naît le 9 octobre 1839 à Pragelas (act. Pragela), commune montagnarde et francophone de la province de Turin, dans le Piémont italien. Il est le fils de Marianne Blanc et de Jean Baptiste Guiot, dit Guiot-Bourg son mari.

Jean Baptiste Guiot, qui dispose de la nationalité française, épouse en décembre 1863 à Paris (2e arr.) Catherine Schaldenbrand, ouvrière en châles, originaire de Flaxlanden (Haut-Rhin). Il exerce alors le métier d’employé de commerce et réside 12, rue Beaurepaire à Paris (10e arr.). Dès 1865, il exerce la profession de fabricant de peignes, d’abord à Paris puis, avant 1885, à Champigny-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne) où il ouvre un atelier dans le quartier de Polangis, rue du Plateau. Il réside dans la partie joinvillaise du même quartier, avenue Jamin.

Son épouse, qui opte en 1872 pour la nationalité française, et lui-même auront une fille, Léontine, qui épousera en août 1885 à Joinville-le-Pont Emmanuel Laforest, lequel sera le collaborateur puis le successeur de Guiot dans l’exploitation de la fabrique de peignes.

Le quartier de Polangis, loti à partir de 1883 dans le parc du château éponyme, compte en 1891 plus de 80 habitants sur les 4 320 de la commune. Les deux listes en présence lors des élections municipales de mai 1892 vont solliciter Guiot. Il refuse de rejoindre celle, classée à droite, conduite par le Dr Jean Barborin et Albert Bocquentin. Il rejoint la liste du maire sortant, Eugène Voisin, soutenue par le comité radical-socialiste. La liste conservatrice n’aura qu’un seul élu sur 23 (Honoré Moulinet), tandis les 22 autres sièges sont occupés par les radicaux. Guiot, qui est donc le premier polangeois élu au conseil municipal, est élu au second tour.

Dans le journal radical régional Voix des communes, Henry Vaudémont décrit ainsi le contexte municipal : « Le vieux Joinville [c’est-à-dire le centre-ville, sur la rive droite de la Marne] accorde au nouveau huit conseillers. Il en aura donc deux à choisir [en plus des 6 sortants qui se représentent]. Dès à présents les électeurs militants semblent avoir jeté les yeux sur MM. Guiot et Villain. (…) Quant à M. Guiot, je le connais personnellement et le tiens en grande estime. C’est un vieux et sincère républicain, car il l’était déjà sous l’empire. Il habite l’avenue Jamin et représentera Polangis, qui a pris assez d’extension, depuis un certain temps, pour avoir droit à un mandataire. Signe particulier : a refusé de faire partie de la liste Barborin. »

Après l’explosion de l'usine du Bi-Métal à Joinville en octobre 1895, Guiot organise avec François Blaize, coopérateur et lunettier, une quête en faveur des familles des ouvriers touchés par la catastrophe et rend compte, en novembre, de la gestion des fonds recueillis en faveur des victimes.

Il est désigné comme électeur sénatorial en mars 1896 et le sera e nouveau à deux reprises en 1899.

Lors des élections municipales de mai 1896, la liste Eugène Voisin est élue sans concurrence. Guiot est réélu dès le premier tour. Il n’est pas candidat en 1900.

Guiot et sa femme vendent, en août 1906 l’entreprise de peignes à leur fille et à leur gendre. Son épouse va vivre avec ces deux derniers à Champigny, tandis que Jean Baptiste Guiot va s’installer au Havre (Seine-Inférieure, act. Seine-Maritime). Sans doute attiré par les bateaux, il vit rue Frédéric-Lemaître, à quelques dizaines de mètres du port, dont il fréquente les pilotes.

Jean Baptiste Guiot meurt le 31 mars 1914 au Havre. Il était veuf depuis octobre 1911 et âgé de 74 ans.

Son gendre, Emmanuel Laforest, a siégé également au conseil municipal de Joinville (1904-1908).

Mineurs au col de Pragela vers 1900

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26 octobre 2017 4 26 /10 /octobre /2017 01:01

Troisième article de la biographie de Laurent Graillat.

Lors des élections municipales de mai 1900, Graillat est élu aux côtés de plusieurs autres socialistes, comme René Bounet, conseiller municipal de Saint-Maur. Au premier tour, il recueille 717 voix pour 3 480 votants soit 20,6%. Au second tour, il est élu grâce à la fusion des listes radicale et du Parti ouvrier socialiste révolutionnaire. Il devient syndic du conseil municipal.

Laurent Graillat meurt le 5 mai 1902, à l’âge de 68 ans, en ayant exercé jusqu’au bout ses fonctions de conseiller municipal, de président du conseil de prud’hommes ainsi que de la chambre syndicale des tonneliers, et de membre de la commission départementale du travail. De manière très inhabituelle, tous ces titres figurent sur son acte de décès à l‘état-civil communal.

Les obsèques de Laurent Graillat vont être l’occasion de manifestations spectaculaires. On y voit des personnalités, comme plusieurs députés socialistes dont Victor Dejeante ou le sénateur-maire de Saint-Maur Léon Piettre tandis que pompiers, les fanfares et diverses sociétés locales envoient des délégations. Mais ce sont les comités socialistes qui décident de les rendre solennelles en voulant déployer un drapeau rouge. L’intervention des agents de police provoque une vive bagarre, pendant laquelle ils réussissent à s’emparer de l’étendard, qui ne sera rendu à la famille qu’à la fin de la cérémonie. La presse nationale rend largement compte de l’incident.

Un an et demi plus tard, en octobre 1903, les membres du Parti ouvrier socialiste révolutionnaire inaugurent un modeste monument élevé sur sa tombe, au cimetière du Nord, avenue de l’avenue de Condé à Saint-Maur.

Son troisième fils, seul survivant de ses enfants, Émile Graillat, sera le responsable de la section socialiste SFIO de la ville voisine de Joinville-le-Pont en 1912 et conseiller municipal, socialiste indépendant, de la même ville en 1919.

Enfin, son petit-fils René Graillat, lui aussi engagé dans l’action sociale professionnelle, sera membre de la délégation spéciale chargée d'administrer provisoirement la commune de Champigny-sur-Marne à la Libération en 1944 où il fait donc fonction de conseiller municipal.

Fin.

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24 octobre 2017 2 24 /10 /octobre /2017 01:01

Deuxième article de la biographie de Laurent Graillat.

Avec Jules Guesde et Victor Marouck notamment, Graillat devient militant de la FTSF (Fédération des travailleurs socialistes de France). Quand scission du Parti ouvrier se produit en 1882, il reste aux côtés des possibilistes de Paul Brousse.

En mai 1884, Graillat est candidat socialiste révolutionnaire dans le quartier Bercy de Paris (12e arr.) où il obtient 198 voix sur 1 471 votants pour 1 949 inscrits soit 13,1% ; c’est le radical Lyon-Alernand qui est élu. Il intervient dans plusieurs réunions du parti ouvrier socialiste révolutionnaire, nom que prend la FTSF, en région parisienne de 1884 à 1889 et est membre du comité national de ce parti.

Les groupes ouvriers constitués de tonneliers et ouvriers de magasins, barilleurs, répareurs du département de la Seine créent une chambre syndicale de la tonnellerie dont Graillat est le secrétaire général. Sous son égide, un bureau d'embauche est constitué en 1885. Cette même année, il participe à l’Exposition internationale d’Anvers.

Le principal engagement de Laurent Graillat est la fonction de conseiller prud'homme qu’il exerce plus de vingt ans à partir de 1882. Il est élu dans la 3e catégorie qui regroupe les tonneliers. Antérieurement, les élections aux conseils de prud'hommes se passaient sans que le public y attache une grande importance. Mais en novembre 1882, le parti possibiliste voulut les investir pour appliquer les principes socialistes sur la rémunération du travail manuel et ils constituent un comité central électoral et de vigilance des conseillers prud'hommes ouvriers. Lors de ce premier scrutin, le comité central fait élire onze candidats sur les vingt-six conseillers ouvriers. Un groupe de socialistes indépendants est également constitué. En décembre 1888, le journal Le Temps considère que le vote est le terrain où l’on peut juger des forces respectives des divers partis socialistes révolutionnaires et s’inquiète que les conseils ne deviennent pas « le champ-clos des partis socialistes ». Cette année-là, les possibilistes présentent 22 candidats, pour 7 de la Fédération des chambres syndicales indépendantes. Le comité central possibiliste présente un il proclame que son but est « la suppression compte du patronat et du salariat », demande à ses élus d’être inscrit au parti ouvrier. Sur 27 sièges, sur 21 élus on compte 11 possibilistes (dont Graillat), 5 indépendants et 5 blanquistes ; il y avait eu 11 000 votants sur 31 375 inscrits.

En décembre 1890, sur les 69 conseillers prud'hommes ouvriers siégeant, il y avait 47 possibilistes, 21 socialistes indépendants et un conseiller blanquiste-boulangiste.

Installé à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne) en 1892 dans une maison qu’il avait fait construire 30, rue du Petit-Parc Graillat est réélu à nouveau en décembre 1893. Yves Guyot (La tyrannie socialiste, 1893), député de droite, estime que Graillat, président du Conseil des prud'hommes des produits chimiques, a un mandat impératif de condamner toujours les patrons et publie une lettre de lui du 14 juin 1893 dans laquelle il se dit « élu d'un comité et ayant un programme, desquels je relève rigoureusement et qui seuls dictent ma conduite. »

Graillat est encore reconduit en 1896 et 1899, à chaque fois de nouveau au premier tour et assure la présidence pour la partie ouvrière. Il reçoit pour ses mandats une médaille d'argent en mars 1902, remise par Alexandre Millerand, ministre du commerce et de l'industrie.

Il était également président de la deuxième section de la commission départementale du travail de la Seine.

À suivre.

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22 octobre 2017 7 22 /10 /octobre /2017 01:01

Premier article de la biographie de Laurent Graillat.

Laurent Vincent Graillat naît le 20 janvier 1834 à Saint-Vallier (Drôme), il est le fils de Marie Maige et de son époux Laurent Graillat. La famille s’installe à Lyon vers 1835, où les parents exercent la profession de marchands de comestibles en 1859, rue de la Monnaie ; ils sont ensuite concierges en 1877.

Toujours à Lyon, Laurent Graillat exerce la profession de tonnelier et vit également rue de la Monnaie (2e arr.). Il y épouse en mars 1859 Jeanne Jogand.

Sous la Commune de Paris, Graillat est commandant du 240e bataillon de la 70e légion, stationné à Belleville le 18 mars 1871. Selon Ernest Vaughan (1841-1929, fondateur de l’Aurore), « il combattit énergiquement jusque la dernière minute et ne songea à son salut qu'après l'occupation complète de Paris. Il réussit à s'échapper par la porte de Belleville, en sautant du haut du bastion et se réfugia à Saint-Maurice. »

Il continue d’exercer la profession de tonnelier et réside de la Grande-Rue de Saint-Maurice  (Seine, act. Val-de-Marne) quand il déclare le décès de son fils aîné, Jean, 9 ans, en mars 1872. Il était cependant recherché en tant qu’ancien communard et, d’après Ernest Vaughan « un soir, le brigadier de gendarmerie, qui avait pour lui, sinon de l'amitié, du moins beaucoup d'estime, vint le prévenir qu'il avait l'ordre de l'arrêter le lendemain matin. Graillat partit immédiatement ». Il est condamné par contumace, le 21 novembre 1873, par le 3e conseil de guerre, à la déportation à perpétuité dans une enceinte fortifiée.

Il se fixa en 1873 à Bruxelles (Belgique), 19, rue de la Montagne-de-Sion, où il exerce toujours son métier de tonnelier. Il intègre la Société des proscrits de la capitale belge et s’investit dans l’aide sociale aux réfugiés.

Après le décès dans son village d’origine de Civrieux-d'Azergues (Rhône) de son épouse Jeanne en février 1875, Laurent Graillat se remarie en septembre 1878 à Bruxelles avec Marie Joséphine Tourot, originaire de Faucogney (Haute-Saône).

Amnistié, sans doute au titre de la loi du 3 mars 1879, s’installe de nouveau en France et y continue son métier de tonnelier. Il est domicilié 17, passage d’Austerlitz à Paris (12e arr.) quand il déclare la naissance de son second fils, Laurent Désiré. Il est chef tonnelier chez Sauvignon en 1886 où il gagnait 500 francs par mois plus les commissions, puis courtier en vins. Il vivra ensuite dans le même arrondissement rue Érard.

À suivre.

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