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4 décembre 2017 1 04 /12 /décembre /2017 00:01

Suite de la biographie d’Eugène Hainsselin.

Revenu à Paris en 1897, Hainsselin est secrétaire d’un comité de défense de la Verrerie ouvrière d’Albi (Tarn).

Il s’installe avec sa famille rue du Château (14e arr.). Son engagement public prend alors deux formes principales : la libre-pensée et le syndicalisme.

Membre de l’Union des libres-penseurs du 14e, Hainsselin est élu au conseil central de la Fédération française de la libre-pensée en mars 1897. En juin, il est désigné comme gérant du bulletin fédéral. À partir de ce moment, il se présentera régulièrement comme publiciste. La fonction amène Hainsselin à gérer de nombreux conflits : en août avec le journaliste Lucien Brunswick qui lui envoie par huissier une sommation d'insertion, en octobre où il a une altercation avec Chatelard lors de la commission de rédaction. Hainsselin participe à des délégations, donne en décembre une conférence sur le rôle des religions à Paris (17e arr.) et présente le rapport financier au congrès annuel ce même mois.

Condamné à une amende dans le procès que lui faisait Brunswick en janvier 1898, Hainsselin est relaxé en appel en décembre. Il donne une conférence sur le Théâtre social à Paris (2e arr.) en avril et est réélu parmi les 25 membres du conseil central dont il devient secrétaire général ; il cède sa fonction de gérant du Bulletin de la libre-pensée à Lachaume. Il adresse sa démission dès le mois de juin, se plaignant de ne pas avoir accès au registre des inscriptions des groupes et adhérents fédérés qui resterait dans les mains de la trésorière Julie Pasquier qui, se croyant prise à partie, quitte à son tour sa fonction également ; le conseil refuse les deux démissions. Cependant, Hainsselin, suite à un nouveau conflit avec son successeur à la gestion du bulletin, Lachaume, renouvelle son retrait et est remplacé en août par Paul Dobelle. En septembre, Hainsselin, absent, est à nouveau mis en cause au conseil central pour n’avoir pas remis des sommes qui lui auraient été confiées. Il n’est pas réélu en 1899.

À suivre.

 

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2 décembre 2017 6 02 /12 /décembre /2017 00:01

Suite de la biographie d’Eugène Hainsselin.

Louis Gentil Hainsselin naît le 21 avril 1866 à Paris (7e arr.). Sa mère, Louise Adelphine Durant, est papetière tandis que son père, Eugène Médéric Hainsselin est cordonnier. Lui-même fera usage du prénom d’Eugène.

Commençant à travailler à 16 ans, devenu menuisier, Eugène Hainsselin se spécialise dans la scierie mécanique et travaille d’abord dans l’atelier de son père, devenu entrepreneur. Il épouse en novembre 1889 à Paris (15e arr.), où il réside avec ses parents avenue Bosquet, Anna Archambaudière, couturière.

La famille s’installe rue des Entrepreneurs dans le même arrondissement. Elle déménage à Versailles (Seine-et-Oise, act. Yvelines), où elle vit en 1892 rue de la Patte-d’Oie puis en 1893 rue de Vergennes.

Dans la ville-préfecture de Seine-et-Oise, Hainsselin débute son activité publique en rejoignant le comité socialiste des travailleurs Versaillais, fondé en octobre 1890. La structure avait organisé en novembre 1891 une réunion publique consacrée notamment au thème « Socialisme chrétien et socialisme révolutionnaire et athée » avec Henri Galiment, professeur de sociologie, qui attire un nombre important de défenseurs de l'ordre social-chrétien et se déroule courtoisement. Le groupe attaque l’alliance entre les opportunistes et les radicaux dans le département. Hainsselin en est un des animateurs avec Émile Hébert, le fondateur, Dehais et Émile Favrais, ouvrier boulanger. Il organise à l’automne 1893 un banquet fraternel d’anniversaire du groupe et contribue à la naissance, en novembre de la même année, d’une structure sœur dans le canton de Palaiseau.

Devenu Union socialiste des trois cantons du Versailles, le groupe réagit de manière très vive, en juin 1895, à une polémique lancée par Hainsselin au sujet du désistement de Favrais en faveur du républicain très modéré Paul Rameau, qui est élu député au second tour du scrutin législatif en 1893. Lors d’une réunion extraordinaire le 8 juin 1895, à laquelle Hainsselin a transmis ses arguments par lettre, les socialistes mettent en opposition « la parfaite loyauté et la parfaite intégrité des citoyens Hébert et Favrais » et au contraire « les insultes et calomnies » d’Hainsselin, qu’elle considère comme « indigne du parti socialiste. »

En septembre 1895, Hainsselin se présente comme secrétaire du groupe socialiste indépendant de Versailles et des environs pour plaider en faveur des mineurs grévistes de Carmaux (Tarn), notamment lors d’une réunion organisée à Paris (15e arr.) par les socialistes de la Creuse ou à l’occasion d’une souscription du journal La Petite République.

À suivre.

 

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30 novembre 2017 4 30 /11 /novembre /2017 00:01

Début de la biographie d’Eugène Hainsselin.

Nous allons consacrer plusieurs articles à Louis Gentil Hainsselin, dit Eugène Hainsselin (1866-1933).

Ouvrier scieur à la mécanique, travaillant dès son adolescence, il aura des responsabilités nationales dans le milieu associatif, régionales en matière syndicale et locales sur le plan politique à Versailles et Joinville-le-Pont, où il sera brièvement conseiller municipal de Joinville (1912). Malgré une éducation limitée, il se fait publiciste, représentant de commerce et architecte.

Mais sa véritable carrière se déroulera dans le domaine judiciaire. Élu conseiller prud’homme en 1899 sur une liste syndicale ouvrière, il prend goût au droit et est nommé en 1909 juge de paix, d’abord dans l’Inde coloniale française puis en métropole.

Libre-penseur, militant socialiste, participant à la naissance de la SFIO, créateur de groupes locaux, Hainsselin est un polémiste manifestement rétif à la discipline des organisations. Partout où il entre il est, peu de temps après, en conflit ouvert avec ses camarades.

Redouté par ses alliés, détesté par ses adversaires, ambitieux mais souvent confus dans son expression, Hainsselin sut manifestement s’attirer quelques amitiés qui lui permirent de faire une belle carrière et de la finir couvert de décorations.

À suivre.

 

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28 novembre 2017 2 28 /11 /novembre /2017 00:01

Suite de la biographie d’Élie Flinois

En août 1876, Flinois acquiert une épicerie 25, rue de Paris, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il rejoint l’intermédiaire qui a participé à cette négociation, Henri Buguet, sur la liste républicaine qui l’emporte lors des élections municipales de janvier 1878 à Joinville. Flinois retrouve dans le conseil plusieurs élus de tendance radicale-socialiste assez avancée, comme Alphonse Demeestère ou Louis Vaudey. Le maire est Gabriel Pinson, républicain modéré. Un seul orléaniste a été élu, alors que la municipalité sortante était conservatrice.

Les affaires de Flinois ne se passent pas très bien, puisqu’il est déclaré en faillite en avril 1878. Il en sort grâce à un concordat en août de la même année. Peut-être du fait de cette situation, il démissionne de l’assemblée communale. Il devient employé de commerce puis gérant d’immeuble et concierge.

La mort de son épouse et de sa fille aînée, en septembre 1882, après celle de sa troisième fille en 1879, vont profondément troubler Élie Flinois. Interné à la demande de sa famille à Maubeuge, il sort en septembre 1884 sans ressources et vit dans la rue à Paris. Deux ans après la disparition de sa femme, il se rend de nuit au 24, rue de la Chapelle à Paris, où ils vivaient comme concierge et où elle est morte et s’installe dans l’escalier. Prenant peut, un locataire lui porte quatre coups de couteau. Il est transporté sans connaissance à l’hôpital Lariboisière.

Hébergé par sa seule fille survivante rue de Sévigné à Paris (4e arr.), Élie Flinois va reprendre une activité de représentant de commerce. Il meurt le 24 mai 1896, sans doute à l’hôpital de la Pitié à Paris (13e arr.). Il était âgé de 60 ans.

Fin

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26 novembre 2017 7 26 /11 /novembre /2017 00:01

Début de la biographie d’Élie Flinois

Élie Théophile Flinois naît le 30 octobre 1835 à Neuilly-sur-Seine. Il est le fils de Catherine Dauchy et de son époux Élie Joseph Flinois, jardinier.

Devenu commis voyageur, il épouse à Paris (18e arr.) en juin 1863 Élise Célestine Bassière, maîtresse d’hôtel garni ; il s’établit ensuite comme épicier rue des Poissonniers à Paris (18e arr.) et sera décrit en 1871 comme fort à l’aise.

Pendant la Commune de Paris, Élie Flinois est capitaine du 144e bataillon de la Garde nationale. il est traduit, le 8 novembre 1871 devant le 6e conseil de guerre dans le cadre du procès de l’assassinat des généraux Clément Thomas et Lecomte avec 24 autres accusés dont Gaudérique Joseph Verdaguer, employé au chemin de fer de Lyon, chef de bataillon, Firmin-Jules Masselot, horloger, lieutenant d’artillerie et Charles-Marie Lagrange, employé de commerce. Flinois est accusé de complicité d'assassinat.

Le 18 mars 1871, le général Lecomte fut chargé de reprendre les pièces d'artillerie que la garde nationale détenait aux buttes Montmartre. Il arrêta une douzaine de délégués ou membres des comités de la Commune de Paris. La population, en apprenant l’expédition, fit sonner le tocsin, entoura les soldats et leur apporta de la nourriture. Une grande partie d’entre eux fraternisa avec les insurgés. Georges Clemenceau, maire de Montmartre, venu porter secours aux gardes nationaux blessés lors de l’intervention du général, voulut faire enlever le plus grièvement atteint pour le porter à l'hôpital sur un brancard. Saisi par la foule, le général refusa de signer un ordre qui prescrivît aux troupes de rentrer. Il fut arrêté avec dix autres officiers et mené rue de Clignancourt, au Château-Rouge. L’après-midi, le général Clément Thomas fut arrêté lui aussi place Pigalle. Les deux généraux furent abattus dans des conditions confuses à proximité de leur lieu de détention en fin de journée.

Elie Flinois reconnut être monté, le 18 mars, à Montmartre afin de voir ce qui s'y passait. Vers deux heures on l'avait prévenu que le général Lecomte venait d'y être conduit par les gardes qui le détenaient au Château-Rouge avec d'autres prisonniers. Comme le matin Flinois avait déjà eu l'occasion de protéger contre la foule le général quand on amena celui-ci au Château-Rouge, il espérait encore lui être utile. Arrivé rue des Rosiers, l'accusé fut traité de roussin et même menacé, parce qu'il se montrait favorable aux prisonniers. Comprenant, selon ses déclarations, à la violence de la foule que tout secours était impossible, Flinois se retira. Il n'a point participé, dit-il, à l'insurrection communarde, puisqu'il a quitté Paris au commencement d'avril. Dans deux lettres produites au procès, Flinois considérait que c’était horrible qu’on se batte entre Français.

Dans son réquisitoire, l’accusation abandonna les poursuites contre Flinois, le décrivant comme un des bourgeois peureux qui, sans prendre part à l'émeute, laissent faire et n'empêchent rien. Son avocat, Me Lachaud, se borne de ce fait à exprimer ses remerciements au commissaire de la République.

Le 17 novembre, le conseil de guerre rendit un jugement condamnant à la peine de mort sept des inculpés. Flinois, comme neuf autres des accusés, fut acquitté. Il fut aussitôt mis en liberté.

À suivre.

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22 novembre 2017 3 22 /11 /novembre /2017 00:01

Georges Maizière naît le 11 mai 1841 à Tannay, Ardennes. Il est le fils reconnu de Pierre Albert Maizière, fermier, et non reconnu de Marie Suzanne Tristant.

Il exerce, comme deux de ses frères, le métier de marchand de futailles, des récipients en bois qui pour le vin ou des liqueurs dans le quartier de Bercy à Paris (12e arr.) et réside dans le même arrondissement, rue Villiot. En 1886, il épouse Marie Sophie Gaucheret, veuve d’un marchand de vins, Jacques Mourand.

Retiré des affaires au milieu des années 1890, il s’installe à Joinville-le-Pont, dans le quartier nouvellement créé de Polangis. Il vit avenue du Parc, puis avenue des Lilas.

Lors des élections municipales de mai 1904, Maizière est candidat en 15e position sur la liste radicale-socialiste du maire sortant, Eugène Voisin. Elle s’oppose à une liste dite apolitique, mais qualifiée par ses adversaires de réactionnaire et à une liste socialiste incomplète. Les radicaux affichent leur réprobation du nationalisme et du cléricalisme. Au premier tour, il recueille 515 sur 1 119 votants (46%) pour 1 363 Inscrits, et est élu au second, la majorité municipale ayant 22 des 23 sièges à pourvoir.

Nommé membre de la commission administrative du bureau de bienfaisance de Joinville en décembre 1904, Maizière est relevé de ses fonctions le 9 décembre 1907 par le président du Conseil, ministre de l'Intérieur, Georges Clémenceau, sur rapport du Préfet de la Seine.

Georges Maizière et son épouse élevaient le petit-fils de cette dernière, Georges Mourand, apprenti en 1911 à la scierie de Georges Marchaterre à Joinville.

Son épouse meurt en octobre 1917 à Joinville ; Georges Maizière avait alors 76 ans. La date et le lieu de son décès ne sont pas connus.

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20 novembre 2017 1 20 /11 /novembre /2017 00:01

Suite de la biographie de Joannès Allardet.

Toujours militant à la SFIO, Allardet n’est pas réélu lors des élections municipales de décembre 1919. En décembre 1920, il fait probablement partie de la minorité qui refus les 21 conditions posées par l’Internationale communiste ; selon le quotidien socialiste Le Populaire (1921/01/24), il y a 50 votants sur 120 inscrits dont 45 se prononcent en faveur de la IIIe Internationale. Léon Ballandras est en charge de la reconstitution de la section socialiste SFIO maintenue en janvier 1921.

À l’occasion du scrutin municipal de mai 1925 Joannès Allardet est à la tête de la liste socialiste qui recueille en moyenne 817 votes (23,3%) sur 3 507 suffrages exprimés pour 4 154 inscrits. Allardet avait reçu 859 votes (24,4%). La liste communiste de Martinet qui avait eu 779 voix (22,2%) se retire au second tour. Les radicaux-socialistes rejoignent les socialistes et Auguste Courel, socialiste, est élu maire face à la droite de l’Union républicaine nationale, ses candidats ayant réuni 56,8% des voix. Allardet devient second adjoint au maire.

Lemosse, maire de Brunoy, et Allardet conduisent une délégation des municipalités de banlieue, reçue en septembre 1926 par M. Tardieu, ministre des travaux publics qui réclame une réduction des tarifs des transports. Allardet est mentionné dans un reportage du quotidien SFIO Le Populaire consacré au « socialisme à l’œuvre à Champigny-sur-Marne » (1928/03/22).

En mai 1929, Courel et Allardet arrivent en tête sur la liste socialiste-radicale (41,9%) devant la droite de Nicoud (26%) et les communistes de Martinet (21,6%). Une liste de concentration socialiste avec des dissidents communistes (Henri Gaillot, Edmond Neumann) recueille 4% et se désiste pour le cartel des gauches, qui emporte au second tour les 27 sièges à pourvoir avec 62,6% des suffrages exprimés, malgré le maintien communiste. Allardet, qui avait obtenu 1 888 voix au premier tour sur 4 395 votants (43%) et 5 929 inscrits, est réélu au tour suivant par 1 840 votes sur 3 206 (57,4%). Il redevient adjoint au maire.

Il démissionna le 2 avril 1930. Il se déclara au recensement de 1936 comme bibliothécaire à la mairie de Champigny.

Joannès Allardet meurt le 12 mars 1940 à Champigny, à âge de 75 ans. Il était décoré des palmes académiques en tant qu’officier d’académie depuis 1914 pour son action à la caisse des écoles. Veuf en 1937, il avait quatre enfants.

Fin

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18 novembre 2017 6 18 /11 /novembre /2017 00:01

Suite de la biographie de Joannès Allardet.

Sur le plan politique, Joannès Allardet est l’un des acteurs du conflit qui secoue le groupe socialiste de Champigny qui démissionne fin 1903 de la Fédération de la Seine du Parti socialiste français pour rejoindre l’Unité socialiste révolutionnaire. Il se déclare membre de la minorité hostile à celte résolution, ennemi de la « répétition machinale de phrases aussi creuses que révolutionnaires ». Il lance le 4 décembre l’appel à la fondation d’un nouveau groupe prônant une « politique socialiste audacieuse et sage, fondée sur la pratique de plus en plus large du suffrage universel, inspirée enfin comme le voulait Proudhon, d'idées scientifiques et de principes positifs ». Les deux autres signataires de l’appel sont Albert Thomas et Poisson. Le groupe se reconstitue le 8 décembre sous le titre d’Union des travailleurs socialistes de Champigny, Allardet étant secrétaire, Rilhac trésorier et Albert Thomas délégué du groupe à la Fédération de la Seine du PSF auquel il a immédiatement ré-adhéré.

Le groupe prépare activement les élections municipales de 1904. À l’issue du premier tour, les deux listes socialistes ne trouvent pas d’accord avec les radicaux-socialistes ; elles fusionnent mais ne présentent que six candidats, correspondant au nombre de sièges qu’elles devraient avoir à la proportionnelle. La liste du PSF a cinq représentants : Albert Thomas, professeur à l’université, Henri Gaillot, sculpteur-dessinateur, Allardet, représentant de commerce, Louis Brossier, maçon, et Rivière, sculpteur ; la liste du parti socialiste de France (PSdF) en a un, Henri Martinet, menuisier. Seul Albert Thomas, qui jouit du soutien des radicaux, est élu.

Comme secrétaire du comité cantonal de Nogent-sur-Marne de la Fédération socialiste-révolutionnaire de la Seine du PSF, Allardet anime la campagne d’Henri Gaillot pour le conseil général. Comme Brise (PSdF), il se désiste au second tour pour Blanchon, radical-socialiste, qui est réélu.

Fin 1904, Allardet prend l'initiative de constituer l'Œuvre du trousseau de Champigny, qui veut apprendre aux jeunes filles de la classe ouvrière la couture et « tout ce qu'une bonne ménagère doit savoir pour diriger son intérieur et élever sa famille ». Mme Thomas est présidente de la société tandis que Mme Gaiilot en est membre. Elle est toujours active, avec le soutien de la municipalité, dans les années 1930.

Après l’unification de 1905, Allardet reste secrétaire du groupe de Champigny du parti socialiste unifié SFIO.

Dans l’hebdomadaire local Réveil socialiste, auquel il collabore régulièrement, Allardet consacre un article en février 1906 au coût de la scolarité pour les enfants reçus dans les écoles supérieures et professionnelles de Paris. Il demande que le conseil général prenne en charge ces frais, les enfants domiciliés dans a capitale étant admis gratuitement : « il n'y a aucune raison pour qu'en banlieue les parents soient tracassés par des enquêtes qui peuvent être plus ou moins impartiales. Que l'on ne nous dise pas que la banlieue n'est pas Paris, elle en fait partie intégrante, puisque ses habitants sont pour les trois quarts Parisiens ». La famille Allardet est directement concernée, puisque deux de ses filles vont fréquenter l’école Sophie-Germain (act. lycée) de la rue de Jouy et qu’il demandera et obtiendra chaque année des bourses couvrant une partie de ses frais.

Le groupe socialiste de Champigny et Allardet organise en septembre 1907 au théâtre de la Verdure, à Cœuilly, une grande fête familiale et champêtre, avec le concours du Théâtre social de Paris.

Au cours des élections municipales de mai 1908, la liste de concentration républicaine et socialiste passe entière et fait élire 15 radicaux-socialistes et 8 socialistes. Outre la réélection d’Albert Thomas, le scrutin permet l’entrée des responsables socialistes Allardet et Martinet.

Allardet est le principal chroniqueur pour Champigny de l’hebdomadaire Voix socialiste, lancé en février 1909 et qui paraît jusqu’à l’automne 1910. Il y évoque principalement la vie municipale, notamment des échos du conseil, mais parle parfois des faits personnels comme la scolarisation de ses filles. Il traite prioritairement la question des écoles. Allardet polémique régulièrement avec Maurice Fauqueux-Driessens, rédacteur, de l’hebdomadaire radical-socialiste Voix des communes et, sous le pseudonyme de Critico, de l'Union radicale et socialiste mais également conseiller municipal de Champigny. Ainsi, il dénonce le 7 mai 1909 « sa prose fielleuse » et l’avise que le groupe socialiste a « des camarades qui ont la tête chaude et dam, il pourrait, ce qui serait fort désagréable pour lui, faire connaissance avec la machine à bosseler et la chaussette à clous ». Il rectifie cependant le 28 mai : « Bien entendu, il n’a rien à craindre de mes camarades ; il n’est personne qui n’ait compris que nous nous sommes simplement payé sa tête. »

À suivre.

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16 novembre 2017 4 16 /11 /novembre /2017 00:01

Début de la biographie de Joannès Allardet.

Joannès Francisque Allardet naît le 21 décembre 1864 à Lyon (1er arr.). Il est le fils de Jeanne Marie Dietze, modiste, et de Jacques Claude Allardet, dessinateur. Lui-même fait un apprentissage en tant que dessinateur. Devenu employé de chemin de fer, il s’installe rue de Cléry à Paris (2e arr.) avec son père et épouse en avril 1891 Marie Anne Le Cloirec, couturière.

Après son mariage, Allardet va exercer l’activité de placier. Suite à la naissance à Paris de leurs trois filles, la famille s’installe rue des Tilleuls dans le quartier du Plant à Champigny-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne) où naît leur fils en 1899. Allardet est devenu représentant de commerce.

Peut-être est-ce lui le « J. Allardet, ex-sous-officier au 1er zouaves, médaillé du Tonkin » qui signe deux protestations dans le cadre de l’affaire Dreyfus : en janvier 1898 « pour maintenir les garanties légales des citoyens contre tout arbitraire » ; en novembre de la même année, contre les poursuites et les persécutions qui frappent le colonel Picquart, « l'héroïque artisan de la révision, à l'heure où celle-ci s'accomplit. »

La première intervention politique certaine d’Allardet est son rôle de secrétaire dans une réunion électorale de 800 personnes à Champigny, en mai 1902, en soutien au radical Maujan contre la candidature nationaliste de M. Fatoux. Parmi les orateurs, on compte Henri Martinet, de la Fédération socialiste révolutionnaire de la Seine. En juillet de la même année, Allardet et Martinet sont candidats pour faire partie de la délégation de ladite Fédération au comité interfédéral du Parti socialiste français. À partir de septembre, Allardet signe ses interventions en tant que secrétaire de l’Union socialiste révolutionnaire de Champigny. Il envoie ainsi une adresse républicaine au ministère Combes, après ses actes contre les congrégations religieuses, l'engageant « à poursuivre sa marche vers l'idéal de tous les citoyens épris du vrai esprit de liberté ». Le même mois, il annonce que son groupe va organiser « des causeries mensuelles sur des sujets d’économie politique, et sociale pour développer sa propagande et contribuer à l’éducation démocratique dans la commune. »

En 1903, Allardet participe aux travaux de la section campinoise de la Ligue des droits de l’Homme, dont Breuillé est le secrétaire. Il fait voter en janvier deux ordres du jour, le premier « en faveur des monopoles assurant à l'État des ressources nécessaires pour les œuvres de solidarité » et le second de félicitation à Jaurès; Caillaux, et d'Estournelles de Constant « pour leurs discours en faveur de la paix et de l'arbitrage ». Il anime en février une réunion commune avec les sections de Saint-Maur, Joinville, Le Perreux, Bry, Créteil, Charenton et Chennevières réclamant « une ré/orme de l'enseignement permettant, de réaliser l'unité d'instruction », contre « la concentration de la richesse dans tes mains de quelques-uns au préjudice du travail » et pour la suppression des conseils de guerre.

Toujours avec la Ligue des droits de l’Homme, Allardet prend l’initiative en juillet 1903 de la distribution de prix du 14 Juillet aux enfants des écoles communales qui avaient obtenu les premières places dans un concours de rédaction.

À suivre.

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14 novembre 2017 2 14 /11 /novembre /2017 00:01

Suite de la biographie d’Henri Martinet

Participant au débat sur le devenir du socialisme français, Henri Martinet signe une tribune dans le cadre de la préparation du congrès le 3 février 1920 dans L’Humanité, intitulée Pour l'Internationale du socialisme révolutionnaire. Il se démarque à la fois de ceux déjà adhérents aux thèses de Moscou comme des socialistes réformistes mais, se qualifiant de socialiste-révolutionnaire, il assure que « L'heure est venue pour les disciples de Karl Marx de constituer la IIIe Internationale ». Mais, déclare-t-il, « il ne s’agit pas d'adhérer à la IIIe Internationale comme une recrue qui vient dans un groupe ». À la fin du mois d’octobre 1920, Henri Martinet rompit avec le comité pour la reconstruction de la IIe Internationale et donna son soutien à la motion pour l’adhésion immédiate à la IIIe. Son ralliement facilita l’adhésion de la section de Champigny au Parti communiste, qui se fit à l’unanimité moins cinq voix au lendemain du congrès de Tours (décembre 1920). Martinet fut le secrétaire de la nouvelle section, secondé par Martin* (secrétaire adjoint), Deutch* (trésorier) et Armand Gandon* (trésorier adjoint). Les effectifs qui étaient passés de 75 cotisants en décembre 1919 à 130 au premier semestre, tombèrent à 44 pour l’année 1921.

Un meeting est organisé en mai 1923 à Joinville par un cartel d’organisations de cette commune et de Champigny (anciens combattants de l’ARAC, Ligue des droits de l’Homme, libre-pensée, parti socialiste communiste). Martinet vient y apporter la controverse à Gaillot, ancien élu socialiste de 1912 à Champigny, qui avait rejoint la formation dissidente refusant les décisions du 4e congrès mondial de l’Internationale communiste, qui donnent l’ordre de quitter la franc-maçonnerie et la Ligue des droits de l’Homme avant le 31 décembre 1922.

À l’occasion du scrutin municipal de mai 1925 Martinet est à la tête de la liste communiste qui recueille en moyenne 779 voix sur 3 507 suffrages exprimés (22,2%) pour 4 154 inscrits. Elle se retire au second tour tandis que les socialistes de Joannès Allardet qui avaient eu 817 votes en moyenne (23,3%) rejoignent les radicaux-socialistes, et l’emportent face à la droite de l’Union républicaine nationale. Eugène Auguste Courel, socialiste, est élu maire.

Quatre ans plus tard, en mai 1929, Martinet dirige toujours la liste communiste, qui est en troisième position derrière la liste du cartel socialiste-radical de Courel (41,9%) et de la droite (26%). Les communistes obtiennent 950 voix en moyenne (21,6%), Martinet arrivant en tête avec 965 votes pour 4 395 votants sur 5 929 inscrits. Une liste de concentration socialiste avec des dissidents communistes (Gaillot, Edmond Neumann) recueille 4%.

Au second tour, Martinet maintient la liste communiste, mais avec 695 votes en moyenne (21,7%), elle n’a pas d’élu, tandis que les socialistes de Courel emportent les 27 sièges avec 62,6% des suffrages exprimés.

Henri Martinet meurt le 12 mai 1932 à Champigny. Il était âgé de 66 ans. Il avait deux enfants.

Fin.

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