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27 avril 2017 4 27 /04 /avril /2017 01:01

(Suite de la biographie d'Albert Bleunard)

Lors des élections municipales de mai 1881, Bleunard est élu conseiller municipal de Joinville, Gabriel Pinson, républicain modéré, étant élu maire. Il va en particulier être désigné comme tête de file du conseil municipal dans la nouvelle commission municipale scolaire instituée par l'article 5 de la loi du 28 mars 1882 sur l’instruction obligatoire.

Au cours des élections municipales de mai 1884, Bleunard est réélu dès le premier tour, avec 331 voix sur plus de 400 suffrages exprimés ; c’est un des trois représentants des quartiers de la rive gauche de la Marne sur 21 membres du conseil. Il joue un rôle important dans l’assemblée. Ainsi, en juin 1884, c’est lui qui établit le projet de budget, et un journal local relève que « M. Bleunard n’a pas seulement des talents naturels plus développés que ceux de tous ses confrères, il est, de plus, paraît-il, un administrateur des plus méticuleux. »

Sur le plan politique, il est désigné comme électeur sénatorial sur une liste radicale en juillet 1885. Il s’intéresse à la vie locale, se plaignant par exemple de l’enlèvement des boues en août. Il se met en colère en novembre de la même année « à propos d’une question de champagne » et envoie deux lettres annonçant sa démission « absolument définitive » ; cependant, après une longue discussion, le conseil sur l’avis du maire, « décide qu’une délégation composée de MM. Lesage, Gobin et Demeestère tentera une suprême démarche auprès de M. Bleunard pour l’engager à revenir sur cette regrettable détermination ». C’est ce qui se passe, puisque Bleunard reprend sa place immédiatement.

Lors de la création du conseil départemental de l’instruction publique en décembre 1885, Bleunard est désigné pour en faire partie. Il travaille également à un projet d’accord avec la commune voisine de Champigny pour prendre en charge l’école de la Fourchette, initiative privée de mise en place d’un enseignement laïque dans un quartier à cheval sur les deux villes et qui était dépourvu d’infrastructures scolaires.

Avec le futur député radical, Jules Ferdinand Baulard et le maire Pinson, Bleunard intervient auprès du ministère des cultes pour demander la reconstitution du conseil de fabrique, en conflit avec la municipalité au sujet de la gestion des fonds de la paroisse.

Peu avant les élections municipales, en février 1888, un incident se produit entre Bleunard et Pinson au conseil municipal, ce qui le conduit sans doute à ne pas être candidat au renouvellement de son mandat. Il va cependant jouer un rôle important en soutenant la constitution d’une liste radicale opposée à la majorité municipale et alliée avec le Groupe études sociales de Joinville-Saint-Maurice (parti ouvrier). Conduite par Alphonse Demeestère, la liste n’obtiendra que trois élus sur 21 (Diot, Demeestère, Vaudey). Cependant, la mort de Gabriel Pinson, réélu maire le mois précédent, en juin 1888, rebat les cartes.

Bien qu’ils ne siège plus au conseil, le nom de Bleunard est évoqué comme candidat au poste de maire. Lors de l’élection municipale partielle destinée à remplacer Pinson, bien qu’il ne soit pas candidat, un groupe d’électeurs lance un appel à voter pour lui : « Bleunard, républicain anticlérical, officier de l’instruction publique, délégué cantonal qui, pendant huit années, a siégé au conseil municipal de Joinville, dont il était un des membres les plus capables et les plus utiles. Il était du petit groupe des conseillers sortants qui ont rendu compte de leur mandat en réunion publique et il en a été félicité et acclamé par les électeurs. Les républicains comprendront qu’il y a déjà trop d’adversaires de la République dans le conseil et ils voteront Bleunard ». L’hebdomadaire radical-socialiste Voix des communes, qui relaie la campagne, commente : « Voter pour Bleunard, candidat malgré lui, c’est voter en rouge ! »

Si Amédée Gosset est élu par 307 contre 100 à Bleunard sur 407 suffrages exprimés pour 776 inscrits. Henry Vaudémont, rédacteur en chef de l’organe radical et militant radical à Joinville, interprète ainsi le résultat : « Le parti rural de Joinville-le-Pont vient de remporter dimanche la dernière de ses victoires à la Pyrrhus. Le résultat était sûr. Gosset, candidat incolore comme politique et que personne ne combattait comme homme ne pouvait manquer d’être élu. (…) Les dissidents ont réuni cent voix, un chiffre dans lequel j’ai dit qu’avoir mis le pied leur portera bonheur. C’est quelque chose en somme d’être parvenu à réunir cent votants, marchant quand même à la défaite, rien que pour affirmer le principe du devoir de voter. (…) Mais nous tenions à nous compter, nous autres, jeunes Joinvillois, parisiens immigrés, qui ne gagnons pas un sou à Joinville et y dépensons, au contraire, tout notre argent. »

Le nouveau maire, Eugène Voisin, se rapprochera d’ailleurs rapidement des radicaux-socialistes, qui remporteront trois sièges lors d’un nouveau scrutin partiel en 1890.

La dernière intervention publique connue de Bleunard se situe lors de la préparation des élections municipales de mai 1892. Il encourage des habitants des quartiers de Polangis et Palissy à se présenter, et notamment Paul Villain ; ce dernier ne sera pas candidat cette année-là, mais il sera élu quatre ans plus tard. Henry Vaudémont appréciait : « Je ne connais pas M. Villain, mais le patronage dont l’honore la haute personnalité de M. Bleunard nous garantit sa valeur. »

Son épouse décède à Joinville en mars 1896, et Albert Bleunard est toujours présent dans la commune en mai ; il a alors 69 ans. La date et le lieu de son décès ne sont pas connus. Il était décoré des Palmes académiques.

Son fils, Albert Bleunard (1852-1905), professeur de sciences physiques au lycée d'Angers (Maine-et-Loire), est l’auteur de plusieurs ouvrages mêlant vulgarisation scientifique et fiction : Le spirite malgré lui, La Babylone électrique, La Pierre philosophale, Toujours plus petit, ainsi que d’une monumentale Histoire générale de l'Industrie (8 vol.).

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25 avril 2017 2 25 /04 /avril /2017 01:01

Albert Charles François Bleunard naît le 17 avril 1827 au Quesnoy (Nord) dans un milieu instruit. Il est le fils de Pacifique Bonnivert et de son époux Albert Charles François Bleunard. Il va épouser en décembre 1851 à Ingré (Loiret) Clémence Augustine Bezançon, avec laquelle il aura au moins trois enfants.

Albert Bleunard va entrer dans une carrière universitaire, comme maître d’études au lycée d’Orléans (Loiret, 1851), puis surveillant général des lycées de Rodez (Aveyron, 1854), Troyes (Aube, 1855) et Saint-Quentin (Aisne, 1857). Il devient ensuite principal de collège, d’abord à Albi (Tarn, 1858), Pamiers (Ariège, 1861), Châlons-sur-Marne (act. Châlons-en-Champagne, Marne, 1864), Vitry-le-François (Marne, 1864), Maubeuge (Nord, 1865) et enfin Cambrai (Nord, 1869).

Sa nomination dans ce dernier poste à Cambrai fut précédée d’une polémique locale. Au départ de son prédécesseur, une pétition est envoyée au conseil municipal demandant la remise du principalat entre les mains d'un prêtre. Mais une contre-pétition, couverte de cinq cents signatures, plaide en faveur du maintien d'une direction laïque, qui fut donc conservée. Bleunard intéresse financièrement les professeurs au recrutement de nouveaux élèves, faisant passer leur nombre à 250, dont 230 payants.

Après son départ en retraite en 1879, A. Bleunard publie chez Hatier, vers 1893, Les Éléments de la composition française à l'usage des aspirantes au brevet élémentaire et au certificat d'études complémentaires, ouvrage réédité en 1907-1908. Il s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où il vit avant 1881. Il consacrera beaucoup d’efforts à la promotion de l’enseignement laïque.

(A suivre)

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23 avril 2017 7 23 /04 /avril /2017 01:01

Charles Doré naît le 26 décembre 1870 à Paris (9e arr.). Sa mère, Marguerite Doré a 23 ans et vit 154, rue des Martyrs ; le nom de son père n’est pas connu et les parents ne reconnaîtront pas l’enfant. C’est la sœur aînée de sa mère, Olympia Doré et son mari Léonard Tardivon qui vont l’élever à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Plus tardivement, ils vont l’adopter par un jugement de mai 1895, confirmé en appel en décembre 1896. Il adoptera alors le nom d’usage de Léon Tardivon.

Son activité est celle d’un employé, puis voyageur et représentant de commerce. Il épouse en avril 1899 à Joinville Marie Louise Bourson ; ils auront un fils, Maurice Doré-Tardivon.

Lors des élections municipales de mai 1904 à Joinville-le-Pont, Tardivon figure, en 21e position des 23 candidats, sur la liste conduite par le maire sortant, Eugène Voisin, et soutenue par les radicaux-socialistes, affichant une réprobation énergique du nationalisme et du cléricalisme ; elle s’oppose conduite par des conseillers municipaux dissidents, classés plutôt à droite (Dalbavie, Raoult, Boivin et Moulinet) et à une autre liste incomplète socialiste-révolutionnaire (Lacroix, Lebègue). Les radicaux remportent 22 sièges sur 23 avec, au premier tour, en moyenne 50,2% des suffrages exprimés, la liste de droite en recueillant 31,9% et les socialistes 14,9%. Tardivon est élu au second tour. Il avait obtenu au premier 548 voix pour 1 119 votants sur 1 363 inscrits soit 49% ;

En novembre 1905, Tardivon est l’un des quatre organisateurs d’une réunion convoquée par le comité radical-socialiste de Joinville-le-Pont pour entendre Adolphe Maujan, député radical de la 2e circonscription de l’arrondissement Sceaux.

Début 1906, Tardivon se solidarise avec Théophile Leteuil qui est entré en conflit avec le maire, prenant prétexte d’irrégularités supposées dans la prise en charge de l’enfouissement des chiens retrouvés morts sur la voie publique, une accusation qui sera plus tard infirmée par une enquête préfectorale. Tous les deux démissionnent du conseil municipal mais, contrairement à Leteuil qui va poursuivre une guérilla politique contre la majorité radicale, Tardivon quitte Joinville. en 1908, il refuse d’ailleurs de comparaître devant la commission d’enquête préfectorale.

Installé à Neuilly-sur-Seine (Seine, act. Hauts-de-Seine), Charles Léon Tardivon est mobilisé pendant la première guerre mondiale comme maréchal des logis dans le 9e régiment d'artillerie à pied (9e RAP). Il meurt de maladie le 2 octobre 1916 dans l’hôpital auxiliaire 101 à Paris (3e arr.). Il était âgé de 45 ans.

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21 avril 2017 5 21 /04 /avril /2017 01:01

(Suite de la biographie de Louis Vaudey)

Vaudey est désigné le 11 juillet 1885 comme l’un des quatre délégué des électeurs de Joinville-le-Pont auprès du comité central radical-socialiste avec Alphonse Demeestère, Henri Diot, tous deux commerçants et conseillers municipaux ainsi qu’Eugin Thyme, ouvrier bottier. En décembre 1885, à l’occasion d’élections législatives complémentaires, Vaudey prend part avec Baulard, Demeestère, Jullien et Thime à la constitution d’une commission, présidée par Eugène Videpied, projetant la création d’un comité de la Ligue républicaine à Joinville ; le projet n’a pas eu de suite.

À l’occasion des élections municipales de 1888, Vaudey reprend un rôle actif. Il participe, avec Pierre Jules Tireau, Eugène Videpied et Henry Vaudémont à la constitution d’un comité d’initiative qui convie les électeurs à demander compte aux conseillers sortants de la façon dont ils ont rempli leur mandat. Une réunion publique est convoquée le dimanche 8 avril. Cependant, seuls quatre conseillers municipaux répondent présent face à 250 électeurs : Alphonse Demeestère, Henri Diot et deux autres qui ne veulent pas se représenter, Albert Bleunard et Jules Ferdinand Baulard, ce dernier parce qu’il vient d’être élu conseiller général et qu’il applique les règles de non cumul des mandats. L’assemblée vote un ordre du jour de satisfaction pour les conseillers municipaux présents et désigne un comité pour présenter des candidatures au prochain scrutin, dont Vaudey fait partie.

Le comité électoral républicain radical-socialiste présente lors d’une réunion publique devant près de 300 électeurs le 2 mai son programme et une liste, qui s’opposera à celle du maire sortant, le républicain modéré Gabriel Pinson. Elle est conduite par Demeestère et Diot et Vaudey y figure en huitième position. Au premier tour, le 6 mai, les modérés sont nettement en tête et remportent 17 des 21 sièges à pourvoir. Vaudey, qui a obtenu 207 voix au premier tour, se représente au second avec trois de ses colistiers, Demeestère, Diot et Aristide Camus. Demeestère, Diot et Vaudey sont élus au second tour, ce dernier avec 216 voix soit environ 51% des quelques 425 suffrages exprimés. En juillet, le décès de Gabriel Pinson, qui avait été reconduit dans son poste de maire, conduit à élire Eugène Voisin, son ancien adjoint, qui se rapproche des radicaux-socialistes.

En janvier 1889, Vaudey s’associe à un appel de l’Union des républicains du canton de Charenton et fait partie d’un groupe d’une douzaine de Joinvillais qui soutiennent la candidature d’Édouard Jacques (1828-1900), président du conseil général de la Seine, opposé au général Boulanger ; ce dernier remporte l’élection législative partielle du 27 janvier 1889. Parmi les autres soutiens du candidat radical, on compte le maire, Eugène Voisin ; son adjoint, Nicolas Chéret ; le conseiller général de Charenton-le-Pont, ancien élu municipal de Joinville, Jules-Ferdinand Baulard ; Henry Vaudémont, journaliste et élu municipal de Joinville en 1892 ; Alphonse Demeestère, Henri Diot et Félise Imbault, conseillers municipaux de Joinville.

Toujours opposé au populisme, Vaudey s’associe en mars 1889 à Demeestère, Baulard, Camus, Vaudémont et Videpied pour mettre sur pied un comité communal anti-plébiscitaire comme il s’en est formé dans la plupart des communes de la Seine. Il prépare la campagne des élections législatives générales de septembre. La dernière prise de position publique connue de Vaudey est en septembre de la même année l’appel de l’Union des radicaux-socialistes du canton de Charenton en faveur de Baulard, qui deviendra député de la 2e circonscription de l’arrondissement de Sceaux. Vaudey le signe avec notamment Demeestère, Vaudémont, Camus et Thime.

Louis Vaudey meurt le 5 janvier 1890 à Joinville-le-Pont, à l’âge de soixante ans. Il vivait sur l’île Beaubourg, aujourd’hui rattachée au quai du Barrage. Son enterrement civil est l’occasion d’un éloge prononcé par Jules-Ferdinand Baulard, devenu député et d’un discours d’Honoré Jullien, adjoint au maire et restaurateur.

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19 avril 2017 3 19 /04 /avril /2017 01:01

Louis Zéphir Vaudey (dont l’acte de naissance porte le nom de Vaudé) est né à Vergigny (Yonne) le 20 août 1829 ; ses parents habitent dans le village de Lordonnois, rattaché à la commune voisine de Ligny-le-Châtel (Yonne). Il est le fils de Louis Vaudé, maçon, 23 ans et de son épouse Marie, née Chanvin, 27 ans, et l’aîné de leurs dix enfants.

Il épouse en septembre 1853 à Lordonnois Justine Hélène Arsand puis, après le décès de sa première épouse en juin 1854, se remarie en janvier 1856 à Paris (2e arr.) avec Joséphine Aldebert. Ils ne semblent pas avoir eu d’enfant. Louis Vaudey est fondeur en cuivre.

Peut-être Louis est-il le Vaudey mentionné par le quotidien Le Siècle qui participe à plusieurs souscriptions en 1862-1863 : en faveur des ouvriers de Lyon et de Saint-Étienne, pour la Pologne, au profit des ouvriers sans ouvrage de l’industrie cotonnière.

Il s’engage en tout cas en politique et Louis Vaudey est élu conseiller municipal de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) en janvier 1878.

En septembre 1879, il participe à la création d’un sous-comité d'aide aux amnistiés de la Commune de Paris, constitué à Joinville avec Alfred Talandier, député de la Seine (1822-1890), classé à l’extrême-gauche de l’Assemblée nationale, et Alphonse Demeestère, conseiller municipal de Joinville-le-Pont (1816-1894). Le comité a notamment pour objet de soutenir Adolphe Morandy, communard gracié et libéré en août, résidant à Joinville. L’appel à la générosité publique en faveur de ce dernier provoque une polémique avec le maire, Gabriel Pinson, qui fait voter un blâme en conseil contre Alphonse Demeestère le 27 septembre 1879 ; Vaudey refuse de s’y associer. Il n’est pas élu en 1881 ni en 1884.

(A suivre)

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17 avril 2017 1 17 /04 /avril /2017 01:01

Chéri Édouard Alexandre Arnaud naît le 11 août 1875 à Paris. Il est d’abord sellier à Paris, reprenant l’activité de son père, Jean Chéri Arnaud ; il se présente ultérieurement comme négociant et enfin comme industriel. Marié avec Charlotte Louise, Chéri Arnaud a un fils, Charles Édouard, mort à 17 mois en 1912 et une fille, Angèle.

Installé à Joinville-le-Pont au début du vingtième siècle, dans le quartier de Polangis (avenues Jamin puis. du Château), Arnaud s’engage en mai 1908 sur la liste conduite par le maire sortant, Eugène Voisin, et soutenue par le comité radical-socialiste. Il est élu au second tour de scrutin avec 574 voix pour 1188 suffrages exprimés (48%) sur 1363 inscrits. La liste radicale a 22 élus sur 23 face à une liste de droite (Moulinet, Provin, Dalbavie) qui emporte un siège et une liste socialiste (Lebègue, Lacroix).

Cependant, dès 1909, Arnaud se montre critique vis-à-vis de la majorité radicale, et notamment de son animateur, Louis Rey. Ce dernier estime dans l’hebdomadaire radical Voix des communes (1911/12/08) que « Arnaud était un genre de m’as-tu-vu qui acceptait d’être conseiller municipal comme il aurait accepté d’être tambour-major de la Garde nationale, pourvu qu’il fût bien en évidence. »

Chéri Arnaud est président d’une société lyrique joinvillaise, La Pensée, en 1908. Il est également à la tête d’une structure de prévoyance, l’Assurance fraternelle en 1910. En 1913, il devient président de l’association humanitaire Union fraternelle des communes de Saint-Maur, Joinville et Saint-Maurice (ancienne société Saint-Nicolas). Lors des inondations historiques de la Marne en janvier 1910, Arnaud est très actif dans l’organisation des secours ; son quartier de Polangis est très largement submergé.

À l’occasion d’une crise déclenchée en 1911 suite à un incident dans une école, dénoncé par Rey, Arnaud rejoint Henri Vel-Durand, Beauvais, Poitevin, Watrinet et Mermet pour s’opposer frontalement au maire et à la majorité des radicaux-socialistes. Il plaide pour le remplacement du maire, qu’il estime trop âgé (il a alors 76 ans et se retirera l’année suivante). Arnaud donne se retire du comité radical-socialiste en février 1911. Avec six collègues, il démissionne du conseil municipal en mars 1911 ; il est réélu en avril avec le soutien des radicaux dissidents, de la droite locale et des socialistes SFIO.

Lors du scrutin municipal général de mai 1912, Arnaud figure sur la liste de Mermet, chef de file des radicaux dissidents, qui fusionne au second tour avec les libéraux et les socialistes SFIO pour emporter les 23 sièges face aux radicaux-socialistes.

Pendant la première guerre mondiale, Arnaud, qui a 39 ans, est mobilisé, d’abord au ministère de la guerre puis, en 1915, dans un régiment du génie.

Lors du scrutin municipal de novembre 1919, il figure sur la liste d’union républicaine et sociale, qui regroupe des radicaux dissidents, dont le futur maire Henri Vel-Durand, adjoint sortant, des radicaux-socialistes et des socialistes indépendants. Elle s’oppose à une liste libérale ainsi qu’à une autre soutenue par la SFIO et remporte la totalité des sièges.

Au cours des élections suivantes, en mai 1925, Arnaud est candidat en septième position sur la liste d’Union républicaine pour la défense des intérêts communaux, qui regroupe les anciens radicaux dissidents et les conservateurs ou libéraux. Elle obtient au premier tout 1080 voix en moyenne pour 2275 suffrages exprimés, soit 47,5% ; il y avait 2761 inscrits. Face à elle, le cartel des gauches coalisait les radicaux-socialistes, la SFIO et des socialistes indépendants et recueille 648 voix, soit 28,4% ; la liste du Bloc ouvrier et paysan se classait troisième avec 480 votes (21,1%). Au second tour, Arnaud et tous ses colistiers sont élus. Vel-Durand, reconduit au poste de maire, décède en cours de mandat. Lors des élections partielles organisées en septembre 1928 pour le remplacer, c’est une liste du cartel des gauches qui remporte les trois sièges vacants (le radical-socialiste Briolay, le socialiste indépendant Scornet et le socialiste SFIO Roger) face à celle des vainqueurs de 1925 et à une liste communiste – dont les votes seront partiellement invalidés, car elle comprenait une candidate, ce qui était alors interdit. Stephen Durande, candidat de la majorité de 1925, est cependant élu maire.

Lors des élections générales qui suivent, en mai 1929, Arnaud sollicite le renouvellement de son mandat en se présentant sur la liste de concentration républicaine, dirigée par Stephen Durande. Dans une même configuration que celle de 1925, la liste de droite est distancée au premier tour avec une moyenne de 825 voix alors que le cartel des gauches en a 910 et les communistes 391. Malgré le maintien des candidats Pcf, la gauche socialiste et radicale accentue son score au second tour, avec une moyenne de 1025 suffrages, 929 pour la municipalité sortante et 278 pour les communistes. Si la liste de concentration républicaine garde cinq sièges, Arnaud et Stephen Durande sont battus ; avec 22 sièges, Georges Briolay, l’héritier d’Eugène Voisin, défait en 1912, prend sa revanche et devient maire.

Arnaud était titulaire de plusieurs décorations : médaille de bronze pour actes de dévouement pendant les inondations de la Marne en 1910, médaille d'argent toujours pour actes de dévouement en 1925 ; mention honorable de la mutualité en 1913 ; chevalier du Mérite agricole en 1911 et officier en 1926.

Chéri Édouard Alexandre Arnaud meurt le 25 février 1931 à Joinville. Il avait 55 ans.

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11 avril 2017 2 11 /04 /avril /2017 01:01

Comme tous les coopérateurs de la Société des lunetiers, Videpied va acquérir une certaine aisance, qui le conduit à devenir propriétaire de la villa Palissy, sur la rive gauche de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), sans doute vers 1882 ou 1883, après la fin de son mandat de gérant. Deux autres Joinvillais sont liés à la Société des lunetiers : François Blaize (1824-1900), fondateur de la coopérative, conseiller municipal de Joinville (1878-1896) ; Pierre Jules Tireau (1827-1900), militant radical-socialiste et libre-penseur à Joinville.

C’est à Joinville que Videpied va dorénavant mener une activité politique, même s’il ne semble y résider qu’une partie de l’année d’abord allée des Ormes (future rue Charles Floquet) puis quai Moisson (devenu ensuite quai Gabriel-Péri), toujours dans le quartier de Palissy.

En juillet 1885, le comité électoral de Joinville-le-Pont élit quatre délégués : trois conseillers municipaux (Alphonse Demeestère, président, Baulard et Fénelon Delobel) ainsi que Videpied. Le 11 septembre, ce comité décide d'adhérer au programme du comité départemental radical-socialiste de la Seine. C’est sans doute la première affiliation officielle d’un groupement communal à une instance politique.

Au cours d’une réunion tenue début décembre 1885 chez Demeestère, 19 personnes créent, en vue des élections législatives complémentaires 13 et 27 décembre 1885, une commission chargée élaborer un projet de statuts pour un comité de la Ligue républicaine de Joinville. Videpied est désigné comme président, Baulard, vice-président, Demeestère, secrétaire ; les autres membres sont Honoré Jullien, Eugin Thime et Louis Vaudey. Le projet ne semble pas avoir eu de suite.

C’est lors de la préparation des élections municipales à Joinville que Videpied va reprendre un rôle actif. Avec son collègue de la Société des lunetiers, Tireau, Vaudey et le journaliste Henry Vaudémont, ils constituent un comité d’initiative qui convie les électeurs à compte aux conseillers sortants de la façon dont ils ont rempli leur mandat. Une réunion publique est convoquée le 11 avril, mais seuls quatre des conseillers municipaux sortants acceptent d’y participer, devant environ 250 électeurs ; Videpied préside la réunion, à laquelle se sont associés – outre les radicaux-socialistes – quelques personnes plus à gauche, comme le socialiste-révolutionnaire Gustave Charton. Un comité est élu pour présenter des candidatures pour les prochaines élections, et Videpied est un des dix membres. Ce comité se réunit, toujours sous la présidence de Videpied, et décide de combattre la majorité des conseillers sortants. Le 2 mai, en présence de 300 électeurs, il présente le programme et la liste du comité électoral républicain radical-socialiste s’oppose le 5 mai à celle du maire sortant, le républicain modéré Gabriel Pinson ; elle est conduite par Demeestère et Videpied y figure en septième position. Contrairement à Blaize, présent sur la liste Pinson, Videpied n’est pas élu. Les radicaux-socialistes n’obtiennent que trois sièges sur 23 (Diot, Demeestère et Vaudey).

À l’occasion d’une élection législative partielle le 27 janvier 1889, les groupements républicains décident d’opposer la candidature de Jacques à celle du général Boulanger. Videpied est avec Boguet, Thiébault et Leroux l’un des organisateurs d’une réunion publique le 26 janvier à Joinville, qui adopte un ordre du jour « amour de la liberté et haine du césarisme ». Il participe également à une souscription publique en faveur de Jacques. Boulanger emporte l’élection avec 56,3% des suffrages exprimés dans l’ensemble du département de la Seine, tandis que Jacques en recueille 37,5%. Il fait un score un peu meilleur à Joinville, avec 46,1%, contre 53,4% à Boulanger

Le contexte politique local va évoluer, avec le remplacement en juillet 1888 de Gabriel Pinson, décédé, par Eugène Voisin, qui va se rapprocher des radicaux, lesquels font élire trois des leurs lors d’un scrutin partiel en mars 1890.

En mars 1889, un groupe de citoyen prend l’initiative de former un comité communal anti-plébiscitaire à Joinville comme il s’en est formé dans la plupart des communes de la Seine. Demeestère, Baulard, Vaudey, Aristide Camus, Vaudémont et Videpied en font partie. Ils seront actifs pendant la campagne des élections législatives générales qui vont voir, pour la 2e circonscription de l’arrondissement de Sceaux (correspondant au canton de Charenton), la victoire de Jules Ferdinand Baulard, ancien conseiller municipal de Joinville et conseiller général du canton, sur le boulangiste Guillaume Silvy.

Lors d’une nouvelle réunion publique en novembre 1890, toujours organisée par Videpied avec Varin, Tireau et son fils, trois radicaux-socialistes sont de nouveau les seuls à rendre compte de leur mandat, mais deux autres sont excusés et cinq sont présents dans la salle.

Dans le débat public, Videpied plaide pour le quartier de Palissy qu’il habite, écrivant dans une lettre du 31 mai 1891 que, « Passé le pont, là est l’avenir de Joinville ». Le destinataire du courrier, le journaliste Henry Vaudémont, théorise lui aussi l’opposition entre l’ancien (sur la rive droite) et le nouveau Joinville.

Videpied fait campagne en 1893 pour la réélection de Baulard. Il présente un ordre du jour de confiance à son égard lors d’une réunion publique à Joinville en octobre 1894. Sa dernière intervention publique connue est la présidence, le 23 avril 1896, d’une réunion de compte-rendu de mandat préparatoire aux élections municipales de mai. Il est entouré d’Allard, Guichard et Baudon.

Eugène Videpied meurt le 4 avril 1900 à Paris (7e arr.). Il était domicilié 65, bd Beaumarchais et âgé de 65 ans.

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9 avril 2017 7 09 /04 /avril /2017 01:01

Charles Eugène Videpied naît le 16 septembre 1834 à Paris. Il est le fils de Marie Magdeleine Jeanne Vigneron et de son époux Louis Claude Videpied, chaudronnier. Il vit dans une famille républicaine : son père est inculpé devant une commission militaire après l’insurrection ouvrière de juin 1848 ; sa tante paternelle, Marie-Thérèse Cellier, est actionnaire de de la Société du 15 juin 1840 « pour la propagation et pour la réalisation de la théorie de Fourier ».

S’il est sans doute trop jeune pour prendre part aux activités révolutionnaires en 1848, Eugène Videpied va se lier avec des acteurs du mouvement social et politique ouvrier. Devenu lunetier, il rejoint une coopérative fondée en 1849, la Société des lunetiers (ancêtre d’Essilor). En janvier 1864, il devient, suite à la démission d’Henri Béry, un des trois gérants, au côté de Simon-François Delabre et d’Onésime Nicolas Muneaux. Les héritiers de l'Association fraternelle des ouvriers lunetiers qui étaient nourris par les écrits de Saint-Simon, Fourier, de Proudhon, et surtout ceux du journal l'Atelier. Il continue à exercer cette fonction jusqu’après 1881. Suivant l’usage, la coopérative qui compte en 1864 24 coopérateurs, prend le nom de Société industrielle et commerciale des ouvriers lunettiers Delabre, Muneaux, Videpied et Cie. Au fur et à mesure des changements de gérants, elle deviendra Muneaux, Videpied, Trumet ; Muneaux, Videpied, Delafond ; Muneaux, Videpied, Okermans ; et enfin en 1881 Videpied, Okermans, Poircuitte.

Agathe Maillot, lingère, avait épousé Eugène Videpied en mars 1861 à Paris (3e arr.). Ils résidaient rue Caffarelli.

Dès la fin de l’empire, Videpied prend des positions publiques. Avec 26 autres membres de la Société des lunetiers, il participe pendant le siège de Paris en octobre 1870 à une souscription « destinée à offrir une batterie de canons à la République. »

Courant octobre 1873, environ 150 entrepreneurs du 3e arrondissement de Paris signent une déclaration communiquée aux députés de la Seine dans laquelle ils se disent « Profondément inquiétés et troublés dans nos affaires et dans notre travail par les intrigues incessantes des agitateurs politiques qui se proposent de restaurer la monarchie, profondément convaincus que cette restauration amènerait de nouvelles et effroyables révolutions et désireux d'épargner à la France les malheurs qui en seraient la conséquence, nous protestons énergiquement centre toute tentative de restauration monarchique ; nous affirmons notre dévouement à la République, dont le maintien peut seul assurer au pays le repos et la sécurité. Nous espérons que nos députés, les députés de la Seine, d'accord avec M. Thiers, l'homme d'État illustre qui a donné tant de gages de clairvoyance, de dévouement et de patriotisme, sauront conjurer, les malheurs que nous redoutons, et feront sortir la République plus vivante et plus robuste de l'épreuve qu'elle traverse. »

Parmi les signataires on compte, outre Videpied, Delafond, autre gérant de la Société des lunetiers et Jules Ferdinand Baulard, fabricant de glaces, futur conseiller municipal de Joinville-le-Pont, conseiller général de Charenton-le-Pont et député de la Seine (radical-socialiste).

(A suivre)

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5 avril 2017 3 05 /04 /avril /2017 01:01

Stéphane Albert Tireau naît le 24 octobre 1853 à Belleville (Seine, act. Paris). Il est le fils de Claudine Paris et de son époux, Pierre Jules Tireau, lunetier.

Comme son père, il sera lunetier ; peut-être travaille-t-il aussi pour la Société des lunetiers, coopérative à laquelle son père collabore, qui deviendra ultérieurement Essilor.

Marié en août 1879 à Paris (11e arr.) avec Marie Joséphine Heutte, ils auront six enfants, mais trois mourront jeunes et un quatrième est tué à la guerre. Ils s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).

En 1889, Tireau est administrateur et exécutants de La Fanfare municipale de Joinville-le-Pont. Il prend également des positions politiques, en compagnie de son père et d’un autre lunetier, gérant de la Société des lunetiers, Eugène Videpied. Il est membre du bureau d’une réunion publique, tenue en novembre 1890, au cours de laquelle trois conseillers municipaux radicaux-socialistes (Alphonse Demeestère, Henri Diot et Henry Vaudémont) rendent compte de leur mandat. Toujours avec son père et Videpied, Stéphane Albert Tireau fait adopter un ordre du jour de confiance en faveur de Jules Ferdinand Baulard, député de la Seine. Stéphane Albert Tireau est membre de la société de libre-pensée du canton de Charenton, La Pensée, animée par Vaudémont.

Installé à Reims (Marne), probablement en 1892, il est affilié à la loge maçonnique de la ville. Il y perd sa deuxième fille, morte de maladie à cinq ans.

Stéphane Albert Tireau revient à Joinville où il décède de congestion pulmonaire le 12 mars 1895, âgé de 41 ans. Ses trois enfants survivants seront élevés par sa femme au domicile de ses parents, dans le quartier de Palissy à Joinville. Son fils aîné Léon Stéphane est tué lors de la première guerre mondiale en février 1915 ; le second, Albert Jules, grièvement blessé en mai de la même année, en revient infirme et sera décoré de la médaille militaire et de la Légion d’honneur.

Ses obsèques civiles sont accompagnées par Jules Ferdinand Baulard, député de la Seine, Henry Vaudémont, représentant la Fédération française de la libre-pensée, Brisson-Joly, au nom de La Raison et un membre de la loge maçonnique de Reims.

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3 avril 2017 1 03 /04 /avril /2017 01:01

Pierre Jules Tireau naît le 1er février 1827 à Chantilly (Oise). Il est le fils de Marie Louise Mélaye et de son époux Jean François Tireau, 48 ans, ouvrier en lunettes.

Selon le témoignage du député Jules Ferdinand Baulard, qui le présente comme un « compagnon de route, lié d’amitié depuis la jeunesse », Tireau a probablement été mêlé aux activités pour la République et contre le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte dans Paris, et plus particulièrement dans la 3e arrondissement.

Marié à Paris (3e arr.) en septembre 1850 avec Claudine Paris, Pierre Jules Tireau exerce le même métier que son père, opticien. Il est, en 1870, membre de la Société des lunetiers, coopérative ouvrière installée rue d'Anjou, dans le quartier du Marais à Paris (3e arr.) ; il faisait peut-être partie de ses fondateurs en 1849. Pendant le siège de Paris, en octobre 1870, il participe avec une trentaine d’associés de la coopérative à une souscription lancée par le journal Le Siècle « destinée à offrir une batterie de canons à la République ». Parmi les souscripteurs et coopérateurs, on compte notamment François Blaize (1824-1900, fondateur de la coopérative) et Eugène Videpied (1834-1900, qui en est le gérant pendant une vingtaine d’années), dont il sera proche sur le plan familial mais également dans son engagement public.

Comme Blaize et Videpied, Tireau s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où il réside en 1872. Après sa retraite, il commence une activité politique. Avec Videpied, Zéphirin Vaudey et Henry Vaudémont, il constitue en mars 1888 un comité d’initiative qui convie « les électeurs à venir demander compte aux conseillers [municipaux] sortants de la façon dont ils ont rempli leur mandat ». Tous les quatre s’afficheront ultérieurement comme radicaux-socialistes, mais on compte également deux membres du groupe ouvrier local, Jean-Baptiste Boguet, et un ancien communard, Gustave Charton.

Le comité critique la majorité des élus sortants, puis se transforme en comité électoral républicain radical-socialiste, qui patronne une liste pour les élections municipales de mars, conduite par un conseiller sortant, Alphonse Demeestère. Tireau figure en dixième position sur la liste, qui comprend également Videpied. Blaize figure, par contre, sur la liste du maire sortant, le républicain modéré Gabriel Pinson.

Les radicaux-socialistes emporteront trois sièges (Henri Diot, Demeestère et Vaudey) tandis que la liste Pinson remporte les 18 autres. Tireau n’est pas élu.

Tireau va poursuivre un rôle actif, en tant qu’organisateur de réunions publiques aux côtés des autres radicaux de Joinville : en octobre et novembre 1890 pour des comptes-rendus de mandat de conseillers municipaux, en octobre 1891 et le même mois en 1892 puis 1894, pour des comptes-rendus de mandat du député Jules Ferdinand Baulard, dont Tireau est un proche.

En septembre 1895, Tireau est avec Victoria Vaudémont, un des collecteurs de la quête en faveur des ouvriers de Carmaux en grève, qui recueille les dons de 260 souscripteurs dans la ville, qui compte alors 3 700 habitants.

La même année, Tireau préside le comité qui met en place la deuxième fête du quartier de Palissy, à Joinville, où il vit (avenue Gille).

Tireau est membre, jusqu’à son décès, du groupe de libre-pensée La Raison, implanté dans le canton de Charenton. Il prépare par exemple un « banquet de protestation du Vendredi-saint » en avril 1892, où les convives tiennent à manger gras.

Pierre Jules Tireau décède le 14 août 1900 à son domicile de Joinville. Il était âgé de 73 ans.

Lors de ses funérailles, le député Baulard prononce un discours, dans lequel il se dit « vieil ami » de Tireau, dont il vante la « vie laborieuse, honnête, toujours dirigée par les principes de justice et de solidarité. »

Le second des trois fils, Stéphane Albert Tireau (1853-1895), lunetier, avait partagé les mêmes opinions et était également militant radical-socialiste à Joinville-le-Pont, libre-penseur et franc-maçon.

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