Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
26 mai 2018 6 26 /05 /mai /2018 01:01

Suite de la biographie de Georges Moreau

L’œuvre littéraire de Georges Moreau commence pendant son séjour à la tête de la paroisse de Joinville-le-Pont. Orateur reconnu, il va devenir un essayiste écouté, et critiqué. Il se consacre aux changements importants que vit l’église de France alors que Jules Ferry, au gouvernement, modifie considérablement son rôle institutionnel.

L’abbé Moreau publie en mars 1880 un essai sur L'Église de France et les réformes nécessaires. Édité sans nom d’auteur, il intéresse et intrigue. Le Figaro relève que « les opinions hardies de cet ouvrage ont causé une vive émotion » au sein du « haut personnel ecclésiastique » ; il estime que « l'auteur (…) a l'ait preuve véritable de talent et de caractère ». Un autre quotidien, La Presse, estime qu’il fait preuve de « largeur et indépendance » et que « par les idées qu'il exprime, il est légion ». Dans ce livre, Moreau défend le clergé des paroisses contre le zèle excessif du clergé régulier. Il s’affirme comme républicain.

Le second livre de Georges Moreau, paru en décembre 1880 avec sa signature, porte sur les décrets du 28 et du 29 mars 1880 par lesquels Jules Ferry, ministre de l'Instruction publique, ordonne aux Jésuites de quitter l'enseignement et dissout la Compagnie de Jésus. Intitulé Les décrets du 29 mars. Premier épisode : l’interpellation du 16 mars, il aurait dû avoir une suite, annoncée sous le titre Les Cent jours de l'opportunisme. Mais l’abbé Moreau est réprimandé par l'archevêché de Paris pour le premier opus, à cause, dit le quotidien Le Gaulois, « de ses articles trop ardents pour la République ». Les bénéfices de cette publication devaient être reversés à l'œuvre du Denier des Expulsés. La revue Polybiblion estime que l’ouvrage contient des « commentaires modérés et justes » et relève la préface où l'abbé Moreau assure : « On sent que l’Église de France n'est pas ce qu'elle doit être, qu’elle a besoin d’être réformée, d’être réorganisée sur des bases plus démocratiques ».

Le quotidien L’Univers rapporte l’analyse de Moreau selon laquelle cette législation serait « l'œuvre de la peur et de l'ambition » du gouvernement Freycinet devant la majorité radicale de la Chambre des députés. Mais ce journal conservateur émet « quelques réserves », estimant n pas croire que les réformes demandées « soient aussi urgentes et aussi universellement désirées qu'il le donne à entendre » et contestant le droit aux ministres et députés, qu’il estime « si hostiles à l'Église » de travailler à ces réformes. Il critique également l’approche historique de l’abbé Moreau, qui oppose « le souffle libéral de 1790 » au « despotisme révolutionnaire de 1792 ». Au contraire, L’Univers considère que « la parenté est étroite entre 1790 et 1792. »

En 1881, Georges Moreau s’intéresse au budget des cultes en publiant La question cléricale. Il inclut une préface d’Émile de Marcère, ancien ministre, républicain libéral et conservateur, fondateur de l’Association antimaçonnique de France. Moreau, selon le quotidien XIXe siècle, « réfute, avec autant de logique que d'esprit les discours prononcés à la tribune par les adversaires du budget des cultes », traitant de la « question cléricale » soulevée par le radical Gambetta, « avec une remarquable élévation d'esprit et une autorité qui s'impose. »

Toujours en 1881, l’abbé Moreau fait éditer son Discours sur la charité chrétienne, prononcé à l’église Saint Eugène, au profit de l’orphelinat de Saint Ouen.

Le quotidien Le Gaulois classe, en septembre 1882, l’abbé Moreau parmi les « candidats perpétuels à l’épiscopat ». Remarquant que « le talent ne lui manque pas, ni le savoir-faire », il estime que cependant son tempérament l'emporte sur sa fidélité à la hiérarchie, et l’éloigne ainsi des « grandeurs épiscopales qu'il eût méritées s'il ne les eut trop aimées. »

À suivre

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Polmorésie, blog d’histoire
  • : Histoire politique, économique, culturelle et sociale au travers des acteurs qui ont se sont engagés dans la vie publique.
  • Contact

Recherche

Liens