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24 mai 2018 4 24 /05 /mai /2018 01:01

Suite de la biographie de Georges Moreau

En août 1878, l'abbé Moreau est nommé curé titulaire de la paroisse Saint-Charles-Borromée de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), succédant à l'abbé Auguste Blanchar, devenu curé de Notre-Dame-de-la-Croix de Ménilmontant à Paris. Ce sera le seul poste dans une paroisse qu’occupera Georges Moreau.

Pendant son ministère, il se préoccupe de la vie de sa paroisse et écrit en 1879 une « Note adressée à MM. les conseillers municipaux de Joinville-le-Pont, sur la question du presbytère à bâtir dans cette commune ». Le maire est alors Gabriel Pinson, républicain, qui siège depuis un an et est fils et petit-fils d’anciens maires de la commune. Joinville est une paroisse autonome depuis 1860, avec l’ouverture de l’église Saint Charles Borromée ; avant, les catholiques étaient rattachés à la paroisse Saint-Nicolas de Saint-Maur-des-Fossés ; l'abbé Moreau est le quatrième titulaire de la cure.

Outre son activité paroissiale, Georges Moreau va débuter une activité d’essayiste. Il est apprécié même de certains des radicaux-socialistes francs-maçons qui sont bien implantés au conseil municipal. Ainsi, l’hebdomadaire radical Voix des communes écrit : « L’abbé Moreau n’est pas un curé ordinaire. Il n’a rien de la punaise de sacristie, il est franc, loyal, bon enfant, républicain avoué et pas bégueule pour deux sous. »

Cependant, il va entrer en conflit avec la municipalité après un contrôle, en 1881, des comptes du conseil de fabrique qui gère les fonds de la paroisse par le secrétaire général de la mairie, Fontaine. Les élus trouvaient que les recettes des pompes funèbres, perçues par le prêtre qui gérait la morgue municipale, étaient maigres. Le contrôle établit qu’il manquait à l’appel 1 200 francs. Le curé répondit franchement qu’il avait mis cette somme dans sa poche, « ainsi que ça se fait toujours ». Il refuse de reverser les fonds ; l’archevêque de Paris assure qu’il n’a fait que « suivre un usage ancien commun aux paroisses suburbaines. »

Pour éviter une aggravation du conflit, le préfet, sur proposition de l’archevêque, nomme, en juin 1882, l'abbé Moreau aumônier de l'hôpital militaire Beaujon. C’est le successeur de Moreau à Joinville, l’abbé Ernest Jouin, qui aura à gérer la fin de la bataille juridique entre le conseil de fabrique et la municipalité – en l’envenimant nettement, car Jouin est un adversaire résolu de la franc-maçonnerie. Le ministère de l’intérieur et des cultes clôturera l’affaire par une lettre de mars 1884 : « il y a lieu de prendre acte de l’aveu de M. l’Archevêque qui reconnaît qu’une bonne comptabilité ne saurait admettre cet usage ». Cependant, l’administration conclut : « mais la restitution des sommes perçues soulèverait de nombreuses difficultés ».

À suivre

 

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