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7 mars 2023 2 07 /03 /mars /2023 00:01

Caroline Raymonde Marie Amiel naît le 28 août 1849 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Elle est la fille de Laurence Céleste Soudry et de son époux Charles Amiel. Sa mère est la fille de négociants bretons. Son père est employé et propriétaire. Ils vivent à Paris mais s’installent à la belle saison à Joinville où le grand-père Jean Baptiste Amiel a acquis une vaste maison avec un grand jardin, dans le centre, rue de Paris.

Charles Amiel siège au conseil municipal du village. Il a été élu au suffrage censitaire en 1846, ayant pris la suite de son père qui exerçait la même fonction de 1837 à son décès en 1839. Charles Amiel est toujours membre de l’assemblée communale lors de sa propre disparition en 1868. Son frère, Louis-Félix Amiel, qui vécut aussi à Joinville, est un célèbre peintre portraitiste.

La famille a compté probablement neuf naissances entre 1829 et 1849, dont les sept enfants vivants sont tous des filles. Elle réside l’hiver dans le 3e arrondissement de Paris et, à la belle saison, à Joinville. Caroline est la cadette et, comme son aînée de trois ans Céleste, restera célibataire. Toutes deux vont et vivre ensemble dans la maison familiale de Joinville après la mort de leur mère en 1879. Elles disposent de ressources suffisantes pour avoir deux employés domestiques à leur domicile, une bonne et un jardinier.

Caroline Amiel s’investit dans la vie locale avec la nomination en juillet 1882 d’Ernest Jouin en tant que curé de saint Charles-Borromée, alors paroisse unique de Joinville. Originaire d’Anjou, le père Jouin avait d’abord fréquenté un couvent dominicain puis était devenu prêtre régulier à Angers et avait été transféré dans le diocèse de Paris en tant que vicaire de Saint Étienne du Mont, dans le quartier latin (5e arr.) puis à Arcachon (Gironde) où il séjourne en convalescence.

Devenu docteur en théologie, l’abbé Jouin est accompagné de l’abbé Joseph Sauvêtre, qui sera son biographe. Il va débuter sa carrière d’essayiste et polémiste à Joinville, où il s’oppose tout de suite aux élus locaux, comme le maire, Gabriel Pinson, le restaurateur Honoré Jullien ou Jules-Ferdinand Baulard, futur député, ancien ouvrier devenu industriel, un temps communard et ardent défenseur de la cause laïque. Le nouveau curé leur reproche de vouloir contrôler la gestion des fonds par la fabrique paroissiale et engage des instances juridiques contre eux. Il les attaque, dénonçant le fait qu’ils soient francs-maçons. Si E. Jouin se plaint de l'indifférence générale de la population, il trouve, selon J. Sauvêtre, « un peu de consolation » grâce à « quelques femmes pieuses — telles les saintes demoiselles Amiel. »

Parallèlement à son combat contre les autorités communales, l’abbé Jouin obtient l’installation, en novembre 1883, d’une communauté de Servantes des pauvres, venues d’Angers, sous la conduite de mère Agnès (Modeste Bondu). Les trois premières sœurs, en plus de leur fonction de garde-malades, auraient obtenu des conversions : « des agnostiques, une protestante, des juifs, un franc-maçon » selon Joseph Sauvêtre.

Inquiet de la tournure prise par l’affrontement politique entre le curé et les élus, l’archevêque de Paris nomme E. Jouin vicaire de l’église Saint-Augustin à Paris en juillet 1886. Une pétition demande son maintien ; elle est diffusée en particulier par les sœurs Servantes des pauvres et les demoiselles Amiel et aurait eu 900 signatures.

Après son départ, l’abbé Jouin revenait à Joinville célébrer l'anniversaire de la fondation des Servantes des Pauvres et retrouvait à cette occasion Céleste et Caroline Amiel.

Céleste Amiel meurt pendant la première guerre mondiale le 17 mars 1915 à Quimper, Finistère, ville d’origine de sa mère. Son décès est déclaré par son cousin, Alphonse Massabian. Elle était âgée de 66 ans et est inhumée à Joinville.

Louis-Félix Amiel, peintre représenté par Eugène Dévéria, oncle de Céleste Amiel

 

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5 mars 2023 7 05 /03 /mars /2023 00:01

Julienne Henriette Céleste Amiel naît le 31 mars 1846 à Paris (3e arr.). Elle est la fille de Laurence Céleste Soudry et de son époux Charles Amiel. Sa mère est la fille de négociants bretons. Son père est employé et propriétaire. Ils vivent à Paris mais s’installent à la belle saison à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où le grand-père Jean Baptiste Amiel a acquis une vaste maison avec un grand jardin, dans le centre, rue de Paris.

Charles Amiel siège au conseil municipal du village, où il a été élu au suffrage censitaire en 1846, ayant pris la suite de son père qui exerçait la même fonction de 1837 à son décès en 1839. Charles Amiel est toujours membre de l’assemblée communale lors de sa propre disparition en 1868. Son frère, Louis-Félix Amiel, qui vécut aussi à Joinville, est un célèbre peintre portraitiste.

La famille a compté probablement neuf naissances entre 1829 et 1849, dont les sept enfants vivants sont tous des filles. Elle réside l’hiver dans le 3e arrondissement de Paris et, à la belle saison, à Joinville.

Si les cinq premières sœurs Amiel se marient, Céleste et sa cadette Caroline vont rester célibataires et vivre ensemble dans la maison familiale de Joinville après la mort de leur mère en 1879. Elles ont manifestement des rentes conséquentes, puisqu’elles disposent à leur domicile de deux employés domestiques, un jardinier et une bonne.

Céleste Amiel va s’impliquer dans la vie locale après la nomination en juillet 1882 d’Ernest Jouin en tant que curé de saint Charles-Borromée, alors paroisse unique de Joinville. Originaire d’Anjou, le père Jouin avait d’abord fréquenté un couvent dominicain puis était devenu prêtre régulier à Angers et avait été transféré dans le diocèse de Paris en tant que vicaire de Saint Étienne du Mont, dans le quartier latin (5e arr.) puis à Arcachon (Gironde) où il séjourne en convalescence.

Devenu docteur en théologie, l’abbé Jouin est accompagné de l’abbé Joseph Sauvêtre, qui sera son biographe. Il va débuter sa carrière d’essayiste et polémiste à Joinville, où il s’oppose tout de suite aux élus locaux, comme le maire, Gabriel Pinson, le restaurateur Honoré Jullien ou Jules-Ferdinand Baulard, futur député, ancien ouvrier devenu industriel, un temps communard et ardent défenseur de la cause laïque. Le nouveau curé leur reproche de vouloir contrôler la gestion des fonds par la fabrique paroissiale et engage des instances juridiques contre eux. Il les attaque, dénonçant le fait qu’ils soient francs-maçons. Si E. Jouin se plaint de l'indifférence générale de la population, il trouve, selon J. Sauvêtre, « un peu de consolation » grâce à « quelques femmes pieuses — telles les saintes demoiselles Amiel. »

Parallèlement à son combat contre les autorités communales, l’abbé Jouin obtient l’installation, en novembre 1883, d’une communauté de Servantes des pauvres, venues d’Angers, sous la conduite de mère Agnès (Modeste Bondu). Les trois premières sœurs, en plus de leur fonction de garde-malades, auraient obtenu des conversions : « des agnostiques, une protestante, des juifs, un franc-maçon » selon Joseph Sauvêtre.

Inquiet de la tournure prise par l’affrontement politique entre le curé et les élus, l’archevêque de Paris nomme E. Jouin vicaire de l’église Saint-Augustin à Paris en juillet 1886. Une pétition demande son maintien ; elle est diffusée en particulier par les sœurs Servantes des pauvres et les demoiselles Amiel et aurait eu 900 signatures.

Après son départ, l’abbé Jouin revenait à Joinville célébrer l'anniversaire de la fondation des Servantes des Pauvres et retrouvait à cette occasion Céleste Amiel, dont la sœur, Caroline, décède pendant la première guerre mondiale.

Céleste Amiel meurt le 16 mai 1932 à Joinville. Elle était âgée de 86 ans. Elle a légué à l'Archevêché de Paris sa maison et son jardin, contigus à l'église, pour devenir le presbytère des curés de la paroisse saint Charles-Borromée.

Mgr Jouin, qui mourut lui-même en juin 1932, vint lui rendre hommage. Il écrivit un article faisant son éloge dans le Bulletin paroissial de Joinville-le-Pont, cité par J. Sauvêtre : « Comme les sept titulaires qui m'ont succédé, tous ont appelé Mlle Céleste Amiel la grande bienfaitrice de l'église paroissiale de Joinville (…) Au terme de cette longue existence, on lui applique encore cette autre parole dite du Sauveur : « Il a passé en faisant le bien ». Elle fut la bienfaitrice de Dieu et du prochain. De Dieu par sa fidélité exemplaire à la communion quotidienne, à l'assistance aux offices, au zèle de la maison de Dieu. Elle s'occupait des linges sacrés, elle soignait ses fleurs pour les porter à l'autel. Durant mes quatre ans de cure à Joinville, que de décorations à l'église, que de jolies crèches nous avons faites ensemble ! C'était le rayonnement de son cœur et de sa piété. »

L’église de Saint-Charles-Borromée de Joinville-le-Pont et à droite la propriété Amiel

 

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18 mai 2018 5 18 /05 /mai /2018 01:01

Marie Joseph Juhel naît le 26 mai 1823 à Paris (2e arr.). Il est le fils de Marie Françoise Bresson et de son mari, Jean Charles Juhel.

Il est ordonné prêtre le 17 juin 1848 à Paris, une semaine avant le début de l’insurrection ouvrière qui marque la fin de la révolution. L’abbé Juhel va servir dans des églises parisiennes : vicaire à Saint-Laurent en 1849, second vicaire à Saint-Marcel, puis premier vicaire à la Villette le 20 octobre 1857.

Prenant la succession de Jean Pierre Fayon, le père Juhel devient le second curé de Saint-Charles de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) le 19 décembre 1864. Il a administré la paroisse pendant la guerre de 1870, qui voit l’évacuation des habitants et des services municipaux, repliés à Paris, la destruction du pont qui reliait les deux rives de la Marne puis l’occupation par les troupes allemandes, l’abbé Juhel.

Il va contribuer à la décoration de l’église, recevant par exemple un chemin de croix en porcelaine, offert en 1868 par Didière Gille, veuve de Jean-Marie Gille, fabricant de porcelaines et créateur du quartier de Palissy sur la rive gauche de la Marne.

De grandes inondations ont lieu en mars 1876, sans doute parmi les plus importantes avec celles de 1910. Elles touchent 160 maisons, dont 37 sont évacuées et 300 personnes, soit plus du dixième de la population municipale de 2 900 habitants, doivent être secourues. Sur l’île Fanac, l’eau atteint le toit des bâtiments et seule surnage la cime des arbres.

L’abbé Juhel démissionne pour raisons de santé le 1er janvier 1877. Il est nommé aumônier de l’orphelinat Saint Charles, rue de Vaugirard à Paris. Il y meurt le 20 août 1883, âgé de 60 ans.

Il a déposé une collection de lettres, datant du 17e au 19e siècle, conservées au département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France.

L'église Saint-Charles

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