Charles Adolphe Redon naît le 20 février 1900 à Suresnes (Seine, act. Hauts-de-Seine). Il est le fils de Jeanne Adolphine Redon, couturière et d’un père non dénommé. Il sera légitimé par le mariage de sa mère avec Charles Léon Cousté en décembre 1903 toujours à Suresnes.
Devenu mécanicien tourneur, Charles Cousté fait son service militaire à partir d’octobre 1920 d’abord au 1er régiment d’aérostation, puis au 67e régiment d’infanterie et ensuite au 1er escadron du train. Il est démobilisé en septembre 1922.
Il vient alors s’installer, avec ses parents, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Palissy, avenue Gille. Il épouse dans la commune en février 1925 Marthe Marie Zoé Lyoen et ils s’installent dans la ville voisine de Champigny-sur-Marne, rue des Frères-Petit. Ils reviennent ensuite à Joinville, avenue Galliéni.
Appelé pendant la deuxième guerre mondiale, Charles Cousté est d’abord affecté à l’hôpital militaire Villemin de Paris (10e arr.) en septembre 1939. Il rejoint ensuite les établissements Detrez, à Nogent-sur-Marne puis assure un poste administratif. Reconnu comme résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale, Charles Cousté est membre des Forces françaises de l’intérieur.
Le 20 août 1944, les résistants emmenés par Robert Deloche, ancien conseiller municipal, occupent la mairie de Joinville. Un arrêté préfectoral du 26 septembre 1944 nomme, sur proposition du Comité local de Libération et après avis du Comité parisien de la Libération, une délégation spéciale chargée d'administrer provisoirement la commune. Charles Cousté en est membre et fait fonction de conseiller municipal.
Lors des premières élections municipales, en mai 1945, Cousté figure sur la liste d’Union républicaine et démocratique, conduite par Deloche, qui recueille une moyenne de 3 979 voix pour 6 447 suffrages exprimés (61,7%) sur 6 621 votants et 7 811 inscrits. Elle emporte les 27 sièges à pourvoir, 9 étant attribués à des communistes, six à des socialistes SFIO, cinq à des radicaux-socialistes et le neuf autres étant qualifiés d’indépendants de gauche. Cousté était arrivé en seconde position. Il fait partie des élus SFIO.
En novembre 1947, les nouvelles élections municipales voient quatre listes s’affronter : les communistes alliés aux radicaux, la droite sous l’étiquette du Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste), les socialistes SFIO et les démocrates-chrétiens du Mouvement républicain populaire (MRP). Avec une moyenne de 452 voix, la SFIO n’a qu’un siège, son élu, Berthet, permettant cependant de faire réélire Deloche, les communistes ayant le même nombre d’élus que le RPF, tandis que le MRP n’en a pas. Cousté ne siège plus.
Lors du scrutin suivant, en mai 1953, la SFIO, qui a fait alliance avec certains radicaux-socialistes tandis que d’autres sont toujours avec le PCF, améliore son score, à 12,3%, et obtient trois sièges ; mais Cousté, en sixième position, n’est pas élu. Les trois listes de la droite et du centre remportent la majorité, faisant élire Georges Defert maire.
Charles Adolphe Cousté meurt le 31 août 1987 à Joinville, où son épouse décèdera moins de deux mois plus tard. Il était âgé de 87 ans.
Pierre André Henri Perly naît le 10 juin 1896 à Romorantin (act. Romorantin-Lanthenay, Loir-et-Cher). Il est le fils de Marie Octavie Daguenet et de son mari Hippolyte Augustin Perly, ferblantier. Ils résident rue des Capucins.
Au cours de la première guerre mondiale, est mobilisé en avril 1915. Il sert comme sapeur mineur au 1er régiment de génie. Il est félicité pour son comportement : « Le 21 juillet 1917, a été blessé très grièvement, au cours de travaux exécutés en première ligne, sous un violent bombardement ». Réformé à titre temporaire en septembre 1918, il l’est définitivement en février 1919 et se voit alors attribuer une pension de 30% en tant que mutilé de guerre.
En juin 1921 à Romorantin Pierre Perly épouse Jeanne Madeleine Rouzeau, comme lui native de la ville. Vers 1930, ils s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où il exerce l’activité de plombier couvreur en tant qu’artisan. Ils résident avenue Galliéni, dans le quartier de Palissy.
Après la deuxième guerre mondiale, Pierre Perly s’engage dans l’action politique. En novembre 1947, il est à la tête de la liste d’union de la droite locale, qui a le soutien du Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste). Avec une moyenne de 3 066 voix pour 6 974 suffrages exprimés (44%) sur 7 073 votants et 8 376 inscrits, sa liste arrive en tête et obtient 13 élus, devant celle du maire sortant Robert Deloche, communiste, qui a 43,3% et également 13 élus. Les démocrates-chrétiens du Mouvement républicain populaire (MRP) n’ont pas d’élu, obtenant 5,8%. C’est le seul siège remporté par les socialistes SFIO (6,5%) qui fera la différence lors de l’élection du maire ; Berthet choisit de réélire Deloche.
Avec la démission de ce dernier en février 1953, le conseil municipal doit élire un nouveau maire. Le groupe de droite se divise entre Pierre Calmon, qui a le soutien du RPF, et cinq dissidents, dont Georges Defert et Jean-Pierre Garchery, qui présentent la candidature de Perly. Ce dernier obtient cinq voix, contre huit à Calmon et douze à la communiste Amélie Trayaud. Au nom du respect du vote de 1947, Defert demande aux élus de droite de voter Perly ; après leur refus, Trayaud est élue pour un mandat de deux mois. L’hebdomadaire de droite Nouvelle Union régionale s’offusque : « On les croyait ‘nationaux’… Oui mais les 5 conseillers municipaux de Joinville ne l’étaient pas. Conseil municipal composé de 13 communistes, 13 nationaux, 1 socialiste. Entente précaire chez les communistes ; 2 tendances chez les nationaux, 8 soudés autour de leur chef et 5 transfuges (…) Ils sont les complices des communistes, nous les renverrons à d’autres occupations. »
Lors des élections municipales d’avril 1953 à Joinville, le même journal considère que la campagne électorale n’a pas « un équivalent d’âpreté en l’une ou l’autre des 39 communes » du département de la Seine. Perly figure sur la liste de Defert, qui a le soutien du Rassemblement des gauches républicaines (RGR, centre-droit). Devancée par l’union des communistes et des radicaux (35,6%, 10 sièges), elle arrive en seconde position (22,1%, 6 élus), devant les gaullistes (19,8%, 6 postes également), les socialistes SFIO (12,3%, 3 conseillers) et le MRP (9,2%, 2 élus). L’appui de ces derniers permet à la droite de faire élire Georges Defert comme maire. Perly avait obtenu le meilleur score des candidats de droite avec 1 566 voix pour 6 748 suffrages exprimés (23,2%) sur 6 979 votants et 8 482 inscrits.
Le premier scrutin municipal sous la cinquième République, en mars 1959, abandonne la représentation proportionnelle au profit d’un vote majoritaire. Les soutiens de Defert sont en tête au premier tour avec 41,2% des suffrages exprimés, devant les communistes (32,2%) puis l’union UNR (gaullistes), MRP et SFIO (23,5%). Au second tour, la liste appuyée par le RGR remporte les 27 sièges à pourvoir avec 52,4%, le PCF ayant 34,1% et les candidats conduits par le gaulliste Pierre Calmon 13,1%. Georges Defert est réélu maire, tandis que Pierre Perly devient adjoint, aux côtés d’Albert Gaulin, Léon Belhomme, Jean-Pierre Garchery, Georges Derou et Pierre Lambert.
Dans une configuration comparable pour les élections municipales de mars 1965, la liste conduite par Defert est reconduite. Elle avait obtenu au premier tour en moyenne 3 382voix pour 7 758 suffrages exprimés (43,6%) sur 7 974 votants et 10 441 inscrits ; face aux seuls communistes au second tour, elle recueille 58,7% et emporte les 27 sièges. Le même bureau municipal est reconduit, sauf Pierre Lambert remplacé par Raymond Aubry.
Au cours du scrutin de mars 1971, la liste de Georges Defert fait face aux seuls communistes conduits par Henri Bideaux. Elle est vainqueur avec 64,2%. Georges Defert est réélu, Jean-Pierre Garchery étant premier adjoint, suivi par Pierre Perly, Raymond Aubry, Georges Derou, Charles Clément et Georges Louw. Après la mort de Defert en octobre 1975, Garchery est élu maire et Pierre Perly devient son premier adjoint.
Au cours des élections municipales de mars 1977, la droite s’est divisée au premier tour en quatre listes. Elle est battue au second tour par le communiste Guy Gibout.
Pierre Perly meurt le 28 novembre 1990 à Joinville. Il était âgé de 94 ans et avait été décoré de la Médaille militaire.
Louis René Loutellier naît le 16 juillet 1903 à Paris (15e arr.). Il est le fils de Marguerite Monturet, originaire de Corrèze et de son époux Louis Joseph Loutellier, épicier, né dans la Sarthe. Ils exploitent un commerce rue de l’Amiral-Roussin mais, après une faillite en 1905, ils s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), rue du Cimetière, dans le quartier de Polangis. La mère est employée dans la société cinématographique Pathé, dont les usines sont dans le quartier voisin de Polangis, et le père travaille comme employé dans diverses épiceries.
Ils déménageront à plusieurs reprises, à Joinville et dans la commune voisine de Champigny, boulevard de Polangis (partagé entre les deux villes), rue des Marronniers, rue des Corbeaux (act. avenue des Canadiens) puis rue d’Aval. Le père meurt en juillet 1912 à Maresché (Sarthe) et la mère peu après en avril 1913 à Paris (13e arr.). Il est probablement élevé par sa tante, Germaine Monturet épouse Bonge ou par son oncle, Pierre Monturet, fruitier, qui vivent alors rue du Faubourg-du-Temple à Paris (10e arr.).
Après la première guerre mondiale, devenu ouvrier cimentier, Louis René Loutellier réside de nouveau à Joinville-le-Pont. Il épouse en mai 1932 dans cette ville Thérèse Marie Françoise Mallet. Ils vivent d’abord boulevard de Polangis puis avenue du Président-Wilson, dans le quartier de Palissy.
Pendant la deuxième guerre mondiale, Loutellier est résistant à l’occupation allemande.
Après la Libération de la mairie le 20 août 1944, un arrêté préfectoral du 26 septembre désigne une délégation spéciale chargée d'administrer provisoirement la commune. Cependant, un de ses membres, Alexandre Legay, est démis le 31 janvier 1945. En effet, sa belle-mère, Amélie Trayaud, siège également dans la délégation spéciale, ce qui est interdit par l'article 35 de la loi du 5 avril 1884 sur l’organisation des communes. Elle sera, ultérieurement, brièvement maire communiste de Joinville en 1953.
Sur proposition du Comité local de Libération de Joinville et après l'avis du Comité parisien de la Libération Louis-René Loutellier est désigné comme membre de la délégation spéciale le 2 février 1945. Il fait ainsi fonction de conseiller municipal. Son mandat prend fin lors des élections municipales du 29 avril 1945.
Louis René Loutellier meurt le 3 février 1956 à Pleumeur-Bodou (Côtes-du-Nord, act. Côtes-d’Armor). Il était âgé de 52 ans.
Albert Léon Joseph Gaulin naît le 11 mars 1889 à Reclesne, Saône-et-Loire, commune rurale du Morvan Autunois. Il est le fils d’Anne Marie Léontine Besancenet et de son mari, Louis Eugène Gaulin, instituteur public.
En juillet 1900, Albert Gaulin participe au concours général entre les meilleurs élèves des écoles primaires du département. Il obtient la note de 30 sur 40, le maximum attribué étant de 35. Il obtient le brevet élémentaire en juin 1906 et le certificat d’études primaires supérieures en juillet la même année. Il fréquente la section agricole de l’école supérieure de Nolay (Côte-d’Or). En mai 1907, alors qu’il est interne dans cette commune, un journal non identifié de Paris annonce qu’il a été renversé par une automobile, lui fracturant les deux jambes. Ses parents se rendent, en train, immédiatement sur place et constatent que leur enfant est en parfaite santé. Plusieurs journaux bourguignons relatent l’incident, qualifié de « stupide plaisanterie. »
À la sortie de son cursus scolaire, Albert Gaulin est embauché dans l’administration des Postes, télégraphes et téléphones (PTT). Il est agent surnuméraire en 1908 à Colombes puis commis en 1912 à Paris. Il épouse à Paris (12e arr.), où il vit rue Condorcet, Jeanne Janet (dite Geneviève), fille d’un marchand de vin.
Reconnu tuberculeux, il est exempté de service militaire. Au cours de la première guerre mondiale, son état est requalifié et, en avril 1915, il est reconnu bon pour le service armé mais reste affecté à l’administration télégraphes. En septembre 1915, il rejoint le 3e régiment de génie puis le 8e en octobre. Son attitude lui vaut une citation à l’ordre du 33e corps d’armée : « Par son activité, par son habileté professionnelle soutenue par un remarquable sang-froid et un réel mépris du danger, a rendu dans l’exploitation d’un poste important de très grands services. A eu une conduite exemplaire sous le feu de l’ennemi ». Il est nommé caporal en septembre 1918 et démobilisé en juillet 1919. Sa tuberculose pulmonaire lui vaut d’être réformé après-guerre et pensionné à 25%.
La famille Gaulin vit dans le 20e arrondissement, boulevard de Charonne puis dans le 12e, quartier de Picpus, avenue Daumesnil.
Parallèlement à son métier, Albert Gaulin assume des responsabilités dans des organismes sociaux. Il est ainsi d’abord percepteur puis administrateur la société de secours mutuels l’Orphelinat national des PTT à Paris. Il est également collecteur d’une autre mutuelle, l’Association amicale des PTT.
Devenu receveur, Albert Gaulin vit après la deuxième guerre mondiale à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il s’engage dans l’action politique en mai 1953 au côté de Georges Defert, conseiller municipal sortant, membre du Rassemblement des gauches républicaines (RGR, centre-droit). Defert avait été élu, en 1947, sur une liste du Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste) mais avait fait dissidence lors du remplacement du maire communiste Robert Deloche en mars 1953. Il avait refusé de soutenir le responsable gaulliste Pierre Calmon et défendait la candidature de Pierre Perly, ex-RPF et tête de liste en 1947. La communiste Amélie Trayaud avait été élue, alors que les deux candidats de droite cumulaient 13 voix contre 12 pour la nouvelle maire.
Le scrutin se tient dans une ambiance tendue, tant entre les concurrents de droite qu’à gauche, où l’exclusion de l’ancien maire réduit l’influence des communistes issus de la résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale.
Conduite officiellement par Perly, la liste fait jeu égal avec celle de Calmon en nombre de sièges (six chacun), mais la devance par le score (22,1% contre 19,8%), si les communistes arrivent premiers (35,6%, 10 sièges) et ont le soutien des socialistes SFIO (12,3%, 3 élus), ce sont les deux représentants du Mouvement républicain populaire (MRP, démocrate-chrétien, 9,2%) qui donnent la majorité à la droite et font élire Georges Defert en tant que maire. Albert Gaulin, qui avait l’étiquette d’indépendant (divers-droite), avait obtenu 1 564 voix pour 6 748 suffrages exprimés (23,2%) sur 6 979 votants et 8 482 inscrits. Dans la nouvelle municipalité, il est désigné comme deuxième adjoint par 13 voix sur 25 votants, siégeant avec Pierre Calmon, RPF, premier adjoint, et Georges Moutenot, MRP, troisième adjoint.
En juin 1956, Gaulin participe, avec 34 autres élus de communes sidérurgiques à une visite au siège de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA, ancêtre de l’Union européenne) à Luxembourg. L’activité métallurgique avait été significative à Joinville, avec l’usine Bi-Métal.
Lors des élections municipales de mars 1959, pour lesquelles la représentation proportionnelle est abolie, la liste Defert est en tête au premier tour avec 41,2% des suffrages exprimés, devant les communistes de Bideaux (32,2%) et l’union UNR (gaullistes), MRP, SFIO (23,5%). Au second tour, avec 52,4%, elle emporte les 27 sièges à pourvoir. Albert Gaulin est nommé premier adjoint, les autres adjoints de Defert étant Léon Belhomme, Jean-Pierre Garchery, Pierre Perly, Georges Derou et Pierre Lambert.
Au cours d’une exposition philatélique à la mairie de Joinville en avril 1961, c’est Gaulin qui fait une communication sur l’émission d'un timbre-poste à l’effigie du résistant Lionel Dubray (1923-1944) et préside à l’apposition d'une plaque à son lieu de naissance, avenue Foch à Joinville.
Candidat aux élections législatives de novembre 1962 en tant que suppléant du député sortant indépendant Philippe Vayron (divers-droite), Albert Gaulin est battu avec ce dernier par le gaulliste Pierre Billotte dans la cinquième circonscription de l’arrondissement de Sceaux (Seine).
Par contre, il est réélu lors des élections municipales de mars 1965 dans une configuration comparable à 1959, la liste des sortants recueillant 43,6% des suffrages exprimés au premier tour, face aux communistes (29,9%) et à l’alliance des gaullistes, centristes et socialistes (26,6%). Après le retrait de ces derniers, elle emporte tous les sièges au second tour avec 60,4% des voix. Albert Gaulin est reconduit comme premier adjoint, le seul changement dans l’exécutif local étant le remplacement de Pierre Lambert par Raymond Aubry.
Il ne sollicite par le renouvellement de son mandat en mars 1971, le scrutin voyant la réélection de Georges Defert dès le premier tour. Il avait siégé comme adjoint au maire de Joinville pendant 18 ans.
Albert Gaulin meurt le 25 septembre 1971 à Créteil, où il était probablement hospitalisé. Il était âgé de 82 ans et père de deux filles. Il avait obtenu de nombreuses médailles : celles de la mutualité (bronze, argent puis or en mars 1925, janvier 1927 puis avril 1935) pour son action dans les mutuelles des PTT ; les Palmes académiques comme officier d’académie en juillet 1931 puis officier de l’instruction publique en juillet 1938, la Croix de guerre (1914-1918). Enfin, il a été fait chevalier de la Légion d’honneur au titre de la mutualité en septembre 1949.
Georges Jean Victor Serge Damy naît le 5 décembre 1909 à Magnac-Laval (Haute-Vienne). Il est le fils de Marguerite Maisonnier et de son mari, Daniel Damy, sous-officier au 318e régiment d’infanterie.
Son père, alors adjudant, meurt au début de la première guerre mondiale, le 14 octobre 1914, alors qu’il était hospitalisé au lazaret de Neukölln, faubourg de Berlin, après avoir été blessé et capturé. Il est inhumé dans le cimetière de la garnison. Le 28 mars 1919 Serge Damy est déclaré « adopté par la Nation. »
Vivant à Paris (12e arr.) avec sa mère, rue Claude-Decaen puis place Daumesnil, Serge Damy fait des études de droit et pratique l’athlétisme au sein du Paris Université Club (PUC). Il est conseiller juridique en 1934. Cette même année, il épouse en décembre dans son arrondissement Rolande Adrienne Fonda. Ils s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) et Serge Damy démarre en 1936 une activité d’agent immobilier.
Ils vivent dans le quartier central, rue Chapsal puis déménagent rapidement pour celui de Polangis, d’abord avenue Pauline, ensuite rue de Blois.
La situation de Damy pendant le conflit n’est pas connue. Après la guerre, il reprend son activité immobilière et réside toujours à Joinville.
Lors des élections municipales de novembre 1947, Serge Damy est candidat sur la liste présentée par le Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste) contre l’Union républicaine et résistante du maire sortant, Robert Deloche (communiste et divers gauche), et deux autres listes (socialistes SFIO et chrétiens-démocrates MRP). Avec une moyenne de 3 066 voix pour 6 974 suffrages exprimés (44%) sur 7 073 votants et 8 376 inscrits, la liste RPF arrive en tête, devant les communistes (43,2%) mais les deux listes ont le même nombre d’élus. La balance sera faite par le seul élu socialiste, Léon Berthet, qui vote en faveur de la reconduction du mandat de Deloche. Damy a été élu conseiller municipal.
Au cours du mandat, les élus des trois listes vont faire face à des évolutions conséquentes. Le seul siège SFIO sera occupé par quatre personnes, suite à des démissions successives. Les communistes enregistrent la démission du maire Robert Deloche, qui quitte le conseil et est exclu du parti. Quant aux élus de droite, ils se divisent en deux groupes de taille égale, l’un resté fidèle au RPF gaulliste, l’autre suivant Georges Defert (Rassemblement des gauches républicaines, RGR, centre-droit). Serge Damy fait partie de ce deuxième ensemble. La division devient très visible en mars 1953 quand, après le départ de Deloche, il faut élire un nouveau maire. La droite ne pouvant s’entendre sur un candidat, c’est la doyenne du conseil, la communiste Amélie Trayaud, qui est désignée pour les deux mois avant la fin du mandat.
Pendant la campagne pour les élections municipales de mai 1953, Damy va jouer un rôle important, en mobilisant ses compétences juridiques et immobilières. Après avoir évincé l’ancien maire Deloche, le parti communiste recherche une personnalité pour lui succéder. Ils font appel à Vauthier, conseiller général de la Seine, que Nicolas Grésy-Aveline déclare héberger à Joinville, rue Nouvelle. Mais le propriétaire de la maison, Lucien Sarreste, qui assure qu’il n’y réside pas, refuse de produire un certificat. Vauthier est cependant inscrit sur les listes électorales de la commune mais Defert et Damy conteste devant un juge de Saint-Maur cette inscription. Vauthier est répertorié au conseil général comme vivant à Saint-Denis, et indique, en s’inscrivant sur les listes à Joinville qu’il résidait antérieurement à Boulogne-Billancourt. Il est cependant inconnu à ces deux adresses. Par contre, il vit à Pontault-Combault (Seine-et-Marne), où son épouse tient un magasin d’appareillage électrique et de postes de TSF. En conséquence, sur la foi des informations fournies par Defert et Damy, le juge annule en février 1953 l’inscription de Vauthier sur les listes électorales de Joinville, ce qui lui interdit de se présenter.
La liste conduite par Defert, soutenue par le RGR (centre-droit) arrive en seconde position lors du scrutin municipal en mai 1953 à Joinville, derrière les communistes mais devant les gaullistes du RPF. Candidat Damy arrive en neuvième position parmi les candidats de cette liste, qui n’a que six élus. Il cesse donc de siéger au conseil, dont Georges Defert est élu maire.
Serge Damy meurt le 23 février 1990 à Joinville. Il était âgé de 80 ans et père de trois enfants.
Alfred Bruillard naît le 8 octobre 1895 à Lavans-Quingey (Doubs). Il est le fils d’Adèle Marie Eugénie Robardet et de son époux Constant Léon Bruillard, cultivatrices. Le petit village se situe dans la vallée de la Loue. Au tournant du siècle, la famille est installée dans le village voisin de Pointvillers (act. Le Val). Comme les autres des neuf enfants du couple, Alfred aide aux cultures. Il s’oriente ensuite vers la fromagerie et travaille, toujours dans la vallée de la Loue, à Chassans, auprès de Joseph Cousin.
Un peu après le début de la première guerre mondiale, Alfred Bruillard est mobilisé en décembre 1914 au 42e régiment d’infanterie. Sa santé souffre manifestement beaucoup puisqu’il est évacué pour maladie et hospitalisé à cinq reprises (juillet 1915, janvier 1916 (deux fois), octobre 1916, avril 1918) ; il est en outre blessé par une balle à la cuisse gauche en janvier 1917 au Mont-Cornillet, en Champagne, au cours de la bataille de la Marne. Atteint d’une pleurésie, il est envoyé en convalescence pendant plusieurs mois. Il sera attributaire d’une pension de 10% en 1924.
Au cours d’une des période de repos, Alfred Bruillard épouse en septembre 1917 à Palantine (Doubs) Suzanne Marie Julie Cousin, fille du fromager chez lequel il travaille. Le couple et ses deux enfants vont beaucoup changer de domicile. Ils sont en 1922 à Osselle puis en 1925-1926 à Chenecey-Buillon (Doubs). Ils passent dans le département voisin du Jura en 1931 à Condamine.
On les trouve en 1932 d’abord à Pont-Audemer (Eure). Ils se fixent ensuite en région parisienne, d’abord toujours en 1932 à Pantin (Seine, act. Seine-Saint-Denis), où Alfred Bruillard est chauffeur automobile. Ils vivent rue François-Arago puis rue Saint-Louis. Après un passage à Clamart (Seine, act. Hauts-de-Seine), rue de la Voie-Verte, en 1937, la famille s’installe en 19396 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), avenue de l’Île, dans le quartier de Polangis. Alfred Bruillard est devenu employé d’octroi pour la mairie de la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés.
Au cours de la deuxième guerre mondiale, Alfred Bruillard reçoit une affectation spéciale du fait de son emploi dans les services fiscaux.
Il s’engage dans la résistance à l’occupant allemande et est reconnu comme ayant été membre des Forces françaises de l’intérieur (FFI). Ses deux fils, Robert Bruillard (1919-1988) et André Bruillard (1920-1987) furent aussi résistants pendant la guerre.
Un commando de la résistance entre, le 20 août 1944, dans la mairie de Joinville-le-Pont qui devient ainsi une des premières à être libérée en Île-de-France. La municipalité, nommée par les autorités de Vichy avec à sa tête Léon Lesestre, est arrêtée et sera transférée, après le départ des forces allemandes, au camp de Drancy. Sur proposition du comité local de Libération et après avis du comité parisien de la Libération, le préfet de la Seine nomme une délégation spéciale chargée d'administrer provisoirement la commune par arrêté du 26 septembre 1944. Alfred Bruillard en fait partie et fait donc fonction de conseiller municipal. Robert Deloche est président de la délégation, faisant fonction de maire, aux côtés d’adjoints radicaux-socialistes, socialistes ou divers droite et gauche. Le mandat de la délégation prend fin après les élections municipales du 29 avril 1945.
Pour le sixième anniversaire de la Libération, célébré le 26 août 1950 à Joinville, Bruillard représente les anciens membres de la délégation spéciale avec André Lemaire, aux côtés de représentants des formations politiques ou associations locales.
Professionnellement, Alfred Bruillard est employé par la mairie de Saint-Maur où il devient, en 1946, surveillant de travaux.
Alfred Bruillard meurt le juillet octobre 1987 à Sens (Yonne), où il vivait déjà en 1979.
Barricade pendant les combats de la Libération à Joinville, août 1944
Victor Édouard Dosse naît le 12 février 1863 à Metz (Moselle). Il est le fils de Sophie Virginie Negler, couturière, et de son mari François Dosse, ébéniste. Après la création de l'Empire allemand le 18 janvier 1871 et la défaite de l’armée française, le traité de Francfort annexe le département de la Moselle le 10 mai de la même année au sein du territoire impérial d’Alsace-Lorraine. Victor Dosse devient ressortissant allemand.
En tant que tel, il doit servir dans les forces armées allemandes. Mais il s’y refuse, quitte le territoire et, en mai 1885, le ministère public impérial le convoque, avec 155 autres anciens résidents de Metz « accusés d'avoir, dans l'intention de se soustraire à l'obligation du service militaire dans l'armée active de terre ou de la marine, quitté sans autorisation le territoire de l’Empire ou d’avoir séjourné à l’étranger après avoir atteint l’âge requis pour le service militaire. »
Étant passé en France, Victor Dosse s’engage en janvier 1883 au sein du 1er régiment de la Légion étrangère. Il va y servir quinze ans avant de prendre sa retraite en décembre 1898 avec le grade de sergent. Un décret de 1887 « l’admet à jouir des droits de citoyen français » et il retrouve sa nationalité de naissance.
Après avoir quitté l’armée, Victor Dosse vit à Paris (12e arr.), avenue Daumesnil et travaille comme employé de commerce. Il épouse, en mai 1901 à Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne). Ils s’installent à Chatou (Seine-et-Oise, act. Yvelines), route de Montesson, et Victor Dosse y est comptable au sein de la société cinématographique Pathé.
Il dirige, à sa création en 1906 l’usine de tirage de films de Pathé à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) et s’installe dans la commune, avenue de l’Île, dans le quartier de Polangis. Établis dans le quartier voisin de Palissy, les bâtiments cinématographiques sont construits par l’atelier de l’ingénieur Gustave Eiffel. L’usine emploiera plus de 500 ouvriers. Elle provoque une polémique dans la population, du fait notamment d’une grande cheminée, à laquelle on reprochait de gâcher le paysage des rives de la Marne ; toujours debout au 21e siècle, elle est désormais protégée par les documents d’urbanisme locaux.
Charles Pathé, dirigeant du groupe, constitue en décembre 1909 un comité consultatif qui rassemble les principaux directeurs et chefs de service de l’entreprise. Outre Charles Pathé, il comprend huit personnes, qui sont éligibles à une participation aux bénéfices de la société.
Lors des graves inondations de la Marne, au premier trimestre 1910, un tiers du territoire de Joinville est recouvert d’eau. L’usine Pathé est inondée jusqu’au 1er étage. Le matériel et les films sont déménagés à Vincennes, autre usine du groupe, et la production s’y organise exceptionnellement de jour et de nuit. Le conseil d’administration de Pathé félicite Dosse « car il est resté debout jour et nuit avec son personnel dont la conduite ne mérite que des éloges ». Bien que légalement elle n’y soit pas tenue, la firme Pathé indemnise ses ouvriers victimes de l’inondation et donne mandat à son architecte et à son entrepreneur pour réparer ou reconstruire leurs maisons endommagées.
Le personnel de l'usine Pathé à Joinville
Au cours de la première guerre mondiale, Dosse reste à son poste. L’usine est utilisée pour participer à l’effort de guerre : peinture pour avions, matériel de prise de vue, et même production de gaz (principalement sur le site de Vincennes). L’usine de Joinville fournit des aides aux veuves et femmes de blessés, prisonniers ou disparus. Une plaque commémorative, apposée après le conflit, porte les noms de 171 personnes victimes des combats.
Lors de la création de l’Œuvre de la maison de retraite de la mutuelle du cinéma, en janvier 1923, Dosse est désigné comme secrétaire général. Il poursuit ce mandat, mais prend sa retraite de chez Pathé en mai 1923.
Quittant l’industrie du film, Victor Dosse va reprendre l’activité du bois qui était celle de son père. Il fonde en juin 1924 à Montreuil-sous-Bois la Société d'ébénisterie et menuiserie d'art Dosse et Tricot (SEMA), qui installe son lieu de production à Joinville-le-Pont, rue Chapsal.
En mars 1927, le quotidien communiste L’Humanité en fait un exemple « Comment les pouvoirs publics travaillent à la diminution des salaires ». Le journal raconte « À la maison Dosse et Tricot, fabrique de meubles, rue [Chapsal], à Joinville-le-Pont, les ouvriers, en majorité des Russes Blancs ont déjà subi une diminution de salaire de un franc de l'heure. Dernièrement un ouvrier fut embauché au prix horaire de cinq francs, le samedi, la direction voulut payer ce camarade au prix de quatre francs, celui-ci refusa et exigea le tarif d'embauche. Se retrouvant à nouveau chômeur, il retourna se faire inscrire à la mairie, quelques jours après il recevait, une lettre de la rue des Tournelles, « fonds de chômage », l'avisant qu'il n'avait pas droit au secours de chômage, parce que, disait la lettre, il exigeait le tarif syndical ». L’organe communiste fait part de la protestation du syndicat des ébénistes.
Un grave incendie touche la fabrique de meubles en juin 1927. La société Dosse et Tricot est dissoute en juin 1928 mais Dosse poursuit son activité sous le nom des Établissements Dosse.
L’Union Amicale de Joinville-Champigny, association fondée en 1910 qui organise des concerts et des bals, a pour président Victor Dosse en 1923 et 1924. Il est également membre du Groupe de défense des riverains de la rivière de Polangis qui envoie, en janvier 1931, une lettre ouverte au maire, Georges Briolay, au sujet du curage de ce qui est, en fait, un canal. Elle reproche à l’élu radical-socialiste d’avoir manqué à un engagement électoral fait en 1928 en n’ayant pas procédé à ce nettoyage. Dosse participe, en juillet 1935, à la constitution de l’Association syndicale libre des propriétaires riverains de la rivière de Polangis.
Le 22 juin 1944, un avion américain B-17, de retour d'une mission de bombardement, est abattu par les batteries de la DCA allemande, installées dans l'hippodrome du Tremblay et dans le bois de Vincennes. Il s’écrase à Joinville et le corps d’un des aviateurs est retrouvé dans le jardin des Dosse à Joinville.
Victor Édouard Dosse meurt le 28 mai 1946 à Joinville. Il était âgé de 83 ans et père de deux enfants. Son épouse et ses descendants ou neveux ont continué à assurer le fonctionnement des Établissements Dosse, toujours actifs en 1973 et contrôlés par la famille, ayant maintenu le siège à Joinville mais transféré son usine à Beaulieu, commune du Mériot (Aube). Sa fille, Reine Dosse, a été conseillère municipale puis adjointe gaulliste au maire de Joinville (1947-1959).
André Marcel Langat naît le 16 mai 1924 à Paris (13e arr.). Il est le fils d’Anaïs Antoinette Castan, originaire de Lozère, et de son mari Marcel Henri Langat, mécanicien. Ils vivent rue Domrémy puis rue du Château-des-Rentiers. Après-guerre, la famille s’installe à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne), rue Pinet, dans le quartier Schaken. En 1933, ils déménagent dans la ville voisine de Joinville-le-Pont, avenue de l’Île (act. avenue Jean-d’Estienne-d’Orves), dans le quartier de Polangis.
Exerçant la profession de mécanicien tourneur, André Langat s’engage en tant que résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale. Son père, Marcel Henri Langat (1896-1962), également mécanicien, fut aussi résistant.
Après la Libération en août 1944, André Langat est le secrétaire de la section de Joinville de l’Union de la jeunesse républicaine de France (UJRF, act. Mouvement jeunes communistes de France, MJCF). À ce titre, il est membre du Comité joinvillais de la renaissance française. Le comité est présidé par Henri Drevet, adjoint radical-socialiste au maire de Joinville, le communiste Robert Deloche. Drevet est également le président du comité local de Libération.
N’ayant pas atteint l’âge de 21 ans qui lui aurait permis d’être éligible en 1945, André Langat est candidats aux élections municipales suivantes en novembre 1947. Il figure sur la liste Union républicaine et résistante, conduite par Deloche et qui regroupe les communistes avec des personnalités de gauche, notamment des radicaux-socialistes. Elle obtient un peu moins de voix, mais a 11 élus, soit autant que la liste du Rassemblement populaire français (RPF, gaulliste) ; c’est l’unique élu socialiste SFIO qui, en ralliant les communistes et les radicaux, permettra de reconduire une nouvelle fois la municipalité. Le RPF recueillait 3 066 voix sur 6 974 suffrages exprimés (44%), les communistes et radicaux 3 017 (43,2%) et les socialistes 452 (6,8%).
Élu, Langat devient adjoint au maire ; les autres adjoints sont Drevet (radical-socialiste) François Decrombecque et André Blocher (divers gauche) ainsi que Léon Berthet (socialiste SFIO).
Ancien représentant du PCF, avant-guerre, auprès des communistes algériens et marocains Robert Deloche, résistant, est mis en cause par sa formation politique pour des raisons officiellement liées à son mode de vie. Il est exclu et démissionne début de son poste. C’est Langat qui, selon l’hebdomadaire Nouvelle Union régionale, en fait l’annonce au cours d’une « réunion revendicative des vieillards et des économiquement faibles » le 27 décembre 1952 à Joinville. Selon ce journal de tendance libérale, Langat prononce des « paroles sévères mettant en cause le maire. »
Deloche est remplacé, pour deux mois, en février 1953 par Amélie Trayaud, également ancienne résistante et communiste, doyenne du conseil municipal. Langat reste adjoint au maire.
Lors des élections municipales de mai 1953, Langat se présente sur la liste d'Union républicaine et résistante, qui rassemble les communistes, des radicaux-socialistes et des personnalités de gauche.
La liste communiste arrive en tête, avec une moyenne de 35,6% des votes valides et dix sièges, devant la liste divers-droite de Georges Defert (RGR, 22,1%, 6 sièges), les gaullistes de Pierre Calmon (RPF, 19,8%, 6 sièges), les socialistes de Léon Berthet (12,3%, 3 sièges) et les démocrates-chrétiens de Gaston Moutenot (MRP, 9,2%, 2 sièges). Avec 2 384 voix pour 6 748 suffrages exprimés (35,3%) sur 6 979 votants et 8 482 inscrits, Langat est réélu conseiller municipal. Il siège dans l’opposition, car Defert, appuyé par les élus RGR, RPF et MRP est élu maire.
Au sein des élus communistes, André Langat se fait remarquer par son activisme. Dès le lendemain du scrutin, la nouvelle municipalité décide d’expulser la section de Joinville de l’Union des vaillants et vaillantes – le mouvement d’enfants communiste – du baraquement qu’elle occupait dans le parc du dispensaire municipal, avenue du Président-Wilson, dans le quartier Palissy. Pendant le conseil municipal qui, fin mai 1953, évoque la question, Langat proteste et, avec deux autres élus communistes, Grésy-Aveline et Bideaux, ils entonnent le chant révolutionnaire La Jeune Garde pendant la séance.
Le mandat de Langat prend fin avec les élections municipales de mars 1959. La liste communiste, conduite par Henri Bideaux recueille 32,2% des suffrages exprimés au premier tour face à l’union des gaullistes de l’UNR, des démocrates-chrétiens du MRP et des socialistes SFIO (23,5%) et aux sortants de Defert (41,2%). Au second tour, ce dernier emporte avec 52,4% les 27 sièges à pourvoir, les communistes, qui étaient conduits par Henri Bideaux, ayant 34,1% et l’alliance de centre-gauche 13,1%.
La suite des activités professionnelles et politiques d’André Langat n’est pas connue.
Célébration de la Libération à Joinville-le-Pont en mai 1945
Georges Marcel Silvain Garceau naît le 9 janvier 1916 à Lacs (Indre). Il est le fils de Marie Euphrasie Garceau ; le mariage de cette dernière avec Émile Louis Chauffour, en octobre 1916, légitime sa naissance. Ils vivent dans le bourg, où son père est cultivateur avec ses parents. Georges Chauffour est électricien en 1936.
Il épouse Marie Louise Chatiron, secrétaire, en novembre 1939 à Champillet, Indre.
Pendant la deuxième guerre mondiale, Georges Chauffour est résistant à l’occupation allemande. Après la fin du conflit, il s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) et il est employé administratif.
Lors des élections municipales de mars 1953, Georges Chauffour est candidat en quatrième position sur la liste socialiste SFIO conduite par Léon Berthet. Elle obtient un siège avec une moyenne de 452 voix pour 6 974 suffrages exprimés (6,5%) sur 7 073 votants et 8 376 inscrits. Berthet, dont la voix est déterminante pour élire le maire, puisque les listes communistes et gaullistes ont obtenu, toutes les deux, 13 sièges, fait réélire le communiste Robert Deloche et devient adjoint au maire. Faisant état de désaccords avec la majorité municipale, Berthet démissionne en octobre 1951 et est remplacé au conseil par l’instituteur Pierre Allaire. Comme ce dernier démissionne également en janvier 1952, il est lui-même remplacé par Victor Hochet, qui décide également de quitter sa fonction en mars 1953 ; Georges Chauffour devient ainsi conseiller municipal. Deloche vient également de quitter le poste de maire, suite à son exclusion du parti communiste. Il a été remplacé par Amélie Trayaud, doyenne du conseil et communiste également. Le mandat se termine en avril 1953.
Georges Chauffour meurt le 7 mars 1968 à Champillet, Indre ou le 8 mars 1968 à Baudres, autre commune du même département, selon les sources. Son épouse décède également le 7 mars 1968 à Baudres. Il est donc possible que ce soit suite à un accident.
Maurice Albert Wach naît le 13 avril 1883 à Paris (10e arr.) Il est le fils de Jeanne Journiac, femme de chambre, et de son mari Joseph Wach, tonnelier. Ils résident rue du Faubourg-Poissonnière.
Alors représentant de commerce pour l’industrie, vivant rue Mazagran à Paris (10e arr.) au moment de faire son service militaire, Maurice Wach s’engage pour trois ans d’an l’armée. Il est affecté au 132e régiment d’infanterie. Il devient caporal en octobre 1903 puis sergent en novembre 1904. Il retourne à la vie civile en mars 1906.
Le mariage de Maurice Wach avec Juliette Léonce Doit, comptable, a lieu en avril 1911 à Paris (10e arr.). Ils élisent domicile rue Albouy. Maurice Wach pratique l’aviron sur la Marne, au sein de la Société nautique En Douce, basée à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Fondée en 1885, l’association a une vocation tournée vers le tourisme en rivière, contrairement aux autres clubs locaux aux objectifs plus sportifs, comme la Société nautique de la Marne, avec laquelle elle fusionnera beaucoup plus tard. Maurice Wach devient président d’En Douce en 1912 pour un mandat d’un an, faisant suite à Joë Netter. Il assurera la même fonction à plusieurs reprises ultérieurement, devenant, selon l’historien Michel Riousset, « le président qui a le plus marqué de son empreinte l'En Douce. »
Au début de la première guerre mondiale, en août 1914, Maurice Wach est rappelé et sert dans le régiment d’infanterie de Chaumont. Il est promu, en novembre 1914, lieutenant puis en mai 1916 lieutenant.
Il est blessé à deux reprises, en mars à Cambrai (Nord) quand une balle lui perfore l’annulaire gauche, puis, plus grièvement, en septembre la même année à Souchez (Pas-de-Calais), au cours de la deuxième bataille de l’Artois, quand une autre balle lui provoque une plaie à l’omoplate gauche. Il est cité à l’ordre du 33e corps d’armée en mars 1916 pour sa bravoure et le fait d’avoir rejoint le front avant sa complète guérison. Il sera de nouveau cité à l’ordre du bataillon en février 1919 pour avoir « rempli avec tact les délicates fonctions d’officier adjoint ».
Démobilisé en mars 1919, Maurice Wach reste rue Albouy et redevient, pour deux ans, président du club d’aviron En Douce. Il est en 1923 à Strasbourg où il est domicilié rue de Molsheim.
À partir de 1928, il s’installe quai de la Marne, à Joinville-le-Pont, à proximité du garage à bateaux d’En Douce.
Après la deuxième guerre mondiale, Maurice Wach est candidat lors des élections municipales de Joinville en novembre 1947 sur la liste soutenue par le Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste), conduite par Pierre Perly. Elle arrive en tête avec 44% des suffrages exprimés, devant l’Union républicaine et résistante (communistes et divers gauche, 43,3%) mais les deux listes ont le même nombre de sièges. La liste socialiste SFIO, avec 6,4%, obtient le dernier siège et assure la réélection du maire communiste Robert Deloche. Wach siège comme conseiller municipal dans l’opposition.
On retrouve Maurice Wach comme correspondant régulier de l’hebdomadaire libéral Nouvelle Union régionale en 1951. Ainsi, en avril, il écrit sur « La grande hargne des kokos » (au sujet du PCF) puis en mai estime que c’est une « Juste conclusion » quand le député communiste Yves Péron se fait traiter de crétin à l’Assemblée nationale. En novembre, il annonce la cérémonie à la mémoire du général Leclerc, organisé par la section RPF en l’église Saint-Charles de Joinville. En décembre, il s’étonne de la proposition du maire, Deloche, de fusionner l’office municipal d’habitations à bon marché avec celui de la ville voisine de Champigny, également à direction communiste.
En matière sportive, Maurice Wach reprend en 1952 sa fonction de président d’En Douce, cette fois-ci pour douze ans. Veuf depuis cinq ans, il se remarie en février 1952 à Joinville avec Marguerite Marie Dassy.
En février 1953, après l’exclusion du parti communiste du maire Robert Deloche, celui-ci démissionne de sa fonction. Les élus de droite se divisent au sein du conseil municipal et c’est la doyenne de l’assemblée, également communiste, Amélie Trayaud, qui est élue pour les deux mois de mandat restants.
Lors des élections municipales de mai 1953, Wach reste fidèle à la liste RPF, désormais conduite par Pierre Calmon tandis que la moitié des sortants conservateurs ont rejoint Georges Defert (RGR). Les deux listes obtiennent chacune six sièges, derrière les dix élus de la liste d'Union républicaine et résistante (PCF et divers gauche). La SFIO a trois élus, les démocrates-chrétiens du MRP en ont deux. Defert devient maire, avec le soutien de ses colistiers, de ceux du RPF et du MRP.
Au premier tour, Wach a recueilli 1 366 voix pour 6 748 suffrages exprimés (20,2%) sur 6 979 votants et 8 482 inscrits. Il est réélu. Il se solidarise, en juillet 1953, avec une motion de protestation de la section RPF de Joinville contre la condamnation des époux Rosenberg aux États-Unis.
Son mandat prend fin en mars 1959. Lors des élections municipales, le scrutin majoritaire a été réintroduit et la liste RPF de Calmon, qui a fait alliance avec le MRP et la SFIO, est devancée au premier tour par celle de Defert et n’a aucun élu au second tour.
Maurice Albert Wach meurt le 28 avril 1970 à Joinville, à l’âge de 87 ans. Lors de son enterrement, « le drapeau bleu et rouge de la société [En Douce] recouvrait son cercueil, dans la plus grande tradition de la marine » raconte Michel Riousset. Il était décoré de la Croix de guerre (1914-1918) et chevalier de la Légion d’honneur depuis février 1921.
Les locaux du club En Douce, coll. Carré des Canotiers