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25 août 2022 4 25 /08 /août /2022 00:01

Max Maurice Léon Douy naît le 20 juin 1914 à Issy-les-Moulineaux (Seine, act. Hauts-de-Seine). Il est le fils de Léontine Charlotte Rabaute, couturière, et de son marié Maurice Eugène Ernest Douy, représentant de commerce. Ils vivent rue Jean-Jacques-Rousseau. Mobilisé en 1914, son père revient blessé de la première guerre mondiale.

Après le conflit, Max Douy est initié à la musique, notamment au piano. Ses parents s’installent en 1923 rue des Entrepreneurs à Paris (15e arr.). Il apprend le dessin dans l’école laïque locale. Après avoir été opéré d'une péritonite en 1924, il est placé en pension dans un établissement des Jésuites pendant trois ans. Revenu à Paris, il poursuit son cursus scolaire au lycée Jean Baptiste Say. Il arrête ses études en juin 1930, son père rencontrant des difficultés pour faire vivre la famille, puis est embauché, en juillet, comme grouillot au studio Pathé-Natan, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est engagé pour un salaire de 550 francs par mois et est, pendant un an, affecté au relevé du contenu du magasin de décors, dont il doit dessiner et coter les éléments entreposés.

Vers la fin de 1933, Max Douy participe à la création d’un comité d’accueil de professionnels allemands réfugiés en France. Il adhère à l’Association des étudiants et artistes révolutionnaires (AEAR), fondée par Francis Jourdain et Léon Moussinac, proche des communistes. Il devient syndicaliste à la Confédération générale du travail-Unitaire (CGTU), sous l’influence de Jean-Paul Dreyfus, chef de plateau chez Pathé. Il devient assistant décorateur, notamment avec les frères Prévert.

La crise économique internationale ayant des répercussions sur l’industrie cinématographique, Max Douy est licencié en 1935. Il est, la même année, appelé à faire son service militaire comme secrétaire du chef de musique d’une unité d'aérostation à Metz (Moselle). Sur place, il participe à une formation de jazz et fréquente une loge de francs-maçons.

Pendant la deuxième guerre mondiale, il est mobilisé dans l’assistance au sol à l’aviation à Suippes (Marne). Il épouse, en décembre 1939 à Antony (Seine, act. Hauts-de-Seine) Colette Andrée Cornon. Démobilisé près de Toulouse en été 1940, Max Douy rentre à Paris où il travaille avec un restaurateur de tableaux.

Il est contacté en décembre 1940 Jean-Paul Dreyfus qui lui dit, selon son témoignage « Il faut faire quelque chose... on ne va pas rester comme cela prisonniers de ces messieurs [les Allemands]... il faut penser à l'avenir », il décide avec lui de s’engager dans la Résistance. Dreyfus prend alors le pseudonyme de Le Chanois. Ils rejoignent la Confédération générale du travail clandestine.

Avec la reprise de l'activité cinématographique en 1941, Max Douy retourne à son métier et devient chef-décorateur en 1942. Il collabore avec de nombreux grands réalisateurs, comme Jean Renoir, Max Ophüls, Jacques Becker, Jean Grémillon, Robert Bresson, Henri-Georges Clouzot ; c’est avec Claude Autant-Lara qu’il travaille le plus.

Parallèlement, Max Douy s’investit dans les instances professionnelles. En novembre 1943, il devient président des Architectes-décorateurs de film, une des composantes de la Corporation du cinéma qu’essaie de mettre en place le régime de Vichy. Celle-ci devient le Syndicat des techniciens de la production cinématographique et, en mai 1944, André Berthomieu en est le président et Max Douy un des commissaires au sein du bureau syndical.

Poursuivant son activité dans la Résistance, Max Douy est l’un des fondateurs du Comité de libération du cinéma français (CLCF), qui rassemble plusieurs réseaux rattachés au Conseil national de la Résistance (CNR) ; les réunions se font parfois chez lui, ou dans des locaux qu’il trouve dans les studios où il travaille. Le 19 août 1944, le CLCF lance l'insurrection dans le cinéma et occupe les locaux du Comité d'organisation de l'industrie cinématographique avenue des Champs-Élysées. Le CLCF organise les prises de vue de la Libération de Paris. Une quinzaine de cameramen sont placés aux endroits stratégiques, des cyclistes assurent les relais et Max Douy est le producteur du journal filmé de la Libération.

En septembre 1944, Max Douy devient vice-président de la commission technique du CLCF, dont Fred Orain est le président. La commission s’attache assurer une reprise rapide de l'activité de la production.

Après-guerre, Max Douy est vice-président du Syndicat des techniciens de la production cinématographique en 1950 et 1952.

Tout en étant toujours associé à Claude Autant-Lara, il réalise des décors pour Julien Duvivier, Alexandre Astruc, John Berry, André Hunebelle, Robert Enrico, Jean-Paul Rappeneau, Jean-Jacques Annaud, Costa Gavras, Coluche ou Christian de Chalonge. Il signe la décoration d’un James Bond, Moonraker de Lewis Gilbert.

Membre du parti communiste, Max Douy est cosignataire, en mars 1950, d’un appel des cinéastes pour participer aux Assises de la Paix à Paris. Avec d’autres « cinéastes des cellules communistes du cinéma », il lance en février 1955 un ciné-club baptisé Cinéma et Vérité. En 1965, comme de nombreux artistes, Max Douy appelle à voter pour le candidat unique de la gauche à l’élection présidentielle, François Mitterrand.

Tout en continuant à travailler principalement pour le cinéma, Max Douy réalise régulièrement des décors de théâtre et, parfois aussi, pour la télévision. Il cesse son activité en 1988 puis publie en 1993 un livre, Décors de cinéma : les studios français de Méliès à nos jours.

En avril 1997 Max et son frère cadet, Jacques Douy (1924-2010), également décorateur de cinéma, participent à Lorient (Morbihan) au festival Le cinéma, témoin des luttes, organisé par l’association Mémoire ouvrière.

Max Douy meurt le 2 juillet 2007 à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne). Il était âgé de 93 ans. Prix du meilleur décor en septembre au Festival de Cannes pour Occupe-toi d’Amélie de Claude Autant-Lara, il reçoit en 1982 le César des meilleurs décors pour Malevil de Christian de Chalonge. En 1991, il a été fait officier de la Légion d’honneur.

Max Douy

 

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23 août 2022 2 23 /08 /août /2022 00:01

Pierre Raymond Lambert naît le 9 mars 1910 à Paris (14e arr.). Il est le fils d’Henriette Joséphine Ringo, blanchisseuse, et de Simon Ézéchiel Gaston Lambert, employé de commerce, ils vivent rue Boyer-Barret. Ses parents se marient en novembre 1910 dans le même arrondissement et résident alors rue Lacaze.

Après leur divorce, ses parents se remarient tous les deux début 1920. Pierre Lambert vit avec sa mère et son beau-père, Georges Fernet. Ils sont installés en 1931 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) dans le quartier de Palissy, avenue des Familles. Pierre Lambert est employé de banque à Paris (9e arr.) ; il effectue sans doute cette-là son service militaire.

En septembre 1933, Pierre Lambert épouse à Joinville Juliette Maury, également employée de banque. Ils s’installent dans le centre-ville, rue de Créteil (act. boulevard du maréchal Leclerc). En février 1935, Lambert est désigné comme commissaire des comptes de la société « L’Immobilière 100, Faubourg Saint-Antoine » dont le siège social est à Paris (8e arr.), rue d'Anjou.

La situation de Pierre Lambert et de sa famille pendant la deuxième guerre mondiale n’est pas connue. À la Libération, il est désigné comme membre du comité local de Libération de Joinville. Il est le seul qualifié d’indépendant dans les notes conservées aux archives municipales, les dix autres étant mentionnés comme membres d’organisations politiques, syndicales, associatives ou de la Résistance. Le fait qu’il siège dans ce comité prouve qu’il a joué une rôle dans l’opposition à l’occupation allemande.

Un arrêté préfectoral du 26 septembre 1944 le nomme membre de la délégation spéciale chargée d’administrer la commune, après l’arrestation du bureau municipal par le comité de Libération le 20 août puis la dissolution de l’assemblée locale. Pierre Lambert fait ainsi fonction de conseiller municipal. Le maire est Robert Deloche, communiste, avec des adjoints représentant la gauche radicale et socialiste et des indépendants.

Lors des élections municipales d’avril 1945, Lambert est élu conseiller municipal sur la liste d’Union républicaine et résistante conduite par Deloche. Elle obtient une moyenne de 3 979 voix pour 6 447 suffrages exprimés (61,7%) sur 6 621 votants et 7 811 inscrits. Lambert arrive en troisième position. Deloche est réélu maire. Le conseil comprend officiellement 7 communistes, 6 socialistes SFIO, 5 radicaux et 9 indépendants de gauche, dont Lambert.

Le mandat de Lambert se termine en octobre 1947, et il n’est pas élu non plus en mai 1953.

Par contre, Lambert est de nouveau candidat en juin 1959, cette fois sur la liste du maire élu en 1953, Georges Defert (Rassemblement des gauches républicaines, centre-gauche). Au second tour, la liste emporte les 27 sièges à pourvoir avec 52,4%. Elle avait recueilli au premier tour 41,2% des votes exprimés, devant les communistes (32,2%) et une alliance des gaullistes, des socialistes SFIO et des démocrates-chrétiens du Mouvement républicain populaire (23,5%).

Le bureau municipal est constitué de Deloche, maire, et de six adjoints : MM. Gaulin, Belhomme, Garchery, Perly, Derou et Lambert.

Pierre Raymond Lambert meurt le 5 juillet 1964 à Joinville. Il était âgé de 54 ans et père d’une fille.

Son épouse, Juliette Lambert, avait été, en mai 1956, l’une des marraines de la cloche baptisée Reine-Marie-Andrée-Antoinette, installée sur le clocher de l’église Saint-Charles-Borromée de Joinville à l’occasion du centenaire de la paroisse. Elle porte la devise « Je sonne la concorde. »

Le début de la rue de Créteil à Joinville-le-Pont

 

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21 août 2022 7 21 /08 /août /2022 00:01

Maurice François Delière naît le 9 mars 1908 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Marie Françoise Delière, journalière et d’un père non dénommé. Il naît quai de la Marne. Sa mère était veuve d’un premier mariage et avait un fils de 24 ans, déjà marié.

Après avoir probablement fait son service militaire en 1929, Maurice Delière épouse en mars 1932 à Moncrabeau (Lot-et-Garonne) Clotilde Valérie Stumph, fille de métayer. Il se remarie en avril 1938 à Saint-Maur-des-Fossés, commune voisine de Joinville, avec Renée Jeanne Gagnaire.

Il ne faut sans doute pas le rapprocher du coureur cycliste Maurice Delière, connu en Belgique et dans le Nord de la France.

Pendant la deuxième guerre mondiale, Maurice Delière est résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale selon le dossier constitué auprès du Service historique de la défense.

Après le conflit, il se marie une troisième fois à Joinville en mars 1970 avec Colette Léonie Jeanne Boutron.

Il meurt le 9 novembre 1975 à Créteil (Val-de-Marne) où il était probablement hospitalisé. Il était âgé de 67 ans.

La Marne à Joinville-le-Pont en 1908

 

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19 août 2022 5 19 /08 /août /2022 00:01

Reine Sophie Dosse naît le 7 août 1903 à Chatou (Seine-et-Oise, act. Yvelines). Elle est la fille de Julie Gautier et de son époux Victor Dosse, comptable pour la firme cinématographique Pathé dans cette commune.

En 1906, Victor Dosse est chargé de créer l’usine de tirage de films Pathé à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). La famille s’installe dans le quartier de Polangis, avenue de l’Île.

C’est dans cette commune que Reine Dosse épouse, en juillet 1926 André Léon Pierre Denis, commis agent de change. Ils partagent le nouveau pavillon des parents Dosse, avenue Chapsal. Après la naissance de leurs deux filles et la condamnation, en octobre 1930, du mari à de la prison avec sursis et à une amende pour « outrage public à la pudeur », le couple se sépare et ils divorcent en janvier 1939. Elle reprend son nom de jeune fille.

Après avoir quitté Pathé, Victor Dosse lance une entreprise d’ébénisterie et menuiserie d’art. Après la deuxième guerre mondiale, sa fille en devient administratrice.

Lors des élections municipales de novembre 1947, Reine Dosse est candidate à Joinville sur la liste du Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste), conduite par Pierre Perly. Sa liste obtient une moyenne de 3 066 voix pour 6 974 suffrages exprimés sur 7 073 votants et 8 376 inscrits. Elle obtient 13 sièges, dont elle est la seule élue, et devance les communistes de l’Union républicaine et résistante du maire sortant Robert Deloche (43,3%, mais le même nombre de conseillers municipaux). Les socialistes SFIO (6,5%, 1 siège) et les démocrates-chrétiens du Mouvement républicain populaire MRP (5,8%, pas d’élu) complètent le tableau électoral. Le vote de l’élu socialiste en faveur de Deloche lui permet de conserver son siège.

En novembre 1951, le journal libéral régional présente Reine Dosse comme « la militante n° 1 du RPF ». Avec trois jeunes militants gaullistes, elle collait des affichettes pour une messe organisée à la demande de sa formation à la mémoire du maréchal Leclerc. Des incidents éclatent avec une quinzaine de communistes dont André Langat, adjoint au maire, et un conseiller municipal. Elle dépose plainte.

Suite aux inondations de janvier 1953, qui font plus de 1 800 morts dans le sud-ouest des Pays-Bas, Reine Dosse lance, avec la section de Joinville du RPF, dont elle est la responsable, une souscription « Pour soulager les misères en Hollande. »

La fin du mandat se déroule dans une forte tension. Le seul siège socialiste échoit à quatre personnes successivement, suite à trois démissions liées à la mésentente à gauche. L’exclusion du maire du groupe communiste provoque un émoi dans la population. Les élus de droite se scindent en deux groupes, l’un restant fidèle à l’étiquette RPF tandis que d’autres prennent leur autonomie. Faute d’accord entre eux, bien qu’ils aient alors la majorité parmi les élus, la démission de son poste de Deloche provoque l’élection d’une communiste pour le remplacer, Amélie Trayaud.

Les élections municipales de mai 1953 voient la concurrence entre les deux listes de droite s’exacerber. Elles obtiennent le même nombre de sièges (six chacune), mais ce sont les dissidents, soutenus par le Rassemblement des gauches républicaines (RGR, centre-gauche) qui sont devant avec 22,1% des votes contre 19,8% aux gaullistes, 12,3% à la SFIO et 9,2% au MRP. Les communistes sont en tête avec 35,6% et dix élus, mais l’appoint des trois socialistes ne suffit pas, le MRP rejoignant le RGR et le RPF pour faire élire Georges Defert (RGR) maire de Joinville.

Reine Dosse a obtenu le meilleur score de sa liste, avec 1 457 voix pour 6 748 suffrages exprimés (21,6%) sur 6 979 votants et 8 482 inscrits. Elle entre au bureau municipal en tant que maire adjointe. Elle est la première à exercer ce mandat à Joinville. Avec la section et les autres élus RPF, elle signe en juillet 1953 une motion de protestation contre la condamnation aux États-Unis des espions Rosenberg. Le RPF s’associe à l’initiative des communistes sur ce dossier.

Lors du centenaire de la paroisse Saint-Charles-Borromée de Joinville, en mai 1956, une cloche est baptisée du nom de Reine-Marie-Andrée-Antoinette en l’honneur de Reine Dosse et d’autres paroissiennes. Cependant, malade, elle n’assiste pas à la cérémonie.

Dans son activité municipale, Reine Dosse a la charge des personnes âgées et des affaires sociales. Elle suit notamment la construction, en 1958, du centre de protection maternelle et infantile, jusque-là implanté dans le dispensaire communal.

Le scrutin municipal de juin 1959 se situe dans un cadre différent, la proportionnelle cédant la place à un mode majoritaire. Les gaullistes de l’UNR s’allient à la SFIO et au MRP. Ils arrivent troisièmes, derrière la liste du maire (41,2%) et les communistes (32,2%). Au second tour, la part de l’alliance se réduit à 13,1% tandis que Defert est largement réélu. Dosse ne siège plus au conseil municipal.

Après avoir cessé d’administrer la menuiserie familiale en 1973, Reine Dosse meurt le 6 juin 1977 à Sevran (Seine-Saint-Denis). Elle était âgée de 73 ans. En mars 1956 elle avait été faite chevalière du Mérite social.

Photo Reine Dosse (arch. fam.)

 

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17 août 2022 3 17 /08 /août /2022 00:01

Jules Alfred Augier naît le 14 juin 1875 à Paris (12e arr.). Il est le fils de Marie Philomène Antoinette Macrel, concierge, et de son époux Jean Louis Augier, également concierge et antérieurement cavalier de manège puis homme de confiance. Ils vivent rue Jules-César.

En 1895, Jules Augier, son frère aîné Louis et sa mère sont installés à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), rue du Pourtour-des-Écoles, dans le quartier du Centre. Les deux frères sont comptables.

Il effectue en novembre 1896 son service militaire au sein du 32e régiment d’artillerie, où il est nommé en septembre 1898 brigadier puis brigadier-fourrier en décembre la même année. Il est démobilisé en septembre 1899.

Installé avec sa mère rue de Paris, toujours à Joinville, Jules Augier est employé, au moins depuis 1901, pour M. Lhomme et rejoindra à sa fondation en 1924 la société Lhomme et Argy, initiée par deux ingénieurs des Arts et Métiers, spécialisée dans les appareils de mesure et d’essais physiques et mécaniques. Il épouse en novembre 1901 dans cette ville Euphrosine Petit, originaire des Deux-Sèvres et fille d’un garde-champêtre d’Indre-et-Loire. Ils s’installent dans le quartier de Polangis, toujours à Joinville mais sur la rive gauche de la Marne, d’abord avenue Oudinot puis avenue Jamin.

Au cours de la première guerre mondiale, Jules Augier est mobilisé d’abord dans son régiment puis au sein du 1er régiment d’artillerie de montagne en novembre 1914, où il devient sous-officier comme maréchal des logis fourrier. Il passe au 2e régiment d’artillerie en décembre 1917 et est démobilisé en janvier 1919.

Après le conflit, Jules Augier prend des responsabilités dans la vie associative locale. Il est trésorier adjoint de l’Union amicale de Joinville Champigny en 1924, qui organise des concerts et des bals. Elle est présidée par Victor Dosse, directeur de l’usine cinématographique Pathé de Joinville.

En 1925, il est administrateur de La Tirelire, société d’épargne, dont Brisset est le président. Il devient également membre du conseil d’administration du bureau de bienfaisance municipal de Joinville.

Sur le plan politique, Jules Augier est manifestement proche des milieux radicaux-socialistes de la commune. Il prend part en octobre 1934 à des élections municipales partielles, organisées suite au départ de dix conseillers municipaux sur 27, du fait de décès ou démissions. Un accord est scellé entre le maire, radical-socialiste, Émile Briolay, et les conservateurs et libéraux du Comité d’union républicaine et d’action sociale, présidé par Émile Lecuirot, conduisant à ce qu’une liste dite de Concentration républicaine soit constituée avec six membres du comité et quatre radicaux.

Mais cet accord ne fait pas l’unanimité, y compris au sein du parti radical-socialiste, et une Liste des républicains indépendants se présente, avec plusieurs radicaux également ; Jules Augier y figure en troisième position. Le parti socialiste SFIO, qui s’est désolidarisé de la municipalité élue en 1929, concourt également au scrutin, de même que le parti communiste.

Au premier tour, la Concentration républicaine devance nettement le groupe indépendant, qui se retire, tandis que les socialistes, légèrement distancés par les communistes, se désistent en leur faveur. Au second tour, le centre-droit emporte les dix sièges. Augier avait obtenu 593 voix pour 2 297 suffrages exprimés (25,8%) sur 2 360 votants et 3 225 inscrits.

Lors des élections municipales générales de mai 1935, Jules Augier est de nouveau présent, cette fois sur la liste du maire sortant, Émile Briolay, qui rassemble les radicaux-socialistes et des socialistes indépendants. La droite locale a rompu l’alliance conclue en 1934 et se présente de manière concurrente. Le bilan de la municipalité et présenté comme ayant réalisé d’importants travaux d’amélioration et d’embellissement ; reconnaissant avoir dû augmenter les impôts locaux, ils se justifient par l’aggravation des charges imposées à la commune (contingent incendie, allocations chômage, moins-values sur les recettes).

La liste de centre-gauche est devancée nettement par la droite, avec 26,8% contre 32,6%, et talonnée par les communistes à 23,5%, les socialistes étant à 12,3%. Désormais retraité, Jules Augier, qui figure en 16e position, obtient 757 voix pour 2 856 suffrages exprimés (28,5%) sur 2 923 votants et 3 433 inscrits.

Au second tour, les listes communiste et socialiste fusionnent, tandis que les deux autres se maintiennent. L’Union des républicains, malgré une faible avance à 40%, reçoit 25 des sièges à pourvoir, les deux derniers allant à la gauche (39,7%) tandis que les radicaux-socialistes reculent à 19,5% et n’ont pas d’élu. Augier recueille 552 voix pour 2 899 suffrages exprimés (19%) sur 2 924 votants.

Jules Augier meurt le 26 mai 1937 à Joinville. Il était âgé de 61 ans et père d’une fille. Il avait été décoré de la médaille de la Victoire pour sa participation à la première guerre mondiale ainsi que de la médaille d’argent du travail.

Plaque de la société Lhomme & Argy, où travaillait Augier

 

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15 août 2022 1 15 /08 /août /2022 00:01

Juliette Maria Galland naît le 3 novembre 1913 à Verzenay (Marne). Elle est la fille de Lucie Eugénie Jeannin et de son époux René Galland, vigneron. Son père meurt à la guerre en octobre 1914, quand elle a moins d’un an. Sa mère vit ensuite à Paris (18e arr.), rue des Saules, où elle est pâtissière, et se remarie en septembre 1924 avec un pâtissier d’origine alsacienne, Aimé Marius Blind. Elle meurt en mai 1928, quand Juliette Galland a 14 ans. Elle continue à vivre avec son beau-père, qui se remarie en juin 1929 avec une manucure, également native de Sélestat.

Selon la notice du Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français (Maitron), Juliette Galland exerce les métiers de coiffeuse puis de lingère. Elle n’a cependant pas de profession déclarée lors de son mariage, en janvier 1937 avec Pierre Derrien, garçon boucher. Ils s’installent à Champigny-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne).

Pendant la deuxième guerre mondiale, Pierre Derrien, militant communiste et engagé dans les Francs-tireurs et partisans (FTP), est arrêté sur dénonciation puis condamné à mort par les autorités allemandes et fusillé en octobre 1943 au Mont-Valérien (Suresnes, Seine, act. Hauts-de-Seine).

Après-guerre, Juliette Derrien vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), est, d’après le Maitron, vendeuse ambulante de chaussures et adhère en novembre 1944 au parti communiste et à l’Union des femmes françaises (UFF). Le maire, Robert Deloche, également résistant et communiste, la sollicite pour figurer lors des élections municipales d’avril 1945 sur la liste d’Union républicaine et résistante, qui rassemble des communistes, des socialistes SFIO, des radicaux et des personnalités classées comme divers-gauche. Avec 61,7% des suffrages exprimés, la liste emporte les 27 sièges à pourvoir dès le 1er tour.

Comme il s’agit du premier scrutin dans lequel les femmes sont électrices, Juliette Derrien fait donc partie des toutes premières élues françaises ; elle obtient 3 786 voix pour 6 447 suffrages exprimés (58,7%) sur 6 621 votants et 7 811 inscrits et arrive au dernier rang des candidats élus. Trois autres joinvillaises entrent en même temps qu’elle dans l’assemblée locale : Adrienne Chagnon, Valentine Nicolas et Amélie Trayaud (future maire de la commune en 1953). Le conseil est composé officiellement de 7 communistes, 6 socialistes SFIO, 5 radicaux et 9 indépendants de gauche, catégorie à laquelle semble être rattachée Juliette Derrien bien qu’elle soit membre du PCF. Robert Deloche est réélu maire.

Citant des sources provenant des archives du parti communiste, la notice du Maitron mentionne que Juliette Derrien se considère, en 1947, qu’elle est « trop faible politiquement » pour assurer des responsabilités électives et ne se représente pas. En avril 1947, elle est embauchée comme employée du Centre de diffusion du livre et de la presse (CDLP), organisme lié au parti communiste.

Juliette Derrien meurt le 5 décembre 1995 à Plouzané (Finistère). Elle était mère d’une fille.

Goûter organisé en 1945 par l'Union des femmes de France à Joinville-le-Pont

 

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11 août 2022 4 11 /08 /août /2022 00:01

André Vidal naît le 1er juillet 1908 à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Clémence Linard et de son mari Jean Théodore Vidal, artisan tôlier.

Devenu également tôlier, probablement dans l’atelier de son père, André Vidal épouse Marcelle Marthe Monréal en juin 1930 à Saint-Maur. Puis, son père ayant fermé son atelier, il devient employé de la société des Transports en commun de la région parisienne (act. RATP).

Militant syndicaliste à la Confédération générale du travail (CGT), André Vidal vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), rue du Canal, après la deuxième guerre mondiale. Il se présente sous l’étiquette CGT aux élections municipales d’avril 1945 à Joinville. Il figure sur la liste d’Union résistante et démocratique, conduite par la maire sortant, Robert Deloche, communiste. Avec une moyenne de 3 979 voix, soit 61,7% des 6 447 suffrages exprimés sur 6 621 votants et 7 811 inscrits, la liste emporte tous les sièges et Deloche est réélu maire. Le conseil municipal comprend 7 communistes, 6 socialistes, 5 radicaux et 9 indépendants de gauche (dont Vidal). Son mandat prend fin en octobre 1947.

André Vidal meurt le 4 juillet 1967 à Créteil. Il était âgé de 59 ans.

La rue du Canal à Joinville-le-Pont

 

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9 août 2022 2 09 /08 /août /2022 00:01

Émile Marie Pihour naît le 29 novembre 1906 à Plessé (Loire-Inférieure, act. Loire-Atlantique). Il est le fils de Joséphine Marie Lambierge et de son mari François Pierre Pihour, ferblantier.

Devenu représentant de commerce, pour les laines Pingouin, Émile Pihour épouse en décembre 1932 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) Gabrielle Doublet, institutrice. Sa famille maternelle est originaire de Bretagne et son père du Loir-et-Cher, mais ils étaient déjà installés à Joinville en 1905. Les époux Pihour s’installent dans cette commune, dans le quartier de Polangis, avenue des Lilas (act. avenue Pierre-Allaire).

Lors des élections municipales d’avril 1953, Émile Pihour est candidat sur la liste présentée par le Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste) et conduite par Pierre Calmon. Elle arrive en troisième position, avec une moyenne de 1 334 voix pour 6 748 suffrages exprimés (19,8%) sur 6 979 votants et 8 482 inscrits. La liste communiste de la municipalité sortante est en tête avec 35,6% et dix sièges, suivie de la liste divers-droite de Georges Defert avec 22,1% et six élus, les socialistes SFIO avec 12,3% ont 3 conseillers municipaux et le Mouvement républicain populaire (MRP, démocrates-chrétiens) en a 2 avec 9,2% des voix. Grâce aux voix RPF, MRP et divers-droite, Georges Defert est élu maire.

Le RPF a eu six élus et Pihour, qui arrive en quinzième positions des candidats, n’entre donc pas dans l’assemblée locale. Cependant, en décembre 1957, suite à deux démissions et au renoncement de huit autres candidats, il devient conseiller municipal. Parmi les anciens candidats ayant décliné l’entrée dans le conseil figure son beau-père, lui aussi représentant de commerce et voisin, Gabriel Doublet (1872-1965).

En 1959, la proportionnelle est abandonnée par les élections municipales. Les gaullistes font une liste commune avec la SFIO et le MRP mais n’ont pas d’élu, de même qu’en 1965.

Lors des élections municipales de 1971, Georges Defert présente une liste unique de la droite, qui l’emporte dès le premier tour avec 64,2% des suffrages exprimés face aux communistes (35,8%). Émile Pihour rentre de nouveau au conseil municipal. Le décès de Defert en 1975 amène les élus à désigner son premier adjoint, Jean-Pierre Garchery pour le remplacer. Lors des élections municipales suivantes, en mars 1977, la droite, de nouveau divisée au premier tour, est battue au second par la liste d’union de la gauche, conduite par le communiste Guy Gibout.

Émile Marie Pihour meurt le 1er janvier 1975 à Joinville. Il était âgé de 68 ans et père de deux enfants.

Mairie de Joinville-le-Pont, vers 1960

 

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7 août 2022 7 07 /08 /août /2022 00:01

Raoul Asselin naît le 8 avril 1906 à Croix-Moligneaux (Somme).

En 1926, il est devenu charpentier et vit chez ses oncle et tante à Nogent-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne), rue Leprince. Il épouse en août 1928 dans la ville voisine de Joinville-le-Pont, Suzanne Anna Souvignon, fille d’un employé des tramways de l’Est parisien. Ils s’installent dans cette ville, quai de la Marne, et Asselin travaille dans la commune proche de Fontenay-sous-Bois.

Des élections municipales complémentaires sont organisées en octobre 1934 à Joinville-le-Pont pour pourvoir dix postes devenus vacants suite à des démissions ou décès. Pour la première fois depuis la scission de 1920 avec les militants devenus communistes, le parti socialiste SFIO présente une liste autonome. En 1925 et 1929, les candidats socialistes figuraient sur des listes de cartel des gauches, conduites par des radicaux-socialistes. Raoul Asselin est présent sur la liste, qui est conduite par Robert Derivière.

La liste socialiste est en concurrence avec une liste de concentration républicaine, issue d’un accord entre le comité radical-socialiste et les principales organisations de droite, une liste républicaine indépendante et la liste communiste. La Concentration républicaine a une nette avance avec 36,9% des suffrages exprimés, les Républicains indépendants suivent à 25,4%, les communistes à 17,8% sont légèrement devant les socialistes à 17,5%. Asselin obtient 400 voix pour 2 297 suffrages exprimés (17,4%) sur 2 360 votants et 3 225 inscrits. Au second tour, la SFIO se retire et appelle à voter pour les communistes ; tous les sièges sont emportés par la Concentration républicaine.

Pendant la deuxième guerre mondiale, Raoul Asselin est mobilisé comme soldat dans le 20e régiment de train. Il est fait prisonnier et interné à Elsterhorst (Saxe), en Allemagne, au sein du Stalag IV A (Kriegsgefangenen-Mannschafts-Stammlager, camp ordinaire de prisonniers de guerre).

Raoul Asselin meurt le 30 décembre 1975 à Beauvais-sur-Matha (Charente-Maritime). Il était âgé de 69 ans et père d’un enfant.

La Marne en 1930 à Joinville-le-Pont

 

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5 août 2022 5 05 /08 /août /2022 00:01

Charles Paul Henri Haubert naît le 19 avril 1909 à Paris (11e arr.). Il est le fils de Jeanne Crignon, originaire du Nord, et de Charles Paul Henri Haubert, pharmacien, préparateur de travaux de chimie générale à l’École supérieure de pharmacie de Paris ; ils ne sont alors pas mariés et ont une importante différence d’âge (près de dix-huit ans) mais ils s’épousent en août 1910. Ils vivent rue Trousseau puis rue Louis-Braille (12e arr.) où ils exploitent une pharmacie.

Devenu mécanicien, Charles Haubert se marie en juin 1930 à Arnouville-lès-Gonesse avec Suzanne Clotilde Guichard. Ils divorcent en juin 1939. En 1937, il vit rue du Repos, près du cimetière du Père-Lachaise (Paris, 20e arr.).

Après la deuxième guerre mondiale, Charles Haubert vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il se présente en mai 1953 sur la liste d'Union républicaine et résistante, qui est principalement composée de communistes, dont la maire sortante, Amélie Trayaud, et le secrétaire de la section de Joinville du PCF, Henri Bideaux. Elle comprend cependant également des personnalités indépendants, du les adjoints sortants, Decrombecque et Blocher, ainsi que Haubert, présenté comme syndicaliste.

La liste arrive en tête avec dix sièges, devant deux listes de droite (six sièges chacune), les socialistes SFIO alliés aux radicaux-socialistes (trois élus) et les démocrates-chrétiens du Mouvement républicain populaire (MRP, deux élus). Haubert obtient 2 410 voix pour 6 748 suffrages exprimés (35,7%) sur 6 979 votants et 8 482 inscrits. Il est élu. Lors de l’élection, les listes Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste) et Rassemblement des gauches républicaines (RGR, centre-gauche) s’allient avec le MRP et font élire Georges Defert (RGR) comme maire.

Haubert siège assidument au sein du conseil municipal. En mars 1958, est un des trois élus mobilisés pour l’établissement de la liste électorale pour les conseils de prud’hommes, en tant qu’ouvrier, avec Depoutot (employé) et Garchery (patron). En octobre 1958, Charles Haubert démissionne du conseil municipal.

Il épouse, en avril 1963 à Joinville Rolande Gabrielle Jollivet.

Charles Haubert meurt le 26 mars 1989 à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne). Il était âgé de 79 ans.

Joinville-le-Pont vers 1960

 

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