Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
23 mars 2025 7 23 /03 /mars /2025 00:01

Suite de la biographie de Salomon Hirsch

L’industriel Salomon Hirsch est candidat à la candidature pour l’élection au conseil général dans le canton de Saint-Maur en mai 1909 au sein du parti radical-socialiste. Il est soutenu par la fédération radicale-socialiste de Saint-Maur, mais il est devancé de huit voix par Henri Vel-Durand (conseiller municipal et futur maire de Joinville-le-Pont) lors du congrès qui réunit les militants radicaux de toute la circonscription, et se retire « en soldat discipliné du parti républicain. »

Pendant la première guerre mondiale, Salomon Hirsch, trop âgé, ne peut pas être mobilisé. Il participe à des appels en faveur des soldats démunis en février 1915 ou pour les combattants sans famille en mars 1916.

Après-guerre, tout en continuant son mandat de conseiller du commerce extérieur et son œuvre de propagande en faveur de l’Empire français, en particulier au sein de la Ligue coloniale française, Salomon Hirsch va renforcer son implication dans la vie politique, locale et nationale. Il est élu, en novembre 1919, au premier tour conseiller municipal de Saint-Maur-des-Fossés, sur la liste du maire Auguste Marin. Ce sera d’ailleurs le seul mandat électif qu’il gagnera.

Si l’élection de 1919 se tenait dans un contexte ou l’union sacrée de la période de conflit était encore vivace, Salomon Hirsch va rapidement prendre ses distances avec le maire ainsi qu’avec un autre élu de la même liste, Émile Galtier. Ce dernier détient un hebdomadaire local, l’Union régionale et, pour disposer de sa propre tribune, Hirsch fonde en novembre 1922 la Dépêche de Saint-Maur, également hebdomadaire. Les deux hommes entrent dans une violente polémique en janvier 1923. Hirsch s’insurge : « N’ai-je pas le droit, Galtier d’être franc-maçon libre-penseur tout comme vous avez le droit— que je ne vous conteste ni ne vous envie — d'être un clérical ? Je suis franc-maçon et je m’en honore, mais je ne suis ni sectaire rouge, ni sectaire noir. Je suis respectueux des croyances de chacun, même dans ma famille. »

Plusieurs journaux locaux et nationaux font état de la campagne que la Dépêche lance sur le « scandale du gaz », dénonçant les prix fixés par le Syndicat du Gaz, ce qui lui vaut notamment la sympathie de la confédération syndicale CGT. Galtier, qui fut un ardent défenseur des abonnés du gaz, s’est rendu aux explications des compagnies qui souhaitaient le relèvement des tarifs, bloqués pendant la guerre, ce que Hirsch lui reproche. Galtier en vient aux mains avec un ami de Hirsch.

En mars 1924, Hirsch est proposé par le parti radical-socialiste pour figurer, au titre de son contingent, sur la liste de cartel des gauches dans le 4e secteur du département de la Seine, conduite par le socialiste indépendant Pierre Laval. Cependant, deux formations membres du cartel, le Parti socialiste SFIO et l'Union socialiste-communiste annoncent, dans un communiqué en avril, qu’ils « rompraient le cartel des gauches (…) si la candidature du citoyen Salomon Hirsch, conseiller municipal de Saint-Maur, investi par la Fédération radicale de l'arrondissement de Sceaux, était maintenue », lui reprochant de s’être, en 1919, allié à la droite lors des élections municipales de Saint-Maur. Le parti radical proteste, mais Hirsch se retire.

Les élections municipales de Saint-Maur, en 1925, voient Hirsch constituer à Saint-Maur une liste de cartel des gauches. Au premier tour, elle arrive en seconde position avec 24,5% derrière la liste de Marin, le maire sortant, qui a 44,7%. Les communistes suivent avec 20,9%, ainsi qu’une candidature divers-droite (7,4%). Au second tour, l'Union républicaine d’Auguste Marin remporte tous les sièges avec 53,8% des suffrages, tandis que Hirsch et ses colistiers se situent à 46,2%. Lors des élections départementales qui suivent, dans le 1er canton de Saint-Maur, Hirsch est de nouveau battu nettement par Marin, ne recueillant que 14,8% alors qu’une autre candidature radical-socialiste s’opposait aussi à lui.

À suivre

Portrait Salomon Hirsch 193

 

Partager cet article
Repost0
21 mars 2025 5 21 /03 /mars /2025 00:01

Suite de la biographie de Salomon Hirsch

Ayant avoir cédé ses affaires dans le nickel en 1900, l’industriel Salomon Hirsch continue à s’intéresser à l’industrie. Il reprend en 1902 les établissements Émile Houpied, rue Royer-Collard à Paris (5e arr.), qui produisent des machines pour l’industrie du papier et les caractères d’imprimerie, reprenant la dénomination de Comptoir des Fonderies Nouvelles. En 1903, il transfère l’usine avenue Bellevue, dans le quartier du Parc à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne). L’entreprise deviendra la Compagnie de fabrication française de papier manufacturé, transformant et imprimant papier et carton.

Depuis 1898, la famille de Salomon Hirsch s’est installée à proximité, avenue des Ailantes. En 1907, il rachète la Manufacture d’étiquettes et de sacs à G. Martin, qui fonctionnait rue de l’Aqueduc à Paris (10e arr.). Il déménage son activité dans l’usine de Saint-Maur. Il développe en particulier les cartonnages publicitaires.

Membre de la Chambre syndicale du papier, Salomon Hirsch en deviendra le président. Il présidera aussi, à partir de 1905, la Chambre syndicale des fabricants d’étiquettes américaines. Depuis 1904, il se qualifie d’ingénieur, une désignation qui ne nécessitait pas un titre particulier à cette époque. Il continuera à le faire jusqu’au début des années 1920, reprenant ensuite le terme d’industriel.

Après son installation définitive à Saint-Maur, Salomon Hirsch va avoir une intense activité sociale et politique. Franc-maçon, il participe à la loge La Réforme, qui a son temple rue Révol à Saint-Maur (act. rue Édouard-Valleran). Le quotidien La Libre Parole, qui se spécialise dans la dénonciation des francs-maçons, compte en 1912 trente membres de ladite loge résidant à Saint-Maur, et un total de 68 francs-maçons dans cette ville. En 1910, Salomon Hirsch est orateur de La Réforme. Il prend, en 1912, la succession du pharmacien Armand Guimond en tant que vénérable et l’est toujours en 1914.

Membre fondateur de la caisse des écoles Saint-Maur en 1902, Salomon Hirsch participe à la constitution en 1905 de la Mutualité scolaire de Saint-Maur et en est le président en février 1909. Elle compte 1 500 membres en 1911 et comprend une section de pupilles (13 à 16 ans), mais aussi une section d’adultes (16 à 55 ans). Hirsch défend le rôle des mutualistes, notamment en matière de retraites. Il réfute les arguments de ceux pour qui « assurer la vieillesse c’est duper l’ouvrier » et défend le point de vue que « c’est la vieillesse et non la jeunesse et l’âge mûr que nous voulons assurer contre la misère ». Pour lui, « l’État doit forcer tous les travailleurs à penser à l’avenir et à se préparer quand ils ont vingt ans et narguent la vieillesse. »

En 1912, Hirsch revient sur la difficile acceptation des cotisations découlant de la loi sur les retraites ouvrières et paysannes, votée en mars 1910 et assure que « le boycottage, qui est allé chez certains jusqu'à la révolte, a apporté quelques troubles dans les esprits et a nui à l'application de cette grande réforme sociale ». Il voit dans la mutualité « une pépinière de propagandistes », assurant que c’est elle qui « a précédé le législateur en réalisant l’assurance-maladie, l’assurance-chômage, l’assurance-invalidité et l'assurance-vieillesse. »

Outre les organisations auxquelles il adhère, Salomon Hirsch manifeste également ses sentiments en participant à des souscriptions. En janvier 1902, il approuve la Ligue pour la défense de la vie humaine, qui promeut la distribution de lait : « J'adhère des deux mains à votre Ligue. Inscrivez-moi pour cinq cotisations, j’ai quatre enfants grands buveurs de lait, ils ne paieront pas trop cher leur cotisation préventive de deux francs ». Le signataire suivant est Blum, peut-être Léon Blum, dont Hirsch sera proche et qui lèguera cette idée après la deuxième guerre mondiale à un autre de leurs amis, Pierre Mendès-France. Il verse son obole, en mai 1904, pour les victimes d’un cyclone sur l’île de La Réunion. Toujours sensible à la situation outre-mer, il envoie de l’argent pour la Société de patronage des orphelins colonisateurs en janvier 1909. Il appuie en mars 1912 la création d’une « cinquième arme » dans le domaine militaire français, à savoir une aviation militaire.

Sur le plan professionnel, l’usine de fabrication du papier de Saint-Maur continue son exploitation. Salomon Hirsch est nommé conseiller du commerce extérieur pour cinq ans en mars 1906 ; il restera dans cette fonction pendant 30 ans.

En politique, Salomon Hirsch reprend une activité publique, qu’il avait délaissée depuis son échec aux législatives de Clichy-Levallois en août 1893. La Sûreté nationale constitue un dossier à son nom début 1908 et continuera à la maintenir jusqu’en 1929.

Le sénateur de la Seine Alfred Mascuraud avait créé en 1899 un groupement politico-économique afin de servir de relais entre le patronat et les hommes politiques de centre-gauche, notamment les radicaux-socialistes, qui fonderont leur parti national peu après, en 1901. À Saint-Maur, en décembre 1907, Salomon Hirsch crée le Comité républicain du commerce et de l'industrie, une des 107 sections du comité Mascuraud, et en devient le président. Il organise notamment un banquet annuel, qui rassemble 150 personnes en juin 1909. Le banquet de l’année 1913 est organisé conjointement avec la section de Nogent-sur-Marne, au restaurant Jullien, sur l’Île Fanac, dans la commune de Joinville-le-Pont, située entre Saint-Maur et Nogent. Honoré Jullien est une influente personnalité radicale-socialiste dans la circonscription. Accueillant, comme chaque année, des parlementaires et représentants du centre-gauche au gouvernement, le banquet de 1913 est dressé pour 300 personnes. La section saint-maurienne annonce avoir près de quatre cents membres en juin 1911.

À suivre

Caricature de Salomon Hirsch 1932

 

Partager cet article
Repost0
19 mars 2025 3 19 /03 /mars /2025 00:01

Suite de la biographie de Salomon Hirsch

S’intéressant à son environnement social, l’industriel Salomon Hirsch est un membre fondateur de la caisse des écoles 8e arrondissement de Paris en 1890. Il s’engage en politique de manière publique en 1893. En juillet, selon le quotidien Le Temps, « un groupe important de républicains radicaux socialistes a offert à M. Salomon Hirsch, industriel à Clichy, la candidature dans la 3e circonscription de Saint-Denis », un arrondissement du département de la Seine. Il s’agit d’une nouvelle circonscription, créée par dédoublement de celle de Neuilly. Elle comprend les communes de Clichy et Levallois. Dans ce scrutin, il fait face à François Xavier Trébois, maire de Levallois, ancien séminariste puis diacre catholique, devenu créateur d’un groupe de libre-pensée et se revendiquent, lui aussi du radical-socialisme. C’est alors une tendance importante, mais il n’existe pas de parti national et l’unité des candidatures locales n’est pas une règle absolue.

La presse antisémite, qui est légale, attaque vivement les ambitions de M. Hirsch. Ainsi, le quotidien La Libre Parole, du polémiste d’extrême-droite Édouard Drumont, écrit-elle « On nous signale le Juif Salomon Hirsch qui pose sa candidature dans cette circonscription. La population ouvrière de Levallois-Clichy douchera comme il convient ce youpin capitaliste ». Le journal va mener une propagande active, mettant en cause par exemple son rôle d’employeur le 7 août : « On lui a également demandé combien il payait ses ouvriers. — Cinq francs par jour ! a-t-il répondu. — Trois francs avant la période électorale, a riposté un électeur. »

De tendance radicale, L’Événement lui offre une tribune, considérant sous la plume de Jean de Solanges qu’il « semble tenir la corde ». Pour lui, l’industriel de Clichy « est jeune, a trente ans à peine ; mais c’est un travailleur infatigable ; c’est à son intelligence qu’il doit la position qu’il occupe ». Il voit l’opportunité que siège « un esprit dégagé de toutes les préoccupations personnelles, de toutes les haines, de toutes les intrigues qui ont tant fait de tort à l’ancienne Chambre. »

Présentant son programme, Hirsch demande la séparation de l’église et de l’État, soutient l’introduction d’un impôt progressif sur le revenu et la suppression des droits d’octroi. Il préconise « le droit à une pension de retraite pour les ouvriers comme pour les fonctionnaires, des lois de protection en faveur de l’enfant et de la femme dans les usines. »

La candidature de Hirsch est un échec ; il se contente de 590 voix, soit 5,6% des 10 989 suffrages exprimés pour 10 591 votants sur 15 024 inscrits. Arrivé en sixième position des sept candidats, il se désiste en faveur du candidat socialiste, Alexandre Avez, employé, membre du Parti ouvrier socialiste révolutionnaire, qui l’emporte au second tour face à Trébois.

Après le vote, La Libre Parole poursuit en septembre 1893 ses attaques antisémites, prétendant que Salomon Hirsch n’aurait pas payé ses afficheurs, concluant : « Comme on le voit (…) il est bien juif ». Le journal devra cependant quelques jours plus tard lui donner acte de ce qu’il avait bien réglé ses factures.

Lorsque L’Aurore lance, en décembre 1898 une pétition « contre les poursuites et les persécutions qui frappent le colonel Picquart, l’héroïque artisan de la révision » du procès du capitaine Alfred Dreyfus, 25 membres et alliés de la famille de Salomon Hirsch la signent, dont lui-même, sa mère, ses deux fils et au moins une de ses filles. On retrouve Salomon Hirsch et ses fils avec ses beau-père et beau-frère souscrivant, en octobre 1902, toujours dans à un appel de la Ligue des droits de l'Homme et du citoyen pour édifier un monument à Émile Zola, lancer du J’accuse qui permit de faire éclater l’affaire Dreyfus.

À suivre

Portrait Salomon Hirsch 1928

 

Partager cet article
Repost0
17 mars 2025 1 17 /03 /mars /2025 00:01

Début de la biographie de Salomon Hirsch

Hirsch Salomon naît le 7 décembre 1865 à Marseille (Bouches-du-Rhône). Il est le fils de Rousse Clara Strauss et de son mari, Samuel Salomon, négociant. Bien que sa mère soit native de Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône) et son père de Nîmes (Gard), leurs deux familles sont originaires d’Alsace. Après Marseille, la famille vit à Orange (Vaucluse) en 0867 puis à Limoges (Haute-Vienne) en 1869.

Les parents vivront séparés à partir des années 1870. En 1879, Hirsch Salomon vit avec sa mère à Paris (11e arr.), boulevard Voltaire. En novembre 1881, âgé de 16 ans, il est condamné par la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris à 25 francs d’amende pour « outrages et violence aux agents » ; il sera réhabilité par la cour d’appel de Paris en juillet 1894.

Titulaire d’un brevet simple de l’enseignement primaire, Hirsch Salomon devient instituteur en 1882 et le reste deux ans. La réforme engagée par Jules Ferry, rendant l’enseignement public, laïque et obligatoire, avait nécessité le recrutement rapide d’enseignants. En 1885, il s’engage dans l’armée. Il sera réformé à cause d’une affection organique du cœur.

Il devient membre de la Société des agriculteurs de France en février 1891, et est concessionnaire de la provende Garreaud, rue du faubourg Saint-Honoré à Paris, vendant des produits d’hygiène, de santé et de nourrissage pour animaux. Il ouvre ensuite un commerce dans le même domaine à Courbevoie (Seine, act. Hauts-de-Seine) rue Honnet en 1894, puis le déplace dans la commune voisine de Clichy en 1896, rue de l’Assomption. Il l’exploite jusqu’en 1905. Il obtient des médailles d’or lors de foires-expositions en France à Paris (1890), Orléans (1891) ou un grand-prix à Poitiers (1899).

En décembre 1891, Hirsch Salomon épouse à Paris (8e arr.) Léa Strauss, fille d’un industriel, né aux États-Unis. C’est vers cette date qu’il décide de changer son appellation : il se présente désormais comme « Salomon Hirsch », faisant de son prénom un patronyme et de son nom un prénom d’usage.

Parfois en association avec son beau-père, Granville Strauss dit Smith, Salomon Hirsch va investir aussi dans l’industrie. Il préside ainsi en juillet 1896 la Société nationale des inventions nouvelles, dont Strauss est administrateur. Il acquiert aussi en 1896, à Clichy, une entreprise de tentures artistiques.

Il achète, en mai 1894 la société L’Épine & Cie qu’il transforme en Compagnie française des fonderies nouvelles, consacrée à la fabrication du nickel, à partir de minerai provenant de Nouvelle-Calédonie. Il obtient deux médailles d’or aux expositions universelles de Paris en 1889 et 1900. L’usine, installée rue Rennequin à Paris (17e arr.) emploie une cinquantaine d’ouvriers.

Pour défendre les intérêts professionnels du secteur, Salomon Hirsch prend l’initiative de constituer, en novembre 1896, la Chambre syndicale du nickel et de ses alliages. Il en est élu président. Invoquant des raisons de santé, il vend en 1901 son usine et cesse provisoirement ses fonctions à la Chambre syndicale du nickel.

La question coloniale intéresse beaucoup Salomon Hirsch, aussi bien à propos de l’agriculture que de l’industrie. Il fonde un Syndicat colonial en 1898, qu’il préside et adhère à la Ligue coloniale française, siégeant à son comité directeur.

Pour soutenir la connaissance de ces questions, Salomon Hirsch devient un éditeur de presse. Il est directeur du quotidien La Politique coloniale entre 1890 et 1892 et un des fondateurs d’un autre journal, La Dépêche coloniale. Il dirige également une publication agricole, L’Avenir des campagnes.

À suivre

Portrait Salomon Hirsch, 1898

 

Partager cet article
Repost0
13 février 2025 4 13 /02 /février /2025 00:01

Reprise d’un article publié le 13/01/2022 en fonction d’arches nouvelles, suite

La famille Marescaux s’installe ensuite à Joinville, où vit également Delort. Elle réside en 1911 quai Moisson (act. quai Gabriel-Péri), dans le quartier de Palissy.

Outre son magasin de la rue de la Roquette, l’entreprise ouvre une usine quai de la Marne à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Elle compte plusieurs dizaines d’ouvriers, et dix-neuf d’entre eux trouveront la mort au cours de la première guerre mondiale. Pendant la durée du conflit, Marescaux produit pour les besoins de l’armée et des soldats mobilisés lui sont affectés, dont Delort, Marius Alphonse Levaltier ou Antoine Duranthon. Elle embauche aussi des femmes.

Pendant la première guerre mondiale (1914-1918), les usines Marescaux se voient octroyer plusieurs marchés militaires, notamment pour la fabrication de bombes. Il sera imposé après la fin du conflit pour les bénéfices qu’il a faits à la faveur desdits marchés. Marescaux fait partie des souscripteurs de la collecte humanitaire organisée en décembre 1917 à Joinville. Une « Plaque commémorative 1914-1918 des Établissements Marescaux » est apposée sur l’usine ; après la fermeture de l’établissement, elle a été déplacée et se trouve aujourd’hui dans le cimetière communal, près du Monument aux Morts. Elle porte la mention « « A la mémoire du personnel de la Maison mort pour la France » et comporte 19 noms.

Après-guerre, la société Marescaux publie de nombreuses annonces pour participer à la reconstruction du Nord, zone largement détruite pendant les combats et l’occupation allemande. Il met en avant son statut de fournisseur des ministères de la guerre et de la marine, du génie, de l'artillerie, de la ville de Paris et d’autres grandes administrations.

Cependant, l’activité se réduit dès décembre 1918 et l’usine de Joinville se sépare d’une partie de son personnel, en particulier des femmes, ce qui provoque la colère des sections locales du Parti socialiste SFIO. Pour relancer sa production, Marescaux investit en 1924 dans de nouvelles machines de découpage, matriçage, forgeage, laminage et emboutissage de métaux à froid et à chaud.

Le fils de son associé, Abel Delort, a été condamné en septembre 1923 à cinq ans de prison pour avoir tenté de tuer son père. Jean Delort, qui en avait réchappé, meurt en juillet 1924 à Joinville.

C’est probablement la disparition de son partenaire au capital social, lequel était veuf et dont l’héritier était alors incarcéré, qui provoque la mise en liquidation judiciaire en avril 1925 de l’entreprise Émile Marescaux, basée rue de la Roquette. Cependant, l’usine de Joinville poursuit son activité. Elle est touchée par les inondations de la Marne en janvier 1926. En octobre 1923, Émile Marescaux avait créé une deuxième société, la Société anonyme des métaux bruts et ouvrés (SAMBO), au capital de 500 000 francs. Elle proposait des produits en zinc, plomb et étain et était basée rue Saint-Sabin ; les deux entreprises disposaient du même téléphone. La SAMBO est dissoute en avril 1926.

Cette année-là, Marescaux paraît avoir quitté Joinville.

Émile Marescaux meurt le 22 janvier 1941 aux Loges-en-Josas (Seine-et-Oise, act. Yvelines). Il est signalé dans l’état-civil comme exerçant la profession de garde-champêtre. Il était âgé de 72 ans et père d’une fille.

Selon l’annuaire Didot-Bottin de 1911, il a été décoré des Palmes académiques en tant qu’officier d'académie.

Fin 

Voir aussi :

Plaque commémorative des morts pendant la première guerre mondiale, anciens établissements Marescaux, act. cimetière de Joinville

 

Partager cet article
Repost0
11 février 2025 2 11 /02 /février /2025 00:01

Reprise d’un article publié le 13/01/2022 en fonction d’arches nouvelles, début

Émile Louis Marescaux naît le 18 février 1869 à Marquette-lez-Lille (Nord). Il est le fils aîné des huit enfants – tous des garçons – de Louise Victorine Flament et de Charles Louis Marescaux, ferblantier puis voyageur de commerce. Ses parents sont installés à Lille en 1873. Ils divorcent en mai 1886 ; le septième des enfants du couple meurt en juillet cette même année (il était né en septembre 1885) tandis que le huitième enfant naît en octobre, cinq mois après la séparation légale que le registre d’état-civil ne mentionne pas.

La majorité des enfants, dont Émile, restent vivre avec le père. Celui-ci, devenu voyageur de commerce, s’installe à Amiens (Somme), rue d’Alsace-Lorraine, dans le centre-ville. Il emménage avec une couturière originaire du Nord également, Célinie Tilmont, qui donne naissance à une fille en avril 1888.

Employé de commerce et domicilié chez son père à Amiens (Somme), Émile Marescaux devance en novembre 1888 le service militaire en s’engageant pour trois ans dans l’armée. Il rejoint le 40e régiment d’infanterie où il devient caporal en octobre 1889.

Pendant qu’il effectue son service militaire, en janvier 1890, Charles Marescaux, son père, se suicide par asphyxie au gaz de carbone dans une chambre calfeutrée, en entraînant dans son décès les trois garçons qui vivaient avec lui, âgés de 13, 10, et 7 ans. Au moins 45 journaux rendent compte de ce qu’ils qualifient de « drame épouvantable », qu’ils associent parfois à la misère, indiquant que le père était à ce moment sans emploi. Sa maîtresse était absente depuis trois semaines et avait découvert la situation avec la police à son retour.

Continuant son contrat à l’armée, Émile Louis Marescaux est promu au grade de sergent en décembre 1890. Il est affecté, en juillet 1891, à la 15e section de secrétaires d’état-major et de recrutement.

Il réside à Marseille en 1892 puis revient à Lille l’année suivante. Il épouse en décembre 1893 à Mende (Lozère) Augustine Marie Dupeyron, giletière. Ils s’installent à Paris, d’abord rue Lappe puis dans une voie adjacente, rue de la Roquette (11e arr.).

En août 1901 est formée la société en nom collectif Delort et Marescaux, installée rue de la Roquette. Elle a une durée de neuf ans et un capital de huit mille francs. Elle est spécialisée dans la ferronnerie d’art et produit également des pièces pour les couvreurs, notamment des châssis pour toiture. Son associé est Jean Delort, comptable. Ultérieurement l’entreprise prendra exclusivement le nom de Marescaux, même si le fils, Abel Delort, forgeron et ajusteur, continuera d’y travailler.

Le Comité républicain radical et radical-socialiste du quartier de la Roquette élit, en juin 1909, Marescaux en tant que vice-président de sa commission exécutive. Clémencet est président.

À suivre

 

Partager cet article
Repost0
22 octobre 2024 2 22 /10 /octobre /2024 00:01

Louis Georges Touchard naît le 13 juillet 1886 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Joséphine Eugénie Gandon et de Marie Anatole Edgard Touchard. Ses parents vivent dans le centre-ville, quai Beaubourg (act. quai Pierre-Brossolette). Son père est receveur buraliste, et ses deux grands-pères sont également receveurs des contributions indirectes. Il meurt en mai 1895, trois mois après la naissance de leur fille, quand Georges a huit ans.

Un soir de juillet 1897, Georges vient d’avoir 11 ans et sa sœur Pauline en a deux, sont emmenés en début de soirée par leur mère pour une partie de canot sur la Marne, rivière qui passe devant leur domicile. Joséphine Touchard avait installé sa fille sur ses genoux, tandis que Georges ramait. Une fausse manœuvre, peut-être pour éviter un autre bateau, provoque la chute de la maman et de son bébé dans l’eau. Pendant un temps, Mme Touchard réussit à tenir la fillette à bout de bras hors de l’eau, puis elle perdit ses forces et la lâcha. Un marinier, qui s’était jeté dans le fleuve pour venir à leur secours, réussit à ramener la mère sur la rive, mais ne retrouva pas l’enfant. Ramenée chez elle, en état d’hébétude, elle reçoit, vers dix heures, le cadavre de Pauline qui venait d’être repêchée. Elle monte alors dans sa chambre, saisit un revolver et se tue. La mort fut instantanée.

La presse nationale a largement rendu compte du naufrage. Le terme de drame revient souvent : « terrible », pour Le Peuple français, « émouvant » dans XIXe siècle et Le Rappel. La notion d’accident est aussi fréquente : « bien triste », écrit le Journal des débats, « terrible » de nouveau, selon La Petite République. Le sort de la veuve est mis en avant : « désespoir d’une mère » pour La Souveraineté nationale, « Pauvre mère ! » dans Le Figaro.

Après la disparition de ses parents, les deux enfants survivants, Adolphe (14 ans) et Georges quittent pour un temps Joinville, probablement avec leur grand-père paternel. Ils sont de retour à Joinville en 1901, vivant alors dans leur établissement du quai Beaubourg chez les grands-parents maternels, qui sont désignés comme tuteurs.

Travaillant alors comme employé de commerce, Georges Touchard fait son service militaire en octobre 1907 au sein du 76e régiment d'infanterie. Il devient caporal en novembre 1908 puis est blessé le mois suivant en tentant de rejoindre son groupe au cours d’une marche militaire. Sa plaie au genou gauche lui vaudra, dans les années 1960, une reconnaissance de son invalidité. Il finit sa période sous les drapeaux en septembre 1909.

Au cours de la première guerre mondiale, Georges Touchard est mobilisé début août 1914. Lors des combats de la Marne, il est blessé au pied droit près de Soissons (Aisne) en janvier 1915. En juin de cette année-là, il est transféré au 176e régiment d'infanterie et envoyé en Orient, face aux troupes autrichiennes. Il rentre en France en février 1917 au 143e régiment d'infanterie et est démobilisé en avril 1919, avec une pension pour sa blessure de guerre.

Touchard monte une activité de cristaux et verrerie, avec un atelier de production et une boutique à Paris (10e arr.), rue du Faubourg-Saint-Martin. Il produit notamment des lampes et lustres, mais aussi des cristaux d’art, coupes gravées et bonbonnières.

En février 1920, Georges Touchard épouse Jeanne Catherine Marie Duran, gérante en chaussures, à Paris (4e arr.). Ils s’installent dans la demeure familiale de Joinville.

S’impliquant dans la vie locale, Georges Touchard fait partie, en avril 1925, des fondateurs du Constitution du comité d’union et d’action républicaines, qui regroupe la plupart des libéraux et conservateurs de Joinville. Présidé par Félix Soulié (1858-1934), négociant en tissus, il comprend également notamment Georges Defert (1896-1975), menuisier puis directeur de société, futur maire de Joinville (1953-1975).

Suite à la mort à l’hôpital d’un sommelier parisien en juillet 1927, les époux Touchard recueillent sa fille Odette. Ils l’adoptent officiellement en janvier 1946.

En mars 1936, Touchard fait partie des donateurs qui appuient le vestiaire municipal. Il est membre, en novembre la même année, du conseil d’administration de la Mutualité scolaire de Joinville, présidée par Ernest Gillot (1872-1947), ébéniste puis électricien, ancien conseiller municipal radical indépendant.

Louis Georges Touchard meurt le 28 mars 1977 à Nice, un mois après épouse. Il n’avait pas eu d’autre enfant que celle qu’il avait adoptée. Il avait été décoré en juin 1931 de la Médaille commémorative serbe pour son engagement au cours de la première guerre mondiale dans l’armée d’Orient.

Canots sur la Marne à Joinville-le-Pont

 

Partager cet article
Repost0
25 juin 2024 2 25 /06 /juin /2024 01:01

Constantin Émile Delaby naît le 11 mars 1880 à Abscon, commune du bassin houiller du département du Nord. Il est le fils de Marie Joseph Héroguet et de son mari Henri Delaby. Son père est mineur et la famille vit au coron des Lillois. Illettré, le père ne sait pas signer à la naissance de Constantin ou de son frère aîné ; cependant, il est capable de le faire en août 1882 quand sa première sœur voit le jour. La famille a alors déménagé à Aniche, commune voisine d’origine de la mère. Henri Delaby meurt en janvier 1894, quand Constantin a 13 ans.

N'étant pas l’aîné, Constantin Delaby, qui est alors ajusteur mécanicien, est convoqué pour le service militaire. Il intègre le 8e régiment de hussards en novembre 1901 à Cambrai. Promu brigadier en septembre 1902, il devient sous-officier comme maréchal des logis en mai 1903. Il retourne à la vie civile en septembre 1904.

Après avoir quitté l’uniforme, Constantin Delaby travaille dans la Marne. Il est condamné, en décembre 1905 par le tribunal correctionnel de Reims à 25 francs d’amende pour « complicité d’adultère ». Il s’agit peut-être de ses relations avec Marie Hortense Lavigne, dont il a un fils, Henry Jules, né en mai 1907 à Loivre (Marne), lequel est déclaré comme étant de mère inconnue par Constantin Delaby, qui le reconnaît. Il est légitimé par leur mariage en décembre 1912 à Lille ; Marie Hortense avait divorcé de son premier mari en mai 1906.

En juillet 1910, l’entreprise de cycles qu’avait créée Constantin Delaby est mise en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Cambrai. Il s’installe début 1912 à Lille où il est contremaître.

Rappelé au début de la première guerre mondiale en août 1914, Constantin Delaby obtient le grade d’adjudant en avril 1915. Il est détaché, comme ajusteur, en juillet 1917 dans un service automobile à Villeneuve-la-Garenne (Seine, act. Hauts-de-Seine). Puis, en octobre 1917, il est affecté à l’usine Delaby et Langlois, rue des Rondeaux à Paris (20e arr.) ; il s’agit peut-être d’un établissement qu’il aurait fondé. En janvier 1919, il est détaché dans une usine de Nîmes (Gard) puis démobilisé en février.

Après le conflit, Constantin et Marie Hortense Delaby sont séparés et divorcent. Lui s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), villa René-Robert (une voie disparue).

Il dispose d’un magasin à Joinville et d’un atelier dans la commune voisine de Champigny-sur-Marne, route de Villiers. Il crée en février 1920 une société avec plusieurs négociants, C. Delaby & Cie, puis la dissout en mai 1922. Il poursuit ensuite son activité à titre personnel. Il fabrique notamment des cadres de vélos.

Constantin Delaby se remarie en février 1921 à Joinville avec Marie Camille Lucie Luneau, originaire de La Chapelotte (Cher), fille d’un bourrelier. Ils ont leur domicile dans le quartier du Centre, puis rue du Pourtour-des-Écoles. Le fils de Constantin, Henri Delaby, les rejoint et vit avec eux en 1926.

Camille meurt en juillet 1926, en donnant naissance au deuxième enfant de Constantin Delaby, Edith Augustine. Elle est d’abord hébergée par sa grand-mère, dans le Cher, puis rejoint son père à l’été 1934. Il passe plusieurs annonces pour essayer de lui trouver une compagnie en 1934 et 1937, soulignant qu’il dispose d’un jardin anglais et d’un piano. Constantin Delaby se remarie en mai 1937 à Joinville avec Jadwiga Domanska, native de Pologne et veuve, qui a francisé son prénom en Edwige Sophie.

Conservant toujours son activité de mécanique générale à Champigny en 1931, Delaby semble cependant avoir réorienté ses sources de revenus. Dans le recensement de 1931, il se déclare comme représentant. Mais il semble bien qu’il se consacre également beaucoup aux courses de chevaux. L’hippodrome de Vincennes est proche de son domicile. En mars 1927, Constantin Delaby est condamné à 300 francs d’amende pour « délits de courses. »

Quelques années plus tard, il va de nouveau avoir maille à partir avec la justice. La presse relate « l’arrestation mouvementée d’un bookmarker ». Un inspecteur de la brigade des jeux le soupçonnait de prendre des paris clandestins quand il le croise dans rue de Paris, dans le centre-ville de Joinville. Delaby qui attendait dans son auto arrêtée et un cycliste s’arrêta près de lui pour et remettre une enveloppe, présumée contenir des listes de paris. L’inspecteur sauta sur le marchepied de la voiture, mais Delaby démarra aussitôt, renversant le cycliste, tandis que le policier se cramponnait au parebrise du véhicule. Il dut stopper peu après, à l’entrée du Bois de Vincennes et fut conduit au commissariat de police de Saint-Maur puis envoyé au Dépôt. L’inspecteur et le cycliste avaient été légèrement contusionnés. En janvier 1934, le tribunal correctionnel de la Seine l’a condamné à quatre mois de prison avec sursis et 500 francs d’amende pour « violence à agents » et « exploitation illicite de paris sur les courses de chevaux en novembre et décembre 1933. »

En 1936, Constantin Delaby déclare exercer l’activité de menuisier.

Il meurt au cours de la deuxième guerre mondiale le 24 mai 1941 à Toulouse (Haute-Garonne). Il était âgé de 61 ans et père de deux enfants. Le Service historique de la Défense le classe en tant que victime civile, reconnaissance accordée aux personnes qui ont subi des préjudices directs du fait des événements liés à la guerre en raison des actions de l'ennemi, des bombardements, des représailles, des actes de sabotage, ou pour les victimes de la répression et des persécutions raciales ou politiques.

Son fils Henry deviendra ingénieur et continuera à vivre à Joinville-le-Pont. Sa fille Edith survivra à un accident d’avion en décembre 1946 en Irlande, alors qu’elle émigrait avec son bébé vers les États-Unis.

Edwige Delaby, épouse de Constantin (arch. fam.)

 

Partager cet article
Repost0
4 décembre 2023 1 04 /12 /décembre /2023 00:01

Gaston Henri Eugène Desouches naît le 14 novembre 1878 à Paris (3e arr.). Il est le fils de Louise Bonnard et de son époux Eugène Jules Desouches, employé, qui vivent rue de Villehardouin.

Devenu menuisier, il débute son service militaire en novembre 1899 dans la 7e section de commis-ouvriers, mais est réformé en mars l’année suivante pour surdité.

S’étant établi comme entrepreneur de menuiserie, Mantes (Seine-et-Oise, act. Yvelines), rue Thiers, il épouse en décembre 1902 à Boulogne-sur-Mer Jeanne Ernestine Dubois, fille d’un charpentier.

La famille s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Polangis, d’abord dans la zone de La Péniche, où ils sont en 1911 puis avenue du Château (act. avenue Foch).

Pendant la première guerre mondiale, Gaston Desouches, qui réside désormais est mobilisé dans des services auxiliaires en mars 1915 dans la 22e section de commis-ouvriers. La même année, il est nommé caporal en juin puis sergent en novembre. Placé en sursis d’appel, il est affecté à l’entreprise de Raoul Jourdan, entrepreneur de travaux publics, située à Maisons-Alfort (Seine, act. Val-de-Marne), avenue Gambetta. Il est associé au capital de cette entreprise. En mars 1918, il est affecté à une entreprise parisienne, Chadlon (4e arr.).

L’entreprise Jourdan-Desouches a obtenu une commande importante de maisons démontables pour le compte du ministère du Blocus et des régions libérées. Elle est vendue, en septembre 1918 à l’Industrielle Foncière, dont le siège est rue du Faubourg-Saint-Honoré, à Paris. Gaston Desouches rejoint la 24e section de commis-ouvriers en septembre 1918 puis est démobilisé en février 1919.

Son épouse Jeanne est, en mars 1918 une des membres du comité de la société de l’Allaitement maternel, une institution caritative de Joinville-le-Pont. Elle en devient vice-présidente et assume la responsabilité de l’association à la disparition de sa présidente d’honneur, Mme Lenormand en décembre 1921. Elle est encore engagée dans l’action sociale dans la même association comme dame enquêteuse en décembre 1923.

Gaston Desouches est candidat lors des élections municipales de novembre 1919 sur la liste du Bloc indépendant. Elle est conduite par Jules Beauvais, bijoutier, conseiller municipal sortant, de tendance libérale, et le docteur Georges Bitterlin, militant de l’Action française (royaliste). Elle s’oppose à une liste menée par Henry Vel-Durand, adjoint sortant, libéral dissident, qui regroupe également des radicaux-socialistes et des socialistes dissidents, ainsi qu’à une liste socialiste SFIO.

Au premier tour, la liste arrive en troisième position avec 26,2%, derrière celle de Vel-Durand à 44,8% et la gauche à 29,0%. Desouches obtient 405 voix (23,9%) pour 1 694 suffrages exprimés sur 1 715 votants et 2 491 inscrits. Le Bloc indépendant retire sa candidature avant le second tour et n’a pas d’élu.

Desouches est toujours résident à Joinville et patron d’une entreprise de menuiserie en 1921, mais il ne l’est plus en 1926. Il déplace son activité à Lyon (3e arr.) où il est actif en 1931.

Gaston Desouches meurt le 2 avril 1965 à Argelès-Gazost (Hautes-Pyrénées). Il était âgé de 86 ans, veuf, père de deux enfants et domicilié à Lourdes, dans le même département. Il ne laisse pas de succession.

Il n’a pas de lien avec Ernest Desouches (1839-1929), industriel dans la soie à Saint-Maurice (France) et Varsovie (Pologne) puis directeur de société d’assurance, républicain et artisan du rattachement du quartier de Gravelle à Joinville-le-Pont (1876-1878).

Une villa à Polangis

 

Partager cet article
Repost0
30 novembre 2023 4 30 /11 /novembre /2023 00:01

Ernest Desouches naît le 23 octobre 1839 à Paris (12e arr.). Il est le fils de Julie Fayard et de son mari, Louis Guillaume Desouches, négociant en bois. Il voit le jour en même temps qu’un jumeau, qui porte le prénom paternel Louis Guillaume, et qui ne semble pas avoir vécu longtemps ; ils étaient les septième et huitième – et derniers – enfants du couple. Le père était lui-même fils d’un ancien garde-meuble de l’empereur et du roi ; il avait fait breveter, en 1837, des appareils mécaniques servant au débitage, poinçonnage, fendage et empilage du bois. Il décède quand Ernest a 14 ans.

Il devient également négociant et épouse en novembre 1864 à Paris (11e arr.) Jeanne Louise Marguerite Blondel, fille d’un graveur. Ils vivent rue Saint-Maur-Popincourt.

En 1871, la mairie de Paris loue à Ernest Desouches une filature de Soie, située dans le quartier de Gravelle, aux limites des communes de Saint-Maurice et Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). L’adresse est sur la première de ces villes, rue des Usines. Un élevage de vers à soie est présent sur le site. En septembre 1872 la société Ernest Desouches et Cie est constituée pour exploiter l’activité, et il en est le gérant. C’est elle qui acquiert les terrains et bâtiments, quand le conseil municipal de Paris les met en vente en juillet 1872.

En janvier 1876, Ernest Desouches est élu, sous l’étiquette républicaine, délégué du conseil municipal de Saint-Maurice pour les élections sénatoriales.

Il est probablement à l’origine d’une pétition d’habitants du quartier de Gravelle, demandant que celui-ci soit détaché de Saint Maurice et réuni à la commune de Joinville. La revendication est présentée au conseil municipal de Paris en novembre 1876 par son frère aîné Eugène Desouches, marchand de bois, conseiller municipal de Paris depuis 1871, représentant le quartier Saint-Merri. Le conseil de Paris fait également office de conseil général du département de la Seine ; il donne suite à la pétition, et une partie du quartier, avec des terrains voisins de Saint-Maur-des-Fossés, est rattaché à Joinville en 1877. L’usine aura désormais son siège dans cette ville.

Lors de l’Exposition universelle de Paris en 1878, Desouches et Cie obtient une médaille de bronze pour ses produits de filature et déchets de soie. Ernest Desouches est un des fondateurs de l’Association de l’industrie française, fondée en juillet cette même année.

Il s’associe, en décembre 1891, aux démarches à propos du prix des fils lancées par des industriels de Lyon, du Nord, de Troyes et des Vosges, grandes régions textiles.

Selon des sources familiales, Ernest Desouches fait l’acquisition, en 1894 d'une filature de soie à Sielce, aujourd’hui quartier de l'arrondissement de Mokotów à Varsovie (Russie, act. Pologne). Sa troisième fille, Suzanne, épouse le capitaine de cavalerie Victor Juchnowsky, qui exerce alors la fonction de commissaire de police de Varsovie.

La famille Desouches revient en France au début du 20e siècle, mais Suzanne reste sur place et son mari meurt à Moscou, peu après le renversement du gouvernement impérial en mars 1917. Elle sera rapatriée par la Croix-Rouge en 1921, avec ses deux plus jeunes enfants, tandis que les aînées reviendront par leurs propres moyens, toujours selon les archives familiales.

Ernest Desouches est en 1921 directeur de l’Assurance du Travail et vie dans la quartier Necker de Paris (15e), rue Edmond-Guillout. Devenu veuf en juillet 1923, il vit avec sa benjamine Denise ainsi que la cadette Suzanne et les quatre filles de cette dernière, rapatriées après la révolution bolchévique.

Ernest Desouches meurt le 24 janvier 1929 à Paris (15e arr.), à son domicile. Il était âgé de 89 ans et père de cinq enfants. Il est enterré au cimetière du Montparnasse.

Il n’a pas de lien avec Gaston Desouches (1878-1965), entrepreneur de menuiserie et candidat conservateur à Joinville-le-Pont.

Eugène Desouches, conseiller municipal de Paris (1871-1878), frère d’Ernest Desouches

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Polmorésie, blog d’histoire
  • : Histoire politique, économique, culturelle et sociale au travers des acteurs qui ont se sont engagés dans la vie publique.
  • Contact

Recherche

Liens