Début de la biographie de Gustave Teissonnière
Gustave Émile Teissonnière naît le 7 septembre 1876 à Limoges (Haute-Vienne). Il est le fils de Valérie Fraisse et de son époux Pierre Teissonnière. Ses parents habitent ancienne route d’Aixe, et travaillent dans l’industrie de la porcelaine, elle comme mouleuse et lui en tant que couleur de moules. La famille comprenait quatre garçons, dont Gustave était le dernier, et une fille plus jeune.
Le père, Pierre Teissonnière (1850-1931), a été conseiller municipal de tendance socialiste (1885-1892 puis 1896-1904), dans les municipalités d’Adrien Tarrade et d’Émile Labussière.
Frère aîné de Gustave, Émile Teissonnière (1870-1929), mouleur en porcelaine puis employé de commerce, fut un militant du Cercle républicain socialiste de Limoges, membre du Parti ouvrier français, un des ancêtre du Parti socialiste SFIO. Il fut également élu municipal, en même temps que son père, de 1900 à 1904. En décembre 1903, au nom de son groupe socialiste révolutionnaire, il invita l'abbé Desgranges, membre de la section de Limoges du Sillon (mouvement chrétien de gauche) à tenir une conférence « sur le sujet qu’il lui plairait » ; il choisit de traiter de l’existence de Dieu. Le quotidien La Gazette du Centre s’étonna de voir les « tigres révolutionnaires » devenus de « gracieux moutons », écoutant calmement le prêtre.
En juillet 1900, Gustave Teissonnière est mouleur en plâtre et vit rue du Clos Augier. Il emprunte une bicyclette pour se rendre dans une fête dans le voisinage, la range chez une aubergiste mais constate, quand il veut rentrer, qu’elle a été dérobée. Sur sa plainte, la gendarmerie mène aussitôt des recherches, restées alors infructueuses.
La vie familiale est marquée, en décembre 1908, par une très vive querelle. Elle est racontée notamment par le quotidien La Charente : « Les quatre frères Teissonnière, Pierre, Gustave, Jules, Émile et leur père, ancien conseiller municipal, qui exploitent, chemin des Trois-Châtains, à Limoges, une petite industrie de porcelaine, ont eu avant-hier soir une discussion violente qui a dégénéré en pugilat. Après une mêlée terrible, tous les combattants constatèrent qu'ils étaient plus ou moins grièvement blessés. L'un d'eux, Émile, âgé de trente-huit ans, avait une côte fracturée et un œil perdu. À cette scène malheureuse devait succéder un duel féroce. Gustave et Pierre, qui avaient gardé des ressentiments des regrettables violences de la veille, se rencontrèrent samedi, soir sur la vieille route d'Aixe. S'étant mesurés du regard et défiés, ils sortirent leurs revolvers et le duel commença. Les deux frères ennemis tirèrent cinq cartouches, mais les balles, par un hasard extraordinaire, n'atteignirent personne. On a retrouvé trace des projectiles sur les murs des voisins. Le parquet instruit l'affaire. »
Le journal de Limoges, La Gazette du Centre, relativise les blessures reçues par Émile. Il titre « Frères ennemis » et attribue le début des incidents à Gustave, qui aurait cherché dispute à sa mère et à sa sœur, braqué sur elles un revolver, puis aurait tiré sans les atteindre trois coups de feu sur son père et son plus jeune frère, Jules. Celui-ci, armé également, aurait aussi tiré, sans non plus toucher personne, trois projectiles. Émile Teissonnière déposa une plainte et refusa de la retirer, se plaignant des manœuvres des « jésuites rouges ». Il fut condamné en juin 1909 par la cour d’appel de Limoges à 50 francs d’amende pour « coups et blessures, violences et voies de fait volontaires. »
C’est en janvier 1910 à Limoges que Gustave Teissonnière se marie avec Rosalie Joséphine Querroy. Il était de nouveau domicilié chez ses parents, mais aucun de ses frères ne comptait parmi les témoins.
À suivre
La famille Teissonnière (1879). Gustave est assis devant à droite (arch. fam.)
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