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28 décembre 2021 2 28 /12 /décembre /2021 00:01

Suite de la biographie d’Eugène Mottheau

Mobilisé dès le début de la première guerre mondiale, Eugène Mottheau est réintégré dans son grade de sous-lieutenant en août 1914 puis nommé lieutenant du 13e régiment d’artillerie en février 1915. Il est transféré en juin 1916 au 19e escadron du train des équipages. Devenu capitaine au 110e régiment d'artillerie lourde, il est cité à l’ordre de l’armée en janvier 1918 pour des actions conduites à l’automne précédent : « officier d’un moral élevé et d'une conscience au-dessus de tout éloge. Commandant de batterie de premier ordre. Le 27 septembre, sa batterie étant soumise à un bombardement violent et précis de pièces de gros calibre, a maintenu le plus grand calme dans son personnel, jusqu'au moment où il fût projeté violemment par l'explosion d'un obus, dans l'intérieur de son abri. Souffrant d'une très violente commotion, n’a consenti à se laisser évacuer que sur l'ordre de son commandant de groupe. »

En avril 1918, il travaille à la direction générale des fabrications des poudres et explosifs au sein du ministère de l'armement où il est en poste encore en janvier 1919. Après le conflit, il sera nommé officier honoraire en juillet 1935.

Après le conflit mondial, Eugène Mottheau relance l’activité de sa fabrique de bronze. Il ouvre en février 1920 un luxueux magasin avenue de l’Opéra à Paris (2e arr.) pour ses bronzes et meubles d’art. Il quitte Joinville-le-Pont pour s’installer en 1921 rue Michel-Ange, dans le quartier d’Auteuil à Paris (16e arr.).

Il est élu juge-commissaire au tribunal de commerce de Paris en 1921 et réélu régulièrement jusqu’en 1930. Il intervient fréquemment comme syndic. En 1929, il est président de chambre.

Mottheau présidant une séance du tribunal de commerce

Après la résiliation du bail de son atelier en 1927, Eugène Mottheau diversifie son activité. Il prend part à la création de la société Le Revêtement Métallique en 1935. Il s’est associé avec plusieurs anciens officiers d’artillerie : le général Gascouin et Arnold Sdilon, directeur honoraire de la Société générale. En 1940, il se lance dans une activité d’affacturage, proposant à des créanciers de racheter les dettes contractées par leurs débiteurs.

À compter de juin 1941, Eugène Mottheau est désigné en tant qu’administrateur provisoire de sociétés précédemment dirigées par des personnes classées comme juives selon la législation de l’époque. La loi du 10 septembre 1940 prévoit cette nomination pour les entreprises « privées de leurs dirigeants ». Mottheau est en charge ainsi de la société Edmond Etling, objets d'art, rue Paradis à Paris (10e arr.) en juin 1941. En février 1942, il a le même mandat pour les entreprises Lolice, rue de la Folie-Méricourt ; Colin, boulevard des Filles-du-Calvaire ; Bloch, cité Popincourt et Bernard Lyon, rue des Archives, toutes à Paris. En octobre 1942, il ajoute l'entreprise Cohen frères, rue des Francs-Bourgeois. Dans un rapport de mars 1944 concernant Marcel Tenenhaus, domicilié à Vincennes, il justifie son rôle en indiquant qu’il a « disparu le 15 juin 1942, sans laisser d'adresse, ainsi d'ailleurs qu'avait fait son père, demeurant même ville. Son mobilier a été saisi et son appartement a été mis à la disposition des autorités occupantes. »

Après la deuxième guerre mondiale, le couple Mottheau est installé à Clamart (Seine, act. Hauts-de-Seine).

Eugène Mottheau meurt le 29 septembre 1949 à Clamart. Il était âgé de 79 ans. Il avait été nommé dans Légion d’honneur, chevalier à titre militaire en janvier 1919, comme capitaine d'artillerie, puis, à titre civil, officier en juin 1929 en tant que président de chambre au tribunal de commerce de la Seine.

Fin

 

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26 décembre 2021 7 26 /12 /décembre /2021 00:01

Début de la biographie d’Eugène Mottheau

Eugène Mottheau naît le 4 mai 1870 à Paris (3e arr.). Il est le fils d’Élise Claudine Carcanagues et de son mari Ernest Louis Mottheau, fabricant de bronzes. Ils habitent rue du Perche.

Devançant son service militaire, Eugène Mottheau s’engage dans l’armée à 18 ans, étant affecté au 33e régiment d’artillerie en septembre 1888. Quittant le service actif un an plus tard, il devient sous-lieutenant de réserve en 1892. Il est cofondateur de l’association Les territoriaux de Vincennes en mars 1895, qui rassemble des officiers de inscrits aux écoles d’instruction de Vincennes, ou domiciliés dans les cantons de Vincennes, Montreuil, Charenton, Saint-Maur, Nogent, Pantin et Noisy-le-Sec ainsi que dans les 12e, 13e, 19e et 20e arrondissements de Paris.

La famille Mottheau est installée en 1889 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier du Centre, rue de l’Église ; ils déménageront dix ans plus tard pour le quai Beaubourg (act. quai du Barrage), en bords de Marne. Ils retrouvent plusieurs membres de leur famille dans cette commune de banlieue. Sa tante Hortense a épousé en 1860 Eugène Voisin, entrepreneur de bals, qui était alors conseiller municipal puis devient en 1878 adjoint au maire avant d’être, pour 24 ans, élu maire en 1888. Son oncle Henry, exploite depuis au moins 1877 une boucherie-charcuterie à proximité, rue de Paris.

Peut-être est-ce Henry, mais éventuellement Eugène ou son père Ernest, qui est candidat sur la liste de droite d’opposition à la majorité locale, lors des élections municipales de mai 1892 à Joinville-le-Pont. Elle est conduite par le Dr Jean Barborin et l’industriel Albert Bocquentin et s’oppose à Eugène Voisin, candidat avec le soutien du comité radical-socialiste et oncle d’Eugène. Mottheau recueille 164 voix soit 25,7% des 639 suffrages exprimés. La liste Bocquentin-Barborin n’obtient qu’un seul des 23 sièges à pourvoir et Mottheau est battu.

Pratiquant le cyclisme, Eugène Mottheau participe régulièrement à des courses, par exemple celle de 100 kilomètres entre Villeneuve-Saint-Georges et Montgeron en juillet 1894. Il est membre du Vélo-Club de Joinville-le-Pont où il est capitaine de route.

En 1896 Eugène Mottheau entreprend un voyage en Allemagne, Russie, Autriche et Serbie. À son retour, il est devenu, en 1897, l’associé de son père au sein de la maison Mottheau et fils, qui connaît un important développement dans la production de luminaires en bronze, qu’ils adaptent à l’électricité. Leur atelier reçoit un grand-prix lors de l’Exposition universelle de Paris en 1900. Vers mai 1897, il épouse Jeanne Dunand.

Continuant ses activités militaires, Eugène Mottheau fait plusieurs périodes d’instruction et d’exercices. En tant que membre de la Société de tir au canon de Paris, il supervise en mai 1899 plusieurs exercices d’artillerie dans le Bois de Vincennes. Il démissionne de ses fonctions militaires en janvier 1900, sans doute pour raisons professionnelles.

Comme avant lui son père, Eugène Mottheau prend des responsabilités au sein de la Chambre syndicale des bronzes d’art. Il en est vice-président en 1913. Il s’attache en particulier à la défense de l’apprentissage, décidant en juin 1913, avec les présidents des grandes associations industrielles, d'organiser une exposition.

À suivre

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24 décembre 2021 5 24 /12 /décembre /2021 00:01

Paul Henry Mottheau naît le 26 février 1851 à Créteil (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le neuvième des dix enfants de Pauline Emélie Mabille et de son mari Philippe Joseph Mottheau, épiciers.

Devenu boucher, Henry Mottheau est installé à Joinville-le-Pont en 1877 où il exploite un commerce dans le quartier du Centre, rue de Paris. Sa sœur Hortense a épousé en 1860 Eugène Voisin, entrepreneur de bals, qui est alors conseiller municipal puis devient en 1878 adjoint au maire avant d’être, pour 24 ans, élu maire en 1888. Son frère Ernest, fabricant de bronze, s’installe également à Joinville où il réside en 1891.

En octobre 1877 à Créteil, Henry Mottheau épouse Emélie Maria Blonde.

Comme d’autres commerçants, Henry Mottheau fait partie de la commission permanente des fêtes de Joinville en 1891.

Peut-être est-ce lui, sinon son frère Ernest ou éventuellement son neveu Eugène, qui est candidat sur la liste de droite d’opposition à la majorité locale, lors des élections municipales de mai 1892 à Joinville-le-Pont. Elle est conduite par le Dr Jean Barborin et l’industriel Albert Bocquentin et s’oppose à Eugène Voisin, candidat avec le soutien du comité radical-socialiste. Mottheau recueille 164 voix soit 25,7% des 639 suffrages exprimés. La liste Bocquentin-Barborin n’obtient qu’un seul des 23 sièges à pourvoir et Mottheau est battu.

C’est Henry Mottheau qui organise à l’automne 1895 une quête en faveur des victimes de la catastrophe de l'usine de la société du Bi-Métal, entreprise métallurgique de Joinville dont une chaudière a explosé, faisant quatre morts.

Octave Rollin se porte acquéreur, en novembre 1897 de la boucherie que vend Henry Mottheau ; elle employait au moins cinq personnes. Il a alors 46 ans.

La date de son décès n’est pas connue.

Joinville 1885

 

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22 décembre 2021 3 22 /12 /décembre /2021 00:01

Ernest Louis Mottheau naît le 22 mai 1841 à Créteil (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le neuvième des dix enfants de Pauline Emélie Mabille et de son mari Philippe Joseph Mottheau, épiciers. Son père deviendra maître ouvrier.

Il fit, selon son biographe Théophile de Lamathière, à Créteil « des études primaires qui, bien que très courtes, firent distinguer sa vive intelligence et son amour du travail »

À 12 ans, Ernest Mottheau est apprenti ciseleur. Il devient ouvrier en 1857 puis fonde sa propre maison en 1864, installée d’abord rue Saint-Sébastien (Paris, 11e arr.) puis rue du Perche, dans le quartier du Marais à Paris (3e arr.).

En janvier 1867 à Paris (3e arr.), Ernest Mottheau épouse Élise Claudine Carcanagues, fille d’une bijoutière.

La fabrique de bronze Mottheau produit notamment des lustres et candélabres. Elle participe, dans le cadre de groupements d’artisans aux Expositions universelles de Paris en 1867 et 1878. Lors des expositions internationales de Paris en 1886, la maison Mottheau obtient une médaille d'argent puis en 1887 médaille d'or. Elle reçoit la même récompense lors de l’Exposition universelle de 1889.

La famille d’Ernest Mottheau est installée en 1889 dans le quartier du Centre, rue de l’Église, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), commune de banlieue où il retrouve plusieurs membres de sa famille ; ils déménageront dix ans plus tard pour le quai Beaubourg (act. quai du Barrage), en bords de Marne. Sa sœur Hortense a épousé en 1860 Eugène Voisin, entrepreneur de bals, qui est alors conseiller municipal puis devient en 1878 adjoint au maire avant d’être, pour 24 ans, élu maire en 1888. Son frère Henry, exploite depuis au moins 1877 une boucherie-charcuterie à proximité, rue de Paris.

C’est probablement Ernest Mottheau, présenté comme un riche propriétaire de Joinville, qui est en 1889 un bienfaiteur du théâtre de Saint-Maur-des-Fossés, présidé par le Dr Bitterlin.

Peut-être est-ce Henry, sinon Ernest ou éventuellement son fils Eugène, qui est candidat sur la liste de droite d’opposition à la majorité locale, lors des élections municipales de mai 1892 à Joinville-le-Pont. Elle est conduite par le Dr Jean Barborin et l’industriel Albert Bocquentin et s’oppose à Eugène Voisin, candidat avec le soutien du comité radical-socialiste et beau-frère d’Ernest et Henry, oncle d’Eugène. Mottheau recueille 164 voix soit 25,7% des 639 suffrages exprimés. La liste Bocquentin-Barborin n’obtient qu’un seul des 23 sièges à pourvoir et Mottheau est battu.

L’atelier Mottheau déménage vers 1899 rue des Tournelles à Paris (3e arr.) et prend le nom de « Mottheau et fils », Eugène s’étant associé avec son père en 1897.

L’Exposition universelle de 1900 à Paris va apporter la consécration à sa maison. Ernest Mottheau figure dans les d’admission et d’installation et reçoit un grand-prix pour la présentation d’une colonne lumineuse intitulée La Nature, due au sculpteur Eugène Piat.

Luminaire Mottheau

Lors de l’exposition d'Hanoï (Tonkin, act. Vietnam) en 1902, la presse professionnelle remarque le passage de la maison Mottheau au tout électrique. Ernest Mottheau vient de céder la direction de son entreprise à son fils Eugène.

Ernest Mottheau a été secrétaire de la Chambre syndicale du bronze et membre du Comité français des expositions à l'étranger. C’est lui qui a remis, en juillet 1903, la décoration de la Légion d’honneur à son beau-frère Eugène Voisin, toujours maire de Joinville.

Vers 1901, Ernest Mottheau décide de faire construire un immeuble, comprenant deux maisons accolées, à Mers-les-Bains (Somme).il fait appel aux architectes Joseph Graf et Frédéric Marin, qui ont un cabinet à Saint-Maur-des-Fossés et sont réputés pour leurs goûts artistiques. Décorées dans un style Art nouveau, les deux villas sont situées dans le quartier balnéaire de la station picarde et sont livrées en 1903 ou 1904. Elles sont nommées La Lune et Le Soleil et sont agrémentés de décors céramiques réalisés par Gilardoni, gros entrepreneurs de Choisy-le-Roi qui collabore fréquemment avec Hector Guimard. La revue L’Architecture commente favorablement la réalisation ; les bâtiments, situés rue Boucher de Perthes, sont inscrits à l’inventaire du patrimoine et toujours en usage au XXIe siècle. La principale caractéristique est la couleur bleue turquoise des charpentes et élément décoratifs en céramique.

Ernest Mottheau meurt le 20 octobre 1905 à Joinville. Il était âgé de 64 ans en père de trois enfants. En août 1900, il avait été fait chevalier de la Légion d’honneur pour sa participation à l’Exposition universelle. Les deux villas de Mers-les-Bains sont mises en vente en juin 1906.

La Lune et le Soleil, Mers-les-Bains

 

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20 décembre 2021 1 20 /12 /décembre /2021 00:01

Émile Vincent naît le 6 décembre 1899 à Saint-Symphorien-de-Marmagne (Saône-et-Loire). Il est le fils de Françoise Demouron et de son époux Jean Marie Vincent, cultivateurs au village de La Bresse de Martigny. En 1906, la famille exploite une ferme à Saint-Firmin (Saône-et-Loire).

Après le décès du père, la famille s’installe à Montchanin-les-Mines (act. Montchanin, Saône-et-Loire). Émile Vincent y est charretier en 1918.

Il est appelé, de manière anticipée, pour remplir ses obligations militaires pendant la première guerre mondiale. En avril 1918, il intègre le 28e bataillon de chasseurs à pied. Après la fin du conflit, il poursuit son service militaire au sein de sections d’infirmiers militaires. Il est envoyé au Maroc, alors protectorat français, en mars 1920 jusqu’en février 1921. Il stationne ensuite dans l’armée d’occupation française des Pays Rhénans en Allemagne jusqu’en avril. Il est démobilisé en juin, en tant que soutien de famille.

Revenu à la vie civile, Émile Vincent épouse Marie Laure Cannet en septembre 1922 à Montchanin. Il s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) et devient contrôleur dans la société des Transports en commun de la région parisienne (TCRP, ancêtre de la RATP). La famille vit en 1923 à Joinville, dans le quartier du Centre, rue de Créteil (act. boulevard du maréchal Leclerc). L’année suivante, ils résident dans le quartier de Polangis, avenue de l’Île (act. avenue Jean-d’Estienne-d’Orves).

Du fait d’une déficience abdominale, Émile Vincent est réformé en août 1934 et dégagé de ses obligations militaires. Il est cependant rappelé, au cours de la deuxième guerre mondiale, en mai 1940, puis démobilisé, après la défaite, en août la même année.

À la fin de la guerre, Émile Vincent s’engage militairement dans la résistance à l’occupation allemande et rejoint les Forces françaises de l’intérieur le 18 août 1944. Il combat jusqu’à la Libération, le 25 août puis est intégré dans les forces armées jusqu’au 25 septembre 1944, où il est démobilisé.

Le comité local de Libération de la commune de Joinville-le-Pont le propose pour faire partie de la délégation spéciale chargée d'administrer provisoirement la commune. Après avis du Comité parisien de la Libération, le préfet le nomme par arrêté du 26 septembre 1944. Il fait ainsi fonction de conseiller municipal. La délégation est présidée par Robert Deloche, communiste, et comprend également des socialistes, des radicaux et des représentants de mouvements de résistance.

Le mandat de la délégation spéciale prend fin avec l’élection le 29 avril 1945, d’un nouveau conseil municipal, dont Robert Deloche sera élu maire. Émile Vincent n’y siège pas ; il poursuit son activité au sein de la Régie autonome des transports parisiens (RATP).

Émile Vincent meurt le 29 novembre 1967 à Sainte-Hélène (Saône-et-Loire). Il était âgé de 66 ans et semble ne pas avoir eu d’enfant. Son épouse meurt à la même date. Peut-être ont-ils été victimes d’un accident tous les deux.

Il est possible, mais peu probable, qu’Émile Vincent ait pu être le Vincent, responsable des Jeunesses communistes à Joinville-le-Pont entre 1921 et 1924, dont l’activité est mentionnée par le quartier L’Humanité. C’est plutôt Louis Vincent (1905-1964), serrurier puis mécanicien, qui semble avoir exercé cette fonction. Ils ne sont pas apparentés.

Tramway sur le pont de Joinville

 

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18 décembre 2021 6 18 /12 /décembre /2021 00:01

Louis Albert Vincent naît le 4 mai 1905 à Paris (11e arr.). Il est le fils de Louise Joséphine Vincent, perleuse et de son mari éponyme, Albert Vincent, relieur, qui vivent rue Fontaine-au-Roi. Son père est originaire d’Alsace, alors occupée par l’Allemagne en 1879, et sa mère de la Lorraine restée française.

Après la mort de son père, en mai 1911 à Paris, sa mère se remarie en mars 1912 à Nancy, où elle est probablement retournée auprès de ses parents, avec Paul Varing. Il décède lui-même treize mois plus tard. Revenu en région parisienne, la famille vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), quai du Barrage, où la mère est factrice au bureau de poste. Elle se remarie de nouveau, en mars 1922 à Joinville, avec Fulgence Joseph Robillard, maçon. Mais elle est, un mois et demi plus tard, veuve pour la troisième fois.

Louis Vincent, qui est serrurier, épouse en décembre 1923 à Joinville, Marcelle Jacob, une journalière, originaire d’Arnay-le-Duc (Côte-d'Or).

C’est probablement lui qui est, depuis au moins avril 1921, membre de la commission exécutive de la section de Joinville de la Jeunesse communiste (elle porte encore, provisoirement, le nom de Jeunesse socialiste). Le quotidien L’Humanité, qui rend compte de son activité, ne mentionne pas son prénom mais cite en mars 1924 « L. Vincent, Joinville » comme correspondant. En août ou septembre 1923, Vincent est arrêté en compagnie d’un autre militant de la Jeunesse communiste de Joinville, Vladimir Tchernikoff, de nationalité russe, alors qu'ils collaient des papillons antimilitaristes. Ils sont emprisonnés et inculpés de « provocation de militaires à la désobéissance ». Vincent est remis en liberté provisoire tandis que Tchernikoff reste en prison. Le journal L’Humanité se plaint qu’ils aient été brutalisés mais se félicite de ce que ces arrestations montrent que le gouvernement « reconnaît la morsure faite par notre propagande ». Le procès se tient devant la 12e chambre du tribunal correctionnel de la Seine en octobre 1923. Les prévenus ont pour avocat André Berthon, député de la Seine et membre du groupe communiste. Ils sont condamnés à deux mois de prison et 50 francs d'amende. Incarcéré en janvier et février 1924 sous le régime politique à la prison de la Petite-Roquette à Paris, Vincent n'a le droit de recevoir que les visites de sa mère et de sa femme. L’Humanité dénonce un traitement différent de celui réservé aux détenus politiques de la prison de la Santé, dont les visites ne sont pas limitées. Après sa libération, Vincent, poursuit son activité au sein de la section de Joinville du parti communiste et des Jeunesses en 1924.

Louis Vincent, devenu mécanicien, réside toujours dans à Joinville en 1926. Comme orphelin de père et aîné de sa fratrie, il a probablement été dispensé, au moins en partie, de service militaire. En octobre 1933, il se remarie à Villiers-sur-Marne (Seine-et-Oise, act. Val-de-Marne) avec Jeanne Lefroc, originaire de Bourbonne-les-Bains (Haute-Marne). Ils vivent en 1937 à Boulogne-Billancourt où elle décède en mars 1959.

Louis Vincent meut le 25 octobre 1964 à Draveil (Seine-et-Oise, act. Essonne). Il était âgé de 59 ans. Il ne doit pas être confondu avec Émile Vincent, résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale et conseiller municipal de Joinville-le-Pont à la Libération.

Quai du Barrage à Joinville

 

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16 décembre 2021 4 16 /12 /décembre /2021 00:01

Victorine Marie Charlotte Grand naît le 24 avril 1896 à Caluire-et-Cuire (Rhône). Elle est la fille de Mélitine Constance Tournet, brodeuse d’ornements d’église, et de son mari Antoine François Marie Grand, employé de commerce, qui vivent à Caluire, commune de la banlieue lyonnaise, rue Coste.

La famille s’installe ensuite à Lyon (4e arr.), Grande-Rue de la Croix-Rousse, où le père est propriétaire d’un atelier de tissage de soie. Il était secrétaire de la Société littéraire, historique et archéologique de Lyon et secrétaire de la Corporation des employés de la Soierie lyonnaise lors de son décès en février 1923.

Victorine Grand est la quatrième des six enfants du couple. Elle suit des cours d'instruction religieuse dans la paroisse Saint-Denis de la Croix-Rousse, où elle est distinguée par une mention en 1909.

Elle s’engage dans la vie religieuse dans les Petites Sœurs de l'Assomption, dont elle est membre en 1923. Elle porte le nom religieux de sœur Victorine-Marie. Elle est pensionnaire en 1931, de la communauté de cette congrégation à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Installée en 1921 dans le domaine du Parangon, qui avait accueilli une école puis un hôpital américain pendant la première guerre mondiale et ensuite un centre de la Croix-Rouge, le Parangon forme désormais des garde-malades, dispose d’un centre infantile et est un hôpital complémentaire de celui de Créteil. Il héberge en outre le noviciat de la Congrégation, avec 68 pensionnaires.

La supérieure est alors probablement Marthe Pouponnot, selon les indications du recensement de la population communale, où elle figure en première position, selon l’usage. C’est, de la même façon, sœur Victorine-Marie qui dirige l’institution en 1936 ; elle a alors 40 ans. Cette année-là, 74 sœurs sont recensées.

La date de décès de Victorine Grand n’est pas connue.

Le noviciat du Parangon en 1927

 

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12 décembre 2021 7 12 /12 /décembre /2021 00:01

Marie Joséphine Robin naît le 6 mai 1861 à Treffendel (Ille-et-Vilaine). Ses parents sont Marie Joséphine Rozé et son époux Jean Marie Robin, cultivateurs au village de La Corvaiserie. Elle est l’aînée des dix enfants du couple.

En 1876, âgée de 15 ans, elle est présentée comme cultivatrice, à l’instar d’un de ses frères (14 ans) et d’une de ses sœurs (12 ans). La famille ne réside plus au village en 1881.

Devenue membre de la communauté des Servantes des pauvres, sous le nom de sœur Marie-Armèle, Marie Robin est garde-malade dans l’établissement de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) en 1896. Fondée par dom Leduc à Angers, la congrégation s’est implantée à Joinville en 1883 à la demande du curé de la paroisse, le père Ernest Jouin, également originaire d’Anjou. Dirigée depuis sa fondation par la mère Agnès de Jésus (Modeste Bondu), établie au 45, rue de Paris, la communauté essaime à Paris, suivant les nouveaux postes de l’abbé Jouin à Saint-Médard puis Saint-Augustin. Elle est remplacée comme prieure en 1896 par Émilie Renaudin mais devient supérieure générale des Oblates Servantes des pauvres, qui suivent la règle de Saint-Augustin.

Les sœurs ont probablement installé une école, peut-être pour des jeunes filles. L’attitude de la municipalité, largement dominée par les radicaux-socialistes et qui compte nombre de francs-maçons et libres-penseurs, est nettement hostile au début, dans le cadre d’affrontements juridiques entre l’abbé Jouin et les élus. Elle s’améliore ensuite.

Dans le cadre des mesures engagées par le gouvernement pour la dispersion des congrégations, deux décisions contradictoires vont être prises concernant la communauté de Joinville.

En janvier 1902, à une forte majorité, le conseil municipal de Joinville vote le maintien dans sa commune de la congrégation des Servantes des pauvres. Dans le journal radical local, le correspondant de Joinville, Louis Dehné (alias Ludovic), est fort mécontent : « Ils avaient été élus il n’y a pas deux ans sur un programme radical-socialiste. Maintenant qu’ils ont jeté le masque, ils sont cléricaux-nationalistes ». Cependant, en juillet 1904, comme 758 écoles dont 447 de filles, la fermeture de l’école est ordonnée. Mais l’activité de garde-malades perdure.

En 1911, c’est Marie Robin (sœur Marie-Armèle) qui est prieure de la communauté, qui compte alors sept pensionnaires ; il y en a dix en 1921.

Pendant la première guerre mondiale, sœur Marie-Armèle devient, à titre bénévole, directrice de l’hôpital auxiliaire 139, qui est basé rue du Général-Foy, à Paris (8e arr.). Malgré une santé précaire, elle assume cette charge entre septembre 1914 et fin juillet 1919. Les autorités sanitaires saluent, en mars 1920, le fait qu’elle ait organisé « avec une remarquable compétence les divers services affectés aux grands blessés, aux malades et aux contagieux ». Elles ajoutent qu’elle a également « donné des soins personnels avec une habileté égale à son dévouement ». En outre, elles louent le fait qu’elle ait « pendant les bombardements de la région parisienne, un sang-froid et une décision remarquables ». Elle joue un rôle dans le traitement des civils et militaires touchés par la grippe espagnole à partir de l’automne 1918.

Elle est titularisée en février 1922 comme qu'infirmière-visiteuse de 10e classe dans le personnel de l'Office public d'hygiène sociale du département de la Seine. Elle assure la fonction d’infirmière visiteuse à Asnières (Seine, act. Hauts-de-Seine).

Restée à la tête de sa communauté religieuse de Joinville en 1921, elle est ensuite remplacée dans la fonction de prieure par Marie Faure, qui exerce en 1926. Une autre congrégation, les sœurs de l’Assomption, a également installé un établissement de garde-malades, avec son noviciat, à peu de distance, dans la même rue de Paris, au sein du parc du Parangon.

Marie Robin est domiciliée à Paris (1er arr.), rue de Rivoli, quand elle se voit attribuer en mai 1928, en tant qu’ancienne infirmière, un secours de cinq cents francs ; elle en obtient un second en juillet 1935, de 1 500 francs. Elle est alors âgée de 74 ans.

La date de décès de Marie Robin n’est pas connue. Pour son activité, elle s’était vue remettre en mars 1920 la médaille de la Reconnaissance française pour son rôle pendant la première guerre mondiale et, en mai la même année, la médaille de bronze des épidémies. Elle l’avait de nouveau reçue en janvier 1921, cette fois pour ses soins aux civils.

Le site des Servantes des pauvres à Joinville-le-Pont

 

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10 décembre 2021 5 10 /12 /décembre /2021 00:01

Émilie Renaudin est née vers 1869. Elle est religieuse catholique, au sein de de la communauté des sœurs Servantes des pauvres à Joinville-le-Pont en 1901. Comme la plupart des membres de cette congrégation, elle est probablement originaire de l’ouest de la France (Anjou, Vendée ou Bretagne).

Cette communauté, dont l’activité est principalement de garde-malades, a été fondée par dom Leduc à Angers (Maine-et-Loire). Elle s’est implantée à Joinville en 1883 à la demande du curé de la paroisse, le père Ernest Jouin, également originaire d’Anjou. Dirigée depuis sa fondation par la mère Agnès de Jésus (Modeste Bondu), établie au 45, rue de Paris, la communauté essaime à Paris, suivant les nouveaux postes de l’abbé Jouin à Saint-Médard puis Saint-Augustin. Agnès de Jésus devient supérieure générale des Oblates Servantes des pauvres, qui suivent la règle de Saint-Augustin et est remplacée comme prieure de Joinville par Émilie Renaudin sans doute en 1896. Six sœurs pensionnaires composent la communauté, installée dans le centre-ville.

Les sœurs ont probablement installé une école, peut-être pour des jeunes filles. L’attitude de la municipalité, largement dominée par les radicaux-socialistes et qui compte nombre de francs-maçons et libres-penseurs, est nettement hostile au début, dans le cadre d’affrontements juridiques entre l’abbé Jouin et les élus. Elle s’améliore ensuite.

Dans le cadre des mesures engagées par le gouvernement pour la dispersion des congrégations, deux décisions contradictoires vont être prises concernant la communauté de Joinville.

En janvier 1902, à une forte majorité, le conseil municipal de Joinville vote le maintien dans sa commune de la congrégation des Servantes des pauvres. Dans le journal radical local, le correspondant de Joinville, Louis Dehné (alias Ludovic), est fort mécontent : « Ils avaient été élus il n’y a pas deux ans sur un programme radical-socialiste. Maintenant qu’ils ont jeté le masque, ils sont cléricaux-nationalistes ». Cependant, en juillet 1904, comme 758 écoles dont 447 de filles, la fermeture de l’école est ordonnée. Mais l’activité de garde-malades perdure.

En 1911, Émilie Renaudin a cédé la fonction de prieure de la communauté à Marie Robin (sœur Marie-Armèle), qui était déjà à Joinville en 1896. Il y a alors sept pensionnaires. Émilie Renaudin a, à ce moment, environ 41 ans.

La date de décès d’Émilie Renaudin n’est pas connue.

Le site des Servantes des pauvres à Joinville-le-Pont

 

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2 décembre 2021 4 02 /12 /décembre /2021 00:01

Victor Charles Ambroise Lalan naît le 9 septembre 1895 à Hennebont (Morbihan). Il est le fils Marie Joseph Le Besco, couturière, et de son époux Joseph Marie Pierre Paul Lalan, dessinateur lithographe.

La famille est installée dans le Calvados, en 1906 à Saint-Manvieu-Norrey puis ensuite à Fontaine-le-Pin. Victor Lalan suit les cours de l’Institution Sainte-Marie, à Caen où il obtient plusieurs récompenses en mathématiques. Il intègre en 1913 le séminaire catholique de Bayeux, dans le même département.

Du fait du déclenchement de la première guerre mondiale, il est appelé de manière anticipée pour son service militaire et est mobilisé, en décembre 1914, au sein du 24e régiment d’infanterie ; en mai 1915, il est nommé caporal. Il est très grièvement blessé lors de la bataille de l'Artois, en septembre 1915 à Neuville-Saint-Vaast (Pas-de-Calais). Une grenade lui laisse une lésion légère à la main droite mais entraîne une désarticulation tibio-tarsienne de la jambe gauche, qui amène à son amputation. Il est réformé et dispensé des obligations militaires en février 1916. Il sera ensuite reconnu comme ayant un taux d’invalidité de 95%. Le comportement de Victor Lalan est remarqué : « Très bon gradé, énergique et dévoué. »

Ordonné prêtre à Bayeux, il s’installe ensuite en région parisienne. Peut-être parce qu’il a besoin de soins, il réside en 1921 dans le domaine du Parangon, géré par des religieuses catholiques, les Petites sœurs de l’Assomption, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est possible qu’il soit l’aumônier de la communauté, qui compte alors 43 sœurs garde-malades, dont une partie dans le noviciat. La supérieure est alors Georgette Mottot.

Au moins au cours des années 1921 et 1922, l'abbé Lalan se signale en tant qu’abonné au quotidien royaliste Action française.

À partir de 1919, Victor Lalan a engagé des études scientifiques au sein de l’école des sciences de l’Institut catholique de Paris (Catho). Il obtient des certificats en mécanique rationnelle, calcul différentiel et intégral et en astronomie.

Ayant obtenu sa licence ès sciences, il est à compter de 1923 chargé du cours de mécanique rationnelle, où il succède au professeur Lacaze. L’école des sciences de la Catho comptait alors cent étudiants dont cinq étrangers. Il soutient, avec succès, une thèse à la Faculté des sciences de l’Université de Paris en juin 1924 sur « Les propriétés infinitésimales projectives des variétés à trois dimensions » et obtient ainsi son doctorat ès sciences.

Nommé professeur adjoint en 1925, il poursuit son enseignement en mécanique rationnelle. Il donne en décembre 1926 une série de conférences sur l'initiation mathématique à la théorie d'Einstein, mobilisant des notions de calcul tensoriel.

En raison du départ de l'abbé Fouet, doyen de l'école, l’abbé Lalan devient professeur titulaire de la chaire de calcul différentiel et intégral à l’automne 1928. En septembre, il représente la Catho au congrès international des mathématiciens qui se tient à Bologne (Italie). Rendant compte des travaux, il fait remarquer qu’il « a suffi que ce congrès de mathématiciens s'ouvrît pour qu'une pluie bienfaisante se déversât à flots sur Bologne et ses environs, qui n'avaient pas reçu une goutte d'eau du ciel depuis plus de trois mois ». Un de ses collègues relève que, « s'il y a vraiment relation de cause à effet entre la réunion d'un congrès de mathématiciens et l'arrivée de la pluie, la recette est à retenir… »

À partir des années 1930, Lalan publie un nombre important de notes dans les comptes rendus de l'Académie des Sciences, et différents mémoires, par exemple en 1948, Un aspect mathématique de la Quarta Via de saint Thomas. Il s’intéresse en particulier au formalisme logique et mène des travaux sur la notion de temps. Son travail en cinématique est considéré remarquable par les professeurs Jean Abelé et Pierre Malvaux.

Il réagit cependant à certains de ses collègues, regrettant qu’ils produisent « un déluge de calculs sur un désert d'idées ». Le recteur de l’Institut catholique, Mgr Blanchet, releva qu’il « ne croyait pas que l'obscurité fût le signe nécessaire de la profondeur ».

Victor Lalan meurt le 8 juin 1954 à Paris (15e arr.). Il était âgé de 58 ans et résidait toujours à Issy-les-Moulineaux. Pour son activité militaire, il avait été décoré de la Croix de guerre 1914-1918 et de la Médaille militaire. L’église lui avait accordé le titre de chanoine.

 

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