Émilie Renaudin est née vers 1869. Elle est religieuse catholique, au sein de de la communauté des sœurs Servantes des pauvres à Joinville-le-Pont en 1901. Comme la plupart des membres de cette congrégation, elle est probablement originaire de l’ouest de la France (Anjou, Vendée ou Bretagne).
Cette communauté, dont l’activité est principalement de garde-malades, a été fondée par dom Leduc à Angers (Maine-et-Loire). Elle s’est implantée à Joinville en 1883 à la demande du curé de la paroisse, le père Ernest Jouin, également originaire d’Anjou. Dirigée depuis sa fondation par la mère Agnès de Jésus (Modeste Bondu), établie au 45, rue de Paris, la communauté essaime à Paris, suivant les nouveaux postes de l’abbé Jouin à Saint-Médard puis Saint-Augustin. Agnès de Jésus devient supérieure générale des Oblates Servantes des pauvres, qui suivent la règle de Saint-Augustin et est remplacée comme prieure de Joinville par Émilie Renaudin sans doute en 1896. Six sœurs pensionnaires composent la communauté, installée dans le centre-ville.
Les sœurs ont probablement installé une école, peut-être pour des jeunes filles. L’attitude de la municipalité, largement dominée par les radicaux-socialistes et qui compte nombre de francs-maçons et libres-penseurs, est nettement hostile au début, dans le cadre d’affrontements juridiques entre l’abbé Jouin et les élus. Elle s’améliore ensuite.
Dans le cadre des mesures engagées par le gouvernement pour la dispersion des congrégations, deux décisions contradictoires vont être prises concernant la communauté de Joinville.
En janvier 1902, à une forte majorité, le conseil municipal de Joinville vote le maintien dans sa commune de la congrégation des Servantes des pauvres. Dans le journal radical local, le correspondant de Joinville, Louis Dehné (alias Ludovic), est fort mécontent : « Ils avaient été élus il n’y a pas deux ans sur un programme radical-socialiste. Maintenant qu’ils ont jeté le masque, ils sont cléricaux-nationalistes ». Cependant, en juillet 1904, comme 758 écoles dont 447 de filles, la fermeture de l’école est ordonnée. Mais l’activité de garde-malades perdure.
En 1911, Émilie Renaudin a cédé la fonction de prieure de la communauté à Marie Robin (sœur Marie-Armèle), qui était déjà à Joinville en 1896. Il y a alors sept pensionnaires. Émilie Renaudin a, à ce moment, environ 41 ans.
La date de décès d’Émilie Renaudin n’est pas connue.
Le site des Servantes des pauvres à Joinville-le-Pont
Victor Charles Ambroise Lalan naît le 9 septembre 1895 à Hennebont (Morbihan). Il est le fils Marie Joseph Le Besco, couturière, et de son époux Joseph Marie Pierre Paul Lalan, dessinateur lithographe.
La famille est installée dans le Calvados, en 1906 à Saint-Manvieu-Norrey puis ensuite à Fontaine-le-Pin. Victor Lalan suit les cours de l’Institution Sainte-Marie, à Caen où il obtient plusieurs récompenses en mathématiques. Il intègre en 1913 le séminaire catholique de Bayeux, dans le même département.
Du fait du déclenchement de la première guerre mondiale, il est appelé de manière anticipée pour son service militaire et est mobilisé, en décembre 1914, au sein du 24e régiment d’infanterie ; en mai 1915, il est nommé caporal. Il est très grièvement blessé lors de la bataille de l'Artois, en septembre 1915 à Neuville-Saint-Vaast (Pas-de-Calais). Une grenade lui laisse une lésion légère à la main droite mais entraîne une désarticulation tibio-tarsienne de la jambe gauche, qui amène à son amputation. Il est réformé et dispensé des obligations militaires en février 1916. Il sera ensuite reconnu comme ayant un taux d’invalidité de 95%. Le comportement de Victor Lalan est remarqué : « Très bon gradé, énergique et dévoué. »
Ordonné prêtre à Bayeux, il s’installe ensuite en région parisienne. Peut-être parce qu’il a besoin de soins, il réside en 1921 dans le domaine du Parangon, géré par des religieuses catholiques, les Petites sœurs de l’Assomption, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est possible qu’il soit l’aumônier de la communauté, qui compte alors 43 sœurs garde-malades, dont une partie dans le noviciat. La supérieure est alors Georgette Mottot.
Au moins au cours des années 1921 et 1922, l'abbé Lalan se signale en tant qu’abonné au quotidien royaliste Action française.
À partir de 1919, Victor Lalan a engagé des études scientifiques au sein de l’école des sciences de l’Institut catholique de Paris (Catho). Il obtient des certificats en mécanique rationnelle, calcul différentiel et intégral et en astronomie.
Ayant obtenu sa licence ès sciences, il est à compter de 1923 chargé du cours de mécanique rationnelle, où il succède au professeur Lacaze. L’école des sciences de la Catho comptait alors cent étudiants dont cinq étrangers. Il soutient, avec succès, une thèse à la Faculté des sciences de l’Université de Paris en juin 1924 sur « Les propriétés infinitésimales projectives des variétés à trois dimensions » et obtient ainsi son doctorat ès sciences.
Nommé professeur adjoint en 1925, il poursuit son enseignement en mécanique rationnelle. Il donne en décembre 1926 une série de conférences sur l'initiation mathématique à la théorie d'Einstein, mobilisant des notions de calcul tensoriel.
En raison du départ de l'abbé Fouet, doyen de l'école, l’abbé Lalan devient professeur titulaire de la chaire de calcul différentiel et intégral à l’automne 1928. En septembre, il représente la Catho au congrès international des mathématiciens qui se tient à Bologne (Italie). Rendant compte des travaux, il fait remarquer qu’il « a suffi que ce congrès de mathématiciens s'ouvrît pour qu'une pluie bienfaisante se déversât à flots sur Bologne et ses environs, qui n'avaient pas reçu une goutte d'eau du ciel depuis plus de trois mois ». Un de ses collègues relève que, « s'il y a vraiment relation de cause à effet entre la réunion d'un congrès de mathématiciens et l'arrivée de la pluie, la recette est à retenir… »
À partir des années 1930, Lalan publie un nombre important de notes dans les comptes rendus de l'Académie des Sciences, et différents mémoires, par exemple en 1948, Un aspect mathématique de la Quarta Via de saint Thomas. Il s’intéresse en particulier au formalisme logique et mène des travaux sur la notion de temps. Son travail en cinématique est considéré remarquable par les professeurs Jean Abelé et Pierre Malvaux.
Il réagit cependant à certains de ses collègues, regrettant qu’ils produisent « un déluge de calculs sur un désert d'idées ». Le recteur de l’Institut catholique, Mgr Blanchet, releva qu’il « ne croyait pas que l'obscurité fût le signe nécessaire de la profondeur ».
Victor Lalan meurt le 8 juin 1954 à Paris (15e arr.). Il était âgé de 58 ans et résidait toujours à Issy-les-Moulineaux. Pour son activité militaire, il avait été décoré de la Croix de guerre 1914-1918 et de la Médaille militaire. L’église lui avait accordé le titre de chanoine.
Mathilde Branchard naît le 13 mai 1840 à Angers, Maine-et-Loire (1er arr.). Elle est la fille de Marie Houssin et de Jean Baptiste Branchard, boulangers, qui vivent rue du Cornet.
Devenue religieuse catholique sous le nom de sœur Herménégilde, elle suit une formation d’enseignante à Saint-Savin (Vienne). En 1865, elle reçoit une médaille d'argent pour son parcours scolaire.
En 1872, elle séjourne dans une communauté religieuse de cinq sœurs à Écueillé (Indre), probablement une école, sous la responsabilité de sœur Marie Saint-Saturnin (Célestine Bertin).
Après la généralisation des écoles laïques, l’enseignement religieux devient soumis à autorisation. Pourtant, la congrégation des Sœurs de la Providence, à laquelle appartient Mathilde Branchard, ouvre plusieurs établissements en région parisienne.
Sœur Herménégilde devient directrice de l’école de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), installée au 58, rue de Paris, à proximité des écoles privées laïques Rousseau et Quirot, installées dans le parc du Parangon. L’école, qui ouvre en 1897, comprend un pensionnat. Outre la directrice, elle compte trois institutrices, deux auxiliaires, une lingère et deux cuisinières.
En 1902, le ministère de l’intérieur, en charge des cultes, consulte les communes sur l’autorisation des établissements ouverts sans autorisation dans le département de la Seine par des congrégations autorisées. Parmi eux figurent deux pensionnats des sœurs de la Providence à Joinville et à Bondy (Seine, act. Seine-Saint-Denis).
Au sein du conseil, le débat est animé. Tous les conseillers municipaux ont été élus, en mai 1900, sur la liste du maire Eugène Voisin, qui avait le soutien du comité électoral radical-socialiste. Elle comprend une majorité de radicaux, francs-maçons et libres-penseurs. Lors du vote en juin 1902, il y aura une abstention, cinq votes pour l’autorisation parmi les conseillers municipaux les plus marqués à droite et treize votes contre, dont le maire et ses deux adjoints, le restaurateur Honoré Jullien et le doreur sur métaux François Nicolas Couppé.
En juillet 1903, la direction des cultes a notifié la fermeture de quarante-trois établissements religieux, dont le pensionnat des Sœurs de la Providence à Joinville. La commune conserve une autre congrégation, celle des Servantes des pauvres, qui ont un service de garde-malades. Les Petites Sœurs de l’Assomption s’installeront, après la première guerre mondiale, dans le parc du Parangon, elles aussi comme gardes-malades.
La suite de l’activité de Mathilde Branchard, qui avait alors 63 ans, ainsi que la date de son décès ne sont pas connus.
Joseph Brégeot naît le 17 juin 1828 à Dompaire (Vosges). Il est le fils de Marie Catherine Laumont et de son mari, Jean-Baptiste Brégeot. Son père est, comme son grand-père paternel, instituteur ; il deviendra ensuite vigneron.
Comme eux, Joseph Brégeot devient instituteur en 1847 à Saint-Vallier (Vosges). Il fait la promotion auprès de ses collègues enseignants du quotidien La Réforme, journal fondé par Alexandre Ledru-Rollin qui défend des idées républicaines et sociales. Parmi ses collaborateurs, on a compté Étienne Arago, dramaturge et parlementaire républicain, qui fut maire de Paris en 1870, l’antimonarchiste Godefroy Cavaignac, l’historien socialiste Louis Blanc, membre du gouvernement provisoire de 1848, le philosophe Pierre-Joseph Proudhon, le fondateur de l’Internationale communiste Karl Marx, le ministre républicain qui supprima l’esclavage, Victor Schœlcher et le théoricien anarchiste Michel Bakounine.
L’attitude de Brégeot au cours des élections municipales de Saint-Vallier, est dénoncée par le sous-préfet de Mirecourt en janvier 1850 : « Il a amené presque toute la commune à voter pour les candidats de la liste la plus avancée ». Le même fonctionnaire mentionne une plainte du curé de Bouxières, village voisin qui l’accuse d’être rouge et d’utiliser la couleur rousse de ses cheveux pour illustrer ses convictions. Il propose : « Une suspension [...] le fera réfléchir [...] il a été réprimandé par le conseil supérieur dans sa séance du 14 août dernier. »
Après cette sanction, Joseph Brégeot quitte son poste et devient instituteur dans le village de Madécourt en 1853. En 1855, il est en poste à Nonville, dans le sud du département. Dans cette commune, il épouse Marie Augustine Galice, originaire de ce village. Il est ensuite muté en 1859 à Monthureux-sur-Saône, commune voisine et chef-lieu de canton. Il continue d’affirmer de défendre des positions radicales, socialistes et athées. Il est de ce fait de nouveau sujet à des ennuis avec l’administration, qui l’amènent à quitter les Vosges et l’enseignement. Installé à Paris vers 1864, il est employé de commerce en 1882 puis comptable en 1893.
Joseph Brégeot meurt le 24 février 1893 à Paris (4e arr.). Il résidait passage Saint-Paul. Âgé de 64 ans, il était père de deux enfants.
Ses obsèques civiles ont lieu au cimetière du Père-Lachaise où il est incinéré. Elles rassemblent un grand nombre de personnes, du fait de la personnalité de son fils Marie Henri Brégeot, di Henry Vaudémont, qui joue un important rôle dans la presse française ainsi que dans la vie politique et sociale de la 2e circonscription de l’arrondissement de Sceaux (Seine), au sud-est parisien. Des allocutions sont prononcées par Jules Ferdinand Baulard, député radical-socialiste et par Brisson-Joly, ancien conseiller général et personnalité de la franc-maçonnerie. On note aussi la présence du maire de Joinville-le-Pont, Eugène Voisin, commune dont son fils est conseiller municipal, ainsi que celle du secrétaire de la Fédération Française de la Libre-Pensée, au bureau de laquelle siège également son fils. Les intervenants célèbrent « le vieux républicain, le libre-penseur convaincu. »
Gustave Émile Aubry naît le 4 novembre 1868 à Paris (19e arr.). Il est le fils d’Élisa Augustine Thiébault et de son mari François Aubry, journalier.
Il fait son service militaire à partir d’octobre 1889 au 30e régiment d’artillerie, mais est réformé en janvier 1892, étant atteint de syphilis.
Il est mécanicien et vit à Paris (11e arr.), où il épouse en mars 1894 Céline Adèle Bidault. Ils vont s’installer à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où ils résident en 1911 avenue Bourguignon (act. rue des Frères-Lumière) dans le quartier de Polangis.
Pendant la première guerre mondiale, Gustave Aubry est maintenu dans sa position et continue à faire fonctionner son atelier. Il s’installe après le conflit dans une rue voisine, avenue du Parc.
En novembre 1919, Gustave Aubry est candidat aux élections municipales sur la liste d’Union républicaine et sociale, conduite par Henri Vel-Durand, adjoint au maire sortant, radical dissident, qui rassemble également les radicaux-socialistes et des socialistes indépendants. Elle fait face à une liste libérale et à une autre socialiste SFIO. Au premier tour, elle arrive en tête. Aubry obtient 764 voix pour 1 694 suffrages exprimés (45,1%), avec 1 715 votants sur 2 491 inscrits. Après le retrait des libéraux, la liste remporte les 23 sièges à pourvoir au second tour et Vel-Durand est élu maire.
Aubry est désigné électeur sénatorial en décembre 1919. L’union entre la majorité du conseiller municipal et les radicaux-socialistes se fragilise au cours du mandat. En mars 1923, Aubry se joint à plusieurs conseillers municipaux de gauche, Roux, Augros, Graillat et Georges Briolay, futur maire de la commune, pour créer une section de la Ligue de la République à Joinville. Cette organisation veut grouper tous les partis de gauche pour « faire échec à la réaction ». Outre les radicaux et des socialistes indépendants, elle regroupe des militants qui rejoignent la SFIO, en voie de reconstitution dans la commune, après le passage de l’ancienne section au parti communiste en 1920.
En mars 1925, Aubry marque son soutien au Cartel des gauches, étiquette sous laquelle se présente, en mai, la liste conduite par Georges Briolay lors des élections municipales. Aubry figure probablement comme candidat. La liste obtient au premier tour une moyenne de 648 voix pour 2 275 suffrages exprimés (28,4%) sur 2 310 votants pour 2 761 inscrits ; elle devance les communistes (21,1%) mais est distancée par l’Union républicaine du maire sortant (47,5%), qui est désormais soutenu par la droite. Au second tour, le cartel des gauches est battu, malgré le retrait des communistes, et n’a aucun élu.
Gustave Aubry meurt le 5 mars 1927 à Joinville. Il était âgé de 59 ans et n’a pas eu d’enfant, mais a élevé la fille d’un premier mariage de sa femme. Il avait été décoré en tant que chevalier du Mérite agricole en février 1923. Il n’a pas de lien avec Mathurin Aubry, aïeul de deux maires-adjoints (Raymond et Olivier Aubry) et d’un député-maire de Joinville (Pierre Aubry).
André Jean Pierre Calmon naît le premier août 1898 à Figeac (Lot), dans la maison du garde au Roc de la Clouque. Il est le fils d’Anaïs Pradier (ou Pradié), giletière, et de son mari Hubert Jean Alphonse Calmon, gardien de la paix. La famille réside à Paris.
Pendant la première guerre mondiale, Pierre Calmon, qui appartient à la classe 1918 pour son service militaire et aurait donc dû rejoindre l’armée en 1919, est mobilisé de manière anticipée. Il sert probablement dans l’artillerie. Dans la réserve, il est nommé maréchal des logis en août 1931.
Devenu employé à la Bourse, Pierre Calmon, qui réside à Paris (15e arr.), rue Blomet, épouse dans cet arrondissement en octobre 1923 Marguerite Chédin, employée de bureau, originaire de Bourges (Cher).
La famille s’installe vers 1925 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Polangis, avenue du Bac (act. avenue Guy-Môquet). Il continue de travailler à la bourse mais est, semble-t-il, sans emploi en 1936.
Au cours de la deuxième guerre mondiale, Calmon est de nouveau mobilisé. Un « Pierre Calmon » sans aucune indication précise est identifié par le Service historique de la défense dans les Dossiers administratifs de résistants, mais il n’est pas possible de faire le lien avec lui.
Après le conflit, Pierre Calmon s’engage dans l’action politique au sein du mouvement du général de Gaulle, le Rassemblement du peuple français (RPF). Il figure en seconde position derrière Pierre Perly. Avec 3 066 voix en moyenne pour RPF sur 6 974 suffrages exprimés (44%) pour 7 073 votants et 8 376 inscrits, la liste arrive en tête, devant celle du maire sortant, communiste, Robert Deloche à 3 017 voix (43,3%), mais les deux listes sont à égalité avec 11 sièges. Les socialistes SFIO ont un seul élu avec 452 voix (6,5%) ; il vote en faveur de Deloche, qui est réélu.
En tant que président de la section RPF de Joinville, Calmon fait célébrer en novembre 1951 dans l’église Saint-Charles-Borromée de la ville, la grand-messe en mémoire du maréchal Leclerc.
Candidat sur les listes RPF pour les élections législatives de mai 1951, en sixième position derrière Louis Vallon dans le 4e secteur de la Seine, puis pour les élections sénatoriales en mai 1952 dans le même département, en quinzième place derrière Edmond Michelet, Pierre Calmon n’est pas élu.
Au sein du conseil municipal de Joinville-le-Pont, la démission du maire Deloche, exclu du parti communiste, va provoquer en avril l’élection, pour un mois, d’un nouveau maire. 25 des 27 élus participent au scrutin. La communiste Amélie Trayaud obtient 12 voix, Pierre Calmon en a 8 tandis qu’un groupe dissident, dont Georges Defert est le porte-parole, obtient 5 voix pour la candidature de Pierre Perly. Ces derniers, malgré leur score, refusent de soutenir Calmon, soutenant la légitimité de Perly, tête de liste en 1947. Trayaud est élue.
La droite se présente désunie aux élections municipales de mai 1953. Pierre Calmon conduit la liste RPF qui obtient six sièges avec 1 334 voix en moyenne pour RPF sur 6 748 suffrages exprimés (19,8%) pour 6 979 votants et 8 482 inscrits ; avec le même nombre d’élus, elle est devancée par la liste divers-droite (22,1%) et par les communistes (35,6%), qui ont dix postes. Les socialistes SFIO avec trois sièges (12,3%) et les démocrates-chrétiens du MRP, deux élus (9,2%) complètent le tableau. C’est le choix de ces derniers qui permet à Georges Defert (Rassemblement des gauches républicaines, RGR, divers-droite) d’être élu maire, même si sa liste avait eu Pierre Perly en tête. Calmon devient premier adjoint.
Toujours en mai 1953, Pierre Calmon, qui se présente alors comme journaliste, est candidat en quatrième position sur la liste RPF pour le conseil général. La liste a trois élus.
En juin et juillet 1953, le RPF et ses élus, dont Calmon, s’associent à une demande de révision du procès Rosenberg aux États-Unis, votée à l’unanimité au conseil municipal. Une manifestation est organisée dans la ville et une motion envoyée par le RPF.
Comme une grande part du RPF, Calmon s’éloigne de la position en faveur d’une union des droites. Ainsi, en mars 1954, à l’occasion d’une élection législative partielle en Seine-et-Oise, il publie avec plusieurs parlementaires de son mouvement, un manifeste en faveur de ta candidature d’un socialiste SFIO contre un RGR « moralement disqualifié. »
Le ministre de la justice, Edmond Michelet, appelle Pierre Calmon comme attaché à son cabinet. S’étant séparé du maire sortant, Calmon conduit une liste concurrente en alliance entre le parti gaulliste, rebaptisé UNR (Union nationale pour la République), le MRP et la SFIO. Elle obtient 23,5% des voix au premier tour et 13,1% au second et n’a pas d’élus. Defert est réélu maire.
Lors de l’élection cantonale de mars 1959, Calmon est de nouveau battu par Defert. Il obtient au premier tour 2 872 voix sur 14 827 suffrages exprimés (19,4%) pour 15 369 votants et 21 457 inscrits dans le canton qui comprend une partie de Saint-Maur-des-Fossés et Joinville. Il se retire avant le deuxième tour.
En septembre 1959, encore journaliste, Pierre Calmon est nommé maire du 4e arrondissement de Paris en remplacement de M. Mouly, récemment décédé. Le poste n’est pas électif à ce moment-là.
Il accueille dans sa mairie en janvier 1960 le banquet annuel de l'amitié figeacoise, sa ville d’origine. Calmon quitte son poste en février 1969 et est alors nommé maire honoraire.
Pierre Calmon meurt le 29 janvier 1987 à Créteil, il est inhumé à Joinville où il résidait toujours probablement. Il était âgé de 86 ans et a eu un fils. Il était décoré de la Croix de guerre et de la Médaille militaire ; il était officier de la Légion d’honneur depuis juillet 1968.
Georges Armand Garreau nait le 1er janvier 1845 à Milly (Seine-et-Oise, act. Milly-la-Forêt, Essonne) chez sa grand-mère Gabrielle Céline Mathieu de Dombasle née Bertier, alors veuve et directrice de la poste aux lettres de cette localité. Il est le fils de Gabrielle Adélaïde Mathieu de Dombasle et de son mari, Adrien Garreau. Il fera ensuite usage du nom Garreau-Dombasle. Sa mère est issue de familles de propriétaires terriens et aristocrates de Lorraine.
Il est probablement élevée par sa grand-mère maternelle, au moins pendant le voyage de sa mère au Chili et en Océanie (1847-1849) après qu’elle se soit séparée d’Adrien Garreau. Gabrielle Céline Mathieu de Dombasle avait alors quitté Milly pour devenir directrice de la poste de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).
Devenu journaliste en 1867, Georges de Dombasle (son nom de plume) collabore au journal Le Soir (1880-1892) puis au quotidien LeSiècle (à partir de 1890). Il est aussi rédacteur de L’Informateur parlementaire. Se présentant comme homme de lettres, il est le secrétaire général du Dictionnaire du commerce, de l’industrie et de la banque, paru chez Guillaumin à partir de 1898.
Le mariage de Garreau-Dombasle avec Louise Rosine Duchon est célébré en septembre 1874 à Dammarie (Eure-et-Loir). Vers 1880, ils quittent Paris pour Puteaux puis Levallois-Perret et Neuilly-sur-Seine (Seine, act. Hauts-de-Seine), enfin Taverny (Seine-et-Oise, act. Val-d’Oise).
Pour l’exposition universelle de 1900 à Paris, il est membre d’un comité d’admission des exposants. Il est secrétaire de l’Union des industries nationales en 1908 et adhère à la Société de géographie commerciale de Paris en 1905.
Georges Garreau-Dombasle meurt le 26 octobre 1912 à Taverny. Il est inhumé à Joinville-le-Pont. Âgé de 67 ans, il était chevalier de la Légion d’honneur depuis novembre 1900 et père de deux enfants.
Il est l’oncle du diplomate et résistant Maurice Garreau-Dombasle (époux de la poète et résistante Man’ha Garreau-Dombasle), et l’arrière-grand-oncle de l’actrice Arielle Dombasle.
Gabrielle Adélaïde dite Adèle Mathieu de Dombasle naît le 17 septembre 1819 à Nancy (Meurthe-et-Moselle). Elle est la fille de Céline Gabrielle Bertier et de son mari Joseph Antoine Mathieu de Dombasle.
Sa mère est l’héritière, du côté paternel, de la famille, riches négociants en denrées coloniales, ayant développé leur activité à Saint-Marc (Saint-Domingue, act. Haïti), avant de créer – après s’être rallié à la Révolution en 1789, le vaste domaine agronomique de Roville, dans la banlieue de Nancy. Du côté maternel, elle descend des comtes de Rennel et notamment de Marguerite Gabrielle, chanoinesse-comtesse de l’abbaye de Neuville-les-Dames (act. Ain).
Le père d’Adèle, Joseph Antoine Mathieu de Dombasle, officier d’état-major, était le frère de Christophe Joseph Alexandre Mathieu de Dombasle (1777-1843), agronome, gestionnaire de Roville dont il fit le précurseur des écoles supérieures d’agriculture en France. La famille fit d’abord faubourg Saint-Pierre puis dans le domaine de Brabois, principalement installé sur la commune de Villers-lès-Nancy.
En février 1842, Adèle de Dombasle épouse à Paris Adrien Garreau, violoncelliste et compositeur, plus tard professeur au conservatoire de musique de Toulouse. Ils avaient déjà eu une fille en novembre 1841 à Paris, Gabrielle Thelcide Berthe Garreau. Leur deuxième enfant, Ferdinand, naît en juillet 1843 à Paris (2e arr.) où ils résident, Neuve-Saint-Georges. Le troisième, Georges, naît à Milly-la-Forêt (Seine-et-Oise, act. Essonne) en janvier 1845. Gabrielle de Dombasle y est directrice de la poste aux lettres, ayant dû prendre une activité après le décès de son mari en janvier 1834. À ce moment, Adèle de Dombasle est peut-être déjà séparée d’Adrien Garreau.
Après avoir probablement laissé la garde de sa fille à son mari Adrien Garreau, et sans doute ses deux garçons à sa mère, Adèle de Dombasle obtient du préfet de police un visa pour se rendre à Valparaiso (Chili) et, de là, en Océanie. Elle quitta Bordeaux en septembre 1847 à bord du navire de commerce Le Gange. Sur le même bateau, un autre voyageur est enregistré, Edmond Ginoux de La Coche. Ils se connaissaient vraisemblablement déjà, et vont faire le trajet ensemble jusqu’en Polynésie.
Ginoux de La Coche est né en novembre 1811 à Annecy (duché de Savoie, act. Haute-Savoie). Sa famille, noble, légitimiste et catholique, l'envoie faire des études chez les pères Jésuites à Forcalquier (Basses-Alpes, act. Alpes-de-Haute-Provence). Ils vivent ensuite à Toulon (Var) puis à Vesoul (Haute-Saône). Orienté vers l'armée, il échoue au concours d’entrée à l’école de la Marine de Brest (Finistère), poursuit des études à Grenoble puis s’engage en octobre 1830, âgé de 19 ans, dans le 54e régiment d’infanterie basé à Briançon (Hautes-Alpes).
Envoyé en Algérie en décembre 1833, il combat les rébellions arabes puis est renvoyé à Marseille en janvier 1835. Il se lance dans le journalisme, écrivant dans des organes républicains : la Sentinelle des Pyrénées à Bayonne (Basses-Pyrénées, act. Pyrénées-Atlantiques), le Progrès d’Arras (Pas-de-Calais) puis Le National à Paris. Fréquentant des cercles intellectuels et progressistes à Paris, franc-maçon, il s’affiche opposé à la politique coloniale du régime du roi Louis-Philippe. La France venant d’annexer les îles Marquises et d’installer un protectorat sur Tahiti, Ginoux de La Coche décide de partir en mai 1843 pour « vivre auprès des Sauvages pour mieux les étudier ». Il séjourne d’abord aux Marquises, puis à Tahiti, où il est nommé procureur du roi et apprend le tahitien. Il crée ensuite L’Océanie Française, hebdomadaire, première publication en français dans le Pacifique Sud. Mais le journal doit cesser sa parution en juin 1845, sur ordre du ministre de la marine et des colonies, le baron Ange René Armand de Mackau, qui se méfie de Ginoux de La Coche.
Il rentre alors en France, où il présente à Guizot, ministre des Affaires étrangères, un rapport sur la situation aux Marquises et à Tahiti. Ce dernier lui confie alors une nouvelle mission dans le Pacifique, où il part donc en compagnie d’Adèle de Dombasle en juin 1847. Arrivés à Valparaiso en mars 1848, ils décident de se rendre aux Marquises à bord d’un trois-mâts chilien, le Lenievez Martinez, où séjournent deux semaines en août et septembre 1848 puis se rend à Tahiti. Mais le nouveau gouverneur des Établissements français de l’Océanie, Charles-François Lavaud, connaissait et détestait de Ginoux, qui l’avait attaqué dans des articles du National. Il l’expulsa au bout de neuf jours de séjour. Après un long périple en Amérique du Sud, aux Antilles et aux États-Unis, il retourna en France en 1850.
Pendant les péripéties politiques auxquelles est confronté son ami, Adèle de Dombasle dessine la population autochtone et ses habitations. Elle se heurte aussi à la prévention du gouverneur, qui vient vérifier dans son hôtel que de Ginoux et elle ne partagent pas la même chambre. Il laisse à Adèle de Dombasle le choix entre rester seule ou accompagner de Ginoux sur son chemin de retour. Elle décide de rentrer, mais suit son propre chemin, via le Brésil. Elle est en France en 1851 et publie plusieurs témoignages de ses observations aux Marquises, par exemple, dans Politique nouvelle, « Visite à la grande prêtresse. »
Pour l’ethnologue Émilie Dotte-Sarout, les dessins d’Adèle de Dombasle ont un niveau de détail exceptionnel, ce qui permet d’identifier les plantes ou les tatouages sur les polynésiens, ce qui en fait une source d’information archéologique unique. L’enseignante remarque que de Dombasle documente de manière précise les observations qu’elle fait. Sur place, elle avait adopté le nom local d’Atéra.
Lors de son premier séjour, Edmond de Ginoux avait rapporté environ cinq cents objets polynésiens, ou originaires des Fidji, des Tonga, des Samoa, etc. après son retour, il s’installa à Nice où, en 1857, il acquit une villa dans laquelle il entreposa sa collection. Il rédigea un catalogue raisonné de 337 objets, terminé en 1866 et édité en 2012. Adèle de Dombasle vint également résider à Nice.
Après l’hospitalisation en 1867 d’Edmond de Ginoux à Marseille, Adèle de Dombasle prit soin de sa collection puis, suite à sa mort en juillet 1870, elle acheta la villa. Les objets de la collection de Ginoux furent vendus, en 1874, à un hollandais, le baron Lycklama A Nijeholt. Installé à Cannes, ce dernier fit don de l’ensemble en 1877 à sa ville. Elle l’installa dans le musée municipal, dénommé musée de la Castre (act. musée des explorations du monde). Les pièces exposées comprennent également des objets rapportés par Adèle de Dombasle, comme le collier de la grande-prêtresse Hina.
En août 1875, Adèle de Dombasle se marie avec Gustave Dardel à Nice. Ils s’installent dans l’ancienne propriété d’Edmond de Ginoux.
Gabrielle Adélaïde dite Adèle Mathieu de Dombasle meurt le 8 novembre 1901 à Monaco (principauté de Monaco). Elle était âgée de 82 ans.
Son fils aîné Ferdinand Garreau-Dombasle (1843-1896), est professeur à l’école des mines d’Alais (act. Alès, Gard) et décoré des Palmes académiques. Il est le père du diplomate et résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale, Maurice Garreau-Dombasle, époux de la résistante et poète Man’ha Garreau-Dombasle. Il est l’arrière-grand-père d’Arielle Sonnery de Fromental, épouse Bernard Henri-Lévy, dite Arielle Dombasle. Adèle Mathieu de Dombasle est donc la trisaïeule de l’actrice et chanteuse.
Le second fils, Georges Garreau-Dombasle (1845-1912), est un homme de lettres et journaliste réputé, chevalier de la Légion d’honneur. il est inhumé à Joinville-le-Pont.
Dix-sept œuvres d’Adèle de Dombasle sont conservées dans des collections publiques, au musée Jacques-Chirac du quai Branly, à Paris.
Eugène Louis Albert Brégeot naît le 12 février 1869 à Pompey (Meurthe-et-Moselle). Il est le fils de Marie Lucie Thomassin et de son mari, Charles Joseph Brégeot, employé de la compagnie des Chemins de fer de l'Est.
Après avoir suivi les cours de l’école normale d’instituteurs, Eugène Brégeot commence dans l’enseignement à Longwy, Pont-à-Mousson et Verdun entre 1889 et 1892. Du fait de son statut, il effectue un service militaire de moins d’un an, entre novembre 1890 et septembre 1891. Il avait été nommé caporal en mai et servait dans des régiments d’infanterie (69e puis 154e). Il sera ensuite nommé sergent dans la réserve en août 1896.
À partir de 1896, il est affecté en région parisienne, d’abord à Ivry-sur-Seine (Seine, act. Val-de-Marne), l’année suivante à Malakoff (Seine, act. Hauts-de-Seine) et celle d’après à l’école de la rue de Valmy à Charenton-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).
C’est dans la commune de Charenton qu’Eugène Brégeot va s’engager dans la vie publique. Il est, à partir de janvier 1900 au moins, collaborateur de l’hebdomadaire radical-socialiste Voix des communes dans lequel il écrit toujours en 1906. En mai 1902, il est secrétaire de l’Union des radicaux-socialistes de la 2e circonscription de Sceaux, circonscription qui est celle de diffusion du journal. C’est lui qui signe, en mars 1903, une adresse de l’Union à Émile Combes, président du conseil radical-socialiste, où ils lui expriment « l'expression respectueuse de leur confiance et de leur dévouement » en lui demandant de « poursuivre énergiquement la suppression de toutes les congrégations autorisées ou non » car ils sont « convaincus de l'action néfaste et antirépublicaine de toutes les congrégations, attendu qu'il est constant que le cléricalisme est l’adversaire irréductible de tout progrès et que la congrégation est la forme la plus redoutable du cléricalisme. »
Il n’est pas établi qu’Eugène Brégeot ait rencontré Marie Henry Brégeot (1855-1896), alias Gringoire et Henry Vaudémont. Ils ont cependant de nombreux points communs et Eugène Brégeot le connaissait manifestement bien. Les deux ont une origine lorraine dans des familles d’instituteurs ; ils ne semblent cependant pas avoir de liens familiaux. Henry Vaudémont fut chroniqueur et rédacteur en chef de l’hebdomadaire Voix des communes, et Eugène Brégeot utilisa dans ce journal le pseudonyme « Eugène Vaudémont ». Il était secrétaire de l’Union des radicaux-socialistes de la 2e circonscription de Sceaux, dont Henry Vaudémont fut aussi, dans les années 1890, un des responsables. Ils furent tous deux conseillers municipaux, élus avec l’étiquette radicale-socialiste. Enfin, ils étaient également franchement anticléricaux et francs-maçons, Eugène Brégeot faisant partie à l’origine de la loge Germinal de Joinville-le-Pont, commune où résidait Henry Vaudémont, lequel appartenait cependant à une loge parisienne (Jérusalem des Vallées égyptiennes).
Restant actif politiquement à Charenton, Eugène Brégeot est transféré à la rentrée de 1900, comme instituteur adjoint, à l’école de la rue Gobertà Clichy (act.rue Calmette à Clichy-la-Garenne). Il y restera jusqu’à l’été 1929. Il réside rue du Bois.
Le mariage d’Eugène Brégeot avec Marthe Marie Dubourgnoux, strictement civil, est célébré en mai 1904 à Paris (17e arr.).
Au cours de la première guerre mondiale, Eugène Brégeot est mobilisé, mais maintenu à son poste d’instituteur à Clichy. Après le conflit, il poursuit son engagement dans sa cité de résidence. Il rejoignit la loge maçonnique Les Précurseurs de Clichy.
En novembre 1919, Eugène Brégeot est candidat aux élections municipales sur la liste de Louis Gaudier, radical-socialiste. Il est élu et la liste remporte 31 des 32 sièges à pourvoir contre un à des socialistes indépendants.
Dans le cadre de son activité municipale, Brégeot est commissaire général du concours international de gymnastique organisé à Clichy en décembre 1922. Il est également secrétaire de l’association locale des anciens combattants à partir de novembre 1919.
Lors des élections municipales de mai 1925, le maire Louis Gaudier ne se représente pas. C’est son adjoint Desormeaux qui conduit la liste radicale. Au premier tour, ce sont les candidats communistes qui arrivent en tête (36,5%), devant les radicaux (34%), les socialistes (23,8%) et une liste indépendante (5,6%). Au second tour, les communistes emportent tous les sièges avec une moyenne de 46,7% des suffrages exprimés, les radicaux étant battus avec 43,4%, les socialistes reculant à 9%.
Ayant pris sa retraite de l’enseignement en octobre 1929, Eugène Brégeot, résidant toujours à Clichy, cesse un temps de travailler mais reprend une activité puisqu’en 1936, il est recensé comme employé, chez un notaire de Clichy. Il perd son épouse en octobre de cette année, puis son fils unique, âgé de 32 ans, en mars 1937.
Eugène Brégeot meurt le 30 janvier 1940 à Clichy. Il était âgé de 70 ans. En janvier 1904, il avait été décoré du Mérite agricole en tant que chevalier puis en février 1912 comme officier. C’est cependant son rôle de publiciste qui était récompensé, et non pas une activité en lien avec l’agriculture.
Tout, en continuant de travailler en imprimerie, et alors encore militant anarchiste, Adrien Moucheraud est professeur de la section Aviation de l'Ecole supérieure de navigation aérienne pour la session 1889-1890. Le terme « aviation », utilisé depuis 1863, désigne alors la navigation aérienne qui, à cette époque, relève exclusivement de l'aérostation. Ayant produit lui-même son ballon, il fit sa première ascension le 10 mai 1890 à Paris, face à la toute récente tour Eiffel.
Il poursuit sa collaboration avec l’école l’année suivante. En août 1894, il a un premier accident de ballon. Il fête, en août 1896, sa centième ascension dans les Ardennes. Après une chute en août 1897, il est recueilli en mer par un remorqueur, à deux milles de la côte.
S’efforçant de motoriser ses ballons, Moucheraud subit un nouvel accident après l’explosion de fulminate de mercure, servant à actionner un moteur de son invention, en mars 1898.
Attiré, comme plusieurs milliers d’européens du continent, par la lutte des protestants de l’État libre d’Orange et de la République sud-africaine du Transvaal contre les colonisateurs anglais, Moucheraud se rend au Transvaal où la seconde guerre des Boers a été déclenchée en octobre 1899. Il rentre en France en septembre 1900 pour accompagner la visite de plusieurs généraux des deux républiques rebelles, conduits par le président Kruger. Moucheraud est présenté, dans les cérémonies officielles, comme « chargé de la défense aérienne au Transvaal ». Sa carte de visite stipule qu’il est « aéronaute des Républiques sud-africaines ». Environ 400 français figuraient parmi les quelques 7 400 membres de la Légion des étrangers, dont le colonel en retraite Georges de Villebois-Mareuil. Après de violents combats, et une répression féroce contre la population civile, les troupes britanniques mettent fin à l’indépendance des deux États et les intègrent à leur empire colonial en mai 1902.
Membre de l'Académie aéronautique de France, Moucheraud y est nommé pilote en février 1903. Il assure également la fonction d’archiviste-bibliothécaire. Il participe en tant que capitaine-pilote du ballon Prosper-Lambert à l’Exposition universelle de Saint-Louis, ville du Missouri (États-Unis) qui accueille, la même année, les troisièmes Jeux Olympiques de l'ère moderne.
Le mariage d’Adrien Moucheraud avec Victorine Marie Schmitt est célébré en février 1905 à Ivry-sur-Seine (Seine, act. Val-de-Marne) où ils résidaient alors. Il déclare exercer la profession d’imprimeur.
En 1906, il fait partie de la mission Wellmann qui, à bord du ballon dirigeable America, entendait survoler le pôle Nord à partir du Spitzberg. Moucheraud était chargé des observations scientifiques. Mais l’expédition ne put avoir lieu cette année-là. Remise en 1909, le ballon de la mission explosa à Christiania (act. Oslo, Norvège).
Une ascension de Moucheraud sur le Roitelet, ballon de 250 m3, est signalée à Bousval, (Brabant wallon, Belgique) en janvier 1907.
Adrien Moucheraud meurt le 7 novembre 1912 à Paris (5e arr.). Il est enregistré avec comme profession aéronaute, et résidait rue Linné. Il était âgé de 47 ans et ne semble pas avoir eu d’enfant.
Son frère Paul Moucheraud (1866-1945), ouvrier lithographe, qui fut avec lui militant anarchiste à Paris (1884-1894), était devenu socialiste à Joinville-le-Pont (1904). Il poursuivi son activité d’imprimeur à Saint-Maur-des-Fossés.