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14 mars 2022 1 14 /03 /mars /2022 00:01

Lucien Clément naît le 5 août 1885 à Bourguignons (Aube). Il est le fils de Marie Reine Clémence Potée et de son mari, Edme Victor Gaston Clément, cultivateurs.

Entre octobre 1906 et septembre 1908, alors manouvrier, il effectue son service militaire dans le 6e bataillon d’artillerie à pied. Il est embauché en 1909 par la Compagnie de des chemins de fer l’Est et affecté à la gare de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il réside dans la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés, rue des Remises.

En septembre 1912, il épouse dans une autre ville adjacente, Champigny-sur-Marne, Juliette Colas, couturière.

Au cours de la première guerre mondiale, il est maintenu à poste d’employé ferroviaire. Après la fin du conflit, le couple vit rue du Chemin-Vert à Saint-Maurice, autre commune attenante à Joinville.

Abandonnant les chemins de fer, Lucien Clément devient industriel et exploite une fonderie. La famille s’établit vers 1923 à Joinville, quartier de Polangis, avenue Ratel.

Dès 1924, Lucien Clément est trésorier de la Mutualité scolaire, société de secours mutuels communale, qui offre contre une cotisation des indemnités en cas de maladie et contribue à l’éducation à l’épargne des élèves, au travers de livrets constitués en vue de leur retraite. Il en est toujours administrateur en 1938.

En novembre 1932, Clément devient membre du bureau du Comité d’union républicaine et d’action sociale (CURAS), structure qui regroupe la plupart des adhérents et sympathisants des formations républicaines de droite dans la commune de Joinville. Il est présidé par Émile Lecuirot, dirigeant d’un club d’aviron.

Des élections municipales complémentaires sont nécessaires en octobre 1934 pour pourvoir à dix postes rendus vacants par des démissions et décès. Le CURAS négocie avec le parti radical-socialiste, dont le maire Georges Briolay est membre, la constitution d’une liste commune comprenant quatre radicaux et six candidats de droite. Clément figure parmi les représentants du CURAS. L’objectif de leur liste est de « Continuer l’œuvre déjà accomplie dans l’aménagement et l’embellissement de notre cité et envisager toute compression budgétaire susceptible d’être réalisée dans les conditions actuelles. »

Le scrutin voit également la présence de listes communiste, socialiste SFIO et d’un groupe indépendant, qui comprend également des radicaux et est surtout composé de commerçants, plutôt proches du maire. C’est la Concentration républicaine qui est en tête au premier tour, Clément recueillant 859 voix pour 2 297 suffrages exprimés (37,4%) sur 2 360 votants et 3 225 inscrits. Au second tour, le groupe indépendant se retire tandis que les socialistes SFIO se désistent en faveur des communistes. Avec 1 116 voix pour 1 903 suffrages exprimés (58,6%) sur 1 964 votants est élu avec l’ensemble de sa liste.

Après l’assemblée générale du CURAS en décembre 1934, Clément devient vice-président tandis que Léon Lesestre est élu président.

Quand le conseil municipal vote le budget municipal en décembre 1934, Clément et ses colistiers s’abstiennent, contestant la diminution de l’indemnité de bicyclette au personnel communal.

Le CURAS se transforme en février 1935 en Union des républicains, sous la présidence de René Kirbühler. Au moment de la constitution, les statuts prévoient une incompatibilité entre les fonctions du bureau et du conseil municipal et Clément n’y siège donc pas et René Kirbuhler devient président.

À l’occasion des élections municipales de mai 1935, l’Union des républicains adopte un programme prévoyant la « diminution des charges écrasantes qui pèsent sur les travailleurs et les consommateurs », promouvant l’atténuation des dépenses publiques, la simplification des rouages administratifs, l’application des lois sociales et des questions intéressant l’enfance et l’hygiène.

Le groupement de droite décide également de rompre l’union précédemment établie avec les radicaux « pour faire une liste composée en totalité d’éléments modérés et nationaux ». L’argument est que l’Union des républicains de Joinville fait référence aux « fusillades du 6 février [1934], des scandales Stavisky et autres dans lesquels figurent des députés, des magistrats, d’anciens ministres, tous radicaux et maçons. »

Clément figure sur la liste de l’Union des républicains lors des élections municipales de mai. Il est présenté comme fondeur. Plusieurs formations nationalistes apportent leur soutien, dont les Jeunesses patriotes et le Parti social français. La liste se présente comme constituée « d’hommes d’ordre et d’action », étant « sans aucune préoccupation politique, n’ayant pour but que la bonne gestion communale. »

Au premier tour, l’Union des républicains arrive en tête avec 32,6% des suffrages exprimés, devant les radicaux-socialistes de la municipalité sortante (26,8%), les communistes (23,5%) et les socialistes (12,3%). Clément obtient 947 voix pour 2 856 suffrages exprimés (33,2%) sur 2 923 votants et 3 433 inscrits.

Au second tour, les communistes et les socialistes fusionnent leurs listes, tandis que les radicaux-socialistes maintiennent la leur. L’Union des républicains obtient 25 des sièges à pourvoir, en laissant deux à des candidats de gauche (communistes). Clément est élu avec 1 165 voix pour 2 899 suffrages exprimés (40,2%) sur 2 924 votants.

Pour l’élection sénatoriale d’avril 1938, Clément est élu délégué par le conseiller municipal sur une liste qui ne comprend que des membres du comité d’Union républicaine.

Sous le régime de l’État français, instauré pendant l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale, les conseils municipaux élus sont remplacés par des assemblées nommées. Le 20 février 1942, un arrêté préfectoral désigne Lucien Clément comme membre du conseil municipal de Joinville ; le maire, Lesestre, et trois des adjoints au maire sont reconduits. Au total, quatorze des élus de 1935 sont maintenus, deux avaient été révoqués (les communistes Deloche et Rouhaud), onze des élus de 1935 ne sont pas maintenus tandis que six non élus sont intégrés (dont une femme).

À la Libération le 25 août 1944, le comité local de Libération prend le contrôle de la maire, remplaçant le conseil municipal, et les membres du bureau municipal sont arrêtés.

Lucien Clément meurt le 12 janvier 1955 Joinville-le-Pont. Il était âgé de 69 ans et père d’une fille. Il avait été décoré en tant que chevalier du Mérite social en mars 1938 pour son rôle mutualiste, après avoir eu une mention honorable en septembre 1933. Il est également décoré des Palmes académiques en février 1939 en tant qu’officier d’académie pour services rendus aux œuvres postscolaires.

La gare de Joinville-le-Pont

 

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12 mars 2022 6 12 /03 /mars /2022 00:01

Adolphe Alexandre Clément naît le 11 décembre 1864 à La Ferté-Saint-Cyr (Loir-et-Cher). Il est le fils de Philomène Blanchard et de son époux, Adolphe Blaise Clément, marchand de charbon. Ils vivent au faubourg de Bretagne

Devenu employé de commerce et vivant à Saint-Denis (Seine, act. Seine-Saint-Denis), rue Lannon, Adolphe Clément y épouse en mai 1894 Marie Goutal, domestique, native du Cantal. Ils s’installent à Paris (18e arr.) où ils exploitent une épicerie, rue Jean-Robert.

En 1911, ils sont à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où ils sont également épiciers, rue de Paris, dans le centre-ville, à proximité de la gare. Après la première guerre mondiale, ils déménagent pour la rue du Viaduc, dans le même quartier, où ils vont créer un hôtel meublé.

Lors des élections municipales de mai 1925 à Joinville, Adolphe Clément est candidat sur la liste du maire sortant, Henri Vel-Durand (radical dissident), qui a le soutien des mouvements libéraux et conservateurs de la ville. Le programme de la liste vouait l’application des lois de laïcité « sans rigueur et sans sectarisme », le maintien de l’octroi pour l’entrée des marchandises à Joinville et des économies dans les dépenses budgétaires. Face à une liste du cartel des gauches (radicaux-socialistes, socialistes SFIO et socialistes indépendants), qui obtient 28,4% des suffrages exprimés et une liste communiste, qui a 21,1%, la liste des sortants arrive nettement en tête avec 47,5%. Au second tour, elle remporte les 27 sièges à pourvoir et Clément est élu conseiller municipal. Vel-Durand est réélu maire. Après son décès, il est remplacé en octobre 1928 par Stephen Durande (conservateur).

Au cours du scrutin de mai 1929, Adolphe Clément n’est pas candidat.

Adolphe Alexandre Clément meurt le 22 janvier 1938 à Joinville. Il était âgé de 74 ans et père de deux enfants.

Il n’a pas de lien familial avec Édouard Clément (1843-1922), président de société musicale et candidat de centre-droit aux élections municipales de Joinville-le-Pont (1904-1911) ni avec Lucien Clément (1885-1955), conseiller municipal conservateur de la même ville (1934-1944).

Joinville-le-Pont, rue de Paris, l'épicerie Clément est sur la droite

 

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10 mars 2022 4 10 /03 /mars /2022 00:01

Victor Hippolyte Robert-Peillard naît le 1er août 1899 à Grasse (Alpes-Maritimes). Il est le fils d’Élise Émilie Eyguesier et de son mari Jules Jean Louis Robert-Peillard, directeur du casino.

La liquidation judiciaire du café-restaurant juste avant sa naissance amène la famille à déménager à Champigny-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne), le père devenant voyageur de commerce. Ils vivent en 1900 rue des Sapins puis déménagent quelques années plus tard pour la commune voisine de Joinville-le-Pont, où ils s’installent dans le quartier de Palissy, avenue des Platanes.

Pendant la première guerre mondiale, Victor Robert-Peillard, qui est alors employé de commerce, s’engage en janvier 1918 pour la durée de la guerre. Il rejoint le 21e régiment de génie puis les 1er, 2e, 3e, 6e et 7e régiments de la même arme. Poursuivant son service militaire après le conflit, il est nommé caporal en août 1919 puis sergent fourrier le mois suivant. Il est détaché en Alpes-de-Haute-Provence 1920 pour assurer, dans la Somme, l’encadrement des travailleurs coloniaux puis assure cette même fonction à Marseille. Il est démobilisé en juin 1921.

En août 1924, Victor Robert-Peillard épouse à Saint-Maurice Marguerite Adrienne Mégret. Ils s’installent dans cette commune, adjacente à Joinville, dans la Grande-Rue. Il devient également voyageur de commerce.

Cependant, Victor Robert-Peillard reste manifestement lié à Joinville, où résident toujours sa mère, un frère et une sœur. C’est dans la section joinvillaise du parti socialiste SFIO qu’il s’engage dans l’activité politique. Il en est membre en 1930 et en 1935. Il fait alors partie du comité de presse, qui assure la promotion du quotidien Le Populaire, avec Robert Derivière et Victor Hochet.

Au cours de la deuxième guerre mondiale, un Robert-Peillard est signalé comme membre de l’organisation humanitaire officielle, le Secours national d’entraide du maréchal. Il s’agit soit de Victor, soit de son frère Jean Paul, qui avait été fait prisonnier par l’armée allemande en 1940 et était peut-être alors libéré. Cette association organise, en décembre 1941, le Noël du maréchal ; au cours de la manifestation, le maire, Léon Lesestre appelle à « bien aimer le maréchal [Pétain], sauveur de notre France ». En décembre 1943, Robert-Peillard participe au Déjeuner des vieux, au titre du Parrainage des vieux.

Victor Robert-Peillard meurt le 13 janvier 1961 à Joinville. Il était âgé de 61 ans.

Joinville-le-Pont, vers 1960

 

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24 février 2022 4 24 /02 /février /2022 00:01

Eugène Hindermeyer naît le 8 février 1864 à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Caroline Louise Moitié, blanchisseuse, et de son mari, Eugène Hindermeyer. Installée rue du Four, à la limite de Joinville-le-Pont, la famille Hindermeyer se partage entre ces deux communes. Son grand-père était ébéniste, métier qu’exerça d’abord son père avant de devenir scieur à la mécanique.

Par sa grand-mère paternelle, Eugène Hindermeyer est issu de la famille Destouches, des marchands de vin qui siégèrent au conseil municipal de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur puis Joinville-le-Pont (nouveau nom du village en 1831) entre 1790 et 1843. La première femme de son père, Françoise Éléonore Rousseau, descendait également de cultivateurs, élus de la même commune entre 1818 et 1843.

Devenu plombier, Eugène Hindermeyer épouse en juillet 1890 à Saint-Maur Louise Charlotte Grand. Ils s’installent à Paris, d’abord dans le 11e arrondissement, rue Rochebrune, puis dans le 3e, rue Michel-le-Comte et rue de Turbigo. Elle meurt en mars 1911.

Après la première guerre mondiale, Eugène Hindermeyer s’installe à Joinville, rue du Pont (act. rue Jean-Mermoz). Il cohabite avec sa cousine, Virginie Hindermeyer.

Ayant alors pris sa retraite, il est candidat en mai 1925 sur la liste Union républicaine pour la défense des intérêts communaux, conduite par le maire sortant, Henri Vel-Durand (radical dissident), qui a le soutien des formations de droite et fait face à une liste de groupement des gauches (radical-socialiste, socialiste SFIO et socialiste indépendant) et à une liste communiste. Son programme veut que les lois de laïcité soient appliquées « sans rigueur et sans sectarisme », il défend le maintien de l’octroi, et prône des économies dans les dépenses budgétaires. Au premier tour, la liste de droite était en tête avec 47,5% des suffrages exprimés, devant le cartel des gauches (28,4%) et les communistes (21,1%). Malgré le retrait de ces derniers, elle emporte les 27 sièges à pourvoir et Vel-Durand est réélu. Il meurt en 1928 et est alors remplacé par Stephen Durande.

Au côté de ce dernier, Hindermeyer est candidat à sa réélection en mai 1929. Dans une configuration comparable à celle de 1925, la liste d’Union nationale arrive en tête au premier tour, avec 42,6% des suffrages exprimés suivie de la Concentration des gauches (35,9%) et des communistes (16%). Hindermeyer obtient 916 voix pour 2 126 suffrages exprimés (43,1%) sur 2 969 inscrits. Au second tour, malgré le maintien de la liste communiste, c’est la liste radicale-socialiste et socialiste SFIO qui emporte 22 sièges, contre 5 à la droite. Hindermeyer n’est pas réélu. Georges Briolay (radical-socialiste) devient maire.

En juin 1935 E. Hindermeyer participe à une souscription du mouvement royaliste Action française pour les élections législatives de l’année suivante.

La propriété qu’il partage avec sa cousine rue du Pont à Joinville est expropriée, en septembre 1938, pour permettre l’élargissement du pont de Joinville et l’agrandissement de la route d’accès, qui deviendra la Nationale 4.

Eugène Hindermeyer meurt le 21 février 1951 à Angers (Maine-et-Loire). Il était âgé de 77 ans. Il avait eu au moins un enfant.

Son fils Paul Hindermeyer (1898-1982), prisonnier pendant la première guerre mondiale puis interprète auprès de l’armée anglaise, fut, entre 1927 et 1936, un militant du mouvement royaliste Action française. Il présidait en 1933-1925 le groupe Arts-et-Métiers dans le troisième arrondissement et résidait rue de Turbigo. Il a livré un témoignage sur la manifestation du 6 février 1934, où il était présent.

Rue du Pont à Joinville-le-Pont

 

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12 février 2022 6 12 /02 /février /2022 00:01

Lucien Fernan Barbier naît le 30 novembre 1863 à Villers-Outréaux (Nord). Il est le fils de Firmie Zoé Stéphanie Letient et de Louis Joseph Henri Barbier, tisseur. Ses parents sont originaires de Gouy (Aisne). Ils tiendront ensuite une auberge à Villers-Outréaux, commune du Cambrésis.

Devenu cordonnier, Lucien Barbier épouse Augustine Delamotte en avril 1887 à Banteux (Nord). Ils vivent à Walincourt (Nord), auront une fille et divorceront en 1902. Augustine Delamotte se remarie, toujours à Banteux, en octobre 1904 avec Jean Louis Estenave, adjudant. Celui-ci la tuera le 1er février 1923 à Paris (16e arr.) où il était employé municipal, déclarant l’avoir étranglée alors qu’elle le menaçait après une scène de jalousie dont elle aurait été coutumière. Il se pend alors qu’il est incarcéré à la prison de Fresnes le 22 février.

Exerçant désormais la profession d’employé, Lucien Barbier vit rue André-del-Sarte à Paris (18e arr.) où il épouse en septembre 1903 Laure Berne. Ils s’installent d’abord rue Boutarel (4e arr.) puis, à partir de 1906, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Ils sont installés dans le quartier de Polangis, avenue des Lilas (act. avenue Pierre-Allaire).

Lucien Barbier enseigne la grosse caisse, la batterie et la caisse claire à Paris en 1905. À Joinville, il rejoint la société symphonique, présidée par Édouard Clément. Il en est le directeur dès le premier concert de la société en décembre 1906. Il associe, en mars 1906, à une souscription lancée par le quotidien Le Matin en faveur des sinistrés de la catastrophe minière de Courrières (Pas-de-Calais). La société cesse son activité pendant la première guerre mondiale.

Après le conflit, Lucien Barbier est un militant actif de la section de Joinville du parti socialiste SFIO. Il n’est pas candidat au premier tour des élections municipales de novembre 1919, mais il figure cependant sur la liste, légèrement remaniée, présentée par cette formation pour le second tour, qui l’oppose à l’Union républicaine et sociale d’Henri Vel-Durand (radical dissident). Il obtient 507 voix pour 1 518 suffrages exprimés (33,4%) sur 1 537 votants et 2 491 inscrits et n’est pas élu.

Lors du renouvellement du bureau de la section socialiste de Joinville, en février 1920, il intègre le bureau en tant que trésorier-adjoint ; le secrétaire est le cheminot André Flambard. Il participe en mai la même année à une souscription « Pour les victimes de la grève et des violences gouvernementales. »

En décembre 1920, Barbier est désigné comme chef de la philharmonie constituée au sein du groupe artistique de la Jeunesse socialiste de Joinville-le-Pont. Sans doute, comme l’ensemble des membres de la SFIO à Joinville, rejoint-il le nouveau parti communiste ce même mois.

Toujours en décembre 1920 Lucien Barbier épouse à Levallois-Perret (Seine, act. Hauts-de-Seine) Eugénie Alphonsine Juliette Leclercq, couturière. Il était veuf depuis mars 1915. Il cesse son activité d’employé de commerce, qu’il exerçait encore en 1926, et reprend son métier initial de cordonnier qu’il exerce comme artisan indépendant à Joinville en 1931.

En 1936, Lucien Barbier, qui est retraité, vit en Dordogne à La Force, avec son épouse et son fils. Il y est toujours en 1938 où il semble continuer une activité musicale et est alors âgé de 74 ans. La date de son décès n’est pas connue.

Pour son activité artistique, Lucien Barbier a été décoré des Palmes académiques, comme officier d’académie en mars 1913 puis comme officier de l’instruction publique en février 1938.

L'île Fanac et le pont de Joinville

 

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8 février 2022 2 08 /02 /février /2022 00:01

Robert Charles Albert Derivière naît le 25 février 1896 à Bruxelles (Belgique). Il est le fils d’Élisabeth Elvira Céline Fould et de son mari Aimé Charles François Derivière. Son père, originaire d’Amiens (Somme), est lapidaire. Sa mère est native de Saint-Hélier, à Jersey.

Résidant à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne), Robert Derivière est sténodactylographe en 1915.

Convoqué pour son service militaire de manière anticipée, du fait de la première guerre mondiale, Robert Derivière est mobilisé en avril 1915 au sein du 76e régiment d’infanterie. Il passe au 404e régiment d’infanterie en août 1916 et devient caporal en février 1918 puis caporal-fourrier en juillet la même année. Il est démobilisé en septembre 1919 et deviendra, dans la réserve caporal-chef en septembre 1930.

Son comportement pendant la guerre lui vaut quatre citations, deux à l’ordre du régiment, une à l’ordre de la brigade et la dernière à l’ordre de la division. En décembre 1917, Derivière est considéré comme un « très bon soldat, énergique et très brave. A réussi au cours d’une patrouille difficile à capturer un ennemi, permettant ainsi d’obtenir de précieux renseignements ». Il est qualifié ainsi  en juillet 1918 : « excellent gradé, brave et dévoué. Au cours d’un coup de main a, sous un feu violent de mitrailleuses, avec le plus grand mépris du danger, assuré la liaison entre les différents groupes du régiment ». De nouveau en août 1918, on voit en lui un « excellent caporal. Lors de l’attaque du 9 juillet 1918, a assuré constamment la liaison entre les éléments des premières lignes et son commandant de compagnie, pour lequel il a été un auxiliaire précieux ». Enfin, le même mois, on le remarque comme « jeune fourrier qui s’est distingué dans maintes circonstances. Lors des attaques 20 et 21 août 1918 a assuré de façon parfaite la transmission des ordres, malgré un bombardement continu et un feu violent de mitrailleuses. »

Quelques jours après la fin de sa période militaire, Robert Derivière épouse en octobre 1919 Madeleine Lucie Petibon à Morlhon-le-Haut (Aveyron). Elle est la fille de l’instituteur du village de Marmont. Ils s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), rue de Paris.

Continuant de travailler comme secrétaire sténodactylo, Robert Derivière est membre, en 1919, du Syndicat des employés du commerce et de l'industrie, qui est le principal fondateur de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) en novembre 1919.

En janvier 1924, Derivière devient secrétaire de la section de Joinville de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), dont le professeur d’allemand Jules Edmond Neumann est le président. Active, comptant 56 adhérents en 1924, la section a pour responsables principalement des personnalités membres du parti socialiste SFIO et des socialistes indépendants, notamment d’anciens communistes. En février la même année, la section demande qu’une enquête soit lancée sur les socialistes-révolutionnaires russes, victimes d’une répression de la part du gouvernement soviétique et réclame la libération de trois prisonnières.

La section participe à une collecte pour les affamés d'Allemagne en février 1924 et s’oppose aux sanctions décidées par la France et ses alliés contre les populations civiles. Avec les partis socialiste, communiste et d’autres formations, la section de la LDH même campagne contre la guerre du Rif (Maroc) en 1925. Elle proteste contre la dislocation du Cartel des gauches en août la même année. Elle intervient en 1926 contre la suppression des libertés en Afrique du Nord.

La section joinvillaise remet en question le comportement de la LDH au début de la première guerre mondiale, demandant en mai 1927 « à la Ligue d’avouer qu’elle a contribué à tromper le monde en cautionnant tous les mensonges de 1914. »

Comptant un maximum de 75 adhérents en 1927, la section va ensuite voir décliner son nombre de militants. Robert Derivière préside la section en avril 1930 et exerce toujours cette fonction en septembre 1934. À cette date, il y a 45 membres.

À titre personnel, Robert Derivière signe une pétition, destinée en août 1927 au gouverneur du Massachusetts (États-Unis) pour lui demander la grâce des anarchistes d'origine italienne Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti,

À partir de mai 1930, apparaît comme un des principaux animateurs de la section de Joinville du parti socialiste SFIO. Il en est le secrétaire en décembre et s’occupe notamment de la diffusion du quotidien Le Populaire.

Des élections municipales partielles sont organisées à Joinville en octobre 1934, dans un contexte de tensions au sein de la majorité municipale, élue en 1929 dans le cadre du groupement des gauches (radicaux-socialistes, socialistes SFIO et socialistes indépendants). La liste que Derivière conduit obtient une moyenne de 403 voix soit 17,5% des 2 297 suffrages exprimés pour 2 360 votants sur 3 225 inscrits. Elle arrive légèrement derrière la liste communiste (17,8%), pour laquelle elle se désiste au second tour. La liste comprenant des candidats radicaux favorables au maire reçoit 25,4% et est devancée par une liste de concentration républicaine, plus à droite, qui a 36,9%. Elle emporte les dix sièges au second tour.

En février 1935, un groupe de socialistes se rend au poste de police de Joinville pour réclamer la libération d’un vendeur de journaux qui avait été arrêté. Roger Jamet, le secrétaire du groupe des Jeunesses socialistes de Joinville, mutilé d'une jambe, est bousculé, tombe, et traite les policiers de « saligauds ! » Ce qui lui vaut d’être poursuivi pour outrages à agents. À l’audience, en mars 1935, Derivière témoigne en faveur de Jamet. Défendu par Me Betty Brunschvicg, Jamet est condamné à 50 francs d'amende avec sursis ce qui équivaut selon Le Populaire « fort équitablement, à une absolution. »

Pour les élections municipales générales de mai 1935, Robert Derivière conduit de nouveau une liste socialiste SFIO. Elle obtient une moyenne de 12,3% des voix, nettement distancée par la liste communiste de Deloche (23,5%), celle des sortants de Georges Briolay, radical-socialiste (26,7%) et l’Union des républicains (droite, 32,6%).

Au second tour, la SFIO et le PCF décident de fusionner leurs listes et font appel au responsable de l’association des anciens combattants ARAC, André Blocher, pour conduire la liste unifiée. Cette dernière, avec une moyenne de 36,6% des voix devance la liste radicale (19,5%) et talonne la droite (39,8%). La gauche gagne deux sièges, contre 25 à la droite. Les élu sont deux communistes, les candidats socialistes faisant des scores bien inférieurs à ceux issus du PCF. Derivière lui-même est crédité de 999 voix, soit 34,4% des 2 899 suffrages exprimés pour 2 924 votants sur 3 433 inscrits.

 

En tant que secrétaire de la section de Joinville, Derivière signe, en septembre 1935 l'Appel pour la création de la Gauche révolutionnaire du Parti socialiste SFIO, tendance conduite par Marceau Pivert qui quittera cette formation en 1938 pour créer le Parti socialiste ouvrier et paysan (PSOP).

Comme à la LDH, Robert Derivière prend la succession de Jules Edmond Neumann dans le groupe local de la Fédération ouvrière et paysanne des anciens combattants (FOP). Fondée en 1929, cette organisation est proche des milieux socialistes.  Il siège en novembre 1933 à la commission de contrôle de la section de la région parisienne. Il signe, pour le 11 novembre 1936, l’appel des associations d’anciens combattants de Joinville avec la société des mutilés et anciens combattants et l’ARAC.

Robert Derivière meurt le 21 avril 1946 à Joinville. Il était âgé de 50 ans et père de deux enfants. Il avait été décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze et étoile d’argent ainsi que de la Médaille militaire en janvier 1921.

Le café des sports à Joinville

 

 

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31 janvier 2022 1 31 /01 /janvier /2022 00:01

Début de la biographie de Nguyên Thê Truyên

Nota : les sources donnent plusieurs translittérations du nom, avec une assimilation différente aux nom et prénom en usage en Europe. Nous adoptons ici de manière unique la graphie Nguyên Thê Truyên.

Selon les sources françaises d’état-civil, confirmées par sa signature, Nguyên Thê Truyên naît le 19 novembre 1898 dans le village de Hanh Thiên, province de Nam Dinh, au Tonkin, alors protectorat français depuis 1884, intégré aujourd’hui au Vietnam. D’autres sources biographiques donnent une date un peu différente pour sa naissance, le 17 décembre 1898.

Sa mère est Pham-Thi Truyên et son père Nguyên Duy Han, mandarin, fonctionnaire lettré, formé dans un temple littéraire confucéen et ayant obtenu son baccalauréat en 1886. Devenu gouverneur, il est condamné à mort par le mouvement nationaliste Quang Phuc, qui le considère comme un traître, et assassiné le 13 avril 1913. Une rue de Hanoï est rebaptisée par les autorités françaises de son nom.

Selon Trinh Van Thao (Les compagnons de route de Hô Chi Minh, Karthala, 2004), la propagande moderniste a rencontré une forte résonance à Hanh Thiên, qui devient un des premiers villages du Nord du Vietnam à s'offrir de « nouveaux lettrés » formés à l’occidentale avec les frères Nguyên Thê Truyên et Nguyên Thê Song.

Les sources divergent sur la date d’arrivée en France de Nguyên Thê Truyên, généralement située entre 1908 et 1910. En 1910, il est pensionnaire de l’école de l'École d'enseignement pratique colonial du Parangon à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Ouverte en 1899 par le Dr Henri Rousseau, elle bénéficie notamment du soutien de l’Alliance française et reçoit un contingent significatif d’élèves indochinois. En juillet 1911, Nguyên Thê Truyên reçoit la distinction la plus élevée, le prix d’honneur des élèves en année du certificat d’études (fin du cycle primaire). Le gouvernement général de l’Indochine lui accorde en 1913 une bourse scolaire pour poursuivre ses études en France. En 1915, il est l'un des premiers Vietnamiens à passer le Brevet supérieur, ce qui assure sa réputation au Tonkin. Il retourne alors dans sa famille.

Revenu en France, il s’inscrit à l’Université de Toulouse (Haute-Garonne) où il fréquente l’Institut de chimie de la faculté des sciences. Il obtient, en juillet 1920, le diplôme d'ingénieur chimiste. Son frère, Nguyên Thê Song, est également reçu dans le même titre.

C’est au cours de cette même année 1920 que, de concert avec d’autres étudiants, il forme le groupe des Cinq Dragons ou groupe des Gobelins, du nom de la rue de Paris où ils se réunissent. Il est composé également de Phan Châu Trinh, Nguyên An Ninh, Phan Van Truong et de Nguyên Ai Quôc (le futur Hô Chi Minh). Avec les deux derniers, Nguyên Thê Truyên devient probablement, en 1920 membre du parti socialiste, section française de l’Internationale ouvrière (SFIO), qui se transforme, en décembre de cette année, pour donner naissance au parti communiste, dont tous les trois sont adhérents.

À suivre

Les Cinq dragons

 

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29 janvier 2022 6 29 /01 /janvier /2022 00:01

Suite de la biographie de Jules Beauvais

Au cours des élections municipales générales de mai 1912, le maire sortant, Eugène Voisin, âgé et malade, ne se représente pas. Le comité radical-socialiste accorde son soutien à son adjoint, Georges Briolay. Trois autres listes sont en course : les dissidents de 1911, conduits par Achille Mermet ; les libéraux, parmi lesquels Beauvais ; et les socialistes SFIO. Ces trois groupes ont conclu un pacte de fusion, sur la base des résultats proportionnels du premier tour. On retrouve donc au second tour une liste composée de dix radicaux dissidents, six libéraux et conservateurs et sept socialistes SFIO. Elle emporte la totalité des 23 sièges et Mermet est élu maire.

Au sein de l’assemblée, Beauvais, résident du quartier de Polangis, est souvent sollicité sur les problèmes que rencontre ce quartier. Dès le mois d’août, on lui rappelle sa promesse d’intégrer dans la voirie communale les rues du quartier de Polangis, alors classées encore comme des voies privées. Il s’oppose à la création d’une troisième classe à l’école maternelle de Polangis, dont il craint qu’elle attire trop d’élèves de la commune voisine de Champigny.

Auprès des commerçants, Beauvais sert d’intermédiaire quand un conflit éclate, encore en août 1912, au sujet d’une banderole annonçant le championnat du monde de natation, signée du journal l’Auto, que le bureau municipal avait fait décrocher et pour laquelle il avait émis une amende.

Désigné électeur sénatorial en février 1914, Beauvais qui, du fait de son âge, n’est pas mobilisé pendant la première guerre mondiale, fait partie de la dizaine de conseillers municipaux qui font tourner l’administration municipale. C’est lui qui, en l’absence du maire et des deux adjoints, est chargé de lire, le samedi 1er août 1914, le décret d’appel à la mobilisation générale dans les rues du Haut de Joinville, tandis qu’un autre conseiller municipal, Watrinet, le proclame en mairie.

En janvier 1915, l’hebdomadaire radical Voix des communes estime que « Beauvais s’emploie comme il peut, il assiste le maire dans son cabinet et dans ses visites aux marchés ». Mais le même journal sera plus critique en juin 1916, considérant alors que « Beauvais ne veut rien faire. »

Au sein de l’assemblée, il fait partie de ceux qui soutiennent, en février 1916, l’augmentation du prix du gaz, réclamée par la compagnie concessionnaire, contre l’avis de la minorité socialiste et des opposants radicaux.

Quand une polémique éclate, en février 1916, entre le maire Mermet et les radicaux-socialistes, qui l’accusent d’utiliser sans contrôle les fonds qui lui sont confiés par l’usine du Bi-Métal, Beauvais se solidarise avec lui en signant une lettre ouverte : « Nous sommes vos collaborateurs, vos complices ! Non seulement nous approuvons votre manière de faire, mais nous y applaudissons. »

La même année, en mai, Beauvais est le premier client de la boucherie municipale, créée pour vendre de la viande congelée, une nouveauté dans la commune.

Après le conflit mondial, Beauvais prend la tête de la liste dite du Bloc indépendant, qui regroupe les libéraux et conservateurs. Elle concurrence celle des sortants, conduits par Henri Vel-Durand, qui s’est rapproché des radicaux-socialistes tout en restant indépendant, et une liste socialiste SFIO. Il est également président d’un des deux bureaux de vote de la commune. La liste Beauvais obtient une moyenne de 26,2% des suffrages exprimés, contre 29,0% pour les socialistes et 44,8% pour la liste Vel-Durand. Beauvais lui-même est crédité de 457 voix pour 1 694 exprimées (27%) pour 1 715 votants sur 2 491 inscrits. Il retire sa liste, et le second tour voit la nette victoire de Vel-Durand, qui est élu maire.

Le contexte électoral change en 1925. Pour les élections municipales joinvillaises, le maire, Vel-Durand, se sépare des radicaux-socialistes, qui prennent la tête d’une liste de groupement des gauches, avec des socialistes SFIO et des indépendants, tandis que les communistes s’alignent eux-aussi. Plusieurs personnalités de droite rallient la majorité municipale, dont Jules Beauvais et celui qui l’accompagna lors de sa démission de 1911, Charles Provin.

L’Union républicaine pour la défense des intérêts communaux arrive en tête au premier tour, avec 47,5% des votes, devant le cartel des gauches (28,4%) et les communistes (21,1%). Elle l’emporte au second tour et envoie ses 27 candidats dans l’assemblée locale. Vel-Durand est réélu maire et Stephen Durande premier adjoint. François Provin devient le deuxième adjoint tandis que Jules Beauvais est désigné au poste, nouvellement créé, de troisième adjoint.

Jules Beauvais meurt le 15 janvier 1926 à Joinville. Il est inhumé à Paris, au cimetière du Père-Lachaise. Il était âgé de 65 ans et père de deux enfants.

L’éloge funèbre de Jules Beauvais, mort en fonction, est prononcé pendant la séance du 23 février du conseil municipal de Joinville.

Il avait reçu en 1910 et 1911 deux récompenses pour les actes de courage et de dévouement qu’il avait réalisés pendant les inondations du premier trimestre 1910. En août 1924, il avait été décoré des Palmes académiques comme officier d’académie pour son rôle d’administrateur de la caisse des écoles de Joinville.

Son fils aîné, Julien Beauvais (1895-1968), directeur de banque, fut blessé pendant la première guerre mondiale et prisonnier en Allemagne pendant deux ans et neuf mois. Il vivait à Joinville au moment de son décès.

Le cadet de ses enfants, Louis Beauvais (1896-1977), après avoir été employé de banque, dirigea un atelier de sellerie. Il fut blessé, malade des bronches et eut les pieds gelés pendant la première guerre mondiale. Prisonnier en Allemagne pendant sept mois, il fut cité à deux reprises, obtint la Croix de guerre, la Médaille militaire et fut fait chevalier de la Légion d’honneur.

Fin

Villa du quartier de Polangis (Joinville-le-Pont)

 

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27 janvier 2022 4 27 /01 /janvier /2022 00:01

Début de la biographie de Jules Beauvais

Jules Frédéric Julien Beauvais naît le 16 juin 1860 à Rouen (Seine-Maritime). Il est le fils d’Aimable Marie-Jeanne Louise Lefranc et de Julien Louis Beauvais. Ses parents vivent à Paris, où il est baptisé en décembre la même année. Ils résident rue Meslay (1er arr.).

Orphelin de père à sept ans, Jules Beauvais fait probablement un service militaire réduit en 1881. Il est bijoutier et vit rue de la Fontaine-au-Roi (11e arr.). Il épouse en décembre 1897 dans son arrondissement Hernestine Mary, originaire de La Bastide-Murat (Lot). Peu après, ils s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où ils vivent en 1901 dans le quartier de Polangis, avenue Jamin.

Lors des élections municipales de mai 1908, Jules Beauvais figure sur la liste présentée par le comité radical-socialiste de Joinville et conduite par le maire sortant, Eugène Voisin. Elle fait face à une liste socialiste SFIO et à une liste soutenue par un comité socialiste évolutionniste, qui regroupe des radicaux dissidents et des socialistes indépendants. Au second tour, les radicaux-socialistes emportent 21 des 23 sièges à pourvoir, en laissant un aux évolutionnistes et un autre à un indépendant. Eugène Voisin est reconduit en tant que maire. Beauvais recueille, au deuxième tour, 606 voix pour 1 188 suffrages exprimés (51%) et est élu.

Si comme les autres candidats, Beauvais a adhéré au comité radical-socialiste, un de ses membres, le chimiste Louis Rey, assura « qu’il n’avait jamais fait de politique républicaine, que ses tendances étaient plutôt réactionnaires », contrairement à la majorité du groupe, situé nettement plus à gauche.

En août 1908, Beauvais critique la construction d’une cheminée par la société cinématographique Pathé, qui est devenue depuis un des emblèmes visuels de la commune. Le conseil municipal autorise cependant l’usine à augmenter son stock de celluloïd, sous réserve de précautions.

La première prise de distance avec la majorité municipale a lieu en juillet 1909. Alors qu’un élu, qui passe pour le stratège du groupe radical-socialiste, Louis Rey, plaide pour le fait que les élus rendent compte de leur mandat auprès de leurs électeurs, Beauvais, en compagnie de six autres, proteste et estime qu’ils doivent s’adresser à tous les habitants.

Une autre faille s’ouvre, fin 1909, avec la querelle autour de l’entretien d’une voie communale, le chemin de Brétigny. Un entrepreneur y fait passer de lourds charrois depuis le port sur la Marne, endommageant la chaussée. Plusieurs opposants et dissidents profitent de l’exaspération de certains riverains pour la tourner contre l’ensemble du conseil municipal.

Les graves inondations de la rivière Marne, en janvier 1910, mettent un terme provisoire aux polémiques. Beauvais distribue les secours de la mairie aux centaines de réfugiés, en tant que membre du bureau de bienfaisance.

Alors que, après la fin de l’inondation, la querelle sur le chemin de Brétigny, Beauvais démissionne du conseil municipal en février 1911, en compagnie de Charles Provin. Le climat local se tend encore, autour d’une affaire de mœurs dans une école, dénoncée par le responsable radical Rey, au grand dam de beaucoup d’autres élus qui auraient préféré que la question ne soit pas portée sur la place publique. Cinq autres conseillers municipaux démissionnent en mars, provoquant une élection municipale complémentaire et une crise grave au sein du groupe radical-socialiste. Par la voie de Paul Guelpa, également conseiller municipal et dirigeant national du parti radical, les radicaux fustigent les démissionnaires : « Le vaniteux Mermet, l’obscur Beauvais, l’incapable et prétentieux croquemort Watrinet. Association d’intérêts personnels et mesquins fondée sur la trahison. »

Le scrutin voit s’opposer d’un côté une liste autour de René Martin, président de l’Union des commerçants de Joinville, et de l’autre l’ensemble des démissionnaires. Ces derniers obtiennent le soutien de l’Action libérale, formation réactionnaire, ainsi que du parti socialiste SFIO. Cinq d’entre eux, dont Beauvais, sont réélus dès le premier tour, les deux autres le sont au second. Guelpa, dans l’hebdomadaire radical Voix des communes s’interroge : « Leur réélection effacera-t-elle leur trahison ? Ils ne sont les élus que d’une fiction. Les dissidents sont les élus de la réaction avouée ; le comité radical-socialiste veut-il les conserver ? »

En mai, la tension monte d’un cran : un mannequin couvert d’emblèmes maçonniques est exposé sur le marché mais, selon Louis Rey, franc-maçon notoire, « La peur du commissaire a empêché l’autodafé du bonhomme de paille ». Au sein du conseil municipal, les relations sont houleuses. Dans la presse locale, les invectives se poursuivent, Beauvais étant une des cibles favorites de radicaux. Son activité de loueur de logements bon marché est aussi critiquée. Beauvais se saisit des mécontentements liées aux indemnités versées aux anciens inondés. Il critique la gestion du bureau de bienfaisance, où il ne siège plus.

À suivre

Inondations à Polangis en 1910 (Joinville-le-Pont)

 

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23 janvier 2022 7 23 /01 /janvier /2022 00:01

Georges Victor Alexandre Barreau naît le 23 août 1854 à Paris (7e arr.). Il est le fils de Julienne Alexandrine Hartmann et d’Auguste Alexandre Barreau, clerc de notaire, qui vivent rue de la Monnaie.

Il effectue sans doute un service militaire à partir de 1875 et devient employé de commerce. En 1893, Georges Barreau épouse Catherine Kieffer, originaire de Moselle. Ils vivent à Paris (11e arr.), boulevard Beaumarchais. Cependant, sept ou huit ans plus tôt, il avait acquis une résidence secondaire à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le nouveau quartier de Palissy, avenue des Familles. Ils y résident à partir de 1900.

C’est à Joinville que Georges Barreau va s’engager dans la vie publique. Sans doute faut-il l’assimiler à Barreau, ami du journaliste Henry Vaudémont, radical-socialiste et conseiller municipal de Joinville, qui le choisit pour le seconder dans plusieurs querelles. En juillet 1888, Barreau convainc Vaudémont de ne pas accepter un duel avec Henry Buguet bookmaker, militant boulangiste et ancien conseiller municipal de Joinville. Avec le conseiller général et futur député Jules Ferdinand Baulard, radical-socialiste également, ils assurent Vaudémont que « le dit escogriffe ne cherche qu’à se créer la notoriété qui lui fait défaut, en engageant une polémique qu’il pousserait volontiers à l’extrême. »

Par contre, le même mois, Barreau est avec Colombet, témoin de Vaudémont dans le duel qui l’oppose à Maurice Delphin, également journaliste au quotidien La France, où Vaudémont est légèrement blessé.

Il faut aussi sans doute rapprocher Georges Barreau du Barreau, signataire avec une trentaine d’autres d’un Appel de l’Union des républicains du canton de Charenton à voter pour Jacques, président du conseil général de la Seine, qui tente de contrer la candidature du général Boulanger, lors d’une élection législative partielle en janvier 1889.

Enfin, on peut proposer aussi d’identifier Georges Barreau avec un des plus de 260 souscripteurs joinvillais Pour les affamés de Carmaux en septembre 1895. Il figure parmi les citoyens du quartier de La Fourchette, à la limite de Champigny.

En janvier 1899, on voit Georges Barreau participer, avec deux autres habitants de Joinville, à une « souscription patriotique » lancée par la quotidien Le Matin pour financer deux sous-marins militaires, Le Français et L'Algérien.

Après avoir été employé de banque, Georges Barreau occupait un poste de confiance en lien avec la bourse de Paris. Il est, en 1911, employé de la société cinématographique Pathé frères, implantée à Joinville.

Lors des élections municipales de mai 1912, Georges Barreau est candidat sur la liste qui unit les conservateurs et libéraux derrière le tailleur Pierre Dalbavie, le marchand d’équipements militaires Pierre Perchet et l’avocat Louis Gallas. Pour le second tour, la liste fusionne avec celle des radicaux dissidents d’Achille Mermet et celle des socialistes SFIO d’Émile Lebègue. Elle l’emporte ainsi face aux radicaux-socialistes de Georges Briolay, qui se voulait le successeur du maire sortant Eugène Voisin. Répartis proportionnellement au score du premier tour, les vingt-trois élus se répartissent entre dix radicaux dissidents, sept socialistes SFIO et six libéraux et conservateurs. Mermet est élu maire. Cependant, Barreau regrettera l’alliance avec les socialistes.

Au premier semestre 1914, Barreau est sélectionné à deux reprises comme électeur sénatorial.

Pendant la première guerre mondiale, n’étant pas mobilisé à cause de son âge, Barreau fait partie de la petite dizaine de conseillers municipaux qui peuvent continuer à faire fonctionner le conseil municipal. Il est mentionné comme correspondant occasionnel de l’hebdomadaire radical Voix des communes début 1916. Il s’oppose aux socialistes en février de cette année sur la question du prix du gaz. Le même mois, il se solidarise avec le maire, Mermet, mis en cause pour sa gestion de fonds remis par l’usine du Bi-Métal, quand il est mis en cause par les radicaux-socialistes. Il signe une lettre avec onze autres élus : « Nous sommes vos collaborateurs, vos complices ! Non seulement nous approuvons votre manière de faire, mais nous y applaudissons. »

Pour répondre aux inquiétudes de la population, et pour contrer également une initiative des radicaux-socialistes, Barreau, avec Penneret, fait une proposition qui est adoptée le 15 février 1916 par le conseil municipal, d’acheter un stock de 600 tonnes de charbon à vendre 75 fr. la tonne. Mais, selon la radicale, le conseil municipal est « une pétaudière » et pour Louis Rey, ancien élu lui-même, « Barreau perd son expérience des affaires en assistant aux discussions. »

Georges Victor Alexandre Barreau meurt le 16 juin 1916 à Joinville. Il était âgé de 61 ans et n’avait pas eu d’enfant. La cérémonie funéraire est célébrée dans l’église Sainte-Anne de Polangis par le curé Henri Seneuze, assisté par l’abbé Albert Téton.

Dans sa nécrologie, le journal Voix des communes, qui regrette son engagement sur une « liste réactionnaire » en 1912, considère cependant que « Barreau était l’un de ceux que l’on estime. »

L’hebdomadaire libéral Gazette de l’Est met en avant sa compétence financière, qui lui valait d’être membre de la commission des finances.

Pont de Joinville en 1911

 

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