Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
25 mai 2022 3 25 /05 /mai /2022 00:01

Début de la biographie de François Decrombecque

François Philogène Joseph Decrombecque naît le 4 décembre 1884 à Paris (5e arr.). Il est le fils de Rose Fauvel et de son mari, François Joseph Alexis Decrombecque, merciers, rue Claude-Bernard. La famille Decrombecque est originaire du Pas-de-Calais.

De grande taille pour son époque (1 mètre 77), alors ajusteur mécanicien, il s’engage pour trois ans au moment d’effectuer son service militaire en juin 1903. Il est affecté au régiment de sapeurs-pompiers. Il renouvelle ensuite régulièrement ses contrats, est nommé caporal en septembre 1906 puis sergent en juillet 1914.

En février 1909 à Paris (12e arr.), François Decrombecque épouse Jeanne Marguerite Romestant, couturière. Il fait de l’aviron au sein de la Société nautique de la Marne, basée à sur l’île Fanac à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il rame avec des équipages à quatre ou à huit. Il s’inscrit en 1914 pour la Traversée de Paris.

Pendant la première guerre mondiale, Decrombecque reste mobilisé chez les sapeurs-pompiers. Il reçoit trois citations et une lettre de félicitations pour son attitude courageuse et son sang-froid lors de feux à Paris. Il est démobilisé en juin 1919 et quitte alors l’armée active. La famille s’installe à Joinville, dans le quartier de Polangis, où ils vivent d’abord rue Bourguignon (act. rue des Frères-Lumière) puis avenue du Château (act. avenue Foch), avenue Jamin et enfin quai de Polangis.

Devenu mécanicien à la Compagnie du Gaz de Paris, François Decrombecque réoriente son activité sportive, se lançant dans la marche. Affilié au Racing-Club de France (Paris), il est champion de France du 10 km en 1921 puis les deux années suivantes. Lors des Jeux Olympiques de Paris en 1924, il est sélectionné dans cette discipline, mais éliminé lors des éliminatoires. Il crée un Grand-prix international de marche qu’il organise avec Coeuilly sportif, association basée à Champigny.

Il devient chronométreur fédéral de la Fédération française d’athlétisme et membre de la Commission fédérale de marche. Il la préside à partir de 1934.

Dès 1923, François Decrombecque s’implique dans la vie politique de Joinville. Il est un des membres fondateur du Comité d’union et d’action républicaines, constitué en mars cette année-là, pour rassembler des républicains de gauche, radicaux et socialistes indépendants. Le comité soutient le maire en place, Henri Vel-Durand, radical-socialiste dissident. Avec Vel-Durand, Liou, Soulié et Piot, Decrombecque fait partie de la commission de préparation du programme.

Lors des élections municipales de mai 1925, Decrombecque figure sur la liste d’Union républicaine pour la défense des intérêts communaux, conduite par Vel-Durand. En s’appuyant sur le programme du comité, elle propose que « les lois de laïcité soient appliquées sans rigueur et sans sectarisme », se prononce sur le maintien de l’octroi pour les marchandises à l’entrée de Joinville et en faveur d’économies dans les dépenses budgétaires. Face à une liste de cartel des gauches et à une liste communiste, elle obtient 1080 voix en moyenne, soit 47,5% des suffrages exprimés ; tous les candidats sont élus au second tour. Au sein du conseil municipal, Decrombecque s’active notamment pour la promotion du sport local et pour l’animation du quartier de Polangis.

À suivre

François Decrombecque

 

Partager cet article
Repost0
15 mai 2022 7 15 /05 /mai /2022 00:01

Théodore Eugène Coursault naît le 11 mai 1846 à Ligueil (Indre-et-Loire). Il est le fils d’Eugénie Françoise Menou et de son mari, Théodore Zacharie Coursault, marchand de bestiaux.

Pendant la guerre franco-allemande de 1870-1871, Coursault (très probablement Théodore Coursault) s’engage dans un corps-franc, le bataillon des Francs-tireurs à la branche de houx, constitué sous l’autorité du commandant de Vertus. Connus aussi sous le nom de Francs-tireurs des Ternes, du nom du quartier de Paris dont ils étaient souvent originaires, le bataillon faisait partie des unités reconnues par l’état-major de la défense nationale, qui les rangeait dans la catégorie des Éclaireurs de la Seine. Coursault est nommé officier. Les Francs-tireurs à la branche de houx, dont le surnom vient d’un petit bouquet qui ornait leur chapeau, combattent notamment à Garches, Buzenval, Montretout et Rueil, dans l’ouest parisien. Un monument en leur honneur est édifié place des Ternes, en plus de plaques dans les communes concernées. Coursault participe, comme ancien officier, aux manifestations du souvenir, par exemple en janvier 1883.

Après la guerre, Théodore Coursault est affecté au 10e régiment territorial de cavalerie, où il a en mars 1877 le grade de sous-lieutenant. Il rejoint ensuite le 9e régiment puis est affecté à l’état-major, avec le grade de lieutenant, en mai 1887.

Franc-tireur à la branche de houx

En juin 1873 à Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise, act. Yvelines), Théodore Coursault épouse Marie Louise Evelina Bisson. Elle est la fille de d’Hector Bisson (1811-1858), ancien notaire, chef de bataillon de la garde nationale et conseiller municipal de Nogent-sur-Marne. Après le décès de ses parents, elle est réside chez son beau-frère, Louis Victor Moisson, notaire et maire de Saint-Germain-en-Laye.

Théodore Coursault devient lui aussi notaire. Il est nommé en charge de l’étude de Montmorency (Seine-et-Oise, act. Val-d’Oise), en remplacement de M. Girard, en octobre 1873. Il diffuse des offres d’emploi pour le recrutement de ses clercs dans la presse de son département d’origine, l’Eure.

Parmi les manifestations les plus marquantes de son activité notariale figure la constitution de la Société des artistes français, en juin 1884. Elle est notamment l’organisatrice du Salon des Indépendants à Paris. Coursault procède également à la vente, en juillet 1886, du mobilier du château de Montmorency.

À l’occasion d’une élection cantonale pour le conseil général de la Seine-et-Oise, en août 1883, Coursault se présente. Plusieurs journaux, dont Le Constitutionnel précisent que sa candidature est « acceptée par les républicains, aussi bien que par les conservateurs ». Ils le soutiennent, faisant de lui le candidat « de la capacité, de l'honnêteté et du patriotisme ». C’est cependant le sortant, Armand Hayem, publiciste, républicain, qui est réélu.

Au cours d‘une séance du conseil municipal de Montmorency en avril 1884, où il siège peut-être, Théodore Coursault présente un rapport contre le projet de division du canton de Montmorency.

En préparation des élections législatives de septembre 1885, le comité républicain libéral, présidé par Barthélemy Saint-Hilaire, inscrit Coursault en cinquième position parmi les neuf candidats qu’il propose pour le scrutin en Seine-et-Oise. Il refuse de concourir et soutient par contre M. Lannes, duc de Montebello.

De 1887 à 1889, Coursault est mentionné comme membre du comité cantonal de la Société française de secours aux blessés (Croix-Rouge), basé à Enghien-les-Bains.

Il est l’auteur d’un traité intitulé Du divorce, paru aux éditions Marescq à Paris en 1886.

En mai 1887, Théodore Coursault cède son étude notariale de Montmorency à Georges Dominique Fortuné Bablot. Il quitte la commune et s’établit à Paris (9e arr.), rue Drouot puis, dans le même arrondissement, boulevard Haussmann. Il acquiert également une résidence à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), très proche de Nogent dont son épouse est originaire.

Devenu avocat et jurisconsulte-publiciste, il se consacre aux affaires foncières. Coursault est désigné en janvier 1893 administrateur général de la société Foncière rurale. Il en devient le président du conseil en avril 1892.

Lors des élections municipales de mai 1888, Théodore Coursault  est candidat à Joinville sur la liste présentée par le comité électoral républicain radical-socialiste. Il se trouve en troisième position derrière deux conseillers sortants, Alphonse Demeestère et Henri Diot. Outre des radicaux, la liste accueille plusieurs socialistes-révolutionnaires. Elle présente son programme devant près de 300 électeurs, selon l’hebdomadaire radical local Voix des communes.

La liste radicale s’oppose à celle du maire sortant, Gabriel Pinson, républicain, que la gauche avait soutenu en 1878, 1881 et 1884. Les modérés devancent les radicaux et font réélire ou élire au premier tour dix-sept de leurs candidats pour les vingt-et-un postes à pourvoir. Coursault ne figure pas parmi les quatre postulants de sa liste ayant fait le meilleur score et il ne se présente pas au second tour, ou trois radicaux et un modéré sont élus.

La propriété Coursault, qui se situe à la fois à Joinville, dans le quartier de Palissy, rue de Brétigny (act. avenue du Président-Wilson) et dans la commune voisine de Champigny, Remise de Saint-Maur, est expropriée en novembre 1907 pour la construction d’un pont sur la Marne, dénommé pont du Petit-Parc, qui relie ces deux villes à Saint-Maur-des-Fossés.

Théodore Coursault meurt le 22 août 1915 à Ligueil, où il séjournait régulièrement et où vivait sa famille au lieudit l’Abbaye. Il restait cependant domicilié à Paris (7e arr.), rue de Verneuil. Âgé de 69 ans, il était père de quatre enfants.

Une voie publique de Joinville porte, au moins depuis 1921, le nom d’avenue Coursault. Elle se situe dans le quartier de Palissy. Elle correspond probablement à l’emplacement de propriétés de la famille. L’avenue donnait accès aux quais Hector-Bisson et Moisson, dénommés d’après deux autres notaires auxquels il était lié par son épouse, le premier installé à Nogent-sur-Marne, dont il fut conseiller municipal, le second à Saint-Germain-en-Laye, ville qui l’avait élu maire. Les quais ont été rebaptisés après la deuxième guerre mondiale sous le nom de quai Gabriel-Péri.

Partager cet article
Repost0
13 mai 2022 5 13 /05 /mai /2022 00:01

Louis Victor Moisson naît le 5 janvier 1831 aux Planches (act. Acquigny, Eure). Il est le fils de Sophie Marie Auzoux et de son époux François Victor Moisson.

Autodidacte, Victor Moisson se forme à la carrière notariale à Rouen et Paris. Il est nommé en juin 1860 notaire à Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise, act. Yvelines) en remplacement de M. Chevalier.

La même année, en octobre, il épouse à Nogent-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne) Marie Gabrielle Bisson, issue d’une famille de notaires de cette ville.

En 1865, Victor Moisson est élu au conseil municipal de Saint-Germain.

Pendant la guerre franco-prussienne de 1870, il est pris en otage par les autorités allemandes, qui le retiennent pendant une semaine, pour faire pression sur le gouvernement français dont elles attendent le paiement d’une indemnité. Alors que les troupes allemandes occupent la commune, Victor Moisson est désigné comme président de la commission municipale, faisant fonction de maire. Il est désigné en tant que maire à la fin de l’occupation en mars 1871 puis élu à ce même poste après les élections municipales de mai 1871. Il va notamment se préoccuper de l’alimentation en eau de la commune.

Il échoue aux élections au conseil général en octobre 1874 mais est réélu maire en novembre la même année. Il quitte son poste après une nouvelle défaite en janvier 1878.

Victor Moisson a été président d’honneur de la Société philadelphique et de la Société d'horticulture de Saint-Germain. Il a présidé la chambre des notaires de l'arrondissement de Versailles.

Louis Victor Moisson meurt le 6 octobre 1883 à Saint-Germain-en-Laye. Il était âgé de 52 ans et père de deux enfants. Ses funérailles en l’église communale attirèrent une foule importante selon la presse locale.

Du fait du mariage de Victor Moisson avec Marie Gabrielle Bisson, la famille Moisson disposait de propriétés à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Une voie publique de cette commune a porté le nom de quai Moisson. Elle se situait dans le prolongement d’un autre quai nommé d’après le beau-père de Victor Moisson, Hector-Bisson, également notaire. L’appellation était en usage depuis au moins 1891. Les deux quais Hector-Bisson et Moisson ont pris, après la deuxième guerre mondiale, le nom de quai Gabriel-Péri.

Victor Moisson était également lié avec un Théodore Coursault (1846-1915), notaire à Montmorency (1873-1887) puis jurisconsulte, officier de cavalerie, candidat au conseil général de Seine-et-Oise (1883) puis candidat radical-socialiste au conseil municipal de Joinville-le-Pont (1888), qui a également donné son nom à une voie de Joinville (quartier Palissy). Théodore Coursault avait épousé Marie Louise Evelina Bisson, sa nièce, qu’il hébergeait après le décès de ses parents.

La Marne à Joinville-le-Pont, années 1880

 

Partager cet article
Repost0
11 mai 2022 3 11 /05 /mai /2022 00:01

Louis Villiers-Moriamé naît le 5 septembre 1877 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Louise Élisa Gabrielle Moriamé et de son époux Pierre Charles Joseph Villiers-Moriamé, de vaisseau, détaché à l’école normale militaire de gymnastique de Joinville, établie dans le Bois de Vincennes. Ils vivent dans le quartier du Centre, rue de Paris.

Ayant repris ses fonctions maritimes, Pierre Villiers-Moriamé, qui est chevalier de la Légion d’honneur, est basé à Cherbourg (Manche). En mars 1889, il emmène une escadre de quatre torpilleurs au Havre (Seine-Inférieure, act. Seine-Maritime), commandant lui-même le torpilleur 110. Sur le trajet retour, son bateau disparaît corps et biens, avec quatorze membres de l’équipage. Le type de vaisseau était réputé pour son manque de stabilité, un accident comparable s’étant produit deux ans auparavant sur un autre torpilleur à Toulon. Le bateau venait de subir une importante réparation, avec le changement de sa chaudière. Sa veuve se voit attribuer un bureau de tabac à Paris ; elle est mère de six enfants, dont Louis est l’aîné. Les quatre garçons seront militaires.

Probablement dispensé de service militaire, en tant que fils aîné d’une veuve, Louis Villiers-Moriamé s’engage cependant en octobre 1895 pour trois ans et est affecté au 2e régiment d’artillerie de marine (RAM). Il est nommé brigadier en octobre 1896 puis maréchal des logis en mars 1898. Après avoir servi à partir d’avril 1900 dans le 1er RAM, il rejoint, comme élève officier, l’école militaire de l’artillerie et du génie en avril 1901. Il en sort sous-lieutenant en mars 1902 et commence une carrière dans les troupes d’outre-mer en rejoignant le 2e régiment d’artillerie coloniale. Il séjourne principalement à Dakar (Sénégal), mais aussi en Guinée et en Côte-d’Ivoire, ne faisant que de brefs retour en France par exemple en octobre 1910 où il est inspecteur d’armes à la manufacture de Saint-Étienne (Loire). Nommé lieutenant en avril 1904, il accède au grade de capitaine en juin 1911.

En août 1908, Louis Villiers-Moriamé s’est marié à Vauville (Manche) avec Anne Henry Receveur. Son épouse vit principalement à Cherbourg (Manche) où naissent sept de leurs huit enfants.

Le capitaine Villiers-Moriamé commence la première guerre mondiale dans les troupes coloniales, au 2e puis au 3e RAM, avant d’être affecté en avril 1917 au 269e régiment d’artillerie où il est blessé en juillet 1917 par éclat d’obus. Il est cité alors à l’ordre de la division : « Officier d’une superbe bravoure. Le 24/06/1917, sa batterie étant soumise à un intense bombardement de gros calibre et des hommes ayant été ensevelis dans une sape, a dirigé les travaux de déblaiement sous un feu violent, montrant un absolu mépris du danger, maintenant le calme et la discipline par son bel exemple. Blessé le 01/07/1917 à son poste de commandement, a conservé son commandement, évacué sur ordre. Il est de nouveau cité, à l’ordre du régiment, en novembre 1917 « Officier plein d’entrain et de sang-froid, pendant tout la durée des opérations du 28 octobre au 05 novembre, s’est fait remarquer par sa vigilance et par la précision de son tir. »

Après avoir été affecté en février 1918 au 101e régiment d’artillerie lourde (RAL) puis au 331e, il devient chef d’escadron en juillet la même année et est nommé en août au 330e RAL. Après la fin du conflit, Villiers-Moriamé a en charge le service automobile du 3e RAC à Charenton-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il prend sa retraite de l’armée fin 1925 et réside dans la Manche.

En 1937-1938, le président de la section de Cherbourg du Parti social français s’appelle Villiers-Moriamé, mais il est peu probable que ce soit Louis, son statut d’ancien militaire n’étant pas mentionné. Présidé par le colonel de la Rocque, le PSF est un mouvement d’extrême-droite ; cependant, pendant l’occupation allemande, plusieurs de ses dirigeants, dont son président, s’engagent dans la Résistance.

Pendant la deuxième guerre mondiale, la famille de Louis Villiers-Moriamé doit, sur ordre des autorités allemandes qui occupent le port, quitter Cherbourg. Elle s’installe dans le sud du département de la Manche, à Agneaux. Louis Villiers-Moriamé, comme ses trois fils en vie, s’engage dans la résistance à l’occupation allemande.

Sous le pseudonyme de Delarue, Louis Villiers-Moriamé, rejoint le réseau Centurie, service de renseignement français, créé en 1940 par le colonel Rémy. Il prend la direction des groupes d'action du sud du département. Fin 1943, une réunion importante se tient à son domicile afin de coordonner les groupes Action de Centurie avec ceux du réseau Brutus. C'est une étape vers la constitution des Forces françaises de l'intérieur (FFI) dans le département.

Avec ses groupes, Louis Villiers-Moriamé coordonne au premier semestre 1944, des sabotages et attaques contre l’armée allemande, en prévision du débarquement allié. Le 28 juillet 1944, Villiers-Moriamé se rend à Neuilly-la-Forêt (Calvados, act. Isigny-sur-Mer) au siège du Service de renseignements de l'armée américaine où il est interrogé sur l'activité et l'importance des troupes allemandes en retraite.

Louis Villiers-Moriamé meurt le 28 février 1960 à Clamart (Seine, act. Hauts-de-Seine). Il était âgé de 82 ans.

Fait chevalier de la Légion d’honneur en octobre 1917, Louis Villiers-Moriamé devient officier de cet ordre en 1930. Il était décoré de la Croix de guerre avec étoile d’argent et étoile de bronze et avait reçu des médailles pour ses services coloniaux de Guinée (1904) et de l’Afrique occidentale française (1905). En octobre 1945, la médaille de la Résistance française lui avait été décernée.

Louis Villiers-Moriamé (arch. fam.)

 

Partager cet article
Repost0
1 mai 2022 7 01 /05 /mai /2022 00:01

Henri Petitjeannot naît le 20 juillet 1896 à Paris (10e arr.). Il est le fils de Jeanne Marie Félicité Ruyer et de son époux Henri Georges Petitjeannot, comptable. La famille vit alors boulevard de Picpus puis va s’installer à Vanves (Seine, act. Hauts-de-Seine), rue des Chariots.

Après le divorce de ses parents en février 1905, la mère et les enfants résident en 1914 rue de la Liberté, dans le centre de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).

Du fait de la première guerre mondiale, Henri Petitjeannot, qui est devenu employé de bureau est mobilisé de manière anticipée pour ses obligations militaires. Il intègre en avril 1915 le 104e régiment d’infanterie. Il rejoindra en décembre 1915 le 54e puis en mars 1916 le 124e. Il est cité à l’ordre du régiment en avril 1917 pour « Après avoir progressé à la grenade dans un boyau, a réussi à y établir un solide barrage et a assuré la défense pendant deux jours sous de très violents bombardements ». Il rejoint en mars le 4e régiment de tirailleurs puis en mai le 7e et est nommé caporal en décembre 1918. Il est démobilisé en septembre 1919.

Il réintègre sa famille à Joinville, mais ils ont déménagé pour le quai de la Marne. Henri Petitjeannot épouse à Joinville en septembre 1920 une voisine, Jeanne Victorine Pezet, couturière.

En décembre 1923, Henri Petitjeannot est titularisé dans les services du Trésor au ministère des finances, en tant qu’employé d’administration puis, en mai 1924, employé principal. Il est affecté en novembre 1927 à la perception de Choisy-en-Brie (Seine-et-Mame). Il rejoint ensuite la Caisse des dépôts et consignations.

L’Humanité signale, en mai 1932 un « Petit Jeannot à Joinville » qui souscrit dans un appel lancé par le quotidien communiste pour récolter « Deux millions pour l’action de classe ». C’est peut-être Henri, mais éventuellement aussi son frère cadet Maurice (1903-1955), cantonnier ; il réside également à Joinville.

Au milieu des années 1930, les époux Petitjeannot ont leur domicile chemin de la Lande, à Champigny-sur-Marne, commune limitrophe de Joinville. Ils s’installeront ensuite avenue de la République puis avenue de Coeuilly.

Au cours des élections municipales de mai 1935 à Champigny, Henri Petitjeannot figure sur la liste du maire sortant Gaston Chardin, socialiste SFIO. Avec 33,2% des votes valides au premier tour, elle est dépassée par le Front républicain et social (34,8%) tandis que les communistes ont 24,3% et les radicaux-socialistes 8,2%. Petitjeannot  recueille 1 775 voix pour 5 598 suffrages exprimés (soit 31,7%) sur 5 802 votants et 6 580 inscrits.

À l’occasion du second tour, la liste socialiste fusionne avec les radicaux et bénéficie du désistement des communistes. Elle remporte largement le scrutin, avec une moyenne de 58,7% contre 39,0% pour la droite et 2,3% de divers. Petitjeannot est élu avec 3 229 bulletins pour 5 532 valables (58,4%).

Parmi les 27 élus, tous socialistes ou radicaux, figure également le futur député SFIO Gaston Allemane. La formation socialiste, qui avait 10 cotisants en 1933, en compte 30 en 1934, 25 en 1935, puis 110 en 1936.

De nouveau mobilisé en septembre 1939 au cours de la deuxième guerre mondiale, Henri Petitjeannot rejoint en mars 1940 une unité d’ouvriers d’administration. Il est démobilisé en août 1940 à Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées).

Henri Petitjeannot meurt le 28 janvier 1977 à Paris (12e arr.) où il est hospitalisé. Il était toujours résident à Champigny. Âgé de 80 ans, il était père d’un enfant et avait été décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze.

Le Plant, à Champigny

 

Partager cet article
Repost0
29 avril 2022 5 29 /04 /avril /2022 00:01

Eugène Louis Napoléon Cabis naît le 22 janvier 1849 à Sundhoffen (Haut-Rhin). Il est le fils de Marie Lochmann et de Francois Antoine Cabis. Militaire de carrière, ce dernier est chevalier de la Légion d’honneur et chevalier de l'ordre de Léopold de Belgique.

En avril 1868, Eugène Cabis s’engage également dans la gendarmerie et est affecté à Paris. Après la défaite française de 1871 et l’annexion de l’Alsace-Lorraine par l’Allemagne, Cabis opte en mai 1872 pour conserver la nationalité française.

Il épouse en juin 1873 à Paris (9e arr.) Estelle Félicie Duditlieu, femme de chambre, fille de parents débitants de tabac des Deux-Sèvres. En janvier 1878, il est nommé brigadier à pied dans la 13e brigade de Paris. Il est muté en juin 1881 à Nanterre (Seine, act. Hauts-de-Seine) puis promu maréchal des logis en mars 1882 et transféré à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il y vit avec son père, qui y meurt en février 1885. La brigade de gendarmerie est alors située au 62 de la rue de Paris.

Eugène Cabis en 1886

En septembre 1886, est l’acteur principal d’un fait divers qui va avoir un retentissement considérable dans l’opinion publique française, suscitant plus d’un millier d’articles selon es relevés des sites d’archives en ligne (Rétronews et Gallica) ; des titres étranger suivent également l’affaire, comme le Taranaki Herald (Nouvelle-Zélande), le South Wales Echo (Pays de Galles), le Nieuwe Amersfoortsche Courant (Pays-Bas) ou le Times (Angleterre).

Le dimanche 5 septembre 1886, un employé des chemins de fer, Albert Dufeutrelle, résidant à Charenton-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne)  va se promener à Joinville en compagnie de son amoureuse, Hélène Castel. Ils dînent ensemble, dans un restaurant des bords de Marne (l’établissement Hardy) puis se dirigent vers la gare, au travers du bois Bénard, partie du Bois de Vincennes qui sépare la rivière de la station de chemin de fer, qu’ils traversent dans la nuit vers dix heures du soir.

Selon ses déclarations, Cabis s’était rendu dans le bois pour satisfaire un besoin naturel pressant, dû, d’après lui, à sa consommation de melon. Quand les amoureux s’approchent, sans l’avoir vu, Cabis se redresse d’un coup. Se pensant en présence d'un malfaiteur, Dufeutrelle lui porta un coup de canne. En riposte, Cabis l’abattit à bout portant d’une balle de revolver entre les deux yeux. Des promeneurs, accourus au bruit du coup de feu, arrêtent le meurtrier et le remettent à un gendarme, collègue de Cabis, appelé par la jeune fille qui accompagnait Dufeutrelle. Il est conduit par lui au poste de police.

L’affaire prend un tour politique, entre des défenseurs inconditionnels de l’armée et, notamment dans les mouvements socialistes-révolutionnaires, des personnes reprochant l’impunité des agents des forces de l’ordre quand ils commettent des crimes ou délits.

L’instruction, rapide, ne permet guère d’éclaircir les faits. Plusieurs militaires témoignent en faveur de Cabis sur son comportement antérieur, tandis que les témoins en faveur de la moralité de Dufeutrelle sont pour la plupart écartés par le président du conseil de guerre, devant lequel comparaît Cabis du fait de son statut militaire. Lors des deux jours d’audience, les 13 et 14 octobre 1886, Cabis s’efforce de traiter de délinquants les personnes citées qui parlent en mal de son comportement avant le meurtre ; les déclarations des concierges, qui estiment que Dufeutrelle leur parlait mal, sont mises en avant pour mettre en doute sa moralité.

Le verdict conclut, par quatre jurés contre trois, à l’acquittement de Cabis de l’accusation de meurtre. Le père de Dufeutrelle envisage d’engager une action civile contre Cabis, mais il en est dissuadé, ce dernier étant présenté comme insolvable.

Le conseil de guerre

Malgré son acquittement, Cabis fut mis en demeure de choisir entre partir avec son grade en Nouvelle-Calédonie ou à La Réunion; rester dans l'armée en France, mais comme simple soldat, ou prendre une retraite proportionnelle au temps qu’il avait déjà effectué (18 ans de services, dont plus de trois ans de campagnes, ce qui lui permettait de faire valoir une ancienneté de 22 ans). Il choisit cette dernière option et mis en retraite en octobre 1886. Il devint concierge-gardien d’un hôtel de Dieppe (Seine-Inférieure, act. Seine-Maritime).

En août 1901, au décès de son épouse, il demeure à Augerville-la-Rivière (Loiret). En février 1906 à Paris (4e arr.), Eugène Cabis épouse Catherine Walter, rentière et également veuve, puis ils vont vivre chez elle à La Queue-les-Yvelines (Seine-et-Oise, act. Yvelines), rue de Pombelles. En 1911, ils sont à La Chaussée-d’Ivry (Eure-et-Loir), rue de l’École. Il y est toujours en 1914.

Sa date de décès n’est pas connue.

Le fils issu de son premier mariage, Ernest Alfred Cabis (1874-1946), licencié en droit, est officier dans la garde républicaine puis la gendarmerie. Il est chef d'escadron de plusieurs légions. Il est décoré de la Légion d’honneur en tant que chevalier en décembre 1916 puis officier en juillet 1935. Il est alors devenu juge de paix à La Chartre-sur-le-Loir (Sarthe). Eugène Cabis avait également eu une fille, morte six mois suivant sa naissance.

Après les évènements de 1886, le Bois-Bénard a été désigné dans l’usage commun comme le Bois-Cabis. Cet espace boisé a ensuite disparu, étant urbanisé avec notamment la création des rues de la Paix et Aristide-Briand.

Voir aussi :

* Albert Dufeutrelle, promeneur victime d’un gendarme

L’ancien Bois-Cabis à Joinville-le-Pont

 

Partager cet article
Repost0
27 avril 2022 3 27 /04 /avril /2022 00:01

Antoine Albert Eugène Dufeutrelle naît le 4 janvier 1865 à Lyon (3e arr.). Il est le fils de Marie Adèle Balmont et de son époux Jean Baptiste Eugène Dufeutrelle, ingénieur de la Compagnie du chemin de fer de Paris Lyon Méditerranée (PLM).

Devenu lui aussi employé du PLM, Albert Dufeutrelle vit avec ses parents à Charenton-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), rue des Ormes. Il est préparateur pour les expériences scientifiques conduites dans le cadre de l’association Polytechnique à Charenton.

Le dimanche 5 septembre 1886, Albert Dufeutrelle va se promener à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) en compagnie de son amoureuse, Hélène Castel. Ils dînent ensemble, dans un restaurant des bords de Marne (l’établissement Hardy) puis se dirigent vers la gare de Joinville, au travers du bois Bénard, partie du Bois de Vincennes qui sépare la rivière de la station de chemin de fer, qu’ils traversent dans la nuit vers dix heures du soir.

Voyant un homme se dresser devant eux, Dufeutrelle se croyant en présence d'un malfaiteur, porta un coup de canne à l'individu, qui l’abattit à bout portant d’une balle de revolver entre les deux yeux. Des promeneurs, accourus au bruit du coup de feu, arrêtent le meurtrier et le remettent à un gendarme appelé par la jeune fille qui accompagnait Dufeutrelle. Il s’agit du maréchal des logis de gendarmerie, Eugène Cabis, de la brigade de Joinville. Du fait des circonstances et de la qualité du meurtrier, la mort de Dufeutrelle eut un écho considérable dans la presse nationale, ainsi que dans les journaux locaux, mais on trouve également des articles à ce sujet dans organes internationaux comme le Taranaki Herald (Nouvelle-Zélande), le South Wales Echo (Pays de Galles), le Nieuwe Amersfoortsche Courant (Pays-Bas) ou le Times (Angleterre). Pour la seule France, le site Rétronews recense plus de 600 publications de presse pour l’année 1886 consacrées à l’affaire dans 69 quotidiens.

L’affaire prend un tour politique, entre des défenseurs inconditionnels de l’armée et, notamment dans les mouvements socialistes-révolutionnaires, des personnes reprochant l’impunité des agents des forces de l’ordre quand ils commettent des crimes ou délits.

Les obsèques d’Albert Dufeutrelle eurent lieu le 11 septembre 1886 en l’église de Charenton, en présence de 6 000 personnes selon la presse. Deux allocutions furent prononcées, l’une par M. Balacey, responsable de l’association Polytechnique, l’autre par M. Fernando, qui se présentait comme un ami d’enfance et disait parler au nom de la jeunesse de Charenton, il considéra que Dufeutrelle « avait été victime d'un horrible assassinat. »

Laissé d’abord libre, Cabis, après une courte instruction, est finalement incarcéré puis jugé par le deuxième conseil de guerre de Paris les 12 et 13 octobre 1886 car relevant du statut militaire. Il est acquitté par quatre membres du jury contre trois, au bénéfice de la « légitime défense ». La cour a écarté le dossier remis par son père et l’enquête faite par des amis de la victime. Il doit cependant quitter l’armée.

Le père d’Albert Dufeutrelle annonce vouloir lancer une action civile, faute de condamnation pénale, mais semble y avoir renoncé, Cabis apparaissant comme insolvable.

Voir aussi :

* Eugène Cabis, gendarme meurtrier, acquitté en conseil de guerre

Albert Dufeutrelle

 

Partager cet article
Repost0
19 avril 2022 2 19 /04 /avril /2022 00:01

Louis Auguste Roussel naît le 10 juillet 1855 à Belleville (act. Paris, 18e arr.). Il est le fils de Joséphine Mélanie Geoffroy et de son mari Baptiste Roussel, accordeur de pianos.

En 1882, devenu ébéniste, il vit avec son père à Ivry-sur-Seine (Seine, act. Val-de-Marne), rue de la Voyette. Il épouse en juin dans cette ville Marie Louise Célina Horvate, veuve et rentière. Ils s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), impasse Jules Rousseau, à proximité du parc du Parangon où ils vivent en 1891. À ce moment, Roussel cesse peut-être le travail du bois puisqu’il se présente désormais comme propriétaire.

Dans sa commune, Roussel s’engage en politique avec les radicaux-socialistes. Il est en avril 1902, l’un des délégués de au sein du Comité d’union et d’action républicaines de la deuxième circonscription de l’arrondissement Sceaux. Le même mois, il est le secrétaire de la réunion publique qui se tient à Joinville et dans laquelle le député sortant, Jules Ferdinand Baulard, fait ses adieux politiques et annonce soutenir le candidat Adolphe Maujan « qui portera haut et ferme le drapeau de la République démocratique et sociale » selon Baulard. Il sera élu.

Lors de la transformation du comité électoral en structure politique permanente, en juin 1902 sous le nom de Comité républicain radical-socialiste de Joinville, Roussel est un des huit délégués de la nouvelle organisation, qui adhère au parti radical-socialiste récemment formé. Il est choisi, en avril 1907, pour être électeur sénatorial par le conseil municipal.

Nommé en avril 1905 par le préfet de la Seine membre de la commission administrative du bureau de bienfaisance local, Roussel est également administrateur de la caisse des écoles. Lors des graves inondations de la Marne, au premier trimestre 1910, l’hebdomadaire Voix des communes remarque que grâce au zèle Roussel et du bureau de bienfaisance, « personne n’a eu faim ou froid. »

Suite à d’intenses polémiques dans la vie politique locale, six conseillers municipaux élus en 1908 démissionnent en 1911, dans un contexte où le maire sortant, en place depuis un quart de siècle et malade, a décidé qu’il quitterait sa fonction au prochain renouvellement. Emmenés par Henri Vel-Durand, les démissionnaires s’opposent violemment à la majorité radicale-socialiste, dont ils étaient membres sur nombre de sujets locaux : les voies d’accès au port de commerce sur la Marne, la vie dans les écoles, la gestion des œuvres sociales, etc. Si les radicaux-socialistes n’ont officiellement pas de liste pour ce scrutin, ils encouragent cependant la candidature de commerçants, derrière René Martin, sur laquelle on retrouve tout de même plusieurs radicaux, dont Roussel. La liste des dissidents, qui a le soutien des libéraux et conservateurs, mais aussi des socialistes SFIO, arrive en tête et obtient les sept sièges à pourvoir. Roussel n’est pas élu.

En juin, le comité radical-socialiste se réunit, dans une ambiance de « désarroi momentané » selon son hebdomadaire Voix des communes pour discuter de l’exclusion des dissidents. Il condamne une « campagne équivoque, haineuse, de mensonge » des trois membres du comité qui se sont présentés sur cette liste (Mermet, Poitevin et Vel-Durand) mais souligne en contrepartie « l’attitude digne » et la « campagne honnête » de Roussel et de ses collègues. Lors des élections municipales générales de mai 1912, suite à un accord de fusion au second tour, les dissidents radicaux alliés aux libéraux et conservateurs ainsi qu’aux socialistes SFIO battent les radicaux-socialistes.

Ayant perdu sa première épouse en mars 1914, Louis Auguste Roussel se remarie, en février 1922 à Joinville avec Juliette Octavie Munier. Il meurt le 8 juillet 1923 à Paris (4e arr.), où il était hospitalisé. Il était toujours domicilié à Joinville. Il était âgé de 67 ans et n’avait pas eu d’enfant. En novembre 1911, il avait été décoré des Palmes académiques en tant qu’officier d’académie.

Inondations à Joinville-le-Pont en 1910

 

Partager cet article
Repost0
17 avril 2022 7 17 /04 /avril /2022 00:01

Émile Charles Georges Roussel naît le 12 septembre 1876 à Santeny (Seine-et-Oise, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Sophie Florentine Dumontier et de son mari Charles Louis Roussel, chef de gare de chemin de fer.

Devenu également employé chemin de fer, Georges Roussel, qui réside alors à Mandres-les-Roses (Seine-et-Oise, act. Val-de-Marne) effectue son service militaire à partir de novembre 1897 dans le 7e régiment de génie, qui est basé en Algérie, à Constantine. Il est nommé sergent en novembre 1899 puis démobilisé en octobre 1900.

Peu après son retour, il épouse en décembre 1900 à Mandres Adèle Marie Aimée Alix, orpheline d’un facteur des postes de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Ils s’installent d’abord à Saint-Maur-des-Fossés puis à Joinville où ils vivent avenue Oudinot, puis avenue du Bac, dans le quartier de Polangis.

Au cours de la première guerre mondiale, Georges Roussel est appelé mais maintenu à son poste, rattaché à la section des chemins de fer de campagne. Il est démobilisé en février 1919.

En 1920, Roussel est trésorier de la section de la société de secours mutuels intitulée Dotation de la jeunesse. Il exerce toujours cette fonction en 1928. Il est également nommé administrateur du bureau de bienfaisance municipal.

Ayant alors pris sa retraite de chef de bureau de la Compagnie des chemins de fer de l’Est, Roussel est candidat en octobre 1934 à une élection municipale partielle convoquée à Joinville suite à des décès et démissions au sein de l’assemblée locale. Il figure sur la liste des républicains indépendants, proche de la majorité municipale (groupement des gauches, radicaux-socialistes et socialistes indépendants). Elle fait face à trois autres listes : communiste, socialiste SFIO (alliés aux radicaux-socialistes en 1929 mais s’en étant séparés depuis) et une liste ce concentration républicaine, sur laquelle on trouve à la fois des libéraux et conservateurs, mais aussi des radicaux-socialistes. Au premier tour, la concentration républicaine arrive nettement en tête, avec 36,8% des votes valides tandis que les républicains indépendants ont 25,6%, les communistes devançant de très peu les socialistes avec respectivement 17,7% et 17,5%. Roussel obtient 579 voix pour 2 297 suffrages exprimés sur 2 360 votants et 3 225 inscrits. Au second tour, les socialistes retirent leur liste de même que les républicains indépendants et la concentration républicaine remporte les dix sièges à pourvoir. Roussel n’est pas élu.

Pour les élections municipales générales de mai 1935, une alliance avait été conclue entre les radicaux-socialistes et les forces locales libérales et conservatrices, mais elle est rompue au début de l’année, et le scrutin se présente avec de nouveau quatre listes. Roussel figure, avec 15 des conseillers sortants, sur celle du maire sortant, le tapissier Briolay Georges, les Gauches républicaines, rassemblant des socialistes indépendants et les radicaux-socialistes. L’Union des républicains rassemble les formations de droite, tandis que la SFIO et le PCF ont chacun leurs propres candidatures.

Les Gauches républicaines défendent un bilan contrasté, mettant en avant d’importants travaux d’amélioration et d’embellissement mais regrettant d’avoir dû augmenter la fiscalité locale, à cause de l’aggravation des charges imposées à la commune (incendie, chômage, moins-values sur les recettes).

Au premier tour, la liste de l’Union des républicains arrive en avance, avec une moyenne de 32,6%, distançant les Gauches républicaines à 26,8%, talonnées par les communistes (23,5%) qui prennent l’avantage sur la SFIO (12,3%). Roussel recueille 748 votes pour 2 856 suffrages exprimés (26,2%) sur 2 923 votants et 3 433 inscrits. Au second tour, les socialistes et les communistes fusionnent, tandis que les deux autres listes se maintiennent. La victoire appartient à l’Union des républicains qui emporte avec 41% et 25 des 27 sièges à pourvoir, l’union de la gauche en ayant deux après avoir atteint 39%, dont le futur maire communiste Robert Deloche, tandis que le Groupement des gauches républicaines recule fortement (20%) et n’est plus représenté. Roussel recueille 548 votes pour 2 899 suffrages exprimés (18,9%) sur 2 924 votants. Les nouveaux élus se félicitent que « Les Joinvillais, dans le seul but de barrer la route aux communistes, ont apporté leurs suffrages en masse à la liste d’ordre de l’Union républicaine. Ils ont montré leur réprobation pour la turbulence et de la démagogie. »

Émile Charles Georges Roussel meurt le 28 janvier 1947 à Joinville. Il était âgé de 70 ans et père d’une fille.

Il avait été décoré pour son action mutualiste d’une médaille de bronze en juillet 1928 et avait reçu la médaille d’honneur des chemins de fer en février 1927.

La gare de Joinville-le-Pont

 

Partager cet article
Repost0
15 avril 2022 5 15 /04 /avril /2022 00:01

Pierre Ernest Battarel naît le 16 août 1836 à Paris (3e arr.). Il est le fils de Louise Cécile Mathilde Petry et de son mari, Joseph François Battarel, avocat. La famille s’installe ensuite à Saint-Mandé (Seine, act. Val-de-Marne).

Devenu ingénieur, Pierre-Ernest Battarel travaille pour la Compagnie parisienne du Gaz. Il est membre depuis 1867 de la Société des ingénieurs civils de France.

En 1881, avec son frère Arthur Battarel et son beau-frère, Constantin Ernest Chavignot, Pierre Ernest Battarel acquiert le château de Polangis à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) auprès des héritiers d’Auguste Courtin, ancien maire de la commune. Ils créent en 1894 la Société civile immobilière de Polangis, à laquelle ils vendent une partie du terrain afin de le lotir. Pierre Ernest Battarel se consacre désormais essentiellement à sa nouvelle propriété.

Il est devenu adhérent, en 1889, à l’Association française pour l'avancement des sciences. Lors de l’enquête sur la création d’une ligne de tramway devant relier Joinville et Chennevières, Battarel et Chavignot présentent un contre-projet alternatif à celui du conseil municipal. Après une séance, qualifiée de « longue et assez houleuse » par l’hebdomadaire Voix des communes, le conseil municipal rejette leur propositions en mai 1930.

Pierre Ernest Battarel meurt le 27 juillet 1901 à Joinville, au château de Polangis. Il était âgé de 64 ans, célibataire et sans enfant. Il est inhumé à Joinville.

La propriété du château de Polangis revient à sa sœur, Ernestine Louise Clotilde, et à son mari, Henri Chavignot, qui vont achever de lotir le parc puis détruire le château.

Le château de Polangis

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Polmorésie, blog d’histoire
  • : Histoire politique, économique, culturelle et sociale au travers des acteurs qui ont se sont engagés dans la vie publique.
  • Contact

Recherche

Liens