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4 juin 2022 6 04 /06 /juin /2022 00:01

Paul Baptiste Tribondeau naît le 13 avril 1886 à Angers (Maine-et-Loire). Il est le fils de Marie Françoise Delière et de son mari Alexis Paul Tribondeau, graveur, qui vivent dans le premier arrondissement de la ville, rue de Paris.

Devenu électricien, Tribondeau est condamné en février 1905 par le tribunal correctionnel d’Angers à deux mois de prison avec sursis et 16 francs d’amende pour « coups et outrages à agents ». Il s’installe à Paris (12e arr.), cours de Vincennes, puis avec sa mère dans la commune voisine de Vincennes, rue de Paris. En décembre 1905, il épouse Louise Jeanne Gabrielle Bernard, couturière. Ils vivent à Vincennes, rue des Laitières puis, en 1912, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), rue des Marronniers.

Ayant perdu son pouce droit, Paul Baptiste Tribondeau est exempté de service militaire. Pendant la première guerre mondiale, il est toujours exclu du maniement des armes, mais affecté dans plusieurs usines, à Villeneuve-Triage (Villeneuve-Saint-Georges, Seine-et-Oise, act. Val-de-Marne) puis Levallois (Seine, act. Hauts-de-Seine) et Ivry (Seine, act. Val-de-Marne). En juin 1917, il est de nouveau condamné, par la 8e chambre du tribunal correctionnel de la Seine, à un mois de prison pour « menaces verbales de mort sous condition ». Comme sa première peine, celle-ci sera amnistiée en octobre 1919. Tribondeau est affecté en septembre 1917 à une section d’infirmiers, puis à un régiment d’infanterie coloniale, à un régiment de dragons et à une section de commis et ouvriers de l’armée. Il est démobilisé en novembre 1919.

Après le conflit, il devient peintre en bâtiment et vit un moment à Saint-Maur-des-Fossés rue Louis-Dupré. Il revient ensuite à Joinville, où, devenu chômeur en 1934, il loge dans l’école publique du Centre, rue Eugène Voisin.

Dans une situation financière difficile, il est doit être expulsé de son logement et ses biens saisis. Le comité de chômeurs de Joinville appelle à s’opposer à l’expulsion. Le quotidien L’Humanité relaie l’appel du comité. Le 14 mars 1934, selon le journal, près de deux cents chômeurs de Joinville et des communes avoisinantes se pressaient devant le domicile du chômeur Tribondeau. De ce fait, l'huissier ne put opérer. L’organe communiste raconte : « Vers 10h, une dizaine de flics, matraque au poing, arrivèrent et envahirent la propriété avoisinante, puis se ruèrent sauvagement, sur les nombreux chômeurs groupés dans la cour. Une mêlée sauvage eut lieu. Les brutes déchaînées frappant à tour de bras, refoulèrent les chômeurs vers la porte de sortie. Ensuite, ils envahirent la maison et continuèrent à donner cours à leur bestialité. Plusieurs femmes furent foulées aux pieds et frappées à coups de talon. Des vélos des chômeurs furent saccagés. »

Le comité des chômeurs, qui existe depuis 1932 à Joinville, est proche des communistes ; il bénéficie aussi de la sympathie agissante d’un conseiller municipal socialiste dissident, François Galabert, et d’échos favorables dans un hebdomadaire conservateur, la Gazette de l’Est, dont le rubricard est Claude Noizat, ancien socialiste puis communiste, et farouchement opposé à la municipalité radicale-socialiste de Joinville. Tribondeau exerce de nouveau son métier de peintre en 1936.

La fille aînée de Tribondeau, Marguerite, qui a épousé François Jean Lauze en 1931, est membre du parti communiste. Elle s’engage en faveur de l’Espagne républicaine aux côtés des Brigades internationales et va à Barcelone en 1937, où elle sert à la liaison entre le PCF et le parti socialiste unifié de Catalogne, formation communiste locale.

Le demi-frère de Tribondeau, Maurice François Delière, née d’une première union de sa mère, né à Joinville, sera résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale.

Paul Baptiste Tribondeau meurt le 27 avril 1940 à Joinville. Il résidait rue Beaubourg. Âgé de 54 ans, il était père de deux filles.

L'école du Centre de Joinville-le-Pont

 

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