Georges Karcher naît le 3 février 1903 à Paris (14e arr.). Il est le fils d’Hélène Catherine Kieffer et de son époux Jean Émile Karcher, serrurier, tous deux d’origine lorraine et vivant avenue d’Ivry. Son père, né à Saint-Avold, dans les territoires occupés peu après leur annexion à l’empire allemand en 1871 est étranger ; il vivait en Algérie en 1891, puis s’est engagé dans la légion étrangère et est devenu français en 1897, un an avant son mariage.
Après la première guerre mondiale, la famille est installée à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), commune où résidait déjà en 1911 sa grand-mère maternelle et deux de ses oncles. Le père meurt en octobre 1919 et Georges et son frère Jean restent vivre, avec leur mère qui se remarie en 1920, dans leur domicile du quartier de Palissy, avenue des Familles.
En 1921, Georges Karcher est employé à la mairie de Joinville-le-Pont.
Il s’intéresse manifestement beaucoup aux activités sportives, puisqu’il est capitaine des équipes de basket de l’Union sportive de Joinville (USJ) en 1922-1923. À la fin de cette année, il fonde une nouvelle société, l’Amicale sportive de Palissy, qui a trois sections : athlétisme, boxe et basket. Elle a son siège sur le quai Moisson (act. quai Gabriel-Péri). Il en est toujours l’animateur en 1926. Il est également l’initiateur en décembre 1935 de l’Amicale sportive de Polangis, quartier voisin du sien, qui est spécialisée dans l’haltérophilie. Il en est toujours un des dirigeants en décembre 1937.
Marié en décembre 1939 à Senonches (Eure et Loir) avec Céline Georgette Herr, Georges Karcher poursuit son activité à la mairie Joinville. Il exerce sans doute la fonction de secrétaire général, sans en avoir cependant le grade.
Selon l’historienne Françoise Bruneau, Karcher, aidé par son adjoint, François Balemboy, « avait organisé dans son propre bureau en mairie un « service local d'aide aux réfractaires ». Il s’agissait d’aider les personnes qui refusaient de rejoindre le service du travail obligatoire (STO) en Allemagne. » Selon elle, Karcher « fournissait à chaque personne, qui lui était recommandée par une personne de confiance, une carte d'identité, une carte de travail, un jeu de tickets d'alimentation, des papiers de démobilisé ». La municipalité, élue en 1935 sur une liste de droite, avait été maintenue par les autorités de Vichy en 1942 et sera arrêtée par le comité local de libération le 25 août 1944.
Après-guerre, Georges Karcher poursuit son activité à la mairie de Joinville avec le titre de secrétaire général adjoint, le secrétaire général titulaire étant Marcel Robin. Il y est toujours en fonction en 1948.
Après le décès de sa première épouse en février 1959, Karcher se remarie avec Suzanne Évelyne Hagnerel en juillet 1960 à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne).
Georges Karcher meurt le 16 octobre 1978 à Joinville. Il n’avait pas eu d’enfant. Il était décoré depuis août 1938 de la médaille de bronze de l’Éducation physique. Il avait obtenu en juillet 1946 la médaille d'argent départementale et communale. Le décret du 30 juin 1948 lui avait accordé la médaille d'argent portant témoignage de la Reconnaissance française pour faits de résistance.
Pierre Louis Perre naît le 29 janvier 1847 à Lyon. Il est le fils de Catherine Baume et de son époux, Pierre Michel Perre, sculpteur. Il fait des études à l’École impériale des Beaux-Arts de la ville où il obtient, en 1862, un prix dans la discipline « Principes et bosse » dont le professeur est le peintre Pierre Bonirote.
Pendant la guerre franco-prussienne de 1870-1871, Perre est mobilisé dans l’armée française. Il a adopté le prénom de Pétrus.
Ayant ouvert une bijouterie en or rue du Temple à Paris (3e arr.), il s’y marie en octobre 1873 avec Angéline Hugon, originaire de Franche-Comté. Après la naissance de deux enfants, la famille s’installe rue du Parc-Royal (4e arr.) où il exploite une bijouterie jusqu’environ 1887.
Après avoir été marbrier, Perre devient constructeur de bateaux de plaisance à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où il s’établit sur le quai de la Marne pendant les années 1890. Il est un des introducteur de cette activité qui fut, jusqu’à la première guerre mondiale, florissante sur les bords de Marne.
Le premier engagement public de Perre se situe dans le cadre sportif. Il est le secrétaire des courses de la Société de la voile de Nogent-Joinville, présidée par P. Meurgey, qui s’est reconstituée en 1896 après une mise en sommeil (elle avait été fondée en 1888). Le siège du club est situé à côté de l’atelier de Perre, qui en assure la gestion. Des régates sont organisées les dimanches matin et on compte 13 voiliers en 1900. Abandonnant le secrétariat en 1901, Perre continue de siéger au conseil d’administration au moment où la Société lance une course pour yachts à moteur entre Joinville et Neuilly-sur-Marne.
Vers 1903, Perre cède son activité nautique à son fils Armand, qui connaîtra trois ans après des difficultés économiques. Pour sa part, Pétrus Perre se lance en politique en étant candidat pour les élections municipales de mai 1904 sur la liste conduite par le maire sortant Eugène Voisin, qui est soutenue par le comité radical-socialiste local. Elle se présente face à une liste conservatrice, composée de quatre conseillers municipaux sortants qui ont rompu avec le maire, et une liste socialiste-révolutionnaire. Alors qu’il s’était jusqu’ici montré assez prudent sur le plan politique, Voisin accepte cette fois de faire campagne pour le programme radical-socialiste et contre le nationalisme et le cléricalisme de ses adversaires. La liste Voisin obtient au total des deux tours 22 des 23 sièges à pourvoir, n’en laissant qu’un seul ses opposants de droite. Au premier tour Perre recueille 573 voix soit 51,2% des 1 119 suffrages exprimés pour 1 363 inscrits. Il est élu.
L’ancien député Jules Ferdinand Baulard, qui a contribué à implanter le radicalisme dans l’Est parisien, est satisfait du résultat. Il considère que sa formation et ses amis, qui avaient « été considérés pendant longtemps comme des anarchistes qui voulaient tout bouleverser » va être en mesure de « décrasser notre commune ».
En mai 1908, pour les élections municipales suivantes, tous les élus sortants qui se représentent sont membres du comité radical-socialiste. La liste du maire fait face à une liste socialiste SFIO et une liste socialiste évolutionniste, composée d’anciens socialistes et de personnalités plus libérales. La liste Eugène Voisin conserve 21 des 23 sièges, dont six sont pourvus au premier tour et Perre en fait partie. Perre a eu 648 votes pour 1 319 inscrits.
Il participe, en juin 1909 à une rencontre avec le sous-secrétaire d’État à l’intérieur, Adolphe Maujan, par ailleurs député de la circonscription et également radical, pour discuter de la règlementation applicable à la construction des bateaux destinés au canotage que le gouvernement entend réglementer, eu égard au grand nombre d’accidents et de noyades. Les sports nautiques et le tourisme des bords de Marne sont une activité économique majeure à Joinville.
L’inondation centennale de la Marne de janvier 1910, qui recouvre une grande partie des terrains riverains et oblige à l’arrêt des activités économiques ainsi qu’aux relogements de centaines de familles dans la commune, touche un tiers du territoire municipal et 53 rues sur 89. Perre, qui a déménagé avenue de l’Étoile, à proximité de son ancien atelier, a organisé tout seul le service de sauvetage dans son quartier. Lorsque l’eau commence se retirer, dans la troisième semaine de février, Perre participe à l’organisation des désinfections.
Du fait de cet engagement, sa santé se dégrade et Perre est absent de la réunion de compte-rendu de mandat du conseil municipal tenue à la fin du même mois. Dans les graves crises qui secouent le groupe radical-socialiste et la municipalité, Perre reste solidaire du maire, Eugène Voisin, malade, et de la majorité sortante mais ne peut plus participer aux activités publiques.
Il n’est probablement pas candidat au renouvellement de son mandat lors des élections municipales de mai 1912, qui voient la défaite des radicaux face à une coalition de dissidents, de libéraux, de conservateurs et de socialistes SFIO. Perre déménage avec sa femme et son fils pour aller habiter à Puteaux, avenue de la République. Il y meurt le 3 décembre 1913, à l’âge de 66 ans et est inhumé au cimetière Montparnasse
Ses obsèques civiles, des délégations du comité radical-socialiste, de la société des Vétérans de la guerre de 1870, et de la libre-pensée de Joinville sont présentes, conduites par Jacob Kauff, autre constructeur de bateaux, le futur maire Georges Briolay et le chimiste Louis Rey. Par contre, signe des tensions persistantes, le nouveau conseil municipal élu en 1912 n’est pas représenté.
Pétrus Perre avait obtenu plusieurs récompenses pour son dévouement, une première fois en août 1887 pour avoir porté secours en 1886 à des personnes en danger de se noyer puis, une médaille de bronze en janvier 1911 pour son comportement lors de l’inondation de l’année précédente. Il reçut également les palmes d’officier d’académie et une médaille d'argent en janvier 1912, à l’occasion de l’inauguration de l’agrandissement de la mairie de Joinville. il allait recevoir la médaille commémorative d’ancien combattant de 1870 lorsque sa mort est survenue.
Jacob Kauff naît le 16 mai 1857 à Courbevoie (Seine, act. Hauts-de-Seine). Il est le fils de Caroline Elvire Bascou, blanchisseuse et de Jacob Kauff, grenadier au 1er régiment de la Garde impériale, qui ne sont pas mariés mais vivent ensemble dans la caserne de la Garde dans la commune. Son père le reconnaît à la naissance, sa mère fera de même en 1893.
Devenu menuisier Jacob Kauff épouse en mars 1883 à Neuilly-sur-Seine (Seine, act. Hauts-de-Seine) Marguerite Stock, couturière.
Ayant repris l’atelier de construction de bateaux de Charles Strologo à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), situé au 71, quai de la Marne Kauff y poursuivait la construction de canots et canoës. Il y est installé avec son épouse en 1909. Il l’exploite toujours en 1913 mais il l’a cédé ensuite à Bernard Renault, qui en est le patron en 1921. Les bâtiments ont été détruits pour permettre le passage de l’autoroute A4 en viaduc au-dessus de Joinville au cours des années 1970.
Après les graves inondations qui ont submergé une grande partie des communes riveraines de la Marne au premier trimestre 1910, Kauff est désigné par le préfet de la Seine comme marinier prud’homme. Il est chargé de l’organisation des secours par bateau pour la partie située en amont du pont de Joinville. Un autre marinier prud’homme a en charge l’aval, Arnoult, basé quai Moisson (act. quai Gabriel-Péri).
L’importance du sauvetage était majeure, non seulement en cas d’inondation, mais encore lors des parties de canot, très populaire les samedis et dimanche sur les bords de Marne et en particulier à Joinville.
En décembre 1913, Kauff représente le comité radical-socialiste de Joinville aux obsèques civiles de Pétrus Perre, autre constructeur de bateaux, ancien conseiller municipal de la commune. Deux autres représentants de cette tendance sont là, Georges Briolay (futur maire de la commune), en tant que délégué des Vétérans de la guerre de 1870-1871, et Louis Rey, au titre de la libre-pensée. Kauff est alors âgé de 56 ans.
Joseph Marie Kownacki naît le 27 mars 1806 à Plock, en Pologne, alors sous contrôle russe.
Il suivait les cours de l'école de Varsovie lorsque débute, le 29 novembre 1830, le soulèvement national polonais contre la Russie, qui s’est terminé en octobre 1831. L’insurrection est provoquée par l'annonce, fausse, que l'armée polonaise est requise par la Russie pour réprimer les révolutions française et belge de 1830. La population de Varsovie se soulève et l'armée polonaise se joint à elle.
Abandonnant ses études, Kownacki s'engagea sous les ordres du général Desserwicki. Nommé sous-lieutenant de chasseurs à cheval, il prit part à de nombreux combats contre les Russes. La réaction russe à cette révolution polonaise, engageant des forces bien supérieures à la bataille d'Ostrołęka, aboutit à la prise de Varsovie, en 1831. Il s'ensuit une répression sévère ainsi qu'une russification systématique chassant de Pologne de nombreux patriotes qui trouvent bien souvent refuge en France.
Après la défaite, Joseph Kownacki se réfugia en Autriche. Plus tard, il rentra à Varsovie, mais, ne s'y sentant pas en sûreté, il commença un long voyage à travers l'Europe. C'est ainsi qu'en 1834 il arriva en France à Dijon (Côte-d'Or).
Kownacki participa, en qualité d'ingénieur, à la construction de la ligne de chemins de fer d'Orléans à Bourges. Il se maria à Orléans en 1840, avec une jeune couturière, Alexandrine Bullet, qui lui avait déjà donné un fils l’année précédente. Ils auront au total sept enfants. Il vivait à Orléans dans un milieu regroupant les anciens officiers polonais. La mention « officier polonais réfugié », qui était apposée à chaque fois sur les actes d’état-civil, équivalait à peu près à un statut de réfugié politique.
La famille Kownacki puis s'établit à Noyon (Oise) en 1840 et Joseph devient professeur de dessin. Il y resta jusqu'en 1887, collaborant également avec les sociétés archéologiques locales.
À quatre-vingt-un ans, Joseph Kownacki prit sa retraite et d’établit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), d’abord auprès de sa fille, Emma, professeur et épouse du vétérinaire Jean Baptiste Delpérier. Il est ensuite hébergé par son fils Albert, publiciste et professeur, qui vivait dans la même rue du 42e de Ligne, au sein du quartier de Palissy toujours à Joinville. Sa bru, Gabrielle, était elle-même la fille d’un officier polonais réfugié, François Théodore Krahnass, et elle connut quelques succès en tant qu’artiste peintre. Ses deux petites-filles, Alice et Marthe Kownacka, furent aussi artistes peintres.
En mars 1906, la presse remarque que Joinville-le-Pont possède deux centenaires, chose rare puisqu’on en dénombrait cinq dans les communes du département de la Seine (hors Paris). Le quotidien Le Petit Parisien décrit ainsi Joseph Kownacki : « C'est un grand vieillard, à vénérable barbe blanche. Il jouit d'une santé excellente et a seulement l'oreille un peu dure. Mais la vue est encore très bonne et les jambes le sont aussi ». Une délégation de la municipalité est venue, à l’occasion de Noël la même année, lui remettre une plaquette en argent.
Le décès de Joseph Marie Kownacki survint le 19 janvier 1908 à Joinville ; il était alors âgé de 101 ans et 10 mois.
Comme il était le seul émigré polonais de 1831 encore vivant en France, une cérémonie d’hommage eut lieu le 8 mars 1908 en l'église polonaise de l'Assomption, rue Saint-Honoré à Paris. Mgr Léon Postawka, directeur de la mission polonaise de Paris, salua en lui le « dernier officier de la glorieuse armée polonaise qui combattait pour la patrie et la liberté. »
Denise Renée Marie Arlette Morlot naît le 23 décembre 1928 à Nogent-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne), 141, rue de l'Amiral Courbet. Elle est la fille de Maurice Morlot et d’Émilienne Marie Bauer. Son père est régisseur de cinéma et ses parents résident avec elle à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Palissy.
Comme son père, Denise Morlot va travailler dans le cinéma. Elle est scripte ou assistante de réalisation dans environ 43 films, notamment de Sacha Guitry, Julien Duvivier, Jean-Pierre Mocky ou Christian-Jaque.
À partir de 1990, elle partage la vie de Christian Maudet, dit Christian-Jaque, dont elle fut la scripte et la première assistante-réalisatrice. Elle l’épouse en mai 1992 à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), alors qu’il est âgé de 87 ans. Elle est sa sixième épouse après Germaine Spy, Simone Renant, Renée Faure, Martine Carol et Laurence Christol – et peut-être sa septième si, comme certaines sources le laissent entendre, il avait également été marié avec Christiane Delyne.
Christian-Jaque meurt en juillet 1994 à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), villes où ils résidaient rue de Paris.
En 2013, Denise Morlot crée la société « D. Morlot Maudet dit Christian-Jaque » pour exploiter des activités artistiques, qui n’est plus en activité en 2020. Elle contribue à remémorer l’œuvre de Christian-Jaque.
En 2017, lors du second Vincennes Film Festival Denise Morlot, vint témoigner de sa collaboration avec Julien Duvivier et présenter une de ses films, Le Petit monde de Don Camillo.
Maurice Morlot naît le 28 décembre 1893 à Champigny-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Clarisse Louise Leneveu et de Pierre Morlot, ciseleur qui vivent rue des Acacias.
Sans doute est-ce lui qui, alors charpentier et âgé de 18 ans, vivant avenue de Bry dans la commune voisine du Perreux, est renversé par une automobile à Ville-d’Avray alors qu’il circulait à vélo en mai 1912. L’année suivante, en mars, il s’engage pour trois ans à Nogent-sur-Marne, devançant son service militaire, déclarant la profession d’imprimeur. Il est affecté au 5e régiment de chasseurs à cheval. Il passera ensuite dans un régiment de hussards puis dans une unité de génie pendant la première guerre mondiale. Il est démobilisé en août 1919.
Marié avec Émilienne Marie Bauer, native de Romainville, Maurice Morlot vit à compter de 1924, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) dans le quartier de Palissy, avenue Galliéni. Il exerce la profession de régisseur de films. Il assure la régie générale du film Le Glas, film de Maurice Charmeroy en 1924, aux studios de Courbevoie et de La Villette celle de deux films d’Alexandre Ryder en 1929 et 1930. En 1931 et 1934, il est l’administrateur de René Hervil toujours à Courbevoie pour Nicole et sa vertu. C’est à Joinville qu’il travaille comme assistant de René Guissart pour Dédé en 1934 et le film musical Toi, c'est moi en 1936. Au studio d’Épinay et dans les environs de Marseille et de Toulon, il assure la régie de l’adaptation de Chéri-Bibi par Léon Mathot en 1937. Toujours en Provence, il administre la réalisation de Bifur 3 par Maurice Cam.
En compagnie d’un autre joinvillais, Alphonse Sauvageau, Maurice Morlot fonde en juin 1933 le Syndicat du personnel français de la production cinématographique, qui rassemble des administrateurs, régisseurs ou assistants-metteurs en scène. Il en est le président. Son organisation adhère à la Fédération nationale des syndicats d'artisans français du film, dont Morlot est le secrétaire général en 1934.
Un des combats menés en 1934, c’est la revendication d’une limitation des techniciens étrangers, notamment allemands, aux tournages en France. En juin 1934, l’assemblée générale du syndicat réunit 83 adhérents.
À l’expiration de son mandat en décembre 1934, Morlot décide de ne pas solliciter son renouvellement, faisant état de l’impossibilité dans laquelle il était de dégager suffisamment de temps pour l’activité syndicale. Il est cependant élu vice-président et René Montis prend la présidence.
Après la réunification de la CGT avec la CGTU en 1936, la Fédération nationale des syndicats des artisans du film décide, le 7 mai 1937, de se transformer en Syndicat général des artisans du film et d’adhérer à la Fédération du spectacle de la CGT. La nouvelle organisation rassemble metteurs en scène, opérateurs de prises de vues, ingénieurs du son et ingénieurs spécialisés, personnel de la production ainsi que la presse filmée. Son objectif est de « maintenir la qualité professionnelle des artisans de la production du film ». Il vise à la signature de la convention collective des techniciens contribue à l'élaboration du texte d'application des quarante heures. Les metteurs en scène André Berlhomieu et Marcel L'Herbier sont respectivement président et secrétaire général, tandis que Sauvageau est vice-président. Ultérieurement, l’organisation sera rebaptisée Syndicat des Techniciens de la Production Cinématographique.
Maurice Morlot meurt le 22 juillet 1973 à Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne). Il était âgé de 79 ans. Sa fille Denise sera scripte de cinéma et épousera le réalisateur et résistant Christian-Jaque.
Paul Alphonse Sauvageau naît le 8 mai 1877 à Paris (6e arr.). Il est le fils de Joséphine Félicité Foubert et de Paul Jean Baptiste Sauvageau, teinturier. Ils vivent rue de Sèvres.
Alors ouvrier typographe, Sauvageau fait un service militaire raccourci en 1898-1899 après le décès de son père. Il épouse en novembre 1905 à Paris (15e arr.) Georgette Louise Olympe Bili, qui porte le nom d’usage de son beau-père, Maurice Sorelle,
Pendant la première guerre mondiale, il est mobilisé d’abord dans l’infanterie puis, à partir de mars 1917, dans l’aviation, étant affecté au 1er groupe d’aérostation. Il est nommé caporal en juin 1918 et démobilisé fin janvier 1919.
Après le conflit, Sauvageau travaille dans l’industrie du cinéma. En 1923, il est directeur du studio de Pathé-Consortium-Cinéma à Vincennes. À ce titre, il fait partie de ceux qui accueillent, en juillet une visite du bey de Tunis lors du tournage d’un épisode du film de Jean Kemm, L'Enfant-Roi. Son épouse, qu’il a encouragée à devenir actrice et qui utilise le pseudonyme de Georgette Sorelle, joue dans cette production.
C’est également comme costumier que Sauvageau prend part à la réalisation du film Destinée, d’Henry Roussel en 1925 ou Napoléon, d’Abel Gance, en 1927. Georgette Sorelle est aussi au générique de cette œuvre. Elle meurt en août 1929, après avoir terminé peu avant le tournage de La Valse de l'adieu, d'Henry Roussel.
Le Syndicat du personnel de la production cinématographique est fondé en juillet 1933 par Maurice Morlot et Sauvageau en est le trésorier. Il réunit des administrateurs, régisseurs et assistants-metteurs en scène. Son siège est chez son président, avenue Gallieni, à Joinville-le-Pont. Le syndicat adhère à la Fédération nationale des syndicats d'artisans français du film, une structure autonome non affiliées aux confédérations CGT, CGTU ou CFTC.
Au-delà de la gestion financière du syndicat, le rôle de Sauvageau prend une grande importance. Ainsi, début 1934, c’est lui qui sensibilise Jean Châtaigner, chef de la rubrique cinématographique du Journal et président de l’Association professionnelle de la presse cinématographique aux revendications de son organisation. Il rencontre également Bernard Natan, administrateur-délégué de la firme Pathé-Cinéma. Il se prononce également en faveur de la création d'un Comité Intersyndical.
Ce sont Morlot et Sauvageau qui accueillent, dans les établissements cinématographiques de Joinville-le-Pont, le sous-secrétaire d'État et député Adolphe Chéron ainsi que le maire de la commune Georges Briolay, l’adjoint au maire Georges Scornet et Paul Hainsselin, conseiller municipal et lui aussi salarié du secteur du cinéma. Ils se plaignent que « l'emploi de la main-d'œuvre étrangère dans le cinéma avait eu pour répercussion le licenciement d'une grande partie des éléments français, ce qui a augmenté dans une proportion considérable (…) le nombre des chômeurs français déclarés à la mairie ». Jusqu’en juillet, Sauvageau va multiplier les initiatives de son syndicat de de la fédération pour réclamer un décret réglementant l’embauche d’étrangers dans les studios auprès du gouvernement et des parlementaires.
Le président Morlot ne sollicitant pas le renouvellement de son mandat à la tête du syndicat, en décembre 1934, René Montis le remplace et Sauvageau est trésorier-rapporteur.
Après la réunification de la CGT avec la CGTU en 1936, la Fédération nationale des syndicats des artisans du film décide, le 7 mai 1937, de se transformer en Syndicat général des artisans du film et d’adhérer à la Fédération du spectacle de la CGT. La nouvelle organisation rassemble metteurs en scène, opérateurs de prises de vues, ingénieurs du son et ingénieurs spécialisés, personnel de la production ainsi que la presse filmée. Son objectif est de « maintenir la qualité professionnelle des artisans de la production du film ». Il vise à la signature de la convention collective des techniciens contribue à l'élaboration du texte d'application des quarante heures.
Les metteurs en scène André Berlhomieu et Marcel L'Herbier sont respectivement président et secrétaire général, tandis que Sauvageau est vice-président.
Depuis 1932, Sauvageau résidait à Joinville, dans le quartier de Polangis et avait une nouvelle compagne, Marthe Godin. Il se lance dans l’action politique et rejoint Paul Hainsselin sur la liste de l’Union des républicains de Joinville. Très marquée à droite, la liste est conduite par Frédéric Bautsch et Léon Lesestre. Elle se présente comme composée d’hommes d’ordre et d’action, sans aucune préoccupation politique, n’ayant pour but que la bonne gestion communale, et s’oppose au maire sortant, Georges Briolay (radical) et aux formations socialiste SFIO et communiste.
La liste de l’Union des républicains obtient au premier tour une moyenne de 931 voix soit 32,6% des 2 856 suffrages exprimés sur 2 923 votants et 3 433 inscrits. Le Groupement des gauches républicaines suit avec 765 voix (26,8%), suivi par les communistes de Robert Deloche qui ont 671 voix (23,5%) et les socialistes avec Robert Derivière, 352 voix (12,3%). Sauvageau recueille 908 votes (31,7%).
Au second tour, les listes communiste et socialiste fusionnent derrière un ancien combattant, André Blocher, tandis que Georges Briolay maintient sa liste. Pour sa part, l’Union des républicains appelle à barrer la route aux communistes, affichant sa « réprobation pour la turbulence et de la démagogie. »
La liste de droite se renforce, avec 1 160 voix en moyenne soit 41% des 2 899 suffrages exprimés sur 2 924 votants, talonnée par l’union de la gauche à 1 100 voix (39%), tandis que les radicaux sont distancés avec 566 voix (20%). Sauvageau est un des deux seuls candidats de l’Union républicaine à ne pas être élu ; il avait obtenu 1 120 votes (38,6%). Au total, la liste de droite emporte 25 des 27 sièges à pourvoir, la gauche recueillant les deux derniers sièges pour des communistes, dont le futur maire de Joinville, Robert Deloche. Léon Lesestre est élu maire, entouré comme adjoints de Chaussée, Caillon, Béal et Kirbühler.
En mars 1936, avec plusieurs personnalités locales de tendance radicale modérée et opposées au Front populaire, Sauvageau comme Hainsselin rejoint un Comité de conciliation républicaine et de progrès social pour le travail et la paix qui soutient la candidature du député sortant Adolphe Chéron. Il est battu par le communiste André Parsal.
Alphonse Sauvageau meurt le 10 mai 1942, son décès est transcrit sur l’état-civil de Joinville. Il était âgé de 65 ans.
Sur le plan professionnel, l’année 1934 est marquée par la fondation en avril du Syndicat des exportateurs de films français, dont Paul Hainsselin est désigné président. Dans le même temps, il prend part à a constitution d’une commission préparant la création d’une fédération nationale des syndicats professionnels de l'industrie cinématographique.
Il plaide, en 1937 pour que les films français subissent parfois des « modifications insignifiantes » afin de permettre d’en faire des productions internationales. Pour lui, « le principal écueil c’est l'offense des sentiments familiaux, de la morale sociale. Il faut donc, quand on veut exporter les films français, éviter un ton trop épicé ou trop purement parisien, dans le sens péjoratif qu'on a pu attribuer à la légèreté, à la gaudriole, à l'insouciance de vivre qui caractérisent Paris pour les viveurs étrangers. »
Estimant qu’il « est déjà difficile de produire 200 films par an en France », Hainsselin estime que passer à plus de 450 films « est bien un rêve, et même un rêve d'enfant ». Il est réélu en 1938 président du Syndicat. Il devient administrateur de la Chambre syndicale française de la production de films, fonction à laquelle il est réélu en 1939 puis en est le secrétaire général adjoint en 1940 ; la chambre comporte une section des exportateurs.
À l’occasion des élections municipales de mai 1935, Paul Hainsselin reprend place dans la politique joinvillaise. Avec un autre ancien de la majorité de 1929, Jean Béal, il rejoint la liste de l’Union des républicains de Joinville, très marquée à droite et conduite par Frédéric Bautsch et Léon Lesestre. La liste se présente comme composée d’hommes d’ordre et d’action, sans aucune préoccupation politique, n’ayant pour but que la bonne gestion communale. Elle s’oppose au maire sortant, Georges Briolay (radical) et à deux formations socialiste SFIO et communiste.
Un correspondant de l’hebdomadaire radical Voix des communes commente en avril 1935 sa candidature : « Il m’est pénible de voir figurer dans une liste Hainsselin, conseiller municipal démissionnaire. Il a tenu le rôle de négateur systématique, a voté contre tout, n’a rien fait et s’est opposé à tout. En cours de mandat, il exige de ses collègues une dépense supplémentaire de 300 000 francs, il est battu, il démissionne, il se représente sur une liste qui ne parle que d’économie. Comprenne qui pourra. »
La liste de l’Union des républicains obtient au premier tour une moyenne de 931 voix soit 32,6% des 2 856 suffrages exprimés sur 2 923 votants et 3 433 inscrits. Le Groupement des gauches républicaines suit avec 765 voix (26,8%), suivi par les communistes de Robert Deloche qui ont 671 voix (23,5%) et les socialistes avec Robert Derivière, 352 voix (12,3%). Hainsselin recueille 930 votes (32,6%).
Au second tour, les listes communiste et socialiste fusionnent derrière un ancien combattant, André Blocher, tandis que Georges Briolay maintient sa liste. Pour sa part, l’Union des républicains appelle à barrer la route aux communistes, affichant sa « réprobation pour la turbulence et de la démagogie. »
La liste de droite se renforce, avec 1 160 voix en moyenne soit 41% des 2 826 suffrages exprimés sur 2 924 votants, talonnée par l’union de la gauche à 1 100 voix (39%), tandis que les radicaux sont distancés avec 566 voix (20%). Hainsselin est élu avec 1 149 votes (40,7%). Au total, la liste de droite emporte 25 des 27 sièges à pourvoir, la gauche recueillant les deux derniers sièges pour des communistes, dont le futur maire de Joinville, Robert Deloche. Léon Lesestre est élu maire, entouré comme adjoints de Chaussée, Caillon, Béal et Kirbühler.
Avec trois autres conseillers, Hainsselin fait partie d’une « commission d’enquête municipale » chargée d’examiner la situation créée par la demande de la Caisse des dépôts et consignation à la ville d’honorer la garantie qu’elle a donné pour une société d’habitations à bon marché défaillante. La commission remet ses conclusions en octobre 1935, contestant la signature par le précédent maire de cette garantie, reprochant l’absence de contrôle de la gestion par les ministères et appelant à rejeter le remboursement réclamé. Le conseil municipal suit cet avis, mais le préfet inscrira d’office la dépense au budget.
En prévision des élections législatives de juin 1936, Hainsselin fait partie d’un Comité de conciliation républicaine et de progrès social pour le travail et la paix qui soutient la candidature du député sortant radical indépendant, Adolphe Chéron. Il sera battu par le communiste André Parsal.
À l’occasion de la construction d’un nouveau groupe scolaire à Polangis, Hainsselin propose la création d’un patronage laïque. Seul, il s’oppose en août 1938 à la construction d’un abri de défense passive au sein de l’autre groupe scolaire, Jean-Charcot.
Lorsque, en février 1942, le préfet nomme par arrêté un nouveau conseil municipal, 13 des élus de la liste de droite sont maintenus, dont le maire et ses adjoints. Par contre, 11 ne sont pas reconduits, dont Hainsselin. Les deux communistes avaient été révoqués.
Si l’activité politique cesse, il poursuit son rôle professionnel. En avril 1942, Paul Hainsselin est nommé administrateur provisoire de huit entreprises du secteur du cinéma : Franco-London Films, Franco Continental Films Productions, Comédie Films, Films Éclat Productions, Cinéma Productions, Anglo-Continental Films Export, Arcadia Films et la Société de crédit pour l'industrie et le commerce. Six de ces entreprises avaient leur siège boulevard Haussmann à Paris, les deux autres avenue des Champs-Élysées.
Paul Hainsselin meurt le 9 décembre 1970 à Sèvres (Hauts-de-Seine). Il était âgé de 80 ans et avait eu deux enfants.
Eugène Paul Hainsselin naît le 7 septembre 1890 à Paris (15e arr.). Il est le fils d’Anna Archambaudière et de son époux Louis Gentil (dit Eugène) Hainsselin, alors menuisier et scieur à la mécanique.
Militant politique et syndicaliste, élu conseiller prud’homme, le père de Paul, Eugène Hainsselin, devient juge de paix en 1909. Il est nommé dans les Indes françaises, à Pondichéry et ses enfants le rejoignent en août et décembre 1909. Paul reviendra en France en juillet 1910.
Installé de nouveau dans le quartier de Polangis, avenue Pauline, Paul Hainsselin est représentant de commerce pour la firme cinématographique Pathé. D’assez grande taille (1 mètre 78), mais de santé fragile, il effectue son service militaire de 1911 à 1913 comme secrétaire d’état-major. Peu après sa démobilisation, installé rue des Vignerons, à Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne), il est rappelé au début de la première guerre mondiale et sert d’abord dans l’infanterie puis au 13e régiment d’artillerie, mais toujours avec un service auxiliaire non-combattant et enfin, à partir de décembre 1916, de nouveau à l’état-major. Il est rendu à la vie civile en avril 1919.
Après-guerre, Paul Hainsselin emménage d’abord à Paris, où il épouse dans le 15e arrondissement Marie Adrienne Brousse en décembre 1919. Ils vivent d’abord à Paris, puis à Vincennes, Champigny et Joinville.
C’est dans cette commune, qui accueille les usines Pathé, qu’Hainsselin va, comme antérieurement son père, engager dans la vie publique. Il y réside de manière intermittente, soit dans les trois quartiers de la commune : Palissy (rue du Cimetière, act. rue de l’Égalité), Polangis (avenue Gabrielle) et du Centre (quai Beaubourg, act. quai du Barrage).
Alors que, en 1912, son père Eugène Hainsselin avait été élu conseiller municipal contre la majorité sortante radical-socialiste, et notamment contre Georges Briolay, Paul Hainsselin rejoint la liste de ce dernier pour les élections municipales de mai 1929. Un groupement des gauches s’est constitué, dans la suite du cartel des gauches au plan national. Il regroupe les radicaux-socialistes, les socialistes SFIO et des socialistes indépendants.
Au premier tour, la liste de Concentration des gauches obtient une moyenne de 910 voix pour 2 126 suffrages exprimés (42,8%), devançant les conservateurs et libéraux de la liste d’Union nationale du maire sortant, Stephen Durande 825 voix (38,8%) et les communistes du Bloc ouvrier et paysan conduits par Roger Bénenson avec 391 voix (18,4%). Pour sa part, Hainsselin recueille 751 votes (35,3%). Au second tour, les gauches progressent avec une moyenne de 1 025 votes (45,9%) contre 929 (41,6%) à la droite et 278 (12,5%) aux communistes.
Hainsselin est élu conseiller municipal, parmi les 22 élus de sa liste face à 5 personnes issues de la majorité sortante. La municipalité est conduite par Briolay qui prend comme adjoints Robert Maxe (radical), Georges Roger (SFIO), Joseph Moutardier (radical) et Georges Scornet (socialiste indépendant).
Au sein du conseil municipal, Hainsselin va se manifester par des positions souvent personnelles, à l’encontre de la majorité.
Dès juin 1929, il refuse que l’on débaptise la rue du Cimetière, où il a vécu, en rue de l’Égalité. En août 1930, il est le seul à s’opposer à l’acquisition d’une arroseuse laveuse pour le nettoyage des rues. À l’été 1932, il tente d’aider à sortir d’un imbroglio, en représentant le conseil municipal au conseil syndical des riverains de la rivière de Polangis, dont le statut est incertain, ce qui fait que son curage n’est pas réalisé.
Le budget pour l’année 1934, voté en décembre 1933, est l’occasion d’une crise importante. Avec deux autres élus de la majorité de 1929, Béal (indépendant) et Galabert (ex-SFIO), Hainsselin rejoint trois conservateurs, Provin, Caillon et Lecuirot, pour voter contre. Du fait d’un nombre important de démissionnaires et décédés, le budget n’est adopté que par 9 voix contre 6, soit un tiers des 27 conseillers théoriques.
Une tension forte existe en 1933 entre la municipalité et un comité des chômeurs, fondé depuis l’aggravation de la situation économique suite à la crise débutée en 1929. Il est soutenu par le parti communiste. En mars, Hainsselin est désigné comme représentant du conseil au sein de la commission paritaire du chômage. Cependant, il désapprouve, comme l’ancien socialiste SFIO Galabert, la décision du maire de demander des travaux d’intérêt général aux chômeurs en contrepartie des allocations qui leur sont versées, ce que le comité appelle du « travail forcé ». Les deux élus présentent leurs démissions, ce qui va obliger à l’organisation d’élections partielles pour combler dix postes devenus vacants. Tirant le bilan de son mandat écourté, l’hebdomadaire Voix des communes qualifie ainsi Hainsselin « d’opinion incertaine, conseiller figurant, élève studieux, il ne consentit jamais à voter quoi que ce soit. »
Georges Louis Anatole Tabouret naît le 28 mai 1883 à Paris (4e arr.). Il est le fils de Mélanie Festnot et de son mari, Anatole Étienne Tabouret, tous deux fabricants de chaussures rue de la Verrerie.
Ayant perdu son père dès 1887, Georges Tabouret eut un service militaire écourté en 1904-1905. De petite taille (1 m 62), il exerce également le métier de fabricant et marchand de chaussures à Charenton-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), ville où il réside avec sa mère depuis 1907.
Il épouse en octobre 1912 à Troësnes (Aisne) Marcelle Julie Vachaux.
Pendant la première guerre mondiale, Georges Tabouret est mobilisé dans le 52e régiment d’infanterie, basé à Fontainebleau. Il est fait prisonnier en Argonne le 8 janvier 1915 et interné en Allemagne à Meschède (Rhénanie-du-Nord-Westphalie). Il est rapatrié le 19 décembre 1918, ayant passé pratiquement quatre ans en captivité.
Après le conflit, il reprend son activité de chausseur à Charenton. Il réside toujours dans la commune en 1931 avec son épouse et sa mère, mais il s’installe ensuite dans la commune proche de Joinville-le-Pont, où il réside au cours de la deuxième guerre mondiale.
Il s’engage dans la Résistance à l’occupation allemande au sein des Forces française de l’intérieur (FFI). Il participe aux combats de la libération de Paris et de sa banlieue. Le 25 août 1944, il est tué lors de la bataille livrée par les FFI pour empêcher la retraite des troupes allemandes au pont de Joinville. Plusieurs centaines de soldats allemands et des chars viennent participer aux combats, tandis que les FFI ont du mal à obtenir munitions et renforts. « En fait environ 500 soldats allemands ont attaqué les barricades pour s'emparer du Pont de Joinville et ainsi ménager un axe de sortie vers l'Est aux troupes qui fuyaient Paris. La population de Joinville qui avait érigé ces barricades participa aux combats, ce qui explique l'âge de certaines victimes, en ravitaillant les combattants en munitions. L'affrontement durera toute l'après-midi. »
Certains allemands, installés dans la gare du Chemin de fer de la Bastille à Joinville-le-Pont, occuperont les lieux jusque dans la matinée du 26 août. La bataille fait 19 mortsparmi les combattants de la Résistance et les civils, dont Georges Tabouret, tué le 25. Il avait 61 ans.
Georges Tabouret n’est pas apparenté aux frères Charles et Henri Tabouret, militants socialistes puis communiste à Joinville-le-Pont entre les deux guerres.
Plaque à la mémoire des insurgés FFI sur le pont de Joinville