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10 mai 2018 4 10 /05 /mai /2018 01:01

Antoine Honoré Boireau naît le 10 janvier 1872 à La Motte-Saint-Jean (Saône-et-Loire). Il est le de fils Jeanne Benoîte Frangy et de son époux, Pierre Boireau, meunier au village du Sarroux. Leur milieu est modeste car le père comme ses témoins, vignerons, ne savent pas signer.

Devenu boulanger Antoine Boireau vit à Paris d’abord rue de Charonne puis rue des Fossés-Saint-Marcel, où il se marie en août 1898 avec Marthe Amélie Marcelline Dumont. Ils résideront ensuite boulevard Arago, rue Saint-Sabin et rue Daval.

Du fait du décès de son père et de l’incorporation de son frère aîné, Boireau n’avait fait qu’un service militaire de moins d’un an en 1893-1894. Pendant la première guerre mondiale, il est mobilisé mais placé en sursis d’appel comme boulanger et continue d’exercer son métier à Paris.

Installé quai de la Marne à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) après-guerre, ayant cessé son activité commerçante, Antoine Boireau est candidat aux élections municipales de mai 1925 sur la liste d’Union républicaine pour la défense des intérêts communaux, conduite par le maire sortant, Henri Vel-Durand, radical dissident. La liste s’oppose au cartel des gauches et aux communistes. Au premier tour, elle obtient 1 078 voix en moyenne, soit 47,5% des 2 275  suffrages exprimés pour 2 310 votants sur 2 761 inscrits. Les 27 candidats sont élus second tour.

Siégeant de manière régulière au conseil municipal et s’occupant des affaires de son quartier, Boireau ne se représente pas en 1929.

Antoine Honoré Boireau meurt le 9 mars 1934 à Joinville alors qu’il se rendait aux obsèques de Charles Provin, adjoint au maire. Il était âgé de 62 ans et avait un fils et une fille. Il était apparenté à Adolphe Boireau, également résident de Joinville ; c’est probablement ce dernier qui avait contribué à créer des jardins potagers dans le quartier de Polangis pendant la première guerre mondiale, dans le cadre d’un comité d’action agricole.

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28 avril 2018 6 28 /04 /avril /2018 01:01

Frédéric Jacques Bautsch naît le 27 avril 1882 à Paris (12e arr.). Il est le fils de Marie Pfotzer, passementière, et de son époux Georges Bautsch, ébéniste au Faubourg Saint-Antoine, d’origine alsacienne tous les deux. Six mois après la naissance, son atelier est détruit par un violent incendie qui fait plusieurs blessés parmi les pompiers.

Vivant au milieu des professionnels du meuble, Frédéric Bautsch va lui aussi être ébéniste et épouser Prudence Victorine Huysegems, modiste, elle aussi fille d’ébéniste d’origine belge en janvier 1907 à Paris (12e arr.).

Ils vont s’installer en 1912 à Joinville-le-Pont. Pendant la première guerre mondiale, Bautsch va être décoré de la croix de guerre. Après-guerre, Bautsch se reconvertit dans la bonneterie en gros, s’associant avec un autre joinvillais, Audureau. Ils créent en 1919 la société Audureau et Bautsch, installée 47, rue de Montmorency à Paris (3e arr.). Dans les années 30, elle connaîtra une expansion en province, notamment dans l’Ouest et le Sud-Ouest.

Ayant quitté le quai de la Marne, sur la rive droite, pour s’installer quai de Polangis, Bautsch participe en octobre 1934 à la constitution d’un Comité de coordination pour la défense des intérêts de Joinville, créé à l’initiative d’Émile Herluison et Léon Lesestre, clairement marqué à droite.

Des élections municipales partielles étant organisées ce même mois pour dix postes à pourvoir suite à de nombreuses défections, Frédéric Bautsch prend la tête d’une liste qui a le soutien du Comité et intègre, après négociations, plusieurs membres du comité radical-socialiste. Elle s’oppose à une liste indépendante, mais proche de la municipalité de cartel des gauches, comprenant aussi des radicaux-socialistes, et à deux listes de gauche socialiste et communiste. La liste de Bautsch arrive en tête, devant les indépendants, qui se retirent, les communistes devançant de peu les socialistes, qui se désistent. Avec au premier tour 880 voix sur 2 295 suffrages exprimés (38,3%), pour 2 360 votants et 3 225 inscrits, Bautsch dépasse les autres candidats. Il est élu au second tour avec tous ses colistiers en obtenant 1 122 votes sur 1 903 exprimés (59%) pour 1 964 participants.

En novembre, Bautsch postule pour un poste d’adjoint, mais le maire, Georges Briolay, radical-socialiste, et la majorité décident de surseoir au vote. Bautsch comme ses 5 colistiers membres du Comité de coordination pour la défense des intérêts de Joinville, s’abstiennent lors du vote du budget pour 1935. Ledit comité se transforme, en avril 1935, en Union des républicains, présidée par René Kirbühler et à laquelle adhèrent 9 conseillers municipaux.

Frédéric Bautsch prend la direction de la Liste de l’Union des républicains, qui se présente aux élections municipales générales de mai 1935 comme « sans aucune préoccupation politique, n’ayant pour but que la bonne gestion communale » et assure regrouper des « hommes d’ordre et d’action. »

Sa liste est de nouveau la mieux placée, devant les radicaux-socialistes de la majorité sortante, les communistes et les socialistes. Après l’alliance de ces deux dernières formations, les candidats de la liste Bautsch remportent au second tour 25 sièges, contre deux pour les communistes (dont le futur maire après-guerre, Robert Deloche). Comme l’année précédente, c’est Bautsch qui est placé au premier rang par le suffrage populaire. Au premier tour, il est crédité de 971 voix sur 2 856 suffrages exprimés (33,4%), pour 2 923 votants et 3 433 inscrits. Il est élu dans le scrutin triangulaire du second tour en obtenant 1 194 votes sur 2 899 exprimés (41,2%) pour 3 924 participants.

Bien que Bautsch soit systématiquement présenté comme le leader de la liste de droite, ce n’est ni lui, ni son second Jean Béal, qui va être désigné comme maire de la commune par le conseil municipal. Le poste échoit à un de ses colistiers, Émile Lesestre. Il ne figure pas non plus parmi les quatre adjoints au maire qui sont Charles Chaussée, Béal, Louis Caillon et René Kirbühler.

Cependant, Bautsch joue un rôle politique au sein du conseil, étant désigné électeur sénatorial en octobre 1935 puis en mars 1938. Il fait partie, avec Lesestre, Béal et Paul Hainsselin, d’une délégation qui tente, en mai 1940, de convaincre le préfet de ne pas inscrire d’office au budget municipal un remboursement de la dette d’un opérateur failli d’habitations à bon marché construites dans la commune.

Sous le régime de l’État français de Vichy, Bautsch est désigné, par arrêté du 20 février 1942, membre du conseil municipal dont les communistes avaient été expulsés deux ans plus tôt. Après Chaussée, Béal et René Kirbühler, il devient le quatrième adjoint au maire par décret du 21 février.

Administrateur du bureau de bienfaisance communal, il est l’un des fondateurs, en novembre 1943, d’un comité d’entraide aux travailleurs en Allemagne et à leurs familles, décidé par le conseil municipal, à la demande du Commissariat général à la main-d’œuvre française.

Le rôle de Bautsch sous l’occupation fait qu’il est arrêté par le comité local de Libération le 25 août 1944 en même temps que Lesestre, Béal, Kirbühler et Chaussée. Ils sont transférés au camp de Drancy. A. Dély, secrétaire du Comité d’épuration de Joinville-le-Pont, qui dépend du comité local de Libération, écrit le 13 mars 1945 une lettre à Georges Marrane, président du comité parisien de la Libération, dans laquelle il conteste leur libération qu’il trouve « pour le moins prématurée. »

Frédéric Bautsch, qui résidait certainement toujours à Joinville, meurt le 5 juin 1956 à Créteil (Seine, act. Val-de-Marne). Il avait 74 ans et était père de quatre enfants.

L’une de ses filles, Georgette, avait épousé en août 1936 à Joinville Pierre Dauban de Silhouette, descendant du contrôleur général des finances de Louis XV Étienne de Silhouette et dont la famille était alors et jusqu’en 1960 propriétaire de l’île éponyme des Seychelles, troisième île de l’archipel par sa superficie.

Mariage de Georgette Bautsch et Pierre Dauban de Silhouette, 1936 Joinville-le-Pont

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26 avril 2018 4 26 /04 /avril /2018 01:01

Alexis Briais naît le 21 février 1812 à Saint Aignan, Loir-et-Cher. Il est le fils d’Anne Émilie Vidal et de son mari Alexis Briais, menuisier. Son grand-père portait paternel aussi le même prénom, et il en sera de même pour son fils.

Devenu lui aussi menuisier, Briais vit rue de Malte à Paris (11e arr.). Il épouse, en décembre 1837 Julie Bigot toujours à Paris (3e arr.). Ils vont avoir au moins trois enfants et vivre dans plusieurs à La Chapelle (alors commune indépendante), rue de Chartres (18e arr.), rue de Constantine (7e arr.) puis rue de l’Entrepôt (10e arr.).

Après la guerre franco-prussienne, Briais est devenu fabricant de formes de chapeau.

Au milieu des années 1870, il s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est élu conseiller municipal en janvier 1878. Le maire sortant, Louis Ferdinand Rousseau, qui présentait des candidats bonapartistes, n’obtint que fort peu de voix. Au côté d’un royaliste orléaniste, la grande majorité du conseil municipal est républicaine, principalement de tendance modérée comme le nouveau maire, Gabriel Pinson. On compte également des futurs radicaux-socialistes, à l’image d’Alphonse Demeestère.

Il démissionne sans doute en 1879 car il n’est plus mentionné dans le conseil municipal et une élection partielle est organisée cette année-là pour pourvoir à trois postes vacants.

Alexis Briais meurt le 30 novembre 1880 à Joinville où il résidait rue de Créteil. Il était âgé de 68 ans.

Formes à chapeau (école de Roanne)

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18 avril 2018 3 18 /04 /avril /2018 01:01

Régis Jean Joseph Clavel naît le 27 février 1869 à Langogne, Lozère. Il est le fils de Marie Paquet, ménagère, épouse de Joseph Clavel, voiturier. Il est embauché comme stagiaire des Postes dans cette commune puis affecté en 1887 à Auxerre, Yonne.

Employé des postes en résidence à Tizi-Ouzou (Kabylie, Algérie), il s’engage dans l’armée à Alger en mars 1890 pour trois ans. Servant dans le 86e régiment d’infanterie, il termine son service avec le grade de sergent-major.

Rentré en métropole, il réside à Paris (13e arr.), rue du Champ-de-l’Alouette et se marie à Auxerre en juillet 1894 avec Lucie Louise Boivin. Devenu receveur des postes en 1900, il dirige le bureau de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), quai du Barrage, où il vit avec sa femme et ses trois enfants.

En 1911, puis en 1913, Clavel est élu représentant du personnel auprès du Conseil central de discipline des Postes pour le département de la Seine. À Joinville, Clavel participe à la caisse des écoles et est secrétaire, au moins entre 1909 et son décès, de la section de Joinville de la Ligue des droits de l’Homme.  

Il s’est également engagé en politique chez les radicaux-socialistes qui le désignent en 1908 comme électeur sénatorial. Vice-président du comité radical-socialiste communal, dont Henri Goujon est le président, il va pendant un an en présider les réunions, en l’absence du président, empêché. Il prend parti pour la majorité sortante (Georges Briolay, Louis Rey), contre les dissidents (Henri Vel-Durand, Ernest Mermet) dans le conflit qui agite les radicaux joinvillais lors des élections municipales partielles de 1911 puis du scrutin général de 1912, qui voient la défaite des membres fidèles au comité et au maire Eugène Voisin.

Décoré des palmes académiques en juillet 1913, Régis Clavel meurt le 6 octobre 1914 à Joinville. Il était âgé de 45 ans. Son enterrement civil à Joinville et l’occasion de différents hommages au nom des employés des postes, des radicaux-socialistes, de la Ligue des droits de l’Homme et de la franc-maçonnerie.

L'ancien bureau de poste de Joinville

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14 avril 2018 6 14 /04 /avril /2018 01:01

Félix Léopold Valbonnet naît le 17 janvier 1870 à Paris (10e arr.). Il est le fils d’Henriette Augustine Dubus, herboriste et sage-femme de son époux Auguste Ernest Valbonnet, mécanicien.

En août 1892, Félix Valbonnet épouse à Paris (3e arr.) Juliette Joséphine Blanchard. Il poursuit et développe l’atelier de son père situé 54, rue Notre-Dame-de-Nazareth à Paris (3e arr.). Exerçant une activité de gravure de moules, notamment pour les pneus, Valbonnet est membre du comité de la Chambre syndicale des fabricants de pneumatiques lorsque, en mai 1905, elle accueille un représentant du groupe Peugeot.

Installé avec sa famille à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), avenue du Château, dans le quartier de Polangis en 1899, Valbonnet va s’impliquer dans la vie locale.

Il prend part à la constitution du comité socialiste indépendant, initié par Théophile Leteuil et Eugène Hainsselin, qui est créé le 21 novembre 1907 en présence de 400 électeurs. Valbonnet est élu président du comité, qui prendra ensuite le nom de socialiste évolutionniste.

Lors des élections municipales de mai 1908, Valbonnet est candidat sur la liste de son comité. Il obtient 341 voix pour 1 188 suffrages exprimés (29%) sur 1 613 inscrits. Il n’est pas élu au second tour, sa liste n’emportant qu’un seul siège pour François Provin, tandis qu’un indépendant est désigné (Jean Baptiste Gripon, médecin) et que la majorité radicale-socialiste du maire Eugène Voisin récupère les 21 autres postes de conseillers municipaux. Les socialistes SFIO n’ont pas d’élu.

En 1909, Valbonnet se sépare de Leteuil dont il critique le comportement au sein de la caisse des écoles communales.

Après les inondations de janvier 1910, Valbonnet organise une quête au champ de courses de Vincennes et dans les cafés de Joinville. Un incident se produit quand un responsable du syndicat Cgt, Pataud, venu soutenir en février les grévistes de la société du Bi-Métal, critique cette quête mais doit sortir sous les huées des consommateurs.

Félix Léopold Valbonnet meurt le 28 août 1915 à Joinville. Il était père de trois enfants.

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10 avril 2018 2 10 /04 /avril /2018 01:01

Denis Jacques André Lavogade naît le 30 juin 1920 à Bry-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Louise Vogel, employée de commerce, et de Maurice Lavogade, bijoutier et champion de natation.

La famille Lavogade compte de nombreux responsables associatifs, syndicalistes et militants politiques. Son grand-père, Charles Lavogade, est militant socialiste-révolutionnaire et coopérateur à Paris. Son oncle, Charlot Lavogade, est militant socialiste et à la Ligue des droits de l’Homme au Plessis-Robinson. Son autre oncle, Bébé Lavogade, champion de natation, est militant communiste à Joinville-le-Pont. Son cousin, Simon Lavogade, est également militant communiste à Joinville-le-Pont, combattant dans les Brigades internationales en Espagne et activiste du Mouvement de la Paix.

D’abord coiffeur, Denis Lavogade a passé avec succès en janvier 1938 le brevet élémentaire de mécanicien d'aviation, qui l’autorise à apprendre à piloter ; il rejoint l'école d'Angers-Avrillé. Il devient pilote militaire le 9 mars 1940, à Istres (Bouches-du-Rhône), et est affecté dans la chasse à La Rochelle (Charente-Maritime). Il ne participe pas aux combats de mai et juin contre l’Allemagne et l'armistice le trouva à Pau (Pyrénées-Atlantiques).

Démobilisé et revenu en région parisienne, il a le désir de rejoindre les Forces Aériennes Libres comme son condisciple Roger Forget. Nourri des œuvres de Joseph Kessel, Lavogade rêve de se présenter à Londres devant le général de Gaulle.

Robert Forget, pour éviter le départ en Allemagne, est entré dans la police.

Le 7 janvier 1943 au soir, grâce à sa carte et à des complicités dans l'usine, Forget réussit à pénétrer chez Caudron-Renault, à Issy-les-Moulineaux (Seine, act. Hauts-de-Seine), derrière le Ministère de l'Air, occupé par la Luftwaffe. L'usine, réquisitionnée par les Allemands, travaille pour Messerschmitt, fabriquant le Caudron C-445 Goéland bimoteur. Denis Lavogade, pénètre ensuite dans les hangars et rejoint Forget dans le hall de peinture, d’où les avions sortent de l'usine. Brisant un plomb de sécurité, Forget et Lavogade s’entassent tête bèche dans le petit compartiment toilette.

Mais, juste avant le décollage, un dernier contrôle découvre le forçage et ils sont arrêtés puis emmenés au commissariat de Montrouge, où ils sont torturés. Ils sont ensuite incarcérés à la prison du Cherche-Midi à Paris. Ils comparaissent le 5 février 1943 devant le tribunal de l'air allemand à Paris et sont condamnés à mort pour vol d'un avion allemand. Ils sont exécutés le 7 juillet 1943 au stand de tir Balard à Paris (15e arr.).

Germaine L’Herbier-Montagnon publie (Cap sans retour) en 1948 sa dernière lettre :  « Prison du Cherche-Midi. Notre exécution aura lieu à 11 heures ce matin. Je ne regrette absolument rien. Je vais mourir pour mon idéal. Pas besoin d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer. Je me suis préparé depuis longtemps à ce qui m'arrive, aussi je ne suis pas loin de considérer la chose comme toute naturelle. Aujourd'hui, le ciel est bleu, un vrai temps de pilote ! Je suis prêt. Comme Guynemer, je vais "faire face". Adieu à tous. Adieu au Goéland !... Denis Lavogade. »

Denis Lavogade est inhumé à Bagneux. Après-guerre, sa dépouille est transférée à Bry à la demande de ses parents. Il est déclaré mort pour la France. Son dossier administratif de résistant au Service historique de la défense précise qu’il est homologué DIR (Déportés et Internés résistants).

L’ancienne avenue de Villebois-Mareuil à Bry-sur-Marne, où il naquit, porte le nom de rue Denis-Lavogade depuis 1944. Son nom est gravé sur la plaque commémorative apposée avenue de la Porte-de-Sèvres à Paris (15e arr.).

Caudron C-445 Goéland

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6 avril 2018 5 06 /04 /avril /2018 01:01

Simon Raphaël Pierre Lavogade naît le 10 septembre 1890 à Paris (19e arr.) Il est le fils d’Eugénie Larue, couturière et de son époux Charles Marie Raphaël Lavogade, fabricant de boîtiers de montres. C’est le quatrième des frères d’une famille qui a compté 11 naissances et qui s’installe vers 1900 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) dans le quartier de Palissy.

Comme toute la fratrie, Simon est bijoutier, et comme ses deux frères plus âgés, Bébé et Maurice, Simon est un athlète. En 1908-1909, il pratique le football, en tant qu’arrière, dans l’équipe du Club athlétique de Joinville (CAJ) dont son frère Simon est capitaine. Il participe à plusieurs matches de championnat notamment dans le Nord.

Son activité principale sera la natation. S’il s’aligne en 1907 dans des courses courtes de 100 mètres, sa spécialité, à l’instar de ses frères, sera le grand fond.

Toujours avec ses frères, Maurice participe en août 1911 à une pantomime nautique au sein de la troupe Basket, baptisée Les Amoureux de Léontine, pendant le meeting de natation de Joinville.

En août 1913, Charlot (le fils aîné), Bébé, Maurice et Simon Lavogade affrontent dans un match d'une demi-heure à l'américaine des familles sportives les quatre frères Hanouet. La course, sur 1.700 mètres est gagnée de quinze mètres par les frères Hanouet.

Mobilisé lors de la première guerre mondiale au 46e régiment d’infanterie, Simon Lavogade est blessé gravement à la figure par un éclat d’obus le 30 août 1914. En traitement à l’hôpital militaire de Versailles, il est ensuite placé en convalescence dans sa famille à Joinville. Il réintègre l’armée en 1916 et est décoré, après une citation, de la Médaille militaire et de la croix de guerre en juillet 1916. Selon son carnet, dévoilé par sa petite-fille Claudine Penvern, Simon Lavogade est une gueule cassée : « Toute ma lèvre est tombée sur le côté. Je ne peux pas boire par la bouche, parce que j’ai la mâchoire qui est tombée, alors la langue l’a suivie. »

Sa blessure n’empêchant pas Simon Lavogade de nager, il va reprendre une activité sportive, pendant même sa période de convalescence. Il rouvre ainsi la saison de natation du Cercle athlétique de Joinville en mai 1915 sur l’île Fanac. Il assure en particulier l'entraînement au water-polo. Il participe à une course sur 200 mètres et est l’organisateur, fin août de la même année, d’une fête nautique au profit des blessés militaires organisée à Joinville avec un de ses rivaux, Charles Hanouet, qui sera tué au combat le mois suivant, et deux nageuses, Mlles Darderes et Entraigues.

Reprenant les courses de fond dès 1916, Simon Lavogade participe aux traversées de Joinville et de Paris. Dans cette dernière épreuve, il finit 5e en 1917 puis 4e l’année suivante. Il est alors soldat au 29e régiment de chasseurs à cheval. Il est partie prenante de nombreuses épreuves collectives entre 1924 et 1927 avec le CAJ.

Les trois frères Bébé, Maurice et Simon jouaient également au water-polo, par exemple pour leur équipe du CAJ lors d’un match en juillet 1919.

Marié en mai 1911 à Joinville avec Charlotte Victorine Guincêtre, employée en cinéma, Simon avait célébré ses noces le même jour que son frère Alexandre.

Comme ce dernier, Simon Lavogade va assumer des responsabilités associatives au sein de son club sportif, le CAJ. Il est l’adjoint de son frère pour la trésorerie en 1908. Il rend compte de son activité dans l’hebdomadaire de centre-gauche Voix des communes en 1916. Il gère les engagements dans des courses entre 1926 et 1934 et se présente comme « champion de la rigolade » lors d’un challenge interclub en août à Joinville. C’est lui également qui prononce un discours en décembre de cette année-là aux obsèques de Georges Scornet, adjoint au maire de Joinville et licencié au CAJ.

En janvier 1919, Simon Lavogade a participé à la formation de la Société des mutilés, réformés et veuves de guerre de Joinville-le-Pont, présidée par Gabriel Bureau et à laquelle participe plusieurs personnalités locales comme Émile-Georges Muckensturm ou Etienne Pégon. Il participe à l’organisation d’une fête en faveur de l’association en mai 1924.

Outre ses décorations militaires, Simon Lavogade était titulaire de la médaille d'argent de l’éducation physique. Il résidait depuis avant-guerre dans le quartier de Polangis.

Simon Lavogade meurt le 4 janvier 1963 à Créteil (Seine, act. Val-de-Marne). Il avait 72 ans.

Son fils aîné, Simon Charles Lavogade (1912-2001), militant communiste, s’engage dans les Brigades internationales puis militera au Mouvement de la Paix. Sa fille Yvonne Lavogade (1914-1997) avait également participé à des compétitions de natation ; elle épouse à Joinville en août 1933 Albert Menu.

Simon Lavogade en 1910, agence ROL

 

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4 avril 2018 3 04 /04 /avril /2018 01:01

Maurice Simon Lavogade naît le 23 avril 1888 à Paris (19e arr.) Il est le fils d’Eugénie Larue, couturière et de son époux Charles Marie Raphaël Lavogade, orfèvre. C’est le troisième des frères d’une famille qui a compté 11 naissances et qui s’installe vers 1900 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) dans le quartier de Palissy.

Maurice Lavogade est un champion sportif, pratiquant la natation, principalement des courses de grand fond, où il s’aligne souvent avec ses deux frères Bébé et Simon, mais également parfois des distances plus courtes (200 m. par exemple).

Il participe en août 1908 au championnat du monde de nage sous l’eau, organisé pendant le meeting de Joinville. Il finit troisième des Six heures de Joinville en septembre 1910 et quatrième l’année suivante.

En août 1913, Charlot, Bébé, Maurice et Simon Lavogade affrontent dans un match d'une demi-heure à l'américaine des familles sportives les quatre frères Hanouet. La course, sur 1.700 mètres est gagnée de quinze mètres par les frères Hanouet.

Les trois frères Bébé, Maurice et Simon jouaient également au water-polo, par exemple pour leur équipe du CAJ lors d’un match en juillet 1919

Toujours avec ses frères, Maurice participe en août 1911 à une pantomime nautique au sein de la troupe Basket, baptisée Les Amoureux de Léontine, pendant le meeting de natation de Joinville.

Pendant la première guerre mondiale, Maurice Lavogade est soldat au centre de mobilisation d'artillerie n° 421. Il est décoré de la Médaille militaire.

Marié en août 1908 avec Louise Vogel, employée de commerce, Maurice Lavogade s’installe après la première guerre mondiale à Bry-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne). Comme son père et sa fratrie, il est bijoutier.

Leur deuxième fils, Denis, élève pilote et résistant, est fusillé en 1943.

Maurice Simon Lavogade meurt le 11 décembre 1962 à Bry-sur-Marne, où il est inhumé. Il était âgé de 74 ans.

Maurice Lavogade en 1913

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2 avril 2018 1 02 /04 /avril /2018 01:01

Alexandre Lavogade naît le 7 février 1886 à Paris (19e arr.). Il est le fils d’Eugénie Larue, couturière et de son mari Charles Marie Raphaël Lavogade, bijoutier. Cadet d’une grande famille, puisqu’elle compte 11 enfants, Bébé Lavogade va, comme ses trois frères (Charlot, Maurice et Simon), exercer le métier familial de bijoutier. Autre spécialité familiale, Lavogade, qui se fera appeler Bébé même la quarantaine passée, va être un sportif renommé. La famille s’est installée vers 1900 sur les bords de Marne, dans le quartier de Palissy à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).

Sn premier engagement noté dans la presse nationale est la participation à un cross cyclo-pédestre disputé à Champigny-sur-Marne en mars 1903. Il participe en septembre 1907 à une course pédestre organisée dans le vélodrome du Parc des Princes et réservée aux plus de 100 kilos.

Le football intéresse aussi Bébé Lavogade. Il joue comme demi en 1908-1909 dans l’équipe du Club athlétique de Joinville, dont il est capitaine, contre des clubs du Nord de la France, tandis que son frère Simon est arrière. En 1911, il est devenu gardien de but, puis en 1912 il devient arbitre officiel et continue à officier, au moins jusqu’en 1927.

Son activité sportive principale est cependant la natation, et notamment les courses de grand fond, où il s’aligne souvent avec ses deux frères Maurice et Simon. À partir de 1907, on le voit aux Six heures de Joinville puis en 1908 à la Traversée de Paris, des courses à forte couverture médiatique. En août 1909, il établit une performance, parcourant en Marne 25 kil. 275 m. en 10 heures et annonce vouloir faire le parcours Rouen-Paris.

En août 1913, Charlot, Bébé, Maurice et Simon Lavogade affronte dans un match d'une demi-heure à l'américaine des familles sportives les quatre frères Hanouet. La course, sur 1.700 mètres est gagnée de quinze mètres par les frères Hanouet.

Pendant la première guerre mondiale, Lavogade (Bébé) est agent cycliste au 406e régiment d’infanterie. Il est cité à l’ordre du régiment en novembre 1916. Il obtient des permissions en 1917 qui lui permettent de poursuivre des compétitions de natation.

Lors de la première édition du Marathon nautique Corbeil-Paris, course de 40 km, entre Corbeil et Paris le 3 août 1924, Bébé Lavogade arrive quatrième en 12h55. Il gagne une place l’année suivante.

Les trois frères Bébé, Maurice et Simon jouaient également au water-polo, par exemple pour leur équipe du CAJ lors d’un match en juillet 1919

Bébé Lavogade s’était marié, le même jour que son frère Simon, à Joinville en mai 1911 avec Marguerite Félicie Georgina Sterckx, employée en cinéma. Ils divorcent cinq ans en octobre 1916 plus tard et il se remarie toujours à Joinville en décembre de la même année avec Mathilde Jeanne Tabouret, sœur d’Henri Tabouret (1889-1956), doreur sur bois, militant socialiste puis communiste à Joinville.

L’activité professionnelle de Bébé Lavogade s’exerce dans la bijouterie familiale de la des Francs-Bourgeois à Paris (4e arr.). Il fabrique et répare des boîtiers de montres. En 1928, elle est déplacé rue Charlot (3e arr.).

S’il pratiquait intensément des sports, Bébé Lavogade assumait également des responsabilités associatives dans ce domaine. Il est un des fondateurs du Club athlétique de Joinville (CAJ), dont il est trésorier en 1908. Il est décoré en 1933 de la médaille d'argent de l’éducation physique pour son rôle dans l’encadrement sportif au sein du CAJ.

Les activités artistiques l’intéressent également. Il obtient en octobre 1923 un prix de chant, décerné par l’Association philotechnique joinvillaise. Avec ses frères, il participe en août 1911 à une pantomime nautique au sein de la troupe Basket, baptisée Les Amoureux de Léontine, pendant le meeting de natation de Joinville.

Le militantisme politique de Bébé Lavogade a également une connotation culturelle. Il est élu secrétaire adjoint chargé du théâtre du groupe artistique de la Jeunesse socialiste de Joinville en décembre 1920. Il interprète en janvier 1922 avec une certaine Roussel le duo des Dragons de Villars, opéra-comique d’Aimé Maillart. La représentation se fait au casino-cinéma de Joinville au profit des enfants russes dans le cadre des Fêtes Populaires, organisées par les communistes dans la commune.

Alexandre Bébé Lavogade s’était installé après la première guerre mondiale dans le quartier de Palissy, toujours à Joinville, avenue Marceau. Il meurt le 24 août 1968 à Joinville où il est inhumé, à l'âge de 82 ans. Il avait eu une fille avec sa première épouse.

Maurice et Bébé Lavogade en 1909

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31 mars 2018 6 31 /03 /mars /2018 01:01

Charles Alexandre Lavogade naît le 4 décembre 1883 à Paris (20e arr.). Il est le fils d’Eugénie Larue, couturière et de son mari, Charles Marie Raphaël Lavogade, bijoutier. Aîné d’une grande famille, puisqu’elle compte 11 enfants, Charlot Lavogade se marie civilement en août 1904 à Paris (3e arr.) avec Blanche Marie Leschot. Son père et son beau-père, Charles Leschot, sont tous deux membres du groupe d'études sociales du 4e arrondissement, affilié au Parti socialiste français après l’avoir été au Parti ouvrier socialiste révolutionnaire, et qui rejoindra la SFIO l’an suivant.

Suivant sa famille à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), vers 1900, Charlot Lavogade exerce le métier de bijoutier, à l’instar de son père et de ses trois frères Alexandre dit Bébé, Maurice et Simon. Il est sportif, participant par exemple à un cross cyclo-pédestre à Champigny-sur-Marne en mars 1903. Cependant, contrairement aux autres garçons de la famille, il n’est pas un champion de natation. Il participe cependant en août 1913 à une compétition entre familles sportives qui se déroule à Joinville. Les quatre frères Lavogade sont opposés lors d’un match d'une demi-heure à l'américaine aux quatre frères Hanouet sur une distance de 1 700 mètres. Ce sont ces derniers qui l’emportent de quinze mètres.

Spécialisé dans la bijouterie en or, l’atelier de Lavogade se situe rue Chapon à Paris (3e arr.). Il utilise pour symbole de son poinçon un compas

Résidant boulevard de l'Union au Plessis-Robinson (Seine, act. Hauts-de-Seine) depuis 1925, Charlot Lavogade est un militant actif au sein de la section socialiste SFIO de la commune au moins depuis 1929. Il est candidat lors des élections municipales complémentaires de juin 1934 aux côtés de E. Jacque, représentant de commerce et secrétaire de la section socialiste, de J. Piétri, comptable et trésorier de la section ainsi que de P. Salomon, typographe et syndicaliste. La liste socialiste obtient 124 voix, derrière celle de la majorité municipale (droite) qui en a 266, et la liste communiste avec 179. Elle devance les radicaux-socialistes (99) et les néo-socialistes (tendance Déat et Marquet, 76). Au second tour, la SFIO se désiste en faveur du Pcf, qui échoue cependant.

Lavogade est membre du conseil d'administration de la Caisse des écoles en 1934. Il est trésorier en 1935 de la section du Plessis-Robinson de la Ligue des droits de l'Homme, présidée par Vaillant et dont le doyen est le militant libertaire Jean Grave.

Après le décès de son épouse en juin 1936, Lavogade se remarie à Chatenay-Malabry avec Germaine Clarisse Angéline Bonneau en mai 1937. Il meurt Paris (14e arr.) le 14 janvier 1960. Il était âgé de 76 ans.

Il avait eu trois enfants de son premier mariage. Sa fille aînée, Charlotte, épousera Maurice Henri Cadot, maire socialiste d’Aulnay-sous-Bois (Seine-et-Oise act. Seine-Saint-Denis) en 1964.

 

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