Daniel Dominique Philip naît le 14 novembre 1841 à Gap (Hautes-Alpes). Il est le fils de Marie Turquais et de son époux Eugène Philip, peigneur de laine.
Devenu typographe et vivant quai de l’Hôtel-de-Ville à Paris (4e arr.), Daniel Dominique Philip épouse à Lyon (2e arr.) en mai 1874 Marie Antoinette Lesbros, également native de Gap. Ils s’installeront ensuite rue Saint-Paul, dans le même arrondissement.
Sa carrière professionnelle se termine en 1902 alors que Philip est chef d'atelier de la réserve à l'imprimerie nationale.
C’est vers cette date qu’il s’installe, avec sa femme, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), avenue Gille, dans le quartier de Palissy.
Il va s’impliquer dans la vie locale, devenant, en avril 1905, membre de la commission administrative du bureau de bienfaisance communal.
Lors des élections municipales de mai 1908, Philip est candidat sur la liste du comité radical-socialiste, présidé par Albert Gallas, qui soutient la municipalité sortante d’Eugène Voisin. Les radicaux obtiennent 21 des 23 sièges à pourvoir, en laissant un à la liste du comité socialiste évolutionniste (dissidents socialistes et divers) et un à un indépendant ; les socialistes SFIO n’obtiennent pas d’élu. Philip l’emporte au second tour avec 574 voix pour 1 189 votants sur 1 613 inscrits (48,3%).
L’année suivante, Philip s’associe à plusieurs élus, pour s’opposer à Louis Rey, leader des radicaux-socialistes, qui considérait qu’il fallait que les élus municipaux rendent compte de leur mandat à leurs supporteurs radicaux, et non pas à l’ensemble du corps électoral. La plupart des autres tenants de cette thèse feront partie, en 1911, des dissidents de la majorité municipale (notamment Watrinet, Arnaud et Beauvais).
Cependant, Philip, considéré par Rey comme un « excellent républicain » ne soutiendra pas cette fronde, ayant alors quitté Joinville.
La date de son décès n’est pas connue.
Daniel DominiquePhilip avait été décoré des Palmes académiques en mars 1902 comme officier d’académie.
Narcisse Désiré Chevallier naît le 23 mars 1857 à Ouzouer-le-Marché (act. Beauce-la-Romaine, Loir-et-Cher). Il est le fils d’Octavie Célénie Riby et de son époux Louis Modeste Chevallier, cultivateur.
Devenu ébéniste, Désiré Chevallier vit rue Moreau à Paris (12e arr.). Il s’y marie en août 1881 avec Françoise Philomène Gallais, cuisinière. Ils vivent ensuite rue de Rivoli puis rue du Trésor (4e arr.) avant de s’installer, en 1911, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).
L’année suivante, Chevallier est candidat sur la liste socialiste SFIO pour les élections municipales de mai à Joinville, en compagnie de son fils, également prénommé Désiré. La liste socialiste, conduite par Émile Lebègue et Georges Laruelle arrive en troisième position au premier tour. Elle fusionne au second tour avec la liste des radicaux dissidents d’Ernest Mermet et avec les libéraux de Jules Beauvais sur la base des résultats du premier tour. Au second tour, la coalition l’emporte face aux radicaux-socialistes de la municipalité sortante. Le nouveau conseil comprend 10 radicaux dissidents, dont le maire, Mermet, 7 socialistes SFIO et 6 libéraux. Les Chevallier père et fils ne figurent pas sur la liste du second tour.
Toujours en même temps que son fils, Désiré Chevallier prend en juin 1912 des responsabilités au sein de la section SFIO dont Fernand Grandhomme est le secrétaire. Il siège à la commission exécutive. Chevallier est alors âgé de 55 ans.
Paulin Lucot naît le 29 mai 1853 à Blaisy-Bas (Côte-d'Or). Il est le fils de François Lucot, garde du chemin de fer, et de son épouse Jeanne Palant.
Devenu également cheminot, Lucot est piqueur de la voie au chemin de fer Paris-Lyon-Méditerranée à Mâcon (Saône-et-Loire) en février 1876 quand il se marie à Chagny, dans le même département, avec Françoise Maratray. Il est conducteur de travaux de la voie de chemin de fer à Verdun-sur-le-Doubs (Saône-et-Loire) en 1880.
Installé à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où il réside quai Hector-Bisson, dans le quartier de Palissy, en 1896, Paulin Lucot a vu son activité professionnelle évoluer, puisqu’il est architecte. Il devient avant la première guerre mondiale inspecteur pour la ville de Paris (fonction mentionnée dès 1901 et qu’il exerce toujours en 1918).
Lors des élections municipales de mai 1908, Paulin Lucot est candidat sur la liste du comité socialiste évolutionniste, qui regroupe des opposants au maire Eugène Voisin et à la municipalité radicale-socialiste ainsi qu’au parti socialiste SFIO. La liste est conduite par François-Charles Provin et Eugène Hainsselin, dissident SFIO. Paulin Lucot obtient 374 suffrages au premier tour sur 1188 votants, soit 31,4%. Il n’est pas élu, le comité évolutionniste emportant un seul des 27 sièges à pourvoir pour Provin, face à un indépendant et 25 élus de soutenus par l’équipe sortante ; Eugène Voisin est reconduit au poste de maire.
En 1910, Paulin Lucot participe à l’agitation contre la municipalité conduite dans son quartier de Palissy à propos des dégâts qu’un entrepreneur occasionnerait à une voie menant au port, le chemin de Brétigny. Lucot, qui est le gérant de l’entreprise Moisson, loue un terrain à l’entrepreneur Castella, mis en cause par les riverains. Il polémique avec Louis Rey, un des leaders des radicaux-socialistes dans la ville.
En sa qualité d’architecte, Paulin Lucot est nommé membre le 25 novembre 1918 de la commission cantonale chargée de procéder à la constatation et à l'évaluation des dommages matériels résultant de faits de guerre dans les communes de Saint-Maur-des-Fossés, Créteil, Bonneuil et Joinville-le Pont. Il est alors âgé de 65 ans.
Ayant quitté Joinville vers le début des années 1920, Paulin Lucot s’installe dans la commune voisine de Champigny-sur-Marne. Il devient veuf en mars et décède lui-même le 25 septembre 1930 à Champigny. Il était âgé de 77 ans.
Père de deux filles, Paulin Lucot a vu son aînée Jeanne Gabrielle (1877-1962) épouser en avril 1900 Henri Célestin Stephen Durande (1875-1951), entrepreneur de serrurerie et futur maire de Joinville (1928-1929).
L’abbé Loubier est prêtre dans le diocèse de Mende, en Lozère, en 1907. Il est probablement né au cours des années 1880.
En août 1907, l'abbé Loubier est transféré dans le diocèse de Paris et devient vicaire de Saint-Charles-Borromée à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Le curé de la paroisse est alors Amédée Lassier (1853-1937).
L’année suivante, il est nommé dans la même fonction à Sainte-Marthe des Quatre-Chemins, à Pantin (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Il est notamment chargé du patronage des jeunes gens Saint-Joseph,
Juste avant le début de la première guerre mondiale, il devient curé de Dugny (Seine, act. Seine-Saint-Denis) en juin 1914.
Au lendemain de la guerre, l'abbé Loubier redevient vicaire, cette fois dans la ville de Paris. Il est nommé en octobre 1921 à Saint-Denys de la Chapelle puis en mars 1929 à Notre-Dame de Lourdes.
Au cours des années 1920 et 1930, on retrouve régulièrement l'abbé Loubier comme prédicateur de carême dans diverses églises parisiennes.
En février 1937, il célèbre, en l'église Saint-Georges, rue Bolivar, les obsèques de M. Louis Gaudel, procureur général près la cour de Paris.
Le quotidien royaliste Action française mentionne, en août 1925, l'abbé Loubier comme souscripteur en faveur de la veuve et des enfants d'Ernest Berger, trésorier de l'Action française, assassiné, dans la station de métro Saint-Lazare le 26 mai 1925.
Charles Alexandre Brillaux naît le 19 novembre 1827 à Champigny-en-Beauce (Loir-et-Cher). Il est le fils de Madeleine Rocheron et de son époux Jacques Brillaux, vigneron. Il épouse en septembre 1854, à Montrouge (Seine, act. Hauts-de-Seine), Joséphine Estelle Labitte. La famille s’installe, avant 1857, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où il réside rue de Paris, près de la future gare, qui ouvre en septembre 1859. En 1862, ils déménagent rue du Pont.
Comme l’un de ses frères, Charles Brillaux, qui est comptable, entre dans une société ferroviaire. En 1854, il est le chef d’exploitation de la compagnie du chemin de fer de Paris à Orsay, qui a repris l’année précédente l’exploitation de deux lignes en direction de Sceaux et de la vallée de Chevreuse, partant de la barrière d'Enfer (act. pl. Denfert-Rochereau) à Paris (14e arr.). Présidée par le polytechnicien Jean Claude Arnoux, la compagnie est incluse, en 1857 dans le réseau Paris-Orléans (PO).
Parallèlement à son activité d’administrateur, Charles Brillaux va déposer plusieurs brevets en France et en Belgique. En 1858, il présente avec Damême et Chrzanowski un signal continu de sûreté pour prévenir les rencontres sur les chemins de fer, qu’il améliore l’année suivante. En 1860, il représente Maurice Laudon qui brevète un système de machine locomotive à cylindres oscillants ainsi qu’un système de couverture en ardoises ou tuiles avec tavillons (tuiles de bois).
Faisant montre d’une attention aux questions sociales, Brillaux souscrit en février 1862 pour les ouvriers de Lyon et de Saint-Étienne, en août 1864 pour venir les incendiés de Limoges et, au cours de la guerre franco-prussienne, en septembre 1870, pour la Société de secours aux blessés militaires (act. Croix-Rouge).
À cette même date, Brillaux devient membre du conseil municipal. Il sera réélu dans l’assemblée communale en 1871 et 1874, puis 1881 et 1884 et siégera successivement avec Auguste Courtin (conservateur, maire 1858-1876), Louis Ferdinand Rousseau (bonapartiste, maire 1876-1878) puis Gabriel Pinson (républicain, maire 1878-1888).
Au sein du conseil, Brillaux joue un rôle actif. En janvier 1873, il aide Rousseau, alors adjoint au maire, à établir la liste des pertes subies par les habitants victimes des inondations de la Marne, en compagnie d’un autre conseiller municipal, Alexandre Burgain, et du secrétaire général de la mairie, Fontaine. Le quotidien Le Figaro avait lancé une souscription, qui aurait permis de secourir, selon le journal, 520 personnes à Joinville, soit plus d’un cinquième de la population totale (2 380 habitants en 1872) et plusieurs milliers dans toute la région.
En janvier 1876, Brillaux est délégué du conseil municipal, en compagnie du maître de forges Alphonse Pilté, à une réunion du groupe radical du conseil municipal de Paris qui prépare les élections sénatoriales. Il siège près de Victor Hugo, candidat à ce scrutin.
Suite à la démission de Courtin en septembre 1876, Rousseau devient maire et Brillaux est élu adjoint. Toujours aux côtés de Victor Hugo, Brillaux participe à une « souscription républicaine pour les prochaines élections » législatives, lancée dans le journal des milieux économiques, Le Temps. Il ne figure pas dans le conseil municipal élu en janvier 1878, bien que la quotidien Le Siècle assure qu’il est élu.
Pendant la période où il n’a pas de mandat, Brillaux reste président de la société de secours mutuels des sapeurs-pompiers de Joinville-le-Pont qu’il a fondée en décembre 1877 avec 21 participants et dont il reste responsable jusqu’à sa mort. Il est également désigné comme membre du bureau de bienfaisance communale en 1879.
Brillaux revient aux affaires municipales en 1881, le républicain Gabriel Pinson étant aux affaires avec un conseil où se retrouvent plusieurs radicaux-socialistes. Ils sont réélus en mai 1884, Brillaux figurant sur la liste républicaine du maire, qui recueille une moyenne de 310 voix, soit contre 56 à une liste qualifiée de réactionnaire par la presse radicale. Le score de Brillaux est de 339 votes.
Un conflit éclate en juillet 1884 entre la municipalité et le conseil de fabrique (administration de la paroisse catholique), à propos des sommes qui seraient indûment conservées par le curé sur les recettes des pompes funèbres. Brillaux fait partie, avec Moulinet, Martin et Carpentier, des quatre conseillers municipaux qui refusent de voter pour l’engagement des poursuites contre les gestionnaires paroissiaux.
Brillaux est sélectionné à trois reprises pour siéger dans des jurys de cour d’assises, en mars 1865, novembre 1872 puis février 1888, mais il meurt quelques jours avant cette dernière convocation. Il avait également été retenu comme candidat préfectoral pour des jurys d’expropriation en 1877 et 1886.
Charles Brillaux meurt le 24 janvier 1888 à Nice, où il séjournait à l’hôtel Beau-Rivage. Son décès est transcrit sur l’état-civil de Joinville. Il est enterré à Joinville le 29 janvier. Il avait 60 ans et siégeait depuis 18 ans au conseil municipal où il avait exercé 15 ans de mandat.
Le journaliste Henry Vaudémont, critique vis-à-vis de ses opinions politiques de droite, rend hommage dans l’hebdomadaire radical-socialiste Voix des communes, aux « talents d’administrateur » de Brillaux.
Il était père d’une fille, Antoinette Marie Julie Brillaux, née en 1857, qui épousa en avril 1877 à Joinville le Dr Jean Barborin, médecin et initiateur d’une liste conservatrice lors des élections municipales de mai 1892.
Jules Pierre Belloir naît le 19 novembre 1811 à Paris (9e arr.). Il est le fils de Gabrielle Joséphine Cheviron et de son mari, Jean Marie Belloir.
Comme son père et ses quatre frères, Jules Belloir va être tapissier décorateur.
Mariés en novembre 1842 en l’église Saint-Ambroise à Paris (8e arr.), Adèle Octavie Guillaume et Jules Belloir eurent cinq enfants. Ils résident rue du Roi-de-Sicile, puis quai de Jemmapes. Le même mois, Jules Belloir s’associe avec son frère Julien pour réer la société en commandite Belloir frères qui exploite leur atelier de tapissier décorateur.
La société Belloir frères est une maison célèbre tout au long du siècle. Elle produit des décors de fêtes publiques, le Te Deum du 1er janvier 1852 à Notre-Dame de Paris. Elle intervient également dans des bâtiments publics, comme l’Opéra de Paris. Elle est outre fournisseur de clients fortunés. Belloir frères fut référencée, comme l’atelier paternel, en tant qu’entrepreneur des fêtes du gouvernement.
Des productions de la maison Belloir sont conservées dans différentes institutions, dont le musée d’Orsay à Paris.
Après avoir laissé en 1851 la gestion de leur entreprise commune à son frère Julien, Jules Belloir s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il se remarie, en février 1859 à Ouanne (Yonne), avec Léonie Augustine Gillon. Il ne semble pas avoir eu d’enfant de ces secondes noces. Son père et deux de ses frères s’installent également à Joinville, 5, rue de Paris ; ils résident cependant une partie de l’année à Paris, venant sans doute à Joinville principalement pendant la belle saison.
En août 1865, Jules Pierre Belloir est l’un des 12 membres du conseil municipal de Joinville nommé par décret impérial. Auguste Courtin est maire et Charles-Hippolyte Pinson adjoint. Belloir ne figure pas parmi les 16 élus de l’assemblée locale en septembre 1870.
Jules Belloir ou l’un de ses frères siègent dans des jurys de cour d’assises, en 1864 et 1875.
Jules Pierre Belloir meurt le 4 mars 1887 à Paris (9e arr.) dans son appartement du boulevard Beaumarchais. Il était âgé de 75 ans.
Le plus jeune fils Paul Léon Belloir (1857-1929), reprend l’activité de tapisserie décoration familiale et dirige à partir de 1892 la société, devenue Belloir et Vazelle après que son oncle Julien se soit associé avec Georges Alexandre Vazelle. Paul Léon Belloir épouse en décembre 1880 à Paris (9e arr.), la fille de ce dernier, Jeanne Vazelle. Ils vivent 56, rue de la Victoire à Paris (9e arr.). Paul Léon Belloir est fait chevalier de la Légion d’honneur à l’occasion de l’exposition universelle de 1900, ayant été membre du comité d’admission et du jury des produits relevant de la classe 71 (Mobilier et décoration).
Rideau du foyer de l'opéra de Paris, production Belloir
Pierre Jean Marie Belloir naît en 1783 à Paris, de parents non dénommés selon son acte de décès. Il est cependant mentionné comme étant le fils de Jean François Belloir, employé à l'Académie royale, lors du décès de ce dernier le 11 avril 1814, à l’âge de 73 ans ; Jean François Belloir avait épousé le 15 janvier 1765 à Paris-Saint-Laurent Madeleine Geneviève Cailleaux, qui pourrait donc être sa mère.
Il épouse, au début du 19e siècle, Gabrielle Joséphine Cheviron, avec laquelle il aura six enfants.
Exerçant antérieurement le métier de tapissier, Belloir fonde, en 1827, une maison de tapisserie décoration qui sera célèbre tout au long du siècle. Il produit le décor de fêtes publiques, comme en 1841, celle pour l’anniversaire de l’accession au trône du roi Louis-Philippe. Il intervient également dans des bâtiments publics, comme l’hôtel-de-ville de Paris pour le mariage du duc d’Orléans en 1837. Il est enfin le fournisseur de riches clients. Il fut référencé comme entrepreneur des fêtes du gouvernement à partir de 1841.
Installés d’abord rue de la Tixeranderie (act. rue de Rivoli) à Paris (7e arr.), ses ateliers sont ensuite transférés rue du Roi-de-Sicile dans le quartier Saint-Gervais du Marais (4e arr.).
Les cinq fils Belloir exercèrent tous le métier de tapissier-décorateur. Deux d’entre eux, Jules Pierre et Julien Joseph, fondèrent en 1842 la société Belloir frères, qui prit la succession des activités de Jean Marie Belloir lorsque celui-ci se retira, vers 1845.
Domicilié rue de Paris, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), Jean Marie Belloir y meurt le 18 juin 1869, à l’âge de 85 ans.
Plusieurs des descendants de Jean Marie Belloir résident également à Joinville-le-Pont, notamment trois de ses fils Auguste, Édouard Joseph et Jules Pierre. Ce dernier fut conseiller municipal de la commune.
Intérieur d'un salon aménagé par la maison Belloir
Léopold Nicolas Bellœil naît le 15 février 1850 à Tours (Indre-et-Loire). Il est le fils de Marie Anne Bouchot et de son époux, Nicolas Yves Bellœil, serrurier à Paris. Le père exploita une entreprise de meubles en fer dans le quartier de Ménilmontant, qui fit faillite en 1864, avant qu’un concordat soit signé en 1865 avec les créanciers.
Bien que le nom de Bellœil soit clairement confirmé par l’état-civil, l’orthographe « Belfoeil » est régulièrement utilisée, par exemple dans la des recensements de population ou dans l’activité professionnelle.
Mobilisé pendant la guerre franco-allemande de 1870, Léopold Bellœil sera décoré de la médaille commémorative 1870-1871.
Installé avec sa mère à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier du centre, Léopold Bellœil s’y marie en octobre 1878 avec Henriette Cécile Versy, fille d’un tonnelier. Entrepreneur de peinture à Tours avant son mariage, il s’associe avec son beau-frère Paul Eugène Versy dans l’entreprise Belfoeil-Versy, qui, outre les travaux de peinture, vend également du matériel de quincaillerie et de papeterie, y compris du verre à vitre et du papier peint. Elle est installée en 1903 route de la Brie, dans le quartier en développement de Polangis.
De nouveau en compagnie de son beau-frère, Bellœil est candidat lors des élections municipales de mai 1892 à Joinville-le-Pont. Il figure sur la liste d’opposition à la majorité sortante, républicaine et radicale-socialiste, conduite par le maire Eugène Voisin. Elle a été montée par Albert Bocquentin, négociant et conseiller municipal sortant avec le Dr Jean Barborin, médecin, et s’affiche nettement conservatrice. La liste de droite obtient une moyenne de 141 voix, soit 22,1% des 639 suffrages exprimés pour 644 votants ; elle a un élu, Honoré Moulinet, marchand de bois et conseiller municipal sortant, tandis que les radicaux en ont 16 au premier tour et emportent les six postes restants au second. Bellœil avait recueilli 78 votes (12,2%).
Léopold Bellœil meurt le 9 février 1912 à Joinville, âgé de 61 ans. Son épouse était membre de la section de Joinville d’une association humanitaire, la Société de l'allaitement maternel. Ils avaient eu une fille.
Eugène Léon Bethfort naît le 24 juillet 1869 à Paris (4e arr.). Sa mère, Céline Henriette Louise Auvray, est ouvrière bardeuse. Son père, Arthur Désiré Bethfort, est sergent aux sapeurs-pompiers.
La famille s’installe, vers 1874, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où le père Bethfort est garde-champêtre et sert dans les sapeurs-pompiers.
À l’âge de 19 ans, Eugène Bethfort s’engage dans l’armée à Paris (7e arr.). Il est affecté à la 15e section d’ouvriers et commis d’administration. Il devient caporal en octobre 1889 puis sergent en août 1900.
Il s’embarque le même mois pour l’expédition française en Chine, suscitée par la réaction internationale au siège des légations étrangères à Pékin. La révolte, dite des Boxers, était à l’initiative de la société secrète les Poings de la justice et de la concorde. L’expédition s'acheva par la victoire contre la Chine des huit nations alliées (Autriche-Hongrie, France, Allemagne, Italie, Japon, Russie, Royaume-Uni et États-Unis). Pendant la campagne, Bethfort est promu adjudant en novembre 1901. Il rentre en France en janvier 1902.
Toujours domicilié à Joinville, Bethfort épouse en août 1902, à Auch (Gers) Emma Jeanne Philomène Robert. Il reprend ses activités dans les bureaux de l'intendance au sein de la 17e section.
Pendant la première guerre mondiale, Bethfort demande à quitter l’intendance pour intégrer une unité combattante. Il rejoint, en mars 1916, après avoir été nommé adjudant-chef, le 1er bataillon de pionniers du 122e régiment territorial d'Infanterie. Il est gratifié d’une citation : « Excellent sous-officier, venu sur sa demande en mars 1916 de l’intendance. Dans l’infanterie, a constamment fait preuve de beaucoup de dévouement dans son service et de courage dans les missions qui lui ont été confiées ». Les bataillons de pionniers ouvraient le terrain avant les interventions des autres troupes.
Après la guerre, Bethfort fait partie, en 1920 de l’armée du Rhin, qui regroupe les troupes françaises d’occupation en
Eugène Léon Bethfort naît le 24 juillet 1869 à Paris (4e arr.). Sa mère, Céline Henriette Louise Auvray, est ouvrière bardeuse. Son père, Arthur Désiré Bethfort, est sergent aux sapeurs-pompiers.
La famille s’installe, vers 1874, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où le père Bethfort est garde-champêtre et sert dans les sapeurs-pompiers.
À l’âge de 19 ans, Eugène Bethfort s’engage dans l’armée à Paris (7e arr.). Il est affecté à la 15e section d’ouvriers et commis d’administration. Il devient caporal en octobre 1889 puis sergent en août 1900.
Il s’embarque le même mois pour l’expédition française en Chine, suscitée par la réaction internationale au siège des légations étrangères à Pékin. La révolte, dite des Boxers, était à l’initiative de la société secrète les Poings de la justice et de la concorde. L’expédition s'acheva par la victoire contre la Chine des huit nations alliées (Autriche-Hongrie, France, Allemagne, Italie, Japon, Russie, Royaume-Uni et États-Unis). Pendant la campagne, Bethfort est promu adjudant en novembre 1901. Il rentre en France en janvier 1902.
Toujours domicilié à Joinville, Bethfort épouse en août 1902, à Auch (Gers) Emma Jeanne Philomène Robert. Il reprend ses activités dans les bureaux de l'intendance au sein de la 17e section.
Pendant la première guerre mondiale, Bethfort demande à quitter l’intendance pour intégrer une unité combattante. Il rejoint, en mars 1916, après avoir été nommé adjudant-chef, le 1er bataillon de pionniers du 122e régiment territorial d'Infanterie. Il est gratifié d’une citation : « Excellent sous-officier, venu sur sa demande en mars 1916 de l’intendance. Dans l’infanterie, a constamment fait preuve de beaucoup de dévouement dans son service et de courage dans les missions qui lui ont été confiées ». Les bataillons de pionniers ouvraient le terrain avant les interventions des autres troupes.
Après la guerre, Bethfort fait partie, en 1920 de l’armée du Rhin, qui regroupe les troupes françaises d’occupation en Allemagne. Il stationne à Bonn en juillet puis à Mayence à partir d’août.
Déjà titulaire de la croix de guerre, de la médaille nationale commémorative de l’expédition de Chine depuis juillet 1902 et de la médaille militaire (depuis décembre 1908), Bethfort est fait chevalier de la Légion d’honneur en juillet 1921. Il obtient ainsi une médaille que son père, également sous-officier, chez les pompiers, rêvait d’obtenir, et que recevra également son frère cadet, Henri.
En retraite et résidant alors à Ban-Saint-Martin (Moselle), Eugène Bethfort est hospitalisé début juillet à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce à Paris (5e arr.). Il y meurt le 10 août 1929. Il était âgé de 60 ans.
Arthur Désiré Bethfort naît le 16 août 1827 à Saint-Quentin (Aisne). Il est le fils de Marie Marguerite Adélaïde Carpentier et de Pierre Auguste Quentin Bethfort, tous deux ouvriers, le second résidant à Dallon, Aisne, qui se marient en octobre.
Il s’engage en 1847 dans l’armée et servira dans les sapeurs-pompiers de Paris, qui dépendent de l’infanterie. En 1862, il est sergent. Il épouse en novembre 1866 à Paris (19e arr.) Henriette Célinie Louise Auvray, bardeuse de souliers. Il réside à la caserne de la rue Culture-Sainte-Catherine de Paris (4e arr.). Ils s’installent ensuite, dans le même arrondissement, rue de Sévigné. Ils avaient déjà donné naissance en décembre 1863 à une fille et auront ensuite quatre garçons.
La famille s’installe, vers 1874, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où Bethfort est garde-champêtre et sert dans les sapeurs-pompiers, dont la brigade est rattachée au régiment de Paris. Bethfort indique dans un document de 1891 en être l’instructeur et l’un des fondateurs. Les sapeurs-pompiers de Joinville étaient déjà signalés, à ce moment dans le cadre de la garde nationale, en 1868. Toujours en 1874, Bethfort obtient une pension de retraite pour 27 ans de services militaires, dont 12 ans en tant que sergent. Il est encore actif parmi les pompiers de Joinville en 1883 et peut-être jusqu’en 1891.
Bethfort participe à plusieurs souscriptions publiques, en novembre 1871 pour la reconstruction du palais de la Légion d'honneur, incendié lors de la Commune de Paris puis en septembre 1875, en faveur des victimes des inondations de la Marne.
Décoré en novembre 1869 de la médaille militaire, Bethfort obtient une médaille d'argent de sauvetage en mai 1880. Il est récompensé pour avoir, en janvier 1880 avec quatre autres pompiers de Joinville, « bravé tous les dangers de la débâcle des glaces de la Marne, pour porter secours aux personnes surprises par la crue subite des eaux. »
Son rêve est cependant de devenir titulaire de la Légion d'honneur. Il entreprend des démarches en ce sens. Une commission de la chambre des députés, saisie de sa requête, estime, en décembre 1883, qu’elle « aurait dû être adressée au Ministre compétent par la voie hiérarchique ». Le sénat fait de même, en mai 1884, estimant être « dans l'impossibilité de vérifier les assertions de cet ancien militaire. »
Arthur Désiré Bethfort meurt le 5 mars 1891 à Joinville, âgé de 63 ans, sans avoir obtenu le ruban qu’il convoitait. Par contre, deux de ses fils (Eugène et Henri), militaires de carrière, en seront décorés.