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19 septembre 2020 6 19 /09 /septembre /2020 00:01

Ferdinand Georges Miallion naît le 4 juin 1866 à Issoudun (Indre). Il est le fils de Louise Pujol et de son mari, Jean Baptiste Félix Miallion, menuisier ébéniste.

Devenu serrurier à Paris (11e arr.), Ferdinand Miallion fait peut-être partie des fondateurs de la société coopérative de production de serrurerie L'Avenir du bâtiment, créée en juin 1895 et située rue Saint-Maur, où il réside en 1987. Il est lié au directeur de la coopérative, Jules Le Corre, serrurier également.

En avril 1897 Ferdinand Miallion épouse à Paris (11e arr.) Émelie Jeanne Soudan, couturière. Ils divorcèrent en janvier 1901. Il se remarie à Paris (18e arr.) en septembre 1902 avec Élisa Müller. Ils sont installés à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) en 1906 et vont désormais vivre dans le quartier de Palissy, sur la rive gauche de la Marne, d’abord rue de Brétigny (act. avenue du Président-Wilson) puis avenue Théodore et enfin avenue Lefèvre.

Lors de l’exposition internationale de Milan en 1906, L'Avenir du bâtiment est présente et obtient une médaille d'or. À titre personnel, Ferdinand Miallion, recueille une mention honorable à cette occasion.

L’assemblée générale de la coopérative en novembre 1908 remplace Le Corre, démissionnaire, par Louis Fournillon en tant que directeur. Ferdinand Miallion est président du conseil d'administration. Lors de la démission pour raison de santé de Fournillon en mars 1924, Miallion était co-directeur de l’entreprise, tout en continuant de présider son conseil. Il est réélu en tant que directeur.

Ferdinand Miallion meurt le 30 juillet 1927 à Joinville. Il était âgé de 51 ans et avait eu avec sa seconde épouse deux enfants, dont l’un, Léon, prit sa suite à la direction de L'Avenir du bâtiment et l’autre, Georges, fut conseiller municipal de Joinville-le-Pont (1935-1941).

Le quartier de Palissy à Joinville-le-Pont (années 1960)

 

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17 septembre 2020 4 17 /09 /septembre /2020 00:01

Suite de la biographie de John Tarn McGrew

Le commandant McGrew assiste à un grand nombre d’évènements sportifs, comme ceux organisés par le Cercle athlétique de Joinville, dont il est président d’honneur en 1932. Il dote plusieurs manifestations. Il crée ainsi un challenge de natation à son nom en août 1927 pour des courses de 250 mètres par relais de cinq nageurs, organisé également les années suivantes.

À partir de mai 1935, il dote le grand prix international de marche de Joinville, organisé également par le CAJ, d’un challenge McGrew, toujours couru en 1939.

Après avoir accueilli chez lui en 1929 une grande fête pour ce club, John Tarn McGrew fait don en 1930 d’un terrain en bord de Marne à l’Association sportive de la préfecture de police (ASPP) pour l’aménagement du siège de sa section d’aviron. Il continue d’organiser des manifestations en faveur du développement de ce club dans sa villa, attirant des personnalités politiques et américaines.

En décembre 1931, toujours à Joinville, John Tarn McGrew préside une importante réunion de lutte dans la salle Printania.

Devenu propriétaire d’une autre résidence, encore à Joinville dans le quartier de Polangis, quai de Béthune, sur un canal parallèle à la Marne, McGrew est l’un des fondateurs de l’Association syndicale libre des propriétaires riverains, qui en assure la gestion.

La famille McGrew est la vedette d’un fait-divers, en septembre 1924, qui suscite des dizaines d’articles dans la presse quotidienne. Leur appartement de la rue de Lille est l’objet d’un cambriolage nocturne pendant qu’ils séjournent à Joinville. Le montant du vol de L'argenterie et des bijoux est estimé à 700 000 francs. La qualité d’ancien directeur de la police américaine, plus encore que le montant du vol, mobilise le préfet de police et le directeur de la police judiciaire, lequel est désireux, selon le quotidien Le Figaro « de prouver à son confrère américain qu'il peut lui arriver, une fois par hasard, de retrouver un voleur ».

M. McGrew, qu’on dit vexé, engagea une enquête personnelle, établissement qu’il s’agissait de cambrioleurs-grimpeurs s’étant introduits par une fenêtre donnant sur un balcon. En quelques jours, la police récupère les pierres précieuses descellées chez quatre receleurs puis arrête le voleur.

L'exposition coloniale organisée à Paris, dans le Bois de Vincennes, en 1931 comporte un vaste pavillon américain, reproduisant la résidence Mount-Vernon de George Washington. McGrew est commissaire d'honneur de la section hawaïenne.

John Tarn McGrew

L’activité de John Tarn McGrew pendant la deuxième guerre mondiale n’est pas connue. Peut-être est-ce lui le McGrew, civil américain, qui fait paraître, en janvier 1944, une annonce dans le quotidien L’Écho d’Alger pour chercher un « petit appartement meublé ou chambre meublée avec salie de bains, quartier parc de Galland ou Télemly », deux des zones résidentielles de la ville.

Les époux McGrew font une visite à Hawaï en 1953 chez sa sœur.

John Tarn McGrew meurt le 7 mars 1955 à Paris (4e arr.). Il est inhumé au cimetière de Passy. Il était âgé de 79 ans, n’avait pas eu d’enfant et était domicilié à Joinville, quai de Béthune, dans le quartier de Polangis. Il était décoré de la croix de guerre et chevalier de la Légion d’honneur.

Une fondation McGrew a été constituée. Son ancienne demeure, la villa Aloha, quai de Polangis à Joinville, qui a été le siège du club d’aviron de la préfecture de police (ASPP), porte une plaque à son nom.

En souvenir de son mari, Mme McGrew fit don en 1960 à la cathédrale protestante américaine de la Sainte-Trinité à Paris (Holy Trinity) d’un drapeau de Hawaï, complétant la collection. Elle complétait, après la transformation du territoire en État membre de l’union nord-américaine en 1959, la collection de drapeaux des autres États déjà accrochés dans la nef de l’édifice.

Fin

Le siège de l'ASPP à Joinville

 

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15 septembre 2020 2 15 /09 /septembre /2020 00:01

Début de la biographie de John Tarn McGrew

John Tarn McGrew nait le 3 septembre 1876 à Honolulu, royaume de Hawaï. Il est le fils de Pauline Gillett et de son mari, John Strayer McGrew (1823-1911), riche médecin de nationalité américaine, qui sera un des artisans de l’annexion de l’archipel par les États-Unis en 1888. Son nom est fréquemment orthographié « Mac-Grew » en France.

La famille McGrew à Honolulu

Il fait ses études à l'université Stanford (Leland Stanford Junior University, Palo Alto, Californie, États-Unis) jusqu’en 1899. Pendant son cursus, il est membre de l’équipe de base-ball du campus. Il prend ensuite un emploi administratif à Hawaï.

Grâce à la fortune de son père, évaluée en 1902 par le San Francisco Daily Times à plus d’un demi-million de dollars, John Tarn McGrew disposera toute sa vie de moyens financiers importants qui lui permettront d’avoir une position mondaine.

En mai 1910, John Tarn McGrew épouse à Londres (Royaume-Uni) Isabelle Isham Scott, une américaine originaire de Tarrytown (New-York, États-Unis), divorcée dix ans plus tôt d’avec Douglas Stewart Grant, frère de la comtesse d’Essex. Elle fréquentait régulièrement la colonie américaine à Paris. Elle meurt un an plus tard, au cours d’un séjour à Montreux (Vaud, Suisse) et est enterrée à Paris, au cimetière de Passy.

John Tarn McGrew séjourne en Europe, où il est signalé en février 1913 au bal annuel du Skikjoring-Club de Saint-Moritz (Grisons, Suisse).

Trois ans plus tard, John Tarn McGrew se remarie en juin 1914 à Reading (Pennsylvanie, États-Unis) avec Marie Caroll Smith, issue d’une famille en vue dans la ville. Ils ont prévu de passer leur voyage de noces à Paris. Leur paquebot, le Cecile, quitte l’Amérique juste après le début de la première guerre mondiale, mais se voit obligé de faire demi-tour et revient à Bar Harbor (Maine) par peur d’être capturé. Ils viennent cependant en

Après l’entrée en guerre des États-Unis en avril 1917, John Tarn McGrew est nommé attaché militaire adjoint de l’ambassade à Paris. Il est en 1918 l’officier de liaison des troupes américaines avec le général Augustin Gouraud en Lorraine, puis avec le général Henri Gouraud en Champagne. Il restera lié avec ce dernier. Il est ensuite nommé chef de la police américaine en France. Il aura le grade de major (commandant).

Il reste en France après la fin du conflit, s’installant rue de Lille à Paris (7e arr.) et acquérant une résidence secondaire à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), quai de Polangis. Cette dernière porte le nom de villa Aloha, en souvenir de ses origines hawaïennes.

À partir de 1920, John Tarn McGrew est un collaborateur parisien de l’établissement new-yorkais Bankers Trust Company, mais il semble principalement occupé à des activités mondaines. On note ainsi plusieurs saisons à Biarritz ou à Monte-Carlo, quelques retours aux États-Unis, notamment à Hawaï, un séjour l’hiver 1934 chez la princesse de Reuss à Rome. Il est membre de plusieurs cercles, dont le Traveller’s club.

À suivre

John Tarn McGrew en joueur de base-ball à Stanford

 

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11 septembre 2020 5 11 /09 /septembre /2020 00:01

Philippe Bonnardel naît le 28 juillet 1899 à Paris (19e arr.). Il est le fils de Marie Amélie Milard, couturière, et de son mari Jean Bonnardel, boucher, domiciliés rue Barbanègre.

En 1911, la famille est installée à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où elle exploite une boucherie située dans le quartier du Centre, rue de Paris, à proximité de la gare. Philippe Bonnardel fréquent l’école primaire supérieure Arago (act. lycée Arago, Paris 12e arr.), où il commence sa pratique du football.

Au cours de la première guerre mondiale, son père est mobilisé dans l’infanterie puis l’artillerie, tandis que Philippe Bonnardel poursuit des études d’ingénieur à l'Ecole spéciale des travaux publics. Sa mère obtient des secours en 1916 et 1917 pour couvrir ses frais de scolarité. Il continue sa pratique sportive avec un club joinvillais, probablement le Cercle athlétique de Joinville (CAJ).

Bien que son droit à un sursis ait été reconnu, les conditions de guerre font que Bonnardel est mobilisé, à l’âge de 18 ans en avril 1918 comme sapeur dans le 8e régiment de génie. Il est démobilisé en avril 1921 et peut alors achever ses études d’ingénieur.

Au cours de sa période militaire, il devient membre du Gallia Club, successeur de l'AS Charenton qui évolue dans le Bois de Vincennes. Il fait partie de l’équipe de France de football qui est demi-finaliste des Jeux olympiques d’Anvers en 1920. Il est appelé dans l’équipe de France de football qui remporte en 1921 son premier match contre l’Angleterre. Il joue comme demi et est présenté comme appartenant à l’école de Joinville, centre de formation sportif militaire dans le Bois de Vincennes, sur le territoire de Joinville-le-Pont à ce moment (act. INSEP à Paris, 12e arr.). Il sera, au total, sélectionné 23 fois en équipe nationale.

Dès sa sortie de l’armée, Philippe Bonnardel joue avec le Red Star club de Saint-Ouen (Seine, act. Seine-Saint-Denis) la finale de la coupe de France de football contre l'Olympique, club parisien le plus titré à l’époque, basé à Pantin (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Bonnardel gagnera la coupe avec son équipe en 1921 et les deux années suivantes.

L'équipe des Jeux olympiques de Paris, 1924. Philippe Bonnardel debout, 3e à partir de la droite

Même si le football n’avait pas alors, en France, un statut professionnel, Bonnardel n’a pas à ce moment d’autres activités. En janvier 1923, le quotidien sportif L’Auto le présente ainsi : « Philippe Bonnardel, l'incontesté titulaire de la place de demi gauche, personnifie le joueur intelligent, fin, correct, mais décidé ». Il est surnommé « Phi-phi. »

Avant de se marier, il décide de prendre un poste d’ingénieur qu’on lui offre à Rouen (Seine-Inférieure, act. Seine-Maritime). Il épouse à Paris (10e arr.) en octobre 1925 Yvonne Gabrielle Laroque, dont il divorce neuf mois plus tard en juillet 1926 à Rouen. Pendant cette période, Bonnardel est entraîneur-joueur au club US Quevilly, qu’il emmène en finale de la coupe de France en 1927. La même année, il est qualifié pour la dernière fois en équipe de France contre le Portugal et porte, à cette occasion, le brassard de capitaine.

 

Rentré à Joinville-le-Pont en 1929, Bonnardel vit avec sa famille rue des Réservoirs, dans le quartier du Centre. Son père a abandonné la boutique de Joinville et exploite un commerce de viande en gros à l’abattoir de la Villette, où il est chevillard. Son frère cadet, prénommé également Jean, qui l’avait accompagné un temps au Red Star, est boucher à Saint-Maur-des-Fossés.

Poursuivant son activité sportive, Philippe Bonnardel est affilié au Club athlétique des sports généraux (CASG), fondé par la Société générale et qui joue au stade Jean Bouin à Paris (16e arr.). Il travaille peut-être pour l’entreprise cinématographique Pathé-Natan, basée à Joinville, dont il entraîne, en 1931, l’équipe corporatiste de football, qui joue sur un stade créé dans la commune voisine de Champigny.

En mars 1935, Philippe Bonnardel se remarie à Paris (19e arr.) avec Fernande Julie Derniest. Il vit dans cet arrondissement, rue de Crimée.

Pendant la deuxième guerre mondiale et ensuite, Philippe Bonnardel continue de s’intéresser au football. Il critique ainsi en février 1944 l’organisation des clubs français, commente dans la presse le match France-Belgique en novembre 1950 et participe, en ouverture de ce rendez-vous, à un match de vétérans internationaux contre une sélection du Red Star.

Philippe Bonnardel meurt le 17 février 1953 à Paris (20e arr.). Il se présentait comme industriel et résidait rue Mounet-Sully. En juillet 1934, il avait été décoré de la médaille d'or de l’Éducation physique.

 

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9 septembre 2020 3 09 /09 /septembre /2020 00:01

Jean Bonnardel naît le 11 septembre 1870 à Épinac (Saône-et-Loire). Il est le fils de Jeanne Drouchin et de son mari Jean Marie Bonnardel, voiturier, illettré.

Boulanger à Gevrey (Côte-d'Or), Bonnardel fait un service militaire raccourci à un an dans le 29e régiment de ligne, du fait qu’il est soutien de famille après le décès de sa mère. Il s’installe d’abord à Baigneux-les-Juifs (Côte-d'Or) en 1892 puis à Paris (19e arr.) en 1893, alternativement rue de Flandre et rue Mathis, et il est devenu boucher en 1898. En mai de cette année, il épouse Marie Amélie Milard, fille d’un marchand de vins.

Après la naissance de leurs deux fils, la famille s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où ils exploitent une boucherie dans le Centre, rue de Paris.

Au cours de la première guerre mondiale, d’abord rattaché à la place de Paris et continuant probablement son activité, Jean Bonnardel est mobilisé en juin 1915 dans l’infanterie. Il passe en août 1917 dans l’artillerie et est démobilisé en décembre 1918.

Après le conflit, l’activité de boucherie de Bonnardel se développe à Joinville puis, à partir de 1924, à l’abattoir de La Villette (Paris, 19e arr.) ou il est chevillard, faisant désormais du commerce en gros. Il continue de résider à Joinville, rue des Réservoirs.

En juin 1923, Bonnardel participait à la reconstitution de l’union des commerçants et industriels de Joinville, présidée par le couvreur Lucien Lavoipierre, en étant membre de sa commission de réorganisation et de propagande.

Pour les élections municipales de mai 1929 à Joinville, Jean Bonnardel est candidat sur la liste d’Union républicaine et démocratique (droite) conduite par le maire sortant, Stephen Durande. Il est en outre l’un des assesseurs du premier des deux bureaux de vote de la commune.

Au premier tour, la liste de droite, avec en moyenne 38,8% des votes exprimés, est devancée par la liste de la Concentration des gauches (radical-socialiste et socialiste SFIO) conduite par un ancien adjoint au maire, Georges Briolay (radical), qui recueille 42,8%. Le Bloc ouvrier et paysan du communiste Roger Bénenson obtient 18,4%. Bonnardel est crédité de 906 voix, soit 42,6% des 2 126 suffrages exprimés sur 2 491 inscrits.

Au second tour, la liste de la municipalité sortante (41,6% et 5 élus sur 27) est toujours devancée par le cartel des gauches (45,9% et 22 sièges), les communistes obtenant 12,5%. Bonnardel n’est pas élu, de même que le maire Durande.

Le Comité d’union républicaine et d’action sociale, fondé en 1912, qui est la principale organisation de la droite dans la commune de Joinville, se transforme en mars 1935 en Union des républicains, association constituée dans un cadre uniquement municipal. Présidée par René Kirbuhler, l’Union compte Lavoipierre comme vice-président et Bonnardel en tant que membre du bureau, au côté par exemple du futur maire Georges Defert, affilié au parti social français.

Prenant prétexte « des fusillades du 6 février [1934], des scandales Stavisky et autres dans lesquels figurent des députés, des magistrats, d’anciens ministres, tous radicaux et maçons », l’Union des républicains de Joinville décide de rompre l’accord qu’elle avait établi avec les radicaux-socialistes et de présenter une liste « composée en totalité d’éléments modérés et nationaux ». Elle appelle « à la séparation de l’administration municipale et de la politique » et présente un programme axé sur la « diminution des charges écrasantes », l’atténuation des dépenses publiques, la simplification des rouages administratifs et l’application des lois sociales. Ses candidats se présentent comme des « hommes d’ordre et d’action. »

Jean Bonnardel figure sur la liste présentée pour les élections municipales de Joinville en mai 1935 par l’Union des républicains en étant présenté comme ancien commerçant, bien qu’il semble continuer son activité de gros.

Les candidats de droite arrivent en tête, avec une moyenne de 37,6%, devançant la liste du maire sortant Georges Briolay, qui a perdu le soutien du parti socialiste SFIO et a 27,5%. Les communistes de Robert Deloche suivent avec 27,1% et la socialistes SFIO de François Derivière ont 7,4% avec une liste incomplète. Bonnardel obtient 921 voix (32,2%) sur 2 856 suffrages exprimés pour 2 923 votants et 3 433 inscrits.

Au second tout, l’Union républicaine lance un appel à « barrer la route aux communistes ». Malgré l’union de ces derniers et des socialistes, l’Union des républicains reste en tête, avec 41% et 25 sièges contre 39% et 2 élus pour la gauche, les radicaux-socialistes reculant à 20%. Bonnardel devient conseiller municipal avec 1 146 voix (39,5%) sur 2 899 suffrages exprimés et 2 924 votants. La liste de droite estime que les électeurs « ont montré leur réprobation pour la turbulence et de la démagogie » et élit Léon Lesestre comme maire.

Au cours de la deuxième guerre mondiale, après la destitution des deux élus communistes, un conseil municipal est désigné par arrêté préfectoral du 20 février 1942. Le maire et ses adjoints sont reconduits, ainsi que Bonnardel, désigné comme boucher en gros. Les nouveaux élus sont installés en mars.

La municipalité est renversée au moment de la Libération de Joinville, le 25 août 1944, le maire et les quatre adjoints étant arrêtés par le comité local de Libération.

Jean Bonnardel meurt le 9 août 1955 à Joinville. Il était âgé de 84 ans.

Son fils aîné, Jean Bonnardel (1899-1953), ingénieur et industriel, fut footballeur à Joinville-le-Pont, Paris (Gallia-Club et CASG), Saint-Ouen (Red-Star) et Quevilly. Il a été triple vainqueur de la coupe de France (1921-1923), sélectionné olympique (1924) et 23 fois titulaire en équipe nationale.

Son fils cadet, Jean Louis Bonnardel, lui aussi footballeur au Red-Star, fut comme son père boucher à Joinville, Paris et Saint-Maur-des-Fossés.

La rue de Paris à Joinville-le-Pont

 

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1 septembre 2020 2 01 /09 /septembre /2020 00:01

Pierre Louis Hugedé naît le 1er janvier 1831 à Paris (8e arr.). Il est le fils de Nicole Moreau et de son époux Guy Louis Hugedé.

Associé à un bijoutier pour l'exploitation d’une fabrique de lettres et enseignes rue des Filles-du-Calvaire à Paris (3e arr.), il s’en sépare dès 1858 mais poursuit l’activité tout seul. Il dépose un brevet dans ce domaine en 1864 et améliore son invention en 1866. Hugedé présente ses produits à plusieurs grandes expositions, comme à Paris en 1867, Le Havre 1868, et Rome 1870.

À côté de son activité industrielle, Hugedé s’intéresse également à l’immobilier, les deux domaines profitant largement du réaménagement de Paris à l’œuvre au cours du second empire. Il fait reconstruire un immeuble boulevard Bonne-Nouvelle à Paris (10e arr.) où il déménage son activité. Il acquiert également des terrains à Joinville-le-Pont, dans le tout nouvellement lancé quartier de Palissy, que le céramiste Gille a commencé à diviser en lots. Hugedé commence à commercialiser ses parcelles au début de l’année 1870.

La guerre franco-prussienne cette année-là va interrompre la vente des lots, d’autant que la zone est connexe au champ de bataille de Champigny, qui fait plus de 2 000 morts fin 1870 sur les communes de Joinville et Champigny. Le pont qui permettait d’accéder au quartier depuis la rive droite de la Marne et Paris est détruit.

Pendant le conflit, Hugedé se mobilise en faveur des blessés. Il préside le premier comité local de la Société de secours aux blessés militaires (Croix-Rouge), qui est installée en novembre 1870. Il crée une ambulance en bord de rivière (hôpital de toile provisoire). Au sein de la Croix-Rouge, Hugedé est chargé du ravitaillement. Il s’intéressera ensuite aux possibilités d’amélioration des constructions provisoires, et notamment des moyens de leur assurer une bonne aération et du chauffage. Il restera actif dans la Société de secours aux blessés jusqu’à la fin de sa vie.

Après la guerre, Hugedé reprend son activité de production de lettres, médailles et enseignes. Il est présent à l’exposition internationale de Lyon en 1872 et à l'Exposition universelle de Vienne en 1873. Il emploie dans son atelier des invalides de guerre. En avril 1875, Hugédé cède son fonds de commerce.

Il devient alors architecte, construisant d’abord sur ses terres de Joinville des constructions réputées être économiques et hygiéniques, qu’il s’efforce de diffuser.

Louis Hugedé épouse en août 1883 à Paris (1er arr.) Anne Catherine Steinmann. Il mobilise ses compétences en mécanique et architecture pour proposer pour la Croix-Rouge un modèle-type de baraques d'ambulances mobiles, destiné selon ses partisans « à rendre d’énormes services en temps de guerre et d'épidémie ». Il décrit et fait fabriquer aussi des panneaux aérifères, à circulation d'air, d'un moulage facile et rapide, faits avec les matériaux quelconques que présente le sol, n'exigeant ni cuisson, ni appareils, ni ouvriers spéciaux, qu’il recommande pour les soubassements des baraques d'ambulance et des hôpitaux provisoires. Il met aussi au point des calorifères portatifs pour les ambulances et tentes. Ses produits sont présentés à l’exposition universelle de 1885 à Anvers (Belgique).

Il étend son champ d’action à l’industrie de la bière, proposant des glacières, germoirs, séchoirs ainsi que des matériaux isolateurs lors de l’exposition des bières françaises de 1887 à Paris.

Si le comportement humanitaire d’Hugedé est fréquemment salué dans la presse conservatrice, il n’en est pas de même dans le journal local de tendance radicale-socialiste. Ainsi, après le décès du premier adjoint au maire de Joinville, Nicolas Chéret, une polémique éclate. Chéret, franc-maçon, se fait administrer l’extrême onction. Une foule, évaluée à 500 personnes par l’hebdomadaire Voix des communes, et comprenant selon lui 200 libres-penseurs, se rend aux obsèques. Hugedé prend la parole pour en appeler à la « miséricorde divine sur le pêcheur repenti. »

Pierre Louis Hugedé meurt le 31 décembre 1891 à Paris (8e arr.) à son domicile de la rue du Faubourg-Saint-Honoré. Son épouse, quant à elle, résidait à Heidelberg (Grand-Duché de Bade, Allemagne). Il était âgé de 60 ans et ne semble pas avoir eu d’enfants.

Plusieurs médailles ont été accordées à Louis Hugedé lors d’expositions : médaille d'argent à l’exposition universelle de Paris 1867, mention honorable à celle d’Anvers 1885 et médaille d'or à l’exposition maritime du Havre 1868. Il a également reçu en septembre 1874 une médaille de vermeil des Sauveteurs de la Seine et en mai 1886 une médaille spéciale de la Société d'encouragement au bien. Il est décoré de la médaille militaire pour son activité pendant la guerre de 1870-1871.

Une voie de la commune de Joinville-le-Pont porte le nom de rue Hugedé. Il ne s’agit pas d’une dénomination décidée en hommage à Louis Hugedé, mais d’un usage traditionnel maintenu. La rue correspond à la partie du quartier de Palissy lotie par Hugédé, où il a construit une demi-douzaine de pavillons, dont la villa Hugedé. Le nom est attesté de son vivant, dans la presse dès 1877 et il est officiellement utilisé dans le recensement communal de 1891. Un arrêté préfectoral du 15 octobre 1934 la classe parmi les voies publiques urbaines de la commune de Joinville-le-Pont.

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12 août 2020 3 12 /08 /août /2020 00:01

 

Adrien Théodore Quirot naît le 13 mai 1808 à Paris (9e arr.). Il est le fils de Louise Laurence Favre et de son époux Jean Louis Quirot, propriétaires, qui vivent rue Cadet.

En 1831, il est professeur dans l’institution de Jean Marie Molette, école laïque d’enseignement libre de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il s’agit probablement du premier établissement d’éducation dans la commune, qui n’a pas alors d’école publique. Molette, chevalier de la Légion d’honneur, fut conseiller municipal de Joinville.

Le 8 novembre 1831, il épouse à Joinville Désirée Catherine Nicole Lavenue, fille adoptive de Molette. Ils sont les deux premiers mariés de Joinville-le-Pont : en effet, en le 19 août 1831, une ordonnance du roi Louis-Philippe a autorisé la commune de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur, créée en 1790, à changer de nom pour devenir Joinville-le-Pont. La mention de cette décision sur le registre d’état-civil est datée du 21 septembre 1931 et signée du maire Louis Nicolas Pinson. Aucun autre acte (ni naissance, ni mariage, ni décès) n’ayant eu lieu avant cette date, ils sont donc les premiers enregistrés avec la mention « Joinville-le-Pont. »

Jean Marie Molette meurt le 9 août 1832. Il était âgé de 24 ans. Il aura un fils posthume, Nicolas Jules Théodore Quirot, futur dirigeant que l’institution du Parangon, qui prit la succession de l’école Molette.

Sa veuve se remaria avec Louis Ferdinand Rousseau, professeur dans la même école, fondateur de l’institution du Parangon et conseiller municipal puis adjoint et maire de Joinville-le-Pont.

Ordonnance royale de 1831 changeant le nom de la commune en Joinville-le-Pont

 

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30 juillet 2020 4 30 /07 /juillet /2020 00:01

Apollon Jean Baptiste Delaherche naît le 10 ventôse an 13 à Méru (Oise), soit le 1er mars 1805. Il est le fils de Marie Catherine Sophie Grenier et d’Apollon Delaherche, marchand épicier.

Avec son père, il a repris en décembre 1828 le commerce de Durosne jeune, distillateur du Roi, rue Saint-Martin à Paris (4e arr.) dans un établissement désigné comme « la maison gothique ». Ils commercialisent notamment un punch préparé avec du rhum de la Jamaïque.

En mai 1828 à Paris, Apollon Delaherche épouse en l’église Saint-Merry Louise Elisabeth Hanot.

La distillerie et fabrique de sirops est déplacée en 1837 rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie, dans le même arrondissement et se spécialise ensuite dans la production d’amidon et de fécule de pommes de terre. Déplacée rue Poliveau à Paris (5e arr.) en 1839, la fabrique de fécule est transférée à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) en 1841. En décembre cette même année, Apollon Delaherche a constitué une société avec Pierre Doucet, épicier à Paris, pour son activité de production d’amidon ; elle sera dissoute en mai 1844.

Toujours à Joinville-le-Pont, Delaherche exploite en 1847 une fabrique de glace.

En mars 1846, lors des élections générales des gardes nationales du département de la Seine, Delaherche est élu sous-lieutenant du 3e bataillon de chasseurs, une composante de la 4e légion de la banlieue, qui couvre Joinville-le-Pont. Le capitaine, réélu dans cette fonction, est Jean Louis Nicolas Lucot, conseiller municipal et entrepreneur de maçonnerie. M. Dufour a été promu lieutenant tandis qu’Auguste Courtin est élu comme Delaherche est élu sous-lieutenant.

La Garde nationale est composée des hommes Français âgés de 20 à 60 ans mais seuls sont appelés au service ordinaire ceux qui ont les moyens de supporter les frais d'habillement et d'armement et disposent du temps nécessaire pour le service. De fait, elle est donc réservée aux hommes aisés, ce qui lui donne un caractère de milice bourgeoise, rempart des propriétaires contre le désordre. L’élection des responsables des structures locales donne lieu à de véritables campagnes électorales.

Lors des élections municipales de Joinville de juin 1846, organisées au scrutin censitaire sous le régime de la monarchie de Juillet, Apollon Delaherche qui est la sixième personne la plus imposée du village, est élu conseiller municipal par 29 voix pour 50 votants sur 67 inscrits. Le maire est le grammairien Charles Pierre Chapsal.

Il est réélu, cette fois au suffrage universel masculin, en juillet 1848 lors du premier scrutin de la deuxième République. Charles Pierre Chapsal est réélu maire et Hippolyte Pinson est toujours adjoint au maire. Pour une raison inconnue, Chapsal cesse d’exercer la fonction de maire en décembre 1848 ; il est remplacé, à titre intérimaire, par Delaherche en tant que « conseiller municipal délégué », Pinson continuant d’être adjoint.

En mars 1850, après 15 mois d’intérim, Delaherche est élu maire.

La commune disposait, à un endroit inconnu, peut-être rue du Pont, d’un bâtiment faisant office de mairie. Delaherche fait demander, en janvier 1849 par la préfecture de la Seine,  de déclarer d'utilité publique la construction d'un bâtiment destiné à recevoir la mairie, les écoles et une salle d'asile. Le terrain fait 1 371 m². Le financement prévoit la vente de l’ancienne mairie, mise à prix pour 10 000 francs, et un budget supplémentaire de 6 000 francs. Le projet est approuvé par décret du ministère de l’intérieur en juillet 1849. Le terrain d’implantation appartient à Mathurin Lemaire, commerçant et ancien maire, ainsi qu’à Mmes Pommier et Acher. L’inauguration est faite en octobre 1851, en présence de Merruau, secrétaire général du département de la Seine et Reyneau, sous-préfet de Sceaux. La bénédiction est faite par le curé de Saint Maur, car il n’y a pas encore de paroisse à Joinville. Delaherche organise une distribution de livres et un banquet pour la population.

La mairie de Joinville, construite en 1851

Lors des dernières élections municipales de la République, qui est déjà sous le régime du prince-président Louis Napoléon Bonaparte, futur empereur Napoléon III, en juin 1852, Chapsal est de nouveau élu maire de la commune. La composition du conseil municipal n’est pas connue.

Delaherche semble avoir de bonnes relations avec lui, car il est associé en août 1852 à une cérémonie de mariage doté par le prince-président de 3 000 francs entre deux jeunes gens de Joinville et de la commune voisine de Saint-Maur choisis par les maires sur les critères « de l'honnêteté, de la probité et de la moralité ». Il est également témoin de la naissance en 1862 d’Alix Charles Émile Courtin, né d’Auguste Courtin, fils adoptif de Charles Chapsal.

Apollon Delaherche meurt le 11 octobre 1866 à Joinville. Il était âgé de 61 ans et résidait rue du Pont. Son décès est déclaré par Hippolyte Pinson, qui fut son adjoint au maire et était toujours en fonction. Il avait eu trois enfants.

Signature de Delaherche en 1849

 

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28 juillet 2020 2 28 /07 /juillet /2020 00:01

Jean Arthur Combalet naît le 4 janvier 1855 à Saint-Cyprien (Dordogne). Il est le fils d’une lingère, Marie Combalet et d’un père inconnu ; sa mère le reconnaîtra comme son fils en 1888. La première année, il est élevé par Marguerite Bézat, boulangère à Saint-Cyprien.

En 1868, âgé de 13 ans, il fut envoyé à Bordeaux comme clerc d’huissier puis devint premier clerc. Il s’inscrit dans la classe de Gaston Sarreau, professeur de piano et de chant au conservatoire Sainte-Cécile. D’autres chanteurs réputés ont fréquenté le même enseignement, comme Jean-Alexandre Talazac, ténor et Solve, baryton du Théâtre-Lyrique.

Adoptant désormais le pseudonyme de Cobalet, il obtint le premier prix de chant en 1876. La conscription pour le service militaire se faisant par tirage au sort, Cobalet est incorporé, pour cinq ans, au 3e régiment d’infanterie de marine à Rochefort (Charente-Inférieure, act. Charente-Maritime). Dans la réserve, Cobalet est nommé sous-lieutenant en janvier 1888 puis lieutenant au début de l’année 1891.

Il poursuit cependant ses exercices lyriques durant sa période dans la marine puis, revenu à Bordeaux en 1881, il se perfectionne au conservatoire, chantant notamment la Damnation de Faust de Berlioz et le Paradis et la Péri de Schumann.

Cobalet par Nadar

Rejoignant son camarade de cours de chant, Talazac, il se rend à Paris, obtient une audition à l’Opéra-comique auprès de son directeur, Léon Carvalho, et est tout de suite engagé pour trois années. Il débute, en septembre 1881 dans le rôle de Max, dans l’opéra-comique d’Adolphe Adam, Le Chalet. Selon Charles-Emmanuel Curinier, rédacteur du Dictionnaire national des contemporains, il eut un rapide succès « amplement justifié par la puissance et la souplesse d’une superbe voix de basse-chantante-baryton, par ses qualités de diction, ses innovations savamment nuancées et par un jeu d’acteur très étudié et pourtant naturel. »

Il créa ensuite à l’Opéra-comique Lakmé de Léo Delibes (rôle de Nilakanta), la Perle du Brésil de Gabriel et Sylvain Saint-Étienne (l’Amiral), Manon de Massenet (le comte des Grieux), Proserpine de Camille Saint-Saëns (Renzo) et le Roi d’Ys de Lalo (le Roi). Il interpréta Mignon de Thomas (Lothario) qu’il joua près de 300 fois ; Carmen de Bizet (Escamillo, 200 fois) ; Esclarmonde de Massenet (l’Évêque) ; Roméo et Juliette de Gounod (Capulet) ; l’Étoile du Nord de Meyerbeer (Peters) ; la Damnation de Faust de Berlioz, etc.

Dimitri (le Prieur) ; Benvenuto Cellini (l’Évêque) ; le Déserteur (Courchemin) ; Philémon et Baucis, Mireille, la Jolie fille de Perth, le Barbier de Séville, la Dame Blanche, etc.

Le 25 mai 1887, un violent incendie détruisit pour la seconde fois dans l’histoire la salle Favart où était implanté l'Opéra-Comique. Le sinistre s’est déroulé pendant une représentation de Mignon, œuvre d’Ambroise Thomas. Il fit 84 morts, tandis que Cobalet en ressort blessé. Il conservera toute sa vie une claudication assez prononcée.

Le mariage de Cobalet avec Cécile Solve, elle-même cantatrice et fille d’un baryton issu de la même école bordelaise, eut lieu en août 1889 à Mérignac (Gironde) et fut un évènement mondain, largement évoqué par la presse.

Cobalet quitta l’Opéra-comique en 1891, pour entamer une carrière internationale et tourner en province. Son engagement au Grand-Théâtre de Marseille à l’automne 1891 tourna court rapidement. Il joua à Londres au théâtre de Covent-Garden, puis en Russie, en Roumanie, en Turquie, etc. Il interpréta pour la première fois en France, le rôle du Hollandais dans le Vaisseau-Fantôme de Wagner à Lille en 1892. Il se consacra principalement au répertoire du grand opéra à Anvers ou à Nice où, en 1895, il contribue à la création française d’Eugène Onéguine de Tchaïkovski. En novembre 1896, il est au Théâtre des Arts de Rouen. Il joua aussi avec la troupe d'opéra d'Angoulême (Charente).

Dès 1885, Cobalet souffrait d’une maladie du cerveau. Sa santé et sa voix s’étant ensuite détériorées, il dut abandonner le théâtre. Vers 1895, il avait acquis une propriété à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier Schaken, avenue de Joinville. Il la baptisa « villa Lackmé ».

En novembre 1897, Cobalet s’était porté candidat à l’exploitation, en régie du Théâtre lyrique municipal auprès du conseil de Paris, mais il ne l’obtint pas.

Il avait commencé à donner des cours de chant, de déclamation lyrique, d’opéra et d’opéra-comique depuis 1893. Il fit partie de l’équipe de lancement du Nouveau cours, rue des Mathurins à Paris en 1899 mais réduisit son activité.

Lors des élections municipales de mai 1900 à Joinville-le-Pont, Cobalet fit partie de la liste présentée par la maire sortant, Eugène Voisin, républicain de tendance radicale-socialiste. Elle emporta, dès le premier tour, les 23 sièges à pourvoir.

En juin, c’est Cobalet qui organise un concert de la municipalité réunie chez Jullien, guinguette suitée sur l’île Fanac, au milieu de la Marne, tenue par l’adjoint au maire Honoré Jullien.

Arthur Cobalet mourut le 18 mai 1901 à Joinville. Il était âgé de 47 ans et n’avait pas d’enfant. Il était décoré des Palmes académiques en tant qu’officier d’académie depuis mai 1889.

Le peintre Raoul Boudier a réalisé un portrait de Cobalet, présenté au Salon des artistes français en 1886. Plusieurs photographes, dont Nadar, ont également réalisé son portrait.

Cobalet par Ferrand

 

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24 juillet 2020 5 24 /07 /juillet /2020 00:01

Georges Eugène Marie Marchaterre naît le 6 avril 1880 à Paris (2e arr.). Ses parents sont Marie Joséphine Nivault et Eugène Marchaterre, tous deux marchands de volaille. La famille est installée à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Palissy, avenue des Platanes, à la fin du 19e siècle.

Devançant l’appel de sa classe pour le service militaire, Georges Marchaterre, qui est alors menuisier, s’engage pour trois ans en décembre 1898. Il est affecté dans des compagnies d’ouvriers d’artillerie, d’abord à Vincennes puis à Clermont-Ferrand.

En avril 1903, Georges Marchaterre épouse à Joinville Yvonne Thibault, fille d’un serrurier. Ils s’installent avenue Henri, dans le même quartier de Joinville. Son entreprise prend de l’ampleur, avec des machines à bois et une scierie.

Ils possèdent manifestement une certaine aisance, faisant construire un immeuble de rapport dans le 16e arrondissement de Paris en 1904 et passant des vacances aux Sables-d’Olonne, en Vendée, en 1906.

Au cours de la première guerre mondiale, Georges Marchaterre est mobilisé dans le 59e régiment d’artillerie. Il est nommé brigadier en septembre 1916 et démobilisé en janvier 1919.

Ayant repris son activité de menuisier à Joinville, Georges Marchaterre se porte candidat sur la liste d’Union républicaine pour la défense des intérêts communaux pour les élections municipales de mai 1925. Elle est conduite par Henri Vel-Durand, maire sortant, radical dissident, et comprend principalement des représentants des tendances libérales et conservatrices, faisant face à une liste de cartel des gauches (radicaux-socialistes, socialistes SFIO et socialistes indépendants) et à une autre communiste.

La liste de droite recueille en moyenne 1 080 voix au premier tour de scrutin, soit 47,5% des suffrages exprimés ; tous les candidats sont élus au 2d tour et Vel-Durand est reconduit dans la fonction de maire. Parmi les conseillers municipaux, Marchaterre est chargé de surveiller l’état de l’éclairage public dans son quartier. Il désigné comme électeur sénatorial en décembre 1926. Il accepte, en juin 1927, avec une petite majorité des membres de l’assemblée locale, l’alignement des salaires des employés municipaux sur ceux du conseil général du département de la Seine. Par contre, il s’oppose, en janvier 1928, à ceux qui veulent créer un poste de professeur de dessin pour les écoles. Cette même année, le décès de Vel-Durand conduit à la désignation de Stephen Durande, serrurier, comme maire.

Marchaterre n’est pas reconduit lors du scrutin de mai 1929, qui voit la défaite de la liste conduite par Stephen Durande face à celle du cartel des gauches de Georges Briolay. Sans doute la famille Marchaterre a-t-elle quitté Joinville. Sans doute y revient-elle après le décès de son père, en 1937. Elle est recensée dans ville en 1941 au titre de la délivrance des cartes d’alimentation et l’épouse de Georges Marchaterre y décède en 1946.

Georges Marchaterre meurt le 25 mars 1966 à Fontenay-Trésigny (Seine-et-Marne). il était âgé de 85 ans et avait eu deux enfants.

Joinville, quartier de Palissy, années 1960

 

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